Filtrage de Wiener

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Filtrage de Wiener
Filtrage de Wiener
Le filtrage de Wiener est adéquat pour les situations
dans lesquelles le signal ou le bruit sont stationnaires.
INRS-EMT J. Benesty
Plan
• Formulation du problème
• Principe d’orthogonalité
• Equation de Wiener-Hopf
• Surface de l’erreur quadratique moyenne (EQM)
• Erreur quadratique moyenne (EQM) minimale
• Forme canonique de l’EQM
• Exemples
• Résumé
INRS-EMT J. Benesty
1
Formulation du problème
• On a un ensemble d’échantillons d’un signal d’entrée
{x(0), x(1), x(2), · · · } et un ensemble d’échantillons
d’une réponse désirée {d(0), d(1), d(2), · · · }
• Dans la famille des filtres calculant leur sortie selon:
y(n) =
L−1
hlx(n − l), n = 0, 1, 2, · · ·
(1)
l=0
• Trouver les paramètres {h0, h1, h2, · · · } de telle
manière de minimiser l’erreur quadratique moyenne
(EQM ou MSE mean-square-error) ou critère
J = E{e2(n)}
(2)
où le signal d’erreur est:
e(n) = d(n) − y(n) = d(n) −
L−1
hlx(n − l). (3)
l=0
La famille des filtres (1) est la famille des filtres linéaires
RIF.
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2
C’est plus pratique d’utiliser une notation matricielle
pour la sortie du filtre:
y(n) =
L−1
hlx(n − l)
l=0
= hT x(n) = xT (n)h,
(4)
où
h=
h 0 h1 · · ·
hL−1
T
est un vecteur de longueur L contenant les coefficients
du filtre RIF et
x(n) =
x(n) x(n − 1) · · ·
x(n − L + 1)
T
est le vecteur des L données d’entrée les plus récentes.
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Principe d’orthogonalité
Le vecteur optimum hopt est celui qui annule le gradient
du critère:
∂J
= 0L×1.
∂h
On a:
∂J
∂h
= 2E e(n)
(5)
∂e(n)
∂h
= −2E {e(n)x(n)} .
(6)
Par conséquent, à l’optimum, on a:
E {emin(n)x(n)} = 0L×1,
(7)
où emin(n) est l’erreur pour laquelle J est minimisée
(càd pour le filtre optimal).
C’est le principe d’orthogonalité signifiant que toutes
les entrées x(n − l), 0 ≤ l ≤ L − 1, sont décorrélées
de l’erreur emin(n).
En d’autres termes, le critère J atteind son minimum
si et seulement si l’erreur e(n) est orthogonale aux
échantillons du signal d’entrée x(n − l).
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4
A l’optimum, on a aussi:
E {emin(n)y(n)} = E
emin(n)
L−1
hopt,lx(n − l)
l=0
=
L−1
hopt,lE {emin(n)x(n − l)}
l=0
= 0,
(8)
c’est le corollaire du principe d’orthogonalité. hopt,l
sont les coefficients du filtre optimal hopt:
hopt =
hopt,0 hopt,1 · · ·
hopt,L−1
T
.
En d’autres termes, quand le critère J atteind son
minimum alors l’erreur emin(n) est orthogonale à la
sortie du filtre y(n).
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5
Equation de Wiener-Hopf
Nous savons que pour le filtre optimum hopt, nous
avons E {emin(n)x(n)} = 0L×1. En développant cette
équation, nous obtenons:
T
E x(n) d(n) − x (n)hopt = 0L×1,
soit
E x(n)x (n) hopt = E {x(n)d(n)} ,
T
(9)
ou encore
Rhopt = p avec solution hopt = R−1p.
(10)
R = E x(n)x (n) est la matrice d’autocorrélation
du signal d’entrée x(n). Cette matrice est définie
positive, de Toeplitz et symétrique. p = E {x(n)d(n)}
est le vecteur d’intercorrélation entre la sortie désirée
d(n) et l’entrée x(n).
T
L’équation (10) est appelée l’équation de Wiener-Hopf.
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6
Surface de l’erreur quadratique moyenne
(EQM)
Rappelons que le signal d’erreur est:
e(n) = d(n) − hT x(n), donc la fonction coût peut
encore s’écrire:
J (h) = J = E{e2(n)}
= E{d2(n)} − 2E{d(n)xT (n)}h
+ hT E{x(n)xT (n)}h
= σd2 − 2pT h + hT Rh,
(11)
où σd2 = E{d2(n)} est la variance du signal désiré.
J (h) est une fonction quadratique des paramètres
{h0, h1, · · · , hL−1}.
J (h) est une paraboloide de dimension L qui a un
minimum unique obtenu en prenant le gradient égal à
zero: ∂J (h) /∂h = 0L×1.
L’équation (11) représente la surface de l’EQM.
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7
Erreur quadratique moyenne (EQM)
minimale
La fonction coût s’écrit:
J (h) = σd2 − 2pT h + hT Rh.
(12)
A l’optimum, sachant que hopt = R−1p, nous avons:
Jmin = J (hopt) = σd2 − 2pT hopt + hToptRhopt
= σd2 − hToptRhopt = σd2 − pT R−1p
= σd2 − σd2opt ,
(13)
est le signal filtré optimal et
où dopt(n)= hToptx(n)
σd2opt = E d2opt(n) la variance de ce signal. Cette
relation montre que pour le filtre optimal, l’EQM est
la différence entre la variance du signal désiré et celle
de l’estimée de ce signal produite par le filtre.
Ainsi, la valeur de l’EQM minimale (MMSE – minimum
mean-square-error) pour le filtre optimal de Wiener est:
Jmin = min J (h) = J (hopt) .
h
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(14)
8
On définit l’EQM minimale normalisée comme suit:
J
min =
Jmin
σd2
= 1−
(15)
σd2opt
σd2
.
L’EQM minimale normalisée satisfait 0 ≤ J
min ≤ 1.
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9
Forme canonique de l’EQM
La fonction coût s’écrit:
J (h) = σd2 − 2pT h + hT Rh.
(16)
En ajoutant et retranchant le terme pT R−1p dans
l’expression précédente, nous avons:
J (h) = σd2 − pT R−1p + (h − R−1p)T R(h − R−1p)
= Jmin + (h − hopt)T R(h − hopt).
(17)
Soient λ0, λ1, · · · , λL−1 les valeurs propres de la
matrice d’autocorrelation R et q0, q1, · · · , qL−1 les
vecteurs propres correspondants, qui satisfont:
Rql = λlql, l = 0, 1, · · · , L − 1,
(18)
alors la matrice Q = [q0 q1 · · · qL−1] peut diagonaliser
R comme suit:
R = QΛQT ,
(19)
où Λ est une matrice diagonale.
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10
Utilisant la décompositon précédente dans l’EQM, on
a:
J (h) = Jmin + (h − hopt)T R(h − hopt)
= Jmin + (h − hopt)T QΛQT (h − hopt)
= Jmin + vT Λv
= Jmin +
L−1
λlvl2,
(20)
l=0
où le vecteur
v = QT (hopt − h)
= [v0 v1 · · · vL−1]T
est une transformée du vecteur “misalignment”
hopt − h.
L’équation (20) est la forme canonique de l’EQM.
Cette expression ne contient plus de termes croisés.
Comme les valeurs propres λl sont non négatives, il
apparait clairement que la surface d’erreur est du type
paraboloide elliptique dans un hyperespace.
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11
Premier exemple
Soit d(n) un signal observé dont la variance est σd2 =
0.9486. On choisit un filtre de longueur L = 2, et:
1.1 0.5
R =
,
0.5 1.1
0.5272
p =
.
−0.4458
La surface de l’erreur quadratique moyenne s’écrit:
h0
J(h0, h1) = 0.9486 − 2[0.5272, −0.4458]
h1
1.1 0.5
h0
,
+[h0, h1]
h1
0.5 1.1
soit:
J(h0, h1) = 0.9486 − 1.0544h0 + 0.8961h1 + h0h1
+1.1(h20 + h21).
La figure 1 donne un tracé de l’erreur quadratique
moyenne J(h0, h1) en fonction des coefficients du filtre
h0 et h1.
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12
15
EQM
10
5
0
4
−4
3
−3
2
h0
−2
1
−1
0
0
h1
Figure 1: Exemple de surface de l’EQM pour un filtre
à deux coefficients.
Le filtre optimum est donné par l’équation de WienerHopf:
0.8363
,
hopt = R−1p =
−0.7854
et l’EQM minimale est:
Jmin = 0.9486 − [0.5272, −0.4458]
0.8360
−0.7853
= 0.1579.
Ce point est representé tout au bas de la figure 1.
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13
Second exemple: débruitage
Soit x(n) un signal observé:
x(n) = d(n) + u(n),
(21)
où d(n) est un signal utile (non observable) de moyenne
nulle et u(n) est un bruit blanc (non observable) de
moyenne nulle dont la variance σu2 est connue. On
suppose que les signaux d(n) et u(n) sont décorrélés.
L’objectif est de trouver le filtre optimal de Wiener
hopt qui va débruiter le signal observé x(n).
On définit le signal d’erreur:
e(n) = d(n) − hT x(n)
(22)
et la fonction coût associée:
J = E{e2(n)}.
(23)
La minimisation du critère précédent par rapport à h,
donne:
E{x(n)xT (n)}hopt = E{x(n)d(n)},
Rhopt = p.
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(24)
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Cependant le signal d(n) n’est pas observable, il est
donc difficile de calculer directement p. Mais:
p = E{x(n)d(n)}
= E {x(n) [x(n) − u(n)]}
= E {x(n)x(n)} − E {x(n)u(n)}



d(n) + u(n)


= E {x(n)x(n)}−E  d(n − 1) + u(n − 1)  u(n) .


..
Finalement:


1
 
2 0 
p = E {x(n)x(n)} − σu  .  .
.
0
(25)
A présent, l’équation (25) ne dépend plus du signal
d(n) mais seulement du vecteur d’autocorrélation du
signal observé et de la variance du bruit u(n).
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15
On en déduit le filtre optimal de Wiener:
hopt = R−1p


1
 
−1
2 −1  0 
= R E {x(n)x(n)} − σuR  . 
.
0
 
1
 
2 −1  0 
= I − σu R
(26)
 ..  .
0
Le filtre optimal de Wiener dépend de l’inverse de la
matrice d’autocorrélation du signal observé x(n) et de
la variance du bruit u(n).
D’où le signal filtré optimal:
dopt(n) = hToptx(n)
= x(n) − σu2 vT1 R−1x(n)
= x(n) − σu2 vT1 k(n)
= x(n) − σu2 k0(n),
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(27)
16
avec:
k(n) = R−1x(n)
= [k0(n) k1(n) · · · kL−1(n)]T ,
v1 = [1 0 · · · 0]T .
La variance du signal utile est:
σd2
= E d (n)
2
= E [x(n) − u(n)]
2
= σx2 + σu2 − 2E {x(n)u(n)} ,
or
E {x(n)u(n)} = E {[d(n) + u(n)]u(n)}
= σu2 ,
par conséquent:
σd2 = σx2 − σu2 .
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(28)
17
La variance du signal filtré optimal est:
σd2opt
= E
d2opt(n)
= E [x(n) −
σu2 vT1 R−1x(n)]2
= σx2 + (σu2 )2vT1 R−1v1 − 2σu2 vT1 R−1E {x(n)x(n)}
= σx2 + (σu2 )2vT1 R−1v1 − 2σu2 .
(29)
On en déduit l’erreur quadratique moyenne minimale:
Jmin = σd2 − σd2opt
2
2 T −1
= σ u 1 − σ u v1 R v1 .
(30)
On peut voir que Jmin ≤ σu2 , ce qui veut dire que
le filtre optimal de Wiener peut réduire le bruit d’un
signal observé à condition que certaines statistiques de
ce bruit soient connues.
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18
Résumé
Signal d’erreur:
e(n) = d(n) − y(n) = d(n) − hT x(n).
Erreur quadratique moyenne (EQM):
J = E{e2(n)}.
La minimisation de J par rapport au vecteur h donne:
E {emin(n)x(n)} = 0L×1,
c’est le principe d’orthogonalité.
l’équation de Wiener-Hopf:
On en déduit
Rhopt = p
et le filtre optimal:
hopt = R−1p.
Aussi:
hopt = arg min J (h) .
h
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L’EQM peut encore s’écrire:
J (h) = σd2 − 2pT h + hT Rh,
et l’EQM minimale est:
Jmin = min J (h)
h
= J (hopt)
= σd2 − pT R−1p.
Forme canonique de l’EQM:
J (h) = Jmin +
L−1
λlvl2.
l=0
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