Copy of these de asma - Bibliothèque Centrale Université de Ouargla

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République Algérienne Démocratique et Populaire
MINISTERE DE L’ENSIGENEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SIENTIFIQUE
Université Kasdi Merbah – Ouargla
Faculté des Lettres et Sciences Humaines
Département des Langues Etrangères
ECOLE DOCTORALE ALGERO-FRANÇAISE DE FRANÇAIS
Antenne de l'Université Kasdi Merbah-Ouargla
Mémoire
Pour l'obtention du diplôme de
MAGISTER
Spécialité : français
Option : Sciences des textes littéraires
Présenté et soutenu publiquement par
Asma KHELEF
Titre:
L'utilisation du conte populaire comme
support didactique dans
l'enseignement/apprentissage du FLE.
______________
Directeur de recherche
Pr. Jean -Christophe Pellat
______________
Année universitaire : 2009-2010
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Table de matière
Introduction générale……………………………………………….. 3
Chapitre I : Le conte populaire : la mémoire culturelle d'une
société…………………………………………………………..
8
1. Qu’est ce qu’un conte populaire ?........................................... 9
1.1.
Définitions…………………………………………….....
9
1.2.
Les caractéristiques du conte populaire……………........
10
1.3.
Typologie du conte populaire………………………........ 12
1.4.
Différence avec d’autres types de récits proches………..
14
1.4.1. Le mythe……………………………………………........ 14
1.4.2. La légende……………………………………………….
15
1.4.3. La fable…………………………………………….......... 16
2. L’analyse structurale du conte populaire……………………
17
2.1.
Le classement de Propp………………………………….
17
2.2.
Le modèle actantiel de Greimas…………………………
19
2.3.
Le modèle quinaire de Paul Larivaille……...…………..
20
2.4.
Le modèle de Claude Brémond……………..…………...
20
3. L’enfant et le merveilleux…………………………………...
21
3.1.
La fonction fantasmatique……………………………….
22
3.2.
La fonction esthétique…………………………………...
22
3.3.
La fonction de ravissement……………………………… 23
Chapitre II : La dimension pédagogique du conte populaire…
1. Pourquoi choisir le conte en langue étrangère ?.....................
1.1.
24
25
Du point de vue du développement de l’enfant et de
l’adolescent……………………………………………………..
25
1.1.1. Richesse imaginative…………………………………….
25
1.1.1. Développement psycho-affectif………………………..
26
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1.1.2. Facteur de socialisation…………………….…………..
26
1.2.
D’un point de vue pédagogique………………………..
27
1.2.1. Fonction structurante…………………………………..
27
1.2.2. Construction d’une culture commune scolaire et
littéraire…………………………………………………
28
1.2.3. Richesse du texte et authenticité……………………….
28
2. L’enseignement du FLE et l’acquisition de la langue……..
29
2.1.
Comment travailler avec le conte ?..................................
31
2.1.1. L’imprégnation…………………………………………..
31
2.1.2. L’analyse………………………………………………...
31
2.1.3. La création………………………………………………
32
2.2.
Les différentes activités de la séquence didactique……
32
2.2.1. Activités de compréhension de l’oral…………………..
32
2.2.2. Activités de compréhension de l’écrit………………….
33
2.2.3. Activités du lexique et de syntaxe………………………
34
2.2.4. Activités d’expression orale…………………………….
34
2.2.5. Activités d’expression écrite…………………………….
35
3. La pédagogie du projet et le conte…………………………..
35
3.1.
Pourquoi un enseignement /apprentissage du FLE par
36
projets ?.............................................................................
36
Les concepts essentiels de la pédagogie du projet………
36
3.2.
3.2.1. Proposer des moyens pour répondre aux différents
besoins……………………………………………….......
36
36
3.2.2. Partager son pouvoir…………………………………….. 37
3.2.3. Résoudre des problèmes…………………………………
37
3.2.4. Intégrer l’apprentissage coopératif………………………
37
3.2.5. Evaluer le travail………………………………………...
37
Chapitre III : Analyse et interprétation de l'enquête …………
39
1. Dépouillement, analyse et interprétation des résultats…….
41
1.1.
41
Présentation du questionnaire I …………………………
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1.2.
Analyse du questionnaire I ……………………………...
41
1.3.
Présentation du questionnaire II…………………………
47
1.4.
Analyse du questionnaire II……………………………..
48
2. Bilan de ces questionnaires…………………………………
58
Chapitre IV : La dimension didactique du conte populaire…
60
1. Présentation de la méthodologie d’approche……………….
61
1.1.
L’enquête………………………………………………..
61
1.2.
Description du contexte de la recherche………………… 61
1.3.
Description de l’échantillon……………………………
62
1.4.
Le groupe expérimental…………………………………
62
1.5.
La programmation……………………………………….
62
1.6.
L’organisation spatiale…………………………………..
62
2. La mise en route de la séquence…………………………….
63
3. Analyse et bilan de la séquence……………………………..
83
Conclusion générale………………………………………………..
85
Annexes…………………………………………………………….. 89
Bibliographie……………………………………………………….. 101
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Dédicace
Ce mémoire constitue un travail de longue
haleine, nombreux sont ceux et celles qui ont
contribué de près ou de loin, à son accomplissement
et je tiens à leur témoigner ma gratitude.
Je
le
dédie
à
tous
mes
proches
et
particulièrement mes parents, je leur adresse une
pensée toute particulière, pour leur soutien infini
tout au long de mon cursus scolaire et universitaire
et grâce à eux une grande partie de ma confiance
existe.
Mes dédicaces s’adressent également à tous
mes sœurs et frères.
A toute ma famille et toutes mes amies.
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Remerciements
Je remercie le Professeur Jean-Christophe
Pellat, mon directeur de recherche, pour la qualité
de son encadrement, ses précieuses orientations, ses
relectures attentives, sa simplicité et sa patience.
Mes remerciements à mes enseignants de l’école
doctorale : algériens et français.
Je remercie également les membres du jury qui
me font l’honneur d’examiner ce travail.
Ma gratitude à mes chers élèves de 1ère année
secondaire, ainsi que tous les professeurs de
l’enseignement secondaire.
Merci également à tous ceux qui m’ont aidée
de près ou de loin à la réalisation de ce travail de
recherche.
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Introduction
générale
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L’enseignement des langues vivantes étrangères est la dernièrenée des disciplines pédagogiques. Si cet enseignement occupe une
place croissante dans les classes, il dispose toutefois, de par sa
nouveauté, d’un corpus d’études et de recherches didactiques assez
restreint au regard des autres disciplines du premier degré. Il suscite
par la même un intérêt
considérable, à la fois comme objet de
recherches et comme pratique scolaire.
Pourquoi
apprendre
une
langue étrangère?
D’autres
langues étrangères? Pourquoi apprendre le français ?
Apprendre une langue étrangère, c’est d’abord revenir à la
définition de base d’une langue vivante. La langue sert à
communiquer, elle permet à des personnes d’échanger des
informations, de réagir, d’interagir et
d’exprimer des désirs, des
sentiments et des opinions.
La maîtrise des langues vivantes est aujourd’hui une nécessité.
Maîtriser notamment les langues vivantes étrangères est le gage d’une
ouverture de tous les élèves sur le monde, et un facteur décisif
d’insertion professionnel.
Les évolutions en cours visent à conduire professionnellement tous les
élèves
à
pratiquer
les
langues
étrangères
en
situation
de
communication, écrite et orale ; ils seront ainsi mieux préparés à leur
future vie de citoyen algérien.
A leur sortie du lycée, les élèves doivent atteindre un niveau qui se
décline en trois axes : comprendre (écouter, lire), parler (prendre part
à une conversation, s’exprimer oralement en continu), écrire.
Si nous avons choisi d’axer notre réflexion autour de
l’enseignement d’une langue étrangère, c’est parce que nous sommes
fermement convaincus du bien fondé de ce nouvelle apprentissage. Il
nous semble indispensable d’initier les élèves à la pratique effective
d’une ou plusieurs langues étrangères.
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Mais comment susciter la motivation des élèves dans cette
discipline qui leur est, bien souvent, totalement étrangère ? Quelle (s)
démarche (s) pédagogique (s) adopter ?
L’apprentissage par le biais du conte populaire nous semble
être une démarche efficace et tout à fait appropriée à cet
enseignement, puisqu’elle permet d’associer la notion de plaisir et
l’acte d’apprendre.
« Il était une fois… », Ces trois mots ont à jamais un pouvoir
magique à nos yeux à tous, enfants comme adultes, le pouvoir de nous
transporter dans l’imaginaire, dans un ailleurs temporel, spatial,
merveilleux…
L’ouverture du conte, c’est d’abord l’ouverture à tous les
possibles. Mais qu’est- ce qui, dans le conte, agit et permet de penser,
de rêver, de jouer ? Qu’est-ce qui en fait, un outil pouvant faciliter
l’enseignement/apprentissage du FLE.
Activité langagière spécifique, la
pratique pédagogique du
conte a été perçu comme étant une forme d’innovation afin de
combler un manque ou d’améliorer complètement ou partiellement
une situation jugée insatisfaisante dans l’enseignement/apprentissage
du FLE.
Comme tout autre document authentique, les contes ne sont pas
étudiés pour ils mêmes mais, comme des supports d’activité de
compréhension, de communication et d’expression.
« Les contes constituent également une entrée propice au traitement
de certaines formes de difficulté d’apprentissage : maîtrise de la
langue, acquisition de vocabulaire, mémorisation, qualité de
l’écoute. » (Nadine Decourt, 2005, p14.)
Faire appel au conte nous a semblé un excellent moyen de
provoquer chez nos apprenants un « sentiment d’amour » envers cette
langue d’enseignement/apprentissage. La prise de conscience de
l’existence d’un décalage entre la situation de nos apprenants, de leurs
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attentes, de leurs besoins, les contenus de cours, et la façon de les
enseigner nous a d’une certaine manière incité à adopter une autre
piste pédagogique : celle d’utiliser le conte populaire dans
l’enseignement/apprentissage du français langue étrangère.
Nous ne prétendons point innover en la matière mais nous
souhaitons simplement faire un court inventaire aussi utilisable que
possible de diverses activités auxquelles se prêtent les contes
populaires. C’est pour cette raison que nous pensons que sa présence
en classe de langue peut amener une certaine détente sans oublier que
les élèves/apprenants trouveront certainement un enrichissement
culturel indiscutable car c’est l’occasion pour eux d’utiliser
pleinement leurs moyens d’expression orale et écrite.
C’est à partir de ce postulat que nous avons posé la problématique
suivante : « Quel rôle didactique peut jouer le conte populaire
pour faciliter l’acquisition d’une langue étrangère chez de jeunes
apprenants non francophones ? »
Notre finalité pédagogique de l’utilisation du conte dans la
classe de FLE, est d’encourager les échanges en français. Il s’agit de
créer des situations stimulantes où le besoin de deviner le sens du
message comme celui de donner son avis et ses impressions,
conduisent naturellement et nécessairement les apprenants à utiliser le
français pour s’informer et communiquer : interroger, proposer,
discuter et vérifier.
Aussi, et afin de pouvoir parvenir à nos objectifs et de répondre
à l’ensemble des questions posées, nous avons opté dans un premier
temps pour la méthode descriptive dont l’objectif est de montrer
l’importance de l’utilisation du conte, et ceci par le biais de deux
questionnaires, l’un destiné aux apprenants et l’autre destiné aux
enseignants. Puis, dans un second temps, nous utiliserons la méthode
expérimentale
pour
vérifier
le
rôle
du
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conte
dans
l’enseignement/apprentissage du FLE, en essayant d’exploiter les
contes auprès d’un public bien défini.
Centrée sur le besoin et les goûts des apprenants, l’utilisation
du conte populaire fait appel à la pédagogie de projet.
La pédagogie de projet suppose une œuvre collective construite par
soi avec les autres. Elle a pour intention de réconcilier deux logique :
celle de l’enseignement et celle de l’apprentissage.
Le projet élaboré avec les élèves de 1ère année secondaire procure une
signification précise aux apprentissages. Les savoirs, parce qu’ils
apparaissent nécessaires dans une réalisation, sont cohérents. Le
maître va devoir construire et envisager toutes les situations
d’apprentissage pertinentes pour les élèves.
Enfin, le contenu de notre travail de recherche est composé de
quatre grands chapitres :
Dans le premier chapitre, nous ferons une étude théorique du
conte populaire pour mieux le saisir et le démystifier en tant que
moyen d’attraction et partant de motivation, nous présenterons par la
suite ses spécificités et son architecture.
Dans le deuxième chapitre, nous tenterons de tourner autour du
terme
« conte »
comme
support
didactique
dans
l’ouverture
d’apprendre une langue étrangère par l’élève, en citant le lien existant
entre les deux et le rôle de ce support pour déclencher et développer
progressivement le potentiel langagier des jeunes apprenants.
Dans le troisième chapitre, nous allons analyser les résultats des
deux questionnaires conçus à l’intention des enseignants et des
apprenants.
Dans le quatrième chapitre, nous exposerons le déroulement de
l’expérience avec les différentes activités que nous avons proposées à
la classe en question suivies des analyses et des interprétations des
résultats obtenus.
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Chapitre I :
Le conte
populaire :la
mémoire
culturelle d'une
société
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Bien que notre recherche soit à la fois expérimentale et
analytique, nous avons estimé nécessaire de consacrer au conte
populaire tout un chapitre dans lequel, nous aborderons :
♦ Le
conte,
ses
définitions,
son
origine,
ses
caractéristiques, pour faire connaître ce récit fictionnel,
méconnu
et
marginalisé
chez
la
majorité
des
enseignants.
♦ Les théories de différents auteurs qui ont fait une analyse
structurale du conte.
1. Qu’est ce qu’un conte populaire? :
1.1. Définitions :
« Qu’est ce qu’un conte populaire? », c’est la toute première
question à
laquelle il importe de répondre quand on commence à
travailler sur le conte.
Le conte populaire se définit selon trois critères : son oralité, la
fixité relative de sa forme et le fait qu’il s’agisse d’un récit de fiction.
Le mot « conte » vient de « conter » (du latin computare) :
« énumérer », puis « énumérer les épisodes d’un récit », d’où
« raconter ».
Conformément à son origine populaire, « conte » comme
« conteur » et « conter » a toujours fait partie du langage courant, d’où
son emploi souvent imprécis.
Au cours des siècles, sa définition s’est étendue à celle de
« court
récit
de
faits,
d’aventures
imaginaires,
destiné
à
distraire. »(Le Petit Robert, 1993).
De nos jours le mot « conte », en général, est clairement perçu
comme un court récit d’aventures destiné aux enfants, où le
merveilleux et l’imaginaire ont une part essentielle.
« C’est un récit de fiction qui se ressource dans le fonds
culturel de la communauté source, véhiculant ainsi les croyances, les
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attitudes et les valeurs de ladite communauté » (El Mostafa Chadli,
1997, P.35).
Pour Léopold Sedar SENGOR, le conte : « est l’expression
imagée d’une vérité morale, à la fois connaissance du monde et leçon
de vie sociale. » (Bahia Ouhibi Ghassoul, 2003, p.117).
Pour Michel HINDENOCH, le conte : «est un rêve vivant qui a
besoin de se réincarner sans cesse. C’est une histoire courte, petite et
qui contient de l’éternité. C’est une forme simple, et qui à elle seule
peut dire la complexité du monde. » (Michel Poletto, 2005, p.6).
1.2. Les caractéristiques du conte populaire :
La première question que l’on peut se poser lorsqu’on décide
de travailler sur le conte est de savoir ce qu’est réellement un conte.
Cependant, les définitions sont nombreuses. Il parait alors plus
judicieux d’observer les spécificités de ce genre, autrement dit ses
constantes afin de mieux comprendre ce qu’est un conte.
• Des formules rituelles.
Il existe des formules pour entrer et sortir du conte. L’annonce
est faite pour mettre dans l’ambiance du conte : « Il était une
fois », « Ceci est un conte. », « Que mon conte soit beau et se déroule
comme un fil. », « Je vais raconter l’histoire de X et Y. ». Elle met en
avant le caractère fictif du conte : « Voici ce qui fut ici, cela sera ou
ne sera pas, c’est un conte. ».
Les formules finales assurent la transmission du conte et
permettent l’enchaînement entre les contes. Elles incitent d’autres
personnes à prendre la parole. Ex : « Le conte a parlé, il se tait. »,
« Le conte est fini, je vais le replacer sous l’arbre où je l’ai trouvé. ».
Elle marque également le retour au monde du réel.
• Le conte est tout d’abord un récit.
Comme le souligne Jeanne Michel : « le conte est tout d’abord
une narration brève (…) Mais la narration aussi courte soit-elle est
rigoureusement construite. » (Anne Ripsa, 2005, p.5).
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D’un point de vue linguistique, c’est un type d’énoncé relatant
des faits réels ou imaginaires présentés comme « passés », et
marqués par l’effacement du sujet qui parle, l’emploi de la troisième
personne, ainsi que celui du passé simple et de l’imparfait.
• Le conte fait avant tout partie de la littérature orale.
Dans le dictionnaire des genres littéraires (Encyclopaedia
Universalis), Bernadette Bricout écrit : le conte est « l’expression la
plus parfaite de tous nos récits oraux. »
Les contes appartiennent à la littérature orale, ils ont été
transmis de génération en génération sous forme orale bien
qu’aujourd’hui les contes de Perrault, de Grimm, ou les Mille et une
nuits constituent des exemples de textes, on peut affirmer que les
contes ne prennent tout leur sens qu’à travers cet intermédiaire capital
qu’est le contage (Le mot « contage » est un néologisme. Le mot
approprié pour désigner la pratique d’énonciation des contes est
« récitation ». En effet, la récitation est bien l’acte de restitution orale
d’un récit).
• Le conte se situe dans l’intemporel.
Les contes, en tant que porteurs de mythes de l’humanité, sont
toujours d’ « autrefois », ils s’inscrivent avec une universelle
constance dans un passé sans date. Ils sont à la fois dans le tempscelui du récit qui commence et qui va se conclure quelques lignes ou
quelques pages plus loin- mais aussi hors du temps, puisque
l’énonciateur va détacher du temps historique, sans le préciser- « Il
était une fois… » ou « Au temps où les souhaits se réalisaient
encore… »- son histoire qui du reste n’a ni avant ni après. Le conte
se déroule donc toujours au passé.
• Le conte se situe dans un monde sans cadres géographiques
précis.
Les lieux généralement fréquentés par le héros sont assez
limités.
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Les faits se situent soit dans des paysages typiques tels que la
forêt, la chaumière, la montagne, le château…, soit dans un lieu de
fantaisie (la ferme de Delphine et Marinette, des Contes du chat
perché)…, on remarquera aussi qu’on a très peu de détails sur les
endroits où le personnage évolue. D’une façon générale, le pays et la
région dans lesquels se déroule le récit ne sont jamais précisés.
• Des personnages stéréotypés.
Selon plusieurs chercheurs (Gervais, Noël- Gaudreault et
Lemoyne), le conte est « un court récit, situé dans un temps et dans
un lieu très éloignés et généralement non définis, dont les
personnages, au nombre limité, sont très typés. » (Rose- Marie
Duguay, 2004, p.43).
Les personnages du conte ont une absence totale de profondeur,
ils sont tranchés, ne présentent qu’une facette. On peut observer dans
le conte les gentils d’un côté et les méchants de l’autre. La beauté, la
jeunesse, la bonté et le courage s’opposent à leurs contraires chez les
méchants.
Les personnages sont archétypaux, ils sont avant tout au service
de l’intrigue au sein de laquelle chacun occupe une fonction bien
précise.
1.3. Typologie des contes populaires :
Le classement des contes a été réalisé dès le XIXè siècle, mais
il a posé bien des problèmes en raison de la masse et de la grande
variété des contes.
Afin d’y voir plus clair Antti AARNE (Finlande) et Stith THOMSON
ont défini en 1910 la notion de conte type qui a permis l’instauration
de la classification internationale d’Aarne- Thomson.
Cette classification comprend à ce jour 2340 types de contes ;
ces types sont répartis en quatre grandes catégories :
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Ø Les contes proprement dits se subdivisent eux-mêmes en
quatre autres catégories :
• Les contes merveilleux, souvent appelés contes de fées. Ils se
déroulent dans les pays imaginaires, peuplés d’objets et de
personnages magiques et étranges, ils comportent des éléments
surnaturels. Ex : Le petit Poucet, Merghen et ses amis, Le petit
Chaperon Rouge…
• Les contes réalistes de structure quelque peu semblable aux
contes merveilleux, mais sans intervention obligatoire du
surnaturel. Ex : Les Contes du Lundi d’Alphonse Daudet, Les
Contes de Picot de Gilles Vigneault…
• Les contes religieux à distinguer des légendes, ces contes
reposent sur une base religieuse historique. Ex : L’os qui
chante…
• Les histoires d’ogres stupides. Ex : Un Contrat de travail, Un
pari entre l’homme et le diable.
Ø Les contes facétieux, souvent proches des contes réalistes, aux
propos grivois ou satiriques constituent souvent des contes à
rire.
Ex : La subtile Elsie, Le brave petit tailleur, Jean le sot…
Ø Les contes d’animaux: même si les animaux jouent un rôle
souvent très important dans les contes merveilleux et
facétieux, il est d’usage de réserver ce terme pour les contes
qui mettent en scène uniquement des animaux. Ex : Les Trois
petits Cochons, Le Loup et le Renard, Histoires de Géants…
Ø
Les contes énumératifs ou en randonnées dans lesquels une
formule est répétée sans cesse, ces contes n’ont pas de fin, ils
sont basés sur des ruses langagières sans avoir une intrigue.
Ex : La Bonne Femme vorace, L’Araignée qui avait des
dettes…
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Cependant cette typologie à laquelle bien des chercheurs se
sont référés, ne rend qu’imparfaitement compte de l’extraordinaire
richesse des récits auxquels nous avons aujourd’hui accès.
D’autres types de contes susceptibles d’une exploitation pédagogique
méritent d’être brièvement évoqués :
♦ Les contes étiologiques ou contes « du pourquoi » sont des
récits exploitant de manière fantaisiste ou enfantine l’origine
de certains phénomènes naturels. Ex : Dis moi de May Angeli,
Histoires comme ça de Rudyard Kipling.
♦ Les contes parodiques ne sont pas issus de la tradition orale ;
ils sont essentiellement le fait d’auteurs (récents) qui
pastichent des récits traditionnels : La Fée du Robinet de Pierre
Gripari est ainsi une version modernisée et parodique des Fées
de Perrault.
1.4. Différence avec d’autres types de récits proches :
Dans la tradition populaire, le conte, la légende, le mythe
semblaient souvent si liés qu'il était parfois difficiles de les distinguer.
Dans sa forme littéraire, le conte a hérité de cette ambiguïté et tend à
se confondre avec d’autres genres narratifs brefs comme la fable.
1.4.1. Le mythe :
Jean- Marie Gillig explique que le mythe est « un récit
imaginaire d’exploits réalisés par des personnages considérés comme
ayant des pouvoirs quasi divins, en tout cas hors du commun des
mortels. » (Jean- Marie Gillig, 1997, p.12).
Pour certains auteurs, mythe et conte ne se distinguent pas,
c’est le cas par exemple de Propp qui, dans sa Morphologie du conte
publié en 1970, préfère parler de conte mythique plutôt que de conte
merveilleux.
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Mais il existe en fait des différences importantes :
• D’abord, la plupart des héros de contes, contrairement aux héros
mythiques n’ont pas de noms propres mais des surnoms.
• Les aventures des personnages des contes si elles sont
miraculeuses, sont aussi toujours présentées de façon ordinaire,
comme pouvant arriver à n’importe qui, c’est exactement
l’inverse en ce qui concerne le mythe.
• Le mythe a une portée générale, symbolique et souvent
philosophique.
• D’autre part, la conclusion, dans les mythes, est presque toujours
tragique alors qu’elle est presque toujours heureuse dans les
contes.
1.4.2. La légende :
Jean- Marie Gillig précise que la légende est « un récit
d’exploits réalisés par des personnages ayant vraisemblablement
existé, mais qui étaient censés disposer de pouvoirs surnaturels,
amplifiés par l’imaginaire de ceux qui ont transmis la légende. »
(Jean- Marie Gillig, 1997, p.12).
La légende partage donc avec le conte le fait d’être avant tout
un récit à caractère merveilleux.
Cependant, une différenciation s’est faite au cours du temps :
• Les légendes sont localisées, rattachées à un fait historique alors
que les contes ne se réfèrent à aucune réalité précise et c’est pour
cela qu’ils se répandent plus facilement.
• Le conte est plus général, plus vaste dans ses sujets alors que la
légende s’est particularisée.
• Enfin, le conte est plus naïf alors que la légende est relativement
plus proche du réel, plus proche de faits historiques.
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1.4.3. La fable :
Selon le même auteur, la fable est « un récit également
imaginaire mettant en scène des animaux qui parlent et qui servent
d’illustration à des préceptes moraux. » (Jean- Marie Gillig, 1997,
p.12).
La fable a été longtemps confondue avec le conte alors qu’elle
est en fait un récit mettant la plupart du temps en scène des animaux.
Dans l’Encyclopaedia Universalis, Marc Soriano écrit : « Sous
cet éclairage (fonction, description, morphologie), les fables sont
inséparables des contes. Il s’agit de formes d’art spécifiques qui
viennent d’un lointain passé et qui ont un mode d’existence
essentiellement oral, par l’intermédiaire de conteurs. »
La comparaison des contes aux fables de La Fontaine
démontrent que des liens tissés depuis un temps inconnu, restent
toujours et unissent ces deux mondes.
Ils visent tous les deux à instruire et à distraire. Ainsi comptentils un certain nombre de similitudes : ils sont courts et s’appuient sur
la narration (le plus souvent en vers pour les fables de La Fontaine, et
en prose pour les contes.).
Les fables de La Fontaine possèdent une caractéristique
essentielle qui les différencient des contes, on met en scène des
animaux dans un but bien précis qui n’est pas innocent : c’est un
moyen de contourner la censure des puissants et les allusions
politiques. Ex : La Cigale et la Fourmi, La Grenouille et le Bœuf, Le
Corbeau et le Renard, Le Loup et l’Agneau…).
Les fables de La Fontaine se distinguent enfin des contes par le
rapport explicite qu'elles établissent avec la signification qu'elles
contiennent: si les fables de La Fontaine (qui sont souvent des
apologues) énoncent clairement leurs moralités, les contes délivrent
un message crypté qu'il s'agit de déchiffrer.
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2. L’analyse structurale du conte populaire :
Les différences études effectuées sur la structure du conte
démontrent que les récits des contes ont une structure commune, ils
commencent et se terminent de la même manière.
« Tous ces contes au-delà de leurs différences de surface, se
réduiraient à un ensemble fini et organisé dans un ordre identique
d’actions. » (Yves Reuter, 2001, p.21).
Il importe donc maintenant d’éclairer l’approche théorique du
conte par ce que l’on appelle l’analyse structurale, née des travaux de
Vladimir Propp.
2.1. Le classement de Propp :
L’approche de Vladimir Propp, présentée dans son livre
Morphologie du conte qui parut en Russie en 1928, constitue la base
méthodologique de l’analyse structurale des contes qui a inspiré
plusieurs travaux.
Propp construit son approche à partir d’un corpus spécifique
d’une centaine de contes du folklore russe. Il estime que les éléments
constituants sont les fonctions des personnages du conte, quelle que
soit la manière dont ils les accomplissent.
Elles sont répétitives, leur succession est identique, elles sont au
nombre de 31.
La fonction est donc : « l’action d’un personnage, définie du
point de vue de sa signification dans le déroulement de l’intrigue. »
(Vladimir Propp, 1970, p.31).
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La liste de 31 fonctions de Propp devient alors la suivante :
1-Absence ou éloignement
16-Combat
2-Interdiction
17-Marquage
3-Transgression
18-Victoire
4- Interrogation
19-Réparation
5-Information
20-Retour
6-Tromperie
21-Poursuite
7-Complicité involontaire
22-Secours
8-Méfait
23-Arrivée incognito
9-Appel ou envoi au secours
24-Prétention mensongère
10-Début
de
l’entreprise 25-Tâche difficile
réparatrice
26-Accomplissement de la tâche
11-Départ
27-Reconnaissance
12-Première fonction du donateur
28-Découverte
13-Réaction du héros
29-Transfiguration
14-Récéption de l’objet magique
30-Punition
15-Transport dans l’espace entre 31-Mariage
deux royaumes
D’après ces fonctions, il dégage 7 sphères d’actions des personnages :
1- l’agresseur : il manifeste le méfait, le combat et la poursuite.
2- Le donateur : il manifeste la prévention de la transmission de
l’objet magique et sa mise à la disposition du héros.
3- L’auxiliaire : il manifeste le déplacement du héros dans
l’espace, la réparation du méfait ou du manque, le secours
pendant la poursuite, l’accomplissement de tâches difficiles.
4- Le
personnage
recherché :
il
manifeste
la
demande
d’accomplir des tâches difficiles, l’opposition d’une marque, la
découverte du faux héros.
5- Le mandateur : celui qui envoie le héros.
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6- Le héros : il manifeste le départ pour la quête, la réaction aux
exigences du mandateur, le mariage.
7- Le faux héros : il manifeste les prétentions mensongères.
2.2. Le modèle actantiel de Greimas :
La théorie structurale de Propp a donné naissance au modèle
actantiel de Greimas qui a voulu faire une synthèse entre fonctions et
personnages pour faire émerger la fonction d’actants.
Comme le souligne Jean- Marie Gillig : « Ce terme n’est pas
nouveau : il est utilisé en linguistique pour caractériser le sujet qui
fait l’action indiquée par le verbe et répondant à la question : qui fait
X ? X étant l’actant ou agent de l’action.» (Jean- Marie Gillig, 1997,
p40).
Le schéma actantiel devient alors le suivant :
LE DESTINAEUR
(Envoie le sujet à la recherche de l’objet)
L’ADJUVANT
LE SUJET
(Aide le sujet à
(Accomplit l’action)
accomplir sa mission)
L’OPPOSANT
(Empêche le sujet
d’accomplir sa mission)
L’OBJET
(Le destinateur le fait parvenir au destinataire
par l’intermédiaire du sujet)
LE DESTINATAIRE
(Il doit recevoir l’objet)
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2.3. Le modèle quinaire de Paul Larivaille :
Paul Larivaille tente de démontrer dans un article publié en
1974, consacré à l’étude morphologique du récit, que les trente et une
fonctions de Vladimir Propp peuvent être réduites à une série de cinq
pôles
de
structure
identique,
s’enchaînant
logiquement
et
chronologiquement.
Selon lui, la progression du récit s’opérerait suivant « un axe
logique conduisant d’un état dégradé initial à un état amélioré final. »
(Jean- Marie Gillig, 1997, p.49).
Un des schémas de Larivaille le plus intéressant du point de
vue didactique est sans doute le suivant :
Avant :
initial,
état Pendant :
transformation, Après :
état
processus dynamique.
final, équilibre.
Elément
Sanction
équilibre.
Action Force
perturbateur
1
2
équilibrante (conséquence)
3
4
5
2.4. Le modèle de Claude Brémond :
Claude Brémond part des recherches de V.Propp, et se demande
dans quelle mesure sa méthode est généralisable. Elle échoue avec les
Contes des mille et une nuits, par exemple. Brémond reproche à la
combinatoire de Propp son excès de linéarité, et propose un modèle
capable de mieux rendre compte des récits complexes et permettant de
ne pas éliminer les motifs d’action psychologique. Il compare le conte
à un jeu de mécano avec des pièces fixes à partir desquelles le conteur
fabrique une nouvelle construction, et souligne l’importance de
l’imagination du conteur. Il définit la séquence élémentaire qui
présente la structure dichotomique suivante :
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Succès
Actualisation de la possibilité
Echec
Situation ouvrant
une possibilité
Possibilité non actualisée
Ces séquences acheminent petit à petit le conte de la situation
initiale (dégradation) à la situation finale (amélioration) avec, dans
la
plupart
des
cas,
le
processus
mérite/récompense,
démérite/châtiment.
3. L'enfant et le merveilleux :
Le mot « merveilleux » vient du latin populaire miribilia,
altération de mirabilia « choses étonnantes, admirables ».
« Ce qui est inexplicable de façon naturelle ; le monde du
surnaturel ». (Le Petit Robert, 1993).
« Ce qui s’éloigne du caractère ordinaire des choses, ce qui paraît
miraculeux, surnaturel. »(Le Petit Larousse, 2001).
Le conte est en relation directe avec le merveilleux. Le
merveilleux, qui est une production de l’imaginaire, est le moyen
pour l’enfant de surmonter le réel en répondant aux insécurités qui
l’entourent, ainsi que le moyen d’expression de la spontanéité qui
lui permet de s’impliquer réellement dans l’histoire, de placer son
vécu, ses sentiments et ses perceptions.
L’histoire suscite chez l’enfant des émotions intenses de par les
différents thèmes dont elle est composée : un lieu où il se perd, un
monstre dévorateur, un pouvoir merveilleux permettant une fin
heureuse. Le conte met l’enfant en présence des difficultés
fondamentales. Il a besoin du merveilleux au cours de son enfance
et il prête aux objets qui l’entourent une force de vie.
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« Le conte de fées a une valeur inégalée,…il ouvre de nouvelles
dimensions à l’imagination de l’enfant que celui-ci serait incapable
de découvrir seul. Et, ce qui est encore plus important, la forme et
la structure du conte de fées lui offrent des images qu’il peut
incorporer à ses rêves éveillés et qui l’aident à mieux orienter sa
vie. » (Bruno Bettelheim, 1976, p28)
Dans son ouvrage le conte en pédagogie et en rééducation,
Jean- Marie Gillig distingue trois fonctions essentielles du
merveilleux. Il nous semble intéressant de les résumer :
3.1. La fonction fantasmatique :
Gillig se situe là dans une perspective psychanalytique: il
affirme que « Le conte traduit d’une manière symbolique les
aspirations de l’homme » (Jean-Marie Gillig, 1997, p58).
L’enfant peut facilement s’identifier au héros, le conte renvoie
à son inconscient, à ses fantasmes et à ses complexes : fantasme du
retour au sein maternel, fantasme de la séduction, complexe de
castration…
« Les fantasmes présents dans les contes sont divers et renvoient
aux processus de l’inconscient. » (Jean- Marie Gillig, 1997, p.59).
3.2. La fonction esthétique :
Selon le même auteur, « Les contes, ceux qui ont connu une
version écrite tout particulièrement, appartiennent à un genre
littéraire et sont des œuvres d’art. » (Jean- Marie Gillig, 1997,
p.60).
C’est donc du grand art qui appartient au patrimoine culturel de
l’humanité et qui représente les rapports entre l’homme et la
nature, sous les formes esthétiques les plus achevées.
L’enchantement, l’émerveillement, procèdent de la capacité du
conteur à créer une connivence avec ses auditeurs ou lecteurs pour
les délivrer des contingences du réel.
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3.3. La fonction de ravissement :
Comme Le Joueur de flûte de Hameln, le conteur est un voleur
d’enfants, un ravisseur qui les entraîne avec lui dans le monde de
la féerie et de l’enchantement.
« Il s’agit bien d’une sorte de captation ressemblant à l’état d’une
âme ravie en extase qui transporte le ravi du quotidien banal dans
l’univers merveilleux du conte. » (Ibid, p62).
D’autre part Gillig défend l’idée selon laquelle tous les contes
écrits peuvent être donnés à des enfants, aussi bien d’Andersen que
ceux des Grimm ou même de Perrault car « il plaisent aux
enfants ».
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Chapitre II :
La dimension
pédagogique du
conte populaire
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Dans l’optique d’une utilisation en formation linguistique, il est
souhaitable d’introduire les contes populaires qui peuvent sans nul
doute participer au développement des habilités linguistiques
générales comme à l’ouverture au monde des élèves de langues
étrangères.
Cette approche, qui cherche à aider l’élève à comprendre et à
participer au monde qui l’entoure, illustre bien les possibilités du
conte comme mouvement innovateur en classe de langues étrangères.
1. Pourquoi choisir le conte en langue étrangère ?
1.1. Du point de vue du développement de l'enfant et de
l’adolescent :
1.1.1. Richesse imaginative :
L’imagination est un problème qui se pose fortement à nous
aujourd’hui, car, sans faire la critique de l’utilisation des médias et des
jeux vidéo, il convient de constater que les adolescents ont du mal à
créer pour eux- mêmes. Il semblerait que les adolescents auraient plus
tendance à reproduire des situations prélevées, dans tel film ou dans
tel dessin animé qu’à créer véritablement. Il est vrai que les images
perçues au quotidien sont d’une qualité de plus en lus exceptionnelle
et que les scénarios qui nous sont proposés sont très riches.
Pour pallier cette situation, il faut observer que le conte est un
outil privilégié qui permet l’enrichissement de l’imaginaire de
l’adolescent; dans ce type de récit, tout est possible : la présence d’un
objet magique, d’une fée permet de dénouer des situations, de donner
vie à des animaux imaginaires, tout en gardant une logique. Le conte
se garde d’un merveilleux absurde. Il exerce une certaine « magie »
sur les enfants et les adolescents et c’est à ce titre qu’il convient de
l’exploiter, au service de l’apprentissage et l’enseignement d’une
langue étrangère.
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Dans lire et écrire des contes, Michel Sanz rapporte les propos
de Bruno Bettelheim qui écrit, dans sa Psychanalyse des contes de
fées: « Ces contes, quand nous étions enfants, nous ont introduits dans
un univers enchanté dont l’admirable magie nous a permis de donner
son essor à notre imagination […] Chaque fois que les difficultés de la
vie réelle menaçaient de nous accabler, ce qui était souvent le cas. ».
(Michel Sanz, 1992, p.5).
Bruno Bettelheim nous explique que pour qu’une histoire
accroche vraiment l’attention de l’enfant ou l’adolescent, il faut
qu’elle stimule son imagination, qu’elle l’aide à développer son
intelligence et à voir clair dans ses émotions, qu’elle lui fasse prendre
conscience de ses difficultés, tout en suggérant des solutions aux
problèmes qui le troublent.
1.1.2. Développement psycho-affectif :
Les contes sont intéressants pour les adolescents parce qu’ils
donnent un sens à leur vie intérieure. Ils permettent de se comprendre
mieux, de mettre de l’ordre dans le tumulte de leurs sentiments. Ils
mettent en scène, sous forme imaginaire et non rationnelle, des
personnages et des situations dans lesquels l’adolescent se trouve et
retrouve certains de ses problèmes existentiels, et les contes proposent
toujours des solutions, des réponses optimistes et concrètes avec des
images familières pour de jeunes esprits.
« Si au lieu de se dérober, on affronte fermement les épreuves
inattendues et souvent injustes, on vient à bout de tous les obstacles, et
on finit par remporter la victoire (…) L’aspect positif du conte de fées
est que l’identification aux héros met l’accent sur la lutte par les
diverses épreuves. Ce
qui ressort c’est le cheminement -
épreuves/obstacles- à surmonter et non la fin (le méchant finit par
perdre). » (Bruno Bettelheim, 1976, p.24).
Le conte est nécessaire, voire indispensable à l’équilibre des
adolescents. Il peut permettre une mise en lumière de situations
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affectives, en aidant l’adolescent à y voir plus clair au sein d’une
éventuelle problématique. Chaque adolescent peut retrouver, dans un
conte, une situation préoccupante, repérer un personnage touchant de
près son univers personnel, et cheminer progressivement vers une
résolution de conflits ou un apaisement d’angoisse.
1.1.3. Facteur de socialisation :
Le conte est, par nature, un évènement social, convivial. On
n’entre pas au pays des fées comme dans un moulin ! Le conte exige
un certain recueillement, un moment ritualisé, une ambiance
privilégiée.
La pratique du conte, dans une classe, a deux intérêts : c’est le
moment privilégié pour le rêve et l’imaginaire, mais également un
moment communicatif permettant de distraire et rassembler.
« Le conte est une école de civilité et de courtoisie : on y apprend à
vivre ensemble. » (Bernadette Bricout, 2005, p.19).
Le conte favorise la socialisation, le calme et l’écoute. De plus,
le plaisir partagé crée une référence commune à tous. Dans son article
le conte est une école de civilité et de courtoisie, Bernadette Bricout
rapporte les propos du conteur Henri Gougaud qui écrit : « Le conte
n’est pas un art du spectacle, c’est un art de la relation. » (Bernadette
Bricout, 2005, p.19).
La pratique du conte requiert le développement d’attitude et de
comportements sociaux qui sont indispensables pour dire comme pour
écouter. Il s’agit d’apprendre à respecter la parole de l’autre. De la
sorte, l’enfant ou l’adolescent s’initie aux règles de la civilité, faites de
prises de paroles alternant avec des moments d’écoute.
1.2. D’un point de vue pédagogique :
1.2.1. Fonction structurante :
Le conte est un support pédagogique intéressant qui permet de
se fixer un certain nombre d’objectifs, il fournit une structure de récit
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long. Par imprégnation, l’élève prend, petit à petit, conscience de ce
schéma. Il peut alors anticiper, faire des hypothèses, les vérifier.
Il met en place toute une gymnastique intellectuelle qu’il
pourra transférer dans l’acte de lecture ou de production d’écrits.
« La structure du conte est particulière. Elle fournit la charpente sur
laquelle
s’appuie
le
narrateur
ou
l’écrivain,
facilitant
la
compréhension et la mémorisation. » (Charlotte Guérette et Sylvie
Roberge Blanchet, 2003, p.112).
L’élève qui écoute est dans l’obligation de respecter un cadre, s’il veut
trouver du sens. Il doit repérer (et là, le rôle de l’enseignant est
primordial pour aider l’élève à acquérir cette compétence) les indices
essentiels, faire une sélection, les comparer à des connaissances
antérieures.
La structure du conte est rigoureuse, elle donne un cadre qui
canalise la réflexion des élèves en les obligeant à garder une logique.
L’élève se constitue ainsi une boite à outils de lecteur et de scripteur
qu’il s’appropriera au fur et à mesure de ses productions.
1.2.2. Construction d’une culture commune scolaire et littéraire :
Il est impossible de situer l’origine des contes, dans l’espace ou
dans le temps. Ces histoires merveilleuses sont issues du patrimoine
populaire, ils ont conquis tous les auditoires, se sont enrichis dans la
bouche et les gestes de chaque conteur après l’autre, ont voyagé, ont
emprunté et digéré sans cesse, d’autres thèmes, en un mot ont vécu
pour arriver à bon port : le nôtre.
« Les contes favorisent des confrontations interculturelles qui nous
permettent de sortir de nos ethnocentrismes culturels, de percevoir la
relativité de nos croyances. » (Christian Bélinguier, 2005, p.4).
Les contes font partie des textes fondamentaux, fondateurs, des
incontournables. Leur connaissance permet donc à l’élève de posséder
une culture partagée et partageable, des références communes à tous…
De plus, les thèmes abordés dans les contes sont universels (mort d’un
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parent, inceste, abandon…) même si leurs origines culturelles sont
différentes.
« Lien culturel d’une très grande richesse, le conte contribue à
construire la culture commune scolaire indispensable à tous les élèves
pour entrer dans les apprentissages et les former sur le plan affectif et
intellectuel » (Frémont, Magnetto, Malaisé, Sihr, 2005, p.15).
L’étude de contes permet donc à l’élève de se constituer, mais aussi et
surtout de lui fournir des expériences, une culture commune à tous:
cette culture lui permettra de trouver un lien avec tout interlocuteur
potentiel, elle fait de lui le membre d’un groupe, d’une société
partageant les mêmes valeurs, les mêmes fondements.
1.2.3. Richesse du texte et authenticité :
Le conte par son image conviviale, affective et reconnue
représente un excellent outil de travail dans le cadre d’une pédagogie
active et réaliste.
♦ Pour l’élève :
Le conte parce qu’il est attractif, donne le goût de l’écoute à
l’élève, quel que soit son âge.
De fait, il devient dans un premier temps, un outil de travail
favorisant la concentration et la mémorisation.
Le conte est indispensable pour éveiller chez l’élève de nouveaux
centres d’intérêts, car il demande une grande
exigence dans la
construction de sa structure et oblige l’élève à rester vigilant.
Très rapidement, il développe le désir et le plaisir d’écouter, de
lire puis d’écouter. En favorisant, motivant les apprentissages du
langage, et éveillant l’envie du mot juste.
Il favorise aussi le lien entre la parole et l’écriture, entre l’oralité et le
livre.
« Le
conte
facilite
les
passages
entre
l’écriture. »(Nadine Decourt, 2005, p.17).
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l’oralité
et
♦ Pour l’enseignant :
Le conte est un outil de transfert de connaissances et un moyen
original de communication avec les élèves. Cependant, il n’est pas
qu’une « histoire », il est l’arbre enraciné au fond de notre part la plus
intime, la plus universelle, la plus véritable. Avec lui, il devient
impossible de tricher, de ruser : la lumière est éclatante et le sombre
est noir. Celui qui écoute, enfant ou adulte le sait et ne discute pas les
règles établies.
Le conte permet à l’enseignant de présenter ou de réviser du
vocabulaire et de la grammaire, en exposant les élèves à la langue
étrangère mais dans un contexte familier.
2. L’enseignement du FLE et l’acquisition de la langue :
L’enseignement du FLE au lycée a comme objectif majeur de
conférer à l’élève dans l’approche communicative, une compétence de
base perfectionnée.
Cet enseignement vise à permettre à l’élève d’interagir dans les
situations authentiques de la vie scolaire ou dans les situations de la
vie courante simulées en classe.
L’introduction du conte dans la classe d’une langue étrangère
s’inscrit dans l’approche communicative, elle vise à :
-
Favoriser la production de l’élève.
-
Donner à l’élève des occasions multiples et variées de produire
dans la langue étrangère.
-
Aider l’élève à surmonter ses blocages, et les corriger
systématiquement.
-
Créer un climat d’interaction entre les élèves.
-
Permettre à chacun de s’exprimer selon les moyens dont il
dispose, l’essentiel est de véhiculer le sens en langue étrangère.
-
Développer la compétence communicative, « Il ne s’agit pas de
faire acquérir à l’élève de manière automatique des formes
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mais toujours de le faire travailler sur des énoncés auxquels il
pourra associer un sens. » (E.Bérard, 1997, p.39).
2.1. Comment travailler avec le conte ? :
Lorsque les contes constituent l’élément central d’une séquence
didactique, il faut travailler à partir d’une démarche pédagogique
souple, construite autour de trois axes : imprégnation, analyse et
création (suivant l’étude de Michel Sanz, 1992, p8). Chacun de ces
trois axes comprend des étapes déterminantes en développement
langagier.
2.1.1. L’imprégnation :
L’objectif principal de cette étape est de faire entrer les élèves
dans l’univers du conte, par la l’écoute régulière ou par la lecture
magistrale collective, afin d’enrichir leur imagination et développer
leur créativité.
L’objectif secondaire était qu’ils s’imprègnent des structures
morphologiques et syntaxiques des contes par le biais du plaisir
éprouvé lors de l’écoute de ceux-ci.
Cette imprégnation permet également d’amener, peu à peu, à une
analyse approfondie de la structure des contes et de leur
fonctionnement. C’est en lisant ou en écoutant des contes et en
recevant, de ce fait, une quantité d’images et d’informations, que se
constitue l’imaginaire. Il s’agit de lire pour mieux écrire. A travers les
textes lus, l’élève s’approprie des structures propres à des types
d’écrits. Ce sont ces acquis qu’il réinvestit ensuite dans la production.
2.1.2. L’analyse :
Pour que les élèves puissent passer plus tard à la phase de
production, il est essentiel qu’ils sachent isoler la structure narrative
des contes. L’imprégnation ainsi que l’analyse du fonctionnement des
contes donneront aux élèves des éléments et des cadres qui les
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aideront à écrire eux-mêmes des contes, sachant qu’ils connaîtront les
« règles » qui régissent l’écriture de ce type de récits.
Nous essayons donc de travailler avec les élèves sur un modèle
simplifié du schéma quinaire de Larivaille. Nous isolons trois grands
éléments :
• La situation initiale : présentation des lieux et des
personnages, cadre de l’action.
• L’action centrale : suite d’évènements qui font avancer
l’histoire.
• La situation finale : retour à une situation stable, fin de
l’histoire.
Il s’agit alors d’amener les élèves à prendre conscience du
déroulement logique du récit et du rôle des connecteurs dans sa
construction.
2.1.3. La création :
Les résultats du travail d’imprégnation et d’analyse sont des
créations partielles ou intégrales de contes. Les élèves devront mettre
en place un canevas narratif semblable à celui du conte et qui les
aidera dans leur rédaction: une fois la trame du conte mise en place, ils
rédigeront leur propre conte en s’aidant d’une grille élaborée
collectivement à partir du travail d’analyse. Leurs productions
pourront être lues devant la classe, ou même réunies sous forme de
« livre de contes de la classe », cela stimulera leur désir de créer,
d’imaginer, d’inventer et facilitera donc le rapport des élèves à l’écrit.
2.2. Les différentes activités de la séquence didactique :
2.2.1. Activités de compréhension de l’oral :
Comprendre n’est pas une simple activité de réception : la
compréhension de l’oral suppose la connaissance du système
phonologique, la valeur fonctionnelle et sémantique des structures
linguistiques véhiculées, mais aussi la connaissance des règles
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socioculturelles de la communauté dans laquelle s’effectue la
communication sans oublier les facteurs paralinguistiques comme les
gestes ou les mimiques.
Popet et Roques estiment que « La pratique du conte à l’école
ne peut se limiter ni à la lecture, ni à la production d’écrit ; elle
intègre désormais la dimension orale, fondamentale dans la
transmission des contes. » (Anne Popet et Evelyne Roques, 2000,
p.18).
« Lors de l’écoute, l’élève donne au conte une interprétation qui
s’appuie sur les images suscitées par la narration. C’est à partir de
cette saisie que le travail d’analyse mené en classe le conduira à
comprendre et à mémoriser les éléments constitutifs du conte. » (Anne
Popet et Evelyne Roques, 2000, p.18).
L’écoute d’un conte vise principalement des compétences de
compréhension orale. L’écoute est motivée par le plaisir de découvrir
une histoire dans une langue d’apprentissage en s’appuyant sur de
nombreux indices extralinguistiques.
2.2.2. Activités de compréhension de l’écrit :
La compréhension de l’écrit est un exercice décisif, dans les
domaines de la lecture et de l’écriture, l’imprégnation par les textes est
la base de l’imitation dans les écrits.
Une pédagogie de la compréhension de texte implique que
l’élève sache interroger un texte et formuler des hypothèses afin de
trouver dans le document qu’il consulte des réponses à ses questions,
c’est –à dire en fait les informations qu’il cherche.
Dans ce domaine, on vise quatre compétences essentielles :
Ø Lire
couramment
(prononciation
correcte,
bonne
articulation, respect de liaison et de la ponctuation).
Ø Lire
d’une
manière
expressive
(rythme,
intonation).
Ø Reconnaître des mots isolés dans un énoncé.
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ton
et
Ø Maîtriser la relation entre graphèmes et phonèmes
spécifiques à la langue.
Pour parvenir à ces compétences le maître peut proposer aux
élèves de lire, de souligner, de donner des hypothèses, de remettre
dans l’ordre des phrases d’un énoncé, lire des énoncés brefs et dire
s’ils sont vrais ou faux.
2.2.3. Activités du lexique et de syntaxe :
Popet et Roques affirment que « La narration du conte impose
des règles tant langagières que comportementales dont l’acquisition
se révèle nécessaire pour la maîtrise de la langue. » (Anne Popet et
Evelyne Roques, 2000, p.18).
Les domaines grammatical, orthographique, lexical ne sont pas
négligés pour autant. Au contraire même, ils font l’objet d’études
systématiques. Mais au lieu d’être étudiées de façon abstraite, hors de
tout contexte, les notions sont autant que possible abordées quand on
en a besoin pour la réalisation d’un projet.
Entre la compréhension de l’oral et l’expression écrite, des
fiches de lexique et de syntaxe sont conçue pour être au service de la
production.
Outils de la pratique de la langue, leur étude est toujours fondée sur
l’observation d’extraits riches en situations d’emploi de la notion
abordée.
Par la maîtrise progressive des notions étudiées dans des
contextes toujours significatifs, l’élève apprend à s’exprimer dans des
formes de discours de plus en plus variées, de plus en plus complexes.
2.2.4. Activités d’expression orale :
Popet et Roques
notent que « La pratique du conte oral
habitue l’élève à conserver en mémoire des éléments qu’il réutilise
plus tard en situation de contage. » (Anne Popet et Evelyne Roques,
2000, p.18).
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L’enseignement du FLE à l’école doit être basé sur la communication.
Le maître doit donc entraîner régulièrement les élèves, dans le cadre
de situations motivantes, à reproduire ou reformuler des énoncés en
s’attachant à la qualité de la prononciation.
Les activités d’expression orale permettent de créer une base
d’énoncés dans lesquels les élèves puisent pour s’exprimer
personnellement.
Pour atteindre cet objectif les jeux de rôles permettent de guider un
échange riche et motivant et de mettre en œuvre une réelle
communication dans la classe. Les élèves peuvent ainsi réutiliser les
mots et les structures pour s’exprimer et communiquer en leur nom
personnel.
2.2.5. Activités d’expression écrite :
Ecrire c’est se poser en tant que producteur d’un message à
l’intention d’un ou de plusieurs lecteurs particuliers, que ce message
soit nouveau ou qu’il reproduise les discours d’autrui. C’est donc
mobiliser ses savoirs et savoir-faire selon les contraintes sociales et
culturelles de la communication.
Avec le conte, les élèves ne sont pas obligés de reproduire un
discours, mais de recréer à leur façon, suivant la structure fixe du
conte. L’élève qui raconte cherche à aller directement à l’essentiel,
donc il acquiert le sens du raccourci, et l’utilisation du minimum des
mots avec le maximum de combinaisons
pour reproduire, en
s’appropriant les modèles grammaticaux et textuels de la langue, tout
cela afin de perfectionner sa compréhension linguistique. L’élève se
sent en sécurité lorsqu’on lui propose quelque chose qui est déjà
connue pour lui, alors l’acte de l’apprentissage sera basé sur la
compréhension et l’appropriation de nouveaux mots et de nouvelles
structures afin de faciliter le processus de l’acquisition.
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3. La pédagogie du projet et le conte :
Le travail sur le conte dans une classe du FLE peut s’élabore
sous la forme d’un projet, c’est une démarche pédagogique qui permet
de faire acquérir des apprentissages variés, qu’ils soient disciplinaires,
méthodologiques ou comportementaux.
3.1. Pourquoi un enseignement / apprentissage du FLE par
projets ?
La pédagogie de projet suppose une œuvre collective construite
par soi avec les autres. Elle a pour intention de réconcilier deux
logiques, celle de l’enseignement et celle de l’apprentissage.
« Ce que vise la pédagogie du projet, c’est le désir
d’apprendre. » (Anne Popet et Evelyne Roques, 2000, p.23).
Le projet élaboré avec les élèves donne une signification précise aux
apprentissages. Les savoirs parce qu’ils apparaissent nécessaires dans
une réalisation, sont cohérents. Le maître va devoir construire et
envisager toutes les situations d’apprentissages pertinentes pour les
élèves.
Comme le note Perrenoud : « Le projet, comme « l’école du travail »,
« le texte libre », « la correspondance » ou « la classe coopérative »,
s’inscrivaient dans une opposition à une école publique autoritaire,
centrée sur l’apprentissage par cœur et l’exercice. » (Philippe
Perrenoud, 2002, p6).
L’enseignement du français à travers des manuels traitant de
façon séparée les différents domaines apparaît comme morcelé, sans
logique réelle : les élèves ne voient jamais l’utilité des leçons apprises
ni ne savent comment faire le lien entre elles.
3.2. Les concepts essentiels de la pédagogie du projet :
3.2.1. Proposer des moyens pour répondre à différents besoins :
Cela consiste à multiplier les itinéraires d’apprentissage en
fonction des différences existant entre les élèves, sur le plan de leurs
connaissances antérieures, de leurs profils pédagogiques, de leurs
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rythmes d’assimilation, que de leurs cultures propres et de leurs
centres d’intérêts.
Par exemple pour amorcer la production de conte, les élèves pouvaient
utiliser la structure préalablement dégagée ou le choix des
personnages et de leurs caractéristiques. Tous les élèves disposaient
des mêmes plages horaires programmées pour rédiger. Ainsi, chaque
élève peut s’investir dans le projet à son rythme et selon ses moyens.
3.2.2. Partager son pouvoir :
Un des premiers principes de la pédagogie du projet est de faire
confiance à l’élève comme premier agent de ses apprentissages. La
prise de décision et l’implication de l’élève à l’intérieur d’un groupe
favorisent l’atteinte des objectifs qu’il vise et lui permettent de
prendre en charge ses apprentissages, d’où l’importance pour
l’enseignant d’apprendre à partager son pouvoir.
3.2.3. Résoudre des problèmes :
Tout au long du projet, l’élève doit résoudre des problèmes.
Pour arriver à réaliser le projet, l’élève (ou le groupe d’élèves) doit
trouver les réponses aux questions qui se posent et déterminer une
façon de parvenir au résultat. Il doit donc chercher à comprendre les
raisons des difficultés auxquelles il se heurte.
3.2.4. Intégrer l’apprentissage coopératif :
En pédagogie du projet, les élèves travaillent régulièrement
dans un contexte d’interdépendance positive pour atteindre le but du
projet. Ils travaillent en petites équipes hétérogènes pour qu’ils
puissent échanger, se stimuler, confronter leurs idées et se soutenir.
C’est en exprimant leurs idées et en les clarifiant que les élèves
construisent leurs apprentissages.
3.2.5. Evaluer le travail :
L’organisation du travail en commun nécessite enfin que soient
des moments d’évaluation (bilan du travail achevé), ce qui justifie
d’autant plus que nous sommes dans une situation de formation. Ces
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évaluations peuvent concerner l’ensemble de la classe ou les individus
séparément. Pour que les évaluations soient vraiment formatives, on
met en place des repères qui permettent à l’élève de se situer dans son
avancée.
Pour l’enseignant, l’évaluation lui incombe de veiller au respect
des objectifs et des programmes fixées par les instructions officielles;
il pourra réinvestir les nouvelles notions en les décontextualisant.
Quant à l’élève, l’évaluation coïncide avec le succès du produit final ;
un regard extérieur lui permettra de faire l’analyse critique de son
travail, elle vise à fournir un ensemble de moyens pour l’aider à
progresser dans ses apprentissages et lui proposer d’éventuelles
remédiations.
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Chapitre III:
Analyse et
interprétation de
l'enquête
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Au cours des deux premiers chapitres, nous avons essayé de
montrer l’importance et l’utilité du conte dans le champ didactique, de
voir son apport dans le domaine de l’enseignement/apprentissage des
langues étrangères, en l’occurrence la langue française. Aussi nous
avons abordé les différents processus et modes d’analyse du conte et
son rôle joué sur ce plan.
Cependant, malgré son apport aussi important, ce versant
théorique reste insuffisant pour vérifier réellement le rôle assigné au
conte dans l’enseignement/apprentissage de la langue française. De ce
fait, nous procédons, dans ces deux derniers chapitres, à la mise en
application des deux différentes démarches liées à notre hypothèse de
départ :
« L’intégration
d’enseignement/apprentissage
du
de
conte
la
dans
langue
le
française
processus
pourrait
davantage motiver les apprenants de la 1ère année secondaire. »
• Dans un premier temps, nous allons opter la méthode
descriptive dont l’objectif est de montrer l’importance de l’utilisation
de conte, et ceci par le biais de deux questionnaires, l’un destiné aux
apprenants et l’autre destiné aux enseignants.
Notre but était de recueillir un maximum d’informations, les
inquiétudes des collègues enseignants du lycée et aussi des
apprenants.
• Dans un second temps, nous proposons une méthode
expérimentale à l’aide de laquelle nous essayerons de vérifier et de
mettre l’accent d’une manière judicieuse sur le rôle du conte dans
l’enseignement/ apprentissage du FLE.
En d’autres termes, pourquoi et comment le conte dispose-t-il d’une
influence positive sur l’enseignant et l’apprenant dans le processus
d’enseignement/apprentissage d’une langue étrangère.
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1. Dépouillement, analyse et interprétation des résultats :
1.1.
Présentation du questionnaire I :
Notre questionnaire a été mené afin que les apprenants nous
donnent leurs impressions sur le conte populaire. Un affectif de
36 lycéens en première année lettre entre 14 et 18 ans et la
majorité féminine.
On a remis un nombre de 36 questionnaires aux apprenants de
la classe (Lycée Saci Redouani, wilaya d’El Oued), on a pu
récupérer toutes les copies. Les apprenants se sont montrés
coopératifs et serviables.
1.2.
Analyse du questionnaire I :
Question 1 : Aimes-tu apprendre la langue française ?
Réponses
Oui
Non
Nombre de réponses Pourcentage
20
55,55℅
16
44,44℅
Secteur n°1
Question 2 : Ton niveau en français est :
Réponses
Bon
Moyen
Faible
Nombres de réponses
03
23
10
Pourcentage
08,33℅
63,88℅
27,77℅
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Secteur n°2
Question 3 : Que penses-tu du programme ?
Réponses
Facile
Difficile
Nombre de réponses Pourcentage
16
44,44℅
20
55,55℅
Secteur n°3
Question 4 : Et la méthode, tu aimes la changer ?
Réponses
Oui
Non
Nombre de réponses
20
16
Pourcentage
55,55℅
44,44℅
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Secteur n°4
Question 5 : Aimes-tu les contes populaires ?
Réponses
Oui
Non
Nombre de réponses
32
04
Pourcentage
88,88℅
11,11℅
Secteur n°5
Question n°6 : Aimes-tu apprendre le français par le biais des contes
françaises ?
Réponses
Oui
Non
Nombre de réponses
34
02
Pourcentage
94,44℅
05,55℅
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Secteur n°6
Question 7 : Crois-tu que le conte t’aiderait dans ton apprentissage ?
Réponses
Oui
Non
Nombre de réponses
32
04
Pourcentage
88,88℅
11,11℅
Secteur n°7
Question 8 : Souhaites-tu avoir des contes populaires dans ton manuel
scolaire ?
Réponses
Oui
Non
Nombre de réponses
32
04
Pourcentage
88,88℅
11,11℅
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Secteur n°8
Question 9 : Par rapport aux autres types de textes, le conte populaire
est-il pour toi :
Réponses
Plus accessible
Plus agréable
Non accessible
Moins agréable
Nombre de réponses
20
26
05
05
Pourcentage
55,55℅
72,22℅
13,88℅
13,88℅
Secteur n°9
Question 10 : La lecture ou l’écoute des contes populaires, facilite-telle :
Réponses
La compréhension
L’acquisition
du
lexique
L’acquisition
de
syntaxe
La production écrite
Nombre de réponses Pourcentage
13
36,11℅
32
88,88℅
05
13,88℅
20
55,55℅
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Secteur n° 10
Question 11 : Penses-tu que le conte populaire est :
Réponses
Un bon moyen pour
apprendre le français
Un mauvais outil pour
l’acquisition du français
Seulement un moyen de
distraction
Autres
Nombre de réponses
30
Pourcentage
83,33℅
01
02,77℅
01
02,77℅
04
11,11℅
Secteur n°11
• Commentaire :
Lors d’une discussion avec les apprenants du groupe classe
(Autour du questionnaire), nous avons constaté que l’ensemble des
apprenants ont souhaité avoir un climat de classe favorable à leur
apprentissage, interprété comme un ensemble de phénomènes
(relations, conflits, discipline,
motivation…) qui caractérisent
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l’atmosphère et qui donnent ou non le goût d’enseigner et
d’apprendre. Si nos élèves éprouvent des difficultés d’apprentissage il
serait peut- être intéressant de s’interroger sur le climat de la classe et
de chercher à l’améliorer ; à notre humble avis si le climat de la classe
n’est pas bon, on aura beau mettre en œuvre la meilleure pédagogie,
utiliser les outils les plus sophistiqués, le résultat serait négatif. Nous
pensons qu’un bon climat développe le goût de produire, autant chez
l’enseignant que chez l’élève.
Les résultats obtenus nous permettent de dire que l’utilisation
du conte en classe de FLE serait un excellent outil d’apprentissage.
L’effet de changement de support s’est fait ressentir pleinement sur les
apprenants, c’était pour eux, une forme de liberté, mais une liberté qui
repose sur des finalités pédagogiques précises.
La mise en valeur du conte par des activités s’est effectuée
d’une manière progressive, ce qui a permis aux élèves de découvrir
toute la beauté et la magie du texte du conte, et par conséquent de se
lancer avec motivation et beaucoup d’amour dans son étude.
La pratique pédagogique du conte nous a non seulement permis
de découvrir la sensibilité de nos apprenants, mais surtout de puiser
dans leur capacités d’approcher des thèmes, de les battre et de les
justifier.
Lors des cours présentés, chaque moment de la classe était une
nouvelle découverte, une nouvelle conversation voire une nouvelle
interaction ce qui a permis d’élargir considérablement le champ
d’investigation des apprenants.
1.3.
Présentation du questionnaire II :
Pour étayer l’objectif de notre recherche, nous avons choisi de
recourir à un questionnaire composé de 13 questions que nous
avons distribué à 35 enseignants au niveau du cycle secondaire,
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lors d’un séminaire de deux jours, en présence de M.
l’inspecteur.
1.4.
Analyse du questionnaire II :
Question 1 : Pensez-vous que vos élèves s’intéressent à la langue
française ?
Réponses
Nombre de réponses Pourcentage
23
65,71℅
Oui
12
34,28℅
Non
Secteur n°1
• Commentaire :
Selon les réponses de nos collègues, nous pouvons dire que les
élèves sont disposés à apprendre une langue étrangère car c’est
d’abord pour eux la découverte d’un nouvel univers sonore qu’ils vont
essayer de se l’approprier progressivement ; ensuite , ce sont de
nouveaux savoir-faire différents qui vont les amener à modifier leur
perception des sons, des paroles, des discours…pour l’enseignant c’est
d’abord apprendre à respecter « la logique du vivant », c'est-à-dire
aider les élèves pour apprendre ce nouvel idiome. Si nos élèves
veulent apprendre, nous devons les aider en leur donnant l’occasion
d’utiliser et de développer toutes les ressources (affectives, cognitives,
sociales…) à mieux construire leur apprentissage dans la langue
étrangère, à élargir leurs pratiques langagières et culturelles.
Question 2 : Quel est leur niveau ?
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Réponses
Bon
Moyen
Faible
Nombre de réponses
02
20
13
Pourcentage
05,71℅
57,14℅
37,14℅
Secteur n°2
• Commentaire :
Nous pouvons constater à travers les réponses des collègues
qu’une bonne partie d’entre eux trouvent que le niveau est moyen,
cela dénote que les élèves peuvent apprendre et améliorer leur
apprentissage si on met à leur disposition les moyens adéquats mais la
réalité
du
terrain
reflète
un
constat
d’échec
de
l’enseignement/apprentissage du FLE, alors où réside le paradoxe ?
Peut- on parler d’une part d’un niveau moyen et de l’autre d’échec ?
Doit-on alors chercher d’autres pistes ? Mais certainement pas du côté
de l’élève.
Question 3 : Dans quelles activité (s) vos apprenant (s) éprouvent-ils
des difficultés ?
Réponses
Nombre de réponses Pourcentage
54,28℅
Dans la compréhension 19
orale
48,57℅
Dans la compréhension 17
écrite
08
22,85℅
Dans le lexique
07
20℅
Dans la syntaxe
82,85℅
Dans l’expression orale 29
33℅
Dans
l’expression 33
écrite
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Secteur n°3
• Commentaire :
Pour cette question comme peut le constater le lecteur, on a
largement dépassé le nombre de 35 participants à ce questionnaire car
la majorité des collègues ont signalé les défaillances des élèves dans
les différentes étapes d’apprentissage avec une majorité pour
« l’expression orale et écrite », ceux sont une source de grandes
difficultés, une barrière à tout avancement.
Les déficiences constatés ont pour origine des carences au niveau
de l’apprentissage, et nos investigations nous permettent de les
expliquer par :
-
Un manque de motivation.
-
Une méthode qui n’est pas adéquate au niveau des élèves.
-
Une mauvaise mémorisation liée au peu de pratique
individuelle de renforcement linguistique.
-
Des bases peu solides et milieu socialo défavorable.
La compréhension aussi soit orale soit écrite est considérée comme
l’une des grandes difficultés, cela est du à notre avis au manuel
proposé aux élèves qui présente des insuffisances dans le choix et
la qualité des supports : manque de sujets motivants, absence
d’images, de couleurs, de jeux…
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Question 4 : Quelles seraient les causes selon vous ?
Réponses
Le programme
La surcharge des
classes
La formation des
enseignants
Le
statut
du
français
La méthode ou les
méthodes utilisées
Nombre de réponses
20
21
Pourcentage
57,14℅
60℅
09
25,71℅
16
45,71℅
20
57,14℅
Secteur n°4
• Commentaire :
Les enseignants ont répondu à cette question en choisissant plus
d’une cause, c’est pour cette raison que le nombre des réponses
dépasse celui des participants à ce questionnaire. On remarque que le
programme, les méthodes utilisées et la surcharge des classes sont
celles qui préoccupent le plus nos collègues, si les deux premières ont
largement été débattues par les différents intervenants ; la troisième
par contre constitue la pierre angulaire pour la réussite de leur tâche, il
est vrai que sans une prise en charge effective : stages de formation,
séminaires, journées pédagogiques ; les enseignants se retrouvent dans
la majorité des cas diminues, ce qui complique davantage leur travail.
Il serait à notre humble avis préférable que toutes les instances en
charge de l’éducation se concertent pour assurer aux enseignants des
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différents paliers une assistance matérielle et psychologique,
notamment les enseignants universitaires qui peuvent par leur
implication dans la formation de ces jeunes enseignants contribuer à
faciliter leur mission.
Question 5 : Pensez-vous que l’utilisation du conte populaire dans
l’enseignement du français au lycée est :
Réponses
Utile
Inutile
Nécessaire
Nombre de réponses
24
04
07
Pourcentage
68,57℅
11,42℅
20℅
Secteur n°5
• Commentaire :
Les résultats nous permettent à dire que nos enseignants sont
sensibilisés au rôle joué par le conte comme support auxiliaire dans le
domaine de l’enseignement/apprentissage des langues étrangères.
(68,57℅) confère à l’utilisation du conte en cours de français le statut
« utile » et (20℅) l’ont qualifié de « nécessaire », ce qui nous permet
de dire que la présence du conte en cours du français semble être
dotée d’une grande importance et d’un intérêt favorable.
Ces résultats affirment aussi que ces enseignants ont déjà eu
l’expérience d’exploiter ce support distrayant dans leurs classes et
qu’ils ont remarqué son apport positif et son efficacité dans
l’apprentissage.
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Question 6 : Utilisez- vous la méthode proposée par la tutelle (le
conte) ?
Réponses
Oui
Non
Nombre de réponses Pourcentage
25
71,42℅
10
28,57℅
Secteur n°6
• Commentaire :
Il est clair d’après les réponses des collègues que la méthode
utilisée est conforme à l’enseignement du FLE, ce qui suppose que
l’esprit d’initiative personnelle fait défaut, les enseignants ne veulent
pas s’aventurer à leurs élèves de peur d’être sanctionné ; au moment
où toute la nouvelle pédagogie est axée sur l’autonomie de
l’apprenant. L’enseignant reste esclave des manuels qui ne sont
pourtant qu’un moyen, parmi d’autres, de répondre aux exigences des
programmes. En réalité se sont les objectifs qui font obligation pour
les enseignants en gardant toujours un esprit critique face aux manuels
quels qu’ils soient.
Le caractère mythique qu’on veut donner aux programmes dans la
mesure où ils ne sont pas révélés aux élèves d’une manière explicite,
ne facilite ni le travail de l’enseignement ni celui de l’élève.
Enfin, si les objectifs généreux ne sont pas négociables, les
moyens utilisés pour les atteindre sont quant à eux négociables et dans
ce cas l’enseignant devrait avoir toute la liberté pour agir.
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Question 7 et 8 : Est- ce que le conte attire l’attention de vos
apprenants ? Si oui expliquez pourquoi ?
Réponses
Oui
Non
Nombre de réponses Pourcentage
30
85,71℅
05
14,28℅
Secteur n°7
• Commentaire :
Cet accord total affirmant que le conte attire l’attention de
l’apprenant, se justifie par son aspect distrayant et ludique. Ces
caractéristiques sont susceptibles de représenter une source d’intérêt
pour le jeune apprenant « attirer l’attention de l’apprenant » est, en
effet, la clé pour tout apprentissage réussi et représente une étape
décisive et nécessaire avant de commencer son cours, puisque le conte
est considéré comme un monde merveilleux, il représente alors, un
élément fort puissant pour susciter, surprendre et stimuler l’intérêt
d’apprendre en classe, voire pour motiver l’apprenant.
Si les collègues enseignants ont répondu majoritairement par
l’affirmative, nous pouvons dire que le conte est une projection
intelligente sur les pensées souterraines de l’élève qui lui permet de
s’affranchir dans son imaginaire et de repérer sa langue calmement.
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Question n°9 : Considérez-vous le conte comme facteur de
motivation dans la classe de langue ?
Réponses
Oui
Non
Nombre de réponses Pourcentage
31
88,57℅
04
11,42℅
Secteur n°8
• Commentaire :
Une grande partie des enseignants ont démontré que le conte
figure parmi les supports auquel l’enseignant peut faire recours pour
motiver ses apprenants.
Grâce à la charge affective exercée par le conte, celui-ci a le pouvoir
de « faire vibrer » les émotions et l’affect de l’apprenant de
l’apprenant et de stimuler ainsi sa motivation.
Ce dernier est considéré comme énergie essentielle pour accomplir les
différentes tâches d’apprentissage. Plus encore, ces réponses prouvent
et confirment que le conte est susceptible d’influencer les apprenants
en suscitant, stimulant leurs intérêts et en créant chez eux les
conditions et le désir d’apprendre, ce qui conduit l’apprenant à un
apprentissage bien maitrisé et efficace.
Question 10 : Pensez-vous que le conte a une influence positive sur
les apprenants ?
Réponses
Nombre de réponses Pourcentage
31
88,57℅
Oui
04
11,42℅
Non
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Secteur n°9
• Commentaire :
A travers ces réponses montrant et affirmant que l’intégration du
conte dans l’apprentissage des langues étrangères est bénéfique, nous
pouvons déduire qu’il représente un support pouvant attirant
l’attention des apprenants et les motiver en exerçant sur eux cette
influence positive qui se relève fertile et donc susceptible de créer ce
lieu affectif entre l’apprenant en situation d’apprentissage et l’effet
positif du conte.
Question 11 : Sur quel plan le conte exerce-t-il cette influence ?
Réponses
La lecture
L’écriture
L’oral
Autres
Nombre de réponses
22
23
27
11
Pourcentage
62,85℅
65,71℅
77,14℅
31,42℅
Secteur n°10
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• Commentaire :
En se basant sur ces résultats, nous pouvons déduire que
l’influence exercée par le conte sur l’apprenant n’est pas totale, mais
uniquement au niveau de certain plan (la lecture, l’oral, l’écriture…),
ce qui prouve son apport pertinent et judicieux pour chacune de ces
activités. Nous constatons également que l’influence exercée
principalement sur le plan de l’oral caractérise l’ensemble des
réponses.
Le conte utilisé en classe pouvait être un outil pédagogique précieux
pour l’enseignant soucieux de développer des compétences d’écoute et
de compréhension dans le domaine de l’enseignement/apprentissage
du FLE.
Son utilisation permet également de souder le groupe classe autour
d’une expérience commune et constitue un bon moyen d’entrer en
douceur dans la communication verbale avec autrui.
Une autre chose nous apparaît clairement au terme de ces
réponses : l’étude des contes peut-être un élément inducteur des actes
de lire et d’écrire en FLE. Les élèves pourraient être heureux
d’écouter les contes, d’évoquer ceux qu’ils connaissaient par ailleurs,
et ont pris plaisir à écrire, par la suite, leur propre conte.
Question 12 et 13 : Le conte populaire facilite-t-il l’enseignement du
FLE ? Si oui, expliquez pourquoi ?
Réponses
Oui
Non
Nombre de réponses Pourcentage
31
88,57℅
04
11,42℅
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Secteur n°11
• Commentaire :
Le
rôle
joué
par
le
conte
dans
le
domaine
de
l’enseignement/apprentissage du FLE, est de plus en plus valorisé ;
chose affirmée par la majorité (88,57℅) des enseignants.
L’aspect ludique et distrayant du conte permet à l’apprenant
d’assimiler et d’accéder à cette langue car il lui facilite la
compréhension et puis la mémorisation, celle-ci est liée intimement à
la production.
De ce fait, nous pouvons dire que le conte jouit d’une puissance et
d’une potentialité sur les deux plans : affectif et cognitif. En effet, il
possède des composantes formelles susceptibles d’agir sur l’esprit, la
psychologie et l’affect du jeune apprenant d’où résulte et se produit le
pouvoir de susciter son intérêt et sa motivation.
Ainsi, sur le plan cognitif, le conte se révèle fort puissant, il
intervient au niveau des différents processus : la compréhension et la
perception, la mémorisation et la production.
2. Bilan de ces questionnaires :
Nos questionnaires nous ont permis sans prétention aucune de
constater que notre système éducatif doit subir un profond
changement si nous voulons permettre à d’autres idées d’émerger, à
de nouveaux savoir-faire de se mettre en place et à une nouvelle
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idéologie éducative, basée sur l’ouverture des esprits et non « le
bourrage des crânes », à voir le jour dans notre pays. Il est grand
temps que nos écoles cessent d’être des garderies où on fait sembler
de dispenser le savoir mais qu’elles accomplissent leur noble mission,
celle de former les citoyens de demain.
Notre travail nous a permis de confirmer notre hypothèse sur le fait
que le conte, de part son rôle prépondérant dans la construction du
savoir,
et
d’un
apport
très
bénéfique,
voire
capital
dans
l’enseignement/apprentissage du FLE.
Les résultats que nous avons obtenus prouvent l’influence du
support utilisé et les conditions d’enseignement/apprentissage sur le
rendement global des apprenants ; plus ils sont motivés, plus ils
peuvent réussir leur apprentissage.
L’enseignant doit avoir alors les moyens qui lui permettent d’agir
sur le contexte d’enseignement/apprentissage ; c'est-à-dire un matériel
pédagogique permettant de présenter l’activité dans les meilleures
conditions.
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Chapitre IV:
La dimension
didactique du
conte populaire
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Ce quatrième chapitre vise non seulement à renforcer et à
consolider les résultats obtenus par l’enquête, mais aussi sert à vérifier
notre hypothèse.
Dans l’intérêt d’atteindre l’objectif de notre recherche, nous
avons estimé que celle-ci se concentrera essentiellement sur ce qui se
fait sur le terrain, c'est-à-dire à l’intérieur d’une classe de langue.
1. Présentation de la méthodologie d’approche :
1.1. L’enquête :
La problématique soulevée dans cette recherche se situe dans le
cadre de l’organisation de la rencontre entre l’élève et la langue
française grâce à l’utilisation du conte populaire comme support
médiateur dans l’enseignement/ apprentissage du FLE.
La présente étude avait pour objectif de faciliter l’enseignement
et l’acquisition d’une langue étrangère en l’occurrence la langue
française.
Le conte populaire pourrait aider une classe de langue à mieux
communiquer à l’oral et à l’écrit. Tout au long de notre travail, nous
essayons de confirmer ou infirmer cette hypothèse.
1.2. Description du contexte de la recherche :
Dans le cadre de notre recherche qui se veut à la fois analytique
et descriptive, il nous semble indispensable de faire l’exposé des
données ayant trait au contexte de notre recherche, à savoir l’état des
lieux.
Notre recherche se déroule dans le contexte du lycée algérien; il
s’agira d’une étude de cas du lycée Saci Redouani de « Réguiba », un
petit village qui se trouve à la wilaya d’El-Oued.
Le lycée est institué en fonction du nombre de branches
disponibles (lettres et philosophie, lettres et langues, sciences
expérimentales, génie de procédés…).
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1.3. Description de l’échantillon :
Ce sont des lycéens en première année du tronc commun
sciences et technologie.
La moyenne d'âge est de 16 ans, entre (15 et 18 ans), la majorité est
féminine
(60 ℅) .Les élèves sont issus de différentes régions, donc, on constate
qu’il y a une diversité au niveau scolaire et socioculturel; ils
constituent un public très hétérogène.
Malgré cette hétérogénéité, il s’avère que ces élèves ont les mêmes
buts; ils cherchent à enrichir leurs connaissances et atteindre un
certain niveau dans cette langue étrangère.
1.4. Le groupe expérimental :
Lors d’une séance de présentation de l’expérience, nous avons
expliqué l’objectif de notre travail, ce que nous attendions de nos
élèves et à quoi nous souhaitions arriver avec leur aide ; on a noté que
notre groupe était très enthousiaste et voulait entamer sur le champ de
l’expérience.
1.5. La programmation :
Pour réaliser notre objectif, nous avons opté pour un itinéraire
moyen de 22 séances, de 5 heures hebdomadaires pour une durée de
quatre semaines afin de donner aux élèves l’occasion de découvrir
quelque chose de tout à fait nouveau pour eux, surtout que la majorité
a formulé le souhait d’avoir comme support des contes populaires.
1.6. L’organisation spatiale :
A notre arrivée dans la classe où nous avons développé le
projet sur le conte, il nous a fallu aménager l’espace classe.
Afin que les élèves puissent aisément travailler en groupe, les
tables ne sont plus organisées par niveau, mais par groupes de travail.
De plus, cette organisation permet de favoriser des relations entre les
élèves, des interconnexions où l’enseignant n’est pas en position
centrale.
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Cette
modification
de
l’espace
a
induit
des
apprentissages
comportementaux et méthodologiques que les élèves ont assimilés et
réinvestis.
2. La mise en route de la séquence :
Séance n°1 : Compréhension de l’oral
Objectifs : -
Etre capable de se concentrer pour une écoute
attentive.
-
Mémoriser les différentes étapes d’un conte entendu.
-
Etre capable à l’oral de résumer le conte entendu.
Matériel : - Texte support 1 : Le Pêcheur et la Carpe (Conte
d’Algérie, textes recueillis par G Baroud) - Annexe 1- Texte support 2 : Les dix ânes (Jihad Darwich, Sagesse et
Malices de Nasreddine, le fou qui était sage) – Annexe 2- Images.
Durée approximative : Deux heures.
• Déroulement de la séance :
Phase A : Lecture magistrale du texte une première fois par
l’enseignant.
Phase B : Une deuxième lecture.
Phase C : Lecture des questions de compréhension.
Ø Texte1 :
1. Par quelle formule est introduit le texte ? Quel type de textes te
rappelle-t-elle ?
2. L’évènement raconté est-il réel ?
3. Quels sont les personnages qui font l’évènement ?
4. Choisis parmi les mots suivants ceux qui caractérisent la femme du
pêcheur : générosité, malice, avidité, intelligence, insatisfaction,
faiblesse, gaspillage.
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5. Pourquoi la carpe a-t-elle réagi de la sorte à la dernière demande de
la femme ?
6. Qui est le vainqueur de l’histoire ? Qui en est le perdant ?
7. Quelle est la moralité de l’histoire ?
Ø Texte 2 :
1. Qui raconte l’histoire ?
2. Combien de personnages y a-t-il dans ce texte ?
3. Comment s’appelle le personnage principal ?
4. Quel métier veut exercer Nasreddine Hodja ?
5. Pourquoi Nasreddine pense-t-il qu’on lui a volé un âne ?
6. Pour quelle raison termine-t-il le chemin à pied ?
7. Quel est le onzième âne dont parle la femme de Nasreddine Hodja ?
8. As-tu aimé cette histoire ?
Phase D : Réponse aux questions, résumé du conte entendu et
expression orale des remarques et des points de vue.
• Observation et analyse de la séance :
Nous avons observé que la majorité des élèves sont restés
silencieux et attentifs durant la lecture du conte, ceci est important à
noter car il s’agit d’une classe particulièrement agitée. Durant cette
lecture même Fares, Nisar, Nour et Salma, d’ordinaire très
perturbateurs, sont restés sages.
En s’appuyant sur les images placées au tableau et les questions
posées, les élèves ont produit à l’oral et collectivement le résumé de
deux contes.
Nous avons été alors très surpris qu’aucun élève ne s’agite. Ils
étaient impatients de découvrir la fin des histoires. Ils n’ont pas été
bloqués devant ce type de texte, preuve qu’ils l’avaient déjà à maintes
reprises.
L’ensemble des élèves a réalisé le travail sans difficulté. Ce
travail de mise en voix a instauré un réel climat de confiance entre les
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élèves qui se sont tous trouvés égaux face à la critique, au jugement
des autres. De plus a installé un climat ludique et détendu.
Séance n° 2 : Compréhension de l’écrit
Objectifs : -
Lire et comprendre le conte.
Reconnaître la structure et les caractéristiques du
conte.
Matériel : -
Conte 1 : Les Fées de Charles Perrault- Annexe 3-
-
Conte 2 : Le Merle Blanc (Conte anonyme)- Annexe 4-
-
Conte 3 : Mkidech, sac à malice (Conte kabyle)Annexe 5-
-
Dictionnaires
Durée approximative : Huit heures
• Déroulement de la séance :
Phase A : Analyse des éléments périphériques.
1. Quel est le titre du texte ?
2. Quelle est la source du texte ?
3. Repérez les différents paragraphes et numérotez-les.
4. Lisez les entrées des paragraphes, en exploitant les éléments du
para texte, dites de quoi parle le texte ?
Phase B : Lecture silencieuse du texte par les élèves.
1. Lisez le texte silencieusement et soulignez tous les verbes
conjugués. A quels temps sont-ils conjugués ?
Phase C : Explication du texte.
Conte 1 : Les Fées
1. A quel moment se déroule l’histoire ?
2. Quel est le personnage principal de l’histoire ? Comment
l’appelle-t-on généralement ?
3. De quoi manque-t-il ?
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4. Quels sont les autres personnages ?
5. A la fontaine, la cadette rencontra une pauvre femme, à ton avis
qui était-elle ? Que lui demanda-t-elle ? Comment réagit la
cadette ? Quel don fit la femme pour récompenser la jeune
fille ?
6. Sous quel aspect la fée apparut-elle à la Fanchon ? Quelle
punition, elle lui infligea ?
Conte 2 : Le Merle Blanc
1. Le conte se passe-t-il dans un temps bien déterminé ?
2. Le conte se passe dans : un seul endroit ?deux endroits ? trois
endroits ?
3. Relevez dans le premier paragraphe les traits des trois princes.
4. Le
roi
demande
à
leur
fils
de
lui
rapporter :
un
médicament ?une bête merveilleuse ? L’eau de vie ?
5. Parmi les trois frères lequel a réussi la quête ?
6. Qu’a-t-il arrivé aux deux autres frères ?
Conte 3 : Mkidech, sac à malice
1. Avec quelle formule commence le conte ?
2. Connais-tu d’autres formules qui introduisent les contes ?
3. Combien y-t-il de personnages ?
4. Comment s’appelle le personnage principal dans le conte ?
5. Quelle est la phrase du texte qui a le même sens que le titre ?
6. Est-ce vrai que le cheval se nourrit de cendres ? A ton avis,
pourquoi Mkidech ment-il à l’ogresse ?
Phase D : Synthèse
• Complétez les deux tableaux suivants :
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Le
Le
destinateur
destinataire
L’objet
Le
Les
Les
sujet
opposants
adjuvants
Conte1
Conte2
Conte3
Situation initiale
Déroulement
des
Situation finale
évènements
Conte1
Conte2
Conte3
• Observation et analyse de la séance :
Nous avons distribué les contes aux élèves et nous leur avons
demandé d’observer l’image du texte. Les élèves ont simplement
amorcé la discussion dans les groupes et ont formulé leur hypothèse.
Après la discussion, chaque rapporteur a présenté l’hypothèse que son
groupe a formulée. Pendant ce temps nous avons porté les plus
pertinentes dans un coin du tableau.
Ensuite,
nous
leur
avons
demandé
de
lire
le
texte
silencieusement et de souligner tous les verbes conjugués. Les élèves
ont pris très au sérieux ce travail, utilisant leurs crayons, le silence est
un bon indicateur de concentration.
La lecture silencieuse des élèves est suivies de notre lecture
magistrale à haute voix, puis nous les avons questionné sur le contenu
global du conte, gardé au tableau l’hypothèse la plus juste et effacé
les autres.
Par un jeu de questions- réponses nous avons balayé l’ensemble
du conte afin de mettre en évidence son contenu, cette phase a été
assez extraordinaire par la qualité de la participation des élèves et par
la chaleur qu’ils ont manifesté.
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Cette analyse a été suivie par une courte synthèse, cette phase a
très bien fonctionné, ce qui nous a particulièrement surprise c’est la
façon dont ont procédé les élèves pour dégager l’ordre chronologique
du conte.
Les élèves ont bien rendu compte de la chronologie des
évènements, ils ont su condenser les péripéties vécues par les héros en
utilisant les termes : Il était une fois, puis, un jour, finalement…
Séance n° 3 : Lexique
Objectifs : - Acquérir un lexique relatif au conte.
- Connaître le champ lexical du conte.
- Acquérir un lexique relatif aux sentiments.
Matériel : - Dictionnaires
- Cahiers d’exercice
Durée approximative : Deux heures
• Déroulement de la séance :
Exercice n°1 :
Consigne : Recherchez dans les contes que vous avez lus tout ce qui
renvoie au vocabulaire du conte.
Exercice n°2 :
Consigne : Reliez les noms de personnages et animaux merveilleux de
la colonne A avec les éléments qui caractérisent de la colonne B.
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A
B
1. Sorcière
A.
Enorme
pieuvre
2. Monstre
croque, écrase et fait chavirer
3. Licorne
les bateaux.
4. Fantôme
B. Mort qui réapparaît sur
5. Magicien
terre
6. Vampire
silhouette.
7. Enchanteresse
anciens châteaux.
8. Kraken
C. Se déplace sur un balai,
sous
qui
forme
de
hante
les
Il
sait se transformer et jette de
mauvais sorts.
D. Ressemble à un cheval
mais a une corne au milieu de
la tête.
E. Méchante créature qui a le
teint blanc, aux ongles et
dents pointus.
F. Belle dame qui a appris
des tours de magie.
G. Allure de gorille. Il n’est
pas beau.
H. Il fait des tours de magie.
Exercice n°3 :
Consigne : Voici quelques intitulés de contes, complétez-les par les
mots qui conviennent.
1. La vache des …………… .
2. Le petit…………………...
3. ……….. au pays des ………………..
4. Le ………… magique.
5. Le petit………….rouge.
6. ……………neige et les sept………….. .
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7. …………..d’âne.
8. La belle au ……………………………
Exercice n°4 :
Consigne : Voici une liste de mots relevés dans les trois contes lus,
classez-les dans un tableau de deux colonnes, puis cherchez pour
chaque groupe le terme générique qui peut le remplacer.
« Malice, méchanceté, beauté, orgueil, gentillesse, bonté, obligeance,
douceur, trahison, amitié. »
Exercice n° 5 :
Consigne : Relevez dans les trois contes lus les mots ou expressions
relatifs aux sentiments.
• Observation et analyse de la séance :
Nous estimons que les élèves doivent pour le déroulement de
leur apprentissage acquérir un vocabulaire relatif au conte et aux
sentiments. C’est pour cela qu’on a voulu tester leurs connaissances
préalables.
Les élèves ont bien perçu le champ lexical et le vocabulaire
relatif au conte puisque la majorité des groupes a réussi à faire les
quatre premiers exercices. Nous avons pu alors observer les réactions
d’étonnement et de plaisir liées à la découverte d’un nouveau
vocabulaire.
Quant au cinquième exercice, les élèves ont eu de la difficulté à
trouver tous les mots et expressions relatifs aux sentiments, ils ont
spontanément recherché des mots moins complexes : aimer et détester.
Après quelques interventions de notre part, les élèves ont facilement
trouvé les autres termes : avoir grand honte, étonnement, ravi,
surprendre…
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Cependant, par manque de temps et en raison de dispositifs de
travail parfois peu astucieux, ils n’ont pas pu, nous pensons, apprécier
le travail mené a sa juste valeur.
Séance n°4 : Syntaxe
Objectif :- Maîtriser l’emploi du passé simple et de l’imparfait.
Matériel :- Conte « Les Fées »
- Conte du Nigeria
Durée approximative : Deux heures.
• Déroulement de la séance :
Exercice n° 1 :
Consigne :
- Relisez le conte « Les Fées ».
- Soulignez tous les verbes conjugués.
- Relevez les temps verbaux les plus employés.
- Distinguez les phrases qui pouvaient être déplacées de ceux qui ne
pouvaient pas l’être.
Exercice n°2 :
Consigne : Voici un conte du Nigeria dont les verbes sont écrits à
l’infinitif, rétablissez-le dans sa forme première.
Au commencement, le ciel (être) tout près de la terre. En ce
temps-là les hommes n’ (avoir) pas besoin de cultiver le sol, car
chaque fois qu’ils (avoir) faim, ils se (contenter) de couper un
morceau du ciel, et ils le (manger).
Mais un jour, le ciel (se fâcher), car ils en (couper) souvent plus
qu’ils n’en (pouvoir) manger, et ils (jeter) le reste sur le tas d’ordures.
Or le ciel ne (vouloir) pas être jeté sur le tas d’ordures, et il (prévenir)
les hommes : si à l’avenir ils ne (faire) pas plus attention, il s’en irait
plus loin.
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Pendant un certain temps, personne ne (prêter) attention à son
avertissement. Un jour, une femme qui (être) vorace, (couper) un
morceau du ciel. Elle en (manger) autant qu’elle (pouvoir), mais elle
(être) incapable de le terminer. Epouvantée, elle (appeler) son mari qui
ne (pouvoir) pas le finir non plus. Ils (appeler) le village tout entier à
leur secours, mais ils ne (pouvoir) en venir à bout. Alors bien sûr, le
ciel (se mettre) en colère et (s’élever) très haut au- dessus de la terre,
bien loin de l’atteinte des hommes.
Et c’est depuis ce jour que les hommes doivent travailler pour
vivre.
Conte du Nigeria, Extrait de « COMMENT LE
MONDE FUT CREE D'UNE GOUTE DE LAIT ».
• Observation et analyse de la séance :
Les élèves ont repris leur conte « Les Fées »; ils l’ont lu et ont
tout de suite trouvé le passé simple et l’imparfait car ce sont des temps
qu’ils ont déjà étudiés dans les classes antérieures. Ils ne savaient pas
cependant pourquoi ce sont ces temps là et non d’autres qui sont
utilisés dans ce conte.
Une fois ce travail fini, nous avons demandé aux élèves ce
qu’ils remarquaient entre les deux types de phrases. Ils ont été assez
prompts à percevoir que celles qui ne pouvaient être déplacé
(conjugués au passé simple) correspondaient aux actions des
personnages, pour les autres (conjugués à l’imparfait), cela a été plus
délicat. Nous avons dû les aider afin qu’ils voient que c’étaient des
phrases qui décrivent l’environnement.
Nous avions l’impression que l’activité de découverte avait été
bien comprise par les élèves, qu’ils avaient saisi la différence
d’utilisation entre le passé simple et l’imparfait.
Lors de l’activité de réinvestissement, ce ne sont pas les
contenus qui ont posé problème, mais la méthodologie car les élèves
n’arrivaient pas à mettre tous les verbes conjugués à une personne en
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face du pronom adéquat. Nous ne comptions pas rencontrer ce
problème et nous avons donc perdu un temps précieux à revenir sur
chaque tableau de conjugaison.
Finalement, pour ne pas les laisser avec un travail difficile à
consulter, nous avons décidé à leur taper des tableaux de conjugaison
surtout des verbes irréguliers à l’ordinateur afin qu’ils puissent s’y
référer en cas de besoin.
Séance n°5 : Syntaxe
Objectif : - Identifier les substituts et maîtriser les employer.
Matériel :- Conte « Les Fées »
- Conte « Les oiseleurs »
Durée approximative : Une heure
• Déroulement de la séance
Exercice n°1 :
Consigne :
1. Relevez du conte « Les Fées » tous les mots et expressions qui
remplacent « la cadette ».
2. Comment les appelle-t-on ?
3. A quoi servent-ils ? Dans quel but ?
Exercice n° 2 :
Consigne : Evitez les répétitions écrites en caractère gras dans le
conte suivant en employant des substituts grammaticaux et lexicaux.
Il était une fois deux oiseleurs qui s’en allèrent tendre des
pièges sur la montagne. Quand les deux oiseleurs revinrent, le
lendemain, les filets des deux oiseleurs étaient pleins de pigeons
sauvages. Les pigeons sauvages s’étaient jetés contre les filets et se
trouvaient pris dans les mailles serrées. Ne pouvant s’échapper, les
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pigeons sauvages s’étaient finalement blottis l’un contre l’autre et
attendaient en tremblant.
Les pigeons sauvages n’ont que les plumes et les os, « ces
pigeons sauvages ! » dit l’un de deux oiseleurs. « Comment vendre
les pigeons sauvages au marché ? ».
« Nourrissons les pigeons sauvages pendant quelques jours
pour engraisser les pigeons sauvages » proposa l’autre.
Les deux oiseleurs donnèrent aux pigeons sauvages du grain
en abondance, les deux oiseleurs apportèrent aux pigeons sauvages
de l’eau. Les pigeons sauvages mangeaient et buvaient avidement.
Un seul refusait de toucher au grain.
Les jours passèrent, les pigeons sauvages grossissaient à vue
d’œil. Seul le réfractaire maigrissait et tentait sans arrêt de passer à
travers les mailles du filet.
Enfin, les deux oiseleurs vinrent chercher les pigeons
sauvages, pour vendre les pigeons sauvages au marché. Le pigeon
qui avait refusé de manger avait tellement maigri que d’un coup
d’aile,
il
traversa
le
filet
et
s’envola,
libre,
dans
l’air.
Nikos Kazantzakis
• Observation et analyse de la séance :
Quand nous passions entre les groupes pour voir comment
réussissaient les élèves, nous avons pu remarquer que l’activité de
découverte ne posait pas de problème apparent; elle fut plutôt bien
réussie dans l’ensemble.
Pour consolider les acquis des élèves nous avons choisi de leur
présenter un conte, dans lequel nous avons remplacé tous les substituts
de « les deux oiseleurs » et « les pigeons sauvages » par les mêmes
expressions. En lisant le conte, ils se sont vite rendu compte que le
style était lourd et qu’il fallait quelques changements. Ils ont donc dû
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utiliser d’autres mots et expressions pour remplacer les deux groupes
nominaux.
L’activité a bien été comprise et elle a donc été bien réussie.
Nous avons récolté tout un panel d’expressions et mots comme « les
chasseurs, ils, leur, les bêtes, les pigeons, les pauvres… ».
Séance n° 6 : Syntaxe
Objectif : - Savoir maîtriser le discours rapporté
Matériel : - Conte « Le Marle Blanc »
- Conte « Les Fées »
Durée approximative : Deux heures.
• Déroulement de la séance
Exercice n° 1 :
Consigne :
1. Relevez dans le conte « Le Merle Blanc » les paroles émises au
moment de l’évènement par les différents personnages
impliqués dans les faits.
2. Quels sont les verbes qui introduisent ces paroles ? Comment
les appelle-t-on ?
3. Relevez dans le conte les marques du discours direct et celles
du discours indirect.
Exercice n°2 :
Consigne : Relevez dans le conte « Les Fées » toutes les paroles
émises de différents personnages impliqués puis transformez-les du
discours direct au discours indirect et le contraire.
• Observation et analyse de la séance :
Nous avons travaillé avec les élèves dans le premier exercice
sur le « Le Merle Blanc ». Nous avons alors remarqué que les
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personnages parlaient, et nous leur avons demandé de distinguer les
discours des personnages en les écrivant dans un coin du tableau.
Les élèves ont vu qu’il existait de nombreux verbes
introducteurs des dialogues qui exprimaient en même temps les
intentions des personnages tels que : « dire, demander, crier,
ordonner… ». Ils ont aussi relevé facilement les marques du discours
direct et celles du discours indirect.
Pourtant, un large nombre d’élèves ont eu des difficultés dans
l’activité de réinvestissement; les aides apportées aux différents
groupes ou les explications collectives ont été dans l’ensemble
efficaces.
Les difficultés étaient diverses car les élèves n’ont pas les mécanismes
de la transformation. Nous avons donc consacré une demi-heure au
passage du discours direct au discours indirect et le contraire, et nous
l’avons tapé à l’ordinateur afin qu’ils puissent s’y référer.
Cette fois-ci, l’exercice a bien été compris et il a donc été
beaucoup mieux réussi.
Séance n°7 : Expression orale
Objectifs :-
Enrichir les compétences langagières orales.
Donner la chance aux élèves de s’exprimer en petit
groupe.
-
Mettre en œuvre l’imaginaire des élèves.
Matériel : Une machine fabriquée avec un panneau sur lequel on fixe
7 disques comportant un trou excentré pour la rotation au moyen du
doigt. Chaque disque est affecté d’un titre et comprend 8 paradigmes
différents de personnages, d’objets ou de situations ce qui permet des
scénarios multiples de contes par combinaison syntagmatique.
Durée approximative : Deux heures.
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• Déroulement de la séance :
On commence par choisir un élément dans chacun des disques
en le faisant tourner selon les suggestions des élèves, jusqu’à le faire
coïncider avec la flèche. On obtient par exemple la série :
• Un prince- un rêve étrange- rencontrer l’amour- une grotte
obscure- un dragon- une voyante- une clé ouvrant toutes les serrures.
Les éléments indispensables à la création d’un conte sont ainsi
donnés.
Ils devront apparaître dans le récit oral auquel participent les élèves de
la classe.
• Observation et analyse de la séance :
Nous ne voulions pas imposer cette activité, les élèves devaient
avoir envie de participer, de parler et donc être motivés dès le départ.
Dans le cas contraire, les élèves auraient pu voir leur parole bloquée,
ne percevant pas le sens de cette activité qu’ils abordaient pour la
première fois.
30 élèves en tout ont participé, même si certains
comme Mounir ou Djamila ne sont jamais intervenus. Cela ne
constitue pas un échec, car l’apprentissage s’effectue aussi à travers
l’écoute des autres. Houda, qui parle très peu français, est intervenue
quand nous lui sommes proposés de prendre la parole. Elle nous a dit
une phrase à voix basse, ce qui prouve qu’elle avait compris le but de
cette séance.
L’exemple le plus frappant a été celui de Samir. Garçon introverti et
refermé sur lui-même, indifférent à tout ce qui concerne le lycée, il a
surpris la classe entière lors de sa performance. Les autres élèves, en
admiration, n’ont pu s’empêcher de le féliciter. C’est dans des
moments comme celui-là qu’on comprend mieux la nécessité de
pratiquer du conte à l’école.
Ces histoires n’ont pas été reprises pour être améliorées, car
nous ne voulions pas risquer de casser le plaisir que les élèves avaient
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éprouvé à découvrir ce qu’ils pouvaient faire de leur parole. Nous ne
voulions pas leur en demande trop d’un coup et risquer de les
démotiver.
Séance n°8 : Expression écrite
Objectifs :
-Etre capable d’écrire un conte.
-Développer son imagination.
Matériel : -
Feuilles de brouillon.
-
Feuilles vierges à carreaux
-
Affiche au mur sur la structure du conte
-
Affiche au mur sur les ingrédients du conte
Durée approximative : Deux heures.
• Déroulement de la séance :
- Rappel des acquis à propos du conte par une lecture des deux
affiches « la structure et les ingrédients du conte ».
- Explication des objectifs de la séance et rappel du projet « Vous
allez écrire votre propre conte. »
• Consigne : « Sur la feuille, chaque groupe doit écrire son
propre
conte en vous aidant des deux affiches. Demandez- vous si vous avez
besoin d’aide pour écrire une expression que vous ne connaissez
pas ».
• Observation et analyse de la séance :
Au départ, nous avions prévu de dresser, avec l’aide des élèves,
une liste de personnages, lieux, objets magiques, amis, ennemis…
pour ne pas que les élèves aient trop de choses à penser, ce qui aurait
pu les empêcher de réfléchir correctement à la structure du récit et à
tout ce que nous avions vu ensemble auparavant.
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Mais, nous nous sommes trompés complètement car les élèves n’ont
pas voulu. Chaque groupe voulait trouver tout seul les éléments de son
conte et surtout, ne pas les divulguer à la classe.
Nous avons tout de même donné quelques exemples à l’oral pour ceux
qui étaient à court d’idées.
Nous pensons que, comme les élèves savaient depuis le début que
nous allions écrire un conte, certains avaient déjà réfléchir à ce qu’ils
allaient écrire.
A partir de ce moment là, les élèves ont commencé à écrire sur
les feuilles de brouillon pour pouvoir faire des ratures, ajouter ou
supprimer des choses après lecture de ce qu’ils avaient écrit.
Les élèves ont ici’ au moment de la mise en texte de leurs idées, toutes
cartes en main, mais ils sont partagés entre deux perspectives
contradictoires : gérer les éléments de la micro et du macro- structure
(la forme et le fond).
Il ne faut pas que les élèves soient bloqués par la formulation
de leurs idées ou par des difficultés orthographiques. Nous les avons
d’ailleurs bien avertis avant. Il est certain qu’il fallait qu’ils fassent
attention à cela mais que ce n’était pas ce que nous allions noter.
Le travail s’est bien passé et les élèves ont eu beaucoup d’idées
mais il est évident que certains élèves ont moins participé que
d’autres. Nous avons tenté de mobiliser l’attention de tous mais nous
nous sommes surpris à être emportés par les élèves qui témoignaient
d’une plus grande créativité. Ceci nous permettait d’avancer plus vite
et nous n’avons donc pas suffisamment consulté les élèves plus
discrets ou quelques fois plus dissipés.
Malgré tout, les élèves ont eu l’air de prendre beaucoup de plaisir et la
production est très réussie.
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• Evaluation :
Après correction des copies, nous nous sommes redus compte
que les élèves avaient bien, comme nous le savions déjà, presque tous
les acquis et respecté la structure du conte, la
présence
de
personnages et d’éléments plus ou moins merveilleux.
Seuls, deux groupes de sept n’ont pas réussi du tout, c'est-à-dire que
l’un a écrit une histoire autobiographique au présent et l’autre a écrit
un récit fantastique.
Nous pensons qu’ils n’avaient pas encore assez de recul sur les
caractéristiques du conte ou alors que c’était allé trop vite pour eux.
Nous avons des textes vraiment très intéressants, autant du
point de vue de l’imaginaire que du vocabulaire ou encore du point de
vue de la syntaxe de la phrase ; éléments que nous n’avions pourtant
pas travaillés auparavant.
Plus précisément, nous pouvons ajouter que la situation initiale
a particulièrement réussie.
En effet, les élèves ont bien utilisé l’imparfait dans cette
représentation de l’histoire.
La majorité des textes commençaient par « Il était une fois ».
La deuxième partie qui est la rupture était souvent abordée avec les
termes : un jour, mais, alors…ce qui a permis aux élèves de bien
utiliser le passé simple.
Par contre, la troisième partie a été moins bien réussie car les élèves
n’ont pas assez développé leurs idées et souvent ils se sont contestés
d’une ou deux actions brèves.
Enfin, pour ce qui est de la situation finale, on peut dire qu’elle
a été très brève. En général, elle ne faisait pas plus d’une ou deux
phrases, mais elle a été pour tous une fin heureuse.
Les principales erreurs, à par bien sûr les erreurs d’orthographe,
ont été dans l’oubli de la présentation des personnages secondaires qui
arrivent dans le court de l’histoire sans savoir ni pourquoi, ni
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comment. Cela est encore un élément que nous n’avions pas travaillé
ensemble mais qui pourrait tout à fait être vu par la suite afin
d’aller « plus loin » dans l’étude du conte et de sa structure. A la
correction, nous avons demandé de détailler un peu plus.
Bien que l’emploi des temps ait été assez réussi dans l’ensemble nous
avons tout de même trouvé deux textes au présent. Ce sont les seuls
que nous avons fait entièrement réécrire.
Et puis, enfin, un des plus gros problèmes liés au récit : le manque ou
la mauvaise utilisation des connecteurs temporels. Si nous avons eu le
temps, cela aurait fait l’objet d’une séance de consolidation.
L’utilisation des pronoms personnels serait aussi une des notions à
revoir car nous avons relevé beaucoup d’erreurs.
Séance n° 9: Mise au propre des contes et évaluation entre
groupes.
Objectifs : - Etre capable de corriger sa production avec l’aide du
prof.
- Etre capable de réécrire son texte.
- Satisfaire aux exigences de soin et de représentation.
- Evaluer les productions des camarades.
Matériel : - Les productions des élèves partiellement corrigées par
nous-mêmes.
-Des feuilles vierges.
Durée approximative : Une heure.
• Déroulement de la séance :
Phase A :
Correction des productions :
-Chaque groupe reçoit son texte sur lequel nous avons souligné leurs
erreurs.
• Consigne : « Essayez de corriger les erreurs soulignées par
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Vous- mêmes. Pour celles qui vous poserons un problème, nous
viendrons vous aider. »
Phase B :
Les élèves recopient au propre leur travail après que nous soyons
passés vérifier les corrections.
Phase C :
Lecture par les élèves volontaires de leur production écrite à la classe.
Echanges de points de vue.
Question : « A votre avis, le texte de votre camarade est-il bien un
conte ? Si oui, pourquoi ? »
• Observations et analyse de la séance :
Les élèves ont tous été très appliqués durant cette activité de
Mise au propre. Ils ont vraiment eu le souci de présenter un travail qui
soit le plus lisible et le plus soigné possible. Ceci montre qu’ils
connaissaient bien l’enjeu de notre projet et désiraient donner le
meilleur d’eux-mêmes pour plaire aux destinataires(le prof et les
camarades).
Dans notre classe, il y avait en place un code de correction qui
renvoyait à un type d’erreur, pour se corriger les élèves allaient en
fonction du code vers l’outil approprié.
Le code construit avec les élèves a été le suivant : O.C.T.A.V.
O : Pour les erreurs d’orthographes.
C : Pour les erreurs de conjugaison.
T : Pour l’utilisation du temps.
A : Pour les accords.
V : Pour le vocabulaire.
Ce code présente un intérêt évident pour l’enseignant lorsqu’il corrige,
mais également pour l’élève qui véritablement acteur de sa correction.
En effet, la phase de correction devient active, l’élève doit trouver
l’outil nécessaire et le réinvestir dans sa production.
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Pour plusieurs élèves, le travail de mise au propre a été
laborieux et a occasionné des oublis de mots. En effet, une fois un mot
recopié, certains élèves ne savaient plus d’où repartir sur leur
brouillon. En outre, certaines erreurs d’orthographe lexicale et
grammaticale persistent, ça et là dans la plupart des copies et ce,
malgré toute l’attention portée par les élèves .
Enfin, La majorité d’élèves ont voulu lire leur texte à la classe :
cinq groupes seulement ont eu le temps de le faire car nous avons
demandé que pour chaque élève lecteur, les camarades donnent un
avis argumenté sur le contenu mais aussi sur prestation orale. Des
remarques intéressantes ont été faites ; les élèves ont conseillé aux
lecteurs de ne pas cacher leurs visages avec leurs feuilles et de parler
plus fort. Quand aux contenus, ils ont souvent plu à l’auditoire qui a
bien connu la structure du conte.
Nous en conclus cependant que le résultat est globalement très
satisfaisant dans la mesure où les élèves ont travaillé tout au long de la
séquence, avec plaisir et sérieux.
3. Analyse et bilan de la séquence :
Dans l’ensemble, les séances mises en place se sont bien
passées. Nous avons pu atteindre le but que nous avons étions fixés,
ainsi que nos objectifs de départ.
Le travail en projet mis en place durant ces quatre semaines
d’expérience explique nous pensons en partie la grande motivation des
élèves qui ne se sont jamais découragés malgré la difficulté des tâches
à accomplir et l’insuffisance du temps pour arriver aux buts que nous
nous étions fixés. Ils avaient, grâce au projet, à la fois une claire idée
de ce que devait être le produit fini et en même temps une grande
envie de plaire aux destinataires.
En outre, le projet a aidé les élèves à se socialiser puisqu’ils ont
dû prendre connaissance des textes de leurs camarades, écouter et
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défendre des points de vue parfois divergents, communiquer le mieux
possible leurs réalisations à des destinataires divers.
Il nous semble que ce projet a beaucoup profité aux élèves car à
la fin. Ce projet leur a démontré que l’on n’écrit pas « pour rien », ne
serait ce que pour se faire plaisir.
La première de nos difficultés a été la gestion des groupes, il
nous a été difficile d’être présents au bon moment et de façon
pertinente pour tous les groupes à la fois ! Une organisation en
groupes est souvent difficile à gérer. Cela est encore plu vrai si les
élèves n’ont pas l’habitude de ce genre de travail. Comme cela était le
cas de notre classe, nous n’avons pas jugé bon d’instaurer pour si peu
de temps une telle organisation dans la classe.
Notre gros problème a été la gestion du temps. En effet, cette
expérience de quatre semaines passe beaucoup trop vite et au cours de
la dernière semaine, nous avons été obligés de « bousculer »un peu les
élèves pour qu’ils puissent avoir le temps de terminer l’écriture de leur
conte.
Cependant, la meilleure récompense de tout cela reste le moment où
chaque élève de la classe a bien voulu lire, et de plus avec grand
plaisir, à ses camarades « son » conte et où, à chaque fin de l’histoire
toute la classe applaudissait.
Et l’évaluation ? Elle a été une prise d’information continue
pour aider les élèves à progresser dans leur apprentissage. Nous avons
essayé d’analyser les erreurs, d’en déceler l’origine, pour ajuster au
mieux notre action pédagogique. Le plus important a été d’associer
l’élève à une prise de conscience de ses difficultés.
Notre évaluation est restée qualitative, d’abord parce que nous
n’avons pas eu le temps de faire une évaluation individuelle finale,
mais aussi parce que nous tenions à ce que ce projet donne envie
d’écrire aux élèves, et qu’il reste un moment d’écriture plaisir.
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Conclusion
générale
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Les programmes de la 1ère année secondaire qui prennent appui
sur des instructions officielles, soulignent l’objectif primordial de
l’apprentissage d’une langue étrangère (cas du FLE), en le
développement de la compétence de communication, celle-ci
s’acquière en développant chez l’apprenant : tant à l’oral qu’à l’écrit,
la pratique des quarte domaines d’apprentissage : écouter/parler et
lire/écrire.
La fusion de ces quatre composantes va initier dans un premier
temps l’apprenant à la langue étrangère puis nourrir progressivement
son potentiel langagier qu’il utilisera à des fins de communication et
de documentation. Pour atteindre cet objectif, il s’avère quasiment
nécessaire de recourir à des activités motivantes, qui stimulent
l’intérêt des apprenants.
Notre rêve s’il nous est permis d’en faire un, c’est de voir un
jour dans nos classes des projets dynamisants qui suscitent des
énergies nouvelles, même si cela exige du temps, de la patience et des
efforts. Cette recherche a été d’abord une affaire de cœur ; on s’est
engagé parce qu’on croyait, certes, on a vécu des doutes, des peurs,
des difficultés, des critiques mais notre passion était plus forte pour
continuer à croire au changement. Notre modeste expérience nous a
permis de vivre avec notre groupe- classe un climat où les essais et les
erreurs avaient leur place ; on a vécu aussi cette joie du cœur qui naît
de la découverte, la satisfaction de la réussite.
Le travail réalisé ici a clairement montré la richesse des
apprentissages par le genre conte populaire.
Un travail sérieux peut être réalisé avec l’un ou l’autre. Nos
hypothèses initiales ont été vérifiées pour la plupart :
-
Le conte s’est révélé être un support motivant pour les élèves.
-
Les élèves ont été en mesure de parvenir à une compréhension
globale de l’histoire sans passer par la langue maternelle.
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-
Le même conte a servi de tremplin à la mise en œuvre
d’activités au service des quatre compétences : compréhension
orale, compréhension écrite, expression orale et compréhension
écrite.
Grace à notre pratique nous avons pu constater que le conte était
un support d’enseignement/apprentissage extrêmement riche : il
propose une approche ludique et originale qui répond aux instructions
ministérielles, et développe des compétences dans le domaine des
langues étrangères et cela de façon motivante. En effet au cours de
toutes les séances menées à partir du support conte populaire nous
avons pu voir des élèves qui prenaient du plaisir tout en apprenant le
français : la majeure partie de ces élèves a développé une attitude
positive vis-à-vis de la langue étrangère.
Mais il ne faut pas pour autant oublier les autres supports dont
peuvent profiter les enseignants. Les chants, les comptines, les
supports audiovisuels et autres jeux représentent une source également
appréciable pour le maître.
Nous estimons nécessaire de réserver un espace plus large pour
l’utilisation et l’exploration de la grande diversité des contes qui nous
entourent au niveau de nos écoles, en particulier en cours de français.
Nous espérons également utile si non indispensable de tenir compte de
la préparation de nos enseignants en leur une formation sur les deux
plans : technique et didactique, afin de les sensibiliser à l’usage de ces
dispositifs. En effet, le rôle de l’enseignant apparaît déterminent ; le
conte est bien utile pour présenter un cours, motivant pour les
apprenants et son usage en français peut s’avérer très efficace si
l’enseignant en prend pleinement conscience du statut qu’occupent
aujourd’hui ces supports.
Cette importance accordée à ces outils, se justifie non seulement par
leur potentiel affectif et séducteur mais aussi parce qu’ils sont des
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objets d’expression et de communication porteurs d’éléments de
significations culturelles.
Enfin, Le conte populaire n’est bien sûr pas le seul moyen
didactique au service des langues étrangères, il doit être choisi en
fonction d’objectifs fixés au préalable. Le choix des supports étant
libres, c’est à l’enseignant de choisir ce qui est le plus judicieux et
profitable pour son apprentissage.
A notre égard, employer des plages de détentes dans les
apprentissages et exclusivement au lycée, constitue une source de
motivation à prendre des risques et à sortir de leurs coquilles.
Pour conclure, nous espérons pouvoir mettre au service des
pratiques ultérieures nos
savoir-savoir et nos réflexions sur
l’importance des outils ludiques dans un cours de langues, et que ce
modeste travail balise le chemin à d’autres recherches plus poussées,
dans le souci d’améliorer l’enseignement/apprentissage du FLE en
Algérie.
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Annexes
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Annexe n°1 :
Le pêcheur et la carpe
Il était une fois un pêcheur qui vivait à la campagne avec sa
femme. Ils habitaient une pauvre cabane.
Un jour, le pêcheur attrapa une carpe. Celle-ci lui proposa un
marché :
-
Si tu me laisses repartir, tu auras tout ce que tu voudras.
-
Affaire conclue, répondit le pêcheur.
Aussitôt arrivé chez lui, il conta l’aventure à sa femme. Celle-ci
demanda une maison. L’homme retourna au lac et présenta le souhait
de son épouse. La carpe exauça ce souhait sur le champ. Le pêcheur et
sa femme poussèrent des cris de joie en voyant la belle petite maison.
Hélas, la femme du pêcheur, qui avait gouté à la richesse, voulut,
quelques mois plus tard, habiter dans une magnifique demeure. La
carpe exauça encore ce souhait. Elle voulut ensuite habiter dans un
château et être la reine du pays. La carpe accepta mais pour la dernière
fois.
La femme patienta de longs mois sans rien demander, mais un
jour, elle demanda à son mari d’aller voir la carpe, car elle voulait
habiter la lune. Le pauvre homme y alla.
La carpe, très courroucée, fit un geste et le pêcheur et sa femme
se retrouvèrent dans leur petite cabane, aussi pauvres qu’auparavant.
Quant à la carpe, elle disparut pour toujours.
Contes d’Algérie, Textes recueillis par G. Baroud.
Annexe n°2 :
Les dix ânes
Nasreddine Hodja décida un jour de devenir commerçant. Il
partit au marché, où il acheta dix ânes. Sur le chemin du retour, alors
qu’il était en pleine campagne, il commença à s’inquiéter :
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« Il y a beaucoup de voleurs dans cette région, il vaut mieux
que je vérifie si on ne m’a pas déjà volé. »
Et, joignant le geste à la réflexion, il se retourna et entreprit de
compter ses ânes.
Mais ne voyant pas celui sur le dos duquel il était assis, il ne compta
que neuf ânes.
« Malheur ! S’écria-t-il, on m’a volé un âne ! »
Et, sautant à terre, il courut vers les collines à la poursuite des
voleurs. Il chercha longtemps, mais il ne trouva personne. Alors, il
revint tristement rejoindre ses ânes. Et là, quelle ne fut pas sa surprise
de voir ses dix ânes qui l’attendaient paisiblement !
« Ha !ha ! se dit-il, les voleurs ont eu peur de moi et ils ont
préféré me rendre l’âne qu’ils avaient volé. »
Fier et rassuré, Nasreddine enfourcha son âne et reprit son
chemin, suivi par les neuf autres. Trois cents mètres plus loin, il se
dit :
« Et si les voleurs étaient revenus, profitant de ma grande
confiance. »
Il se retourna et compta ses ânes. Il en trouva neuf.
« Malheur !s’écria-t-il, ils ont commencé ! Mais je les
rattraperai ! »
Et, sautant à terre, il se mit à courir dans tous les sens sans
trouver la moindre trace des voleurs.
« Cette fois-ci, ils m’ont eu », se dit-il en revenant sur ses pas.
Sa surprise fut grande en arrivant près de ses ânes : ils étaient dix !
« Les voleurs ont eu peur de moi encore une fois », pensa-t-il.
Nasreddine réfléchit longuement. Il se dit :
« C’est simple, chaque fois que je suis sur le dos d’un âne, les
voleurs en profitant pour m’en subtiliser un autre ; il vaut mieux que
je continue à pied pour leur faire échec. »
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Et c’est ainsi qu’il arriva chez lui, transpirant et épuisé, mais
fier d’avoir déjoué le plan des voleurs.
Il raconta l’aventure à sa femme, qui poussa soupir et dit :
« En regardant bien, je ne vois pas dix ânes, mais onze ! »
Jihad Darwiche, Sagesse et Malices de Nasreddine, le
fou qui était sage, Albin Michel, 2000.
Annexe n°3 :
Les fées
Il était une fois une méchante veuve qui avait deux filles.
L’aînée était orgueilleuse et désagréable, la plus jeune au contraire
belle et gentille. Or la mère aimait beaucoup sa fille aînée et détestait
la cadette, qu’elle faisait travailler sans cesse et manger seule. Entre
autres choses, la pauvre enfant devait aller deux fois par jour chercher
de l’eau à une fontaine éloignée, et en rapporter une grande cruche
pleine.
Un jour, comme elle arrivait à la fontaine, une pauvre femme
s’approcha d’elle et lui demanda de lui donner à boire.
- Mais oui, bonne mère, répondit la belle fille.
Et elle puisa de l’eau et l’aida à boire.
- Vous êtes si bonne, dit la vieille femme après avoir bu, que je vais
vous faire un don. Chaque fois que vous parlerez, il vous sortira de la
bouche une fleur ou une pierre précieuse.
Quand la jeune fille revint au logis, sa mère la gronda de
revenir si tard.
- Je vous demande pardon, ma mère, répondit la jeune fille, mais
voici pourquoi j’ai été longtemps.
Et elle raconta ce qui lui était arrivé. A chaque parole, il lui sortait de
la bouche des roses, des perles ou des diamants.
- Qu’est ce que c’est ? s’écria la mère.
Et, quand elle sut toute l’aventure, elle ajouta :
- Vraiment, il faut que j’envoie aussi Fanchon.
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Elle appela Fanchon, et lui dit d’aller puiser de l’eau à la fontaine.
- Moi ? Que j’aille à la fontaine ! protesta la mauvaise fille.
- Je veux que vous y alliez, reprit la mère, et tout de suite !
Fanchon y alla, mais en maugréant et après avoir pris la plus
belle cruche d’argent qu’il eût dans la maison. Elle ne fut pas plutôt
arrivée à la fontaine, qu’elle vit sortir du bois une dame
magnifiquement vêtue, qui lui demanda à boire.
- Est-ce que je suis venue ici pour donner à boire ? Justement j’ai
apporté une cruche d’argent tout exprès pour donner à boire à
madame ? répondit méchamment Fanchon. Buvez si vous voulez.
- Eh bien, répondit la fée, puisque vous êtes si peu obligeante, à
chaque parole que vous direz désormais, il vous sortira de la bouche
un crapaud ou un serpent.
Quand Fanchon revint à la maison, sa mère lui créa de loin :
- Eh bien, Fanchon ?
- Eh bien, quoi, ma mère ?
Et disant cela, Fanchon laissa échapper de sa bouche deux crapauds et
deux vipères.
- Dieu, s’écria la mère, que vois- je là ?... C’est ta sœur qui en est la
cause. Elle me le paiera !
Elle se précipita pour battre la jeune sœur. Mais la jeune fille réussit à
s’enfuir, et à se réfugier dans la forêt.
Le fils du roi, qui revenait de la chasse, la rencontra et lui
demanda ce qu’elle faisait là toute seule et pourquoi elle pleurait.
- Hélas ! répondit- elle, c’est ma mère qui m’a chassée.
A ces mots, cinq ou six perles et autant de diamants lui sortirent de la
bouche, au grand étonnement du fils du roi, qui lui demanda
d’expliquer ce que cela signifiait. Alors elle lui raconta toute
l’aventure, et le fils du roi, ravi de sa beauté, et de son bon caractère,
l’emmena au palais de son père et l’épousa.
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Quand à Fanchon, sa mère se mit à la détester et finalement la chassa
de chez elle. Personne ne voulut la recevoir, et Fanchon mourut de
misère au fond des bois.
Charles PERRAULT, Contes, Ed.
Union d’Editions, Col 10/18
Annexe n°4:
Le Merle Blanc
Un roi assez vieux avait trois fils. Les deux ainés étaient
méchants, quant au cadet, il était doux. Un jour, le roi les rassembla et
leur dit :
« On m’a assuré qu’à cinquante lieues d’ici, il ya une bête
merveilleuse qu’on nomme le merle blanc. Cette bête a le pouvoir de
rajeunir celui qui peut la posséder. Si quelqu’un pouvait me la
rapporter, il sera récompensé par ma couronne. »
L’ainé prenant la parole, demanda à son père de le laisser aller
à la recherche de la bête. Le roi lui fit donner des armes, un bon
cheval et de l’argent, et il le laissa partir
Après avoir marché quelque temps, il arriva dans une grande
ville où régnait un roi débonnaire et ami du plaisir. Le prince, ne tarda
pas à être introduit au milieu de la cour du roi régnant.
Le second fils du roi partit à la recherche du fameux merle blanc. Il lui
arriva les mêmes aventures qu’à son frère, qu’il rencontra, dépouillé
de tout.
Sans retour, le cadet dit à son père : « Sir, si vous le permettez,
j’irai, moi aussi, à la recherche de la bête merveilleuse, j’espère vous
revenir avant trois mois. Faites-moi donner un peu d’argent. Je n’ai
pas besoin d’arme et de cheval pour faire ce voyage. C’est à ma bonne
étoile que je remets le soin de mon succès ». Le roi laissa partir son
dernier fils. Après cinq jours, le prince traversait une forêt lorsqu’il
entendit crier une bête, prie au piège, le jeune débarrassa le renard qui
lui remercia en lui disant : « pour te récompenser de ton bon cœur, je
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me mets à ta disposition ; quand tu auras besoin de moi, tu diras :
_renard, renard, j’ai besoin de ton secours_ Je sais que tu vas
t’emparer du merle blanc. Il se trouve à deux lieues d’ici à cent pas de
la grosse tour de la ville. Il est dans une grotte gardée par deux
dragons. Pour les endormir, tu prendras seize pains de quatre livres et
deux oies. Tu mettras tremper les pains dans l’eau de vie après, le
merle blanc sera en ta possession ». Le renard disparut, le prince
continua sa route ; il alla chercher les pains, les oies et l’eau de vie
qui lui étaient nécessaires. Il s’approcha de l’endroit indiqué, c’était
un oiseau gigantesque dont les ailes brillaient comme le soleil. Une
heure après le fameux merle blanc était à sa possession.
« Que veux-tu de moi ? Demanda l’oiseau ; parle ; je suis à tes
ordres. »
« Je voudrai d’abord que tu me fasses délivrer mes deux frères
qui sont prisonniers du roi qui les avait accusés de trahison. »
« Soit. Monte sur mon cou et je t’y conduirai. »
Malgré le bon service que venait de leur rendre le cadet. Les
deux princes ne songèrent, aussitôt libres, qu’à s’emparer de la bête
merveilleuse. Ils poussèrent leur frère dans une profonde mine.
Lorsqu’il revient à lui, il songea au renard qu’il avait sauvé et
se mit à crier : « renard, renard, j’ai besoin de ton secours ». Ces mots
étaient à peine prononcés que le renard
était auprès de lui. En
s’accrochant à sa queue le renard ramena le prince en terre ferme.
Après avoir remercié le renard, le jeune prince s’en alla
rejoindre le château de son père. Il apprit que le merle blanc avait
déclaré au roi qu’il ne rajeunirait pas si on ne lui amenait celui qui
l’avait conquis sur les deux dragons.
Arriver sur le lieu, le jeune prince racontait toute l’histoire, le
roi ordonna de bruler vifs ses deux fils. Puis il prit la couronne et la
donna au jeune. Un instant après, le vieux roi était redevenu
Conte anonyme.
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Annexe n°5:
Mkidech, sac à malice
Dans les vieux temps, il y avait un homme qui avait sept fils.
Le septième n’était qu’une moitié d’homme : il le nomma mkidech.
Toute les fois qu’il se proposait d’acheter quelque chose à ses
fils, il disait : « Le moins bon sera pour Mkidech »
Mais Mkidech était un petit malin. Toutes les fois que son père
allait au marché, il se postait sur son chemin et lui disait : « Père, bien
le bonsoir ! Donne : je vais te décharger et porter ce que tu as acheté »
Alors, sans que le père s’en aperçoive, il ouvrait le sac et cherchait s’il
voyait quelque chose de bon, il l’abîmait un peu de façon qu’une fois
à la maison, la chose lui était attribuée : son père la lui donnait.
Un jour les frères dirent : « Allons faire un voyage. »
Ils partirent après un long trajet, ils arrivèrent à un désert, sans
arbres, sans pierres. La nuit les surprit. Ils aperçurent un feu. Ils se
dirigèrent vers lui : c’était la maison d’une ogresse. Cette dernière vint
vers eux, les salua en disant :
- Salut à vous, fils de ma sœur ! Comment va votre père ?
- Bien tante, répandit Mkidech.
- Que mangent vos chevaux ?...Avec quoi les attachez- vous ?
Les frères de Mkidech répandirent :
- Nos chevaux sont habituellement attachés avec une chaîne, ils sont
nourris d’orge.
Mkidech n’avait rien dit. L’ogresse lui demanda :
- Et toi Mkidech ?
- Mon cheval, dit-il, se nourrit de cendres ; il se laisse attacher à une
tige d’asphodèle.
- Quand sait-on que tu dors ? Lui demanda-t-elle encore.
- Je dors, dit-il, quand le cresson pousse entre les pierres du foyer…et
toi, Imma-Jida, quand dors-tu ?
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- Je dors, moi, quand on entend les bêtes dans mon ventre crier.
- Que mangez- vous ?
- Nous mangeons, dirent les frères de Mkidech, de la cuisine au beurre
et au miel, de la viande de mouton et du couscous de semoule bien
tamisée.
- Et toi Mkidech ?
- Moi, de la cendre cuite en purée.
Les frères de Mkidech eurent de la bonne cuisine et leurs
chevaux de l’orge. Quand à Mkidech, de meme que son cheval, il ne
mangea rien.
Après le repas, les frères de mkidech se couchèrent. Mkidech
restait éveillé. De temps en temps, Imma-Jida tâtait de la main entre
les trois pierres du foyer pour savoir « si le cresson poussait » et si
Mkidech dormait, mais il veillait toujours. Le sommeil enfin la prit :
elle s’endormait. Mkidech entendit alors les bêtes crier dans son
ventre. Mkidech se mit à seller son cheval et ceux de ces frères, qu’il
réveilla en leur disant : « Debout ! Cette femme est une ogresse : elle
va vous dévorer ! »
Ils partirent. L’ogresse ne tarda pas à sortir de son sommeil :
- Ah ! Mkidech, dit-elle, tu m’as trompée : que Dieu te trompe aussi !
Je te reprocherai toujours le pain et le sol que vous avez mangés chez
moi !
A l’instant même, les chevaux s’abattirent et se brisèrent les
membres : seul Mkidech et son cheval échappèrent au désastre car ils
n’avaient rien mangé chez l’ogresse.
Mkidech prit ses frères en croupe et les sauva tous les six : il les
ramena à la maison. Ils eurent grande honte…
J- M. Dallet, Contes Kabyles (Kabylie du Djurdjura, textes
et traductions), FDB, 1976
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Annexe n°6 :
Production collective n°1 : Amira et Batal
Il était une fois, une jeune princesse qui s’appelait Amira. A sa
naissance, sa mère mourut. Un jour, elle partit se promener dans la
grande forêt ; elle rencontra la sorcière Chirira qui était la plus
méchante de toutes les sorcières. Elle était si méchante qu’à chaque
fois qu’elle rencontrait quelqu’un qu’elle ne connaissait pas, elle lui
jetait un sort.
Alors la sorcière disait : « Abracadabra, que tu transformes en
crapaud ! », et la belle princesse se transforma en un répugnant
crapaud.
Un jour, le Chevalier Batal entendit quelqu’un qui pleurait et
alla voir ce que c’était. C’était un crapaud. Le chevalier lui demanda
comment il s’appelait et le crapaud répondit : « Je m’appelle Amira. »
Le chevalier était surpris, il dit : « Tu es la princesse ? ». Le crapaud
répondit : « Oui, et pour me sortir de mon enchantement il faut que la
méchante meure.
Le chevalier tua la sorcière difficilement
après un grand
combat. Le crapaud redevint une belle princesse comme la lune, et ils
allèrent au château pour demander au roi s’ils pouvaient se marier. Le
roi accepta et ils se marièrent le lendemain.
Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants.
Hana, Nour, Fares, Khadidja,
Mohamed, Rim.
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Production collective n°2 : Les pièces magiques
Il était une fois une très vieille femme qui faisait ses courses.
On lui rendit de la monnaie et elle mit les pièces dans son sac. Elle
rentra chez elle et posa le sac sur la table basse.
Les souris de la maison sortirent du mur puis elles grimpèrent
au pied de la table et elles prirent le porte- monnaie.
Mais elles firent tomber les pièces qui se réveillèrent, elles étaient
magiques !
Les pièces regardèrent les souris, les souris voulaient les
attraper. Alors les pièces sautèrent dans le porte- monnaie qui se
referma.
Sans ne se douter de rien, la vieille femme reprit son sac et
partit chez son fils.
Nisar, Youcef, Mounir, Loubna
Achouak, Rabia.
Production collective n°3 : Le trésor de la pauvre famille
Il était une fois une pauvre famille qui vivait dans une vieille
maison. Ils gagnaient leur vie en pêchant.
Un jour, quand ils péchaient tranquillement, un ogre apparut
dans le lac, heureusement qu’ils couraient plus vite que lui. Ils
rentrèrent chez eux, mais, n’importe où ils allaient l’ogre les suivit.
Pendant des années, la famille voyagea de maison en maison,
de ville en ville et de pays en pays pour fuir de cet ogre. C’était
épouvantable. Mais un jour, ils se retrouvèrent bloqués dans une forêt
et le monstre apparut et il expliqua qu’il était riche et qu’il avait un
grand secret et que ses ancêtres lui avait donné une mission. La
mission était de leur rendre une caisse pleine d’or.
La famille et l’ogre devinrent amis, ils furent très heureux et ne
manquèrent plus d’argent.
Salma, Taoufik, Farah, Houda,
Walid, Sourour, Khaled.
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Production collective n°4 : Le pauvre chien
Il était une fois un pauvre chien qui habitait dans une forêt avec
un vieux sorcier qui était abominable.
Une nuit, le chien s’échappa pour aller chez une petite
magicienne qu’il connaissait et qui était très gentille. Le sorcier se
réveilla et vit que son chien n’était plus là alors il prit son balai et
s’achemina vers la maison de la magicienne, et prit son bâton tordu et
essaya de jeter un sort afin de changer en grenouille le chien et la
petite fille magicienne.
Mais la maison était enchantée, le mauvais sort se retourna
contre le sorcier qui se transforma en grenouille.
La magicienne adopta le chien et ils vécurent heureux.
Djamila, Soulef, Safa, Sadek,
Lamia, Said.
Production n°5: La méchante sorcière
Il était une fois, dans une ville très lointaine, vivait une vieille
sorcière, elle était tellement moche son chapeau noir que tout le
monde l’appelait : la sorcière au chapeau noir.
La sorcière s’occupait des deux magnifiques jeunes filles jumelles
Chouchou et Nounou qui étaient orphelines.
Un jour, le roi alla chez la mauvaise femme pour demander,
pour ses deux fils, en mariage Chouchou et Nounou, mais elle refusa
sa demande.
Les pauvres avaient entendu la conversation, elles étaient tristes.
Le lendemain, les filles partirent chercher des fruits dans la
forêt, elles se disaient en pleurant : « Si la sorcière avait dit oui, on
serait heureuse et tranquilles, plus de ménage, plus d’agression ! »
Tout à coup une fée apparut, elle était toute blanche et brillante, toute
belle comme l’étoile, elle disait : « Pourquoi pleurez-vous les filles ? »
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Chouchou et Nounou n’en croyaient pas leurs yeux et
expliquèrent à la fée tout ce qui s’était passé depuis le début, elle leur
disait : « Je vais tout régler ce sera vite fait et bien fait ! »
Les filles crièrent de joie, elles ne faisaient que dire merci, merci…
Chouchou demanda à la fée : « Comment vas-tu faire ? », « Vous
verrez ! » Répondit la fée.
La fée fit une potion magique qui rendait gentille et la mit dans
le repas de la sorcière. Quand elle mangea elle devint gentille.
Le roi vint redemander Chouchou et Nounou en mariage et la
sorcière accepta.
Lorsque les jeunes filles se marièrent, la sorcière redevint
méchante et furieuse du mauvais tour qu’on lui avait joué et après
quelques jours, elle mourut de haine et animosité.
Fouad, Chaouki, Samira, Houria
Amina, Majda, Fatma
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