La prise de vue aérienne « qualité pro » à la portée des

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La prise de vue aérienne « qualité pro » à la portée des
ESSAI MULTIROTORS
WALKERA
VOYAGER
3
La prise de vue aérienne « qual
à la portée des modéliste
Texte : Thierry LE RALLE - Photos : Hinano LE RALLE
Walkera est une marque dynamique qui ajoute fréquemment à son
catalogue des modèles originaux et novateurs. Pour ceux qui désirent
réaliser des prises de vue aériennes de qualité professionnelle sans
forcément avoir de compétences particulières, voici le Voyager 3
GoPro, un quadrirotor de belle dimension capable d’embarquer une
mini caméra au format 4K. Un produit haut de gamme qui va, sans
aucun doute, devenir un best-seller !
Walkera,
un spécialiste des drones
Dans les colonnes des revues MRA et
Hélico & Drones RC, nous vous avons présenté plusieurs produits Walkera, dont des
hélicoptères. Mais, depuis quelques temps,
le fabricant chinois concentre son activité sur
les multirotors, avec toujours ce souci d’innovation et de qualité que nous avons toujours
constaté à travers nos essais.
Le Voyager 3 est un gros quadricoptère
(3750 g en ordre de vol) dont le design, très
futuriste, a été dicté par la concentration maxi-
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male des masses vers le centre de gravité, afin
d’offrir un excellent équilibre en vol. La structure est épurée et l’emploi de matériaux modernes, comme la fibre de carbone, optimise
le poids. Les moteurs et les hélices sont situés
aux extrémités de quatre bras rigides disposés
en forme de H. Le Voyager 3 est présent en
version « classique » depuis un an environ
dans le catalogue Walkera. Ce modèle, équipé d’une nacelle gyrostabilisée, emporte une
caméra ronde de résolution 1920 x 1080. La
nouvelle tendance étant de se diriger vers la
prise de vue de très haute résolution, il était
normal que Walkera suive le mouvement en
proposant un produit adapté : ainsi est né le
Voyager 3 GoPro, qui réutilise le quadrirotor
pour embarquer l’une des meilleures mini caméras en vente actuellement sur le marché :
la GoPro Hero. Pour cet essai, nous avons
utilisé le haut de gamme de la marque : la
Hero 4 Black Edition, capable de filmer en 4K.
Le Voyager 3 GoPro a donc été pensé et
étudié comme un produit pouvant être utilisé
par un modéliste comme drone de loisir, mais
qui est capable de faire des vidéos dignes des
meilleures prises de vues professionnelles.
On a donc affaire ici à du matériel haut de
gamme dont le prix n’est pourtant pas prohibitif, au regard de ses performances.
La version combo :
Le Voyager 3 GoPro est vendu avec ou
sans émetteur. Le combo proposé par les détaillants contient généralement un émetteur
DEVO F12E qui est sans doute le meilleur
choix pour utiliser pleinement le Voyager 3,
car cette radio possède toutes les fonctions
adaptées au quadrirotor et un grand écran
intégré permettant de visualiser en direct les
images de la caméra.
Retrouvez l’essai détaillé de cette belle
GOPRO
lité pro »
Caractéristiques
es
Le chargeur livré est malheureusement
connectable uniquement sur secteur mais sa
simplicité d’utilisation est un grand atout.
radio dans l’article dédié dans ce même numéro.
Une mallette
où rien ne manque
Lorsque vous recevez votre colis, vous découvrez un banal carton qui n’a rien d’attirant.
Mais c’est lors du déballage qu’une bonne
surprise vous attend : une superbe valise en
aluminium de couleur noire contient le Vovager partiellement démonté avec tous ses accessoires. Ce bel écrin est garni de mousse
découpée à la forme précise des éléments
bien rangés à l’intérieur. Elle est très pratique
et solide. Elle va permettre de transporter de
façon sécurisante le quadricoptère. A présent,
déballons soigneusement son contenu :
Les deux bras en « demi H » sont tubulaires
et en fibre de carbone. Ils mesurent 22 mm
de diamètre et semblent très résistants. Ils
supportent chacun deux puissants moteurs
brushless WK –WS-42-002 d’un Kv de 350
et sont fixés sur des supports en aluminium
robustes. Ces ensembles ont un aspect rigide
Train sorti, pour un atterrissage imminent.
Le Voyager 3 GoPro
est livré démonté
dans une superbe
valise qui contient
le quadricoptère
et tous ses
accessoires.
Walkera Voyager 3 GoPro :
Marque : Walkera
Nom : Voyager 3 GoPro
Type de modèle : Quadricoptère pour
photographie et film aériens
Domaine de vol : vent nul à 35 km/h
maxi
Niveau de pilotage : Pilote familiarisé
avec les multirotors et au delà
Longueur : 473 mm
Largeur : 463 mm
Hauteur : 300 mm
Matériau structure : Plastique, aluminium et fibre de carbone
Diamètre des rotors : 346 mm
Poids avec accu : 3750 grammes
Portée radio (avec DEVO F12E) :
plus de 2000 m
Portée vidéo : plus de 1000 m
Temps de vol : 25 minutes
Équipements installés
4 moteur Brushless WK-WS-42-002
4 contrôleurs Brushless Voyager 3 R/B
4 hélices nylon 346 mm de diamètre
Récepteur / Contrôleur de vol 6 axes
FCS-RX709
1 Batterie LiPo 8S 6000 mA
1 Module Bluetooth Datalink BT-2403A
Fonctions annexes :
Train rentrant ; Décollage automatique
Suivi automatique (fonction « follow
me ») ; Suivi d’un parcours prédéterminé ; Maintien de position ; Atterrissage
automatique ; Vol en cercles automatique
PRIX INDICATIF :
2400,00 Euros (Prix du combo vendu
usuellement avec émetteur Devention
Devo F12E)
On•aLe aime
design très réussi
• La qualité générale du produit
• La grande autonomie (25
minutes de vol)
• La réaction instantanée de la
transmission vidéo
• La stabilisation très précise de
la nacelle caméra
• Le chargeur LiPo fourni
• La belle valise en aluminium
• Le modèle prêt à voler et facile
à utiliser
• Les réglages faits en usine
• Les excellentes qualités de vol,
même par vent fort
• La vitesse importante de
translation
• La retransmission de la trajectoire sur une tablette ou un
smartphone
On•aurait
aime
Des vis de montage des bras
plus accessibles
• Un chargeur LiPo alimenté en
220v et 12v
Mars - Avril 2016 | HÉLICO RC N°38 | 3
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Les hélices sont en plastique renforcé.
Notez les cônes de couleur différente
pour repérer leur emplacement.
Les hélices sont autobloquantes.
et sérieux qui inspire confiance.
Le corps principal renferme le châssis
qui supporte le train et son mécanisme de
rétraction électrique. Sur le dessus, une
longue platine électronique regroupe plusieurs modules, dont ceux de stabilisation
et de retransmission vidéo. Un autre module
de liaison 2,4 GHz est visible ainsi que toute
la partie « radiocommande ». Un capot blanc
recouvre l’ensemble et protège tous ces éléments. Sur la face interne de ce dernier, il y
a l’antenne GPS et GLONASS qui permet
au Voyager 3 de trouver sa position grâce à
des satellites américains et russes. A l’arrière,
sur la face supérieure, un afficheur couleur
indique l’état d’alimentation et des multiples
réceptions externes.
Les hélices sont en plastique rigide et autobloquantes, comme celles du Runner 250
Les deux bras, en demi-H, utilisent
des tubes de fibre de carbone de
22 mm de diamètre. Du solide !
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que nous avions essayé dans un précédent
numéro. C’est très pratique à l’usage. La couleur du cône central permet de différencier
leur position.
L’accu LiPo est un 8S de 6000 mA enfermé dans un containeur en plastique rigide.
Celui-ci est propriétaire, ce qui signifie qu’il
vous faudra passer par un distributeur Walkera pour tout remplacement ou ajout de
batterie. C’est un choix commercial compréhensible qui pourra peut-être déplaire à ceux
qui veulent « bricoler » leur engin. Mais, le
prix des pièces Walkera est bas et il ne serait
pas forcément intéressant de s’approvisionner ailleurs.
Le chargeur est adapté à cet accu, car il
est compatible avec les accus LiPo 8S. Un
modèle tel que celui-ci n’est pas très courant :
la majorité des chargeurs du commerce sont
Les moteurs
brushless
Walkera ont
un Kv de 350.
Ils procurent
une puissance
très confortable
au Voyager.
Le support de caméra est monté sur silentblocs. Il
est très efficace pour bien absorber les vibrations.
Le pack LiPo est un 8S
6000 mA qui assure 20
minutes de vol minimum. C’est mieux que
la plupart des machines concurrentes.
limités à 6S. Il est très simple d’emploi (donc,
sécurisant !), car il n’est pas programmable
et il suffit de le brancher sur le secteur et de
le relier à l’accu pour que la charge démarre.
Un très bon point !
Un petit module blanc de station au sol
(nommé GCS BT-2401B) permet de faire
le relais en longue distance (et en 2,4 GHz)
entre le Voyager et un appareil mobile (smartphone ou tablette). Nous verrons un peu plus
loin que les fonctions et l’application associée
à ce module sont très intéressantes.
La nacelle est mobile et gyrostabilisée autour de 3 axes de liberté. Elle est prévue pour
emporter une GoPro Hero 3 ou 4. Attention, si
vous choisissez une autre marque de caméra :
vérifiez attentivement qu’elle est équipée d’un
connecteur arrière femelle semblable à celui
nommé « Hero Bus » sur les GoPro.
Le Voyager est une plateforme idéale pour la
prise de vue aérienne.
Le petit
caméscope
GoPro Hero 4
Black Edition
est bien attaché
avec la languette
de sécurité.
La nacelle 3 axes
est amovible. Elle
s’installe et se
démonte en un
quart de tour.
Emplacement du Voyager dans lequel on
enfiche la tête de la nacelle caméra.
La notice, écrite en anglais, est composée
de deux petits livrets.
L’inventaire du contenu de la mallette est
terminé, il faut maintenant prendre son temps
pour bien lire et surtout assimiler (pas sur le
terrain !) toutes les fonctions dont dispose le
Voyager 3, car elles sont nombreuses. Pour
cela, je vous conseille d’assembler le quadrirotor chez vous et de vous familiariser avec
son fonctionnement basique sans installer
les hélices. Ainsi, arrivé sur le terrain, vous
mettrez en œuvre votre machine beaucoup
plus aisément.
Montage
Ce chapitre est succinct, car le montage
est ultra rapide. Avant tout, chargez la batterie
avec le chargeur secteur livré dans la mallette.
Commencez par enficher fermement les deux
bras sur le corps du quadrirotor, puis vissez
les 6 vis CHC de maintien. Des clefs Allen
sont livrées pour les serrer, mais il est bien
plus pratique d’utiliser un tournevis à tête six
pans.
On poursuit en vissant les quatre hélices
autobloquantes sur les arbres moteurs.
On termine le montage en installant et en
verrouillant en place la nacelle caméra 3 axes,
après avoir placé la GoPro dessus. A noter
qu’une petite lamelle rouge confirme sa fixation en maintenant la face avant, et une toute
petite vis de 2 mm vient la fixer. Attention, car
il est très facile de la faire tomber et de la
perdre dans l’herbe !
Calibration des compas
magnétiques
Cette procédure, clairement expliquée
dans le manuel, est à faire avant chaque première séance de vol. Elle permet d’indiquer
aux trois compas magnétiques (il y en a un sur
chaque axe) leurs orientations dans les trois
dimensions. Il faut bien faire les rotations du
quadricoptère sur lui-même et marquer nettement un arrêt à chaque passage d’angle
de 90°.
La mémorisation des valeurs de référence
se fait automatiquement, à la fin de la procédure, lorsque vous éteignez le Voyager 3.
Le module de station
au sol GCS
C’est le petit module blanc additionnel qui
est livré dans la mallette. Ce petit appareil sert
à établir une liaison longue distance en 2,4
GHz entre le Voyager 3 et un autre appareil
domestique de type « smartphone » ou « tablette tactile ». Il faut télécharger l’application
« GCS » sur App Store ou Android Market
pour profiter de beaucoup de fonctionnalités
que nous allons passer en revue ensemble et
qui sont bien expliquées dans un petit manuel
dédié.
Lorsque vous faites voler le Voyager 3,
vous devez porter le module sur vous. C’est
de cette façon que le quadrirotor connaît votre
position. Il y a un clip ceinture pour faciliter
le maintien.
Avec l’application GCS, vous pouvez en
temps réel visualiser la position du Voyager 3
et le suivre sur Google Earth. La carte prend
toute la taille de l’écran et une tablette offrira une vision plus large et plus confortable
qu’un smartphone. Vous pouvez visualiser les
paramètres de vol (vitesse, altitude, taux vario, distance entre le Voyager et son point de
départ, ainsi qu’entre le Voyager et vous, etc.
…) et des utilitaires (capacité de la batterie,
temps de vol, nombres de satellites verrouillés, etc. …).
L’application GCS permet aussi de créer
très facilement une « mission ». En d’autres
termes, vous allez pointer sur Google Earth
(plus précisément sur l’écran de votre tablette) les points de passage obligé (aussi
appelé Waypoints en anglais) au-dessus duquel le Voyager passera. Le logiciel les relie et
trace la route qui sera automatiquement suivie
par le quadricoptère. Pour ce type de vol, on
peut réellement parler de drone, puisque le
vol est automatique. Mais attention, car le vol
automatique est réglementé par la DGAC qui
a actualisé les règles au 1er janvier 2016.
Le module GCS permet aussi de faire du
pilotage en double commande. Le moniteur
utilise l’émetteur (la Devo F12E) et l’élève
dispose du smartphone ou de la tablette
qui a des manches virtuels. On pilote ainsi
en effleurant l’écran. Ce type de pilotage est
déstabilisant pour ceux qui pratiquent le 
Train, la nacelle de la GoPro
jouit d’une vue totalement
dégagée sur 360°.
En translation rapide, le vitesse
est soutenue, sans que le Voyager
ne prenne trop d’angle.
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Le compartiment batterie. Cette dernière se
glisse par l’arrière. Notez au fond la vis sans
fin pour le mécanisme de train rentrant.
modélisme depuis longtemps, mais les plus
jeunes se familiarisent très vite.
La GoPro Hero 4 Black
est bien adaptée
Cette petite caméra d’action de la marque
GoPro a une résolution de 4K qui est un format vidéo professionnel de très haute résolution. On peut donc profiter de cette superbe
qualité d’image qui donne des résultats étonnants et saisissants, tant la finesse des détails
est grande. Et le plus étonnant, c’est sa capacité à s’adapter aux conditions de luminosité,
qu’elles soient faibles ou que l’on filme avec le
soleil de face. La retransmission des images
prises par la caméra vers le Voyager 3 se
fait via son connecteur arrière appelé GoPro
Hero Bus. Et c’est le module vidéo embarqué
qui les retransmet sur l’écran de la radio, sur
des lunettes comme les Google 2 ou 3 de la
marque, ou encore sur un écran séparé.
L’alimentation de ce petit camescope se
fait uniquement par sa propre batterie interne
qui a, sur notre modèle, une capacité de 1160
mA. Avec le mode Wifi en marche et en enregistrement continu (mode 4K) l’autonomie est
d’un peu plus de 30 minutes, ce qui est très
bien puisque c’est au delà du temps de vol.
Je vous recommande fortement de contrôler et de régler la GoPro via votre smartphone
et l’application de la marque. C’est beaucoup
plus pratique à l’usage que de visualiser le
minuscule écran sur la façade avant.
L’enregistrement démarre en actionnant
directement la caméra. Je regrette que cette
commande ne puisse pas se faire avec le
switch prévu sur l’émetteur, comme c’est le
cas avec le Voyager 3 classique. Il reste, heureusement, la possibilité de la commander à
distance via l’application GoPro mais la portée reste un peu limitée (200 m environ). La
possibilité de mettre une carte mémoire de
grande capacité (64 Go) est pratique, car au
format 4K, elle se remplit vite : dans cette résolution, 20 minutes de film « pèsent » environ
10 Giga Octets.
Il est préférable de toujours laisser la caméra sur la nacelle lorsque le Voyager 3 est
alimenté sinon, son centre de gravité est incorrect et les mouvements de celle-ci sont
désordonnés. Vous risquez d’endommager
cette dernière.
A noter une particularité liée au fonctionnement de la GoPro : si on allume la caméra sans enregistrer, celle-ci passe en veille
au bout d’environ 2 minutes et la vidéo se
coupe sur l’écran de l’émetteur. Pour éviter
cela, il faut toujours activer la liaison Wifi en
pressant le bouton latéral pendant quelques
secondes (une LED bleue sur la façade clignote pour confirmer la mise en marche de
cette fonction).
J’ajoute enfin que ce petit caméscope n’est
pas étanche hors de son caisson transparent.
Il faut donc prendre les précautions nécessaires pour ne pas l’endommager.
L’orientation de la nacelle se fait en azimut et
en tangage. Train rentré, il n’y a pas de limitation
ou de gêne visuelle et l’orientation horizontale
peut se faire sous 360°. La position de la nacelle se commande avec les molettes latérales
de l’émetteur (voies 5 et 6 de la radio).
Les vis de maintien des bras sont des
CHC. Un tournevis à tête six pans est
pratique pour les serrer facilement.
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L’antenne « champignon »
transmet les signaux vidéo.
Cette vue permet d’apercevoir le
mécanisme de train rentrant.
Préparation au vol
Avant de se rendre au terrain, il faut charger la batterie sur le chargeur secteur livré. Le
montage des bras et l’installation de la nacelle
caméra se fait en 2 minutes. Les supports
moteurs rouges doivent être à l’avant. Les
hélices sont vissées sur les arbres moteurs.
Il est inutile de bloquer exagérément. Mettez
la GoPro en mode Wifi et installez-la sur son
support.
Dès que tout ceci est fini, commutez l’interrupteur à glissière de l’accu du Voyageur
3 sur ON. Placez tous les interrupteurs de
la radiocommande en position haute et les
molettes rotatives latérales au neutre. Allumez maintenant l’émetteur, puis sans tarder,
appuyez 2 à 3 secondes sur le bouton de la
batterie du Voyager ; ne bougez pas le quadricoptère pendant une vingtaine de secondes.
Vérifiez que vous avez bien le retour vidéo
sur l’écran de votre émetteur.
A présent, posez le Voyager sur le sol
et attendez quelques minutes que le grand
voyant GPS (à l’arrière) clignote en bleu au
moins trois fois de façon répétitive, preuve
qu’au moins 8 satellites sont captés (la notice
indique la correspondance entre le rythme de
clignotement et le nombre de satellites reçus).
Capot supérieur retiré, on
aperçoit la longue platine
électronique. On peut noter que
la réalisation est sans défaut.
Sur cette vue, on voit le voyant GPS en
haut et les voyants verts qui renseignent
sur l’état de charge de la batterie.
Faites ensuite une calibration des compas
magnétiques, si vous ne l’avez pas encore
faite. C’est une étape importante, car la bonne
orientation du quadricoptère en dépend.
Allumez le module GCS et votre tablette,
si vous voulez profiter des fonctionnalités offertes par cet accessoire.
Dès le décollage, je ressens une impression de « puissance » en voyant se soulever
le Voyager 3. Il est très silencieux ce qui présente un avantage certains pour ceux qui
filment en pleine nature. Arrivé à une altitude
sécurisante, je manœuvre le train qui met environ 5 secondes pour se rétracter.
Le pilotage est doux et l’on a aussitôt un
bon « feeling » aux manches. La puissance est
très graduelle, afin de ne pas effrayer un pilote
qui pourrait manquer de progressivité sur le
manche des gaz. Dès le premier vol, et hors
maintien en position GPS, le stationnaire est
d’une stabilité étonnante. C’est un paramètre
important lorsqu’on souhaite réaliser de belles
prises de vues ou détacher son attention du
quadricoptère pendant quelques instants
pour regarder l’écran de la radio.
La maniabilité et la précision des commandes sont très bonnes et on peut vraiment
placer la machine à un endroit précis sans
difficulté particulière. Si on pousse le manche
de puissance vers le haut, la prise d’altitude
est très vive et rapide (5 m/sec environ). Le
Voyager 3 accélère fort et atteint une vitesse
maximale importante (j’ai mesuré 79 km/h)
avec un angle d’inclinaison modéré (moins de
45°). C’est bien pour ceux qui veulent suivre
Le panneau lumineux arrière renseigne
sur l’état de réception, d’alimentation et
de calibration du Voyager 3 GoPro.
et filmer des objets en mouvement rapide. Si
on lâche les manches, il s’arrête et se stabilise vite.
Décollage automatique
et mode GPS :
Le décollage automatique doit être effectué après avoir enclenché le mode « GPS ».
Le Voyager 3 décolle, monte de lui-même très
vite jusqu’à 15 mètres environ et verrouille sa
position. Pour reprendre les commandes, on
met le manche de puissance à mi-gaz, puis on
bascule l’interrupteur de décollage sur 0. Attention de ne pas basculer celui du mode GPS en
mode manuel, car le Voyager 3 pourrait avoir
un comportement imprévisible. On finira donc
le vol en laissant le mode GPS activé.
Dès qu’on lâche les manches, le Voyager
maintient sa position avec une précision impressionnante, même si le vent souffle fort.
Retour automatique
au point de départ
En manœuvrant l’interrupteur MIX tout en
bas, le Voyager 3 rentre automatiquement à
son point de départ. Il revient en marche 
Vol manuel
Rappel très important : ne décollez jamais
si le voyant arrière n’émet pas au moins 3 clignotements bleus répétitifs. Pour vos premiers
vols de familiarisation, je vous conseille de piloter le Voyager 3 entièrement manuellement, c’est-à-dire avec l’interrupteur
« MIX » (au-dessus du manche de
droite) sur la position 0. Tous
les interrupteurs doivent être
en position haute.
Pour déverrouiller l’arrêt
automatique des moteurs,
placez le manche de direction à fond à gauche,
ce qui provoque le clignotement en rouge du voyant
arrière (mais, pas la mise au
ralenti des moteurs, comme
sur d’autres modèles, ce que
je trouve plus sécurisant).
L’assistance en vol du Voyager s’appuyant à la fois
sur les systèmes GPS et GLONASS, la stabilité et le
maintien de position en vol sont excellents.
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arrière, descend, se pose et coupe les moteurs sans action de votre part. N’oubliez pas
que le quadricoptère enregistre comme point
de départ l’endroit où vous avez allumé la batterie. Attention si vous déplacez !
J’ai mesuré l’écart entre le point de décollage et celui d’atterrissage. Verdict : 50 cm
de différence. C’est tout simplement bluffant !
Vol en cercles
automatiques :
En manœuvrant l’interrupteur sur le dessus
de l’émetteur à droite, le Voyager 3 mémorise le point survolé et effectue aussitôt des
cercles autour de celui-ci. Le diamètre du
cercle est paramétrable dans l’émetteur et le
nez du quadricoptère est toujours pointé vers
le centre de la figure. Les cercles sont bien
ronds et l’électronique contrôle parfaitement
la trajectoire. Je dirais même qu’elle fait mieux
qu’un pilotage manuel.
Fonctions supplémentaires
avec le GCS :
Nous l’avons vu plus haut, il est possible
de programmer un plan de vol en sélectionnant des points GPS sur une tablette ou un
smartphone. Comme le Voyager 3 pèse plus
de 2 kg, la réglementation impose que le pilote doit pouvoir reprendre toutes les commandes à tout
instant
au cours du vol automatisé, ce qui est le cas.
Encore une fois, la fonction est saisissante
d’efficacité et le quadricoptère suit sa route
avec une précision prodigieuse.
Il est aussi possible, grâce à la fonction
« Follow me », de faire suivre le porteur du
module GCS par le Voyager 3. Il suffit d’appuyer sur une touche virtuelle de la tablette
pour activer l’automatisme. C’est pratique, et
le pilote conserve toujours la possibilité d’intervenir sur le vol grâce à la radiocommande.
La vidéo
L’orientation de la caméra est facile à manipuler. Il n’y a pas de latence dans la transmission de la vidéo et il est tout à fait possible
de piloter en immersion. Même en faisant des
manœuvres serrées, l’image est toujours très
stable et aucun effet de tremblement n’est
visible.
Si on désire filmer et cadrer de façon plus
professionnelle, ou de suivre précisément un
objet évoluant à allure soutenue, il sera préférable dans ces cas de figure d’utiliser deux
radiocommandes DEVO F12E. La première
sera utilisée par le pilote et la deuxième par
l’opérateur-cadreur qui s’occupera de l’orientation de la caméra.
Autonomie :
L’autonomie annoncée est de 20 à 25 minutes. J’ai mesuré 26 minutes ! On a donc
une grande amplitude de vol et un confort
d’utilisation très agréable.
J’ajoute que grâce à la télémétrie, lorsque
la tension de l’accu dépasse un seuil critique
(préréglé à 28,3 volts par le fabricant), l’émetteur vibre. C’est une fonction que j’apprécie
beaucoup, car lorsqu’un moteur thermique à
essence tourne à côté de vous, il est impos-
Le module GCS sert à faire la liaison longue
distance entre votre smartphone ou votre
tablette et le Voyager. Une application associée
donne au Voyager encore davantage de
possibilités. Les voyants renseignent de l’état
du module (liaison, alimentation, réception, etc. …).
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La batterie se glisse par l’arrière et
se connecte automatiquement.
sible d’entendre une alarme sonore.
Un petit bémol cependant : je regrette que
le chargeur n’ait pas d’alimentation 12 volts.
Cela permettrait de recharger sur le terrain.
Conclusion :
Le Voyager 3 GoPro est un quadricoptère
sensationnel, certes haut de gamme, avec
un niveau technologique très avancé. Équipé d’une caméra 4K, il est capable de faire
des films de qualité professionnelle sans qu’il
soit nécessaire d’être un expert pour l’utiliser. Les procédures de mise en œuvre restent
suffisamment simples pour rendre l’utilisation
agréable et ludique.
Avec une machine comme celle-ci, on est
très loin de l’univers du jouet et il faut impérativement l’utiliser de façon sérieuse, appliquée
et responsable.
Les nombreuses fonctions du quadricoptère ou du module GCS le rendent très
attrayant et divertissant, mais aussi très sécurisant.
Walkera nous enchante une fois de plus
avec le Voyager 3 GoPro qui est une fabuleuse plate-forme volante qui comblera les
modélistes friands de haute technologie et
les vidéastes exigeants. 