La prise de vue aérienne « qualité pro » à la portée des
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La prise de vue aérienne « qualité pro » à la portée des
ESSAI MULTIROTORS WALKERA VOYAGER 3 La prise de vue aérienne « qual à la portée des modéliste Texte : Thierry LE RALLE - Photos : Hinano LE RALLE Walkera est une marque dynamique qui ajoute fréquemment à son catalogue des modèles originaux et novateurs. Pour ceux qui désirent réaliser des prises de vue aériennes de qualité professionnelle sans forcément avoir de compétences particulières, voici le Voyager 3 GoPro, un quadrirotor de belle dimension capable d’embarquer une mini caméra au format 4K. Un produit haut de gamme qui va, sans aucun doute, devenir un best-seller ! Walkera, un spécialiste des drones Dans les colonnes des revues MRA et Hélico & Drones RC, nous vous avons présenté plusieurs produits Walkera, dont des hélicoptères. Mais, depuis quelques temps, le fabricant chinois concentre son activité sur les multirotors, avec toujours ce souci d’innovation et de qualité que nous avons toujours constaté à travers nos essais. Le Voyager 3 est un gros quadricoptère (3750 g en ordre de vol) dont le design, très futuriste, a été dicté par la concentration maxi- 2 | HÉLICO RC N°38 | Mars - Avril 2016 male des masses vers le centre de gravité, afin d’offrir un excellent équilibre en vol. La structure est épurée et l’emploi de matériaux modernes, comme la fibre de carbone, optimise le poids. Les moteurs et les hélices sont situés aux extrémités de quatre bras rigides disposés en forme de H. Le Voyager 3 est présent en version « classique » depuis un an environ dans le catalogue Walkera. Ce modèle, équipé d’une nacelle gyrostabilisée, emporte une caméra ronde de résolution 1920 x 1080. La nouvelle tendance étant de se diriger vers la prise de vue de très haute résolution, il était normal que Walkera suive le mouvement en proposant un produit adapté : ainsi est né le Voyager 3 GoPro, qui réutilise le quadrirotor pour embarquer l’une des meilleures mini caméras en vente actuellement sur le marché : la GoPro Hero. Pour cet essai, nous avons utilisé le haut de gamme de la marque : la Hero 4 Black Edition, capable de filmer en 4K. Le Voyager 3 GoPro a donc été pensé et étudié comme un produit pouvant être utilisé par un modéliste comme drone de loisir, mais qui est capable de faire des vidéos dignes des meilleures prises de vues professionnelles. On a donc affaire ici à du matériel haut de gamme dont le prix n’est pourtant pas prohibitif, au regard de ses performances. La version combo : Le Voyager 3 GoPro est vendu avec ou sans émetteur. Le combo proposé par les détaillants contient généralement un émetteur DEVO F12E qui est sans doute le meilleur choix pour utiliser pleinement le Voyager 3, car cette radio possède toutes les fonctions adaptées au quadrirotor et un grand écran intégré permettant de visualiser en direct les images de la caméra. Retrouvez l’essai détaillé de cette belle GOPRO lité pro » Caractéristiques es Le chargeur livré est malheureusement connectable uniquement sur secteur mais sa simplicité d’utilisation est un grand atout. radio dans l’article dédié dans ce même numéro. Une mallette où rien ne manque Lorsque vous recevez votre colis, vous découvrez un banal carton qui n’a rien d’attirant. Mais c’est lors du déballage qu’une bonne surprise vous attend : une superbe valise en aluminium de couleur noire contient le Vovager partiellement démonté avec tous ses accessoires. Ce bel écrin est garni de mousse découpée à la forme précise des éléments bien rangés à l’intérieur. Elle est très pratique et solide. Elle va permettre de transporter de façon sécurisante le quadricoptère. A présent, déballons soigneusement son contenu : Les deux bras en « demi H » sont tubulaires et en fibre de carbone. Ils mesurent 22 mm de diamètre et semblent très résistants. Ils supportent chacun deux puissants moteurs brushless WK –WS-42-002 d’un Kv de 350 et sont fixés sur des supports en aluminium robustes. Ces ensembles ont un aspect rigide Train sorti, pour un atterrissage imminent. Le Voyager 3 GoPro est livré démonté dans une superbe valise qui contient le quadricoptère et tous ses accessoires. Walkera Voyager 3 GoPro : Marque : Walkera Nom : Voyager 3 GoPro Type de modèle : Quadricoptère pour photographie et film aériens Domaine de vol : vent nul à 35 km/h maxi Niveau de pilotage : Pilote familiarisé avec les multirotors et au delà Longueur : 473 mm Largeur : 463 mm Hauteur : 300 mm Matériau structure : Plastique, aluminium et fibre de carbone Diamètre des rotors : 346 mm Poids avec accu : 3750 grammes Portée radio (avec DEVO F12E) : plus de 2000 m Portée vidéo : plus de 1000 m Temps de vol : 25 minutes Équipements installés 4 moteur Brushless WK-WS-42-002 4 contrôleurs Brushless Voyager 3 R/B 4 hélices nylon 346 mm de diamètre Récepteur / Contrôleur de vol 6 axes FCS-RX709 1 Batterie LiPo 8S 6000 mA 1 Module Bluetooth Datalink BT-2403A Fonctions annexes : Train rentrant ; Décollage automatique Suivi automatique (fonction « follow me ») ; Suivi d’un parcours prédéterminé ; Maintien de position ; Atterrissage automatique ; Vol en cercles automatique PRIX INDICATIF : 2400,00 Euros (Prix du combo vendu usuellement avec émetteur Devention Devo F12E) On•aLe aime design très réussi • La qualité générale du produit • La grande autonomie (25 minutes de vol) • La réaction instantanée de la transmission vidéo • La stabilisation très précise de la nacelle caméra • Le chargeur LiPo fourni • La belle valise en aluminium • Le modèle prêt à voler et facile à utiliser • Les réglages faits en usine • Les excellentes qualités de vol, même par vent fort • La vitesse importante de translation • La retransmission de la trajectoire sur une tablette ou un smartphone On•aurait aime Des vis de montage des bras plus accessibles • Un chargeur LiPo alimenté en 220v et 12v Mars - Avril 2016 | HÉLICO RC N°38 | 3 ESSAI MULTIROTORS Les hélices sont en plastique renforcé. Notez les cônes de couleur différente pour repérer leur emplacement. Les hélices sont autobloquantes. et sérieux qui inspire confiance. Le corps principal renferme le châssis qui supporte le train et son mécanisme de rétraction électrique. Sur le dessus, une longue platine électronique regroupe plusieurs modules, dont ceux de stabilisation et de retransmission vidéo. Un autre module de liaison 2,4 GHz est visible ainsi que toute la partie « radiocommande ». Un capot blanc recouvre l’ensemble et protège tous ces éléments. Sur la face interne de ce dernier, il y a l’antenne GPS et GLONASS qui permet au Voyager 3 de trouver sa position grâce à des satellites américains et russes. A l’arrière, sur la face supérieure, un afficheur couleur indique l’état d’alimentation et des multiples réceptions externes. Les hélices sont en plastique rigide et autobloquantes, comme celles du Runner 250 Les deux bras, en demi-H, utilisent des tubes de fibre de carbone de 22 mm de diamètre. Du solide ! 4 | HÉLICO RC N°38 | Mars - Avril 2016 que nous avions essayé dans un précédent numéro. C’est très pratique à l’usage. La couleur du cône central permet de différencier leur position. L’accu LiPo est un 8S de 6000 mA enfermé dans un containeur en plastique rigide. Celui-ci est propriétaire, ce qui signifie qu’il vous faudra passer par un distributeur Walkera pour tout remplacement ou ajout de batterie. C’est un choix commercial compréhensible qui pourra peut-être déplaire à ceux qui veulent « bricoler » leur engin. Mais, le prix des pièces Walkera est bas et il ne serait pas forcément intéressant de s’approvisionner ailleurs. Le chargeur est adapté à cet accu, car il est compatible avec les accus LiPo 8S. Un modèle tel que celui-ci n’est pas très courant : la majorité des chargeurs du commerce sont Les moteurs brushless Walkera ont un Kv de 350. Ils procurent une puissance très confortable au Voyager. Le support de caméra est monté sur silentblocs. Il est très efficace pour bien absorber les vibrations. Le pack LiPo est un 8S 6000 mA qui assure 20 minutes de vol minimum. C’est mieux que la plupart des machines concurrentes. limités à 6S. Il est très simple d’emploi (donc, sécurisant !), car il n’est pas programmable et il suffit de le brancher sur le secteur et de le relier à l’accu pour que la charge démarre. Un très bon point ! Un petit module blanc de station au sol (nommé GCS BT-2401B) permet de faire le relais en longue distance (et en 2,4 GHz) entre le Voyager et un appareil mobile (smartphone ou tablette). Nous verrons un peu plus loin que les fonctions et l’application associée à ce module sont très intéressantes. La nacelle est mobile et gyrostabilisée autour de 3 axes de liberté. Elle est prévue pour emporter une GoPro Hero 3 ou 4. Attention, si vous choisissez une autre marque de caméra : vérifiez attentivement qu’elle est équipée d’un connecteur arrière femelle semblable à celui nommé « Hero Bus » sur les GoPro. Le Voyager est une plateforme idéale pour la prise de vue aérienne. Le petit caméscope GoPro Hero 4 Black Edition est bien attaché avec la languette de sécurité. La nacelle 3 axes est amovible. Elle s’installe et se démonte en un quart de tour. Emplacement du Voyager dans lequel on enfiche la tête de la nacelle caméra. La notice, écrite en anglais, est composée de deux petits livrets. L’inventaire du contenu de la mallette est terminé, il faut maintenant prendre son temps pour bien lire et surtout assimiler (pas sur le terrain !) toutes les fonctions dont dispose le Voyager 3, car elles sont nombreuses. Pour cela, je vous conseille d’assembler le quadrirotor chez vous et de vous familiariser avec son fonctionnement basique sans installer les hélices. Ainsi, arrivé sur le terrain, vous mettrez en œuvre votre machine beaucoup plus aisément. Montage Ce chapitre est succinct, car le montage est ultra rapide. Avant tout, chargez la batterie avec le chargeur secteur livré dans la mallette. Commencez par enficher fermement les deux bras sur le corps du quadrirotor, puis vissez les 6 vis CHC de maintien. Des clefs Allen sont livrées pour les serrer, mais il est bien plus pratique d’utiliser un tournevis à tête six pans. On poursuit en vissant les quatre hélices autobloquantes sur les arbres moteurs. On termine le montage en installant et en verrouillant en place la nacelle caméra 3 axes, après avoir placé la GoPro dessus. A noter qu’une petite lamelle rouge confirme sa fixation en maintenant la face avant, et une toute petite vis de 2 mm vient la fixer. Attention, car il est très facile de la faire tomber et de la perdre dans l’herbe ! Calibration des compas magnétiques Cette procédure, clairement expliquée dans le manuel, est à faire avant chaque première séance de vol. Elle permet d’indiquer aux trois compas magnétiques (il y en a un sur chaque axe) leurs orientations dans les trois dimensions. Il faut bien faire les rotations du quadricoptère sur lui-même et marquer nettement un arrêt à chaque passage d’angle de 90°. La mémorisation des valeurs de référence se fait automatiquement, à la fin de la procédure, lorsque vous éteignez le Voyager 3. Le module de station au sol GCS C’est le petit module blanc additionnel qui est livré dans la mallette. Ce petit appareil sert à établir une liaison longue distance en 2,4 GHz entre le Voyager 3 et un autre appareil domestique de type « smartphone » ou « tablette tactile ». Il faut télécharger l’application « GCS » sur App Store ou Android Market pour profiter de beaucoup de fonctionnalités que nous allons passer en revue ensemble et qui sont bien expliquées dans un petit manuel dédié. Lorsque vous faites voler le Voyager 3, vous devez porter le module sur vous. C’est de cette façon que le quadrirotor connaît votre position. Il y a un clip ceinture pour faciliter le maintien. Avec l’application GCS, vous pouvez en temps réel visualiser la position du Voyager 3 et le suivre sur Google Earth. La carte prend toute la taille de l’écran et une tablette offrira une vision plus large et plus confortable qu’un smartphone. Vous pouvez visualiser les paramètres de vol (vitesse, altitude, taux vario, distance entre le Voyager et son point de départ, ainsi qu’entre le Voyager et vous, etc. …) et des utilitaires (capacité de la batterie, temps de vol, nombres de satellites verrouillés, etc. …). L’application GCS permet aussi de créer très facilement une « mission ». En d’autres termes, vous allez pointer sur Google Earth (plus précisément sur l’écran de votre tablette) les points de passage obligé (aussi appelé Waypoints en anglais) au-dessus duquel le Voyager passera. Le logiciel les relie et trace la route qui sera automatiquement suivie par le quadricoptère. Pour ce type de vol, on peut réellement parler de drone, puisque le vol est automatique. Mais attention, car le vol automatique est réglementé par la DGAC qui a actualisé les règles au 1er janvier 2016. Le module GCS permet aussi de faire du pilotage en double commande. Le moniteur utilise l’émetteur (la Devo F12E) et l’élève dispose du smartphone ou de la tablette qui a des manches virtuels. On pilote ainsi en effleurant l’écran. Ce type de pilotage est déstabilisant pour ceux qui pratiquent le Train, la nacelle de la GoPro jouit d’une vue totalement dégagée sur 360°. En translation rapide, le vitesse est soutenue, sans que le Voyager ne prenne trop d’angle. Mars - Avril 2016 | HÉLICO RC N°38 | 5 ESSAI MULTIROTORS Le compartiment batterie. Cette dernière se glisse par l’arrière. Notez au fond la vis sans fin pour le mécanisme de train rentrant. modélisme depuis longtemps, mais les plus jeunes se familiarisent très vite. La GoPro Hero 4 Black est bien adaptée Cette petite caméra d’action de la marque GoPro a une résolution de 4K qui est un format vidéo professionnel de très haute résolution. On peut donc profiter de cette superbe qualité d’image qui donne des résultats étonnants et saisissants, tant la finesse des détails est grande. Et le plus étonnant, c’est sa capacité à s’adapter aux conditions de luminosité, qu’elles soient faibles ou que l’on filme avec le soleil de face. La retransmission des images prises par la caméra vers le Voyager 3 se fait via son connecteur arrière appelé GoPro Hero Bus. Et c’est le module vidéo embarqué qui les retransmet sur l’écran de la radio, sur des lunettes comme les Google 2 ou 3 de la marque, ou encore sur un écran séparé. L’alimentation de ce petit camescope se fait uniquement par sa propre batterie interne qui a, sur notre modèle, une capacité de 1160 mA. Avec le mode Wifi en marche et en enregistrement continu (mode 4K) l’autonomie est d’un peu plus de 30 minutes, ce qui est très bien puisque c’est au delà du temps de vol. Je vous recommande fortement de contrôler et de régler la GoPro via votre smartphone et l’application de la marque. C’est beaucoup plus pratique à l’usage que de visualiser le minuscule écran sur la façade avant. L’enregistrement démarre en actionnant directement la caméra. Je regrette que cette commande ne puisse pas se faire avec le switch prévu sur l’émetteur, comme c’est le cas avec le Voyager 3 classique. Il reste, heureusement, la possibilité de la commander à distance via l’application GoPro mais la portée reste un peu limitée (200 m environ). La possibilité de mettre une carte mémoire de grande capacité (64 Go) est pratique, car au format 4K, elle se remplit vite : dans cette résolution, 20 minutes de film « pèsent » environ 10 Giga Octets. Il est préférable de toujours laisser la caméra sur la nacelle lorsque le Voyager 3 est alimenté sinon, son centre de gravité est incorrect et les mouvements de celle-ci sont désordonnés. Vous risquez d’endommager cette dernière. A noter une particularité liée au fonctionnement de la GoPro : si on allume la caméra sans enregistrer, celle-ci passe en veille au bout d’environ 2 minutes et la vidéo se coupe sur l’écran de l’émetteur. Pour éviter cela, il faut toujours activer la liaison Wifi en pressant le bouton latéral pendant quelques secondes (une LED bleue sur la façade clignote pour confirmer la mise en marche de cette fonction). J’ajoute enfin que ce petit caméscope n’est pas étanche hors de son caisson transparent. Il faut donc prendre les précautions nécessaires pour ne pas l’endommager. L’orientation de la nacelle se fait en azimut et en tangage. Train rentré, il n’y a pas de limitation ou de gêne visuelle et l’orientation horizontale peut se faire sous 360°. La position de la nacelle se commande avec les molettes latérales de l’émetteur (voies 5 et 6 de la radio). Les vis de maintien des bras sont des CHC. Un tournevis à tête six pans est pratique pour les serrer facilement. 6 | HÉLICO RC N°38 | Mars - Avril 2016 L’antenne « champignon » transmet les signaux vidéo. Cette vue permet d’apercevoir le mécanisme de train rentrant. Préparation au vol Avant de se rendre au terrain, il faut charger la batterie sur le chargeur secteur livré. Le montage des bras et l’installation de la nacelle caméra se fait en 2 minutes. Les supports moteurs rouges doivent être à l’avant. Les hélices sont vissées sur les arbres moteurs. Il est inutile de bloquer exagérément. Mettez la GoPro en mode Wifi et installez-la sur son support. Dès que tout ceci est fini, commutez l’interrupteur à glissière de l’accu du Voyageur 3 sur ON. Placez tous les interrupteurs de la radiocommande en position haute et les molettes rotatives latérales au neutre. Allumez maintenant l’émetteur, puis sans tarder, appuyez 2 à 3 secondes sur le bouton de la batterie du Voyager ; ne bougez pas le quadricoptère pendant une vingtaine de secondes. Vérifiez que vous avez bien le retour vidéo sur l’écran de votre émetteur. A présent, posez le Voyager sur le sol et attendez quelques minutes que le grand voyant GPS (à l’arrière) clignote en bleu au moins trois fois de façon répétitive, preuve qu’au moins 8 satellites sont captés (la notice indique la correspondance entre le rythme de clignotement et le nombre de satellites reçus). Capot supérieur retiré, on aperçoit la longue platine électronique. On peut noter que la réalisation est sans défaut. Sur cette vue, on voit le voyant GPS en haut et les voyants verts qui renseignent sur l’état de charge de la batterie. Faites ensuite une calibration des compas magnétiques, si vous ne l’avez pas encore faite. C’est une étape importante, car la bonne orientation du quadricoptère en dépend. Allumez le module GCS et votre tablette, si vous voulez profiter des fonctionnalités offertes par cet accessoire. Dès le décollage, je ressens une impression de « puissance » en voyant se soulever le Voyager 3. Il est très silencieux ce qui présente un avantage certains pour ceux qui filment en pleine nature. Arrivé à une altitude sécurisante, je manœuvre le train qui met environ 5 secondes pour se rétracter. Le pilotage est doux et l’on a aussitôt un bon « feeling » aux manches. La puissance est très graduelle, afin de ne pas effrayer un pilote qui pourrait manquer de progressivité sur le manche des gaz. Dès le premier vol, et hors maintien en position GPS, le stationnaire est d’une stabilité étonnante. C’est un paramètre important lorsqu’on souhaite réaliser de belles prises de vues ou détacher son attention du quadricoptère pendant quelques instants pour regarder l’écran de la radio. La maniabilité et la précision des commandes sont très bonnes et on peut vraiment placer la machine à un endroit précis sans difficulté particulière. Si on pousse le manche de puissance vers le haut, la prise d’altitude est très vive et rapide (5 m/sec environ). Le Voyager 3 accélère fort et atteint une vitesse maximale importante (j’ai mesuré 79 km/h) avec un angle d’inclinaison modéré (moins de 45°). C’est bien pour ceux qui veulent suivre Le panneau lumineux arrière renseigne sur l’état de réception, d’alimentation et de calibration du Voyager 3 GoPro. et filmer des objets en mouvement rapide. Si on lâche les manches, il s’arrête et se stabilise vite. Décollage automatique et mode GPS : Le décollage automatique doit être effectué après avoir enclenché le mode « GPS ». Le Voyager 3 décolle, monte de lui-même très vite jusqu’à 15 mètres environ et verrouille sa position. Pour reprendre les commandes, on met le manche de puissance à mi-gaz, puis on bascule l’interrupteur de décollage sur 0. Attention de ne pas basculer celui du mode GPS en mode manuel, car le Voyager 3 pourrait avoir un comportement imprévisible. On finira donc le vol en laissant le mode GPS activé. Dès qu’on lâche les manches, le Voyager maintient sa position avec une précision impressionnante, même si le vent souffle fort. Retour automatique au point de départ En manœuvrant l’interrupteur MIX tout en bas, le Voyager 3 rentre automatiquement à son point de départ. Il revient en marche Vol manuel Rappel très important : ne décollez jamais si le voyant arrière n’émet pas au moins 3 clignotements bleus répétitifs. Pour vos premiers vols de familiarisation, je vous conseille de piloter le Voyager 3 entièrement manuellement, c’est-à-dire avec l’interrupteur « MIX » (au-dessus du manche de droite) sur la position 0. Tous les interrupteurs doivent être en position haute. Pour déverrouiller l’arrêt automatique des moteurs, placez le manche de direction à fond à gauche, ce qui provoque le clignotement en rouge du voyant arrière (mais, pas la mise au ralenti des moteurs, comme sur d’autres modèles, ce que je trouve plus sécurisant). L’assistance en vol du Voyager s’appuyant à la fois sur les systèmes GPS et GLONASS, la stabilité et le maintien de position en vol sont excellents. Mars - Avril 2016 | HÉLICO RC N°38 | 7 ESSAI MULTIROTORS arrière, descend, se pose et coupe les moteurs sans action de votre part. N’oubliez pas que le quadricoptère enregistre comme point de départ l’endroit où vous avez allumé la batterie. Attention si vous déplacez ! J’ai mesuré l’écart entre le point de décollage et celui d’atterrissage. Verdict : 50 cm de différence. C’est tout simplement bluffant ! Vol en cercles automatiques : En manœuvrant l’interrupteur sur le dessus de l’émetteur à droite, le Voyager 3 mémorise le point survolé et effectue aussitôt des cercles autour de celui-ci. Le diamètre du cercle est paramétrable dans l’émetteur et le nez du quadricoptère est toujours pointé vers le centre de la figure. Les cercles sont bien ronds et l’électronique contrôle parfaitement la trajectoire. Je dirais même qu’elle fait mieux qu’un pilotage manuel. Fonctions supplémentaires avec le GCS : Nous l’avons vu plus haut, il est possible de programmer un plan de vol en sélectionnant des points GPS sur une tablette ou un smartphone. Comme le Voyager 3 pèse plus de 2 kg, la réglementation impose que le pilote doit pouvoir reprendre toutes les commandes à tout instant au cours du vol automatisé, ce qui est le cas. Encore une fois, la fonction est saisissante d’efficacité et le quadricoptère suit sa route avec une précision prodigieuse. Il est aussi possible, grâce à la fonction « Follow me », de faire suivre le porteur du module GCS par le Voyager 3. Il suffit d’appuyer sur une touche virtuelle de la tablette pour activer l’automatisme. C’est pratique, et le pilote conserve toujours la possibilité d’intervenir sur le vol grâce à la radiocommande. La vidéo L’orientation de la caméra est facile à manipuler. Il n’y a pas de latence dans la transmission de la vidéo et il est tout à fait possible de piloter en immersion. Même en faisant des manœuvres serrées, l’image est toujours très stable et aucun effet de tremblement n’est visible. Si on désire filmer et cadrer de façon plus professionnelle, ou de suivre précisément un objet évoluant à allure soutenue, il sera préférable dans ces cas de figure d’utiliser deux radiocommandes DEVO F12E. La première sera utilisée par le pilote et la deuxième par l’opérateur-cadreur qui s’occupera de l’orientation de la caméra. Autonomie : L’autonomie annoncée est de 20 à 25 minutes. J’ai mesuré 26 minutes ! On a donc une grande amplitude de vol et un confort d’utilisation très agréable. J’ajoute que grâce à la télémétrie, lorsque la tension de l’accu dépasse un seuil critique (préréglé à 28,3 volts par le fabricant), l’émetteur vibre. C’est une fonction que j’apprécie beaucoup, car lorsqu’un moteur thermique à essence tourne à côté de vous, il est impos- Le module GCS sert à faire la liaison longue distance entre votre smartphone ou votre tablette et le Voyager. Une application associée donne au Voyager encore davantage de possibilités. Les voyants renseignent de l’état du module (liaison, alimentation, réception, etc. …). 8 | HÉLICO RC N°38 | Mars - Avril 2016 La batterie se glisse par l’arrière et se connecte automatiquement. sible d’entendre une alarme sonore. Un petit bémol cependant : je regrette que le chargeur n’ait pas d’alimentation 12 volts. Cela permettrait de recharger sur le terrain. Conclusion : Le Voyager 3 GoPro est un quadricoptère sensationnel, certes haut de gamme, avec un niveau technologique très avancé. Équipé d’une caméra 4K, il est capable de faire des films de qualité professionnelle sans qu’il soit nécessaire d’être un expert pour l’utiliser. Les procédures de mise en œuvre restent suffisamment simples pour rendre l’utilisation agréable et ludique. Avec une machine comme celle-ci, on est très loin de l’univers du jouet et il faut impérativement l’utiliser de façon sérieuse, appliquée et responsable. Les nombreuses fonctions du quadricoptère ou du module GCS le rendent très attrayant et divertissant, mais aussi très sécurisant. Walkera nous enchante une fois de plus avec le Voyager 3 GoPro qui est une fabuleuse plate-forme volante qui comblera les modélistes friands de haute technologie et les vidéastes exigeants.