Joyeux anniversaire, joyeux pèlerinages

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Joyeux anniversaire, joyeux pèlerinages
Foi et Lumière international
3, rue du Laos 75015 Paris, France- (33) 1.53.69.44.30
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JOYEUX ANNIVERSAIRE ! JOYEUX PÈLERINAGES !
Lettre de Ghislain du Chéné
Je suis heureux de vous souhaiter un très bon anniversaire, à vous tous qui allez
partir en pèlerinage, porteurs d’un message de joie pour le monde.
Vous avez déjà reçu beaucoup de documents pour préparer ces pèlerinages :
l’explication du thème proposée par notre aumônier international, le Père Isaac, la lettre de
Marie-Hélène Mathieu, la charte, pour ne citer que les principaux. Et maintenant, vous vous
préparez à partir, forts de tout ce qui s’est vécu dans les communautés avec les deux
derniers carnets de route : nous avons d’abord suivi les pas de Moïse, et maintenant nous
nous sentons « Tous pèlerins à l’appel du Seigneur ».
Je vous propose quelques pistes de réflexion pour vous accompagner dans votre
démarche de pèlerinage, avant, pendant et après. Car un pèlerinage, ce n’est pas une
démarche ponctuelle de quelques jours, c’est un projet que je souhaite fondateur ou refondateur pour votre communauté et pour votre province, qui va vous redonner souffle, élan,
énergie et enthousiasme ! J’ai illustré chacune de ces étapes par des références au livre « Le
petit Prince » d’Antoine de Saint-Exupéry, car ce que nous allons annoncer dans notre
message de joie me paraît proche du secret du renard : « On ne voit bien qu’avec le cœur.
L’essentiel est invisible pour les yeux ».
Je fais également référence au premier pèlerinage de 1971 dont nous célébrons le
40ème anniversaire et dont nous continuons à vivre encore aujourd’hui.
Avant (partager nos expériences)
Le renard, dans le Petit Prince dit qu’avant un rendez-vous
important, il faut s’habiller le cœur. Je vous invite donc à bien
vous habiller le cœur car nous partons pour vivre un événement
exceptionnel !
Nous avons invité des nouveaux amis, des nouvelles familles ; des nouvelles
communautés se sont constituées pour vivre ce pèlerinage ; les communautés de l’Arche
présentes dans nos provinces vont partir avec nous.
Si nous voulons que tous ces amis découvrent ou redécouvrent la joie que nous
vivons dans nos communautés, qu’ils se sentent accueillis, qu’ils aient envie de mieux nous
connaître de l’intérieur, il faut que nous revêtions notre plus beau sourire, que ce dont nous
allons témoigner tous ensemble reflète réellement la joie que nous voulons faire partager.
Alors, préparons-nous soigneusement à ce pèlerinage. Il faut que, dès le premier
jour du pèlerinage, nous soyons prêts à la rencontre, à l’accueil, au partage de nos
expériences.
Pour cela, il faut bien se rappeler notre histoire : celle de Foi et Lumière d’abord et
de nos origines, mais aussi celle de notre communauté et de notre province : quand avonsnous commencé ? Comment notre communauté a vécu et rayonné depuis sa création ? En
quoi notre province peut contribuer à faire connaître notre message de joie ? Quel est ce
message de joie que je voudrais partager ? Il est important que nous gardions la mémoire
de l’histoire de notre communauté, de notre province et que nous nous racontions ce que
nous avons vécu à Foi et Lumière.
Il serait bon que chacun prépare son message de joie (dans son carnet de route
personnel qu’il faut emporter au pèlerinage), que chaque communauté ait son propre
message de joie, que chaque province collecte et synthétise tous ces messages pour en faire
un petit tract à distribuer pendant le pèlerinage ; ainsi, nous pourrons partager pendant les
rencontres en petits groupes, et aussi faire connaître au monde notre message de joie. 1
1 Au niveau international, nous pourrons collecter l’ensemble de ces messages pour en faire un recueil.
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En 1971, le premier pèlerinage a été le résultat d’un long travail de préparation ; il a fallu
surmonter bien des obstacles et des réserves, l’enthousiasme se heurtait parfois à beaucoup
d’objections.
Nous avons eu nous aussi beaucoup de travail de préparation, beaucoup de
difficultés pour appeler, inviter, inciter à la création de nouvelles communautés, mais il faut
en passer par là pour s’assurer que chacun se sentira bien et sera heureux de participer au
pèlerinage et de montrer ce qui se vit dans nos communautés.
Pendant
(J’identifie deux étapes à ce niveau : si les pèlerinages vont se vivre à différents
moments de l’année, c’est toujours la démarche pascale que nous allons suivre, un temps
pour vivre la Passion – accompagner Jésus en portant sa croix – et un temps pour laisser
éclater la joie de la Résurrection.)
Accompagner Jésus en portant sa croix
Pour la première fois, tous à Foi et Lumière, nous allons avoir la possibilité de
participer à un pèlerinage. En 1981, 1991 et 2001, seulement quelques-uns dans les
communautés ont pu venir jusqu’à Lourdes, et peu d’échos publics de ces pèlerinages ont pu
être entendus en dehors de France. En 2011 et 2012, dans toutes les provinces, nous allons
pouvoir porter ce message au monde qui en a bien besoin. Il y a aujourd’hui beaucoup de
désespérance, beaucoup de découragement, les nouvelles diffusées dans les media ne sont
jamais bien réjouissantes (crise économique, guerres, violences…). Nous pouvons et nous
devons contribuer à la construction de la civilisation de l’amour et de la fraternité ;
paradoxalement, c’est par l’accueil des plus petits au sein de nos communautés, c’est par la
reconnaissance que les personnes ayant un handicap mental peuvent être ferments d’unité
que nous allons être des bâtisseurs d’unité.
Il suffit pour cela de libérer les énergies contenues dans nos communautés, il y en
a beaucoup plus qu’on ne l’imagine. Il suffit de porter ensemble notre message de joie au
monde : oui, il est possible de vivre l’amitié avec la personne handicapée dans la joie ; oui,
la peine et la souffrance ne sont pas des obstacles à l’espérance, à la fraternité et à la joie.
Jésus, agonisant sur la croix, n’était pas un grand signe d’espérance pour tous ses
disciples qui avaient presque tous pris la fuite devant un vrai constat d’échec. Nos amis qui
souffrent de leur handicap, mais aussi du rejet, de regards méprisants, ne sont-ils pas
comme Jésus, de véritables constats d’échec ? Si nous les accompagnons comme Marie,
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quelques femmes et Jean jusqu’au pied de la croix, nous serons les premiers témoins du
message de joie que les femmes et Jean ont pu retransmettre au matin de Pâques. La
personne ayant un handicap mental est un signe vivant que toute croix vécue dans la
chaleur de l’amitié et de la communion peut être source de vie jaillissante.
Alors, pendant chacun de nos pèlerinages, montrons que nos
communautés, qui resteront toujours comme des petites
lumières vacillantes, avec leurs petitesses et leurs fragilités,
peuvent briller dans le monde comme les étoiles de l’univers
(Ph 2, 15), comme « des étoiles qui savent rire ! » (Le
Petit Prince).
En 1971, Jean Vanier a accueilli les pèlerins en les plaçant
dans une très belle perspective : « Dans quelques instants,
nous allons porter nos souffrances à celui qui a
véritablement porté celles de l’humanité…
Nous regarderons ses souffrances, ses blessures, et nous
saurons qu’à partir de telles blessures, il y a une « Espérance ». C’est de cette
« Espérance » que nous voulons vivre ici… Nous ne venons pas ici pour pleurer, mais pour
chercher la joie, pour vivre une rencontre de paix. »
Qu’éclate notre joie ! Alléluia !
Un jour, un coordinateur de l’Arche m’a dit : « A Foi et Lumière, vous savez bien
célébrer et faire la fête, mais n’oubliez-pas la cause et la raison de ce que vous célébrez : la
souffrance. » Si nous chantons Alléluia au petit matin de Pâques, ça n’est pas pour oublier le
temps de la Passion, ça n’aurait pas de sens, comme de faire la fête dans nos communautés
pour oublier la peine et la douleur causée par le scandale du handicap. Le handicap est un
scandale et ce n’est pas par masochisme que nous nous réjouissons, c’est en nous souvenant
des paroles de Paul : « Nous proclamons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie
pour les peuples païens. » (1 Co 1, 23).
Alors, célébrons, faisons la fête sans avoir peur du qu’en-dira-t-on, que notre joie
soit aussi communicative que celles des apôtres le jour de la Pentecôte ! Il faut que nous
fassions connaître cette joie que nous vivons, qu’elle donne envie, qu’elle soit visible de
tous, ne craignons pas qu’on dise de nous : « Ils sont pleins de vin doux ! » (Ac 2, 13). Il n’est
plus temps de rester enfermé dans le Cénacle, de vivre notre vie de communauté de
manière résignée, il faut au contraire témoigner nous aussi que la joie vécue à Foi et
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Lumière est de même nature que celle de la Résurrection qu’ont proclamée les apôtres dans
les premiers temps du christianisme, et qu’elle peut elle aussi changer le monde !
« Il est revenu à sa planète, car, au lever du jour, je n’ai pas retrouvé son corps. » (Le Petit
Prince).
En 1971, un seul mot a réuni les 12000 pèlerins qui venaient de 18 pays : Alléluia ! L’esprit
de ce pèlerinage était un esprit de fête, de partage et d’amitié, de prière et de paix ;
combien de fois nos fondateurs et tous les participants ont entendu cette réaction : "Nous
n’avions jamais vu autant de joie à Lourdes ! "
Après
Au moment de l’envoi, à la fin de votre pèlerinage, tout ne sera pas fini, vous allez
partir en mission. Tout ce qui aura été vécu pendant ces quelques jours ne sera pas
uniquement un temps dont on se souviendra avec nostalgie en regardant les photos et les
vidéos qui auront été prises au cours du pèlerinage. Ça sera un point de départ, un
engagement à poursuivre la diffusion de notre témoignage, de notre message de joie. Si
nous nous y prenons bien, l’énergie dépensée pour l’organisation des pèlerinages ne sera
pas perdue car « nous porterons du fruit : trente, soixante, cent pour un » (Mc, 4, 20).
Alors, avant de repartir, chacun dans sa
communauté, il sera bon de se rassembler pour nous
engager à poursuivre ce qui aura été commencé pendant
ces quelques jours ; laissons-nous envoyer par ceux là
même qui sont notre raison d’être à Foi et Lumière.
Qu’ils nous bénissent, amis, parents et aumôniers, qu’ils
nous demandent que les liens d’amitié créés ou
confirmés se maintiennent au-delà du pèlerinage ! Que
nous continuions à perdre du temps ensemble par pure
amitié, maintenant que nous nous sommes apprivoisés :
« Tu deviens responsable pour toujours de ce que
tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta
rose… » (Le petit Prince).
En 1971, il n’y avait pas de plans pour la suite, le projet était l’organisation d’un pèlerinage,
même si la charte précisait : « notre pédagogie ne doit pas s’arrêter à Lourdes, mais ouvrir
tous les pèlerins à une conversion du cœur, à une union plus profonde à Jésus-Christ et, par
là, à une nouvelle espérance terrestre et céleste ». Cette espérance était née, personne ne
voulait qu’elle s’arrête là. Jean Vanier a pu lancer au dernier jour du pèlerinage son fameux
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appel à poursuivre les rencontres des communautés, qu’il a confirmé dans une lettre
ensuite : « Que l’Esprit Saint nous donne Sa Lumière, Sa Force, Son Souffle créateur, Sa
sagesse et que dans une confiance totale, nous Le suivions ».
Il faut que nous repartions de nos pèlerinages avec le même élan, avec la même
volonté de faire vivre l’espérance terrestre et céleste.
Voici quelques éléments pour bien préparer et vivre les pèlerinages, pour bien se
tenir prêts à poursuivre la mission de messagers que nous aurons démarrée pendant les
pèlerinages. Les pèlerinages ne sont pas seulement destinés à célébrer le 40ème anniversaire
de Foi et Lumière, ils ont aussi pour objectif de libérer les énergies accumulées dans nos
communautés depuis les débuts de Foi et Lumière et qui ne demandent qu’à faire connaître
notre message de joie jusqu’aux extrémités de la terre ! Au Moyen Age, il y a eu des
bâtisseurs de cathédrales : des hommes pleins de foi ont construit ces édifices baignés de
lumière. Foi et Lumière est une sorte de cathédrale des temps modernes : il faut que nous
soyons aussi fous et enthousiastes2 que ceux qui l’ont fait autrefois, il faut que nous ayons
la même foi pour faire resplendir la lumière de l’amour de Jésus pour les plus petits, ceux
qu’il a choisis pour confondre les sages et les savants.
Je vous souhaite à tous un très joyeux anniversaire et un très joyeux pèlerinage.
Ghislain du Chéné
Coordinateur international
2 Mot d’origine grecque : "dans un transport divin"
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