Portrait de la consommation de substances psychotropes et

Transcription

Portrait de la consommation de substances psychotropes et
Portrait de la consommation
de substances psychotropes
et des comportements à risque
chez les élèves de l’arrondissement
du Grand Plateau.
Faits saillants
et pistes d’intervention
3
TABLE DES MATIÈRES
À Propos du GRIP Montréal
8
Introduction9
Pour qui ce portrait a-t-il été conçu ?
Pour quelles raisons ce guide a-t-il été conçu ?
Objectif général Objectifs spécifiques
9
9
9
9
Situer la problématique
10
Définition d’un terme clé : Substance psychoactive
Dépendance, un risque parmi d’autres
Loi de l’effet : EFFET = PRODUIT + INDIVIDU + CONTEXTE (E=PIC)
Types de consommateurs de substances psychoactives Méfaits et réduction des méfaits
10
13
14
15
16
Méthodologie18
Description du questionnaire
Méthode d’analyse et de présentation des résultats
18
19
Résultats20
Description de l’échantillon - Portrait sociodémographique et général des répondants
20
Faits saillants
- Usage de substances psychoactives et les risques spécifiques 31
31
. Consommation de boissons énergisantes
Taux élevé de consommateurs de boissons énergisantes
. Consommation de café
. Consommation de cigarettes
Consommation régulière de cigarettes
. Consommation d’alcool
Consommation régulière et abusive d’alcool
. Consommation de drogues illicites
Drogues au taux de consommateurs élevé
Drogues à consommation régulière
Nouvelles tendances de consommation
Substances peu présentes
- Particularités entre les sexes, ce qu’il faut retenir : . Filles
Substances consommées par les filles
Cigarette
Drogues illicites : ecstasy et les amphétamines
. Comportements typiquement féminins
Consommation dans le but de maigrir
Liens entre les drogues et la santé mentale chez les filles
41
. Garçons
Substances consommées par les garçons
Boissons énergisantes
. Comportements typiquement masculins
Bagarre et violence associés à la consommation
Conduite en état d’ébriété
- Facteurs de risque de l’usage de drogues
45
. Influence des pairs
Initiation à la drogue
Consommation des amis
. Consommation chez les membres de la famille
- Motifs de consommation 47
. Hédonisme
. Régulation émotionnelle
. Performance
- Comportements à risque
52
. Polyconsommation de substances psychoactives
. Mélanges
. Drogues et sexualité
Relations sexuelles non protégées
Agressions sexuelles : GHB, la drogue du viol ?
. Consommation de psychotropes à l’école
. Achat de drogues illicites et marché noir
. Surconsommation et consommation abusive
. Effets sur le cerveau et risques comportementaux
- Prévention : Ce que les jeunes veulent ? 59
. Souhaits des jeunes à propos des moyens de prévention
Pistes d’intervention
60
Conclusion63
Remerciements64
Références65
Outils68
Ressources 71
Rédaction
Jessica Turmel, intervenante du GRIP Montréal
Julie-Soleil Meeson, coordonnatrice du GRIP Montréal
Dominic Beaulieu-Prévost, président du GRIP Montréal et professeur au département de sexologie, UQAM
Pascale Gingras, agente de recherche GRIP Montréal
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Les principales substances psychoactives, leurs effets généraux et les risques liés à leur usage par
catégorie de substance
Tableau 2 : Les facteurs qui influencent les effets et les risques associés aux substances psychoactives.
Tableau 3 : Postulats de base - Réduction de la demande vs réduction des méfaits (Rosenbaum, 1996)
Tableau 4: Objets de l’intervention primaire, secondaire et tertiaire, selon les deux approches (Brisson, 1997)
Tableau 5 : Éléments pragmatiques et humanistes en réduction des méfaits (Brisson, 1997)
Tableau 6 : Portrait de la situation familiale de l’ensemble des élèves, puis des filles et des garçons séparément
Tableau 7 : Portrait de la satisfaction scolaire de l’ensemble des élèves, puis des filles et des garçons
séparément
Tableau 8 : Portrait des habitudes de vie et de l’état de santé de l’ensemble des élèves, puis des filles et des
garçons séparément
Tableau 9 : Portrait des occupations à l’extérieur de l’école des élèves de l’ensemble des élèves, puis des filles
et des garçons séparément
Tableau 10 : Portrait de la situation familiale des consommateurs et non consommateurs (à vie) de boissons
énergisantes, d’alcool, de tabac et de drogues illicites
Tableau 11 : Portrait de la satisfaction scolaire des consommateurs et non consommateurs (à vie) de boissons
énergisantes, d’alcool, de tabac et de drogues illicites
Tableau 12 : Portrait des habitudes de vie et de l’état de santé des consommateurs et non consommateurs (à
vie) de boissons énergisantes, d’alcool, de tabac et de drogues illicites
Tableau 13 : Portrait des occupations à l’extérieur de l’école des consommateurs et non consommateurs (à
vie) de boissons énergisantes, d’alcool, de tabac et de drogues
Tableau 14 : Fréquence de consommation de boissons énergisantes au cours des 12 derniers mois
Tableau 15 : Recommandations de Santé Canada en apport maximal de caféine par jour
Tableau 16 : Fréquence de consommation de café chez les jeunes de notre échantillon au cours des 12
derniers mois
Tableau 17: Fréquence de consommation de cigarettes au cours des 12 derniers mois
Tableau 18 : Quantité d’alcool consommée par les buveurs au cours des 12 derniers mois lorsqu’ils ont
l’occasion de boire (et comparaison chez ces buveurs entre consommateurs et non consommateurs à vie de
drogues illicites)
Tableau 19: Quantité d’alcool consommée au cours du dernier mois par les buveurs au cours des 12 derniers
mois (et comparaison chez ces buveurs entre consommateurs et non consommateurs à vie de drogues illicites)
Tableau 20 : Quantité d’alcool consommée au cours de la dernière semaine par les buveurs au cours des
12 derniers mois (et comparaison chez ces buveurs entre consommateurs et non consommateurs à vie de
drogues illicites)
Tableau 21 : Consommation d’alcool dans le but de se soûler chez les buveurs de notre échantillon (et
comparaison entre consommateurs et non consommateurs à vie de drogues illicites)
Tableau 22: Drogues illicites consommées par les élèves (n=528)
Tableau 23: Consommation de tabac selon le sexe
Tableau 24: Consommation de drogues illicites selon le sexe
Tableau 25: Consommation d’ecstasy à vie selon le sexe
Tableau 26: Niveau de stress, de dépression, d’idéations suicidaires et de tentatives de suicide selon le sexe et
le type de substance psychoactive consommée.
Tableau 27 : Principales circonstances évoquées par les jeunes consommateurs (dans les 12 derniers mois)
pour consommer une drogue illicite la première fois
Tableau 28: Personnes avec lesquelles les jeunes consomment de l’alcool
Tableau 29: Personnes avec lesquelles les jeunes consomment de la drogue
Tableau 30 : Raisons évoquées par les consommateurs de drogues illicites (dans les 12 derniers mois) pour
consommer
Tableau 31 : Raisons évoquées par les consommateurs d’alcool (dans les 12 derniers mois) pour consommer
Tableau 32 : les différents types de performance
Tableau 33: Proportion de polyconsommation au cours des 12 derniers mois chez les consommateurs d’alcool,
de drogues illicites, de boissons énergisantes, de tabac et de café.
Tableau 34 : Fréquence de consommation de drogues illicites à l’école chez les consommateurs (au cours des
12 derniers mois)
Tableau 35 : Périodes de consommation de drogues illicites dans l’année
Tableau 36 : Fréquence de consommation d’alcool à l’école chez les consommateurs (au cours des 12 derniers
mois)
Tableau 37 : Périodes de consommation d’alcool dans l’année
Tableau 38 : Préférences des élèves pour des outils de prévention
À PROPOS
De nombreux intervenants sont préoccupés par l’usage que font les adolescents
des substances psychoactives. Ces intervenants proviennent d’horizons variés
tels que le milieu communautaire, le réseau de la santé, le réseau de la sécurité
publique ou le réseau scolaire. Ces personnes œuvrent tant au niveau de la
recherche que de la réadaptation ou de la prévention et ils ont tous en commun
la volonté de mieux comprendre cette réalité afin de cibler adéquatement leurs
interventions (Gagnon, 2009).
C’est dans ce contexte que le Groupe de recherche et d’intervention psychosociale (GRIP Montréal) a reçu en
2010 une subvention de la Table de concertation jeunesse du Grand Plateau1. Provenant de l’enveloppe du
Programme régional de la prévention des toxicomanies du département de la Santé Publique, ce montant
lui a été attribué pour la réalisation d’un portrait de consommation de substances psychoactives des élèves
de 14 ans et plus du Grand Plateau visant à cibler les réels besoins des jeunes et à orienter les interventions
préventives qui sont menées sur le territoire.
Groupe de recherche et
d’intervention psychosociale
www.gripmontreal.org
Sa mission est de réduire les méfaits associés à
la consommation de substances psychoactives
et de prévenir la toxicomanie. Notre approche
de réduction des méfaits consiste notamment
à éduquer et rendre disponible de l’information
objective sur les substances psychoactives, sur
les façons de limiter les conséquences négatives
de leur usage et sur les nouvelles tendances de
consommation. Le GRIP Montréal vise ainsi à
rendre les individus, en particulier les jeunes,
plus aptes à prendre des décisions éclairées,
moins risquées et plus responsables en matière
de consommation.
Julie-Soleil Meeson
[email protected]
www.gripmontreal.org
Plein Milieu est un organisme communautaire
implanté dans l’arrondissement du PlateauMont-Royal depuis 1993. Il poursuit une mission
d’amélioration des conditions et de la qualité de
vie des jeunes et des personnes qui utilisent des
drogues par injection ou par inhalation (UDII). Plein
Milieu favorise une approche de réduction des
méfaits centrée sur l’individu et son autonomisation.
Les intervenants ont pour mandat de créer des
liens de confiance avec les personnes rencontrées,
de les accompagner et de les soutenir dans leurs
démarches.
Téléphone : 514 524-3661
4677, rue Saint-Denis
Montréal (Québec) H2J 2L5
www.pleinmilieu.qc.ca
Le GRIP Montréal ne fait pas de jugement moral à propos des choix individuels concernant
l’utilisation de substances psychotropes et préconise la prise d’informations et de moyens
pour minimiser les risques encourus chez ceux qui décident de consommer.
1
L’arrondissement du Grand Plateau englobe les quartiers du Plateau Mont-Royal, Saint-Louis et du Mile-End.
8
Introduction
Pour qui ce portrait a-t-il été conçu ?
Ce portrait présentera des résultats propres aux adolescents de l’arrondissement du Grand Plateau.
En ciblant de façon personnalisée leur réalité, il permettra l’avancement des connaissances en lien avec
la consommation de drogue chez les jeunes. En effet, très peu d’initiatives scientifiques en lien avec les
drogues ont été prises jusqu’à maintenant pour connaître les besoins des jeunes, leurs connaissances et les
meilleures méthodes pour entrer en relation avec eux.
Ce guide permettra aux intervenants qui désirent se mobiliser face à la réalité de l’usage des drogues de
faire le point sur les éléments essentiels pour intervenir adéquatement avec les jeunes à risque ou ceux
qui consomment déjà des drogues. De plus, ils auront accès à une liste de pistes d’intervention, en lien
avec la prévention des toxicomanies et la réduction des méfaits. Il sera également possible d’orienter les
intervenants vers des solutions pragmatiques, afin de contrer les multiples défis liés aux projets de prévention.
Indirectement, les résultats issus des travaux pourront être bénéfiques à des organismes jeunesse autres
que ceux visés par le projet.
Pour quelles raisons ce portrait a-t-il été conçu ?
À partir de l’ensemble des résultats obtenus dans le grand portrait de consommation des jeunes que nous
avons préalablement rédigé, une analyse approfondie nous a permis de faire ressortir certaines réalités qui
se démarquent particulièrement ainsi que d’établir certains liens révélateurs entre différents résultats. Ce
guide vise donc à mettre en lumière les pistes qui apparaissent pertinentes pour l’intervention sur le terrain.
Objectif général
L’objectif général était d’obtenir des informations objectives pour orienter les interventions et le
développement d’outils ciblés en matière de prévention et de réduction des méfaits par une meilleure
compréhension de la réalité de l’usage des substances psychoactives des élèves du secondaire âgés de 14
ans et plus.
Objectifs spécifiques
}} Établir une liste de faits saillants qui semblent les plus significatifs en lien avec
l’usage des drogues chez les élèves du Grand-Plateau.
}} Décrire et replacer ces résultats dans leur contexte actuel; Comparaison entre les
données de notre échantillon et celles d’autres enquêtes québécoises.
}} Proposer une série de recommandations afin d’outiller les intervenants dans leurs
démarches pour répondre à ces résultats.
9
Situer la problématique
Définition d’un terme clé : Substance psychoactive 2
Une substance psychoactive est une substance naturelle ou synthétique qui agit sur le système nerveux
central en modifiant son fonctionnement psychique, soit comme dépresseur, stimulant ou perturbateur
(Gagnon, 2009 : 1).
Dans ce portrait, nous incluons tant les produits légaux qu’illégaux à ce terme. Les boissons énergisantes, la
nicotine, l’alcool, les amphétamines, le cannabis, la salvia, etc. sont toutes des substances psychoactives. Le
tableau 1 présente en détail les différentes catégories de substances psychoactives ainsi que les principaux
effets et risques liés à leur usage. Pour les fins de notre analyse, les données correspondant aux différentes
substances consommées seront présentées en cinq grandes catégories: Boissons énergisantes, café,
cigarette, alcool et drogues illicites3.
Le sujet de la drogue est large et complexe. Il réfère à une multitude de substances et de motifs d’usage,
et notre perception de ce phénomène se modifie à travers les époques et les cultures. Du point de vue des
intervenants œuvrant auprès des adolescents, des préoccupations particulières émanent quant à la santé
physique, psychologique et sociale, à court et à long terme, que sont susceptibles d’affecter ces substances.
Afin de mieux éclaircir les risques réels qui nous concernent en regard de notre population, il importe en
premier lieu de définir la problématique que nous désirons aborder. Mais quelles sont donc les risques liés
à la consommation chez les jeunes ?
}} 31% des jeunes ne connaissent pas les principales catégories auxquelles appartiennent
les drogues.
}} De plus, 58% aimeraient recevoir davantage d’information sur le sujet.
2
3
Dans le présent document, les termes drogue, psychotrope et produit seront aussi utilisés comme synonymes de substance psychoactive.
Ici, le terme drogue illicite fait référence à toute substance interdite selon la loi réglementant certaines drogues et autres substances, ainsi que tout produit en vente libre mais non conçu à des fins de consommation (solvants volatiles, salvia).
10
Tableau 1 : Les principales substances psychoactives, leurs effets généraux et les risques liés à leur usage
par catégorie de substance.
DÉPRESSEURS
PERTURBATEURS
STIMULANTS
EXEMPLES DE SUBSTANCES PSYCHOACTIVES
Alcool
Cannabis (marijuana, haschisch, huile)
Amphétamine et méthamphétamine
(speed)
BZP, TFMPP et autres dérivés
Barbituriques Benzodiazépines (ex.
Valium®, Ativan®, Rivotril®)
Cannabinoïdes synthétiques (Spice)
Caféine (ex. boissons énergisantes, café,
thé, guarana)
Cocaïne, crack/Freebase
Drank
Champignons magiques
Cristal de méthamphétamine (Cristal
meth)
Éphédrine, pseudoéphédrine
GHB
Dextrométhorphane
Khat
MDMA et dérivés
Opiacés (ex. héroïne, morphine,
codéine, doda, oxycodone,
hydromorphone)
Kétamine
Substances volatiles (ex. essence,
vernis à ongles, colles à séchage rapide,
dusting)
Salvia
MDPV
Méphédrone
Méthylphénidate (Ritalin®)
Nicotine/tabac
Effets généraux des substances psychoactives
Effets sur le plan physique
Ralentissent le rythme du cœur et la
respiration.
Modifient légèrement le rythme du
cœur et la respiration.
Accélèrent le rythme du cœur et la
respiration.
Suppression de la sensation de faim et
de fatigue.
Engendrent parfois de la somnolence.
Peuvent diminuer les réflexes, la
coordination et l’élocution (parler moins
vite et moins clairement).
Comportements répétitifs (tics).
Crispation des mâchoires.
11
DÉPRESSEURS
PERTURBATEURS
STIMULANTS
Effets sur le plan psychologique
Provoquent un état d’euphorie (se sentir
très bien) et une perte d’inhibitions.
Impression de relaxation et diminution
de l’anxiété
Entraînent une modification des
perceptions de l’environnement
(visuelles, auditives, tactiles, notion du
temps).
Impression de flottement, de rêverie,
d’irréalité.
Altération du jugement.
Impression d’avoir une énergie accrue.
Parler sans arrêt (labilité).
Augmentation du niveau de vigilance et
de concentration.
Sentiment d’euphorie (se sentir très
bien).
Provoquent parfois des hallucinations
RISQUES LIÉS À L'USAGE DES SUBSTANCES PSYCHOACTIVES
Risques sur le plan physique
Dépendance : Risque de dépendance
physique.
Dépendance : Risque plus faible de
dépendance physique.
Surdose : Risque de surdose.
Étourdissements, nausées, maux de
tête, difficulté à bouger et à parler,
perte de mémoire, somnolence,
ralentissement du cœur, coma, mort.
Surdose : Risque plus faible mais présent
avec certaines de ces drogues.
Santé physique : Risque de
déshydratation.
Santé physique : Risque plus élevé
de blessures. Ces drogues peuvent
entraîner des comportements bizarres,
violents et dangereux pour soi ou pour
les autres.
Dépendance : Faible risque de
dépendance physique (présent pour
certaines drogues).
Surdose : Risque de surdose. Maux
de tête, nausées, étourdissements,
vomissements, convulsions, palpitations
cardiaques, coma, mort.
Santé physique : Risque d’insomnie, de
déshydratation, de carence nutritive,
d’abîmer les dents, hausse de la chaleur
du corps.
Risques sur le plan psychologique
Dépendance : Risque de dépendance
psychologique.
Dépendance : Risque plus faible de
dépendance psychologique.
Dépendance : Risque de dépendance
psychologique.
Surdose : Risque d’amnésie (ne plus
se rappeler de rien). Peut également
mener à prendre des risques imprévus.
Surdose : Il est possible de se sentir
confus, de paniquer, de se sentir
angoissé ou en perte de contrôle de soi.
Santé physique : Risque de précipiter le
déclenchement d’un problème de santé
mentale chez une personne vulnérable.
Santé physique : Certaines personnes
plus fragiles sont à risque de vivre
des épisodes de psychose toxique
(perte de contact avec la réalité). Ces
drogues peuvent également précipiter
le déclenchement de la schizophrénie
chez les personnes prédisposées.
Surdose : Risque de ressentir de
la panique, de la confusion, de la
paranoïa. Dans les jours suivant la
consommation, risque de vivre de la
tristesse, de l’anxiété, une perte de
motivation.
Santé physique : Risque de déclencher ou
d’amplifier un état dépressif ou anxieux.
Peut précipiter le déclenchement d’un
problème de santé mentale chez une
personne vulnérable.
Tableau créé dans le cadre du projet Drogues de synthèse financé par le Fonds régional intersectoriel jeunesse (FRIJ) par Jessica Turmel (2008)
12
Dépendance, un risque parmi d’autres
}} 60% des jeunes apprécieraient être renseignés davantage sur le phénomène de la dépendance.
Au sein du grand réseau de la santé, le risque est souvent considéré sous l’angle de la dépendance, un mode
d’utilisation pouvant entraîner de lourdes répercussions sur le bien-être et le fonctionnement quotidien de la
personne vivant cette pathologie. Cet état requiert souvent la disponibilité d’une aide extérieure à l’individu
et de nombreux intervenants se mobilisent à cet égard. La dépendance est un phénomène complexe qui va
au-delà de la simple fréquence élevée de consommation. Elle constitue un ensemble de conditions, définies
dans le DSM-IV (le manuel diagnostique des troubles psychiatriques) selon les critères suivants :
CRITÈRES DE LA DÉPENDANCE SELON LE DSM-IV
La dépendance est un mode d’utilisation inapproprié d’une substance, entraînant une détresse
ou un dysfonctionnement cliniquement significatif, comme en témoignent trois (ou plus) des
manifestations suivantes, survenant à n’importe quel moment sur la même période de douze
mois :
1.Une tolérance qui se traduit soit par une augmentation des doses pour un effet similaire,
soit par un effet nettement diminué si les doses sont maintenues à leur état initial.
2.Un syndrome de sevrage en cas d’arrêt ou une prise du produit pour éviter un syndrome
de sevrage.
3.Une incapacité à gérer sa consommation; L’usager consomme plus longtemps ou plus
qu’il ne le voulait.
4.Un désir persistant ou des efforts infructueux pour réduire ou contrôler l’utilisation de
la substance.
5.Un temps considérable consacré à rechercher la substance, la consommer ou récupérer
de ses effets.
6.D’importantes activités sociales, occupationnelles ou de loisir sont abandonnées ou
réduites en raison de l’importance de la substance dans la vie quotidienne.
7.Une poursuite de la consommation malgré la conscience d’un problème physique ou
psychologique persistant ou récurrent qu’elle engendre ou exacerbe.
Précision
Les notions de tolérance (critère 1) et de sevrage (critère 2) réfèrent à la dépendance physique.
Puisqu’ils constituent seulement deux des sept critères énumérés, il est donc possible de
développer une dépendance à un produit sans être physiquement dépendant.
13
Cette problématique est sérieuse et témoigne d’une détresse notable. Toutefois, il s’avère que peu de
consommateurs répondent à ces critères. Comme pour l’alcool au sein de la population, ces critères bien
définis affectent en réalité un nombre restreint d’usagers. Selon des données canadiennes d’enquête
populationnelle datant de 2002, environ 6% des jeunes entre 15 et 19 ans étaient à ce moment dépendants
à l’alcool et 3% étaient dépendants de drogues illicites (Tjepkema, 2004).
Bien que notre questionnaire permette de soulever certains comportements pouvant être reliés à la
dépendance, il n’a toutefois pas été conçu de façon à identifier les jeunes aux prises avec ce trouble. Nous
ne pourrons donc pas fournir de renseignements exacts sur ce phénomène. Notre questionnaire relève
d’une démarche visant à offrir un service adapté à l’ensemble des jeunes de l’arrondissement en regard de la
consommation. Puisque la majorité des jeunes ne présente pas de dépendance mais s’expose tout de même
à certains risques, il nous importait donc de couvrir l’ensemble des types d’expérience de consommation et de
tenir compte de la diversité des risques qui en découlent plutôt que de mettre l’emphase sur la dépendance.
Loi de l’effet : E FFET = P RODUIT + I NDIVIDU + C ONTEXTE (E=PIC)
}} 62% des jeunes aimeraient recevoir davantage d’informations sur la loi de l’effet.
Les jeunes de l’arrondissement présentent ainsi un mélange hétérogène d’expériences distinctes par
rapport aux substances psychotropes. Une multitude d’aspects reliés au produit consommé, à l’individu qui
le consomme ainsi qu’au contexte entourant la consommation sont susceptibles d’entraîner des risques
spécifiques dépassant la seule question du trouble de la dépendance : c’est ce qu’on appelle la Loi de l’effet
(voir tableau 2).
Tableau 2 : Les facteurs qui influencent les effets et les risques associés aux substances psychoactives.
Produit
la quantité
Individu
la taille
Contexte
le lieu
la pureté
le sexe
l’ambiance
la fréquence de consommation
le poids
l’entourage
la tolérance au produit
l’état de santé physique ou
psychologique
le moment de la journée
le mode d’administration (ingéré, sniffé,
fumé, injecté, etc.)
l’état d’esprit (déprimé, joyeux, stressé,
fatigué, en colère, etc.)
les relations et le réseau social
la combinaison avec d’autres produits
l’état nutritionnel et de sommeil
les conflits
les expériences passées
les lois
les prédispositions
Tiré de la brochure : Les jeunes et les drogues de synthèse du Ministère de la santé et des services sociaux en collaboration avec le GRIP Montréal, 2007.
14
Types de consommateurs de substances psychoactives
Afin de mieux saisir les réalités entourant la consommation, différents termes, empruntés à la typologie de
Paquin (1988), seront utilisés au cours de ce rapport pour présenter une répartition plus juste des types de
consommateurs :
}} Les abstinents : Ils n’ont pas consommé ou ne consomment plus la substance visée.
Ces jeunes représentent une large part des adolescents. Le seul risque auquel ils s’exposent par rapport à la
substance visée est celui de l’expérimenter ultérieurement.
L’adolescence, qui correspond à la tranche d’âge des 12 à 18 ans que dessert la table de concertation jeunesse
du Grand Plateau, consiste en un processus de changement et de maturation très important dans la vie
d’une personne. Cette étape est marquée, entre autres, par une période d’exploration ou d’expérimentation
à travers laquelle les jeunes sont amenés à tenter de nouvelles expériences, notamment celle de la
consommation de substances psychoactives (p.ex. tabac, alcool, autres drogues) (Bertrand, 2006). Comme
c’est le cas pour l’alcool, certaines drogues, lorsque consommées, le seront souvent de façon responsable et
occasionnelle. Plus précisément, on retrouve majoritairement, au sein de la population des consommateurs,
ces deux types dont la fréquence d’usage est modérée :
}} Les explorateurs : Ils consomment la substance visée de façon expérimentale, par curiosité ou pour
vivre de nouvelles sensations.
}} Les consommateurs occasionnels : Ils consomment la substance visée pour le plaisir, à des moments
précis : Fêtes, spectacles, etc.
Les principaux risques auxquels s’exposent ces jeunes sont ponctuels (mauvaise qualité du produit
consommé, interaction avec un autre produit, surdose, blessures, etc.). Dans l’ensemble, l’expérimentation
de ces substances de la part des jeunes n’aura néanmoins que peu ou pas de conséquence néfaste notable
pour leur santé et leur bien être.
Certains jeunes seront toutefois tentés, pour différentes raisons, de renouveler à répétition cette expérience
et se mettront ainsi à risque de subir des répercussions plus graves sur leur santé physique et psychologique,
leurs résultats académiques ainsi que leurs relations amicales et familiales (Loiselle, 2002). Leur conduite
peut référer à l’un ou l’autre des deux types de consommation suivants :
}} Les consommateurs réguliers : Ils consomment la substance visée une à quelques fois par semaine
pour diverses raisons : Plaisir, habitude, dépendance psychologique (mais pas nécessairement),
importance du rituel, etc.
}} Les surconsommateurs : Ils consacrent presque tout leur temps, leur argent et leur énergie à se
procurer et à consommer la substance visée.
Finalement, une personne dont le profil correspond à l’une ou l’autre des catégories ci-haut peut également
s’exposer au risque de la consommation abusive au cours d’un même épisode de consommation.
}} Les consommateurs abusifs : Ils consomment de manière incontrôlée, absorbent de grandes quantités
ou mélangent des substances (par exemple, un buveur occasionnel qui s’adonnerait au calage d’alcool
à chaque soirée arrosée).
15
Il importe de mentionner qu’un même individu peut correspondre à différentes catégories selon le produit
dont il est question. Nous utiliserons ainsi ces différentes façons de consommer pour référence seulement,
lorsque nous aborderons les risques associés à la fréquence de consommation de certains produits.
Méfaits et réduction des méfaits
Cette compréhension des différentes relations possibles aux substances psychotropes est tributaire d’une
vision plus large des risques et réalités qu’elles entraînent. Le portrait de consommation ayant été élaboré
dans le but d’outiller les professionnels à intervenir efficacement auprès des jeunes, ce portrait est présenté
de façon à porter l’attention des intervenants vers l’ensemble des risques reliés à la consommation et ce,
auprès de tous les types de consommateurs. Pour l’atteinte de ces objectifs, ce portrait suit les principes et
valeurs de l’approche de réduction des méfaits (par opposition à une approche de réduction de la demande).
Ainsi, les informations mises en lumière et les pistes d’intervention et de prévention proposées
sont orientées d’abord et avant tout vers la diminution des conséquences néfastes de l’usage des
drogues plutôt que l’élimination de leur usage (Brisson, 1997 :13).
Pour illustrer ces deux approches, les campagnes d’Éduc’alcool prônant que La modération a bien meilleur
goût, la prescription de timbres de nicotine et les programmes d’échange de seringues sont des exemples
d’approches visant la réduction des méfaits, tandis que les campagnes incitant à l’abstinence (ex.
0droguepourmoi.ca), les politiques prohibitionnistes des années 1920 et la judiciarisation de la possession
de certaines drogues sont des exemples d’approches visant la réduction de l’offre et de la demande. Pour
terminer cette comparaison, le tableau 4 résume et contraste les postulats de base de deux approches
tandis que le tableau 3 précise leurs objets d’intervention.
Tableau 3 : Postulats de base - Réduction de la demande vs réduction des méfaits (Rosenbaum, 1996)
Réduction de la demande
Réduction des méfaits
L’abstinence est un but réaliste.
L’abstinence totale n’est pas un but réaliste.
La consommation de drogues illicites constitue nécessairement un abus.
Les drogues comprennent tous les produits psychotropes,
légaux ou pas.
L’utilisation d’une drogue mène inévitablement à la consommation d’autres plus nocives.
Il est possible de contrôler sa consommation et d’en être
responsable et l’usage de n’importe quel psychotrope ne
constitue pas en soi un abus.
La compréhension des dangers décourage l’utilisation.
Les jeunes sont incapables de décisions responsables sur une
question aussi grave.
Rien n’est plus important en termes d’usage sécuritaire que
la prise en compte du cadre général: substance, individu,
contexte.
Tableau 4: Objets de l’intervention primaire, secondaire et tertiaire, selon les deux approches
(Brisson, 1997)
Approche traditionnelle
(Réduction de l’offre
et de la demande)
Approche de réduction des méfaits
(Réduction des risques
et des conséquences)
Diminuer l’incidence et la prévalence de l’usage
Diminuer les effets négatifs de l’usage
Réduire/éliminer
les risques d’usage
Réduire/éliminer
l’usage existant
primaire
secondaire/tertiaire
16
Réduire les risques de
conséquences négatives
liées à l’usage
Réduire les
conséquences négatives
de l’usage
primaire
secondaire/tertiaire
Notre centration sur les méfaits nous amène à traiter également l’ensemble des substances psychotropes,
indépendamment de leur statut légal, en tenant compte non seulement de l’usage des drogues illicites, mais
aussi de celui des drogues licites et d’autres comportements à risque.
Selon Rosenbaum (1996 : traduction libre), rien n’est plus important en termes d’usage sécuritaire que la
prise en compte du cadre général: substance, individu, contexte.
L’angle de la réduction des méfaits nous permettra d’évaluer les divers aspects biopsychosociaux
de la consommation et d’offrir des moyens d’agir sur les risques à court et à long terme sur les
plans de :
}} La santé physique (amaigrissement, surdoses, accidents, relations sexuelles non protégées,
etc.)
}} La santé psychologique (dépendance, développement de problèmes de santé mentale
épisodiques ou permanents, bad trips, etc.).
}} La santé sociale (comportements sociaux, amis, école, etc.)
Finalement, en accord avec les valeurs de pragmatisme et d’humanisme (voir tableau 5) que soulève
l’approche de la réduction des méfaits, nos pistes de solution seront orientées selon des objectifs réalistes
plutôt qu’idéalistes, de sorte à favoriser des interventions adaptées aux différents jeunes de l’arrondissement.
Tableau 5 : Éléments pragmatiques et humanistes en réduction des méfaits (Brisson, 1997)
PRAGMATISME
HUMANISME
L’usage des drogues est une réalité avec laquelle il faut composer.
Aller à la rencontre des usagers, là où ils se trouvent.
L’intervention doit tenir compte des coûts et bénéfices et
porter sur les conséquences négatives.
Offrir aux usagers une variété de moyens, en fonction de
leurs besoins.
L’intervention doit impliquer une hiérarchie d’objectifs. Priorité aux objectifs proximaux (viser l’abstinence est souvent
se mettre en situation d’échec).
Impliquer les usagers en respectant leurs droits et favoriser
qu’ils se prennent collectivement en charge.
Centration sur les méfaits.
La personne qui consomme doit être considérée comme un
citoyen à part entière.
Il est plus efficace de s’attaquer directement aux conséquences négatives de la consommation plutôt que de poursuivre
l’objectif utopique d’une société sans drogue.
La présence d’un comportement de consommation de drogue
ne doit pas faire ombrage sur les autres problèmes vécus et
ne doit pas non plus limiter leurs droits et accès aux services
adaptés à leur réalité.
17
Méthodologie
Le GRIP Montréal, en collaboration avec Plein Milieu, a réalisé une enquête par questionnaire auprès des
élèves du deuxième cycle du secondaire situés sur le Grand Plateau (n=528). Les jeunes devaient signer un
formulaire de consentement expliquant les objectifs de l’enquête et assurant la confidentialité des données.
Les instructions et les réponses aux questions des élèves étaient données par une intervenante du GRIP
Montréal ou de Plein Milieu et les questionnaires étaient remplis sur place par les élèves. Les questionnaires
étaient ensuite transportés dans les locaux du GRIP Montréal pour y effectuer la saisie des données et en
assurer la confidentialité.
Description du questionnaire
Le questionnaire a été développé par l’équipe du GRIP Montréal, qui s’est d’abord basé sur une étude réalisée
par Côté (2002) Dis-moi quel usage fais-tu de l’alcool et des drogues ? Étude sur les usages des psychotropes par les
élèves du secondaire en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine. Les questions abordaient les éléments suivants :
}} Des données sociodémographiques: le sexe, l’âge et scolarité;
}} Des données portant sur le profil de consommation: Usage de la cigarette, usage des drogues et usage
d’alcool;
}} Des données portant sur les motifs de consommation;
}} Des données portant sur la situation familiale;
}} Des données portant sur les performances scolaires et l’engagement envers l’école;
}} Des données portant sur les habitudes de vie (sommeil, alimentation, forme physique, relation avec les
parents);
}} Des données portant sur les occupations à l’extérieur de l’école.
Une nouvelle section portant sur la consommation de boissons énergisantes et de café a été rédigée par
le GRIP Montréal. De plus, certaines questions du questionnaire de Côté (2002) ont été reformulées et
modifiées pour rejoindre spécifiquement les élèves montréalais (par exemple, les motifs de consommation
liés à la performance) et nous avons substitué les tableaux des drogues de Côté par celui du GRIP Montréal :
}} Données portant sur le profil de consommation: L’usage de drogues illicites et la fréquence de
consommation (cannabis, ecstasy /MDMA, champignons magiques, amphétamines, salvia, cocaïne,
autres médicaments non-prescrits, PCP, LSD, Ritalin®, kétamine, GHB, solvants volatils, crack/freebase,
héroïne, cristal de méthamphétamine, Dust-off).
Finalement, d’autres nouvelles sections portant sur les connaissances des jeunes en lien avec les drogues ont
été élaborées et ajoutées au questionnaire retenu. Des questions portant sur les préférences des jeunes par
rapport à la création d’un outil préventif ont également été formulées et ajoutées.
18
Méthode d’analyse et de présentation des résultats
L’objectif de l’étude étant principalement de dresser un portrait descriptif de la réalité de consommation des
jeunes de l’arrondissement du Grand-Plateau, la grande majorité des résultats est présentée sous forme
de tableaux croisés. En plus des résultats globaux aux différentes questions, certains groupes ont aussi été
comparés pour tenter de différencier leurs profils. De ce fait, les filles et les garçons ont été comparés sur la
plupart des variables. De plus, les consommateurs de différents types de substances (boissons énergisantes,
cigarette, alcool et drogues illicites) ont souvent été comparés aux non-consommateurs de ces mêmes types
de substances. Le critère utilisé pour classifier un répondant comme consommateur pour ces analyses était
le fait d’avoir consommé la substance au moins une fois à vie. Les groupes ont été comparés par l’entremise
de tests du chi-carré et le seuil de signification statistique pour chacun de ces tests a été établi à un α=0,05.
Dans les quelques situation où le nombre de cas dans une cellule de tableau était insuffisant pour assurer la
confidentialité des résultats, la proportion a été présentée sous la forme d’un intervalle (ex. 1-2%, < 3%) au
lieu d’une valeur unitaire.
En terminant, l’analyse des données nous a permis de diviser nos faits saillants
selon les sections suivantes:
1.
L’usage des substances psychoactives
2.
Les particularités entre les sexes, ce qu’il faut retenir
3.
Les facteurs de risque de l’usage de drogues
4.
Les motifs de consommation
5.
Les comportements à risque
6.
La prévention : ce que les jeunes veulent ?
19
Résultats
Description de l’échantillon
Les élèves interrogés proviennent de trois écoles secondaires, soit une école publique régulière (n=279), une
école à cheminement particulier (n=35) et une école à vocation particulière (n=214). Les filles représentent
49,5% de l’échantillon. L’âge moyen des répondants est de 15,5 ans. 38% des répondants sont en secondaire
3, 24% en secondaire 4, 23% en secondaire 5 et 15% dans une autre situation scolaire comme un programme
de formation de préparation au travail (FPT) ou un programme d’adaptation scolaire.
Portrait sociodémographique et général des répondants
Le portrait sociodémographique et général des répondants est présenté dans les prochains tableaux.
Dans un objectif de parcimonie et de pertinence, les proportions pour les comparaisons entre
groupes (ex. filles vs garçons) ne sont présentées que si la différence entre les groupes est
statistiquement significative. Ce choix a pour triple avantage :
}} d’alléger énormément la lecture,
}} de diriger rapidement le regard vers les différences statistiquement significatives et
}} de réduire drastiquement les risques de surinterprétation qui seraient possibles si le lecteur
pouvait voir des différences statistiquement non-significatives qu’il jugerait néanmoins de
taille importante.
Les tableaux 6 à 9 présentent les résultats globaux et les différences entre gars et filles. Ces tableaux présentent
successivement les résultats concernant la situation familiale (tableau 6), la satisfaction scolaire (tableau 7),
les habitudes de vie et l’état de santé (tableau 8), puis les occupations à l’extérieur de l’école (tableau 9). Ces
tableaux sont présentés l’un à la suite de l’autre et le lecteur est invité à les regarder attentivement.
20
Tableau 6 : Portrait de la situation familiale de l’ensemble des élèves, puis des filles et des garçons
séparément
Total (%)
Filles (%)
Garçons (%)
(n=498)
_
_
75
_
_
(n=497)
_
_
Meilleure, en comparaison à celle des élèves de la
classe
26
_
_
Identique, en comparaison à celle des élèves de la
classe
65
_
_
Pire, en comparaison à celle des élèves de la classe
9
_
_
Satisfaction face à la communication avec leurs
parents
(n=501)
_
_
Très satisfaits
42
_
_
Plutôt satisfaits
42
_
_
Plutôt insatisfaits
11
_
_
Très insatisfaits
5
_
_
Famille biparentale vs monoparentale
Biparentale (incluant famille recomposée et garde
partagée)
Condition économique perçue
Disponibilité perçue de leurs parents
(n=505)
_
_
Toujours
59
_
_
Souvent
30
_
_
Rarement
9
_
_
Jamais
2
_
_
(n=496)
_
_
21
_
_
(n=503)
(n=247)
(n=251)
Difficulté pour obtenir la permission des parents
pour les sorties
Oui
Fréquence à laquelle leurs parents tiennent
compte de leur point de vue
Toujours
35
42
31
Souvent
41
37
49
Rarement
16
19
14
Jamais
4
2
6
Faits saillants : Portrait de la situation familiale de l’ensemble des élèves, puis des filles et des garçons
séparément (voir tableau 6)
}} 25% des élèves vivent avec un seul parent.
}} En général, les élèves perçoivent leur relation avec leurs parents de façon positive
• 84% sont très ou plutôt satisfaits face à la communication avec leurs parents.
• 89% constatent que leurs parents sont toujours ou souvent disponibles.
• 76% croient que leurs parents tiennent compte toujours ou souvent de leurs points de vue.
• 61% croient que leurs parents sont très ou plutôt satisfaits par rapport à leurs résultats scolaires
(voir tableau 7).
• Seulement 6% des garçons et 2% des filles pensent que leurs parents ne tiennent jamais compte de
leurs points de vue.
21
Tableau 7: Portrait de la satisfaction scolaire de l’ensemble des élèves, puis des filles et des garçons
séparément
Total (%)
Filles (%)
Garçons (%)
(n=506)
_
_
Se sentent toujours à l’aise à l’école
25
_
_
Se sentent souvent à l’aise à l’école
50
_
_
Se sentent rarement à l'aise à l'école
19
_
_
Ne se sentent jamais à l'aise à l'école
6
_
_
Degré de bien-être à l’école
Satisfaction face à leurs résultats scolaires
(n=497)
_
_
Très satisfaits
12
_
_
Plutôt satisfaits
50
_
_
Plutôt insatisfaits
28
_
_
Très insatisfaits
10
_
_
(n=502)
_
_
Très satisfaits
19
_
_
Plutôt satisfaits
42
_
_
Plutôt insatisfaits
24
_
_
Satisfaction perçue des parents par rapport à
leurs résultats scolaires
Très insatisfaits
Objectif scolaire actuel
15
_
_
(n=490)
(n=237)
(n=248)
Faire des études universitaires
58
64
54
Faire des études collégiales
28
29
26
Terminer le secondaire
13
7
18
Abandonner le secondaire
1
42
31
Faits saillants : Portrait de la satisfaction scolaire de l’ensemble des élèves, puis des filles et des garçons
séparément (voir tableau 7)
En général, les élèves perçoivent leur cheminement scolaire de manière positive :
}} 75% se sentent toujours ou souvent à l’aise à l’école.
}} 62% sont plutôt ou très satisfaits face à leurs résultats scolaire.
}} Plus de la moitié (58%) ont pour objectif scolaire de faire des études universitaires.
}} Les filles sont plus enclines à se diriger vers des études universitaires (64% versus 54%).
22
Tableau 8: Portrait des habitudes de vie et de l’état de santé de l’ensemble des élèves, puis des filles et
des garçons séparément
Total (%)
Filles (%)
Garçons (%)
(n=506)
_
_
Très bonne santé
33
_
_
Bonne santé
60
_
_
Mauvaise santé
7
_
_
Très mauvaise santé
0
_
_
(n=502)
(n=249)
(n=248)
24
11
37
Perception de leur santé
Perception de leur forme physique
Très en forme
Plutôt en forme
54
58
50
Pas très en forme
20
28
11
Pas en forme du tout
2
3
2
(n=501)
(n=259)
(n=264)
69
57
80
(n=334)
_
_
Poids
52
_
_
Apparence globale
18
_
_
Grandeur
10
_
_
Acné
10
_
_
Vêtements
5
_
_
Taille de la poitrine
2
_
_
Dents
1
_
_
Pas assez musclé
1
_
_
Poils
1
_
_
(n=502)
(n=249)
(n=248)
Satisfaction face à leur apparence physique
Oui
Motifs d’insatisfaction face à leur apparence
physique
Fréquence à laquelle ils se sentent stressés
Souvent
24
32
16
Parfois
39
45
33
Rarement
30
20
39
Jamais
7
3
12
(n=502)
(n=247)
(n=250)
Souvent
8
12
5
Parfois
26
33
19
Rarement
45
43
47
Jamais
21
12
30
(n=502
(n=254)
(n=243)
Fréquence à laquelle ils se sentent déprimés
Présence d’idées suicidaires à vie
Oui
Ont déjà tenté de se suicider
Oui
)
38
47
24
(n=469)
(n=237)
(n=227)
12
17
7
23
Faits saillants : Portrait des habitudes de vie et de l’état de santé de l’ensemble des élèves, puis des filles et
des garçons séparément (voir tableau 8)
Les élèves se perçoivent positivement en lien avec leurs habitudes de vie :
}} 93% se croient en très bonne ou en bonne santé.
}} 78% se croient très ou plutôt en forme.
}} Les garçons se perçoivent plus en forme que les filles (37% versus 11%).
Les quatre principaux motifs d’insatisfaction face à leur apparence physique sont :
}} Le poids ;
}} L’apparence globale ;
}} La grandeur ;
}} L’acné.
De plus, les filles sont moins satisfaites face à leur apparence physique (43% versus 20%). Les signes d’une
moins bonne santé mentale:
}} Les filles sont plus souvent stressées (32% versus 16%) et déprimées (12% versus 5%).
}} Les filles ont plus tendance à avoir des idées suicidaires (47% versus 14%) et elles ont plus souvent tenté
de se suicider (17% versus 7%).
Tableau 9: Portrait des occupations à l’extérieur de l’école des élèves de l’ensemble des élèves,
puis des filles et des garçons séparément
Total (%)
Filles (%)
Garçons (%)
(n=484)
_
_
Aucun travail rémunéré
72
_
_
1 à 10 heures
13
_
_
11 à 20 heures
11
_
_
21 à 25 heures
2
_
_
30 heures et plus
2
_
_
(n=244)
Nombre d’heures par semaine de travail
rémunéré
(n=499)
(n=250)
Tout le temps
Fréquence de l’impression de manquer d'argent
12
14
10
Souvent
20
12
17
De temps en temps
30
33
28
Rarement
22
20
25
Jamais
16
11
21
Plutôt satisfaits
42
_
_
Faits saillants : Portrait des occupations à l’extérieur de l’école des élèves de l’ensemble des élèves, puis des
filles et des garçons séparément (voir tableau 9)
}} 72 % des élèves ne travaillent pas lorsqu’ils fréquentent l’école.
}} Seulement 4% travaillent plus de 21 heures par semaine.
}} 32% des élèves croient manquer tout le temps ou souvent d’argent.
}} Les garçons ont moins l’impression de manquer d’argent que les filles (47% versus 31%)
24
Les tableaux 10 à 13 présentent les différences entre consommateurs et non-consommateurs (à
vie) de boissons énergisantes, d’alcool, de tabac et de drogues illégales dans le même ordre que
les tableaux précédents.
Faits saillants : Les consommateurs de boissons énergisantes en lien avec les facteurs sociodémographiques
}} Les consommateurs de boissons énergisantes sont plus insatisfaits de la communication avec leurs
parents (19% versus 9%).
}} Ils croient plus souvent que leurs parents tiennent rarement ou jamais compte de leur point de vue (25%
versus 9%).
}} 28% se sentent rarement ou jamais à l’aise à l’école (versus 15-16%).
}} 43% sont insatisfaits face à leurs résultats scolaires (versus 21%).
}} 47% croient que leurs parents sont insatisfaits face à leurs résultats scolaires (versus 20%).
}} Ils sont moins enclins à avoir pour objectif des études universitaires (52% versus 74-75%).
}} Ils sont proportionnellement plus nombreux à avoir eu des idées suicidaires (40% versus 26%) et à avoir
tenté de se suicider (15% versus 6%).
}} Ils ont plus souvent un travail rémunéré (31% versus 20%).
}} Ils sont proportionnellement plus nombreux à avoir l’impression de manquer tout le temps ou souvent
d’argent (37% versus 17%).
Faits saillants : Les consommateurs d’alcool en lien avec les facteurs sociodémographiques
}} Les consommateurs d’alcool vivent plus souvent avec un seul parent (29% versus 14%)
}} Ils sont plus souvent insatisfaits de la communication avec leurs parents (18% versus 9-10%).
}} 28% se sentent rarement ou jamais à l’aise à l’école (versus 14%).
}} 43% sont insatisfaits face à leurs résultats scolaires (versus 20%).
}} 44% croient que leurs parents sont insatisfaits face à leurs résultats scolaires (versus 24%).
}} Ils sont plus souvent déprimés (37% versus 25%).
}} Ils sont proportionnellement plus nombreux à avoir eu des idées suicidaires (38% versus 26%) et à avoir
tenté de se suicider (14% versus 6%).
}} Ils ont plus souvent un travail rémunéré (30% versus 20%).
}} Ils sont proportionnellement plus nombreux à avoir l’impression de manquer tout le temps ou souvent
d’argent (35% versus 21%).
25
Tableau 10 : Portrait de la situation familiale des consommateurs et non consommateurs (à vie) de boissons énergisantes,
d’alcool, de tabac et de drogues illicites
Non
Consommaconsommateurs de boisteurs
sons énerde boissons
gisantes (%)
énergisantes
(%)
Consommateurs
d’alcool (%)
Non
consommateurs
d’alcool (%)
Consommateurs de
tabac (%)
Non
consommateurs de
tabac (%)
Consommateurs de
drogues
illicites (%)
Non
consommateurs de
drogues
illicites (%)
Famille biparentale
vs monoparentale
_
_
(n=390)
(n=101)
(n=275)
(n=222)
(n=310)
(n=188)
Biparentale (incluant famille
recomposée et garde partagée)
_
_
71
86
69
80
71
78
(n=361)
(n=129)
(n=390)
(n=104)
(n=277)
(n=233)
(n=311)
(n=190)
Très satisfaits
37
52-53
39
49-50
37
47
36
51
Plutôt satisfaits
44
39
43
40
43
41
44
38
Plutôt insatisfaits
13
7
12
9
13
9
14
7
Très insatisfaits
6
1-2
6
1-2
7
3
6
4
(n=365)
(n=127)
_
_
_
_
(n=310)
(n=192)
31
53-54
_
_
_
_
_
43
26
Satisfaction face à la communication avec leurs parents
Fréquence à laquelle leurs parents
tiennent compte de leur point de
vue
Toujours
Souvent
44
39
_
_
_
_
_
42
Rarement
20
7
_
_
_
_
_
12
Jamais
5
1-2
_
_
_
_
4
4
Tableau 11 : Portrait de la satisfaction scolaire des consommateurs et non consommateurs (à vie) de boissons énergisantes,
d’alcool, de tabac et de drogues illicites
Non consomConsommamateurs de
teurs de boisboissons
sons énerénergisantes
gisantes (%)
(%)
Degré de bien-être à l’école
(n=366)
Consommateurs
d’alcool (%)
Non
consommateurs
d’alcool (%)
Consommateurs de
tabac (%)
Non consommateurs de
tabac (%)
(n=128)
(n=390)
(n=101)
(n=275)
(n=222)
_
_
ConsomNon consommateurs de
mateurs de
drogues illic- drogues illicites (%)
ites (%)
Se sentent toujours à l’aise à l’école
24
27
23
33
20
31
_
_
Se sentent souvent à l’aise à l’école
48
57-58
49
53
51
49
_
_
Se sentent rarement à l'aise à l'école
21
14
22
9
22
15
_
_
Ne se sentent jamais à l'aise à l'école
7
1-2
6
5
6
5
_
_
(n=358)
(n=127)
(n=381)
(n=108)
(n=267)
(n=229)
(n=299)
(n=198)
Très satisfaits
9
20
11
17
11
14
9
17
Plutôt satisfaits
48
59
47
64
45
57
47
56
Plutôt insatisfaits
31
17
32
15
33
22
32
22
Très insatisfaits
12
4
11
5
12
7
12
6
(n=363)
(n=128)
(n=387)
(n=107)
(n=273)
(n=228)
(n=307)
(n=195)
Très satisfaits
14
33
18
22
17
22
16
24
Plutôt satisfaits
40
47
38
53
39
45
40
44
Plutôt insatisfaits
29
13
28
12
27
22
27
20
Satisfaction face à leurs
résultats scolaire
27
Satisfaction perçue des parents par
rapport à leurs résultats scolaires
Très insatisfaits
18
7
16
12
18
11
17
12
(n=357)
(n=121)
_
_
_
_
_
_
Faire des études universitaires
52
74-75
_
_
_
_
_
_
Faire des études collégiales
32
17
_
_
_
_
_
_
Terminer le secondaire
14
7
_
_
_
_
_
_
Abandonner le secondaire
2
1-2
_
_
_
_
_
_
Objectif scolaire actuel
Faits saillants : Les consommateurs de tabac en lien avec les facteurs sociodémographiques
}} Les consommateurs de tabac vivent plus souvent avec un seul parent (31% versus 20%)
}} Ils sont plus souvent insatisfaits de la communication avec leurs parents (20% versus 12%).
}} 28% se sentent rarement ou jamais à l’aise à l’école (versus 20%).
}} 45% sont insatisfaits face à leurs résultats scolaires (versus 29%).
}} 45% croient que leurs parents sont insatisfaits face à leurs résultats scolaires (versus 33%).
}} Ils se perçoivent moins souvent en très bonne santé (28% versus 40%).
}} Ils se perçoivent moins souvent en très bonne forme (19% versus 31%).
}} Ils sont plus souvent déprimés (38% versus 31%).
}} ls sont proportionnellement plus nombreux à avoir eu des idées suicidaires (42% versus 28%) et à avoir
tenté de se suicider (17% versus 7%).
}} Ils ont plus souvent un travail rémunéré (34% versus 21%).
}} Ils sont proportionnellement plus nombreux à avoir l’impression de manquer tout le temps ou souvent
d’argent (37% versus 27%).
Faits saillants : Les consommateurs de drogues illicites en lien avec les facteurs sociodémographiques
}} Les consommateurs de drogues illicites vivent plus souvent avec un seul parent (29% versus 22%).
}} Ils sont plus souvent insatisfaits avec la communication avec leurs parents (20% versus 11%).
}} Ils croient plus souvent que leurs parents tiennent rarement ou jamais compte de leur point de vue (23%
versus 16%).
}} 44% sont insatisfaits face à leurs résultats scolaires (versus 28%).
}} 44% croient que leurs parents sont insatisfaits face à leurs résultats scolaires (versus 32%).
}} Ils se perçoivent moins souvent en très bonne santé (28% versus 42%).
}} Ils sont plus souvent déprimés (39% versus 28%).
}} Ils se sentent moins souvent très heureux (28% versus 42%).
}} Ils sont proportionnellement plus nombreux à avoir eu des idées des idées suicidaires (41% versus 27%)
et à avoir tenté de se suicider (16% versus 6%).
}} Ils ont plus souvent un travail rémunéré (32% versus 21%).
}} Ils sont proportionnellement plus nombreux à avoir l’impression de manquer tout le temps ou souvent
d’argent (38% versus 22%).
28
Tableau 12 : Portrait des habitudes de vie et de l’état de santé des consommateurs et non consommateurs (à vie)
de boissons énergisantes, d’alcool, de tabac et de drogues illicites
Non consomConsommamateurs
teurs de boisde boissons
sons énerénergisantes
gisantes (%)
(%)
Consommateurs
d’alcool (%)
Non
consommateurs
d’alcool (%)
Consommateurs de
tabac (%)
Non consommateurs de
tabac (%)
Consommateurs de
drogues
illicites (%)
Non consommateurs de
drogues illicites (%)
(n=222)
(n=310)
(n=188)
Perception de leur santé
_
_
_
(n=101)
(n=275)
Très bonne santé
_
_
_
_
28
40
28
42
Bonne santé
_
_
_
_
65
52-53
64
51-52
Mauvaise santé
_
_
_
_
8
6
8
5
Très mauvaise santé
_
_
_
_
0
1-2
0
1-2
Perception de leur forme physique
_
_
_
_
(n=275)
(n=226)
_
_
Très en forme
_
_
_
_
19
31
_
_
Plutôt en forme
_
_
_
_
58
49-50
_
_
Pas très en forme
_
_
_
_
21
18
_
_
Pas en forme du tout
_
_
_
_
3
1-2
_
_
(n=363)
(n=127)
_
_
_
_
_
_
29
Fréquence à laquelle ils se sentent
stressés
Souvent
23
25
_
_
_
_
_
_
Parfois
37
47-48
_
_
_
_
_
_
Rarement
31
26
_
_
_
_
_
_
Jamais
9
1-2
_
_
_
_
_
_
Fréquence à laquelle ils se sentent
déprimés
_
_
(n=387)
(n=107)
(n=273)
(n=228)
(n=308)
(n=194)
Souvent
_
_
9
5
8
9
10
6
Parfois
_
_
28
20
30
22
29
22
Rarement
_
_
44
47
47
43
45
45
Jamais
_
_
18
29
16
26
17
26
Perception de leur niveau de
bonheur
_
_
_
_
_
_
(n=312)
(n=192)
Très heureux
_
_
_
_
_
_
28
42
Plutôt heureux
_
_
_
_
_
_
63
50-51
Plutôt malheureux
_
_
_
_
_
_
8
7
_
_
_
_
1
1-2
(n=362)
(n=129)
(n=388)
(n=106)
(n=275)
(n=226)
(n=308)
(n=194)
Très malheureux
Présence d’idées suicidaires à vie
Oui
Ont déjà tenté de se suicider
Oui
40
26
38
26
42
28
41
27
(n=338)
(n=121)
(n=361)
(n=100)
(n=255)
(n=213)
(n=289)
(n=180)
15
6
14
6
17
7
16
6
Tableau 13 : Portrait des occupations à l’extérieur de l’école des consommateurs et non consommateurs (à vie)
de boissons énergisantes, d’alcool, de tabac et de drogues
Non
Consommaconsommateurs de boisteurs
sons énerde boissons
gisantes (%)
énergisantes
(%)
Travail rémunéré
Consommateurs
d’alcool (%)
Non
consommateurs
d’alcool (%)
Consommateurs de
tabac (%)
Non
consommateurs de
tabac (%)
Consommateurs de
drogues
llicites (%)
Non
consommateurs de
drogues
illicites (%)
n=361
n=131
(n=390)
(n=101)
(n=275)
(n=222)
(n=310)
(n=188)
31
20
30
20
34
21
32
21
(n=361)
(n=127)
(n=384)
(n=107)
(n=275)
(n=228)
(n=304)
(n=195)
Tout le temps
14
8
13
8
13
12
14
9
Souvent
23
9
22
13
24
15
24
13
De temps en temps
28
35
31
26
32
28
30
31
Rarement
21
25
21
26
19
26
20
26
Jamais
13
23
13
26
13
20
13
20
30
oui
Fréquence de l’impression de manquer d'argent
Faits saillants
Substances psychoactives consommées et leurs risques spécifiques
}} 82% des élèves aimeraient recevoir de plus amples informations au sujet des effets
et risques à long terme des substances psychotropes.
}} 72% des élèves aimeraient en savoir davantage sur les effets et risques à court terme.
Les résultats de l’enquête menée par le GRIP Montréal ont permis d’établir une liste exhaustive des
différentes substances psychoactives consommées par les élèves de l’arrondissement du Grand Plateau. De
cette liste, nous discuterons d’abord des principaux psychotropes consommés en tenant compte des risques
spécifiquement reliés à chacune des substances.
Consommation de boissons énergisantes
Dubé, Plamondon et Tremblay (2010 : 74) définissent les boissons énergisantes comme étant
tout produit se présentant sous la forme d’une boisson ou d’un concentré liquide et qui prétend
contenir un mélange d’ingrédients ayant la propriété de rehausser les niveaux d’énergie et de
vivacité.
Il s’agit donc de produits qui contiennent, entre autres substances, de la caféine (présente également sous le
nom de guarana ou de théine), un stimulant du système nerveux central
Taux élevé de consommateurs de boissons énergisantes
Puisque peu d’études ont questionné les élèves en lien aves l’usage de boissons énergisantes à la grandeur
du Québec (Dubé et coll., 2010), notre portrait de consommation a étudié la question auprès des jeunes
rencontrés.
Ainsi, les résultats que nous avons obtenus affichent que 72% des jeunes ont fait l’expérience
des boissons énergisantes au cours de leur vie et que 59% en ont bu au cours des 12 derniers
mois.
De ce nombre, 83% en ont consommé de façon occasionnelle seulement, ce qui équivaut à 49 % de notre
échantillon total (voir tableau 14). Pour l’instant, il n’y a pas de données québécoises comparables pour la
même tranche d’âge.
31
Dans notre échantillon, il s’avère néanmoins que peu d’élèves sont concernés par une consommation
régulière de boissons énergisantes. Seulement 1 à 2% des jeunes de notre échantillon en boivent tous les
jours. Également, on en trouve 8-9 % qui en consomment souvent. Toutefois, la consommation hebdomadaire
moyenne des usagers se situe à près d’une boisson énergisante par semaine.
}} 24% des jeunes pensent qu’il est recommandé de ne pas dépasser 2 à 3 boissons énergisantes
pour un adolescent dans une journée, ce qui s’avère souvent plus élevé que le réel dosage
recommandé (voir tableau 15).
Tableau 14: Fréquence de consommation de boissons énergisantes au cours des 12 derniers mois
Fréquence
Total (%)
(n=528)
Jamais
41
Occasionnellement
49
Souvent
8à9
Tous les jours
1à2
Les consommateurs de boissons énergisantes ont déclaré avoir commencé à consommer ces boissons en
moyenne à partir de l’âge de 13 ans.
Tableau 15 : Recommandations de Santé Canada en apport maximal de caféine par jour
Caféine maximale
recommandée
Enfants
45 à 85 mg
Adolescents
2,5 mg/kg
Adultes
400 à 450 mg
Femmes enceintes ou allaitant
300 mg
100 mg (40 kg-88 lbs)
150 mg (60 kg-132 lbs)
200 mg (80 kg-176 lbs)
250 mg (100 kg-220 lbs)
Incluant la caféine retrouvée dans le chocolat, les boissons gazeuses et le thé, une consommation régulière
de plus de 100 à 250 mg de caféine par jour (voir tableau 15) peut provoquer chez les adolescents des
effets indésirables tels que de la nervosité, des tremblements, de l’irritabilité, et favoriser une accoutumance
physique et psychologique (Dubé et coll., 2010). À titre d’exemple, une tasse de café filtre de 237 ml contient
135 mg de caféine alors qu’une canette de format régulier de Monster© (473 ml) en contient plus de 174 mg
(GRIP Montréal, 2010).
S’ajoutant à la dose indiquée sur l’emballage des cannettes, on peut retrouver une quantité supplémentaire
de caféine dissimulée sous forme de guarana, plante brésilienne présente dans de nombreuses boissons
énergisantes dont l’ajout de caféine n’est généralement pas tenu compte dans le calcul total de caféine.
Cette quantité importante de caféine s’ajoute à la présence de taurine, un acide aminé dont les effets
pharmacologiques demeurent peu clairs à ce jour, pour constituer un produit qui peut comporter des
risques pour la santé (Dubé et coll., 2010).
32
Octobre 2011, Santé Canada agit ! L’industrie dispose de 18 à 24 mois pour faire face aux
nouvelles exigences qui lui sont imposées. En effet, les boissons énergisantes passent de
produit de santé naturelle à simple aliment, ce qui implique :
}} Limite imposée de 180 mg de caféine par cannette, soit l’équivalent d’un café moyen.
}} Obligation d’indiquer les ingrédients et de préciser les quantités sur l’emballage.
}} Les canettes devront contenir des avertissements de santé publique, comme celui de
ne pas combiner boisson énergisante et alcool.
}} L’étiquetage devra également préciser que le produit est déconseillé aux enfants, aux
femmes enceintes et à celles qui allaitent.
Consommation de café
En plus d’évaluer la portée du nouveau phénomène des boissons énergisantes au sein de l’arrondissement,
il nous a également semblé pertinent de sonder les jeunes quant à leur consommation de café. Souvent
banalisée puisque confondue dans le décor de notre modernité, la célèbre tasse de café contient néanmoins
une quantité de caféine comportant également un risque qu’il importe d’évaluer.
Dans notre échantillon, 76% des jeunes ont déjà consommé un café dans leur vie. Ce chiffre baisse à 70%
lorsqu’on questionne le nombre de jeunes ayant consommé du café dans les 12 derniers mois. L’âge
d’initiation est de 12,4 ans et la moyenne de tasses de café consommée est de 3 par semaine. Au tableau 16,
nous pouvons remarquer que 19% des jeunes consomment souvent du café et que 8% en consomment à
tous les jours. La consommation de café semble donc plus répandue chez les jeunes que celle de boissons
énergisantes.
Tableau 16 : Fréquence de consommation de café chez les jeunes de notre échantillon au cours des 12
derniers mois
Fréquence
Total (%)
(n=506)
Jamais
29
Occasionnellement
40
Souvent
19
Tous les jours
8
Consommation de cigarettes
Un portrait de consommation serait incomplet sans la prise en compte des habitudes reliées à la cigarette,
substance souvent initiée en premier lieu de toutes. Fort présente dans l’entourage des adolescents, elle
a été expérimentée par plus de 55% de nos répondants au cours de leur vie. Cette proportion diminue
à 40% lorsqu’on leur demande s’ils ont fumé au cours des 12 derniers mois (voir tableau 17).
Cette dernière donnée inclut tous les types d’usage, de la consommation exploratoire à régulière. Le principal
risque dont il sera question ici, en lien avec la prévalence de consommation, sera celui de la dépendance,
compte tenu des conséquences sur la santé qu’elle entraîne. Selon l’enquête québécoise sur le tabac, l’alcool,
33
la drogue et le jeu chez les élèves de deuxième cycle de secondaire, 33% des jeunes ont déjà fumé la cigarette
dans leur vie (Bordeleau, 2009). Remarquons que nos données suggèrent que les jeunes du Plateau sont
plus à risque de fumer la cigarette que la moyenne des jeunes du Québec.
Consommation régulière de cigarettes
L’examen des données colligées auprès de notre échantillon nous informe que 15% des jeunes interrogés
au sein de l’arrondissement sont des consommateurs réguliers de cigarettes (voir tableau 17). Notre
échantillon s’avère au-dessus du pourcentage de l’étude de Bordeleau (2009) qui identifie pour sa part que
6% des jeunes fumeurs consommaient alors à tous les jours.
Tableau 17: Fréquence de consommation de cigarettes au cours des 12 derniers mois
Fréquence
Total (%)
(n=528)
Jamais
60
Occasionnellement
21
Souvent
4
Tous les jours
15
Selon Bordeleau (2009), l’âge moyen d’initiation à la cigarette en 2008 était de 12,7 ans. Dans notre cohorte,
les élèves étaient âgés en moyenne de 12,9 ans lors de leur première expérience, ce qui est comparable.
Il importe de tenir compte qu’une initiation précoce au tabac augmente le risque de développer une
dépendance à la cigarette.
Consommation d’alcool
En ce qui concerne l’alcool, souvent oublié lorsqu’il est question de drogues, nous exposerons la consommation
abusive par les jeunes. Lorsqu’on observe d’abord le portrait global de leur consommation, les jeunes
de notre échantillon rapportent avoir déjà consommé de l’alcool au cours de leur vie dans une
proportion de 76 %. De plus, 72 % d’entre eux en ont consommé au cours des 12 derniers mois.
L’enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2010-2011 (Pica et coll., 2012) rapporte quant à
elle que 76 % des élèves du deuxième cycle avaient consommé de l’alcool à au moins une occasion au cours
de la dernière année, ce qui est comparable. La moyenne d’âge de l’initiation à l’alcool est comparable dans
la présente enquête (12,8 ans) et dans l’enquête québécoise sur le tabac, l’alcool, la drogue et le jeu chez les
élèves à 12,6 ans (Dubé et coll. 2009).
Consommation régulière et abusive d’alcool
En ce qui a trait à l’abus d’alcool, les quantités absorbées au cours d’un épisode de consommation sont
susceptibles de comporter un certain risque dont il importe de tenir compte. Ainsi, les tableaux 18, 19 et
20, offrent un aperçu des quantités d’alcool que les jeunes consomment. Les proportions dans ces tableaux
n’incluent que les jeunes qui ont consommé de l’alcool au cours des 12 derniers mois.
34
On parle notamment d’un état d’intoxication aigüe lorsque le taux d’alcool dans le sang d’une
personne atteint plus de 200mg par 100ml.
Chez les filles, dépendamment du poids, cet état peut être atteint en 5 ou 6 consommations
consécutives. Chez les garçons, toujours selon le poids, on parle d’un risque à partir de 8 à 12
consommations au cours d’une même soirée (Drogues : Savoir plus, Risquer moins, 2003.) Nous savons
que l’abus d’alcool augmente les risques au niveau de la santé et peut, en cas de surdose, entraîner un coma
éthylique et causer la mort.
Chez les jeunes qui ont consommé de l’alcool, 37% des filles boivent généralement 5 consommations
ou plus lorsqu’elles en ont l’occasion, alors que 19% des garçons en boivent généralement 7 ou plus.
De plus, nous notons que les jeunes qui ont déjà consommé des drogues illicites ont tendance à consommer
plus d’alcool (voir tableau 18)
Tableau 18 : Quantité d’alcool consommée par les buveurs au cours des 12 derniers mois lorsqu’ils ont
l’occasion de boire (et comparaison chez ces buveurs entre consommateurs et non consommateurs à vie
de drogues illicites)
Quantité de consommations
1 à 2 consommations
Total (%)
(n=372)
Consommateurs de
drogues
illicites (%)
(n=279)
Non consommateurs de drogues
illicites (%)
(n=93)
36
26
65
3 à 4 consommations
27
29
18
5 à 6 consommations
22
26
11
7 à 9 consommations
8
10
3
10 consommations ou plus
7
9
3
Le tableau 19 indique la quantité d’alcool consommée au cours du dernier mois par les buveurs de notre
échantillon. Globalement, 39 % des buveurs ont consommé plus de 4 consommations durant le mois. On
remarque que le nombre moyen de consommations est plus élevé chez les buveurs ayant déjà consommé
des drogues illicites que chez ceux n’ayant jamais consommé de drogues illicites. Le même constat est fait en
ce qui concerne la consommation au cours de la dernière semaine (voir tableau 20)
Tableau 19: Quantité d’alcool consommée au cours du dernier mois par les buveurs au cours des 12
derniers mois (et comparaison chez ces buveurs entre consommateurs et non consommateurs à vie de
drogues illicites)
Quantité de consommations
Aucune consommation
Total (%)
(n=387)
Consommateurs de
drogues
illicites (%)
(n=291)
Non consommateurs de drogues
illicites (%)
(n=96)
15
10
31
1 à 4 consommations
46
43
53
5 à 10 consommations
23
28
10
11 à 15 consommations
12
15
1-2
16 à 29 consommations
3
4
1-2
À tous les jours
1
1
1-2
35
Tableau 20 : Quantité d’alcool consommée au cours de la dernière semaine par les buveurs au cours des
12 derniers mois (et comparaison chez ces buveurs entre consommateurs et non consommateurs à vie
de drogues illicites)
Quantité
de consommations
Aucune consommation
Total (%)
(n=389)
Consommateurs de
drogues
illicites (%)
(n=293)
Non consommateurs de drogues
illicites (%)
(n=96)
44
39
60
1 à 4 consommations
31
32
28
5 à 10 consommations
12
13
6
11 à 15 consommations
8
10
1-2
16 à 29 consommations
4
5
1-2
À tous les jours
2
2
1-2
}} 14% des participants croient à tort qu’il est impossible de faire une surdose avec de l’alcool.
}} 39% des jeunes croient faussement qu’il est recommandé, en cas de surdose, de placer la
personne en détresse dans une douche froide et de lui faire boire du lait si elle est consciente.
Cette pratique comporte un risque, compte tenu de la diminution du rythme cardiaque
(entraînant l’hypothermie) qui accompagne la surdose d’alcool.
La consommation abusive d’alcool survient essentiellement lorsqu’un jeune cherche à atteindre
rapidement un état d’ébriété, par exemple dans le cadre de concours de calage lors de partys. Au sein
de notre échantillon, près de 43% des buveurs affirment boire de l’alcool au point de se soûler souvent
ou à chaque fois qu’ils en consomment, alors que ce n’est jamais arrivé chez 23% des buveurs (voir tableau
21). Encore ici, les buveurs qui consomment des drogues illicites sont plus à risque de souvent consommer
de l’alcool dans le but de se soûler (53% d’entre eux contre 11-12% chez les non consommateurs de drogues
illicites, voir tableau 21).
Tableau 21 : Consommation d’alcool dans le but de se soûler chez les buveurs de notre échantillon (et
comparaison entre consommateurs et non consommateurs à vie de drogues illicites)
Fréquence
Toutes les fois
Total (%)
(n=380)
Consommateurs de
drogues
illicites (%)
(n=286)
Non consommateurs de drogues
illicites (%)
(n=94)
14
18
1-2
Souvent
29
35
10
Quelquefois
36
34
35
Jamais
23
13
53-54
Au niveau des types de boissons alcoolisées que choisissent les élèves, les liqueurs fortes (vodka, whisky,
etc.) sont les plus fréquemment consommées pour 21% des buveurs, suivies par la bière pour 19% d’entre
eux, puis par le vin pour 13%. Parmi les jeunes qui ont dit ne pas préférer un type de boissons en particulier,
14% ont tout de même affirmé choisir fréquemment l’alcool fort.
36
Cette popularité des boissons à forte teneur en alcool nous indique la présence d’un risque plus élevé
d’abus lors d’une soirée, d’autant plus que 24% des buveurs ont affirmé préférer ce type d’alcool
parce que l’effet arrive plus rapidement.
Les consommateurs de drogues illicites orientent davantage leur choix selon la rapidité des effets ressentis
que les non-consommateurs (40% versus 18%). De plus, les filles sont plus nombreuses que les garçons
à rechercher l’ébriété rapide dans leur choix du type d’alcool (41% versus 28%). Lorsqu’on évalue cette
tendance selon le type de boisson alcoolisée préférée, 61% des buveurs préférant l’alcool fort recherchent
principalement l’ébriété rapide, tandis que c’est le cas pour 14% de ceux préférant la bière et de 3% de ceux
préférant le vin
Consommation de drogues illicites
}} 56% des jeunes croient qu’il est pertinent d’aborder les drogues légales et illégales
dans le même outil.
Dans cette section, nous présenterons les différentes drogues illicites expérimentées par les jeunes. Nous
porterons un accent particulier sur les substances les plus consommées au cours des 12 derniers mois
précédent l’enquête.
D’abord, les participants rapportent avoir expérimenté une ou plusieurs drogues illicites au moins
une fois dans leur vie dans une proportion de 61%, l’âge moyen d’initiation à la consommation se situant
à 13,3 ans. De plus, 54% des jeunes de notre échantillon affirment en avoir fait usage au moins une fois
au cours des 12 derniers mois, 7% n’ayant donc pas récidivé l’expérience au cours de l’année. Dans l’étude
de Dubé et coll. (2009), l’âge moyen de l’initiation était de 13,7 ans.
Selon l’enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2010-2011 (Pica et coll., 2012) 36% des
jeunes du deuxième cycle avaient consommé des drogues illicites. Nos résultats suggèrent donc une
proportion plus élevée de jeunes ayant consommé au moins une fois une drogue illicite parmi les élèves du
2e cycle dans le Grand Plateau que dans le reste du Québec (Dubé et coll., 2009). Cet écart, principalement dû
à la consommation de cannabis, pourrait être expliqué par une plus grande accessibilité des drogues illicites
en contexte urbain. Par contre, ce résultat pourrait aussi être partiellement tributaire de la composition de
notre échantillon.
}} 25% des jeunes croient que les drogues légales sont mieux pour la santé que
les drogues illégales.
37
Le tableau 22 porte sur la consommation de différentes drogues au cours de l’année. Nous y constatons que
les 5 substances les plus présentes dans la vie des jeunes sont le cannabis (marijuana, haschisch), le MDMA
(ecstasy), les amphétamines (speed), les champignons magiques (mush) et la salvia. Dans la section qui suit,
nous les avons analysées selon quatre réalités de consommation, soit :
}} Drogues au taux de consommateurs élevé
}} Drogues à consommation régulière
}} Nouvelles tendances de consommation
}} Substances peu présentes
Tableau 22: Drogues illicites consommées par les élèves (n=528) au cours des 12 derniers mois
Au moins
une fois au
cours de
leur vie
Ne savent
pas ce que
c’est
0 fois
1 à 2 fois
3 à 10 fois
10 fois et
plus
Cannabis
58
0
49
7
13
31
Ecstasy /MDMA
26
1à2
78
12
7
3
Champignons
magiques
20
1à2
81 à 82
11
6
1à2
Amphétamines
(speed)
20
1à2
86 à 87
8
4
1à2
Salvia
16
4
88 à 89
10
1à2
0
Autres
médicaments
non-prescrits
12
1à2
93
4
3
0
Cocaïne
10
0
92 à 93
4
1à2
1à2
Ritalin
7
0
95 à 96
3
1à2
0
LSD
5
1à2
95 à 96
3
1à2
0
PCP
4
6
97
3
0
0
Solvants volatils
4
3
98 à 99
1à2
0
0
Type de
drogue
Kétamine
3
4
97 à 98
1à2
1à2
0
GHB
1à2
1à2
98 à 99
1à2
0
0
Crack/Freebase
1à2
1à2
97 à 98
1à2
1à2
0
Héroïne
1à2
0
98 à 99
1à2
0
0
Cristal de méthamphétamine
1à2
1à2
98 à 99
1à2
0
0
Dust-off
1à2
10
100
0
0
0
}} 87% des jeunes croient à tort que les champignons magiques font halluciner,
c’est-à-dire que l’on peut voir et entendre des personnes ou des objets qui ne sont pas là.
38
Drogues au taux de consommateurs élevé
Tel qu’illustré dans le tableau ci-haut, on retrouve au premier rang de popularité le cannabis, avec
plus de 51% de l’ensemble des répondants qui l’ont expérimenté au moins une fois au cours des 12
derniers mois.
Cette substance se démarque d’ailleurs largement dans toutes les statistiques tirées du Québec, avec un
taux de consommateurs plus élevé que pour les autres drogues. Selon l’enquête québécoise sur la santé des
jeunes du secondaire 2010-2011 le taux de consommateurs de cette substance n’atteignait à ce moment que
35% des jeunes du deuxième cycle (Pica et coll., 2012). Tel que mentionné précédemment, cet écart pourrait
être expliqué par une plus grande accessibilité du cannabis en contexte urbain. Par contre, ce résultat
pourrait aussi être partiellement tributaire de la composition de notre échantillon.
Suivant le cannabis, l’ecstasy, les amphétamines et les champignons magiques constituent les trois
drogues expérimentées par le plus grand nombre de jeunes pendant l’année. En effet, 22% des jeunes
ont fait usage au moins une fois dans l’année d’ecstasy, 18-19% de champignons magiques et 13-14%
d’amphétamines.
Les amphétamines connaissent une recrudescence au Québec depuis 2004, année où elles ont atteint un
sommet de 10% de consommateurs (Dubé, Pica, Martin et Émond, 2005). En 2008, les jeunes répondants de
l’enquête québécoise sur le tabac, l’alcool, la drogue et le jeu chez les élèves de secondaire 3, 4 et 5 ont révélé
avoir consommé des amphétamines au cours des 12 mois précédents dans une proportion de 8%. En 2012,
la consommation d’amphétamine a augmenté à 9% chez les jeunes de secondaire 3 à 5 (Pica et coll., 2012).
Enfin, l’ensemble des hallucinogènes (LSD, PCP, champignons magiques, etc., incluant l’ecstasy) a toutefois
été comptabilisé dans une seule catégorie dans l’étude de Dubé et coll. (2009), ne nous permettant pas
de faire de comparaisons. Dans le rapport de Pica et coll. (2012), 12% des élèves de secondaire 3 à 5 ont
consommé de l’ecstasy.
La salvia ressort également avec 13% d’expérimentateurs dans l’année parmi les jeunes de notre échantillon.
À ce sujet, l’Enquête de surveillance canadienne de la consommation d’alcool et de drogues (2010) indique
que la consommation de salvia touche particulièrement les jeunes de 15 à 24 ans. Notre taux élevé de
consommation peut être expliqué entre autres par la plus grande disponibilité du produit dans les magasins
des grandes villes telles que Montréal et par la vague d’attention médiatique dont il a fait l’objet au cours des
dernières années.
Finalement, nous pouvons présager une diminution du nombre de jeunes qui expérimenteront cette drogue
dans les années à venir. Alors qu’elle se trouvait en vente libre au moment de l’étude, la salvia a été déclarée
comme produit de santé naturelle en février 2011 par Santé Canada. Ce nouveau statut la soumet dorénavant
à l’obligation d’être vendue uniquement dans les produits homologués. Hors, aucun produit contenant de
la salvia n’a été homologué par Santé Canada, ce qui rend cette drogue beaucoup moins accessible, sauf
potentiellement via le marché noir et certains sites internet
39
Drogues à consommation régulière
De fait, la conduite exploratoire (ne dépassant pas une à deux consommations) semble dominer
l’usage pour la majorité des drogues. Lorsque nous portons notre attention sur les quelques drogues à
la fréquence de consommation plus élevée, seul le cannabis se démarque encore ici très largement des
autres substances, plus de 31% des participants en ayant fait usage à plus de 10 reprises au cours
de la dernière année (Tableau 22). Dans la dernière semaine précédent l’enquête, le cannabis a été la
drogue la plus consommée par les élèves, affichant un taux d’usage dans les 7 derniers jours de plus de 29%
des élèves. Le cannabis est ainsi la seule drogue illicite pouvant s’inscrire de façon claire dans les types de
consommation régulière et surconsommation pour une proportion substantielle des jeunes de l’échantillon.
Bien que dans un moindre mesure, l’ecstasy (3% des jeunes), les champignons magiques (1 à 2%), les
amphétamines (1 à 2%) et la cocaïne (1 à 2%) se trouvent en seconde position des drogues consommées à
plus de 10 reprises au cours de la dernière année par les jeunes de l’échantillon . La consommation régulière
de ces substances semble donc être une réalité pour une minorité des élèves du Grand Plateau.
Les amphétamines et la cocaïne étant des substances dont les effets stimulants sont relativement
comparables, il est pertinent de souligner la moins grande fréquence d’utilisation de la cocaïne. De fait, les
coûts à défrayer pour se procurer de la cocaïne sont largement plus élevés que pour les amphétamines.
Ces dernières constituent donc un stimulant à moindre coût dont les effets demeurent semblables, en plus
d’être prolongés sur plusieurs heures comparativement à la courte durée d’action de la cocaïne
Nouvelles tendances de consommation
Finalement, les résultats obtenus nous pistent quant à certaines substances qui, malgré une présence moins
importante à l’heure actuelle, sont émergentes et pourraient ultérieurement gagner en popularité.
En regard de notre étude, il apparaît ainsi pertinent de considérer l’usage de médicaments non
prescrits. D’abord, 4% des élèves ont fait usage de Ritalin© hors prescription sur une période de 12
mois. Nous avons également questionné les jeunes face aux autres médicaments non prescrits et
avons découvert que de 6 à 7% d’entre eux ont avoué en avoir fait l’expérience au cours de l’année. Il
s’agit néanmoins d’une consommation exploratoire pour la majorité. Lorsque nous observons les tendances
sociales actuelles, nous constatons notamment la présence du dextrométhorphane, élément constitutif de
certains sirops contre la toux tels que le Dimetapp©. Consommé pour ses effets hallucinogènes apparentés
au cannabis, il est rapporté par plusieurs étudiants comme substitut de celui-ci.
Finalement, en lien au type d’effet recherché, nous constatons la popularité remarquable
des substances appartenant à la catégorie des stimulants. Cette tendance atteint tant la
consommation de produits en vente libre que celle des drogues illicites, telle qu’en témoigne la
popularité des boissons énergisantes, du café et des amphétamines.
Substances peu présentes
Il s’avère également intéressant de dresser le tableau des substances dont le taux de consommation apparaît
négligeable. Ainsi, le cristal de méthamphétamine, le Dust-Off, les autres solvants volatiles, l’héroïne et le crack
appartiennent à la réalité d’une très faible minorité des jeunes de notre échantillon et seulement de façon
très occasionnelle (c.-à-d., au maximum 1 à 2 fois dans l’année). Il s’agit effectivement de drogues retrouvées
davantage au sein de milieux plus marginaux tels que la rue, plutôt qu’à l’intérieur du milieu scolaire dans
lequel s’est déroulée notre étude. Le GHB est également très peu ressorti de nos résultats, cette drogue
paraissant davantage utilisée par des clientèles provenant de milieux festifs spécifiques (raves, milieu gai, etc.).
40
Nous pouvons également constater un déclin de popularité de plusieurs drogues appartenant à la catégorie
des perturbateurs. De cette façon, le LSD et le PCP sont faiblement ressortis de nos résultats. Il s’agit de
drogues hallucinogènes autrefois fort présentes chez les jeunes, mais dont la popularité semble avoir décliné
au cours de la dernière décennie. Moins recherchées à ce jour, ces drogues s’avèrent effectivement moins
disponibles au sein de la population dans le contexte actuel. Pour sa part, la kétamine semble être le lot d’un
groupe limité d’adolescents. Toutefois, l’émergence de cet anesthésiant dissociatif depuis quelques années
semble correspondre à la disparition des autres perturbateurs, laissant présager une tendance à remplacer
ceux-ci sur le marché.
Particularités entre les sexes, ce qu’il faut retenir
Pour analyser la réalité des jeunes en regard de la consommation, il importe de tenir compte des distinctions
comportementales selon les sexes.
Filles
Certaines particularités propres aux filles nous invitent à intervenir quelque peu différemment envers
cette population. Les distinctions dont il sera ici question concernent tant les substances privilégiées que
les motifs reliés à leur consommation, ceux-ci étant davantage reliés à des symptômes intériorisés (par
exemple, dépression et anxiété).
Substances consommées chez les filles
Cigarette
Selon les données perçues dans notre échantillon du Grand-Plateau, les filles seraient davantage concernées
par la consommation de cigarette que les garçons. Les filles déclarent avoir fumé dans une proportion de
61% au cours de la dernière année, alors que les garçons rapportent qu’ils ont fumé dans une proportion de
49%, ce qui constitue un écart notable (voir tableau 23).
Tableau 23: Consommation de tabac selon le sexe
Substance consommée
Tabac
Filles (%)
(n=259)
Garçons (%)
(n=264)
61
49
Drogues illicites : L’ecstasy et les amphétamines
Également, les filles déclarent avoir consommé une drogue illicite au cours de leur vie dans une proportion
de 66%, tandis que les garçons atteignent une proportion de 56% (voir tableau 24). Cette tendance semble
être due à la plus grande popularité des stimulants (p.ex., amphétamines, ecstasy et cocaïne) auprès du sexe
féminin (Fallu, Brière, Descheneaux, Keegan, Maguire, Chabot et Gagnon, 2008).
Tableau 24: Consommation de drogues illicites selon le sexe
Substance consommée
Drogues illicites
Filles (%)
(n=259)
Garçons (%)
(n=263)
66
56
41
L’examen de nos résultats démontre qu’à vie, les filles sont proportionnellement plus nombreuses à avoir
consommé de l’ecstasy (34%) que les garçons (19%) (voir tableau 25). De son côté, l’enquête québécoise sur
le tabac, l’alcool, la drogue et le jeu chez les élèves du secondaire (Dubé et coll., 2009), en étudiant le niveau
de consommation des jeunes au cours des 12 derniers mois, a révélé la présence d’une légère différence
entre les filles (8%) et les garçons (7%).
Tableau 25: Consommation d’ecstasy à vie selon le sexe
Fréquence de consommation
Filles (%)
(n=259)
Garçons (%)
(n=264)
0 fois
66
81
1 à 2 fois
12
10
3 à 10 fois
14
5
10 fois et plus
8
4
Comportements à risque typiquement féminin
Certains comportements reliés à la consommation s’ajoutent également à cette différenciation selon les
sexes. Ces conduites sont d’ailleurs susceptibles d’expliquer l’écart qui ressort dans les taux de consommation.
Il importe donc d’en tenir compte lorsque nous désirons comprendre la réalité des jeunes et intervenir
efficacement.
Consommation dans le but de maigrir
Certaines substances provoquent une augmentation des dépenses énergétiques (accélération du rythme
cardiaque) ainsi qu’une perte de l’appétit susceptibles de mener à l’amaigrissement en cas de consommation
régulière. Les amphétamines, appartenant à la catégorie des stimulants majeurs, constituent l’un de ces
anorexigènes puissants. Suite à la hausse de popularité de l’amphétamine notée en 2004, en particulier chez
les jeunes filles, une étude du GRIP Montréal a permis de découvrir en 2008 la présence grandissante de sa
consommation dans le but de maigrir et ce, presque exclusivement pour le sexe féminin (Fallu et coll., 2008).
Ce motif de consommation semble également s’étendre à d’autres substances psychotropes. Il a notamment
été établit que l’usage de la cigarette est plus élevé chez les filles en raison de ses propriétés coupe-faim. De
plus, la crainte de prendre du poids serait un obstacle à l’abandon du tabagisme pour un nombre important
de filles.
De la même façon, l’ASPQ (Association pour la Santé Publique du Québec) constate la présence de stratégies
de marketing visant les femmes dans l’industrie des boissons énergisantes, soulignant le nombre croissant sur
le marché de boissons énergisantes sans calories ou encore démontrant des propriétés soi-disant amaigrissantes.
Aux fins de notre enquête, nous avons donc soulevé la question pour l’ensemble des psychotropes et avons
effectivement constaté que les filles déclarent plus souvent que les garçons consommer une drogue dans
le but de maigrir. En effet, cette réalité apparait bien présente et concerne 12 % des filles de notre
échantillon contre seulement 2 % des garçons.
Il s’agit de l’unique raison de consommer qui apparaisse typiquement féminine, les filles ne
se différenciant pas des garçons par rapport aux autres raisons invoquées pour consommer
des drogues (par exemple pour accompagner ses ami(e)s, pour le plaisir, pour oublier ses
problèmes ou encore pour se sentir mieux dans sa peau).
42
Les liens entre substances psychotropes et santé mentale
À ce jour, différentes études établissent un lien entre les produits psychotropes et l’équilibre psychologique
et ce, de façon bidirectionnelle, l’un agissant sur l’autre. Ainsi, la consommation est susceptible d’entraîner
des effets néfastes sur le plan de la santé mentale ou de les aggraver. Inversement, la consommation d’alcool
et de drogue chez certains jeunes pourrait être associée à une forme d’auto-traitement, résultant ainsi de
problèmes initialement existants (Gagnon et Rochefort, 2010).
La consommation de diverses substances peut entraîner de l’anxiété, des attaques de panique et des crises
d’angoisse ainsi que des comportements instables et agressifs (Lavoie, Bonnelli, Gauthier, Hamel, Raymond
et Villeneuve, 2010). Une étude de Brière et Fallu (2012) a pour sa part récemment permis de mettre en
lumière le lien entre la consommation de méthamphétamine (speed) et de MDMA (ecstasy) à l’adolescence
et le risque plus élevé de souffrir d’une dépression. Par rapport aux distinctions entre les sexes, une étude
du GRIP Montréal (Fallu et coll., 2008 : 12) soulève que les conséquences négatives entourant la consommation
d’amphétamines sont plus répandues chez les filles que chez les garçons.
De plus, la consommation d’alcool pourrait augmenter le niveau d’intensité des pensées suicidaires chez
certains jeunes (Jones, Bates, Bellis, Beynon, Duffy, Evans-Browns, Mackridge, McCoy, Sumnall et McVeigh
(2011). La consommation abusive d’alcool et de drogues peut également aggraver des problèmes déjà
existants de santé mentale ou encore les masquer (Gagnon, 2010). De plus, cette consommation abusive
pourrait favoriser l’apparition rapide de troubles de santé mentale chez les jeunes qui seraient prédisposés
à les développer.
}} 47% des jeunes que nous avons interrogés ignorent ce qu’est une psychose toxique.
}} De plus, 49% d’entre eux considèrent que la schizophrénie ne peut se développer
que lorsqu’il y a consommation régulière d’une grande quantité de cannabis,
sur une longue période de temps.
Malgré que nous ne puissions établir de lien causal entre la consommation et la santé mentale chez les filles,
quelques variables de nature psychologique permettent tout de même de distinguer celles-ci des garçons
et sont donc susceptibles de nous informer quant au risque d’aggraver un problème existant ou de mener à
une consommation ultérieure.
Dans la présente étude, des indicateurs de bien-être et de santé mentale ont été utilisés. Ainsi, tel qu’en
témoigne le tableau 8 présenté préalablement, les filles semblent globalement ressentir plus de stress
(77% versus 49%) et être plus souvent déprimées (45% versus 24%) que les garçons. Elles sont aussi plus
nombreuses que les garçons à avoir déjà eu des idées suicidaires (47% versus 24%) ou à avoir déjà tenté de
se suicider (17% versus 7%) au cours de leur vie. Ce type de résultat reflète ce qui est souvent observé dans
les enquêtes populationnelles (p.ex., Drapeau et coll., 2011).
Au tableau 26, lorsqu’on compare les sexes parmi les consommateurs de drogues illicites, les filles
consommatrices apparaissent plus nombreuses que les garçons consommateurs à se déclarer souvent ou
parfois stressées (78% versus 59%). De plus, les consommatrices de drogues illicites sont significativement
moins nombreuses que leurs comparses masculins à affirmer n’être jamais stressées (2% versus 13%). Des
résultats similaires sont observés pour la consommation d’alcool.
43
On retrouve des données semblables par rapport à la dépression. D’abord, les filles se présentent comme
étant souvent ou parfois déprimées en plus grand nombre que les garçons et ce, tant pour la consommation
de drogues que d’alcool. Par exemple, tel qu’il apparaît dans le tableau 26, les filles consommatrices d’alcool
sont plus souvent déprimées que les garçons (47% versus 28%). Finalement, en toutes circonstances, les
filles consommatrices de drogues illicites ou d’alcool demeurent moins nombreuses que les garçons à n’être
jamais déprimées (10% versus 25-26%).
Tableau 26: Niveau de stress, de dépression, d’idéations suicidaires et de tentatives de suicide selon le
sexe et le type de substance psychoactive consommée.
Niveau de stress
Filles
consommatrices
de drogues
illégales (%)
Garçons
consommateurs
de drogues
illégales (%)
Filles
consommatrices
d’alcool (%)
Garçons
consommateurs
d’alcool (%)
(n=165)
(n=140)
(n=198)
(n=187)
Être souvent stressé
31
20
32
17
Être parfois stressé
46
31
45
35
Être rarement stressé
21
36
20
36
N’être jamais stressé
Niveau de dépression
2
13
4
13
(n=164)
(n=142)
(n=195)
(n=190)
Être souvent déprimé
13
6
13
5
Être parfois déprimé
34
23
34
23
Être rarement déprimé
43
47
43
46
N’être jamais déprimé
10
25
10
26
(n=169)
(n=137)
(n=202)
(n=184)
Pensées suicidaires
Oui
Passage à l’acte
Oui
53
27
51
26
(n=161)
(n=126)
(n=192)
(n=167)
22
9
20
8
Les prévalences d’idées suicidaires à vie démontrent des niveaux statistiquement plus élevés chez les
consommatrices d’alcool ou de drogues illicites. Lorsque les effets associés à la consommation sont ajoutés
à ceux associés au sexe, on dénote des prévalences à vie d’idées suicidaires très importantes chez les filles
ayant déjà consommé de l’alcool ou une drogue illicite (51-53%).
De plus, près de deux fois plus de filles que de garçons ont déjà fait une tentative de suicide parmi les
consommateurs de drogues illicites et d’alcool (20-22% versus 8-9%).
Garçons
De leur côté, les garçons semblent également privilégier certains produits comparativement aux filles. Ils
démontrent également des particularités quant aux raisons qui les poussent à en faire usage ainsi que par
rapport aux conséquences vécues, celles-ci faisant davantage référence à des symptômes extériorisés.
Substances consommées chez les garçons
Boissons énergisantes
Parmi les jeunes qui ont consommé des boissons énergisantes dans leur vie, les garçons en
consomment davantage que les filles (78% versus 71%).
44
L’ASPQ nous offre une piste susceptible d’expliquer cette tendance en portant notre regard vers les stratégies
de vente de ces produits : Les jeunes hommes ont été les premières cibles du marketing de l’industrie des boissons
énergisantes. Les thèmes et les slogans utilisés ne laissent place à aucune ambiguïté : endurance, virilité, effet
dégrisant, réflexes et sexualité.
D’ailleurs, les garçons sont plus à risque que les filles de consommer des boissons énergisantes avant
un sport (28% versus 14%).
}} 29% des garçons pensent que les drogues légales sont mieux pour la santé
que les drogues illégales
Comportements à risque typiquement masculins
Bagarres et violence associés à la consommation de substances psychoactives
Cousineau, Brochu et Sun (2005) font la remarque que les garçons qui consomment des drogues illicites
utilisent plus facilement la violence que les filles (Cousineau, Brochu et Sun, 2005). Nous avons questionné
les jeunes par rapport aux ennuis que la consommation de drogues et d’alcool aurait pu leur causer. Ainsi,
les garçons déclarent avoir été impliqués dans des bagarres plus souvent que les filles lorsqu’ils
étaient sous l’influence de la drogue (38% et 20% respectivement) ou de l’alcool (61% contre 38%). Les
garçons ont aussi expérimenté plus souvent des problèmes avec la police lorsqu’ils avaient consommé de la
drogue (69% contre 46% pour les filles).
Conduite en état d’ébriété
Enfin, les garçons se distinguent des filles en étant plus nombreux à avoir conduit une voiture en état
d’ébriété (13% versus 2%). Cet écart ne s’applique toutefois par pour ce qui est de la conduite sous l’effet
d’une drogue illicite.
Facteurs de risque de l’usage de substances psychoactives
Dans cette section, nous aborderons les deux facteurs de risque les plus importants quant à la consommation,
soit l’influence des pairs et la consommation dans la famille.
L’influence des pairs
Les pairs représentent un facteur crucial quant à la consommation chez les adolescents. À cette étape de
leur vie, le besoin d’appartenance à un groupe et la recherche d’approbation de celui-ci sont susceptibles
de mener le jeune à l’entraînement à la déviance. La socialisation à la déviance dans le groupe de pairs à
l’adolescence peut mener à une augmentation de la consommation et des comportements antisociaux, ainsi
qu’à une augmentation des comportements sexuels à risque futurs (mauvais usage du condom, partenaires
sexuels multiples; Boislard, Poulin, Kiesner et Dishion, 2009)
Initiation aux drogues illicites
À travers notre questionnaire, nous avons investigué les circonstances entourant la première consommation
d’une drogue illicite. Dans la majorité des cas, l’implication des amis clairement. Ainsi, 62% des consommateurs
se sont vus offrir la substance par un ami, tandis que 19% en ont fait la demande (voir tableau 27). Il apparaît
beaucoup moins fréquent qu’un membre de la famille, une connaissance ou encore un vendeur
inconnu soit impliqué dans l’initiation à une nouvelle drogue.
45
Tableau 27 : Principales circonstances évoquées par les jeunes consommateurs (dans les 12 derniers
mois) pour consommer une drogue illicite la première fois
Principales circonstances
Total (%)
(n=282)
Un ami me l’a offerte
62
J’en ai demandé à un ami
19
Un membre de ma famille (parent, frère, sœur, etc.)
me l’a offerte
6
Une personne que je connais mais qui n’est pas mon
ami me l’a offerte
3
J’en ai demandé à une personne que je connais mais
qui n’est pas mon ami
3
J’en ai demandé à un vendeur inconnu
3
J’en ai demandé à un membre de ma famille (parent,
frère, sœur, etc.).
3
Un vendeur inconnu me l’a offerte
0
En ce qui a trait à la pression par les pairs pour l’initiation à une nouvelle substance, elle ne s’avère pas de
façon directe être un enjeu majeur. Seuls 7% des consommateurs ont affirmé avoir ressenti une certaine
pression lorsqu’une drogue illicite leur a été proposée. D’ailleurs, près de 88% des jeunes affirment avoir
consommé de la drogue pour la première fois parce qu’ils avaient envie d’essayer, alors que 5% ont
même dû faire pression sur leur ami pour y avoir accès.
Consommation des amis
Néanmoins, l’influence des pairs, même sans être clairement ciblée par les jeunes eux-mêmes, peut se
manifester de façon indirecte. De cette façon, le niveau de consommation des amis nous indique quels
comportements apparaissent normatifs pour un groupe d’adolescents et constituent un indicateur de risque
important (Boislard et coll., 2009).
Par rapport à l’alcool, la majorité des élèves qui en consomment le font socialement (voir tableau 28). Les
jeunes buveurs semblent en effet nombreux à boire en compagnie de personnes proches, 90% buvant avec
des amis et 60% avec la famille. Ils boivent le plus souvent (57%) dans des lieux privés (chez des amis, à la
maison, etc.). Lorsqu’on leur demande avec qui ils consomment de l’alcool le plus souvent, 76% mentionnent
le faire avec des amis, 22% avec la famille et seulement 2% consomment principalement seuls.
Tableau 28: Personnes avec lesquelles les jeunes consomment de l’alcool
Type de personnes
Total (%)
(n=380)
Les amis
90
(n=361)
La famille
60
(n=355)
Lors d’une rencontre avec de nouvelles personnes
29
(n=347)
Consomment seuls
15
46
Pour ce qui est des drogues illicites, les données sont similaires (voir tableau 29). Les jeunes consommateurs
de drogues illicites sont nombreux à consommer en compagnie d’amis (98%). Par contre, en comparaison
à la consommation d’alcool, les consommateurs de drogues illicites sont plus nombreux à consommer
seuls (27% versus 15%) et moins nombreux à consommer avec la famille (15% versus 60%). Lorsqu’on leur
demande avec qui ils consomment de la drogue illicite le plus souvent, 92% le font avec des amis et 5%
consomment principalement seuls.
Tableau 29: Personnes avec lesquelles les jeunes consomment de la drogue
Type de personnes
Les amis
Total (%)
(n=287)
98
(n=283)
Consomment seuls
27
(n=281)
Lors d’une rencontre avec de nouvelles personnes
25
(n=232)
La famille
15
Consommation chez les membres de la famille
La consommation de psychotropes par un membre de la famille constitue un facteur de risque avéré dont il
importe de tenir compte.
Ainsi, 36% des consommateurs de drogues illicites déclarent qu’un membre de leur famille consomme
une drogue illicite. Ce consommateur peut être un frère ou une sœur (19%), le père (11%) ou la mère
(7%). Les données apparaissent plus élevées pour la consommation d’alcool, 69% des jeunes buveurs ayant
connaissance qu’un membre de la famille boit (54% père; 53% mère et 38% frère ou sœur).
Motifs de consommation
Les raisons motivant la consommation de psychotropes apparaissent fort diversifiées. Les comprendre
permet, d’une part, de déceler certains risques spécifiques à ces motifs et, d’autre part, d’intervenir plus
efficacement en tenant compte de la réalité des jeunes. Nous avons donc questionné les participants quant
aux raisons qui les poussent à consommer et avons regroupé leurs réponses en trois grands types de motifs,
soit l’hédonisme, la régulation émotionnelle et la performance.
47
Tableau 30 : Raisons évoquées par les consommateurs de drogues illicites (dans les 12 derniers mois)
pour consommer
Nombre
Total (%)
Principale
raison (%)
(n=270)
Pour le plaisir
288
89
59
Pour essayer de nouvelles expériences
287
68
25
Pour accompagner les amis
286
32
6
Pour oublier les problèmes
281
28
6
Pour se sentir meilleur dans les performances
sociales
284
20
1
Pour se sentir mieux dans sa peau
284
16
2
Pour se sentir meilleur dans
les performances artistiques
283
13
0
Pour se sentir meilleur dans
les performances sexuelles
283
9
0
Pour maigrir
283
7
0
Pour fonctionner dans la journée
283
7
1
Pour se sentir meilleur dans
les performances intellectuelles
282
4
0
Pour se sentir meilleur dans
les performances physiques (sports)
284
2
0
Raisons invoquées
Tableau 31 : Raisons évoquées par les consommateurs d’alcool (dans les 12 derniers mois) pour
consommer
Nombre
Total (%)
Principale
raison (%)
(n=356)
Pour le plaisir
384
89
74
Pour accompagner les amis
381
46
16
Pour essayer de nouvelles expériences
382
31
6
Pour se sentir meilleur dans
les performances sociales
378
21
2
Pour oublier les problèmes
379
18
1
Pour se sentir mieux dans sa peau
378
14
1
Pour se sentir meilleur dans
les performances sexuelles
379
9
0
Pour se sentir meilleur dans
les performances artistiques
379
5
0
Pour fonctionner dans la journée
380
1
0
Pour se sentir meilleur dans
les performances intellectuelles
378
1
0
Pour se sentir meilleur dans
les performances intellectuelles
282
4
0
Pour se sentir meilleur dans
les performances physiques (sports)
284
2
0
Raisons invoquées
48
Hédonisme
Tel qu’en témoignent les tableaux présentés ci-haut, les motifs de consommation reliés à l’hédonisme
se démarquent de façon notable, étant les plus fréquemment mentionnés par les jeunes comme raison
d’expérimenter des substances psychotropes et ce, tant au niveau de l’alcool que des drogues illicites.
S’ajoutant à la présence marquée de ces motifs pour une majorité d’usagers, ceux-ci ressortent également
clairement de nos résultats en tant que principales raisons menant à la consommation.
Ainsi, le plaisir se hisse au sommet des motifs de consommation, représentant la principale
raison évoquée dans une proportion de plus de 59% des consommateurs de drogues illicites
et de 74% des consommateurs d’alcool.
Ensuite, le désir de vivre de nouvelles expériences est nommé comme principale raison pour 25% des
usagers de drogues ainsi que pour 6% des buveurs d’alcool. Finalement, l’envie d’accompagner ses amis est
considérée comme principal motif d’usage d’alcool pour 16% des jeunes, puis de drogue pour 6% d’entre
eux.
L’étude de Cousineau, Brochu et Sun (2005) fait état de résultats semblables, évoquant que les principales
raisons qu’ont les jeunes de consommer de l’alcool se résument au plaisir ressenti (74%) et, dans une moindre
mesure, au fait d’accompagner les amis (16%).
Régulation émotionnelle
La consommation ayant pour objectif la fuite et la gestion des émotions désagréables représente un risque
d’abus et, lorsque la conduite est répétée, de dépendance à une substance. Ce motif d’usage, bien que
souvent mis à l’avant plan dans les programmes de prévention, n’est exprimé que par un nombre limité de
jeunes.
En effet, la consommation visant à oublier ses problèmes a déjà été expérimentée par 28% des usagers de
drogues illicites et par 18% des buveurs d’alcool. Également, 16% des utilisateurs de drogues illicites et 14%
des consommateurs d’alcool ont mentionné avoir déjà consommé dans le but de se sentir mieux dans leur
peau.
Il importe néanmoins de mentionner que, lorsqu’on leur demande quel est le principal motif qui les
pousse à consommer, les raisons reliées à la régulation émotionnelle n’apparaissent que faiblement
(seulement 8% pour les drogues illicites et 2% pour l’alcool).
Performance
Dès le début 2008, leur proximité sur le terrain a permis aux intervenants de Plein Milieu et du GRIP Montréal
de constater l’émergence d’un phénomène particulier, soit l’augmentation de la consommation dans un but
de performance. Cette réalité semble notamment reliée à la hausse de popularité des stimulants ainsi qu’à
la valorisation croissante du rendement optimal au sein de la société. En réponse à ces observations, un
projet financé par la Table de concertation jeunesse du Grand Plateau a permis la tenue de groupes-sonde
auprès de jeunes issus de l’arrondissement du Grand Plateau. À partir des résultats obtenus, la recherche
de performance a pu être validée, approfondie puis classifiée en quatre catégories non-exclusives,
qui ont été reprises dans le cadre de ce portrait, soit la performance sportive, sociale, productive
et sexuelle. Ces motifs ont été regroupés afin de mieux structurer l’information et parce qu’ils peuvent se
recouper dans certaines situations (voir tableau 32).
49
Performance sportive
A. En ce qui a trait au rendement
Évoque la recherche d’un résultat maximal, d’un score supérieur
pour une discipline physique compétitive.
Exemple : Consommer un stimulant dans le but de courir plus vite,
de sauter plus haut lors de compétitions, de se fatiguer moins vite.
B. En ce qui a trait à l’image
Évoque la recherche d’une augmentation de la masse musculaire.
Exemple : Consommer une substance qui permet d’être plus
musclé lorsque combinée à l’entraînement, que ce soit dans un but
purement esthétique ou compétitif comme le culturisme, et qui
touche plus particulièrement les garçons, mais qui peut atteindre
les filles.
Performance sociale
A. En ce qui a trait à l’image
Évoque la recherche de la perfection dans l’apparence sous l’angle
du poids (pont avec l’augmentation de la masse musculaire chez
l’homme).
Exemple : Consommer une substance qui coupe l’appétit pour
éviter de manger (touche surtout la femme et sa recherche du
corps « idéal », mais peut toucher l’homme également).
B. En ce qui a trait aux aptitudes sociales
Évoque la recherche de désinhibition, la capacité de communication
avec les autres.
Exemple : Consommer pour se sentir moins gêné dans un party.
Performance productive
A. En ce qui a trait au rendement
Évoque la recherche d’un rendement en ce qui a trait à l’inspiration,
à l’effort mental et à la création artistique.
Exemple : À l’école, consommer une substance qui permet de rester
bien éveillé, vigilant pour le cours de maths et inspiré pour le cours
d’arts ou de français, dans le but d’obtenir de meilleurs résultats
scolaires.
B. En ce qui a trait à la dimension fonctionnelle
Évoque la capacité d’exécuter la routine quotidienne, de fournir
un effort en ce qui concerne les exigences qu’apportent les
responsabilités.
Exemple : Consommer un produit stimulant pour s’aider à se
lever le matin, à effectuer les tâches ménagères ou à remplir ses
fonctions au travail.
50
Performance sexuelle
A. En ce qui a trait à l’excitation
Évoque la recherche de l’augmentation du désir, de l’aisance et de
l’excitation sexuelle.
Exemple : Consommer avant d’aller danser dans un party dans le
but de vivre de façon plus intense ou agréable des expériences de
rapprochement et d’intimité avec les autres.
B. En ce qui a trait au rendement
Évoque la recherche de puissance sexuelle (capacité d’obtenir ou
de maintenir dans le temps une érection ou la lubrification).
Exemple : Consommer avant de faire l’amour pour la première
fois, par crainte de ne pas être à la hauteur ou consommer pour
obtenir une érection lorsque celle-ci est rendue difficile par la
consommation d’autres substances.
Tiré de Turmel, Lalumière et Stroz-Breton (2012). Du talent naturel à revendre; Formation sur les drogues et la performance, guide à
l’intention des intervenants. Plein Milieu et GRIP Montréal.
Ainsi, le portrait de consommation des jeunes a révélé que la performance sportive a déjà constitué
un motif de consommation de drogues illicites chez 2% des jeunes (ne s’applique pas pour l’alcool).
En lien avec les substances légales, les données obtenues quant aux circonstances entourant l’usage de
boissons énergisantes nous indiquent que 14% des élèves (soit 21% des consommateurs de boissons
énergisantes) en ont déjà fait usage précédant un sport et s’exposent ainsi au risque encouru par cette
pratique.
En effet, il est déconseillé de s’adonner à toute activité physique sollicitant un effort supplémentaire du corps
lorsqu’il est sous l’effet d’un stimulant, compte tenu des risques de subir des difficultés cardio-respiratoires
qu’entraîne l’augmentation du rythme du cœur propre aux stimulants. Les garçons sont plus à risque de
consommer des boissons énergisantes avant un sport (28% versus 14%).
}} De plus, 21% des jeunes ignorent qu’il peut être risqué de recourir aux boissons énergisantes
avant une activité physique.
Quant aux performances sociales, 21% des jeunes ont affirmé boire de l’alcool pour cette raison et 20%
ont affirmé avoir déjà consommé des drogues illicites pour ces motifs. D’autre part, les performances
sociales comprennent également le motif de l’amaigrissement, ce désir pouvant provenir d’une pression du
paraître face à autrui. 7% des jeunes consommateurs ont mentionné avoir eu recours à une drogue dans ce
but (ne s’applique pas pour l’alcool).
Pour sa part, la performance productive comprend d’abord les motifs artistiques (inspiration, théâtre, etc.)
qui ont constitué une raison de consommer une drogue illicite pour 13% des jeunes et de l’alcool pour
5% d’entre eux. Elle englobe également la recherche de performance intellectuelle (examens, rédaction,
etc.), raison soulignée chez 4% des élèves pour consommer des drogues illicites et 1% pour consommer
de l’alcool. Ces motifs s’ajoutent à l’usage fonctionnel (se lever, faire sa chambre, faire ses devoirs, etc.), qui
concerne 7% pour l’usage de drogues illicites et 1% pour l’alcool.
51
Finalement, les motifs entourant la performance sexuelle (excitation et rendement) concernent 9%
des jeunes par rapport à l’alcool et aux drogues illicites.
Comportements à risque
Au-delà de la problématique de la dépendance, la consommation de psychotropes revêt une multitude
d’autres risques sur les plans de la santé physique et psychologique. Lors d’un usage répété comme à l’intérieur
d’un seul épisode de consommation, certaines conduites risquées sont susceptibles de se manifester. Nous
présenterons ici les principaux comportements qui sont ressortis de notre enquête.
La polyconsommation
La consommation de substances psychoactives telles que l’alcool et les drogues illicites est un déterminant
du développement de problèmes associés à la surconsommation (Guyon et Landry, 1996). C’est pourquoi,
depuis l’enquête menée en 2000, l’analyse de la polyconsommation de substances psychoactives constitue
dans l’Enquête québécoise sur le tabac, l’alcool, la drogue et le jeu chez les élèves du secondaire, un prélude
à l’étude des problèmes comportementaux chez les élèves du secondaire.
La polyconsommation fait ici référence au fait d’avoir fait usage, au cours d’une même
année, de plusieurs substances psychotropes.
Dans l’enquête, elle est mesurée à partir de la consommation concomitante de boissons énergisantes, de
tabac, de café, d’alcool et/ou de drogues illicites au cours d’une période de douze mois.
Tableau 33: Proportion de polyconsommation au cours des 12 derniers mois chez les consommateurs
d’alcool, de drogues illicites, de boissons énergisantes, de tabac et de café.
Chez les consommateurs
d’alcool
(n=384)
(%)
Chez les consommateurs
de drogues
illicites
(n=287)
(%)
Chez les consommateurs
de boissons
énergisantes
(n=304)
(%)
Chez les consommateurs
de tabac
(n=221)
(%)
Chez les consommateurs
de café
(n=359)
(%)
-
93
88
94
84
Consommation de
drogues illicites
73
-
70
90
67
Consommation
de boissons énergisantes
70
74
-
71
70
Consommation de
tabac
54
69
51
-
51
Consommation de
café
79
78
81
83
-
Polyconsommation dans les 12
derniers mois
Consommation
d’alcool
Au tableau 33, nous remarquons que les jeunes qui ont consommé des boissons énergisantes au cours
des 12 derniers mois ont un profil de consommation multiple. En effet, 81 % des jeunes consommateurs
de boissons énergisantes boivent du café et 51% fument la cigarette. La même relation est observée en ce
qui concerne la consommation d’alcool et de drogues illicites des 12 derniers mois: 88% des jeunes qui ont
consommé des boissons énergisantes au cours de la dernière année ont également bu de l’alcool et 70% ont
pris des drogues illicites. Des patrons de polyconsommation similaires apparaissent chez les autres types de
consommateurs (voir tableau 33).
52
Par ailleurs, la consommation de tabac chez les jeunes adolescents serait de plus souvent associée à la
consommation d’autres substances comme le cannabis (Gagnon et Rochefort, 2010). Parmi les jeunes de
notre étude qui ont fumé la cigarette dans les 12 derniers mois, plus de 66% ont essayé au moins une
fois le cannabis tandis que seulement 28% des non-fumeurs en ont fait un usage.
Les mélanges
La question des mélanges renvoie pour sa part à la consommation simultanée de plus d’un
psychotrope au cours d’un même épisode de consommation.
Lorsqu’on demande aux usagers de drogues illicites de notre échantillon s’ils ont déjà fait usage d’une drogue
illicite combinée à une autre substance au cours de la même journée, 71% d’entre eux rapportent avoir déjà
mélangé une drogue illicite et de l’alcool. De plus, 33% rapportent avoir consommé une drogue illicite et des
boissons énergisantes. Enfin, 39% d’entre eux soulignent avoir mélangé différentes drogues illicites.
Ces données nous indiquent la présence d’un risque quant aux interactions pouvant survenir. Nous savons
que la consommation concomitante de deux drogues appartenant à une même catégorie potentialisera
leurs effets respectifs plutôt que de simplement les additionner. Par exemple, la prise de deux stimulants
tels que les boissons énergisantes et les amphétamines augmentera le risque de problèmes cardiorespiratoires.
Également, le mélange entre deux substances aux effets opposés, telles que l’alcool et les boissons
énergisantes, comportera un risque non négligeable. Dans cet exemple, l’effet stimulant de la caféine que
contiennent les boissons énergisantes peut masquer celui de l’alcool, amenant le consommateur à boire
davantage qu’il ne le ferait habituellement, ce qui peut entraîner certains comportements à risque (par
exemple, la conduite automobile en état d’ébriété). Les boissons énergisantes interagissent également avec
d’autres psychotropes tels que l’ecstasy dont l’effet sera potentialisé. (Dubé et coll., 2010).
}} 59% des jeunes interrogés ont signifié vouloir obtenir davantage d’informations
au sujet des interactions possibles entre différentes substances.
Drogues et sexualité
}} Plus de 52% des jeunes que nous avons interrogés ont manifesté un intérêt à recevoir de
l’information au sujet des drogues et de la sexualité.
En effet, l’expérimentation des drogues illicites à l’adolescence est souvent reliée à la sexualité. Que
ce soit pour le rendement ou l’excitation, certaines substances seront utilisées volontairement
dans un contexte d’intimité. À ce sujet, 9% des répondants ont affirmé avoir déjà consommé une drogue
illicite et 9% de l’alcool dans le but exclusif de mieux performer sexuellement. À d’autres moments, l’effet
désinhibiteur des psychotropes poussera plutôt les adolescents à des relations sexuelles qu’ils n’avaient pas
prévues.
53
Relations sexuelles non protégées
La perte conjointe d’inhibitions et de jugement que provoquent certaines substances est susceptible
de mener à des relations sexuelles non protégées. Ce comportement expose ainsi les adolescents à
deux risques, soit celui de tomber enceinte et celui de contracter une ITSS. Dans notre échantillon, 3% des
répondantes ont vécu une grossesse non désirée suite à la consommation d’une drogue illicite et 3% à la
suite d’une consommation d’alcool. De plus, 3% des jeunes interrogés rapportent avoir contracté une ITSS
lors de l’usage de drogues illicites et 3%, lors de celui d’usage alcool.
Agressions sexuelles : GHB, la drogue du viol ?
}} 87% des jeunes croient que le GHB est la principale drogue du viol.
Le GHB se voit fréquemment associé à la sexualité à titre de « drogue du viol ». Lorsqu’il est consommé en
grande quantité, il peut effectivement entraîner une perte de coordination et de motricité, de la somnolence,
des vomissements ainsi qu’une perte de mémoire. Ces effets sont potentialisés lorsqu’il est mélangé à de
l’alcool.
S’il est vrai qu’il est parfois utilisé afin de faciliter une agression sexuelle (il est inodore, incolore
et son goût est facilement dissimulable), il importe toutefois de rappeler que l’alcool demeure de
loin la principale substance à laquelle les agresseurs recourent.
Le GHB n’est pas un aphrodisiaque. Son effet ressemble à celui de l’alcool, mais à quantités moindres. D’une
part, à doses modérées, il entraîne une désinhibition (moins de gêne et de contrôle de soi) pouvant laisser
libre cours aux pulsions sexuelles. Dans la majorité des cas, le GHB est consommé de façon récréative. Dans
notre échantillon, seulement 1 à 2% des jeunes interrogés en ont fait usage de façon volontaire au cours des
12 derniers mois.
Consommation de psychotropes en contexte scolaire
La consommation en contexte scolaire est au cœur d’inquiétudes de la part des différents intervenants
jeunesse. En effet, il est établi que l’usage de drogues est susceptible d’affecter le rendement scolaire,
directement ou indirectement. Le cannabis, par exemple, est susceptible d’affecter la mémoire à court terme
et la capacité d’apprentissage.
}} Pourtant, selon notre enquête, 10% des jeunes attribuent au cannabis la capacité
de les relaxer et de leur permettre d’obtenir de meilleurs résultats scolaires.
Indirectement, certaines substances telles que les amphétamines peuvent nuire au sommeil et à l’alimentation,
entraînant une diminution de la performance scolaire. À ce sujet, 2% des adolescents ont clairement déclaré
éprouver des difficultés de sommeil en raison de l’usage d’une substance psychotrope. Nous avons donc
questionné les jeunes quant à leurs habitudes de consommation en contexte scolaire (les heures scolaires
incluent ici le temps passé dans l’autobus pour se rendre à l’école, le temps libre avant le début des
cours, les pauses entre les cours et l’heure de dîner.)
54
D’abord, 30% des buveurs de boissons énergisantes ou de café ont déclaré en avoir déjà fait usage en
contexte scolaire, s’exposant ainsi à la possibilité d’avoir ressenti une agitation ainsi qu’une difficulté de
concentration, deux effets que peuvent provoquer ce stimulant du système nerveux central.
Pour ce qui est des consommateurs de drogues illicites, 53% d’entre eux en auraient fait l’expérience pendant
les heures d’école. Le tableau 34 suivant illustre la fréquence à laquelle ce comportement se produit. 26% des
jeunes qui consomment des drogues illicites en ont consommé au moins quelque fois en contexte scolaire.
Tableau 34 : Fréquence de consommation de drogues illicites à l’école chez les consommateurs (au cours
des 12 derniers mois)
Fréquence
Total (%)
(n=273)
Souvent
10
Quelquefois
16
Rarement
27
Jamais
47
De plus, dans les raisons évoquées pour consommer, 4% des jeunes ont révélé avoir recours aux drogues
illicites afin d’améliorer directement leurs performances intellectuelles (écriture, examens, étude, etc.).
Finalement, seuls 25% des utilisateurs de drogues illicites limitent leur consommation à la période des
vacances, ce qui indique que les épisodes de consommation sont susceptibles d’interférer avec la vie scolaire
(voir tableau 35).
Tableau 35 : Périodes de consommation de drogues illicites dans l’année
Périodes de consommation
Total (%)
(n=266)
La semaine, durant année scolaire
7
Fin de semaine, durant année scolaire
22
Vacances
25
Année scolaire et vacances
46
Dans une moindre mesure, la consommation d’alcool complète le tableau avec 3% des consommateurs
qui ont bu au moins une fois à l’école. Seulement 19% des jeunes qui consomment de l’alcool le font en
contexte scolaire (tableau 36). Toutefois, il est intéressant de noter que 41% d’entre eux font usage d’alcool
exclusivement pendant la période des vacances (tableau 37).
55
Tableau 36 : Fréquence de consommation d’alcool à l’école chez les consommateurs (au cours des 12
derniers mois)
FRÉQUENCE
Souvent
Total (%)
(n=320)
2
Quelquefois
6
Rarement
11
Jamais
80
Tableau 37 : Périodes de consommation d’alcool dans l’année
Périodes de consommation
Total (%)
(n=370)
La semaine, durant année scolaire
2
Fin de semaine, durant année scolaire
16
Vacances
41
Année scolaire et vacances
41
Achat de drogues illicites et marché noir
}} 62% des jeunes demandent plus d’informations sur les lois par rapport aux drogues.
Sous l’angle de la nature des produits circulant sur le marché noir, on dénote une tendance grandissante
portée vers la vente de drogues de synthèse, […] des substances synthétisées de toute pièce par l’humain et qui
ne consistent pas en une transformation d’une molécule existant naturellement (Fallu et Rehm, 2005 : 1). Seuls le
cannabis, les champignons magiques et la salvia (la cocaïne et l’héroïne sont également semi-synthétiques)
font exception à cette formule de choix pour les fabricants.
}} 62% des jeunes aimeraient obtenir une description des drogues (formes, couleurs, etc.)
Or, l’illégalité de ces substances leur confère un risque particulier en ce qui a trait à la qualité. En effet,
la présence envahissante de produits synthétiques sur le marché noir accentue cette incertitude quant à la
composition des drogues vendues. Le rapport d’analyse des drogues de synthèse saisies au Québec, réalisé
par Santé Canada pour la période de juin 2007 à juillet 2008, illustre la variation du niveau de pureté des
substances préparées sous forme de comprimés.
56
Ainsi, ce rapport indique que :
}} seulement 22% des drogues de type amphétaminergique (speed, ecstasy) retrouvées au
Québec ne contiennent en réalité qu’une seule substance psychotrope.
}} Également, seules 23% des pilules saisies sous le nom d’ecstasy contiennent vraiment et
uniquement du MDMA;
}} seulement 3% des pilules saisies sous le nom de speed contiennent exclusivement des
amphétamines, alors que 54% contiennent seulement de la méthamphétamine et
}} 10%, de la méthamphétamine et une autre substance ajoutée. En plus des psychotropes
utilisés, différents produits de coupe sont fréquemment ajoutés aux produits saisis.
Au regard de cette réalité, nous constatons que 15% des jeunes qui consomment achètent leur drogue de
vendeurs inconnus, ce qui augmente les risques de se procurer un produit de qualité douteuse.
}} 23% des jeunes croient à tort qu’il n’est pas nécessaire d’acheter une drogue d’un vendeur
connu et régulier, mais qu’il est plutôt important d’essayer d’obtenir toujours le même logo
sur les comprimés pour être certain de ce qui est consommé. Or, nous savons que le logo
(petit dessin distinctif) ne nous renseigne en rien quant à la composition des comprimés
achetés.
Surconsommation et consommation abusive
À l’intérieur de notre échantillon, bien que nous ne puissions évoquer la question de la dépendance (tel
qu’expliqué en introduction du présent portrait), certains indices nous pistent quant à la possibilité d’un
comportement de consommation devenu problématique.
Ainsi, par rapport aux indicateurs en lien avec les drogues illicites, rappelons que :
}} 7% des consommateurs des 12 derniers mois ont indiqué qu’il leur est déjà arrivé de recourir aux
drogues illicites dans le but de parvenir à fonctionner à l’intérieur d’une journée (se lever, faire sa
chambre, accomplir ses tâches et ses devoirs, etc.).
}} 6% mentionnent comme principale raison de consommer une drogue illégale le fait d’oublier leurs
problèmes;
}} 2% consomment pour se sentir mieux dans leur peau.
}} De plus, 27% consomment parfois de la drogue seuls ;
}} 43% ont déjà été critiqués par leur entourage en raison de leur consommation;
}} 37% ont déjà vécu des ennuis de santé physique;
}} 8% ont déjà vécu un épisode de surconsommation les ayant menés à une hospitalisation;
}} 52% ont déjà songé qu’ils devraient diminuer ou cesser leur consommation;
}} 50% ont déjà tenté d’y parvenir;
}} 13% croient qu’ils auraient besoin d’une aide extérieure s’ils voulaient diminuer ou arrêter leur
consommation.
57
En lien avec l’alcool maintenant,
}} 1% seulement des consommateurs dans les derniers 12 mois ont indiqué y recourir dans le but de
parvenir à fonctionner à l’intérieur d’une journée (se lever, faire sa chambre, accomplir ses tâches et
ses devoirs, etc.);
}} 1% consomment pour oublier leurs problèmes;
}} 1% en font usage pour se sentir mieux dans leur peau;
}} 15% en consomment parfois seuls;
}} 2% en consomment presque toujours seuls;
}} 13% ont déjà été critiqués par leur entourage en raison de leur consommation;
}} 27% ont déjà vécu des ennuis de santé physique;
}} 11% ont déjà vécu un épisode de surconsommation les ayant menés à une hospitalisation;
}} 14% ont déjà songé qu’ils devraient diminuer ou cesser leur consommation;
}} 9% ont déjà tenté d’y parvenir;
}} 3% croient qu’ils auraient besoin d’une aide extérieure s’ils voulaient diminuer ou arrêter
leur consommation.
De façon notable, les résultats énumérés ici pour l’alcool s’avèrent ainsi tous inférieurs aux résultats obtenus
pour les drogues illicites, ce qui suggère que, de façon globale, la consommation de drogues illicites est plus
souvent associée à des comportements problématiques que la consommation d’alcool.
Effets sur le cerveau et risques comportementaux
}} Selon les réponses des participants, il s’avère que 45% des jeunes enquêtés croient que l’effet
des drogues est attribuable aux cellules du cerveau qui sont brûlées lors de la consommation.
En réalité, la drogue perturbe la circulation des informations dans le cerveau. Si cette croyance est erronée,
il n’en demeure pas moins qu’à l’adolescence, le cerveau est encore immature et continue de se développer.
La consommation abusive d’alcool et de drogues peut donc causer des dommages au cerveau en interférant
avec son développement. Aussi, une grande consommation d’alcool peut altérer le fonctionnement cognitif
et provoquer des conduites impulsives de la part des jeunes (Gagnon, 2010). Une forte consommation
d’alcool peut aussi altérer la mémoire, la capacité de planifier ainsi que le jugement (Jones et coll., 2011).
De plus, la consommation de cannabis peut altérer certaines fonctions cognitives telles que la mémoire et
la capacité d’apprentissage (Gagnon et Rochfort, 2010). Des auteurs américains ont évalué la performance
d’adolescents qui déclarent consommer du cannabis au moins 4 jours par semaine à des tâches cognitives
en fonction du taux de THC contenu dans leur urine. Les résultats ont démontré que les jeunes qui avaient
une plus forte concentration de THC dans leur urine ont moins bien performé à une tâche de prise de
décision ainsi qu’à une autre tâche nécessitant une attention soutenue par rapport à la performance offerte
par les jeunes dont la concentration en THC était plus faible (Shannon, Mathias, Dougherty et Liguori, 2010).
La prise d’amphétamines à doses élevées, quant à elle, peut provoquer une perte de la mémoire à court
terme. Consommée à l’adolescence, elle représente un risque de dérèglements neurobiologiques pouvant
entraîner entre autres une tendance aux comportements à risque qui perdurerait jusqu’à l’âge adulte
(Gagnon et Rochefort, 2010).
58
}} Plus de 84% des jeunes ont indiqué vouloir apprendre le fonctionnement
des drogues sur le cerveau.
Prévention : ce que les jeunes veulent ?
L’objectif du présent portrait étant principalement de soutenir l’élaboration d’outils préventifs destinés
aux jeunes, nous avons questionné ceux-ci de sorte à mieux les rejoindre. Nous les avons ainsi amenés à
s’exprimer quant à leurs opinions et intérêts.
Souhaits des jeunes à propos des moyens de prévention
Des questions ont été posées aux jeunes afin de connaître leurs préférences par rapport aux outils de
prévention à développer. L’analyse des résultats montre que les élèves estiment que le meilleur outil de
prévention est une vidéo sur internet (63%). Le tableau 38 illustre en détail les préférences des jeunes.
Tableau 38 : Préférences des élèves pour des outils de prévention
Types d'outils
Total (%)(n=400)
Une vidéo sur internet
63
Une affiche
10
Un chandail
9
Un macaron
6
Une brochure
3
Une carte (flyers)
2
Autres
7
Au sujet d’une affiche préventive, les jeunes préfèreraient qu’elle leur soit présentée en couleurs (67%). Enfin,
le tiers des élèves (34%) souhaiterait qu’elle soit créée par des jeunes alors que près de la moitié d’entre eux
(45%) voudrait qu’elle soit conçue par un professionnel.
59
Pistes d’intervention
En bref …
Faits
saillants
La
consommation de boissons énergisantes
La
consommation de
cigarettes
Données à retenir
Pistes d’intervention
•Plus de 72% en ont déjà fait usage.
•59% en ont fait usage dans les 12 derniers mois.
•Une majorité des consommateurs (83%) n’en boit qu’à
l’occasion.
•Cibler les activités de prévention sur les contextes
particuliers à risque (sports, école, mélanges).
•Âge d’initiation : 13 ans.
•Promouvoir la consommation responsable
(maintenir un usage occasionnel et modéré).
•5% des jeunes en ont déjà fait usage.
•Débuter la prévention au 1er cycle du secondaire
et tenter de rejoindre les fumeurs débutants.
•40% en ont fait usage dans les 12 derniers mois.
•38% des fumeurs sont quotidiens
•Âge d’initiation : 12,9 ans.
•Travailler à retarder l’initiation pour diminuer le
risque de développer une dépendance.
•Intervenir sur l’influence des pairs.
•Réaliser des activités de prévention sur la
dépendance.
•76% des jeunes en ont déjà fait usage.
•72% en ont fait usage dans les 12 derniers mois.
La
consommation d’alcool
•Documenter davantage l’utilisation des boissons
énergisantes chez les jeunes.
•43% boivent toujours ou souvent pour se soûler.
•Les consommateurs abusifs d’alcool consomment plus
souvent des drogues illicites.
•Âge d’initiation : 12,8 ans.
•Cibler la prévention sur les comportements
abusifs (concours de calage, consommation
d’alcool fort, quantités correspondant à une
intoxication à risque, etc.).
•Informer les jeunes en ce qui concerne les
surdoses (savoir en reconnaître les effets, savoir
quoi faire en cas de surdose).
•Tenir compte du risque plus élevé de consommer
des drogues chez les buveurs abusifs d’alcool.
•61% des jeunes en ont déjà fait usage.
•54% en ont fait usage dans les 12 derniers mois.
•Concerne surtout le cannabis (51% des jeunes).
•Également au cours des 12 derniers mois : 22% ont
fait usage d’ecstasy, 13-14% de speed et 18-19% de
champignons magiques.
La
consommation de
drogues
illicites
•L’usage de drogues est en grande partie exploratoire.
•10 fois ou plus dans l’année : Le cannabis à 31%, l’ecstasy à
3%, et le speed, la cocaïne et les champignons magiques à
1-2% chacun.
•Âge d’initiation : 13,3 ans.
•Documenter l’utilisation plus élevée dans
l’arrondissement qu’au Québec des drogues
illicites.
•Les curriculums scolaires de 2e cycle devrait
aborder dans ses activités préventives le cannabis,
l’ecstasy, le speed et les champignons magiques.
•Il serait préférable d’éviter d’aborder le cristal
meth, le Dust-Off, les autres solvants volatiles,
l’héroïne et le crack, à moins de questions sur le
sujet.
•Cibler la prévention sur les risques entourant un
usage occasionnel plutôt que régulier, avec un
accent particulier sur la catégorie des stimulants.
•Travailler à retarder l’initiation aux drogues
illicites.
•Demeurer à l’affut des nouvelles tendances
de consommation, en particulier ici des
médicaments.
60
Faits
saillants
Les
particularités
chez les filles
Données à retenir
Pistes d’intervention
•Les filles fument davantage que les garçons (61% vs 49%
dans l’année).
•Investiguer davantage les raisons entourant cette
consommation de cigarettes et de drogues.
•Elles consomment davantage pour maigrir que les garçons
(12% vs 2%).
•Tenir compte et rester à l’affût des spécificités
comportementales entre les sexes pour les filles.
•Elles ressentent plus de stress et sont plus souvent
déprimées que les garçons.
•Cibler en priorité chez les filles les symptômes
intériorisés de l’usage (dépressifs et anxieux).
•Particulièrement chez les filles, les consommatrices d’alcool
ou de drogues illicites présentent une plus forte prévalence
à vie de pensées suicidaires que les non-consommatrices
(51-53% vs 34-37%).
•Études davantage poussées pour approfondir
notre compréhension de cet état de fait.
•Indépendamment du statut de consommation, les filles ont
une prévalence à vie de tentatives de suicide plus élevée
que celle des garçons (17% vs 7%).
•Tenir compte du risque d’idées suicidaires
et de passage à l’acte du suicide chez les
consommatrices d’alcool ou de drogues illicites.
•Former les intervenants à rester à l’affût de pertes
de poids rapides chez les filles.
•Cibler la prévention sur le marketing entourant les
stimulants en lien avec la minceur.
•Élaborer des activités en lien avec la prévention du
suicide et les troubles de santé mentale.
•Aborder les risques entourant la consommation
de stimulants, en particulier les conséquences
possibles de l’usage d’amphétamines, celles-ci
étant plus populaires chez les filles.
•Les garçons consomment davantage de boissons
énergisantes que les filles (78% vs 71% à vie).
Les
particularités chez les
garçons
•Les garçons consommateurs sont plus souvent impliqués
dans des bagarres que les filles lorsque sous l’effet d’alcool
(61% vs 38%) ou de drogues illicites (38% vs 20%) et ont plus
souvent des problèmes avec la police lorsque sous l’effet de
drogues illicites (69% vs 46%).
•Les garçons sont plus nombreux à avoir déjà conduit en
état d’ébriété que les filles (13% vs 2%).
•Investiguer davantage les raisons entourant la
consommation de boissons énergisantes chez les
garçons.
•Tenir compte et rester à l’affût des spécificités
comportementales pour les garçons.
•Cibler en priorité chez les garçons les symptômes
extériorisés de l’usage (violence, conduites
délinquantes, etc.).
•Cibler la prévention sur le marketing entourant la
virilité des garçons (endurance, sexualité, etc.).
•Élaborer des activités en lien avec les
comportements à risque et les troubles de santé
mentale.
En ce qui concerne l’initiation aux drogues illicites :
•Les amis jouent un rôle dans 81% des cas.
•La pression des pairs s’exerce très peu de façon directe.
En ce qui concerne les amis :
Les facteurs
de risque
liés à l’usage
de substances
psychoactives
•Ils exercent une influence indirecte en normalisant la
consommation dans un groupe.
•L’usage de drogues illicites et d’alcool se produit
principalement en présence des amis et dans le but de
socialiser.
•Les amis sont la principale source où se procurer des
drogues.
En ce qui concerne la famille :
•Plus de 36% des jeunes affirment qu’un membre de la
famille consomme de la drogue, le plus souvent étant un
membre de la fratrie mais également les parents.
61
•Développer des stratégies reconnues pour limiter
le phénomène d’entraînement à la déviance au
sein des groupes (groupes petits et homogènes,
intégrer des pairs prosociaux, etc.).
•Tenir compte que les cours sur la résistance
aux pressions semblent moins appréciés par les
jeunes et ne semblent concerner la réalité que de
4% des consommateurs.
•Élaborer une politique claire en ce qui concerne
l’usage de drogues à l’école et qui soit cohérente
avec le fait que plusieurs membres de la
famille sont susceptibles de consommer des
psychotropes.
•Mettre en place des interventions écosystémiques
qui permettraient de rejoindre les familles, les
amis, les pairs et l’environnement du quartier
ciblé.
Faits
saillants
Données à retenir
Pistes d’intervention
•L’hédonisme se démarque de façon notable. C’est le motif
le plus souvent évoqué et il revient comme principale raison
pour consommer l’ensemble des psychotropes.
•Les motifs de régulation émotionnelle touchent une légère
part des jeunes mais sont moins souvent mentionnés
comme principale raison de consommer.
Les
motifs de
consommation
•Parmi les motifs associés à la performance, ceux associés à
la performance sociale reviennent le plus souvent.
•Outiller les intervenants à faire la distinction
entre usage problématique, dépendance, usage
récréatif et exploratoire afin qu’ils puissent
intervenir sans dramatiser ni banaliser l’usage de
substances.
•Cibler en priorité les motifs reliés à l’hédonisme
dans les campagnes et activités de prévention.
•Aborder l’ensemble des risques découlant de tous
les types de consommation.
•Élaborer des activités d’estime de soi,
d’affirmation, de gestion du stress, etc.
•Aborder les contextes à risque en lien avec la
performance (sport, sexualité, production, etc.)
•Mettre l’accent sur la performance sociale et miser
sur le développement des habiletés sociales.
•Investiguer davantage les motifs reliés à la
performance.
Polyconsommation
•Les buveurs de boissons énergisantes boivent davantage
de café et fument davantage la cigarette, prennent plus
souvent de l’alcool et plus souvent des drogues illicites que
les non buveurs.
•Les fumeurs de cigarette consomment davantage de
cannabis que les non fumeurs.
Mélanges
•La majorité des consommateurs de drogues illicites (71%)
a déjà mélangé une drogue et de l’alcool au cours d’une
même journée.
•Les proportions sont moins élevées pour les individus ayant
déjà mélangé différentes drogues illicites (39%) ou une
drogue et des boissons énergisantes (33%).
Les
comportements à
risque
Consommation à l’école
•42% des consommateurs de boissons énergisantes ont déjà
consommé à l’école.
•26% des consommateurs de drogues illicites ont déjà
consommé à l’école.
•5% des consommateurs d’alcool ont déjà consommé à
l’école.
•75% des consommateurs de drogues illicites consomment
pendant l’année scolaire, comparativement à 59% pour les
consommateurs d’alcool.
Achat et marché noir
•Cibler la polyconsommation comme prédicteur
d’abus, de surconsommation et de dépendance.
•Cibler la consommation régulière de boissons
énergisantes et de cigarettes comme prédicteurs
d’abus et de consommation régulière d’autres
substances.
•Outiller les jeunes à reconnaître les risques
associés aux mélanges.
•Aborder les drogues et la sexualité en lien
avec les ITSS, les grossesses non désirées et
la question des agressions sexuelles, avec un
accent particulier sur l’alcool et la notion de
consentement.
•Mettre à la disposition des jeunes des condoms et
autres moyens de contraception.
•Cibler la prévention sur la loi de l’effet en
travaillant sur les contextes à risque (école, lieux
d’achat et de consommation comme l’école).
•Informer les jeunes quant à l’achat de substances
illicites et la qualité de ces substances.
•Bien cerner et prévenir les comportements en
lien avec la consommation problématique et la
surconsommation.
•Établir un code de vie clair en ce qui concerne la
consommation à l’école.
•15% des jeunes se procurent de la drogue auprès de
vendeurs inconnus.
•Les jeunes présentent peu de connaissances sur la qualité
des produits.
Surconsommation et consommation abusive
•Taux peu élevé mais présent de signes reliés à la
consommation problématique (consommer seul, pour
fonctionner, ennuis de santé, etc.).
La prévention : Ce que
les jeunes
veulent ?
•Le meilleur outil préventif selon les jeunes serait une vidéo
transmise via Internet.
•La majorité préfèrerait qu’une affiche de prévention soit
présentée en couleurs.
•Davantage d’élèves préfèreraient que l’outil soit conçu par
un professionnel plutôt que par les jeunes (45% vs 34%).
62
•Tenir compte des recommandations des jeunes
en ce qui a trait aux médiums à utiliser pour les
rejoindre.
Conclusion
Au terme de notre analyse, il nous importe de remettre l’ensemble de ces données en perspective. Malgré
un taux de consommateurs plus élevé que la moyenne québécoise, en particulier en ce qui concerne le
cannabis, certaines forces se dégagent tout de même au sein de l’arrondissement.
D’abord, il s’avère positif de noter l’absence de consommation de cristal de méthamphétamine, de Dust-Off,
d’autres solvants volatiles, d’héroïne et de crack, substances au potentiel addictif élevé, parmi les jeunes
interrogés. Également, le GHB, le LSD, le PCP et la kétamine semblent pour l’instant peu préoccupants. Par
rapport au nombre de jeunes ayant fait l’expérience des drogues illicites, rappelons que le cannabis apparait
comme principale substance concernée.
Globalement, un bilan positif se dresse également quant aux fréquences de consommation des différentes
substances psychotropes. À ce sujet, la relation des jeunes face aux drogues semble essentiellement être une
consommation exploratoire et occasionnelle. De ce fait, peu d’entre eux correspondent à un profil d’usage
abusif, problématique ou de surconsommation.
On note d’ailleurs la capacité d’une consommation responsable chez bon nombre de jeunes. Par
exemple, le fait que 83% des buveurs de boissons énergisantes n’en consomment qu’à l’occasion, et en
moyenne une par semaine, laisse présager un usage responsable. Rappelons également que 62% des
fumeurs ne sont pas fumeurs quotidiens. Aussi, 24% des jeunes n’ont jamais bu d’alcool, 23% des buveurs
n’ont jamais cherché à se soûler et la majorité des jeunes consommateurs d’alcool ne commettent pas d’abus
lorsqu’ils ont l’occasion de boire. Finalement, nous pouvons constater que la consommation de drogues
illicites est moins fréquente que la consommation d’alcool et de boissons énergisantes, 39% des jeunes n’en
ayant jamais fait usage.
Les motifs hédonistes dominent également l’usage, ce qui correspond à un risque moins élevé de dépendance.
Parmi les conduites à risque, nous pouvons également noter la rareté des cas rapportés de grossesse non
désirée et d’ITSS. De plus, l’arrondissement ne semble pas être aux prises avec un important phénomène de
vendeurs inconnus qui solliciteraient les jeunes.
63
Remerciements
À Plein Milieu pour avoir facilité le contact avec les différents établissements scolaires, leur participation à
la création et la passation du questionnaire ainsi que leur soutien indispensable tout au long du processus
d’élaboration de ce rapport.
À la Table de concertation jeunesse du Grand Plateau, qui a accordé au GRIP Montréal, grâce au
programme régional en prévention des toxicomanies, la subvention ayant permis de réaliser ce portrait de
consommation.
À Pascale Gingras pour le développement du questionnaire, pour la saisie et le rapport d’analyse des
données brutes.
Aux directions d’école et aux professeurs, qui nous ont si bien reçus et nous ont permis de rencontrer les
élèves du deuxième cycle.
À Sophie Desjardins de la commission scolaire de Montréal pour ses recommandations.
À Olivia Stroz-Breton pour la collecte et la saisie de données.
À Mathieu Turmel, Julie Galipeau, Céline Delrue et Aurélie Brisebois pour la saisie de données.
À tous les intervenants de la Table de concertation qui nous ont aidés ponctuellement au besoin.
À Linda Paquette, Michel Désy et Marie-Aude Boislard pour nous avoir rendu un service considérable en
corrigeant ce rapport.
À Aline Fideler pour sa contribution infographiste.
À tous les jeunes qui ont participé !
64
Références
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guide à l’intention des intervenants. Plein Milieu et GRIP Montréal.
67
Annexe 1
Les outils existants
La présente annexe propose une liste non-exhaustive de différents outils créés pour aider
les intervenants à mieux répondre aux besoins des jeunes en matière de consommation
de psychotropes. Les outils développés par l’équipe du GRIP Montréal sont disponibles
par l’entremise du site de l’organisme (www.gripmontreal.org). Pour les autres outils, les
coordonnées de l’organisme responsable sont fournies après la description de celui-ci. Pour
faciliter l’utilisation de la liste, les outils sont référencés par sections thématiques.
Concernant les boissons énergisantes
}} Une affiche de 48 par 36 pouces sur les boissons énergisantes et les autres produits connexes.
Cette affiche présente 36 produits qui sont décrits avec les données suivantes : fabriquant, formats
disponibles, teneur en caféine et/ou guarana, glucides, glucuronolactone, taurine, quelques autres
ingrédients, recommandations du fabriquant et remarques. De plus, nous avons ajouté un glossaire
pour expliquer les différentes substances incluses dans les boissons énergisantes, des conseils
de réduction des méfaits ainsi que les recommandations de Santé Canada en apport maximal de
caféine par jour pour les enfants, les adolescents, les adultes et les femmes enceintes ou allaitant.
En mai 2012, un guide d’accompagnement de l’affiche sur les boissons énergisantes et les autres
produits connexes sera publié pour soutenir l’intervention (GRIP Montréal).
}} Une affiche sur la performance sportive : En panne d’énergie ? Réhydrate-toi ! (GRIP Montréal).
}} Une carte préventive au sujet des substances légales incluant les boissons énergisantes (GRIP
Montréal).
}} Un jeu interactif à présenter sous forme de stand. Développé par les organismes Plein Milieu et GRIP
Montréal, il consiste pour l’élève à deviner laquelle des boissons devant lui correspond aux taux de
caféine et de taurine qui lui sont présentés. Cet exercice permet notamment d’aborder différents
mythes et croyances, en plus d’ouvrir la discussion vers la transmission d’informations pertinentes.
}} Un atelier sur l’effet des substances psychotropes, présenté par le GRIP Montréal, qui inclut les
boissons énergisantes et permet de mieux comprendre les risques qui en découlent selon la loi de
l’effet (le produit, l’individu et le contexte).
}} Un second atelier, développé par Plein Milieu et GRIP Montréal, qui inclut largement la question des
boissons énergisantes, particulièrement en contexte sportif, dans une réflexion sur les drogues et
la performance.
}} Une affiche « Fais le bon choix », disponible auprès de l’AITQ.http://www.aitq.com/pdf/publications/
boissonsenergisantes/BOISSONS_ENERGISANTES.pdf (consulté le 20 juillet 2012)
}} Initiatives québécoises en matière d’éducation et de sensibilisation aux boissons énergisantes dans
les milieux scolaires et sportifs :
• Sois futé, bois santé ! Fondation des maladies du cœur : http://www.aspq.org/documents/
file/emmanuelle-dumoulin-et-francine-marin_presentation-fmc-aspq.pdf (consulté le 20 juillet
2012)
68
• Programme Gobes-tu ça ? Réseau du sport étudiant du Québec http://www.sportetudiant.
com/_static/webupload/websiteDocuments/100000/gobestuca_en_bref.pdf (consulté le 20
juillet 2012)
Concernant la cigarette
}} Le site Internet J’arrête, j’y gagne, en aide aux personnes désirant cesser de fumer. http://www.
defitabac.qc.ca/fr/sinformer/mensonges-et-v%C3%A9rit%C3%A9s (consulté le 20 juillet 2012)
Concernant les drogues illicites
}} Le GRIP Montréal a développé onze cartes préventives sur les nouvelles tendances et les drogues
festives les plus populaires :
• Amphétamines (speed)
• Cannabis
• Cannabinoïdes synthétiques
• Champignons magiques
• Cocaïne
• Ecstasy
• GHB
• Kétamine
• Salvia
• Solvants volatiles
• Substances légales
}} À l’arrière des cartes, les substances psychoactives sont décrites selon les thèmes suivants :
• Description : catégorie, présentation, mode de consommation, début de l’effet, durée, unité
de mesure et l’élément psychoactif principal.
• Effets recherchés
• Effets déplaisants
• Attention !
• Si tu consommes des …. (réduction des risques)
• Ressources
}} Carte préventive sur les différentes catégories de drogues où la loi de l’effet est abordée (GRIP
Montréal).
}} Carte préventive sur les bad trips et les surdoses pour savoir comment les reconnaître et comment
y réagir.
}} Carte préventive sur les agressions sexuelles, les différentes substances associées et les moyens de
les prévenir.
}} Affiche Si tu choisis de consommer, choisis aussi de t’informer (GRIP Montréal).
}} Atelier pour les élèves de deuxième cycle sur la réduction des méfaits, la loi de l’effet et les drogues
de synthèse (GRIP Montréal).
}} Formation pour les intervenants sur la réduction des méfaits, la loi de l’effet et les drogues de
synthèse (GRIP Montréal).
69
Concernant particulièrement les garçons
}} Outil sur l’alcool au volant et le cannabis : Si t’en roule un, roule pas l’autre.
www.aitq.com/themes/canabisauvolant.html (consulté le 20 juillet 2012)
}} Affiche sur la conduite automobile : Il est illégal et imprudent de conduire ta voiture après avoir
consommé... pas seulement de l’alcool (GRIP Montréal)
Concernant les motifs de consommation
Performance
}} Un atelier, développé par Plein Milieu et GRIP Montréal sur les drogues et la performance.
}} Une formation pour les intervenants sur les drogues de performance : Un talent naturel à revendre
(GRIP Montréal et Plein Milieu).
}} 4 affiches qui ciblent les différents types de performance chez les jeunes :
• Un corps sain, un esprit sain, une beauté naturelle.
• Se sentir à l’aise devant une foule, ça se développe !
• En panne d’énergie ? Réhydrate-toi !
• Un talent naturel ! Pas besoin de plus quand on est à son pic.
Concernant les comportements à risque
}} Carte préventive explicatif concernant la surdose et les bad trip : Quand ça devient trop bizarre ! (GRIP
Montréal).
}} Carte préventive explicatif concernant la prévention des agressions sexuelles : Je surveille mon plaisir
(GRIP Montréal).
}} Une affiche : Les mélanges peuvent occasionner des complications, ceux avec l’alcool également
(GRIP Montréal).
}} GHB plus alcool... très risqué. Faites attention à vous entre amis : dis ce que tu consommes à au
moins une personne (GRIP Montréal).
70
Annexe 2
Les ressources
Pour de l’information au sujet de l’effet et des risques
associés à la consommation, GRIP Montréal
www.gripmontreal.org
Groupe de recherche et
d’intervention psychosociale
www.gripmontreal.org
Pour des services de prévention au sein de
l’arrondissement du Grand Plateau, Plein Milieu.
www.pleinmilieu.qc.ca
Ressource encyclopédique sur toutes les substances
psychoactives toutefois en anglais seulement.
www.Erowid.com
Service d’information et de référence assuré
par le centre de Référence du Grand Montréal,
Drogues, aide et référence.
www.drogue-aidereference.qc.ca
Association des intervenants
en toxicomanie du Québec, AITQ.
www.aitq.com
71

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