Portrait de la consommation de substances psychotropes et
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Portrait de la consommation de substances psychotropes et
Portrait de la consommation de substances psychotropes et des comportements à risque chez les élèves de l’arrondissement du Grand Plateau. Faits saillants et pistes d’intervention 3 TABLE DES MATIÈRES À Propos du GRIP Montréal 8 Introduction9 Pour qui ce portrait a-t-il été conçu ? Pour quelles raisons ce guide a-t-il été conçu ? Objectif général Objectifs spécifiques 9 9 9 9 Situer la problématique 10 Définition d’un terme clé : Substance psychoactive Dépendance, un risque parmi d’autres Loi de l’effet : EFFET = PRODUIT + INDIVIDU + CONTEXTE (E=PIC) Types de consommateurs de substances psychoactives Méfaits et réduction des méfaits 10 13 14 15 16 Méthodologie18 Description du questionnaire Méthode d’analyse et de présentation des résultats 18 19 Résultats20 Description de l’échantillon - Portrait sociodémographique et général des répondants 20 Faits saillants - Usage de substances psychoactives et les risques spécifiques 31 31 . Consommation de boissons énergisantes Taux élevé de consommateurs de boissons énergisantes . Consommation de café . Consommation de cigarettes Consommation régulière de cigarettes . Consommation d’alcool Consommation régulière et abusive d’alcool . Consommation de drogues illicites Drogues au taux de consommateurs élevé Drogues à consommation régulière Nouvelles tendances de consommation Substances peu présentes - Particularités entre les sexes, ce qu’il faut retenir : . Filles Substances consommées par les filles Cigarette Drogues illicites : ecstasy et les amphétamines . Comportements typiquement féminins Consommation dans le but de maigrir Liens entre les drogues et la santé mentale chez les filles 41 . Garçons Substances consommées par les garçons Boissons énergisantes . Comportements typiquement masculins Bagarre et violence associés à la consommation Conduite en état d’ébriété - Facteurs de risque de l’usage de drogues 45 . Influence des pairs Initiation à la drogue Consommation des amis . Consommation chez les membres de la famille - Motifs de consommation 47 . Hédonisme . Régulation émotionnelle . Performance - Comportements à risque 52 . Polyconsommation de substances psychoactives . Mélanges . Drogues et sexualité Relations sexuelles non protégées Agressions sexuelles : GHB, la drogue du viol ? . Consommation de psychotropes à l’école . Achat de drogues illicites et marché noir . Surconsommation et consommation abusive . Effets sur le cerveau et risques comportementaux - Prévention : Ce que les jeunes veulent ? 59 . Souhaits des jeunes à propos des moyens de prévention Pistes d’intervention 60 Conclusion63 Remerciements64 Références65 Outils68 Ressources 71 Rédaction Jessica Turmel, intervenante du GRIP Montréal Julie-Soleil Meeson, coordonnatrice du GRIP Montréal Dominic Beaulieu-Prévost, président du GRIP Montréal et professeur au département de sexologie, UQAM Pascale Gingras, agente de recherche GRIP Montréal LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Les principales substances psychoactives, leurs effets généraux et les risques liés à leur usage par catégorie de substance Tableau 2 : Les facteurs qui influencent les effets et les risques associés aux substances psychoactives. Tableau 3 : Postulats de base - Réduction de la demande vs réduction des méfaits (Rosenbaum, 1996) Tableau 4: Objets de l’intervention primaire, secondaire et tertiaire, selon les deux approches (Brisson, 1997) Tableau 5 : Éléments pragmatiques et humanistes en réduction des méfaits (Brisson, 1997) Tableau 6 : Portrait de la situation familiale de l’ensemble des élèves, puis des filles et des garçons séparément Tableau 7 : Portrait de la satisfaction scolaire de l’ensemble des élèves, puis des filles et des garçons séparément Tableau 8 : Portrait des habitudes de vie et de l’état de santé de l’ensemble des élèves, puis des filles et des garçons séparément Tableau 9 : Portrait des occupations à l’extérieur de l’école des élèves de l’ensemble des élèves, puis des filles et des garçons séparément Tableau 10 : Portrait de la situation familiale des consommateurs et non consommateurs (à vie) de boissons énergisantes, d’alcool, de tabac et de drogues illicites Tableau 11 : Portrait de la satisfaction scolaire des consommateurs et non consommateurs (à vie) de boissons énergisantes, d’alcool, de tabac et de drogues illicites Tableau 12 : Portrait des habitudes de vie et de l’état de santé des consommateurs et non consommateurs (à vie) de boissons énergisantes, d’alcool, de tabac et de drogues illicites Tableau 13 : Portrait des occupations à l’extérieur de l’école des consommateurs et non consommateurs (à vie) de boissons énergisantes, d’alcool, de tabac et de drogues Tableau 14 : Fréquence de consommation de boissons énergisantes au cours des 12 derniers mois Tableau 15 : Recommandations de Santé Canada en apport maximal de caféine par jour Tableau 16 : Fréquence de consommation de café chez les jeunes de notre échantillon au cours des 12 derniers mois Tableau 17: Fréquence de consommation de cigarettes au cours des 12 derniers mois Tableau 18 : Quantité d’alcool consommée par les buveurs au cours des 12 derniers mois lorsqu’ils ont l’occasion de boire (et comparaison chez ces buveurs entre consommateurs et non consommateurs à vie de drogues illicites) Tableau 19: Quantité d’alcool consommée au cours du dernier mois par les buveurs au cours des 12 derniers mois (et comparaison chez ces buveurs entre consommateurs et non consommateurs à vie de drogues illicites) Tableau 20 : Quantité d’alcool consommée au cours de la dernière semaine par les buveurs au cours des 12 derniers mois (et comparaison chez ces buveurs entre consommateurs et non consommateurs à vie de drogues illicites) Tableau 21 : Consommation d’alcool dans le but de se soûler chez les buveurs de notre échantillon (et comparaison entre consommateurs et non consommateurs à vie de drogues illicites) Tableau 22: Drogues illicites consommées par les élèves (n=528) Tableau 23: Consommation de tabac selon le sexe Tableau 24: Consommation de drogues illicites selon le sexe Tableau 25: Consommation d’ecstasy à vie selon le sexe Tableau 26: Niveau de stress, de dépression, d’idéations suicidaires et de tentatives de suicide selon le sexe et le type de substance psychoactive consommée. Tableau 27 : Principales circonstances évoquées par les jeunes consommateurs (dans les 12 derniers mois) pour consommer une drogue illicite la première fois Tableau 28: Personnes avec lesquelles les jeunes consomment de l’alcool Tableau 29: Personnes avec lesquelles les jeunes consomment de la drogue Tableau 30 : Raisons évoquées par les consommateurs de drogues illicites (dans les 12 derniers mois) pour consommer Tableau 31 : Raisons évoquées par les consommateurs d’alcool (dans les 12 derniers mois) pour consommer Tableau 32 : les différents types de performance Tableau 33: Proportion de polyconsommation au cours des 12 derniers mois chez les consommateurs d’alcool, de drogues illicites, de boissons énergisantes, de tabac et de café. Tableau 34 : Fréquence de consommation de drogues illicites à l’école chez les consommateurs (au cours des 12 derniers mois) Tableau 35 : Périodes de consommation de drogues illicites dans l’année Tableau 36 : Fréquence de consommation d’alcool à l’école chez les consommateurs (au cours des 12 derniers mois) Tableau 37 : Périodes de consommation d’alcool dans l’année Tableau 38 : Préférences des élèves pour des outils de prévention À PROPOS De nombreux intervenants sont préoccupés par l’usage que font les adolescents des substances psychoactives. Ces intervenants proviennent d’horizons variés tels que le milieu communautaire, le réseau de la santé, le réseau de la sécurité publique ou le réseau scolaire. Ces personnes œuvrent tant au niveau de la recherche que de la réadaptation ou de la prévention et ils ont tous en commun la volonté de mieux comprendre cette réalité afin de cibler adéquatement leurs interventions (Gagnon, 2009). C’est dans ce contexte que le Groupe de recherche et d’intervention psychosociale (GRIP Montréal) a reçu en 2010 une subvention de la Table de concertation jeunesse du Grand Plateau1. Provenant de l’enveloppe du Programme régional de la prévention des toxicomanies du département de la Santé Publique, ce montant lui a été attribué pour la réalisation d’un portrait de consommation de substances psychoactives des élèves de 14 ans et plus du Grand Plateau visant à cibler les réels besoins des jeunes et à orienter les interventions préventives qui sont menées sur le territoire. Groupe de recherche et d’intervention psychosociale www.gripmontreal.org Sa mission est de réduire les méfaits associés à la consommation de substances psychoactives et de prévenir la toxicomanie. Notre approche de réduction des méfaits consiste notamment à éduquer et rendre disponible de l’information objective sur les substances psychoactives, sur les façons de limiter les conséquences négatives de leur usage et sur les nouvelles tendances de consommation. Le GRIP Montréal vise ainsi à rendre les individus, en particulier les jeunes, plus aptes à prendre des décisions éclairées, moins risquées et plus responsables en matière de consommation. Julie-Soleil Meeson [email protected] www.gripmontreal.org Plein Milieu est un organisme communautaire implanté dans l’arrondissement du PlateauMont-Royal depuis 1993. Il poursuit une mission d’amélioration des conditions et de la qualité de vie des jeunes et des personnes qui utilisent des drogues par injection ou par inhalation (UDII). Plein Milieu favorise une approche de réduction des méfaits centrée sur l’individu et son autonomisation. Les intervenants ont pour mandat de créer des liens de confiance avec les personnes rencontrées, de les accompagner et de les soutenir dans leurs démarches. Téléphone : 514 524-3661 4677, rue Saint-Denis Montréal (Québec) H2J 2L5 www.pleinmilieu.qc.ca Le GRIP Montréal ne fait pas de jugement moral à propos des choix individuels concernant l’utilisation de substances psychotropes et préconise la prise d’informations et de moyens pour minimiser les risques encourus chez ceux qui décident de consommer. 1 L’arrondissement du Grand Plateau englobe les quartiers du Plateau Mont-Royal, Saint-Louis et du Mile-End. 8 Introduction Pour qui ce portrait a-t-il été conçu ? Ce portrait présentera des résultats propres aux adolescents de l’arrondissement du Grand Plateau. En ciblant de façon personnalisée leur réalité, il permettra l’avancement des connaissances en lien avec la consommation de drogue chez les jeunes. En effet, très peu d’initiatives scientifiques en lien avec les drogues ont été prises jusqu’à maintenant pour connaître les besoins des jeunes, leurs connaissances et les meilleures méthodes pour entrer en relation avec eux. Ce guide permettra aux intervenants qui désirent se mobiliser face à la réalité de l’usage des drogues de faire le point sur les éléments essentiels pour intervenir adéquatement avec les jeunes à risque ou ceux qui consomment déjà des drogues. De plus, ils auront accès à une liste de pistes d’intervention, en lien avec la prévention des toxicomanies et la réduction des méfaits. Il sera également possible d’orienter les intervenants vers des solutions pragmatiques, afin de contrer les multiples défis liés aux projets de prévention. Indirectement, les résultats issus des travaux pourront être bénéfiques à des organismes jeunesse autres que ceux visés par le projet. Pour quelles raisons ce portrait a-t-il été conçu ? À partir de l’ensemble des résultats obtenus dans le grand portrait de consommation des jeunes que nous avons préalablement rédigé, une analyse approfondie nous a permis de faire ressortir certaines réalités qui se démarquent particulièrement ainsi que d’établir certains liens révélateurs entre différents résultats. Ce guide vise donc à mettre en lumière les pistes qui apparaissent pertinentes pour l’intervention sur le terrain. Objectif général L’objectif général était d’obtenir des informations objectives pour orienter les interventions et le développement d’outils ciblés en matière de prévention et de réduction des méfaits par une meilleure compréhension de la réalité de l’usage des substances psychoactives des élèves du secondaire âgés de 14 ans et plus. Objectifs spécifiques }} Établir une liste de faits saillants qui semblent les plus significatifs en lien avec l’usage des drogues chez les élèves du Grand-Plateau. }} Décrire et replacer ces résultats dans leur contexte actuel; Comparaison entre les données de notre échantillon et celles d’autres enquêtes québécoises. }} Proposer une série de recommandations afin d’outiller les intervenants dans leurs démarches pour répondre à ces résultats. 9 Situer la problématique Définition d’un terme clé : Substance psychoactive 2 Une substance psychoactive est une substance naturelle ou synthétique qui agit sur le système nerveux central en modifiant son fonctionnement psychique, soit comme dépresseur, stimulant ou perturbateur (Gagnon, 2009 : 1). Dans ce portrait, nous incluons tant les produits légaux qu’illégaux à ce terme. Les boissons énergisantes, la nicotine, l’alcool, les amphétamines, le cannabis, la salvia, etc. sont toutes des substances psychoactives. Le tableau 1 présente en détail les différentes catégories de substances psychoactives ainsi que les principaux effets et risques liés à leur usage. Pour les fins de notre analyse, les données correspondant aux différentes substances consommées seront présentées en cinq grandes catégories: Boissons énergisantes, café, cigarette, alcool et drogues illicites3. Le sujet de la drogue est large et complexe. Il réfère à une multitude de substances et de motifs d’usage, et notre perception de ce phénomène se modifie à travers les époques et les cultures. Du point de vue des intervenants œuvrant auprès des adolescents, des préoccupations particulières émanent quant à la santé physique, psychologique et sociale, à court et à long terme, que sont susceptibles d’affecter ces substances. Afin de mieux éclaircir les risques réels qui nous concernent en regard de notre population, il importe en premier lieu de définir la problématique que nous désirons aborder. Mais quelles sont donc les risques liés à la consommation chez les jeunes ? }} 31% des jeunes ne connaissent pas les principales catégories auxquelles appartiennent les drogues. }} De plus, 58% aimeraient recevoir davantage d’information sur le sujet. 2 3 Dans le présent document, les termes drogue, psychotrope et produit seront aussi utilisés comme synonymes de substance psychoactive. Ici, le terme drogue illicite fait référence à toute substance interdite selon la loi réglementant certaines drogues et autres substances, ainsi que tout produit en vente libre mais non conçu à des fins de consommation (solvants volatiles, salvia). 10 Tableau 1 : Les principales substances psychoactives, leurs effets généraux et les risques liés à leur usage par catégorie de substance. DÉPRESSEURS PERTURBATEURS STIMULANTS EXEMPLES DE SUBSTANCES PSYCHOACTIVES Alcool Cannabis (marijuana, haschisch, huile) Amphétamine et méthamphétamine (speed) BZP, TFMPP et autres dérivés Barbituriques Benzodiazépines (ex. Valium®, Ativan®, Rivotril®) Cannabinoïdes synthétiques (Spice) Caféine (ex. boissons énergisantes, café, thé, guarana) Cocaïne, crack/Freebase Drank Champignons magiques Cristal de méthamphétamine (Cristal meth) Éphédrine, pseudoéphédrine GHB Dextrométhorphane Khat MDMA et dérivés Opiacés (ex. héroïne, morphine, codéine, doda, oxycodone, hydromorphone) Kétamine Substances volatiles (ex. essence, vernis à ongles, colles à séchage rapide, dusting) Salvia MDPV Méphédrone Méthylphénidate (Ritalin®) Nicotine/tabac Effets généraux des substances psychoactives Effets sur le plan physique Ralentissent le rythme du cœur et la respiration. Modifient légèrement le rythme du cœur et la respiration. Accélèrent le rythme du cœur et la respiration. Suppression de la sensation de faim et de fatigue. Engendrent parfois de la somnolence. Peuvent diminuer les réflexes, la coordination et l’élocution (parler moins vite et moins clairement). Comportements répétitifs (tics). Crispation des mâchoires. 11 DÉPRESSEURS PERTURBATEURS STIMULANTS Effets sur le plan psychologique Provoquent un état d’euphorie (se sentir très bien) et une perte d’inhibitions. Impression de relaxation et diminution de l’anxiété Entraînent une modification des perceptions de l’environnement (visuelles, auditives, tactiles, notion du temps). Impression de flottement, de rêverie, d’irréalité. Altération du jugement. Impression d’avoir une énergie accrue. Parler sans arrêt (labilité). Augmentation du niveau de vigilance et de concentration. Sentiment d’euphorie (se sentir très bien). Provoquent parfois des hallucinations RISQUES LIÉS À L'USAGE DES SUBSTANCES PSYCHOACTIVES Risques sur le plan physique Dépendance : Risque de dépendance physique. Dépendance : Risque plus faible de dépendance physique. Surdose : Risque de surdose. Étourdissements, nausées, maux de tête, difficulté à bouger et à parler, perte de mémoire, somnolence, ralentissement du cœur, coma, mort. Surdose : Risque plus faible mais présent avec certaines de ces drogues. Santé physique : Risque de déshydratation. Santé physique : Risque plus élevé de blessures. Ces drogues peuvent entraîner des comportements bizarres, violents et dangereux pour soi ou pour les autres. Dépendance : Faible risque de dépendance physique (présent pour certaines drogues). Surdose : Risque de surdose. Maux de tête, nausées, étourdissements, vomissements, convulsions, palpitations cardiaques, coma, mort. Santé physique : Risque d’insomnie, de déshydratation, de carence nutritive, d’abîmer les dents, hausse de la chaleur du corps. Risques sur le plan psychologique Dépendance : Risque de dépendance psychologique. Dépendance : Risque plus faible de dépendance psychologique. Dépendance : Risque de dépendance psychologique. Surdose : Risque d’amnésie (ne plus se rappeler de rien). Peut également mener à prendre des risques imprévus. Surdose : Il est possible de se sentir confus, de paniquer, de se sentir angoissé ou en perte de contrôle de soi. Santé physique : Risque de précipiter le déclenchement d’un problème de santé mentale chez une personne vulnérable. Santé physique : Certaines personnes plus fragiles sont à risque de vivre des épisodes de psychose toxique (perte de contact avec la réalité). Ces drogues peuvent également précipiter le déclenchement de la schizophrénie chez les personnes prédisposées. Surdose : Risque de ressentir de la panique, de la confusion, de la paranoïa. Dans les jours suivant la consommation, risque de vivre de la tristesse, de l’anxiété, une perte de motivation. Santé physique : Risque de déclencher ou d’amplifier un état dépressif ou anxieux. Peut précipiter le déclenchement d’un problème de santé mentale chez une personne vulnérable. Tableau créé dans le cadre du projet Drogues de synthèse financé par le Fonds régional intersectoriel jeunesse (FRIJ) par Jessica Turmel (2008) 12 Dépendance, un risque parmi d’autres }} 60% des jeunes apprécieraient être renseignés davantage sur le phénomène de la dépendance. Au sein du grand réseau de la santé, le risque est souvent considéré sous l’angle de la dépendance, un mode d’utilisation pouvant entraîner de lourdes répercussions sur le bien-être et le fonctionnement quotidien de la personne vivant cette pathologie. Cet état requiert souvent la disponibilité d’une aide extérieure à l’individu et de nombreux intervenants se mobilisent à cet égard. La dépendance est un phénomène complexe qui va au-delà de la simple fréquence élevée de consommation. Elle constitue un ensemble de conditions, définies dans le DSM-IV (le manuel diagnostique des troubles psychiatriques) selon les critères suivants : CRITÈRES DE LA DÉPENDANCE SELON LE DSM-IV La dépendance est un mode d’utilisation inapproprié d’une substance, entraînant une détresse ou un dysfonctionnement cliniquement significatif, comme en témoignent trois (ou plus) des manifestations suivantes, survenant à n’importe quel moment sur la même période de douze mois : 1.Une tolérance qui se traduit soit par une augmentation des doses pour un effet similaire, soit par un effet nettement diminué si les doses sont maintenues à leur état initial. 2.Un syndrome de sevrage en cas d’arrêt ou une prise du produit pour éviter un syndrome de sevrage. 3.Une incapacité à gérer sa consommation; L’usager consomme plus longtemps ou plus qu’il ne le voulait. 4.Un désir persistant ou des efforts infructueux pour réduire ou contrôler l’utilisation de la substance. 5.Un temps considérable consacré à rechercher la substance, la consommer ou récupérer de ses effets. 6.D’importantes activités sociales, occupationnelles ou de loisir sont abandonnées ou réduites en raison de l’importance de la substance dans la vie quotidienne. 7.Une poursuite de la consommation malgré la conscience d’un problème physique ou psychologique persistant ou récurrent qu’elle engendre ou exacerbe. Précision Les notions de tolérance (critère 1) et de sevrage (critère 2) réfèrent à la dépendance physique. Puisqu’ils constituent seulement deux des sept critères énumérés, il est donc possible de développer une dépendance à un produit sans être physiquement dépendant. 13 Cette problématique est sérieuse et témoigne d’une détresse notable. Toutefois, il s’avère que peu de consommateurs répondent à ces critères. Comme pour l’alcool au sein de la population, ces critères bien définis affectent en réalité un nombre restreint d’usagers. Selon des données canadiennes d’enquête populationnelle datant de 2002, environ 6% des jeunes entre 15 et 19 ans étaient à ce moment dépendants à l’alcool et 3% étaient dépendants de drogues illicites (Tjepkema, 2004). Bien que notre questionnaire permette de soulever certains comportements pouvant être reliés à la dépendance, il n’a toutefois pas été conçu de façon à identifier les jeunes aux prises avec ce trouble. Nous ne pourrons donc pas fournir de renseignements exacts sur ce phénomène. Notre questionnaire relève d’une démarche visant à offrir un service adapté à l’ensemble des jeunes de l’arrondissement en regard de la consommation. Puisque la majorité des jeunes ne présente pas de dépendance mais s’expose tout de même à certains risques, il nous importait donc de couvrir l’ensemble des types d’expérience de consommation et de tenir compte de la diversité des risques qui en découlent plutôt que de mettre l’emphase sur la dépendance. Loi de l’effet : E FFET = P RODUIT + I NDIVIDU + C ONTEXTE (E=PIC) }} 62% des jeunes aimeraient recevoir davantage d’informations sur la loi de l’effet. Les jeunes de l’arrondissement présentent ainsi un mélange hétérogène d’expériences distinctes par rapport aux substances psychotropes. Une multitude d’aspects reliés au produit consommé, à l’individu qui le consomme ainsi qu’au contexte entourant la consommation sont susceptibles d’entraîner des risques spécifiques dépassant la seule question du trouble de la dépendance : c’est ce qu’on appelle la Loi de l’effet (voir tableau 2). Tableau 2 : Les facteurs qui influencent les effets et les risques associés aux substances psychoactives. Produit la quantité Individu la taille Contexte le lieu la pureté le sexe l’ambiance la fréquence de consommation le poids l’entourage la tolérance au produit l’état de santé physique ou psychologique le moment de la journée le mode d’administration (ingéré, sniffé, fumé, injecté, etc.) l’état d’esprit (déprimé, joyeux, stressé, fatigué, en colère, etc.) les relations et le réseau social la combinaison avec d’autres produits l’état nutritionnel et de sommeil les conflits les expériences passées les lois les prédispositions Tiré de la brochure : Les jeunes et les drogues de synthèse du Ministère de la santé et des services sociaux en collaboration avec le GRIP Montréal, 2007. 14 Types de consommateurs de substances psychoactives Afin de mieux saisir les réalités entourant la consommation, différents termes, empruntés à la typologie de Paquin (1988), seront utilisés au cours de ce rapport pour présenter une répartition plus juste des types de consommateurs : }} Les abstinents : Ils n’ont pas consommé ou ne consomment plus la substance visée. Ces jeunes représentent une large part des adolescents. Le seul risque auquel ils s’exposent par rapport à la substance visée est celui de l’expérimenter ultérieurement. L’adolescence, qui correspond à la tranche d’âge des 12 à 18 ans que dessert la table de concertation jeunesse du Grand Plateau, consiste en un processus de changement et de maturation très important dans la vie d’une personne. Cette étape est marquée, entre autres, par une période d’exploration ou d’expérimentation à travers laquelle les jeunes sont amenés à tenter de nouvelles expériences, notamment celle de la consommation de substances psychoactives (p.ex. tabac, alcool, autres drogues) (Bertrand, 2006). Comme c’est le cas pour l’alcool, certaines drogues, lorsque consommées, le seront souvent de façon responsable et occasionnelle. Plus précisément, on retrouve majoritairement, au sein de la population des consommateurs, ces deux types dont la fréquence d’usage est modérée : }} Les explorateurs : Ils consomment la substance visée de façon expérimentale, par curiosité ou pour vivre de nouvelles sensations. }} Les consommateurs occasionnels : Ils consomment la substance visée pour le plaisir, à des moments précis : Fêtes, spectacles, etc. Les principaux risques auxquels s’exposent ces jeunes sont ponctuels (mauvaise qualité du produit consommé, interaction avec un autre produit, surdose, blessures, etc.). Dans l’ensemble, l’expérimentation de ces substances de la part des jeunes n’aura néanmoins que peu ou pas de conséquence néfaste notable pour leur santé et leur bien être. Certains jeunes seront toutefois tentés, pour différentes raisons, de renouveler à répétition cette expérience et se mettront ainsi à risque de subir des répercussions plus graves sur leur santé physique et psychologique, leurs résultats académiques ainsi que leurs relations amicales et familiales (Loiselle, 2002). Leur conduite peut référer à l’un ou l’autre des deux types de consommation suivants : }} Les consommateurs réguliers : Ils consomment la substance visée une à quelques fois par semaine pour diverses raisons : Plaisir, habitude, dépendance psychologique (mais pas nécessairement), importance du rituel, etc. }} Les surconsommateurs : Ils consacrent presque tout leur temps, leur argent et leur énergie à se procurer et à consommer la substance visée. Finalement, une personne dont le profil correspond à l’une ou l’autre des catégories ci-haut peut également s’exposer au risque de la consommation abusive au cours d’un même épisode de consommation. }} Les consommateurs abusifs : Ils consomment de manière incontrôlée, absorbent de grandes quantités ou mélangent des substances (par exemple, un buveur occasionnel qui s’adonnerait au calage d’alcool à chaque soirée arrosée). 15 Il importe de mentionner qu’un même individu peut correspondre à différentes catégories selon le produit dont il est question. Nous utiliserons ainsi ces différentes façons de consommer pour référence seulement, lorsque nous aborderons les risques associés à la fréquence de consommation de certains produits. Méfaits et réduction des méfaits Cette compréhension des différentes relations possibles aux substances psychotropes est tributaire d’une vision plus large des risques et réalités qu’elles entraînent. Le portrait de consommation ayant été élaboré dans le but d’outiller les professionnels à intervenir efficacement auprès des jeunes, ce portrait est présenté de façon à porter l’attention des intervenants vers l’ensemble des risques reliés à la consommation et ce, auprès de tous les types de consommateurs. Pour l’atteinte de ces objectifs, ce portrait suit les principes et valeurs de l’approche de réduction des méfaits (par opposition à une approche de réduction de la demande). Ainsi, les informations mises en lumière et les pistes d’intervention et de prévention proposées sont orientées d’abord et avant tout vers la diminution des conséquences néfastes de l’usage des drogues plutôt que l’élimination de leur usage (Brisson, 1997 :13). Pour illustrer ces deux approches, les campagnes d’Éduc’alcool prônant que La modération a bien meilleur goût, la prescription de timbres de nicotine et les programmes d’échange de seringues sont des exemples d’approches visant la réduction des méfaits, tandis que les campagnes incitant à l’abstinence (ex. 0droguepourmoi.ca), les politiques prohibitionnistes des années 1920 et la judiciarisation de la possession de certaines drogues sont des exemples d’approches visant la réduction de l’offre et de la demande. Pour terminer cette comparaison, le tableau 4 résume et contraste les postulats de base de deux approches tandis que le tableau 3 précise leurs objets d’intervention. Tableau 3 : Postulats de base - Réduction de la demande vs réduction des méfaits (Rosenbaum, 1996) Réduction de la demande Réduction des méfaits L’abstinence est un but réaliste. L’abstinence totale n’est pas un but réaliste. La consommation de drogues illicites constitue nécessairement un abus. Les drogues comprennent tous les produits psychotropes, légaux ou pas. L’utilisation d’une drogue mène inévitablement à la consommation d’autres plus nocives. Il est possible de contrôler sa consommation et d’en être responsable et l’usage de n’importe quel psychotrope ne constitue pas en soi un abus. La compréhension des dangers décourage l’utilisation. Les jeunes sont incapables de décisions responsables sur une question aussi grave. Rien n’est plus important en termes d’usage sécuritaire que la prise en compte du cadre général: substance, individu, contexte. Tableau 4: Objets de l’intervention primaire, secondaire et tertiaire, selon les deux approches (Brisson, 1997) Approche traditionnelle (Réduction de l’offre et de la demande) Approche de réduction des méfaits (Réduction des risques et des conséquences) Diminuer l’incidence et la prévalence de l’usage Diminuer les effets négatifs de l’usage Réduire/éliminer les risques d’usage Réduire/éliminer l’usage existant primaire secondaire/tertiaire 16 Réduire les risques de conséquences négatives liées à l’usage Réduire les conséquences négatives de l’usage primaire secondaire/tertiaire Notre centration sur les méfaits nous amène à traiter également l’ensemble des substances psychotropes, indépendamment de leur statut légal, en tenant compte non seulement de l’usage des drogues illicites, mais aussi de celui des drogues licites et d’autres comportements à risque. Selon Rosenbaum (1996 : traduction libre), rien n’est plus important en termes d’usage sécuritaire que la prise en compte du cadre général: substance, individu, contexte. L’angle de la réduction des méfaits nous permettra d’évaluer les divers aspects biopsychosociaux de la consommation et d’offrir des moyens d’agir sur les risques à court et à long terme sur les plans de : }} La santé physique (amaigrissement, surdoses, accidents, relations sexuelles non protégées, etc.) }} La santé psychologique (dépendance, développement de problèmes de santé mentale épisodiques ou permanents, bad trips, etc.). }} La santé sociale (comportements sociaux, amis, école, etc.) Finalement, en accord avec les valeurs de pragmatisme et d’humanisme (voir tableau 5) que soulève l’approche de la réduction des méfaits, nos pistes de solution seront orientées selon des objectifs réalistes plutôt qu’idéalistes, de sorte à favoriser des interventions adaptées aux différents jeunes de l’arrondissement. Tableau 5 : Éléments pragmatiques et humanistes en réduction des méfaits (Brisson, 1997) PRAGMATISME HUMANISME L’usage des drogues est une réalité avec laquelle il faut composer. Aller à la rencontre des usagers, là où ils se trouvent. L’intervention doit tenir compte des coûts et bénéfices et porter sur les conséquences négatives. Offrir aux usagers une variété de moyens, en fonction de leurs besoins. L’intervention doit impliquer une hiérarchie d’objectifs. Priorité aux objectifs proximaux (viser l’abstinence est souvent se mettre en situation d’échec). Impliquer les usagers en respectant leurs droits et favoriser qu’ils se prennent collectivement en charge. Centration sur les méfaits. La personne qui consomme doit être considérée comme un citoyen à part entière. Il est plus efficace de s’attaquer directement aux conséquences négatives de la consommation plutôt que de poursuivre l’objectif utopique d’une société sans drogue. La présence d’un comportement de consommation de drogue ne doit pas faire ombrage sur les autres problèmes vécus et ne doit pas non plus limiter leurs droits et accès aux services adaptés à leur réalité. 17 Méthodologie Le GRIP Montréal, en collaboration avec Plein Milieu, a réalisé une enquête par questionnaire auprès des élèves du deuxième cycle du secondaire situés sur le Grand Plateau (n=528). Les jeunes devaient signer un formulaire de consentement expliquant les objectifs de l’enquête et assurant la confidentialité des données. Les instructions et les réponses aux questions des élèves étaient données par une intervenante du GRIP Montréal ou de Plein Milieu et les questionnaires étaient remplis sur place par les élèves. Les questionnaires étaient ensuite transportés dans les locaux du GRIP Montréal pour y effectuer la saisie des données et en assurer la confidentialité. Description du questionnaire Le questionnaire a été développé par l’équipe du GRIP Montréal, qui s’est d’abord basé sur une étude réalisée par Côté (2002) Dis-moi quel usage fais-tu de l’alcool et des drogues ? Étude sur les usages des psychotropes par les élèves du secondaire en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine. Les questions abordaient les éléments suivants : }} Des données sociodémographiques: le sexe, l’âge et scolarité; }} Des données portant sur le profil de consommation: Usage de la cigarette, usage des drogues et usage d’alcool; }} Des données portant sur les motifs de consommation; }} Des données portant sur la situation familiale; }} Des données portant sur les performances scolaires et l’engagement envers l’école; }} Des données portant sur les habitudes de vie (sommeil, alimentation, forme physique, relation avec les parents); }} Des données portant sur les occupations à l’extérieur de l’école. Une nouvelle section portant sur la consommation de boissons énergisantes et de café a été rédigée par le GRIP Montréal. De plus, certaines questions du questionnaire de Côté (2002) ont été reformulées et modifiées pour rejoindre spécifiquement les élèves montréalais (par exemple, les motifs de consommation liés à la performance) et nous avons substitué les tableaux des drogues de Côté par celui du GRIP Montréal : }} Données portant sur le profil de consommation: L’usage de drogues illicites et la fréquence de consommation (cannabis, ecstasy /MDMA, champignons magiques, amphétamines, salvia, cocaïne, autres médicaments non-prescrits, PCP, LSD, Ritalin®, kétamine, GHB, solvants volatils, crack/freebase, héroïne, cristal de méthamphétamine, Dust-off). Finalement, d’autres nouvelles sections portant sur les connaissances des jeunes en lien avec les drogues ont été élaborées et ajoutées au questionnaire retenu. Des questions portant sur les préférences des jeunes par rapport à la création d’un outil préventif ont également été formulées et ajoutées. 18 Méthode d’analyse et de présentation des résultats L’objectif de l’étude étant principalement de dresser un portrait descriptif de la réalité de consommation des jeunes de l’arrondissement du Grand-Plateau, la grande majorité des résultats est présentée sous forme de tableaux croisés. En plus des résultats globaux aux différentes questions, certains groupes ont aussi été comparés pour tenter de différencier leurs profils. De ce fait, les filles et les garçons ont été comparés sur la plupart des variables. De plus, les consommateurs de différents types de substances (boissons énergisantes, cigarette, alcool et drogues illicites) ont souvent été comparés aux non-consommateurs de ces mêmes types de substances. Le critère utilisé pour classifier un répondant comme consommateur pour ces analyses était le fait d’avoir consommé la substance au moins une fois à vie. Les groupes ont été comparés par l’entremise de tests du chi-carré et le seuil de signification statistique pour chacun de ces tests a été établi à un α=0,05. Dans les quelques situation où le nombre de cas dans une cellule de tableau était insuffisant pour assurer la confidentialité des résultats, la proportion a été présentée sous la forme d’un intervalle (ex. 1-2%, < 3%) au lieu d’une valeur unitaire. En terminant, l’analyse des données nous a permis de diviser nos faits saillants selon les sections suivantes: 1. L’usage des substances psychoactives 2. Les particularités entre les sexes, ce qu’il faut retenir 3. Les facteurs de risque de l’usage de drogues 4. Les motifs de consommation 5. Les comportements à risque 6. La prévention : ce que les jeunes veulent ? 19 Résultats Description de l’échantillon Les élèves interrogés proviennent de trois écoles secondaires, soit une école publique régulière (n=279), une école à cheminement particulier (n=35) et une école à vocation particulière (n=214). Les filles représentent 49,5% de l’échantillon. L’âge moyen des répondants est de 15,5 ans. 38% des répondants sont en secondaire 3, 24% en secondaire 4, 23% en secondaire 5 et 15% dans une autre situation scolaire comme un programme de formation de préparation au travail (FPT) ou un programme d’adaptation scolaire. Portrait sociodémographique et général des répondants Le portrait sociodémographique et général des répondants est présenté dans les prochains tableaux. Dans un objectif de parcimonie et de pertinence, les proportions pour les comparaisons entre groupes (ex. filles vs garçons) ne sont présentées que si la différence entre les groupes est statistiquement significative. Ce choix a pour triple avantage : }} d’alléger énormément la lecture, }} de diriger rapidement le regard vers les différences statistiquement significatives et }} de réduire drastiquement les risques de surinterprétation qui seraient possibles si le lecteur pouvait voir des différences statistiquement non-significatives qu’il jugerait néanmoins de taille importante. Les tableaux 6 à 9 présentent les résultats globaux et les différences entre gars et filles. Ces tableaux présentent successivement les résultats concernant la situation familiale (tableau 6), la satisfaction scolaire (tableau 7), les habitudes de vie et l’état de santé (tableau 8), puis les occupations à l’extérieur de l’école (tableau 9). Ces tableaux sont présentés l’un à la suite de l’autre et le lecteur est invité à les regarder attentivement. 20 Tableau 6 : Portrait de la situation familiale de l’ensemble des élèves, puis des filles et des garçons séparément Total (%) Filles (%) Garçons (%) (n=498) _ _ 75 _ _ (n=497) _ _ Meilleure, en comparaison à celle des élèves de la classe 26 _ _ Identique, en comparaison à celle des élèves de la classe 65 _ _ Pire, en comparaison à celle des élèves de la classe 9 _ _ Satisfaction face à la communication avec leurs parents (n=501) _ _ Très satisfaits 42 _ _ Plutôt satisfaits 42 _ _ Plutôt insatisfaits 11 _ _ Très insatisfaits 5 _ _ Famille biparentale vs monoparentale Biparentale (incluant famille recomposée et garde partagée) Condition économique perçue Disponibilité perçue de leurs parents (n=505) _ _ Toujours 59 _ _ Souvent 30 _ _ Rarement 9 _ _ Jamais 2 _ _ (n=496) _ _ 21 _ _ (n=503) (n=247) (n=251) Difficulté pour obtenir la permission des parents pour les sorties Oui Fréquence à laquelle leurs parents tiennent compte de leur point de vue Toujours 35 42 31 Souvent 41 37 49 Rarement 16 19 14 Jamais 4 2 6 Faits saillants : Portrait de la situation familiale de l’ensemble des élèves, puis des filles et des garçons séparément (voir tableau 6) }} 25% des élèves vivent avec un seul parent. }} En général, les élèves perçoivent leur relation avec leurs parents de façon positive • 84% sont très ou plutôt satisfaits face à la communication avec leurs parents. • 89% constatent que leurs parents sont toujours ou souvent disponibles. • 76% croient que leurs parents tiennent compte toujours ou souvent de leurs points de vue. • 61% croient que leurs parents sont très ou plutôt satisfaits par rapport à leurs résultats scolaires (voir tableau 7). • Seulement 6% des garçons et 2% des filles pensent que leurs parents ne tiennent jamais compte de leurs points de vue. 21 Tableau 7: Portrait de la satisfaction scolaire de l’ensemble des élèves, puis des filles et des garçons séparément Total (%) Filles (%) Garçons (%) (n=506) _ _ Se sentent toujours à l’aise à l’école 25 _ _ Se sentent souvent à l’aise à l’école 50 _ _ Se sentent rarement à l'aise à l'école 19 _ _ Ne se sentent jamais à l'aise à l'école 6 _ _ Degré de bien-être à l’école Satisfaction face à leurs résultats scolaires (n=497) _ _ Très satisfaits 12 _ _ Plutôt satisfaits 50 _ _ Plutôt insatisfaits 28 _ _ Très insatisfaits 10 _ _ (n=502) _ _ Très satisfaits 19 _ _ Plutôt satisfaits 42 _ _ Plutôt insatisfaits 24 _ _ Satisfaction perçue des parents par rapport à leurs résultats scolaires Très insatisfaits Objectif scolaire actuel 15 _ _ (n=490) (n=237) (n=248) Faire des études universitaires 58 64 54 Faire des études collégiales 28 29 26 Terminer le secondaire 13 7 18 Abandonner le secondaire 1 42 31 Faits saillants : Portrait de la satisfaction scolaire de l’ensemble des élèves, puis des filles et des garçons séparément (voir tableau 7) En général, les élèves perçoivent leur cheminement scolaire de manière positive : }} 75% se sentent toujours ou souvent à l’aise à l’école. }} 62% sont plutôt ou très satisfaits face à leurs résultats scolaire. }} Plus de la moitié (58%) ont pour objectif scolaire de faire des études universitaires. }} Les filles sont plus enclines à se diriger vers des études universitaires (64% versus 54%). 22 Tableau 8: Portrait des habitudes de vie et de l’état de santé de l’ensemble des élèves, puis des filles et des garçons séparément Total (%) Filles (%) Garçons (%) (n=506) _ _ Très bonne santé 33 _ _ Bonne santé 60 _ _ Mauvaise santé 7 _ _ Très mauvaise santé 0 _ _ (n=502) (n=249) (n=248) 24 11 37 Perception de leur santé Perception de leur forme physique Très en forme Plutôt en forme 54 58 50 Pas très en forme 20 28 11 Pas en forme du tout 2 3 2 (n=501) (n=259) (n=264) 69 57 80 (n=334) _ _ Poids 52 _ _ Apparence globale 18 _ _ Grandeur 10 _ _ Acné 10 _ _ Vêtements 5 _ _ Taille de la poitrine 2 _ _ Dents 1 _ _ Pas assez musclé 1 _ _ Poils 1 _ _ (n=502) (n=249) (n=248) Satisfaction face à leur apparence physique Oui Motifs d’insatisfaction face à leur apparence physique Fréquence à laquelle ils se sentent stressés Souvent 24 32 16 Parfois 39 45 33 Rarement 30 20 39 Jamais 7 3 12 (n=502) (n=247) (n=250) Souvent 8 12 5 Parfois 26 33 19 Rarement 45 43 47 Jamais 21 12 30 (n=502 (n=254) (n=243) Fréquence à laquelle ils se sentent déprimés Présence d’idées suicidaires à vie Oui Ont déjà tenté de se suicider Oui ) 38 47 24 (n=469) (n=237) (n=227) 12 17 7 23 Faits saillants : Portrait des habitudes de vie et de l’état de santé de l’ensemble des élèves, puis des filles et des garçons séparément (voir tableau 8) Les élèves se perçoivent positivement en lien avec leurs habitudes de vie : }} 93% se croient en très bonne ou en bonne santé. }} 78% se croient très ou plutôt en forme. }} Les garçons se perçoivent plus en forme que les filles (37% versus 11%). Les quatre principaux motifs d’insatisfaction face à leur apparence physique sont : }} Le poids ; }} L’apparence globale ; }} La grandeur ; }} L’acné. De plus, les filles sont moins satisfaites face à leur apparence physique (43% versus 20%). Les signes d’une moins bonne santé mentale: }} Les filles sont plus souvent stressées (32% versus 16%) et déprimées (12% versus 5%). }} Les filles ont plus tendance à avoir des idées suicidaires (47% versus 14%) et elles ont plus souvent tenté de se suicider (17% versus 7%). Tableau 9: Portrait des occupations à l’extérieur de l’école des élèves de l’ensemble des élèves, puis des filles et des garçons séparément Total (%) Filles (%) Garçons (%) (n=484) _ _ Aucun travail rémunéré 72 _ _ 1 à 10 heures 13 _ _ 11 à 20 heures 11 _ _ 21 à 25 heures 2 _ _ 30 heures et plus 2 _ _ (n=244) Nombre d’heures par semaine de travail rémunéré (n=499) (n=250) Tout le temps Fréquence de l’impression de manquer d'argent 12 14 10 Souvent 20 12 17 De temps en temps 30 33 28 Rarement 22 20 25 Jamais 16 11 21 Plutôt satisfaits 42 _ _ Faits saillants : Portrait des occupations à l’extérieur de l’école des élèves de l’ensemble des élèves, puis des filles et des garçons séparément (voir tableau 9) }} 72 % des élèves ne travaillent pas lorsqu’ils fréquentent l’école. }} Seulement 4% travaillent plus de 21 heures par semaine. }} 32% des élèves croient manquer tout le temps ou souvent d’argent. }} Les garçons ont moins l’impression de manquer d’argent que les filles (47% versus 31%) 24 Les tableaux 10 à 13 présentent les différences entre consommateurs et non-consommateurs (à vie) de boissons énergisantes, d’alcool, de tabac et de drogues illégales dans le même ordre que les tableaux précédents. Faits saillants : Les consommateurs de boissons énergisantes en lien avec les facteurs sociodémographiques }} Les consommateurs de boissons énergisantes sont plus insatisfaits de la communication avec leurs parents (19% versus 9%). }} Ils croient plus souvent que leurs parents tiennent rarement ou jamais compte de leur point de vue (25% versus 9%). }} 28% se sentent rarement ou jamais à l’aise à l’école (versus 15-16%). }} 43% sont insatisfaits face à leurs résultats scolaires (versus 21%). }} 47% croient que leurs parents sont insatisfaits face à leurs résultats scolaires (versus 20%). }} Ils sont moins enclins à avoir pour objectif des études universitaires (52% versus 74-75%). }} Ils sont proportionnellement plus nombreux à avoir eu des idées suicidaires (40% versus 26%) et à avoir tenté de se suicider (15% versus 6%). }} Ils ont plus souvent un travail rémunéré (31% versus 20%). }} Ils sont proportionnellement plus nombreux à avoir l’impression de manquer tout le temps ou souvent d’argent (37% versus 17%). Faits saillants : Les consommateurs d’alcool en lien avec les facteurs sociodémographiques }} Les consommateurs d’alcool vivent plus souvent avec un seul parent (29% versus 14%) }} Ils sont plus souvent insatisfaits de la communication avec leurs parents (18% versus 9-10%). }} 28% se sentent rarement ou jamais à l’aise à l’école (versus 14%). }} 43% sont insatisfaits face à leurs résultats scolaires (versus 20%). }} 44% croient que leurs parents sont insatisfaits face à leurs résultats scolaires (versus 24%). }} Ils sont plus souvent déprimés (37% versus 25%). }} Ils sont proportionnellement plus nombreux à avoir eu des idées suicidaires (38% versus 26%) et à avoir tenté de se suicider (14% versus 6%). }} Ils ont plus souvent un travail rémunéré (30% versus 20%). }} Ils sont proportionnellement plus nombreux à avoir l’impression de manquer tout le temps ou souvent d’argent (35% versus 21%). 25 Tableau 10 : Portrait de la situation familiale des consommateurs et non consommateurs (à vie) de boissons énergisantes, d’alcool, de tabac et de drogues illicites Non Consommaconsommateurs de boisteurs sons énerde boissons gisantes (%) énergisantes (%) Consommateurs d’alcool (%) Non consommateurs d’alcool (%) Consommateurs de tabac (%) Non consommateurs de tabac (%) Consommateurs de drogues illicites (%) Non consommateurs de drogues illicites (%) Famille biparentale vs monoparentale _ _ (n=390) (n=101) (n=275) (n=222) (n=310) (n=188) Biparentale (incluant famille recomposée et garde partagée) _ _ 71 86 69 80 71 78 (n=361) (n=129) (n=390) (n=104) (n=277) (n=233) (n=311) (n=190) Très satisfaits 37 52-53 39 49-50 37 47 36 51 Plutôt satisfaits 44 39 43 40 43 41 44 38 Plutôt insatisfaits 13 7 12 9 13 9 14 7 Très insatisfaits 6 1-2 6 1-2 7 3 6 4 (n=365) (n=127) _ _ _ _ (n=310) (n=192) 31 53-54 _ _ _ _ _ 43 26 Satisfaction face à la communication avec leurs parents Fréquence à laquelle leurs parents tiennent compte de leur point de vue Toujours Souvent 44 39 _ _ _ _ _ 42 Rarement 20 7 _ _ _ _ _ 12 Jamais 5 1-2 _ _ _ _ 4 4 Tableau 11 : Portrait de la satisfaction scolaire des consommateurs et non consommateurs (à vie) de boissons énergisantes, d’alcool, de tabac et de drogues illicites Non consomConsommamateurs de teurs de boisboissons sons énerénergisantes gisantes (%) (%) Degré de bien-être à l’école (n=366) Consommateurs d’alcool (%) Non consommateurs d’alcool (%) Consommateurs de tabac (%) Non consommateurs de tabac (%) (n=128) (n=390) (n=101) (n=275) (n=222) _ _ ConsomNon consommateurs de mateurs de drogues illic- drogues illicites (%) ites (%) Se sentent toujours à l’aise à l’école 24 27 23 33 20 31 _ _ Se sentent souvent à l’aise à l’école 48 57-58 49 53 51 49 _ _ Se sentent rarement à l'aise à l'école 21 14 22 9 22 15 _ _ Ne se sentent jamais à l'aise à l'école 7 1-2 6 5 6 5 _ _ (n=358) (n=127) (n=381) (n=108) (n=267) (n=229) (n=299) (n=198) Très satisfaits 9 20 11 17 11 14 9 17 Plutôt satisfaits 48 59 47 64 45 57 47 56 Plutôt insatisfaits 31 17 32 15 33 22 32 22 Très insatisfaits 12 4 11 5 12 7 12 6 (n=363) (n=128) (n=387) (n=107) (n=273) (n=228) (n=307) (n=195) Très satisfaits 14 33 18 22 17 22 16 24 Plutôt satisfaits 40 47 38 53 39 45 40 44 Plutôt insatisfaits 29 13 28 12 27 22 27 20 Satisfaction face à leurs résultats scolaire 27 Satisfaction perçue des parents par rapport à leurs résultats scolaires Très insatisfaits 18 7 16 12 18 11 17 12 (n=357) (n=121) _ _ _ _ _ _ Faire des études universitaires 52 74-75 _ _ _ _ _ _ Faire des études collégiales 32 17 _ _ _ _ _ _ Terminer le secondaire 14 7 _ _ _ _ _ _ Abandonner le secondaire 2 1-2 _ _ _ _ _ _ Objectif scolaire actuel Faits saillants : Les consommateurs de tabac en lien avec les facteurs sociodémographiques }} Les consommateurs de tabac vivent plus souvent avec un seul parent (31% versus 20%) }} Ils sont plus souvent insatisfaits de la communication avec leurs parents (20% versus 12%). }} 28% se sentent rarement ou jamais à l’aise à l’école (versus 20%). }} 45% sont insatisfaits face à leurs résultats scolaires (versus 29%). }} 45% croient que leurs parents sont insatisfaits face à leurs résultats scolaires (versus 33%). }} Ils se perçoivent moins souvent en très bonne santé (28% versus 40%). }} Ils se perçoivent moins souvent en très bonne forme (19% versus 31%). }} Ils sont plus souvent déprimés (38% versus 31%). }} ls sont proportionnellement plus nombreux à avoir eu des idées suicidaires (42% versus 28%) et à avoir tenté de se suicider (17% versus 7%). }} Ils ont plus souvent un travail rémunéré (34% versus 21%). }} Ils sont proportionnellement plus nombreux à avoir l’impression de manquer tout le temps ou souvent d’argent (37% versus 27%). Faits saillants : Les consommateurs de drogues illicites en lien avec les facteurs sociodémographiques }} Les consommateurs de drogues illicites vivent plus souvent avec un seul parent (29% versus 22%). }} Ils sont plus souvent insatisfaits avec la communication avec leurs parents (20% versus 11%). }} Ils croient plus souvent que leurs parents tiennent rarement ou jamais compte de leur point de vue (23% versus 16%). }} 44% sont insatisfaits face à leurs résultats scolaires (versus 28%). }} 44% croient que leurs parents sont insatisfaits face à leurs résultats scolaires (versus 32%). }} Ils se perçoivent moins souvent en très bonne santé (28% versus 42%). }} Ils sont plus souvent déprimés (39% versus 28%). }} Ils se sentent moins souvent très heureux (28% versus 42%). }} Ils sont proportionnellement plus nombreux à avoir eu des idées des idées suicidaires (41% versus 27%) et à avoir tenté de se suicider (16% versus 6%). }} Ils ont plus souvent un travail rémunéré (32% versus 21%). }} Ils sont proportionnellement plus nombreux à avoir l’impression de manquer tout le temps ou souvent d’argent (38% versus 22%). 28 Tableau 12 : Portrait des habitudes de vie et de l’état de santé des consommateurs et non consommateurs (à vie) de boissons énergisantes, d’alcool, de tabac et de drogues illicites Non consomConsommamateurs teurs de boisde boissons sons énerénergisantes gisantes (%) (%) Consommateurs d’alcool (%) Non consommateurs d’alcool (%) Consommateurs de tabac (%) Non consommateurs de tabac (%) Consommateurs de drogues illicites (%) Non consommateurs de drogues illicites (%) (n=222) (n=310) (n=188) Perception de leur santé _ _ _ (n=101) (n=275) Très bonne santé _ _ _ _ 28 40 28 42 Bonne santé _ _ _ _ 65 52-53 64 51-52 Mauvaise santé _ _ _ _ 8 6 8 5 Très mauvaise santé _ _ _ _ 0 1-2 0 1-2 Perception de leur forme physique _ _ _ _ (n=275) (n=226) _ _ Très en forme _ _ _ _ 19 31 _ _ Plutôt en forme _ _ _ _ 58 49-50 _ _ Pas très en forme _ _ _ _ 21 18 _ _ Pas en forme du tout _ _ _ _ 3 1-2 _ _ (n=363) (n=127) _ _ _ _ _ _ 29 Fréquence à laquelle ils se sentent stressés Souvent 23 25 _ _ _ _ _ _ Parfois 37 47-48 _ _ _ _ _ _ Rarement 31 26 _ _ _ _ _ _ Jamais 9 1-2 _ _ _ _ _ _ Fréquence à laquelle ils se sentent déprimés _ _ (n=387) (n=107) (n=273) (n=228) (n=308) (n=194) Souvent _ _ 9 5 8 9 10 6 Parfois _ _ 28 20 30 22 29 22 Rarement _ _ 44 47 47 43 45 45 Jamais _ _ 18 29 16 26 17 26 Perception de leur niveau de bonheur _ _ _ _ _ _ (n=312) (n=192) Très heureux _ _ _ _ _ _ 28 42 Plutôt heureux _ _ _ _ _ _ 63 50-51 Plutôt malheureux _ _ _ _ _ _ 8 7 _ _ _ _ 1 1-2 (n=362) (n=129) (n=388) (n=106) (n=275) (n=226) (n=308) (n=194) Très malheureux Présence d’idées suicidaires à vie Oui Ont déjà tenté de se suicider Oui 40 26 38 26 42 28 41 27 (n=338) (n=121) (n=361) (n=100) (n=255) (n=213) (n=289) (n=180) 15 6 14 6 17 7 16 6 Tableau 13 : Portrait des occupations à l’extérieur de l’école des consommateurs et non consommateurs (à vie) de boissons énergisantes, d’alcool, de tabac et de drogues Non Consommaconsommateurs de boisteurs sons énerde boissons gisantes (%) énergisantes (%) Travail rémunéré Consommateurs d’alcool (%) Non consommateurs d’alcool (%) Consommateurs de tabac (%) Non consommateurs de tabac (%) Consommateurs de drogues llicites (%) Non consommateurs de drogues illicites (%) n=361 n=131 (n=390) (n=101) (n=275) (n=222) (n=310) (n=188) 31 20 30 20 34 21 32 21 (n=361) (n=127) (n=384) (n=107) (n=275) (n=228) (n=304) (n=195) Tout le temps 14 8 13 8 13 12 14 9 Souvent 23 9 22 13 24 15 24 13 De temps en temps 28 35 31 26 32 28 30 31 Rarement 21 25 21 26 19 26 20 26 Jamais 13 23 13 26 13 20 13 20 30 oui Fréquence de l’impression de manquer d'argent Faits saillants Substances psychoactives consommées et leurs risques spécifiques }} 82% des élèves aimeraient recevoir de plus amples informations au sujet des effets et risques à long terme des substances psychotropes. }} 72% des élèves aimeraient en savoir davantage sur les effets et risques à court terme. Les résultats de l’enquête menée par le GRIP Montréal ont permis d’établir une liste exhaustive des différentes substances psychoactives consommées par les élèves de l’arrondissement du Grand Plateau. De cette liste, nous discuterons d’abord des principaux psychotropes consommés en tenant compte des risques spécifiquement reliés à chacune des substances. Consommation de boissons énergisantes Dubé, Plamondon et Tremblay (2010 : 74) définissent les boissons énergisantes comme étant tout produit se présentant sous la forme d’une boisson ou d’un concentré liquide et qui prétend contenir un mélange d’ingrédients ayant la propriété de rehausser les niveaux d’énergie et de vivacité. Il s’agit donc de produits qui contiennent, entre autres substances, de la caféine (présente également sous le nom de guarana ou de théine), un stimulant du système nerveux central Taux élevé de consommateurs de boissons énergisantes Puisque peu d’études ont questionné les élèves en lien aves l’usage de boissons énergisantes à la grandeur du Québec (Dubé et coll., 2010), notre portrait de consommation a étudié la question auprès des jeunes rencontrés. Ainsi, les résultats que nous avons obtenus affichent que 72% des jeunes ont fait l’expérience des boissons énergisantes au cours de leur vie et que 59% en ont bu au cours des 12 derniers mois. De ce nombre, 83% en ont consommé de façon occasionnelle seulement, ce qui équivaut à 49 % de notre échantillon total (voir tableau 14). Pour l’instant, il n’y a pas de données québécoises comparables pour la même tranche d’âge. 31 Dans notre échantillon, il s’avère néanmoins que peu d’élèves sont concernés par une consommation régulière de boissons énergisantes. Seulement 1 à 2% des jeunes de notre échantillon en boivent tous les jours. Également, on en trouve 8-9 % qui en consomment souvent. Toutefois, la consommation hebdomadaire moyenne des usagers se situe à près d’une boisson énergisante par semaine. }} 24% des jeunes pensent qu’il est recommandé de ne pas dépasser 2 à 3 boissons énergisantes pour un adolescent dans une journée, ce qui s’avère souvent plus élevé que le réel dosage recommandé (voir tableau 15). Tableau 14: Fréquence de consommation de boissons énergisantes au cours des 12 derniers mois Fréquence Total (%) (n=528) Jamais 41 Occasionnellement 49 Souvent 8à9 Tous les jours 1à2 Les consommateurs de boissons énergisantes ont déclaré avoir commencé à consommer ces boissons en moyenne à partir de l’âge de 13 ans. Tableau 15 : Recommandations de Santé Canada en apport maximal de caféine par jour Caféine maximale recommandée Enfants 45 à 85 mg Adolescents 2,5 mg/kg Adultes 400 à 450 mg Femmes enceintes ou allaitant 300 mg 100 mg (40 kg-88 lbs) 150 mg (60 kg-132 lbs) 200 mg (80 kg-176 lbs) 250 mg (100 kg-220 lbs) Incluant la caféine retrouvée dans le chocolat, les boissons gazeuses et le thé, une consommation régulière de plus de 100 à 250 mg de caféine par jour (voir tableau 15) peut provoquer chez les adolescents des effets indésirables tels que de la nervosité, des tremblements, de l’irritabilité, et favoriser une accoutumance physique et psychologique (Dubé et coll., 2010). À titre d’exemple, une tasse de café filtre de 237 ml contient 135 mg de caféine alors qu’une canette de format régulier de Monster© (473 ml) en contient plus de 174 mg (GRIP Montréal, 2010). S’ajoutant à la dose indiquée sur l’emballage des cannettes, on peut retrouver une quantité supplémentaire de caféine dissimulée sous forme de guarana, plante brésilienne présente dans de nombreuses boissons énergisantes dont l’ajout de caféine n’est généralement pas tenu compte dans le calcul total de caféine. Cette quantité importante de caféine s’ajoute à la présence de taurine, un acide aminé dont les effets pharmacologiques demeurent peu clairs à ce jour, pour constituer un produit qui peut comporter des risques pour la santé (Dubé et coll., 2010). 32 Octobre 2011, Santé Canada agit ! L’industrie dispose de 18 à 24 mois pour faire face aux nouvelles exigences qui lui sont imposées. En effet, les boissons énergisantes passent de produit de santé naturelle à simple aliment, ce qui implique : }} Limite imposée de 180 mg de caféine par cannette, soit l’équivalent d’un café moyen. }} Obligation d’indiquer les ingrédients et de préciser les quantités sur l’emballage. }} Les canettes devront contenir des avertissements de santé publique, comme celui de ne pas combiner boisson énergisante et alcool. }} L’étiquetage devra également préciser que le produit est déconseillé aux enfants, aux femmes enceintes et à celles qui allaitent. Consommation de café En plus d’évaluer la portée du nouveau phénomène des boissons énergisantes au sein de l’arrondissement, il nous a également semblé pertinent de sonder les jeunes quant à leur consommation de café. Souvent banalisée puisque confondue dans le décor de notre modernité, la célèbre tasse de café contient néanmoins une quantité de caféine comportant également un risque qu’il importe d’évaluer. Dans notre échantillon, 76% des jeunes ont déjà consommé un café dans leur vie. Ce chiffre baisse à 70% lorsqu’on questionne le nombre de jeunes ayant consommé du café dans les 12 derniers mois. L’âge d’initiation est de 12,4 ans et la moyenne de tasses de café consommée est de 3 par semaine. Au tableau 16, nous pouvons remarquer que 19% des jeunes consomment souvent du café et que 8% en consomment à tous les jours. La consommation de café semble donc plus répandue chez les jeunes que celle de boissons énergisantes. Tableau 16 : Fréquence de consommation de café chez les jeunes de notre échantillon au cours des 12 derniers mois Fréquence Total (%) (n=506) Jamais 29 Occasionnellement 40 Souvent 19 Tous les jours 8 Consommation de cigarettes Un portrait de consommation serait incomplet sans la prise en compte des habitudes reliées à la cigarette, substance souvent initiée en premier lieu de toutes. Fort présente dans l’entourage des adolescents, elle a été expérimentée par plus de 55% de nos répondants au cours de leur vie. Cette proportion diminue à 40% lorsqu’on leur demande s’ils ont fumé au cours des 12 derniers mois (voir tableau 17). Cette dernière donnée inclut tous les types d’usage, de la consommation exploratoire à régulière. Le principal risque dont il sera question ici, en lien avec la prévalence de consommation, sera celui de la dépendance, compte tenu des conséquences sur la santé qu’elle entraîne. Selon l’enquête québécoise sur le tabac, l’alcool, 33 la drogue et le jeu chez les élèves de deuxième cycle de secondaire, 33% des jeunes ont déjà fumé la cigarette dans leur vie (Bordeleau, 2009). Remarquons que nos données suggèrent que les jeunes du Plateau sont plus à risque de fumer la cigarette que la moyenne des jeunes du Québec. Consommation régulière de cigarettes L’examen des données colligées auprès de notre échantillon nous informe que 15% des jeunes interrogés au sein de l’arrondissement sont des consommateurs réguliers de cigarettes (voir tableau 17). Notre échantillon s’avère au-dessus du pourcentage de l’étude de Bordeleau (2009) qui identifie pour sa part que 6% des jeunes fumeurs consommaient alors à tous les jours. Tableau 17: Fréquence de consommation de cigarettes au cours des 12 derniers mois Fréquence Total (%) (n=528) Jamais 60 Occasionnellement 21 Souvent 4 Tous les jours 15 Selon Bordeleau (2009), l’âge moyen d’initiation à la cigarette en 2008 était de 12,7 ans. Dans notre cohorte, les élèves étaient âgés en moyenne de 12,9 ans lors de leur première expérience, ce qui est comparable. Il importe de tenir compte qu’une initiation précoce au tabac augmente le risque de développer une dépendance à la cigarette. Consommation d’alcool En ce qui concerne l’alcool, souvent oublié lorsqu’il est question de drogues, nous exposerons la consommation abusive par les jeunes. Lorsqu’on observe d’abord le portrait global de leur consommation, les jeunes de notre échantillon rapportent avoir déjà consommé de l’alcool au cours de leur vie dans une proportion de 76 %. De plus, 72 % d’entre eux en ont consommé au cours des 12 derniers mois. L’enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2010-2011 (Pica et coll., 2012) rapporte quant à elle que 76 % des élèves du deuxième cycle avaient consommé de l’alcool à au moins une occasion au cours de la dernière année, ce qui est comparable. La moyenne d’âge de l’initiation à l’alcool est comparable dans la présente enquête (12,8 ans) et dans l’enquête québécoise sur le tabac, l’alcool, la drogue et le jeu chez les élèves à 12,6 ans (Dubé et coll. 2009). Consommation régulière et abusive d’alcool En ce qui a trait à l’abus d’alcool, les quantités absorbées au cours d’un épisode de consommation sont susceptibles de comporter un certain risque dont il importe de tenir compte. Ainsi, les tableaux 18, 19 et 20, offrent un aperçu des quantités d’alcool que les jeunes consomment. Les proportions dans ces tableaux n’incluent que les jeunes qui ont consommé de l’alcool au cours des 12 derniers mois. 34 On parle notamment d’un état d’intoxication aigüe lorsque le taux d’alcool dans le sang d’une personne atteint plus de 200mg par 100ml. Chez les filles, dépendamment du poids, cet état peut être atteint en 5 ou 6 consommations consécutives. Chez les garçons, toujours selon le poids, on parle d’un risque à partir de 8 à 12 consommations au cours d’une même soirée (Drogues : Savoir plus, Risquer moins, 2003.) Nous savons que l’abus d’alcool augmente les risques au niveau de la santé et peut, en cas de surdose, entraîner un coma éthylique et causer la mort. Chez les jeunes qui ont consommé de l’alcool, 37% des filles boivent généralement 5 consommations ou plus lorsqu’elles en ont l’occasion, alors que 19% des garçons en boivent généralement 7 ou plus. De plus, nous notons que les jeunes qui ont déjà consommé des drogues illicites ont tendance à consommer plus d’alcool (voir tableau 18) Tableau 18 : Quantité d’alcool consommée par les buveurs au cours des 12 derniers mois lorsqu’ils ont l’occasion de boire (et comparaison chez ces buveurs entre consommateurs et non consommateurs à vie de drogues illicites) Quantité de consommations 1 à 2 consommations Total (%) (n=372) Consommateurs de drogues illicites (%) (n=279) Non consommateurs de drogues illicites (%) (n=93) 36 26 65 3 à 4 consommations 27 29 18 5 à 6 consommations 22 26 11 7 à 9 consommations 8 10 3 10 consommations ou plus 7 9 3 Le tableau 19 indique la quantité d’alcool consommée au cours du dernier mois par les buveurs de notre échantillon. Globalement, 39 % des buveurs ont consommé plus de 4 consommations durant le mois. On remarque que le nombre moyen de consommations est plus élevé chez les buveurs ayant déjà consommé des drogues illicites que chez ceux n’ayant jamais consommé de drogues illicites. Le même constat est fait en ce qui concerne la consommation au cours de la dernière semaine (voir tableau 20) Tableau 19: Quantité d’alcool consommée au cours du dernier mois par les buveurs au cours des 12 derniers mois (et comparaison chez ces buveurs entre consommateurs et non consommateurs à vie de drogues illicites) Quantité de consommations Aucune consommation Total (%) (n=387) Consommateurs de drogues illicites (%) (n=291) Non consommateurs de drogues illicites (%) (n=96) 15 10 31 1 à 4 consommations 46 43 53 5 à 10 consommations 23 28 10 11 à 15 consommations 12 15 1-2 16 à 29 consommations 3 4 1-2 À tous les jours 1 1 1-2 35 Tableau 20 : Quantité d’alcool consommée au cours de la dernière semaine par les buveurs au cours des 12 derniers mois (et comparaison chez ces buveurs entre consommateurs et non consommateurs à vie de drogues illicites) Quantité de consommations Aucune consommation Total (%) (n=389) Consommateurs de drogues illicites (%) (n=293) Non consommateurs de drogues illicites (%) (n=96) 44 39 60 1 à 4 consommations 31 32 28 5 à 10 consommations 12 13 6 11 à 15 consommations 8 10 1-2 16 à 29 consommations 4 5 1-2 À tous les jours 2 2 1-2 }} 14% des participants croient à tort qu’il est impossible de faire une surdose avec de l’alcool. }} 39% des jeunes croient faussement qu’il est recommandé, en cas de surdose, de placer la personne en détresse dans une douche froide et de lui faire boire du lait si elle est consciente. Cette pratique comporte un risque, compte tenu de la diminution du rythme cardiaque (entraînant l’hypothermie) qui accompagne la surdose d’alcool. La consommation abusive d’alcool survient essentiellement lorsqu’un jeune cherche à atteindre rapidement un état d’ébriété, par exemple dans le cadre de concours de calage lors de partys. Au sein de notre échantillon, près de 43% des buveurs affirment boire de l’alcool au point de se soûler souvent ou à chaque fois qu’ils en consomment, alors que ce n’est jamais arrivé chez 23% des buveurs (voir tableau 21). Encore ici, les buveurs qui consomment des drogues illicites sont plus à risque de souvent consommer de l’alcool dans le but de se soûler (53% d’entre eux contre 11-12% chez les non consommateurs de drogues illicites, voir tableau 21). Tableau 21 : Consommation d’alcool dans le but de se soûler chez les buveurs de notre échantillon (et comparaison entre consommateurs et non consommateurs à vie de drogues illicites) Fréquence Toutes les fois Total (%) (n=380) Consommateurs de drogues illicites (%) (n=286) Non consommateurs de drogues illicites (%) (n=94) 14 18 1-2 Souvent 29 35 10 Quelquefois 36 34 35 Jamais 23 13 53-54 Au niveau des types de boissons alcoolisées que choisissent les élèves, les liqueurs fortes (vodka, whisky, etc.) sont les plus fréquemment consommées pour 21% des buveurs, suivies par la bière pour 19% d’entre eux, puis par le vin pour 13%. Parmi les jeunes qui ont dit ne pas préférer un type de boissons en particulier, 14% ont tout de même affirmé choisir fréquemment l’alcool fort. 36 Cette popularité des boissons à forte teneur en alcool nous indique la présence d’un risque plus élevé d’abus lors d’une soirée, d’autant plus que 24% des buveurs ont affirmé préférer ce type d’alcool parce que l’effet arrive plus rapidement. Les consommateurs de drogues illicites orientent davantage leur choix selon la rapidité des effets ressentis que les non-consommateurs (40% versus 18%). De plus, les filles sont plus nombreuses que les garçons à rechercher l’ébriété rapide dans leur choix du type d’alcool (41% versus 28%). Lorsqu’on évalue cette tendance selon le type de boisson alcoolisée préférée, 61% des buveurs préférant l’alcool fort recherchent principalement l’ébriété rapide, tandis que c’est le cas pour 14% de ceux préférant la bière et de 3% de ceux préférant le vin Consommation de drogues illicites }} 56% des jeunes croient qu’il est pertinent d’aborder les drogues légales et illégales dans le même outil. Dans cette section, nous présenterons les différentes drogues illicites expérimentées par les jeunes. Nous porterons un accent particulier sur les substances les plus consommées au cours des 12 derniers mois précédent l’enquête. D’abord, les participants rapportent avoir expérimenté une ou plusieurs drogues illicites au moins une fois dans leur vie dans une proportion de 61%, l’âge moyen d’initiation à la consommation se situant à 13,3 ans. De plus, 54% des jeunes de notre échantillon affirment en avoir fait usage au moins une fois au cours des 12 derniers mois, 7% n’ayant donc pas récidivé l’expérience au cours de l’année. Dans l’étude de Dubé et coll. (2009), l’âge moyen de l’initiation était de 13,7 ans. Selon l’enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2010-2011 (Pica et coll., 2012) 36% des jeunes du deuxième cycle avaient consommé des drogues illicites. Nos résultats suggèrent donc une proportion plus élevée de jeunes ayant consommé au moins une fois une drogue illicite parmi les élèves du 2e cycle dans le Grand Plateau que dans le reste du Québec (Dubé et coll., 2009). Cet écart, principalement dû à la consommation de cannabis, pourrait être expliqué par une plus grande accessibilité des drogues illicites en contexte urbain. Par contre, ce résultat pourrait aussi être partiellement tributaire de la composition de notre échantillon. }} 25% des jeunes croient que les drogues légales sont mieux pour la santé que les drogues illégales. 37 Le tableau 22 porte sur la consommation de différentes drogues au cours de l’année. Nous y constatons que les 5 substances les plus présentes dans la vie des jeunes sont le cannabis (marijuana, haschisch), le MDMA (ecstasy), les amphétamines (speed), les champignons magiques (mush) et la salvia. Dans la section qui suit, nous les avons analysées selon quatre réalités de consommation, soit : }} Drogues au taux de consommateurs élevé }} Drogues à consommation régulière }} Nouvelles tendances de consommation }} Substances peu présentes Tableau 22: Drogues illicites consommées par les élèves (n=528) au cours des 12 derniers mois Au moins une fois au cours de leur vie Ne savent pas ce que c’est 0 fois 1 à 2 fois 3 à 10 fois 10 fois et plus Cannabis 58 0 49 7 13 31 Ecstasy /MDMA 26 1à2 78 12 7 3 Champignons magiques 20 1à2 81 à 82 11 6 1à2 Amphétamines (speed) 20 1à2 86 à 87 8 4 1à2 Salvia 16 4 88 à 89 10 1à2 0 Autres médicaments non-prescrits 12 1à2 93 4 3 0 Cocaïne 10 0 92 à 93 4 1à2 1à2 Ritalin 7 0 95 à 96 3 1à2 0 LSD 5 1à2 95 à 96 3 1à2 0 PCP 4 6 97 3 0 0 Solvants volatils 4 3 98 à 99 1à2 0 0 Type de drogue Kétamine 3 4 97 à 98 1à2 1à2 0 GHB 1à2 1à2 98 à 99 1à2 0 0 Crack/Freebase 1à2 1à2 97 à 98 1à2 1à2 0 Héroïne 1à2 0 98 à 99 1à2 0 0 Cristal de méthamphétamine 1à2 1à2 98 à 99 1à2 0 0 Dust-off 1à2 10 100 0 0 0 }} 87% des jeunes croient à tort que les champignons magiques font halluciner, c’est-à-dire que l’on peut voir et entendre des personnes ou des objets qui ne sont pas là. 38 Drogues au taux de consommateurs élevé Tel qu’illustré dans le tableau ci-haut, on retrouve au premier rang de popularité le cannabis, avec plus de 51% de l’ensemble des répondants qui l’ont expérimenté au moins une fois au cours des 12 derniers mois. Cette substance se démarque d’ailleurs largement dans toutes les statistiques tirées du Québec, avec un taux de consommateurs plus élevé que pour les autres drogues. Selon l’enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2010-2011 le taux de consommateurs de cette substance n’atteignait à ce moment que 35% des jeunes du deuxième cycle (Pica et coll., 2012). Tel que mentionné précédemment, cet écart pourrait être expliqué par une plus grande accessibilité du cannabis en contexte urbain. Par contre, ce résultat pourrait aussi être partiellement tributaire de la composition de notre échantillon. Suivant le cannabis, l’ecstasy, les amphétamines et les champignons magiques constituent les trois drogues expérimentées par le plus grand nombre de jeunes pendant l’année. En effet, 22% des jeunes ont fait usage au moins une fois dans l’année d’ecstasy, 18-19% de champignons magiques et 13-14% d’amphétamines. Les amphétamines connaissent une recrudescence au Québec depuis 2004, année où elles ont atteint un sommet de 10% de consommateurs (Dubé, Pica, Martin et Émond, 2005). En 2008, les jeunes répondants de l’enquête québécoise sur le tabac, l’alcool, la drogue et le jeu chez les élèves de secondaire 3, 4 et 5 ont révélé avoir consommé des amphétamines au cours des 12 mois précédents dans une proportion de 8%. En 2012, la consommation d’amphétamine a augmenté à 9% chez les jeunes de secondaire 3 à 5 (Pica et coll., 2012). Enfin, l’ensemble des hallucinogènes (LSD, PCP, champignons magiques, etc., incluant l’ecstasy) a toutefois été comptabilisé dans une seule catégorie dans l’étude de Dubé et coll. (2009), ne nous permettant pas de faire de comparaisons. Dans le rapport de Pica et coll. (2012), 12% des élèves de secondaire 3 à 5 ont consommé de l’ecstasy. La salvia ressort également avec 13% d’expérimentateurs dans l’année parmi les jeunes de notre échantillon. À ce sujet, l’Enquête de surveillance canadienne de la consommation d’alcool et de drogues (2010) indique que la consommation de salvia touche particulièrement les jeunes de 15 à 24 ans. Notre taux élevé de consommation peut être expliqué entre autres par la plus grande disponibilité du produit dans les magasins des grandes villes telles que Montréal et par la vague d’attention médiatique dont il a fait l’objet au cours des dernières années. Finalement, nous pouvons présager une diminution du nombre de jeunes qui expérimenteront cette drogue dans les années à venir. Alors qu’elle se trouvait en vente libre au moment de l’étude, la salvia a été déclarée comme produit de santé naturelle en février 2011 par Santé Canada. Ce nouveau statut la soumet dorénavant à l’obligation d’être vendue uniquement dans les produits homologués. Hors, aucun produit contenant de la salvia n’a été homologué par Santé Canada, ce qui rend cette drogue beaucoup moins accessible, sauf potentiellement via le marché noir et certains sites internet 39 Drogues à consommation régulière De fait, la conduite exploratoire (ne dépassant pas une à deux consommations) semble dominer l’usage pour la majorité des drogues. Lorsque nous portons notre attention sur les quelques drogues à la fréquence de consommation plus élevée, seul le cannabis se démarque encore ici très largement des autres substances, plus de 31% des participants en ayant fait usage à plus de 10 reprises au cours de la dernière année (Tableau 22). Dans la dernière semaine précédent l’enquête, le cannabis a été la drogue la plus consommée par les élèves, affichant un taux d’usage dans les 7 derniers jours de plus de 29% des élèves. Le cannabis est ainsi la seule drogue illicite pouvant s’inscrire de façon claire dans les types de consommation régulière et surconsommation pour une proportion substantielle des jeunes de l’échantillon. Bien que dans un moindre mesure, l’ecstasy (3% des jeunes), les champignons magiques (1 à 2%), les amphétamines (1 à 2%) et la cocaïne (1 à 2%) se trouvent en seconde position des drogues consommées à plus de 10 reprises au cours de la dernière année par les jeunes de l’échantillon . La consommation régulière de ces substances semble donc être une réalité pour une minorité des élèves du Grand Plateau. Les amphétamines et la cocaïne étant des substances dont les effets stimulants sont relativement comparables, il est pertinent de souligner la moins grande fréquence d’utilisation de la cocaïne. De fait, les coûts à défrayer pour se procurer de la cocaïne sont largement plus élevés que pour les amphétamines. Ces dernières constituent donc un stimulant à moindre coût dont les effets demeurent semblables, en plus d’être prolongés sur plusieurs heures comparativement à la courte durée d’action de la cocaïne Nouvelles tendances de consommation Finalement, les résultats obtenus nous pistent quant à certaines substances qui, malgré une présence moins importante à l’heure actuelle, sont émergentes et pourraient ultérieurement gagner en popularité. En regard de notre étude, il apparaît ainsi pertinent de considérer l’usage de médicaments non prescrits. D’abord, 4% des élèves ont fait usage de Ritalin© hors prescription sur une période de 12 mois. Nous avons également questionné les jeunes face aux autres médicaments non prescrits et avons découvert que de 6 à 7% d’entre eux ont avoué en avoir fait l’expérience au cours de l’année. Il s’agit néanmoins d’une consommation exploratoire pour la majorité. Lorsque nous observons les tendances sociales actuelles, nous constatons notamment la présence du dextrométhorphane, élément constitutif de certains sirops contre la toux tels que le Dimetapp©. Consommé pour ses effets hallucinogènes apparentés au cannabis, il est rapporté par plusieurs étudiants comme substitut de celui-ci. Finalement, en lien au type d’effet recherché, nous constatons la popularité remarquable des substances appartenant à la catégorie des stimulants. Cette tendance atteint tant la consommation de produits en vente libre que celle des drogues illicites, telle qu’en témoigne la popularité des boissons énergisantes, du café et des amphétamines. Substances peu présentes Il s’avère également intéressant de dresser le tableau des substances dont le taux de consommation apparaît négligeable. Ainsi, le cristal de méthamphétamine, le Dust-Off, les autres solvants volatiles, l’héroïne et le crack appartiennent à la réalité d’une très faible minorité des jeunes de notre échantillon et seulement de façon très occasionnelle (c.-à-d., au maximum 1 à 2 fois dans l’année). Il s’agit effectivement de drogues retrouvées davantage au sein de milieux plus marginaux tels que la rue, plutôt qu’à l’intérieur du milieu scolaire dans lequel s’est déroulée notre étude. Le GHB est également très peu ressorti de nos résultats, cette drogue paraissant davantage utilisée par des clientèles provenant de milieux festifs spécifiques (raves, milieu gai, etc.). 40 Nous pouvons également constater un déclin de popularité de plusieurs drogues appartenant à la catégorie des perturbateurs. De cette façon, le LSD et le PCP sont faiblement ressortis de nos résultats. Il s’agit de drogues hallucinogènes autrefois fort présentes chez les jeunes, mais dont la popularité semble avoir décliné au cours de la dernière décennie. Moins recherchées à ce jour, ces drogues s’avèrent effectivement moins disponibles au sein de la population dans le contexte actuel. Pour sa part, la kétamine semble être le lot d’un groupe limité d’adolescents. Toutefois, l’émergence de cet anesthésiant dissociatif depuis quelques années semble correspondre à la disparition des autres perturbateurs, laissant présager une tendance à remplacer ceux-ci sur le marché. Particularités entre les sexes, ce qu’il faut retenir Pour analyser la réalité des jeunes en regard de la consommation, il importe de tenir compte des distinctions comportementales selon les sexes. Filles Certaines particularités propres aux filles nous invitent à intervenir quelque peu différemment envers cette population. Les distinctions dont il sera ici question concernent tant les substances privilégiées que les motifs reliés à leur consommation, ceux-ci étant davantage reliés à des symptômes intériorisés (par exemple, dépression et anxiété). Substances consommées chez les filles Cigarette Selon les données perçues dans notre échantillon du Grand-Plateau, les filles seraient davantage concernées par la consommation de cigarette que les garçons. Les filles déclarent avoir fumé dans une proportion de 61% au cours de la dernière année, alors que les garçons rapportent qu’ils ont fumé dans une proportion de 49%, ce qui constitue un écart notable (voir tableau 23). Tableau 23: Consommation de tabac selon le sexe Substance consommée Tabac Filles (%) (n=259) Garçons (%) (n=264) 61 49 Drogues illicites : L’ecstasy et les amphétamines Également, les filles déclarent avoir consommé une drogue illicite au cours de leur vie dans une proportion de 66%, tandis que les garçons atteignent une proportion de 56% (voir tableau 24). Cette tendance semble être due à la plus grande popularité des stimulants (p.ex., amphétamines, ecstasy et cocaïne) auprès du sexe féminin (Fallu, Brière, Descheneaux, Keegan, Maguire, Chabot et Gagnon, 2008). Tableau 24: Consommation de drogues illicites selon le sexe Substance consommée Drogues illicites Filles (%) (n=259) Garçons (%) (n=263) 66 56 41 L’examen de nos résultats démontre qu’à vie, les filles sont proportionnellement plus nombreuses à avoir consommé de l’ecstasy (34%) que les garçons (19%) (voir tableau 25). De son côté, l’enquête québécoise sur le tabac, l’alcool, la drogue et le jeu chez les élèves du secondaire (Dubé et coll., 2009), en étudiant le niveau de consommation des jeunes au cours des 12 derniers mois, a révélé la présence d’une légère différence entre les filles (8%) et les garçons (7%). Tableau 25: Consommation d’ecstasy à vie selon le sexe Fréquence de consommation Filles (%) (n=259) Garçons (%) (n=264) 0 fois 66 81 1 à 2 fois 12 10 3 à 10 fois 14 5 10 fois et plus 8 4 Comportements à risque typiquement féminin Certains comportements reliés à la consommation s’ajoutent également à cette différenciation selon les sexes. Ces conduites sont d’ailleurs susceptibles d’expliquer l’écart qui ressort dans les taux de consommation. Il importe donc d’en tenir compte lorsque nous désirons comprendre la réalité des jeunes et intervenir efficacement. Consommation dans le but de maigrir Certaines substances provoquent une augmentation des dépenses énergétiques (accélération du rythme cardiaque) ainsi qu’une perte de l’appétit susceptibles de mener à l’amaigrissement en cas de consommation régulière. Les amphétamines, appartenant à la catégorie des stimulants majeurs, constituent l’un de ces anorexigènes puissants. Suite à la hausse de popularité de l’amphétamine notée en 2004, en particulier chez les jeunes filles, une étude du GRIP Montréal a permis de découvrir en 2008 la présence grandissante de sa consommation dans le but de maigrir et ce, presque exclusivement pour le sexe féminin (Fallu et coll., 2008). Ce motif de consommation semble également s’étendre à d’autres substances psychotropes. Il a notamment été établit que l’usage de la cigarette est plus élevé chez les filles en raison de ses propriétés coupe-faim. De plus, la crainte de prendre du poids serait un obstacle à l’abandon du tabagisme pour un nombre important de filles. De la même façon, l’ASPQ (Association pour la Santé Publique du Québec) constate la présence de stratégies de marketing visant les femmes dans l’industrie des boissons énergisantes, soulignant le nombre croissant sur le marché de boissons énergisantes sans calories ou encore démontrant des propriétés soi-disant amaigrissantes. Aux fins de notre enquête, nous avons donc soulevé la question pour l’ensemble des psychotropes et avons effectivement constaté que les filles déclarent plus souvent que les garçons consommer une drogue dans le but de maigrir. En effet, cette réalité apparait bien présente et concerne 12 % des filles de notre échantillon contre seulement 2 % des garçons. Il s’agit de l’unique raison de consommer qui apparaisse typiquement féminine, les filles ne se différenciant pas des garçons par rapport aux autres raisons invoquées pour consommer des drogues (par exemple pour accompagner ses ami(e)s, pour le plaisir, pour oublier ses problèmes ou encore pour se sentir mieux dans sa peau). 42 Les liens entre substances psychotropes et santé mentale À ce jour, différentes études établissent un lien entre les produits psychotropes et l’équilibre psychologique et ce, de façon bidirectionnelle, l’un agissant sur l’autre. Ainsi, la consommation est susceptible d’entraîner des effets néfastes sur le plan de la santé mentale ou de les aggraver. Inversement, la consommation d’alcool et de drogue chez certains jeunes pourrait être associée à une forme d’auto-traitement, résultant ainsi de problèmes initialement existants (Gagnon et Rochefort, 2010). La consommation de diverses substances peut entraîner de l’anxiété, des attaques de panique et des crises d’angoisse ainsi que des comportements instables et agressifs (Lavoie, Bonnelli, Gauthier, Hamel, Raymond et Villeneuve, 2010). Une étude de Brière et Fallu (2012) a pour sa part récemment permis de mettre en lumière le lien entre la consommation de méthamphétamine (speed) et de MDMA (ecstasy) à l’adolescence et le risque plus élevé de souffrir d’une dépression. Par rapport aux distinctions entre les sexes, une étude du GRIP Montréal (Fallu et coll., 2008 : 12) soulève que les conséquences négatives entourant la consommation d’amphétamines sont plus répandues chez les filles que chez les garçons. De plus, la consommation d’alcool pourrait augmenter le niveau d’intensité des pensées suicidaires chez certains jeunes (Jones, Bates, Bellis, Beynon, Duffy, Evans-Browns, Mackridge, McCoy, Sumnall et McVeigh (2011). La consommation abusive d’alcool et de drogues peut également aggraver des problèmes déjà existants de santé mentale ou encore les masquer (Gagnon, 2010). De plus, cette consommation abusive pourrait favoriser l’apparition rapide de troubles de santé mentale chez les jeunes qui seraient prédisposés à les développer. }} 47% des jeunes que nous avons interrogés ignorent ce qu’est une psychose toxique. }} De plus, 49% d’entre eux considèrent que la schizophrénie ne peut se développer que lorsqu’il y a consommation régulière d’une grande quantité de cannabis, sur une longue période de temps. Malgré que nous ne puissions établir de lien causal entre la consommation et la santé mentale chez les filles, quelques variables de nature psychologique permettent tout de même de distinguer celles-ci des garçons et sont donc susceptibles de nous informer quant au risque d’aggraver un problème existant ou de mener à une consommation ultérieure. Dans la présente étude, des indicateurs de bien-être et de santé mentale ont été utilisés. Ainsi, tel qu’en témoigne le tableau 8 présenté préalablement, les filles semblent globalement ressentir plus de stress (77% versus 49%) et être plus souvent déprimées (45% versus 24%) que les garçons. Elles sont aussi plus nombreuses que les garçons à avoir déjà eu des idées suicidaires (47% versus 24%) ou à avoir déjà tenté de se suicider (17% versus 7%) au cours de leur vie. Ce type de résultat reflète ce qui est souvent observé dans les enquêtes populationnelles (p.ex., Drapeau et coll., 2011). Au tableau 26, lorsqu’on compare les sexes parmi les consommateurs de drogues illicites, les filles consommatrices apparaissent plus nombreuses que les garçons consommateurs à se déclarer souvent ou parfois stressées (78% versus 59%). De plus, les consommatrices de drogues illicites sont significativement moins nombreuses que leurs comparses masculins à affirmer n’être jamais stressées (2% versus 13%). Des résultats similaires sont observés pour la consommation d’alcool. 43 On retrouve des données semblables par rapport à la dépression. D’abord, les filles se présentent comme étant souvent ou parfois déprimées en plus grand nombre que les garçons et ce, tant pour la consommation de drogues que d’alcool. Par exemple, tel qu’il apparaît dans le tableau 26, les filles consommatrices d’alcool sont plus souvent déprimées que les garçons (47% versus 28%). Finalement, en toutes circonstances, les filles consommatrices de drogues illicites ou d’alcool demeurent moins nombreuses que les garçons à n’être jamais déprimées (10% versus 25-26%). Tableau 26: Niveau de stress, de dépression, d’idéations suicidaires et de tentatives de suicide selon le sexe et le type de substance psychoactive consommée. Niveau de stress Filles consommatrices de drogues illégales (%) Garçons consommateurs de drogues illégales (%) Filles consommatrices d’alcool (%) Garçons consommateurs d’alcool (%) (n=165) (n=140) (n=198) (n=187) Être souvent stressé 31 20 32 17 Être parfois stressé 46 31 45 35 Être rarement stressé 21 36 20 36 N’être jamais stressé Niveau de dépression 2 13 4 13 (n=164) (n=142) (n=195) (n=190) Être souvent déprimé 13 6 13 5 Être parfois déprimé 34 23 34 23 Être rarement déprimé 43 47 43 46 N’être jamais déprimé 10 25 10 26 (n=169) (n=137) (n=202) (n=184) Pensées suicidaires Oui Passage à l’acte Oui 53 27 51 26 (n=161) (n=126) (n=192) (n=167) 22 9 20 8 Les prévalences d’idées suicidaires à vie démontrent des niveaux statistiquement plus élevés chez les consommatrices d’alcool ou de drogues illicites. Lorsque les effets associés à la consommation sont ajoutés à ceux associés au sexe, on dénote des prévalences à vie d’idées suicidaires très importantes chez les filles ayant déjà consommé de l’alcool ou une drogue illicite (51-53%). De plus, près de deux fois plus de filles que de garçons ont déjà fait une tentative de suicide parmi les consommateurs de drogues illicites et d’alcool (20-22% versus 8-9%). Garçons De leur côté, les garçons semblent également privilégier certains produits comparativement aux filles. Ils démontrent également des particularités quant aux raisons qui les poussent à en faire usage ainsi que par rapport aux conséquences vécues, celles-ci faisant davantage référence à des symptômes extériorisés. Substances consommées chez les garçons Boissons énergisantes Parmi les jeunes qui ont consommé des boissons énergisantes dans leur vie, les garçons en consomment davantage que les filles (78% versus 71%). 44 L’ASPQ nous offre une piste susceptible d’expliquer cette tendance en portant notre regard vers les stratégies de vente de ces produits : Les jeunes hommes ont été les premières cibles du marketing de l’industrie des boissons énergisantes. Les thèmes et les slogans utilisés ne laissent place à aucune ambiguïté : endurance, virilité, effet dégrisant, réflexes et sexualité. D’ailleurs, les garçons sont plus à risque que les filles de consommer des boissons énergisantes avant un sport (28% versus 14%). }} 29% des garçons pensent que les drogues légales sont mieux pour la santé que les drogues illégales Comportements à risque typiquement masculins Bagarres et violence associés à la consommation de substances psychoactives Cousineau, Brochu et Sun (2005) font la remarque que les garçons qui consomment des drogues illicites utilisent plus facilement la violence que les filles (Cousineau, Brochu et Sun, 2005). Nous avons questionné les jeunes par rapport aux ennuis que la consommation de drogues et d’alcool aurait pu leur causer. Ainsi, les garçons déclarent avoir été impliqués dans des bagarres plus souvent que les filles lorsqu’ils étaient sous l’influence de la drogue (38% et 20% respectivement) ou de l’alcool (61% contre 38%). Les garçons ont aussi expérimenté plus souvent des problèmes avec la police lorsqu’ils avaient consommé de la drogue (69% contre 46% pour les filles). Conduite en état d’ébriété Enfin, les garçons se distinguent des filles en étant plus nombreux à avoir conduit une voiture en état d’ébriété (13% versus 2%). Cet écart ne s’applique toutefois par pour ce qui est de la conduite sous l’effet d’une drogue illicite. Facteurs de risque de l’usage de substances psychoactives Dans cette section, nous aborderons les deux facteurs de risque les plus importants quant à la consommation, soit l’influence des pairs et la consommation dans la famille. L’influence des pairs Les pairs représentent un facteur crucial quant à la consommation chez les adolescents. À cette étape de leur vie, le besoin d’appartenance à un groupe et la recherche d’approbation de celui-ci sont susceptibles de mener le jeune à l’entraînement à la déviance. La socialisation à la déviance dans le groupe de pairs à l’adolescence peut mener à une augmentation de la consommation et des comportements antisociaux, ainsi qu’à une augmentation des comportements sexuels à risque futurs (mauvais usage du condom, partenaires sexuels multiples; Boislard, Poulin, Kiesner et Dishion, 2009) Initiation aux drogues illicites À travers notre questionnaire, nous avons investigué les circonstances entourant la première consommation d’une drogue illicite. Dans la majorité des cas, l’implication des amis clairement. Ainsi, 62% des consommateurs se sont vus offrir la substance par un ami, tandis que 19% en ont fait la demande (voir tableau 27). Il apparaît beaucoup moins fréquent qu’un membre de la famille, une connaissance ou encore un vendeur inconnu soit impliqué dans l’initiation à une nouvelle drogue. 45 Tableau 27 : Principales circonstances évoquées par les jeunes consommateurs (dans les 12 derniers mois) pour consommer une drogue illicite la première fois Principales circonstances Total (%) (n=282) Un ami me l’a offerte 62 J’en ai demandé à un ami 19 Un membre de ma famille (parent, frère, sœur, etc.) me l’a offerte 6 Une personne que je connais mais qui n’est pas mon ami me l’a offerte 3 J’en ai demandé à une personne que je connais mais qui n’est pas mon ami 3 J’en ai demandé à un vendeur inconnu 3 J’en ai demandé à un membre de ma famille (parent, frère, sœur, etc.). 3 Un vendeur inconnu me l’a offerte 0 En ce qui a trait à la pression par les pairs pour l’initiation à une nouvelle substance, elle ne s’avère pas de façon directe être un enjeu majeur. Seuls 7% des consommateurs ont affirmé avoir ressenti une certaine pression lorsqu’une drogue illicite leur a été proposée. D’ailleurs, près de 88% des jeunes affirment avoir consommé de la drogue pour la première fois parce qu’ils avaient envie d’essayer, alors que 5% ont même dû faire pression sur leur ami pour y avoir accès. Consommation des amis Néanmoins, l’influence des pairs, même sans être clairement ciblée par les jeunes eux-mêmes, peut se manifester de façon indirecte. De cette façon, le niveau de consommation des amis nous indique quels comportements apparaissent normatifs pour un groupe d’adolescents et constituent un indicateur de risque important (Boislard et coll., 2009). Par rapport à l’alcool, la majorité des élèves qui en consomment le font socialement (voir tableau 28). Les jeunes buveurs semblent en effet nombreux à boire en compagnie de personnes proches, 90% buvant avec des amis et 60% avec la famille. Ils boivent le plus souvent (57%) dans des lieux privés (chez des amis, à la maison, etc.). Lorsqu’on leur demande avec qui ils consomment de l’alcool le plus souvent, 76% mentionnent le faire avec des amis, 22% avec la famille et seulement 2% consomment principalement seuls. Tableau 28: Personnes avec lesquelles les jeunes consomment de l’alcool Type de personnes Total (%) (n=380) Les amis 90 (n=361) La famille 60 (n=355) Lors d’une rencontre avec de nouvelles personnes 29 (n=347) Consomment seuls 15 46 Pour ce qui est des drogues illicites, les données sont similaires (voir tableau 29). Les jeunes consommateurs de drogues illicites sont nombreux à consommer en compagnie d’amis (98%). Par contre, en comparaison à la consommation d’alcool, les consommateurs de drogues illicites sont plus nombreux à consommer seuls (27% versus 15%) et moins nombreux à consommer avec la famille (15% versus 60%). Lorsqu’on leur demande avec qui ils consomment de la drogue illicite le plus souvent, 92% le font avec des amis et 5% consomment principalement seuls. Tableau 29: Personnes avec lesquelles les jeunes consomment de la drogue Type de personnes Les amis Total (%) (n=287) 98 (n=283) Consomment seuls 27 (n=281) Lors d’une rencontre avec de nouvelles personnes 25 (n=232) La famille 15 Consommation chez les membres de la famille La consommation de psychotropes par un membre de la famille constitue un facteur de risque avéré dont il importe de tenir compte. Ainsi, 36% des consommateurs de drogues illicites déclarent qu’un membre de leur famille consomme une drogue illicite. Ce consommateur peut être un frère ou une sœur (19%), le père (11%) ou la mère (7%). Les données apparaissent plus élevées pour la consommation d’alcool, 69% des jeunes buveurs ayant connaissance qu’un membre de la famille boit (54% père; 53% mère et 38% frère ou sœur). Motifs de consommation Les raisons motivant la consommation de psychotropes apparaissent fort diversifiées. Les comprendre permet, d’une part, de déceler certains risques spécifiques à ces motifs et, d’autre part, d’intervenir plus efficacement en tenant compte de la réalité des jeunes. Nous avons donc questionné les participants quant aux raisons qui les poussent à consommer et avons regroupé leurs réponses en trois grands types de motifs, soit l’hédonisme, la régulation émotionnelle et la performance. 47 Tableau 30 : Raisons évoquées par les consommateurs de drogues illicites (dans les 12 derniers mois) pour consommer Nombre Total (%) Principale raison (%) (n=270) Pour le plaisir 288 89 59 Pour essayer de nouvelles expériences 287 68 25 Pour accompagner les amis 286 32 6 Pour oublier les problèmes 281 28 6 Pour se sentir meilleur dans les performances sociales 284 20 1 Pour se sentir mieux dans sa peau 284 16 2 Pour se sentir meilleur dans les performances artistiques 283 13 0 Pour se sentir meilleur dans les performances sexuelles 283 9 0 Pour maigrir 283 7 0 Pour fonctionner dans la journée 283 7 1 Pour se sentir meilleur dans les performances intellectuelles 282 4 0 Pour se sentir meilleur dans les performances physiques (sports) 284 2 0 Raisons invoquées Tableau 31 : Raisons évoquées par les consommateurs d’alcool (dans les 12 derniers mois) pour consommer Nombre Total (%) Principale raison (%) (n=356) Pour le plaisir 384 89 74 Pour accompagner les amis 381 46 16 Pour essayer de nouvelles expériences 382 31 6 Pour se sentir meilleur dans les performances sociales 378 21 2 Pour oublier les problèmes 379 18 1 Pour se sentir mieux dans sa peau 378 14 1 Pour se sentir meilleur dans les performances sexuelles 379 9 0 Pour se sentir meilleur dans les performances artistiques 379 5 0 Pour fonctionner dans la journée 380 1 0 Pour se sentir meilleur dans les performances intellectuelles 378 1 0 Pour se sentir meilleur dans les performances intellectuelles 282 4 0 Pour se sentir meilleur dans les performances physiques (sports) 284 2 0 Raisons invoquées 48 Hédonisme Tel qu’en témoignent les tableaux présentés ci-haut, les motifs de consommation reliés à l’hédonisme se démarquent de façon notable, étant les plus fréquemment mentionnés par les jeunes comme raison d’expérimenter des substances psychotropes et ce, tant au niveau de l’alcool que des drogues illicites. S’ajoutant à la présence marquée de ces motifs pour une majorité d’usagers, ceux-ci ressortent également clairement de nos résultats en tant que principales raisons menant à la consommation. Ainsi, le plaisir se hisse au sommet des motifs de consommation, représentant la principale raison évoquée dans une proportion de plus de 59% des consommateurs de drogues illicites et de 74% des consommateurs d’alcool. Ensuite, le désir de vivre de nouvelles expériences est nommé comme principale raison pour 25% des usagers de drogues ainsi que pour 6% des buveurs d’alcool. Finalement, l’envie d’accompagner ses amis est considérée comme principal motif d’usage d’alcool pour 16% des jeunes, puis de drogue pour 6% d’entre eux. L’étude de Cousineau, Brochu et Sun (2005) fait état de résultats semblables, évoquant que les principales raisons qu’ont les jeunes de consommer de l’alcool se résument au plaisir ressenti (74%) et, dans une moindre mesure, au fait d’accompagner les amis (16%). Régulation émotionnelle La consommation ayant pour objectif la fuite et la gestion des émotions désagréables représente un risque d’abus et, lorsque la conduite est répétée, de dépendance à une substance. Ce motif d’usage, bien que souvent mis à l’avant plan dans les programmes de prévention, n’est exprimé que par un nombre limité de jeunes. En effet, la consommation visant à oublier ses problèmes a déjà été expérimentée par 28% des usagers de drogues illicites et par 18% des buveurs d’alcool. Également, 16% des utilisateurs de drogues illicites et 14% des consommateurs d’alcool ont mentionné avoir déjà consommé dans le but de se sentir mieux dans leur peau. Il importe néanmoins de mentionner que, lorsqu’on leur demande quel est le principal motif qui les pousse à consommer, les raisons reliées à la régulation émotionnelle n’apparaissent que faiblement (seulement 8% pour les drogues illicites et 2% pour l’alcool). Performance Dès le début 2008, leur proximité sur le terrain a permis aux intervenants de Plein Milieu et du GRIP Montréal de constater l’émergence d’un phénomène particulier, soit l’augmentation de la consommation dans un but de performance. Cette réalité semble notamment reliée à la hausse de popularité des stimulants ainsi qu’à la valorisation croissante du rendement optimal au sein de la société. En réponse à ces observations, un projet financé par la Table de concertation jeunesse du Grand Plateau a permis la tenue de groupes-sonde auprès de jeunes issus de l’arrondissement du Grand Plateau. À partir des résultats obtenus, la recherche de performance a pu être validée, approfondie puis classifiée en quatre catégories non-exclusives, qui ont été reprises dans le cadre de ce portrait, soit la performance sportive, sociale, productive et sexuelle. Ces motifs ont été regroupés afin de mieux structurer l’information et parce qu’ils peuvent se recouper dans certaines situations (voir tableau 32). 49 Performance sportive A. En ce qui a trait au rendement Évoque la recherche d’un résultat maximal, d’un score supérieur pour une discipline physique compétitive. Exemple : Consommer un stimulant dans le but de courir plus vite, de sauter plus haut lors de compétitions, de se fatiguer moins vite. B. En ce qui a trait à l’image Évoque la recherche d’une augmentation de la masse musculaire. Exemple : Consommer une substance qui permet d’être plus musclé lorsque combinée à l’entraînement, que ce soit dans un but purement esthétique ou compétitif comme le culturisme, et qui touche plus particulièrement les garçons, mais qui peut atteindre les filles. Performance sociale A. En ce qui a trait à l’image Évoque la recherche de la perfection dans l’apparence sous l’angle du poids (pont avec l’augmentation de la masse musculaire chez l’homme). Exemple : Consommer une substance qui coupe l’appétit pour éviter de manger (touche surtout la femme et sa recherche du corps « idéal », mais peut toucher l’homme également). B. En ce qui a trait aux aptitudes sociales Évoque la recherche de désinhibition, la capacité de communication avec les autres. Exemple : Consommer pour se sentir moins gêné dans un party. Performance productive A. En ce qui a trait au rendement Évoque la recherche d’un rendement en ce qui a trait à l’inspiration, à l’effort mental et à la création artistique. Exemple : À l’école, consommer une substance qui permet de rester bien éveillé, vigilant pour le cours de maths et inspiré pour le cours d’arts ou de français, dans le but d’obtenir de meilleurs résultats scolaires. B. En ce qui a trait à la dimension fonctionnelle Évoque la capacité d’exécuter la routine quotidienne, de fournir un effort en ce qui concerne les exigences qu’apportent les responsabilités. Exemple : Consommer un produit stimulant pour s’aider à se lever le matin, à effectuer les tâches ménagères ou à remplir ses fonctions au travail. 50 Performance sexuelle A. En ce qui a trait à l’excitation Évoque la recherche de l’augmentation du désir, de l’aisance et de l’excitation sexuelle. Exemple : Consommer avant d’aller danser dans un party dans le but de vivre de façon plus intense ou agréable des expériences de rapprochement et d’intimité avec les autres. B. En ce qui a trait au rendement Évoque la recherche de puissance sexuelle (capacité d’obtenir ou de maintenir dans le temps une érection ou la lubrification). Exemple : Consommer avant de faire l’amour pour la première fois, par crainte de ne pas être à la hauteur ou consommer pour obtenir une érection lorsque celle-ci est rendue difficile par la consommation d’autres substances. Tiré de Turmel, Lalumière et Stroz-Breton (2012). Du talent naturel à revendre; Formation sur les drogues et la performance, guide à l’intention des intervenants. Plein Milieu et GRIP Montréal. Ainsi, le portrait de consommation des jeunes a révélé que la performance sportive a déjà constitué un motif de consommation de drogues illicites chez 2% des jeunes (ne s’applique pas pour l’alcool). En lien avec les substances légales, les données obtenues quant aux circonstances entourant l’usage de boissons énergisantes nous indiquent que 14% des élèves (soit 21% des consommateurs de boissons énergisantes) en ont déjà fait usage précédant un sport et s’exposent ainsi au risque encouru par cette pratique. En effet, il est déconseillé de s’adonner à toute activité physique sollicitant un effort supplémentaire du corps lorsqu’il est sous l’effet d’un stimulant, compte tenu des risques de subir des difficultés cardio-respiratoires qu’entraîne l’augmentation du rythme du cœur propre aux stimulants. Les garçons sont plus à risque de consommer des boissons énergisantes avant un sport (28% versus 14%). }} De plus, 21% des jeunes ignorent qu’il peut être risqué de recourir aux boissons énergisantes avant une activité physique. Quant aux performances sociales, 21% des jeunes ont affirmé boire de l’alcool pour cette raison et 20% ont affirmé avoir déjà consommé des drogues illicites pour ces motifs. D’autre part, les performances sociales comprennent également le motif de l’amaigrissement, ce désir pouvant provenir d’une pression du paraître face à autrui. 7% des jeunes consommateurs ont mentionné avoir eu recours à une drogue dans ce but (ne s’applique pas pour l’alcool). Pour sa part, la performance productive comprend d’abord les motifs artistiques (inspiration, théâtre, etc.) qui ont constitué une raison de consommer une drogue illicite pour 13% des jeunes et de l’alcool pour 5% d’entre eux. Elle englobe également la recherche de performance intellectuelle (examens, rédaction, etc.), raison soulignée chez 4% des élèves pour consommer des drogues illicites et 1% pour consommer de l’alcool. Ces motifs s’ajoutent à l’usage fonctionnel (se lever, faire sa chambre, faire ses devoirs, etc.), qui concerne 7% pour l’usage de drogues illicites et 1% pour l’alcool. 51 Finalement, les motifs entourant la performance sexuelle (excitation et rendement) concernent 9% des jeunes par rapport à l’alcool et aux drogues illicites. Comportements à risque Au-delà de la problématique de la dépendance, la consommation de psychotropes revêt une multitude d’autres risques sur les plans de la santé physique et psychologique. Lors d’un usage répété comme à l’intérieur d’un seul épisode de consommation, certaines conduites risquées sont susceptibles de se manifester. Nous présenterons ici les principaux comportements qui sont ressortis de notre enquête. La polyconsommation La consommation de substances psychoactives telles que l’alcool et les drogues illicites est un déterminant du développement de problèmes associés à la surconsommation (Guyon et Landry, 1996). C’est pourquoi, depuis l’enquête menée en 2000, l’analyse de la polyconsommation de substances psychoactives constitue dans l’Enquête québécoise sur le tabac, l’alcool, la drogue et le jeu chez les élèves du secondaire, un prélude à l’étude des problèmes comportementaux chez les élèves du secondaire. La polyconsommation fait ici référence au fait d’avoir fait usage, au cours d’une même année, de plusieurs substances psychotropes. Dans l’enquête, elle est mesurée à partir de la consommation concomitante de boissons énergisantes, de tabac, de café, d’alcool et/ou de drogues illicites au cours d’une période de douze mois. Tableau 33: Proportion de polyconsommation au cours des 12 derniers mois chez les consommateurs d’alcool, de drogues illicites, de boissons énergisantes, de tabac et de café. Chez les consommateurs d’alcool (n=384) (%) Chez les consommateurs de drogues illicites (n=287) (%) Chez les consommateurs de boissons énergisantes (n=304) (%) Chez les consommateurs de tabac (n=221) (%) Chez les consommateurs de café (n=359) (%) - 93 88 94 84 Consommation de drogues illicites 73 - 70 90 67 Consommation de boissons énergisantes 70 74 - 71 70 Consommation de tabac 54 69 51 - 51 Consommation de café 79 78 81 83 - Polyconsommation dans les 12 derniers mois Consommation d’alcool Au tableau 33, nous remarquons que les jeunes qui ont consommé des boissons énergisantes au cours des 12 derniers mois ont un profil de consommation multiple. En effet, 81 % des jeunes consommateurs de boissons énergisantes boivent du café et 51% fument la cigarette. La même relation est observée en ce qui concerne la consommation d’alcool et de drogues illicites des 12 derniers mois: 88% des jeunes qui ont consommé des boissons énergisantes au cours de la dernière année ont également bu de l’alcool et 70% ont pris des drogues illicites. Des patrons de polyconsommation similaires apparaissent chez les autres types de consommateurs (voir tableau 33). 52 Par ailleurs, la consommation de tabac chez les jeunes adolescents serait de plus souvent associée à la consommation d’autres substances comme le cannabis (Gagnon et Rochefort, 2010). Parmi les jeunes de notre étude qui ont fumé la cigarette dans les 12 derniers mois, plus de 66% ont essayé au moins une fois le cannabis tandis que seulement 28% des non-fumeurs en ont fait un usage. Les mélanges La question des mélanges renvoie pour sa part à la consommation simultanée de plus d’un psychotrope au cours d’un même épisode de consommation. Lorsqu’on demande aux usagers de drogues illicites de notre échantillon s’ils ont déjà fait usage d’une drogue illicite combinée à une autre substance au cours de la même journée, 71% d’entre eux rapportent avoir déjà mélangé une drogue illicite et de l’alcool. De plus, 33% rapportent avoir consommé une drogue illicite et des boissons énergisantes. Enfin, 39% d’entre eux soulignent avoir mélangé différentes drogues illicites. Ces données nous indiquent la présence d’un risque quant aux interactions pouvant survenir. Nous savons que la consommation concomitante de deux drogues appartenant à une même catégorie potentialisera leurs effets respectifs plutôt que de simplement les additionner. Par exemple, la prise de deux stimulants tels que les boissons énergisantes et les amphétamines augmentera le risque de problèmes cardiorespiratoires. Également, le mélange entre deux substances aux effets opposés, telles que l’alcool et les boissons énergisantes, comportera un risque non négligeable. Dans cet exemple, l’effet stimulant de la caféine que contiennent les boissons énergisantes peut masquer celui de l’alcool, amenant le consommateur à boire davantage qu’il ne le ferait habituellement, ce qui peut entraîner certains comportements à risque (par exemple, la conduite automobile en état d’ébriété). Les boissons énergisantes interagissent également avec d’autres psychotropes tels que l’ecstasy dont l’effet sera potentialisé. (Dubé et coll., 2010). }} 59% des jeunes interrogés ont signifié vouloir obtenir davantage d’informations au sujet des interactions possibles entre différentes substances. Drogues et sexualité }} Plus de 52% des jeunes que nous avons interrogés ont manifesté un intérêt à recevoir de l’information au sujet des drogues et de la sexualité. En effet, l’expérimentation des drogues illicites à l’adolescence est souvent reliée à la sexualité. Que ce soit pour le rendement ou l’excitation, certaines substances seront utilisées volontairement dans un contexte d’intimité. À ce sujet, 9% des répondants ont affirmé avoir déjà consommé une drogue illicite et 9% de l’alcool dans le but exclusif de mieux performer sexuellement. À d’autres moments, l’effet désinhibiteur des psychotropes poussera plutôt les adolescents à des relations sexuelles qu’ils n’avaient pas prévues. 53 Relations sexuelles non protégées La perte conjointe d’inhibitions et de jugement que provoquent certaines substances est susceptible de mener à des relations sexuelles non protégées. Ce comportement expose ainsi les adolescents à deux risques, soit celui de tomber enceinte et celui de contracter une ITSS. Dans notre échantillon, 3% des répondantes ont vécu une grossesse non désirée suite à la consommation d’une drogue illicite et 3% à la suite d’une consommation d’alcool. De plus, 3% des jeunes interrogés rapportent avoir contracté une ITSS lors de l’usage de drogues illicites et 3%, lors de celui d’usage alcool. Agressions sexuelles : GHB, la drogue du viol ? }} 87% des jeunes croient que le GHB est la principale drogue du viol. Le GHB se voit fréquemment associé à la sexualité à titre de « drogue du viol ». Lorsqu’il est consommé en grande quantité, il peut effectivement entraîner une perte de coordination et de motricité, de la somnolence, des vomissements ainsi qu’une perte de mémoire. Ces effets sont potentialisés lorsqu’il est mélangé à de l’alcool. S’il est vrai qu’il est parfois utilisé afin de faciliter une agression sexuelle (il est inodore, incolore et son goût est facilement dissimulable), il importe toutefois de rappeler que l’alcool demeure de loin la principale substance à laquelle les agresseurs recourent. Le GHB n’est pas un aphrodisiaque. Son effet ressemble à celui de l’alcool, mais à quantités moindres. D’une part, à doses modérées, il entraîne une désinhibition (moins de gêne et de contrôle de soi) pouvant laisser libre cours aux pulsions sexuelles. Dans la majorité des cas, le GHB est consommé de façon récréative. Dans notre échantillon, seulement 1 à 2% des jeunes interrogés en ont fait usage de façon volontaire au cours des 12 derniers mois. Consommation de psychotropes en contexte scolaire La consommation en contexte scolaire est au cœur d’inquiétudes de la part des différents intervenants jeunesse. En effet, il est établi que l’usage de drogues est susceptible d’affecter le rendement scolaire, directement ou indirectement. Le cannabis, par exemple, est susceptible d’affecter la mémoire à court terme et la capacité d’apprentissage. }} Pourtant, selon notre enquête, 10% des jeunes attribuent au cannabis la capacité de les relaxer et de leur permettre d’obtenir de meilleurs résultats scolaires. Indirectement, certaines substances telles que les amphétamines peuvent nuire au sommeil et à l’alimentation, entraînant une diminution de la performance scolaire. À ce sujet, 2% des adolescents ont clairement déclaré éprouver des difficultés de sommeil en raison de l’usage d’une substance psychotrope. Nous avons donc questionné les jeunes quant à leurs habitudes de consommation en contexte scolaire (les heures scolaires incluent ici le temps passé dans l’autobus pour se rendre à l’école, le temps libre avant le début des cours, les pauses entre les cours et l’heure de dîner.) 54 D’abord, 30% des buveurs de boissons énergisantes ou de café ont déclaré en avoir déjà fait usage en contexte scolaire, s’exposant ainsi à la possibilité d’avoir ressenti une agitation ainsi qu’une difficulté de concentration, deux effets que peuvent provoquer ce stimulant du système nerveux central. Pour ce qui est des consommateurs de drogues illicites, 53% d’entre eux en auraient fait l’expérience pendant les heures d’école. Le tableau 34 suivant illustre la fréquence à laquelle ce comportement se produit. 26% des jeunes qui consomment des drogues illicites en ont consommé au moins quelque fois en contexte scolaire. Tableau 34 : Fréquence de consommation de drogues illicites à l’école chez les consommateurs (au cours des 12 derniers mois) Fréquence Total (%) (n=273) Souvent 10 Quelquefois 16 Rarement 27 Jamais 47 De plus, dans les raisons évoquées pour consommer, 4% des jeunes ont révélé avoir recours aux drogues illicites afin d’améliorer directement leurs performances intellectuelles (écriture, examens, étude, etc.). Finalement, seuls 25% des utilisateurs de drogues illicites limitent leur consommation à la période des vacances, ce qui indique que les épisodes de consommation sont susceptibles d’interférer avec la vie scolaire (voir tableau 35). Tableau 35 : Périodes de consommation de drogues illicites dans l’année Périodes de consommation Total (%) (n=266) La semaine, durant année scolaire 7 Fin de semaine, durant année scolaire 22 Vacances 25 Année scolaire et vacances 46 Dans une moindre mesure, la consommation d’alcool complète le tableau avec 3% des consommateurs qui ont bu au moins une fois à l’école. Seulement 19% des jeunes qui consomment de l’alcool le font en contexte scolaire (tableau 36). Toutefois, il est intéressant de noter que 41% d’entre eux font usage d’alcool exclusivement pendant la période des vacances (tableau 37). 55 Tableau 36 : Fréquence de consommation d’alcool à l’école chez les consommateurs (au cours des 12 derniers mois) FRÉQUENCE Souvent Total (%) (n=320) 2 Quelquefois 6 Rarement 11 Jamais 80 Tableau 37 : Périodes de consommation d’alcool dans l’année Périodes de consommation Total (%) (n=370) La semaine, durant année scolaire 2 Fin de semaine, durant année scolaire 16 Vacances 41 Année scolaire et vacances 41 Achat de drogues illicites et marché noir }} 62% des jeunes demandent plus d’informations sur les lois par rapport aux drogues. Sous l’angle de la nature des produits circulant sur le marché noir, on dénote une tendance grandissante portée vers la vente de drogues de synthèse, […] des substances synthétisées de toute pièce par l’humain et qui ne consistent pas en une transformation d’une molécule existant naturellement (Fallu et Rehm, 2005 : 1). Seuls le cannabis, les champignons magiques et la salvia (la cocaïne et l’héroïne sont également semi-synthétiques) font exception à cette formule de choix pour les fabricants. }} 62% des jeunes aimeraient obtenir une description des drogues (formes, couleurs, etc.) Or, l’illégalité de ces substances leur confère un risque particulier en ce qui a trait à la qualité. En effet, la présence envahissante de produits synthétiques sur le marché noir accentue cette incertitude quant à la composition des drogues vendues. Le rapport d’analyse des drogues de synthèse saisies au Québec, réalisé par Santé Canada pour la période de juin 2007 à juillet 2008, illustre la variation du niveau de pureté des substances préparées sous forme de comprimés. 56 Ainsi, ce rapport indique que : }} seulement 22% des drogues de type amphétaminergique (speed, ecstasy) retrouvées au Québec ne contiennent en réalité qu’une seule substance psychotrope. }} Également, seules 23% des pilules saisies sous le nom d’ecstasy contiennent vraiment et uniquement du MDMA; }} seulement 3% des pilules saisies sous le nom de speed contiennent exclusivement des amphétamines, alors que 54% contiennent seulement de la méthamphétamine et }} 10%, de la méthamphétamine et une autre substance ajoutée. En plus des psychotropes utilisés, différents produits de coupe sont fréquemment ajoutés aux produits saisis. Au regard de cette réalité, nous constatons que 15% des jeunes qui consomment achètent leur drogue de vendeurs inconnus, ce qui augmente les risques de se procurer un produit de qualité douteuse. }} 23% des jeunes croient à tort qu’il n’est pas nécessaire d’acheter une drogue d’un vendeur connu et régulier, mais qu’il est plutôt important d’essayer d’obtenir toujours le même logo sur les comprimés pour être certain de ce qui est consommé. Or, nous savons que le logo (petit dessin distinctif) ne nous renseigne en rien quant à la composition des comprimés achetés. Surconsommation et consommation abusive À l’intérieur de notre échantillon, bien que nous ne puissions évoquer la question de la dépendance (tel qu’expliqué en introduction du présent portrait), certains indices nous pistent quant à la possibilité d’un comportement de consommation devenu problématique. Ainsi, par rapport aux indicateurs en lien avec les drogues illicites, rappelons que : }} 7% des consommateurs des 12 derniers mois ont indiqué qu’il leur est déjà arrivé de recourir aux drogues illicites dans le but de parvenir à fonctionner à l’intérieur d’une journée (se lever, faire sa chambre, accomplir ses tâches et ses devoirs, etc.). }} 6% mentionnent comme principale raison de consommer une drogue illégale le fait d’oublier leurs problèmes; }} 2% consomment pour se sentir mieux dans leur peau. }} De plus, 27% consomment parfois de la drogue seuls ; }} 43% ont déjà été critiqués par leur entourage en raison de leur consommation; }} 37% ont déjà vécu des ennuis de santé physique; }} 8% ont déjà vécu un épisode de surconsommation les ayant menés à une hospitalisation; }} 52% ont déjà songé qu’ils devraient diminuer ou cesser leur consommation; }} 50% ont déjà tenté d’y parvenir; }} 13% croient qu’ils auraient besoin d’une aide extérieure s’ils voulaient diminuer ou arrêter leur consommation. 57 En lien avec l’alcool maintenant, }} 1% seulement des consommateurs dans les derniers 12 mois ont indiqué y recourir dans le but de parvenir à fonctionner à l’intérieur d’une journée (se lever, faire sa chambre, accomplir ses tâches et ses devoirs, etc.); }} 1% consomment pour oublier leurs problèmes; }} 1% en font usage pour se sentir mieux dans leur peau; }} 15% en consomment parfois seuls; }} 2% en consomment presque toujours seuls; }} 13% ont déjà été critiqués par leur entourage en raison de leur consommation; }} 27% ont déjà vécu des ennuis de santé physique; }} 11% ont déjà vécu un épisode de surconsommation les ayant menés à une hospitalisation; }} 14% ont déjà songé qu’ils devraient diminuer ou cesser leur consommation; }} 9% ont déjà tenté d’y parvenir; }} 3% croient qu’ils auraient besoin d’une aide extérieure s’ils voulaient diminuer ou arrêter leur consommation. De façon notable, les résultats énumérés ici pour l’alcool s’avèrent ainsi tous inférieurs aux résultats obtenus pour les drogues illicites, ce qui suggère que, de façon globale, la consommation de drogues illicites est plus souvent associée à des comportements problématiques que la consommation d’alcool. Effets sur le cerveau et risques comportementaux }} Selon les réponses des participants, il s’avère que 45% des jeunes enquêtés croient que l’effet des drogues est attribuable aux cellules du cerveau qui sont brûlées lors de la consommation. En réalité, la drogue perturbe la circulation des informations dans le cerveau. Si cette croyance est erronée, il n’en demeure pas moins qu’à l’adolescence, le cerveau est encore immature et continue de se développer. La consommation abusive d’alcool et de drogues peut donc causer des dommages au cerveau en interférant avec son développement. Aussi, une grande consommation d’alcool peut altérer le fonctionnement cognitif et provoquer des conduites impulsives de la part des jeunes (Gagnon, 2010). Une forte consommation d’alcool peut aussi altérer la mémoire, la capacité de planifier ainsi que le jugement (Jones et coll., 2011). De plus, la consommation de cannabis peut altérer certaines fonctions cognitives telles que la mémoire et la capacité d’apprentissage (Gagnon et Rochfort, 2010). Des auteurs américains ont évalué la performance d’adolescents qui déclarent consommer du cannabis au moins 4 jours par semaine à des tâches cognitives en fonction du taux de THC contenu dans leur urine. Les résultats ont démontré que les jeunes qui avaient une plus forte concentration de THC dans leur urine ont moins bien performé à une tâche de prise de décision ainsi qu’à une autre tâche nécessitant une attention soutenue par rapport à la performance offerte par les jeunes dont la concentration en THC était plus faible (Shannon, Mathias, Dougherty et Liguori, 2010). La prise d’amphétamines à doses élevées, quant à elle, peut provoquer une perte de la mémoire à court terme. Consommée à l’adolescence, elle représente un risque de dérèglements neurobiologiques pouvant entraîner entre autres une tendance aux comportements à risque qui perdurerait jusqu’à l’âge adulte (Gagnon et Rochefort, 2010). 58 }} Plus de 84% des jeunes ont indiqué vouloir apprendre le fonctionnement des drogues sur le cerveau. Prévention : ce que les jeunes veulent ? L’objectif du présent portrait étant principalement de soutenir l’élaboration d’outils préventifs destinés aux jeunes, nous avons questionné ceux-ci de sorte à mieux les rejoindre. Nous les avons ainsi amenés à s’exprimer quant à leurs opinions et intérêts. Souhaits des jeunes à propos des moyens de prévention Des questions ont été posées aux jeunes afin de connaître leurs préférences par rapport aux outils de prévention à développer. L’analyse des résultats montre que les élèves estiment que le meilleur outil de prévention est une vidéo sur internet (63%). Le tableau 38 illustre en détail les préférences des jeunes. Tableau 38 : Préférences des élèves pour des outils de prévention Types d'outils Total (%)(n=400) Une vidéo sur internet 63 Une affiche 10 Un chandail 9 Un macaron 6 Une brochure 3 Une carte (flyers) 2 Autres 7 Au sujet d’une affiche préventive, les jeunes préfèreraient qu’elle leur soit présentée en couleurs (67%). Enfin, le tiers des élèves (34%) souhaiterait qu’elle soit créée par des jeunes alors que près de la moitié d’entre eux (45%) voudrait qu’elle soit conçue par un professionnel. 59 Pistes d’intervention En bref … Faits saillants La consommation de boissons énergisantes La consommation de cigarettes Données à retenir Pistes d’intervention •Plus de 72% en ont déjà fait usage. •59% en ont fait usage dans les 12 derniers mois. •Une majorité des consommateurs (83%) n’en boit qu’à l’occasion. •Cibler les activités de prévention sur les contextes particuliers à risque (sports, école, mélanges). •Âge d’initiation : 13 ans. •Promouvoir la consommation responsable (maintenir un usage occasionnel et modéré). •5% des jeunes en ont déjà fait usage. •Débuter la prévention au 1er cycle du secondaire et tenter de rejoindre les fumeurs débutants. •40% en ont fait usage dans les 12 derniers mois. •38% des fumeurs sont quotidiens •Âge d’initiation : 12,9 ans. •Travailler à retarder l’initiation pour diminuer le risque de développer une dépendance. •Intervenir sur l’influence des pairs. •Réaliser des activités de prévention sur la dépendance. •76% des jeunes en ont déjà fait usage. •72% en ont fait usage dans les 12 derniers mois. La consommation d’alcool •Documenter davantage l’utilisation des boissons énergisantes chez les jeunes. •43% boivent toujours ou souvent pour se soûler. •Les consommateurs abusifs d’alcool consomment plus souvent des drogues illicites. •Âge d’initiation : 12,8 ans. •Cibler la prévention sur les comportements abusifs (concours de calage, consommation d’alcool fort, quantités correspondant à une intoxication à risque, etc.). •Informer les jeunes en ce qui concerne les surdoses (savoir en reconnaître les effets, savoir quoi faire en cas de surdose). •Tenir compte du risque plus élevé de consommer des drogues chez les buveurs abusifs d’alcool. •61% des jeunes en ont déjà fait usage. •54% en ont fait usage dans les 12 derniers mois. •Concerne surtout le cannabis (51% des jeunes). •Également au cours des 12 derniers mois : 22% ont fait usage d’ecstasy, 13-14% de speed et 18-19% de champignons magiques. La consommation de drogues illicites •L’usage de drogues est en grande partie exploratoire. •10 fois ou plus dans l’année : Le cannabis à 31%, l’ecstasy à 3%, et le speed, la cocaïne et les champignons magiques à 1-2% chacun. •Âge d’initiation : 13,3 ans. •Documenter l’utilisation plus élevée dans l’arrondissement qu’au Québec des drogues illicites. •Les curriculums scolaires de 2e cycle devrait aborder dans ses activités préventives le cannabis, l’ecstasy, le speed et les champignons magiques. •Il serait préférable d’éviter d’aborder le cristal meth, le Dust-Off, les autres solvants volatiles, l’héroïne et le crack, à moins de questions sur le sujet. •Cibler la prévention sur les risques entourant un usage occasionnel plutôt que régulier, avec un accent particulier sur la catégorie des stimulants. •Travailler à retarder l’initiation aux drogues illicites. •Demeurer à l’affut des nouvelles tendances de consommation, en particulier ici des médicaments. 60 Faits saillants Les particularités chez les filles Données à retenir Pistes d’intervention •Les filles fument davantage que les garçons (61% vs 49% dans l’année). •Investiguer davantage les raisons entourant cette consommation de cigarettes et de drogues. •Elles consomment davantage pour maigrir que les garçons (12% vs 2%). •Tenir compte et rester à l’affût des spécificités comportementales entre les sexes pour les filles. •Elles ressentent plus de stress et sont plus souvent déprimées que les garçons. •Cibler en priorité chez les filles les symptômes intériorisés de l’usage (dépressifs et anxieux). •Particulièrement chez les filles, les consommatrices d’alcool ou de drogues illicites présentent une plus forte prévalence à vie de pensées suicidaires que les non-consommatrices (51-53% vs 34-37%). •Études davantage poussées pour approfondir notre compréhension de cet état de fait. •Indépendamment du statut de consommation, les filles ont une prévalence à vie de tentatives de suicide plus élevée que celle des garçons (17% vs 7%). •Tenir compte du risque d’idées suicidaires et de passage à l’acte du suicide chez les consommatrices d’alcool ou de drogues illicites. •Former les intervenants à rester à l’affût de pertes de poids rapides chez les filles. •Cibler la prévention sur le marketing entourant les stimulants en lien avec la minceur. •Élaborer des activités en lien avec la prévention du suicide et les troubles de santé mentale. •Aborder les risques entourant la consommation de stimulants, en particulier les conséquences possibles de l’usage d’amphétamines, celles-ci étant plus populaires chez les filles. •Les garçons consomment davantage de boissons énergisantes que les filles (78% vs 71% à vie). Les particularités chez les garçons •Les garçons consommateurs sont plus souvent impliqués dans des bagarres que les filles lorsque sous l’effet d’alcool (61% vs 38%) ou de drogues illicites (38% vs 20%) et ont plus souvent des problèmes avec la police lorsque sous l’effet de drogues illicites (69% vs 46%). •Les garçons sont plus nombreux à avoir déjà conduit en état d’ébriété que les filles (13% vs 2%). •Investiguer davantage les raisons entourant la consommation de boissons énergisantes chez les garçons. •Tenir compte et rester à l’affût des spécificités comportementales pour les garçons. •Cibler en priorité chez les garçons les symptômes extériorisés de l’usage (violence, conduites délinquantes, etc.). •Cibler la prévention sur le marketing entourant la virilité des garçons (endurance, sexualité, etc.). •Élaborer des activités en lien avec les comportements à risque et les troubles de santé mentale. En ce qui concerne l’initiation aux drogues illicites : •Les amis jouent un rôle dans 81% des cas. •La pression des pairs s’exerce très peu de façon directe. En ce qui concerne les amis : Les facteurs de risque liés à l’usage de substances psychoactives •Ils exercent une influence indirecte en normalisant la consommation dans un groupe. •L’usage de drogues illicites et d’alcool se produit principalement en présence des amis et dans le but de socialiser. •Les amis sont la principale source où se procurer des drogues. En ce qui concerne la famille : •Plus de 36% des jeunes affirment qu’un membre de la famille consomme de la drogue, le plus souvent étant un membre de la fratrie mais également les parents. 61 •Développer des stratégies reconnues pour limiter le phénomène d’entraînement à la déviance au sein des groupes (groupes petits et homogènes, intégrer des pairs prosociaux, etc.). •Tenir compte que les cours sur la résistance aux pressions semblent moins appréciés par les jeunes et ne semblent concerner la réalité que de 4% des consommateurs. •Élaborer une politique claire en ce qui concerne l’usage de drogues à l’école et qui soit cohérente avec le fait que plusieurs membres de la famille sont susceptibles de consommer des psychotropes. •Mettre en place des interventions écosystémiques qui permettraient de rejoindre les familles, les amis, les pairs et l’environnement du quartier ciblé. Faits saillants Données à retenir Pistes d’intervention •L’hédonisme se démarque de façon notable. C’est le motif le plus souvent évoqué et il revient comme principale raison pour consommer l’ensemble des psychotropes. •Les motifs de régulation émotionnelle touchent une légère part des jeunes mais sont moins souvent mentionnés comme principale raison de consommer. Les motifs de consommation •Parmi les motifs associés à la performance, ceux associés à la performance sociale reviennent le plus souvent. •Outiller les intervenants à faire la distinction entre usage problématique, dépendance, usage récréatif et exploratoire afin qu’ils puissent intervenir sans dramatiser ni banaliser l’usage de substances. •Cibler en priorité les motifs reliés à l’hédonisme dans les campagnes et activités de prévention. •Aborder l’ensemble des risques découlant de tous les types de consommation. •Élaborer des activités d’estime de soi, d’affirmation, de gestion du stress, etc. •Aborder les contextes à risque en lien avec la performance (sport, sexualité, production, etc.) •Mettre l’accent sur la performance sociale et miser sur le développement des habiletés sociales. •Investiguer davantage les motifs reliés à la performance. Polyconsommation •Les buveurs de boissons énergisantes boivent davantage de café et fument davantage la cigarette, prennent plus souvent de l’alcool et plus souvent des drogues illicites que les non buveurs. •Les fumeurs de cigarette consomment davantage de cannabis que les non fumeurs. Mélanges •La majorité des consommateurs de drogues illicites (71%) a déjà mélangé une drogue et de l’alcool au cours d’une même journée. •Les proportions sont moins élevées pour les individus ayant déjà mélangé différentes drogues illicites (39%) ou une drogue et des boissons énergisantes (33%). Les comportements à risque Consommation à l’école •42% des consommateurs de boissons énergisantes ont déjà consommé à l’école. •26% des consommateurs de drogues illicites ont déjà consommé à l’école. •5% des consommateurs d’alcool ont déjà consommé à l’école. •75% des consommateurs de drogues illicites consomment pendant l’année scolaire, comparativement à 59% pour les consommateurs d’alcool. Achat et marché noir •Cibler la polyconsommation comme prédicteur d’abus, de surconsommation et de dépendance. •Cibler la consommation régulière de boissons énergisantes et de cigarettes comme prédicteurs d’abus et de consommation régulière d’autres substances. •Outiller les jeunes à reconnaître les risques associés aux mélanges. •Aborder les drogues et la sexualité en lien avec les ITSS, les grossesses non désirées et la question des agressions sexuelles, avec un accent particulier sur l’alcool et la notion de consentement. •Mettre à la disposition des jeunes des condoms et autres moyens de contraception. •Cibler la prévention sur la loi de l’effet en travaillant sur les contextes à risque (école, lieux d’achat et de consommation comme l’école). •Informer les jeunes quant à l’achat de substances illicites et la qualité de ces substances. •Bien cerner et prévenir les comportements en lien avec la consommation problématique et la surconsommation. •Établir un code de vie clair en ce qui concerne la consommation à l’école. •15% des jeunes se procurent de la drogue auprès de vendeurs inconnus. •Les jeunes présentent peu de connaissances sur la qualité des produits. Surconsommation et consommation abusive •Taux peu élevé mais présent de signes reliés à la consommation problématique (consommer seul, pour fonctionner, ennuis de santé, etc.). La prévention : Ce que les jeunes veulent ? •Le meilleur outil préventif selon les jeunes serait une vidéo transmise via Internet. •La majorité préfèrerait qu’une affiche de prévention soit présentée en couleurs. •Davantage d’élèves préfèreraient que l’outil soit conçu par un professionnel plutôt que par les jeunes (45% vs 34%). 62 •Tenir compte des recommandations des jeunes en ce qui a trait aux médiums à utiliser pour les rejoindre. Conclusion Au terme de notre analyse, il nous importe de remettre l’ensemble de ces données en perspective. Malgré un taux de consommateurs plus élevé que la moyenne québécoise, en particulier en ce qui concerne le cannabis, certaines forces se dégagent tout de même au sein de l’arrondissement. D’abord, il s’avère positif de noter l’absence de consommation de cristal de méthamphétamine, de Dust-Off, d’autres solvants volatiles, d’héroïne et de crack, substances au potentiel addictif élevé, parmi les jeunes interrogés. Également, le GHB, le LSD, le PCP et la kétamine semblent pour l’instant peu préoccupants. Par rapport au nombre de jeunes ayant fait l’expérience des drogues illicites, rappelons que le cannabis apparait comme principale substance concernée. Globalement, un bilan positif se dresse également quant aux fréquences de consommation des différentes substances psychotropes. À ce sujet, la relation des jeunes face aux drogues semble essentiellement être une consommation exploratoire et occasionnelle. De ce fait, peu d’entre eux correspondent à un profil d’usage abusif, problématique ou de surconsommation. On note d’ailleurs la capacité d’une consommation responsable chez bon nombre de jeunes. Par exemple, le fait que 83% des buveurs de boissons énergisantes n’en consomment qu’à l’occasion, et en moyenne une par semaine, laisse présager un usage responsable. Rappelons également que 62% des fumeurs ne sont pas fumeurs quotidiens. Aussi, 24% des jeunes n’ont jamais bu d’alcool, 23% des buveurs n’ont jamais cherché à se soûler et la majorité des jeunes consommateurs d’alcool ne commettent pas d’abus lorsqu’ils ont l’occasion de boire. Finalement, nous pouvons constater que la consommation de drogues illicites est moins fréquente que la consommation d’alcool et de boissons énergisantes, 39% des jeunes n’en ayant jamais fait usage. Les motifs hédonistes dominent également l’usage, ce qui correspond à un risque moins élevé de dépendance. Parmi les conduites à risque, nous pouvons également noter la rareté des cas rapportés de grossesse non désirée et d’ITSS. De plus, l’arrondissement ne semble pas être aux prises avec un important phénomène de vendeurs inconnus qui solliciteraient les jeunes. 63 Remerciements À Plein Milieu pour avoir facilité le contact avec les différents établissements scolaires, leur participation à la création et la passation du questionnaire ainsi que leur soutien indispensable tout au long du processus d’élaboration de ce rapport. À la Table de concertation jeunesse du Grand Plateau, qui a accordé au GRIP Montréal, grâce au programme régional en prévention des toxicomanies, la subvention ayant permis de réaliser ce portrait de consommation. À Pascale Gingras pour le développement du questionnaire, pour la saisie et le rapport d’analyse des données brutes. Aux directions d’école et aux professeurs, qui nous ont si bien reçus et nous ont permis de rencontrer les élèves du deuxième cycle. À Sophie Desjardins de la commission scolaire de Montréal pour ses recommandations. À Olivia Stroz-Breton pour la collecte et la saisie de données. À Mathieu Turmel, Julie Galipeau, Céline Delrue et Aurélie Brisebois pour la saisie de données. À tous les intervenants de la Table de concertation qui nous ont aidés ponctuellement au besoin. À Linda Paquette, Michel Désy et Marie-Aude Boislard pour nous avoir rendu un service considérable en corrigeant ce rapport. À Aline Fideler pour sa contribution infographiste. À tous les jeunes qui ont participé ! 64 Références ADALF, E.M., Begin, P., et Sawka, E. (Eds.). (2005). Enquête sur les toxicomanies au Canada (ETC) : Une enquête nationale sur la consommation d’alcool et d’autres drogues par les Canadiens : La prévalence de l’usage et les méfaits : Rapport détaillé. Ottawa, Centre canadien de lutte contre l’alcoolisme et les toxicomanies. ARRIA, A. M., Caldeira, K. M., Kasperski, S. J., Vincent, K. B., Griffiths, R. R. et O’Grady, K. E. (2011). Energy drink consumption and increased risk for alcohol dependence. 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Consulté le 20 juillet 2012. OTERI, A., Salvo F., Patrizio A. Caputi, and Calapai, G.(2007). Intake of Energy Drinks in Association With Alcoholic Beverages in a Cohort of Students of the School of Medicine of the University of Messina. Alcoholism: Clinical and Experimental Research, Vol. 31, No. 10. ROSENBAUM, M. (1996). Kids, Drugs and Drug Education. A Harm Reduction Approach. San Francisco: The National Council on Crime and Delinquency. SHANNON, E. E., Mathias, C. W., Dougherty, D. M., et Liguori, A. (2010). Cognitive impairments in adolescent cannabis users are related to THC levels. Addictive Disorders et their Treatment, 9(4), 158-163. TJEPKEMA, M. (2004). Dépendances à l’alcool et aux drogues illicites. Supplément aux rapports sur la santé, volume 15. Statistique Canada, numéro 82-003. TURMEL, J. et Lalumière, A. (2012). Du talent naturel à revendre; Formation sur les drogues et la performance, guide à l’intention des intervenants. Plein Milieu et GRIP Montréal. 67 Annexe 1 Les outils existants La présente annexe propose une liste non-exhaustive de différents outils créés pour aider les intervenants à mieux répondre aux besoins des jeunes en matière de consommation de psychotropes. Les outils développés par l’équipe du GRIP Montréal sont disponibles par l’entremise du site de l’organisme (www.gripmontreal.org). Pour les autres outils, les coordonnées de l’organisme responsable sont fournies après la description de celui-ci. Pour faciliter l’utilisation de la liste, les outils sont référencés par sections thématiques. Concernant les boissons énergisantes }} Une affiche de 48 par 36 pouces sur les boissons énergisantes et les autres produits connexes. Cette affiche présente 36 produits qui sont décrits avec les données suivantes : fabriquant, formats disponibles, teneur en caféine et/ou guarana, glucides, glucuronolactone, taurine, quelques autres ingrédients, recommandations du fabriquant et remarques. De plus, nous avons ajouté un glossaire pour expliquer les différentes substances incluses dans les boissons énergisantes, des conseils de réduction des méfaits ainsi que les recommandations de Santé Canada en apport maximal de caféine par jour pour les enfants, les adolescents, les adultes et les femmes enceintes ou allaitant. En mai 2012, un guide d’accompagnement de l’affiche sur les boissons énergisantes et les autres produits connexes sera publié pour soutenir l’intervention (GRIP Montréal). }} Une affiche sur la performance sportive : En panne d’énergie ? Réhydrate-toi ! (GRIP Montréal). }} Une carte préventive au sujet des substances légales incluant les boissons énergisantes (GRIP Montréal). }} Un jeu interactif à présenter sous forme de stand. Développé par les organismes Plein Milieu et GRIP Montréal, il consiste pour l’élève à deviner laquelle des boissons devant lui correspond aux taux de caféine et de taurine qui lui sont présentés. Cet exercice permet notamment d’aborder différents mythes et croyances, en plus d’ouvrir la discussion vers la transmission d’informations pertinentes. }} Un atelier sur l’effet des substances psychotropes, présenté par le GRIP Montréal, qui inclut les boissons énergisantes et permet de mieux comprendre les risques qui en découlent selon la loi de l’effet (le produit, l’individu et le contexte). }} Un second atelier, développé par Plein Milieu et GRIP Montréal, qui inclut largement la question des boissons énergisantes, particulièrement en contexte sportif, dans une réflexion sur les drogues et la performance. }} Une affiche « Fais le bon choix », disponible auprès de l’AITQ.http://www.aitq.com/pdf/publications/ boissonsenergisantes/BOISSONS_ENERGISANTES.pdf (consulté le 20 juillet 2012) }} Initiatives québécoises en matière d’éducation et de sensibilisation aux boissons énergisantes dans les milieux scolaires et sportifs : • Sois futé, bois santé ! Fondation des maladies du cœur : http://www.aspq.org/documents/ file/emmanuelle-dumoulin-et-francine-marin_presentation-fmc-aspq.pdf (consulté le 20 juillet 2012) 68 • Programme Gobes-tu ça ? Réseau du sport étudiant du Québec http://www.sportetudiant. com/_static/webupload/websiteDocuments/100000/gobestuca_en_bref.pdf (consulté le 20 juillet 2012) Concernant la cigarette }} Le site Internet J’arrête, j’y gagne, en aide aux personnes désirant cesser de fumer. http://www. defitabac.qc.ca/fr/sinformer/mensonges-et-v%C3%A9rit%C3%A9s (consulté le 20 juillet 2012) Concernant les drogues illicites }} Le GRIP Montréal a développé onze cartes préventives sur les nouvelles tendances et les drogues festives les plus populaires : • Amphétamines (speed) • Cannabis • Cannabinoïdes synthétiques • Champignons magiques • Cocaïne • Ecstasy • GHB • Kétamine • Salvia • Solvants volatiles • Substances légales }} À l’arrière des cartes, les substances psychoactives sont décrites selon les thèmes suivants : • Description : catégorie, présentation, mode de consommation, début de l’effet, durée, unité de mesure et l’élément psychoactif principal. • Effets recherchés • Effets déplaisants • Attention ! • Si tu consommes des …. (réduction des risques) • Ressources }} Carte préventive sur les différentes catégories de drogues où la loi de l’effet est abordée (GRIP Montréal). }} Carte préventive sur les bad trips et les surdoses pour savoir comment les reconnaître et comment y réagir. }} Carte préventive sur les agressions sexuelles, les différentes substances associées et les moyens de les prévenir. }} Affiche Si tu choisis de consommer, choisis aussi de t’informer (GRIP Montréal). }} Atelier pour les élèves de deuxième cycle sur la réduction des méfaits, la loi de l’effet et les drogues de synthèse (GRIP Montréal). }} Formation pour les intervenants sur la réduction des méfaits, la loi de l’effet et les drogues de synthèse (GRIP Montréal). 69 Concernant particulièrement les garçons }} Outil sur l’alcool au volant et le cannabis : Si t’en roule un, roule pas l’autre. www.aitq.com/themes/canabisauvolant.html (consulté le 20 juillet 2012) }} Affiche sur la conduite automobile : Il est illégal et imprudent de conduire ta voiture après avoir consommé... pas seulement de l’alcool (GRIP Montréal) Concernant les motifs de consommation Performance }} Un atelier, développé par Plein Milieu et GRIP Montréal sur les drogues et la performance. }} Une formation pour les intervenants sur les drogues de performance : Un talent naturel à revendre (GRIP Montréal et Plein Milieu). }} 4 affiches qui ciblent les différents types de performance chez les jeunes : • Un corps sain, un esprit sain, une beauté naturelle. • Se sentir à l’aise devant une foule, ça se développe ! • En panne d’énergie ? Réhydrate-toi ! • Un talent naturel ! Pas besoin de plus quand on est à son pic. Concernant les comportements à risque }} Carte préventive explicatif concernant la surdose et les bad trip : Quand ça devient trop bizarre ! (GRIP Montréal). }} Carte préventive explicatif concernant la prévention des agressions sexuelles : Je surveille mon plaisir (GRIP Montréal). }} Une affiche : Les mélanges peuvent occasionner des complications, ceux avec l’alcool également (GRIP Montréal). }} GHB plus alcool... très risqué. Faites attention à vous entre amis : dis ce que tu consommes à au moins une personne (GRIP Montréal). 70 Annexe 2 Les ressources Pour de l’information au sujet de l’effet et des risques associés à la consommation, GRIP Montréal www.gripmontreal.org Groupe de recherche et d’intervention psychosociale www.gripmontreal.org Pour des services de prévention au sein de l’arrondissement du Grand Plateau, Plein Milieu. www.pleinmilieu.qc.ca Ressource encyclopédique sur toutes les substances psychoactives toutefois en anglais seulement. www.Erowid.com Service d’information et de référence assuré par le centre de Référence du Grand Montréal, Drogues, aide et référence. www.drogue-aidereference.qc.ca Association des intervenants en toxicomanie du Québec, AITQ. www.aitq.com 71