I. Etude d`un extrait de H. de Balzac, Eugénie Grandet

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I. Etude d`un extrait de H. de Balzac, Eugénie Grandet
EVALUATION de LECTURE - SECONDE
vendredi 18 septembre 2009
8h30-10h30
I. Etude d’un extrait de H. de Balzac, Eugénie Grandet (9 pts) :
1. Quel est le point de vue adopté ? Quel est son intérêt à ce moment de la narration (1 pt) ?
− Pt de vue interne : vbs de sensation dont le personnage d’Eugénie est le sujet, Eugénie… crut voir, elle
respirait, elle aurait voulu pouvoir toucher…
− Le narrateur montre ainsi, sans intermédiaire apparent, l’effet produit sur Eugénie par la vue de son
cousin, tellement différent d’elle-même et des personnes qu’elle côtoie habituellement.
On admet pt de vue omniscient avec l’expression d’éléments concernant Charles, par ex : brodé par
la grande dame qui voyageait en Ecosse et une justification adaptée.
Grammaire (5 pts) :
a. Dans la phrase en gras, la proposition principale a été soulignée. Relevez toutes les
subordonnées qui l'entourent. Donnez leur nature et leur fonction. Montrez en quoi elles
s'opposent en vous appuyant sur le vocabulaire mais aussi sur l'analyse effectuée. (2 pts)
− Relevé
si toutefois cette image peut résumer les impressions
Prop. sub. conj. compl.circ. de condition du verbe principal ou complément de phrase
que le jeune élégant produisit sur une ignorante fille sans cesse occupée à rapetasser
des bas, à ravauder la garde-robe de son père
Prop. sub. relative complément du nom impressions.
dont la vie s’était écoulée sous ces crasseux lambris sans voir dans cette rue silencieuse
plus d’un passant par heure,
Prop. sub. relative complément du nom fille.
que causent à un jeune homme les fantastiques figures de femmes dessinées par
Westall dans les Keepsake anglais et gravées par les Finden d’un burin
Prop. sub. relative complément du nom les émotions.
(si habile) qu’on a peur, en soufflant sur le vélin, de faire envoler ces apparitions
célestes.
Prop. sub. conj., compl. circ. de conséquence du part. gravées ou cplt du corrélatif
+ une infinitive : « envoler ces apparitions célestes », cod de faire.
− La principale constitue une charnière : la vue de son cousin provoque un bouleversement (une
renaissance ?) dans la vie d’Eugénie. Il y a à présent un avant (les prop. qui précèdent) et un
après (les prop. qui suivent).
dans les subordonnées qui précèdent, les relatives qui caractérisent les noms
impressions et fille contiennent essentiellement des termes péjoratifs : les verbes
ravauder et rapetasser, les adj. crasseux et silencieux (ici péjoratif car connote l’ennui).
+ l’adj ignorante, épithète de fille.
La sub. relat. qui suit accumule au contraire les termes mélioratifs : noms d’artistes,
Westall et Finden, ppassés évoquant des œuvres d’art, dessinées et gravées, adj.
Fantastiques ; renforcement de l’adj. habile par une consécutive.
Et, dans la dernière subordonnée, le GN apparitions célestes évoque des anges (et fait
écho à fantastiques).
b. Donnez la nature et la fonction des groupes de mots suivants : « par la grande dame », « de sa
poche », « un mouchoir brodé », « qui voyageait en Ecosse » (l. 13-14). (2 pts)
« par la grande dame » : G.N. compl. d’agent du vb brodé.
« de sa poche » : G.N. compl. circ de lieu du vb tira.
« un mouchoir brodé » : G.N. cod du vb tira.
« qui voyageait en Ecosse » : prop.sub.relative c.du nom dame.
0,5 pour chaque réponse complète (0,25 si juste mais incomplète)
c. Quelle est la valeur du présent (l. 11) ? (1 pt)
Pst de valeur (vérité) générale.
2. Vocabulaire (3 pts) :
Donnez un antonyme de chacun des termes suivants : « délicatesse » (l. 6), « brillante » (l. 4).
En quoi ce personnage est-il si différent des autres hommes qu’Eugénie connaît ?
− délicatesse : dureté ; grossièreté // brillante : terne
− Eugénie côtoie essentiellement son père et les Cruchot & des Grassins.
Son père porte un unique habit (toujours vêtu de la même manière) : bas de laine, culotte de gros drap, gilet
de velours, boutons carrés, des gants solides… et cherche plus l’efficacité que l’élégance.
Les Cruchot sont des provinciaux peu avantagés par la nature : le président Cruchot ressemble à un grand
clou rouillé, l’abbé est un petit homme dodu, à figure de vieille femme joyeuse, maître Cruchot a une face
trouée comme une écumoire ! Les Des Grassins sont un peu plus agréables à voir, mais restent très endessous des Parisiens : le fils est pâle et frêle et a d’assez bonnes façons, son père est d’une raideur toute
militaire dans son aspect et ses paroles. Par ailleurs, ils ont peu de soin de leur personne (tabac).
II. Contrôle de lecture (11 pts)
1. H. de Balzac, Eugénie Grandet.
Quel est le rôle de l’argent dans le roman ? (2 pts)
L’argent est le moteur de l’action :
− Grandet ne vit que pour en amasser davantage ; c’est sa seule passion ; il aime manipuler l’or avec
ses mains.
− Les deux familles Des Grassins et Cruchot ne sont présentées que dans leurs manœuvres pour marier
leur fils à Eugénie … parce qu’elle est l’héritière.
− Charles, dont le père est ruiné, doit partir dans les Grandes Indes, pour s’y faire une fortune.
− Même Eugénie, qui échappe à cette passion dévorante, aide son cousin par de l’argent (elle lui donne
ses pièces d’or à son départ ; elle paye les dettes de son père à son retour) et passe l’essentiel de sa
vie à gérer sa fortune. Cependant, elle aide largement les pauvres. Elle est donc plutôt dans le don de
l’argent que dans son accumulation !
L’argent est source de pouvoir : Grandet exerce par lui une domination sur son entourage.
2. D. Daeninckx, La Mort n’oublie personne :
a. Jean Ricouart a été condamné pour assassinat. En quoi cette condamnation est-elle
injuste ? En quoi est-il coupable ? (2 pts)
Cette condamnation est injuste parce que, dans chacun des cas, il est bien clair qu’il n’a participé aux
actions que par nécessité, pour résister à l’occupation allemande : il supporte mal la mort du soldat
allemand (au moment de l’interview, ce souvenir lui pèse encore), la peur l’empêche de tirer sur le vieux
Lebreucq (il n’a pas enlevé le cran de sécurité du révolver) et chez l’imprimeur, il ne ressent qu’un sentiment
d’horreur : il n’est pas un criminel.
Cependant, à la fin du roman, même si l’ensemble de son histoire justifie sa vengeance, le meurtre du
procureur de la république Quinoux est bel et bien un crime.
b. Quelles sont les trois époques pendant lesquelles se déroule le récit ? Pourquoi la référence
à ces trois périodes est-elle nécessaire pour le dénouement ? (2 pts)
Epoque de la résistance et du procès, 1944 – 1946 (+ les sept ans de prison)
Epoque de la mort de Lucien, fils de Jean, 1963
Epoque de l’interview de Jean Ricouart, 1988
Le dénouement (meurtre du procureur par Jean Ricouart) ne peut s’expliquer sans la connaissance du
passé de Ricouart (présence au moment de la mort de l’imprimeur Fernagut et des deux Lebreucq ;
déportation ; rôle de Quinoux dans le procès ensuite) et des conditions ainsi que de la cause (insulte à la
mémoire de son père) de la mort de Lucien.
3A. O. Wilde, Le Portrait de Dorian Gray :
a. Quels sont les personnages qui incarnent le bien et les personnages qui incarnent
le mal ? Justifiez votre réponse. (2 pts)
Le bien :
Basil, artiste passionné, idéaliste, qui aime Dorian Gray pour sa beauté et sa pureté, a mis
son âme dans le portrait qu’il a fait de lui et souhaite le garder secret pour éviter de livrer
son âme au public (de perdre son âme ?).
On accepte aussi Sibyl Vane et Dorian au début du roman.
Le mal :
Lord Henry, personnage cynique qui porte un regard très critique et destructeur sur tout ce
qui l’entoure (ses fréquentations, les femmes, l’amour de Dorian pour Sibyl, Dorian luimême qu’il prend comme objet d’étude…), tentateur qui pousse Dorian à l’égoïsme et au
narcissisme.
Dorian, à partir du moment où il provoque la mort de Sibyl.
b. Ecriture : Décrivez en une dizaine de lignes la métamorphose du tableau par
rapport à son modèle et les raisons de ce changement. Votre description sera
alimentée, en particulier, par les éléments fantastiques du roman. (2 pts)
On attend les éléments suivants :
− Première réaction de Dorian devant le tableau qui lui révèle sa beauté : colère et jalousie. Il
émet le vœu que le tableau vieillisse plutôt que lui.
− Vieillissement du tableau + modèle toujours jeune (situation naturelle inversée =
fantastique)
− Changements progressifs : Dorian note le premier signe de cruauté sur le tableau après ses
paroles odieuses envers Sibyl -> le tableau est devenu le reflet de son âme.
− Sentiment de doute et d’effroi (frissons) puis d’horreur du jeune homme devant le tableau.
3B A. Gide, La Symphonie pastorale :
a.
Le titre initial du roman était L’Aveugle ; Gide lui a préféré La Symphonie pastorale.
Justifiez ce changement de titre. (2 pts)
− Le premier titre semble signifier que le roman est centré sur la jeune Gertrude et en fait le
personnage principal puisqu’éponyme ; le deuxième permet de penser que le pasteur (et
son évolution) est tout aussi central.
− L’expression Symphonie pastorale, présente dans le roman, évoque la musique (concert à
Neuchâtel), mais constitue surtout une métaphore désignant le monde tel que le pasteur le
présente à la jeune fille aveugle (et qu’elle découvrira autrement en recouvrant la vue),
c’est-à-dire harmonieux.
b.
Gide a écrit : la Symphonie pastorale est « comme une tragédie en cinq actes ». En quoi
ce roman vous paraît-il tragique ? (2 pts)
Le tragique réside dans le destin des personnages principaux :
− Gertrude, malgré (à cause de) tous les soins qui lui ont été prodigués, passe à côté de son
bonheur et se donne la mort.
− Le pasteur est incapable de lucidité vis-à-vis de lui-même et fait le malheur de son fils et de
Gertrude… dont il veut pourtant avant tout le bonheur (ironie tragique).
− L’ensemble est causé par une difficulté à communiquer (Amélie, Jacques, le pasteur) qui
fait des personnages des marionnettes aux mains du destin.
3. Anthologie poétique de J. Orizet.
Dans quel poème de cette anthologie vous reconnaissez-vous (indiquez le titre et l’auteur) ?
Dites pourquoi. (1 pt)
Titre, auteur et un argument clairement exposé.
Pénalité de 2 pts en cas de non-respect des codes de l’écrit (ponctuation, lisibilité, soin,
correction de la langue, orthographe).

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