Garde Impériale – Régiments des Chasseurs et Grenadiers à cheval

Transcription

Garde Impériale – Régiments des Chasseurs et Grenadiers à cheval
Le sabre des Chasseurs à cheval de la Garde
(Modèle troupe)
HERVE BADOUARD
Chasseur du Dixième Escadron
Le sabre que nous portons est issu du modèle spécialement mis au point pour les Chasseurs à
Cheval de la Garde des Consuls et distribué en septembre 1803 (an IX).
Si les lames proviennent de Klingenthal, les fourreaux et montures sont fabriqués à la célèbre
manufacture d'armes de Versailles, dirigée par le non moins célèbre Nicolas Boutet. Cette
manufacture spécialisée dans la production d'armes de luxe, équipera dorénavant la Garde des
Consuls puis la Garde Impériale.
Ce sabre a une allure unique. Si la lame est assez proche de celle du modèle an IX de la
cavalerie légère de la ligne et la monture, une version affinée de celle du sabre de hussard
modèle 1786, le fourreau lui est très caractéristique. Il est entièrement en laiton avec un «
crevé » laissant voir le cuir qui recouvre 2 alaises de bois collées ensemble , protégeant la
lame et rigidifiant le fourreau . Sur le 1er modèle, ce crevé est provoqué par l'assemblage des
2 parties du fourreau (chape et bouterolle) par des bandes latérales rivetées. A l'usage ce
modèle s'avérera trop fragile, les bandes se déformant et s'ouvrant. On y remédiera
provisoirement, par l'ajout de bracelets de renfort. Sur le second modèle de 1811, le crevé
sera réalisé dans un fourreau laiton, fabriqué d'une seule pièce.
Le modèle 1811 sera définitif et distribué également aux Lanciers, Artilleurs à cheval et Train
d'Artillerie de la Garde ; il en sera fabriqué, selon diverses sources, entre 6837 et 7299
exemplaires, de 1801 (An IX) à 1813.
Le Dixième Escadron
Association loi 1901, déclarée le 2 décembre 1988 à la Préfecture de police de Paris
Siège social : 3 place du Général Catroux – 75017 Paris – Tel/Fax : 01 40 54 02 00
Site web : http://www.10escadron.com – Courriel: [email protected]
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1 – UTILISATION ET ENTRETIEN
Le sabre se fixe au ceinturon par deux bélières ; il est porté soit « long », soit «
suspendu » au verrouil, sorte de crochet qui, dans cette position permet de ne pas
traîner le sabre par terre. En service à pied, cette dernière position sera toujours utilisée.
Au combat sous l'Empire, les cavaliers Français privilégient le coup de pointe, car souvent
mortel, par opposition au coup de tranchant, qui lui n'occasionnera, dans la majeure partie des
cas que des blessures, pouvant néanmoins être très sérieuses.
Quand à l'entretien, De Brack nous dit que « sous l'Empire, les cavaliers utilisent souvent leur
sabre, par défaut de hache, pour les travaux de bivouac », ce qui a pour effet de ruiner très
rapidement les lames, mais que « les cavaliers qui savaient leur affaire, corrigeaient cet abus
en ne se servant pour couper du bois, des piquets etc…que de la partie inférieure de la lame,
conservant ainsi la plus intacte possible la partie supérieure pour le combat ....en portant
toujours sur eux une petite lime très douce qui leur servait à affiler la lame lorsque son
tranchant se perdait. » Une autre cause destructrice de la lame, c'est l'humidité ; « gardezvous, ajoute De Brack , de remettre votre lame dans son fourreau sans l'avoir essuyé ; non
seulement la pluie , le sang , le brouillard peuvent être causes de rouille , mais même
l'humidité la moins sensible de l'air s'attache à son corps poli, et se fixe dans ses pores . Si
vous la rentrez mouillée, elle communique son humidité au fourreau que vous avez ensuite
beaucoup de mal à sécher. Une bonne précaution en guerre, c'est de tenir toujours sa lame
grasse. »
Dans les Chasseurs à Cheval de la Garde, les brigadiers portant une hache et la discipline
imposée à l'origine par Bessières étant de fer, on peut douter de l'usage du sabre pour couper
du bois. Malheur au contrevenant !
Mais aujourd'hui comme hier, un des premiers devoirs du soldat étant de maintenir ses armes
en état de servir en toutes circonstances, alors Messieurs, au bivouac, en campagne, comme
au quartier, graissez vos sabres !
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Et si vous le voulez aussi étincelant que celui du trompette du régiment, un produit de
nettoyage pour laiton, de l'huile de coude, un chiffon doux, un CD de fanfares de cavalerie et
beaucoup de patience vous aideront.
2 - LE SABRE AUJOURD'HUI EN RECONSTITUTION
Les Chasseurs à cheval du Xe Escadron utilisent deux modèles. Le premier, fabriqué par
Chevalier d'Auvergne, est le fruit de la collaboration entre le Xe et ce fabricant. Recréé
d’après un authentique, c’est un beau sabre, solide et adapté à la reconstitution historique à
cheval.
Le deuxième modèle, de fabrication pakistanaise est de qualité nettement inférieure et la lame
est moins solide (plusieurs ont été cassées au cours de combats). Néanmoins il permet de
compléter à moindre coût son équipement.
3 – FICHE TECHNIQUE
Hauteur de la poignée
Longueur de la lame
Poids de la lame
Flèche de la lame
Hauteur du collet de fourreau
Hauteur des bracelets
Diamètre des anneaux : intérieur
extérieur
Longueur du crevé
Distance entre les bracelets
Sources :
143 à 145 mm
855 à 860 mm
0,65 kg
62 à 64 mm
65 à 74 mm
22 à 24 mm
23 mm
25 mm
170 àl80 mm
215 à 250 mm
- La cavalerie légère du premier Empire – Pétard et Rigo
- Avant-postes de cavalerie légère – De Brack
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