Cineaddict #7
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Cineaddict #7
Cineaddict Le fanzine cinéphile de l’option cinéma du lycée Lacassagne « Tout le monde a deux métiers : le sien et critique de cinéma. » François TRUFFAUT CLAP DE FIN POUR LES TERMINALES CineAddict n°4 – Mars 2016 Professeur référent : Fabien Marsella Mise en page : Lucas Nunes de Carvalho. Lycée Lacassagne 93 rue Antoine Charial 69425 Lyon Cedex 03. [email protected] Q UESTIONNAIRE SUR L ’ OPTION P ORTRAIT CHINOIS Mon cinéma à moi C’est l’heure du bilan : voilà les six questions (et leurs réponses, pas toujours honnêtes : non, Luc Besson n’a jamais fait l’objet d’une analyse en classe !) posées au retour de Cannes (snif, snif…) aux optionnaires de Terminale sur leur parcours en option C.A.V… En guise d’adieu, les optionnaires de terminale ont dressé leur portrait chinois de cinéphile… Quel est le vôtre ? Certains optionnaires de seconde parlent librement du film qui les a bouleversés ou changé leur manière de voir le monde… a. Le film qui m’a marquée est Princesse Mononoké (1997) de Hayao Miyazaki. Au début, c'était un film qui me faisait plutôt peur car on voyait la décomposition d'un sanglier, des membres coupés, etc. Mais après, j'ai beaucoup aimé l'intrigue de ce film, les musiques, les graphismes et les différentes leçons exprimées à travers ce film comme la défense de la nature: les hommes brûlent les forêts pour pouvoir accéder aux mines de charbon, déclenchant ainsi une sorte de guerre des animaux contre les Hommes. Les animaux, délogés, attaquent en effet les humains et vice versa. Cela se transforme en une spirale infernale : les humains détruisent la nature, les animaux les attaquent, alors les hommes se vengent, les animaux à leur tour aussi, etc. Les deux camps ont une idée réciproque du camp opposé : ce sont des monstres qui les empêchent de vivre en sécurité. 1. Quelles études entreprendrezvous à la rentrée prochaine ? Envisagez-vous, dès l’année prochaine ou plus tard, de poursuivre des études entretenant un lien avec le cinéma et ou l’audiovisuel ? 3. Quel film n’auriez-vous peutêtre jamais vu si l’option C.A.V n’existait pas ? Qu’en avez-vous pensé ? j’étais un film, je serais………………………………………… b. Si j’étais un réalisateur, je serais ………………………………………… c. Si j’étais un acteur, je serais ………………………………………………… d. Si j’étais une actrice, je serais ………………………………………………… e. 2. Quelle année d’option avezvous préférée ? Pour quelle(s) raison(s) ? Si Si j’étais une créature cinématographique monstrueuse, je serais ………………….………………… f. Si j’étais une musique de film, je serais ………………………………………… g. Si j’étais un studio de cinéma, je serais ………………………………………… 4. Les réalisateurs que vous avez appris à mieux connaître au cours des trois années ? 5. Quelle sortie culturelle avezvous préférée au cours des trois années ? h. Si j’étais le plus beau souvenir de cinéma, je serais …………………… i. Si j’étais le film le plus drôle, je serais ………………………………………… j. Si j’étais le film le 6. Que vous a apporté l’option C.A.V ? nostalgique/mélancolique, Réponses des élèves p. 8 – 9. k. plus je serais ………………………………………… Si j’étais consternant, le film je le n'a rien demandé à personne se voit mariée de force et connaît un destin vraiment horrible, assassinée de manière inhumaine suite à une accusation infondée. Ce film m'a permis de me rendre compte à quel point j'ai une chance incroyable de vivre dans un pays démocratique. Pendant que je me plains de ne pas avoir la nouvelle paire de chaussures à la mode, eh bien… des femmes parfois de mon âge essaient de se sortir d'un problème quinze fois plus important que le mien, des femmes et des hommes se battent pour vivre ce que je vis tous les jours, c'est-àdire la joie et le bonheur. La séquence du film qui m'a longtemps hantée est celle de la lapidation : c'était tellement dur que j'ai éclaté en sanglots. Au cours de cette séquence, j’ai perdu toute envie des choses futiles de la vie et j’ai pris conscience du réel sens de la vie. N’nabintou GASSAMA, SECONDE. plus serais ………………………………………………… Réponses des élèves p. 10 – 11. 2 Mathilde LOUVET, SECONDE. Le film qui m'a marquée s’intitule La lapidation de Soraya M. (2008) de Cyrus Nowrasteh Ce film m'a bouleversée et, ça peut paraître ridicule, m'a fait grandir. Cette dame, Soraya, qui 3 Qui êtes-vous ? Présentation subjective d’une personnalité du cinéma, connue ou méconnue… Emmanuel LUBEZKI, Directeur de la photographie mexicain. C'est sans doute l'un des plus grands de son temps. Technicien hors pair, il a débuté avec Alfonso Cuarón (réalisateur des Fils de l'Homme en 2006 ou de Gravity en 2013, pour lequel « Chivo » a eu son premier Oscar), est passé par Tim Burton (Sleepy Hollow, 1999), Michael Mann (Ali, 2001) ou encore les Coen (Burn After Reading, 2009). C'est sa rencontre avec Terrence Malick sur Le Nouveau Monde en 2005, et les films qui suivront, que Lubezki se forgera une légende à grand coup de plans ésotériques. Et si l'on peut détester le style Malick, répondre que tout ceci n'a aucun sens, même ses plus virulents adversaires s'accordent sur la beauté de la photographie. Et si nous vous parlons de lui aujourd'hui, c'est parce qu'on peut le considérer comme l'un des plus grands directeurs de la photo de tous les temps. Il a lors de la cérémonie des Oscars cette année reçu son troisième Oscar d'affilée pour son travail sur The Revenant de Iñárritu, un an après Birdman du même réalisateur et deux ans après Gravity. En plus d'être une première, il consacre son style, mélange de prouesse technique, de plans-séquences et de scènes oniriques. Une consécration pour celui qui fait plus ou moins voltiger sa caméra... Et oui, les gens le côtoyant le surnomment « Chivo », « chèvre » en espagnol. Lucas NUNES Terminale. DE Les femmes sont au centre de l’œuvre du réalisateur. Des femmes dont, dès son premier film, il nous dépeint la vie, en capturant des instants saisissants et toujours justes. Quadragénaires horripilantes ou dépassées, mères ou amantes contrariées, toutes, si différentes, partagent un point commun : ce sont des personnages que l’on n’oublie pas. Le réalisateur collabore trois fois avec Anne Dorval et Suzanne Clément, deux actrices québécoises. CARVALHO, ʺ La Leçon de Piano m’a donné envie d’écrire des rôles pour des femmes, des femmes magnifiques avec une âme, de la volonté et de la force. Des femmes qui ne sont ni des victimes ni des objets. ʺ (S’adressant à Jane Campion) Peu de réalisateur laissent autant de place aux évolutions des personnages, qui construisent presque intégralement le scénario. Les relations entre les protagonistes sont complexes mais toujours très fortes. Dolan met en scène l’amour/haine et l’ambivalence des sentiments. Dans son premier film J’ai tué ma mère, un adolescent de 16 ans (joué par Dolan lui-même) et sa mère se détestent et se méprisent, coupables, assiégés par un amour dont tous deux ne savent plus quoi faire. Dans Mommy au contraire, l’amour qu’on souhaite vainqueur pendant 1h30, est finalement Xavier DOLAN, Réalisateur canadien. A 27 ans, le réalisateur/acte ur québécois vient de présenter à Cannes son sixième long métrage, Juste la fin du monde, film au casting impressionnant puisqu’on y retrouvera notamment Marion Cotillard et Vincent Cassel. Le jeune réalisateur, nominé et récompensé de nombreuses fois pour son œuvre, a donc été sur la Croisette pour la cinquième fois. Xavier Dolan nous présente des morceaux de vie, de société, de personnages bouleversants, et bouleversés… mais qui nous parlent. Qui nous parlent d’amour ou de désir, d’espoir et de réalité. 4 impuissant. Alors que le trio amoureux des Amours Imaginaires illustre le coté incertain de l’amour et des personnages qui jouent avec, le couple de Laurence et Fred incarne l’amour éternel, tout aussi étouffant. Le cinéma de Xavier Dolan est violent. Violent pour les spectateurs qui prennent les coups de gueule et les coups de poing des personnages en pleine face. Violent aussi parce qu’il nous laisse le ventre retourné par les destins bouleversants. Lucile LEWI, Terminale. Wes ANDERSON, américain. Réalisateur Wes Anderson est le cinéaste de l’enfance, des adultes qui ne grandissent jamais vraiment. Son univers au rythme frénétique et aux créatures des plus merveilleuses (comme l’hippocampe arc-en-ciel qui tient dans une coupe de champagne), est à la fois très libre et très maîtrisé, très composé, à l’image de sa mise en scène qui présente les lieux de vie des personnages comme de véritables maisons de 5 poupées. Difficile de trouver des plans aussi méticuleusement composés, des prises de vue aussi intelligentes, à la fois drôles et efficaces : Wes Anderson symbolise par sa filmographie le paradoxe de l’enfance et de la maitrise, qu’il incarne grâce à une brochette d’acteurs fétiches comme Bill Murray, Owen Wilson…dont la figuration parfois furtive est toujours inoubliable. Mais cet article ne permet par réellement de comprendre le cinéma de Wes Anderson : c’est un cinéma qui se vit sur grand écran… Evitons donc d’en trop parler pour ne rien en dire ! Chloé ROUYER, Terminale. Sylvester Réalisateur américain. et STALLONE, acteur Schwarzenegger, Stallone incarne dans la plupart de ses films un personnage qui possède un passé ou une vie profondément triste. Cela n'est peut être pas un hasard car la première apparition de Stallone au cinéma a eu lieu dans un film érotique, qu'il a accepté de tourner par nécessité puisqu’il était alors au chômage et sans abri. Son premier gros film, Rocky, a été écrit par lui-même et on y retrouve cette tristesse lorsque l'on sait que c'est l'histoire d'un boxeur minable ou encore dans le premier Rambo où il joue un vétéran du Vietnam rejeté par la communauté et sans domicile fixe. On peut noter que son physique joue sûrement un rôle dans tout cela car son visage, ses yeux particulièrement, ont quelque chose du « chien battu ». On est bien loin du héros américain triomphant qu’il a maladroitement incarné à un moment donné. Adel MESKINE, Terminale. Sylvester Stallone est un acteur, producteur, réalisateur américain, mais il est plus connu comme acteur. C’est à cette dernière facette de sa carrière que nous nous intéressons ici. Même s’il a été un Monsieur Muscle du cinéma US dans les années 1980, aux côtés de 6 7