DOSSIER D`accOmpagnEmEnt pOuR lES EnSEIgnantS 7 nOV 15
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DOSSIER D`accOmpagnEmEnt pOuR lES EnSEIgnantS 7 nOV 15
JEAN-LUC PARANT 7 NOV 15 - 7 MARS 16 Musée des Beaux-Arts CHambéry DOSSIER D’accompagnement pour les enseignants Introduction ~1~ La biennale de Lyon ~2~ L’art contemporain ~3~ Plan de l’exposition ~4~ L’artiste ~5~ L’œuvre : Éboulement ~6~ Citations ~ 11 ~ Médiation autour de l’exposition ~ 13 ~ Pistes pédagogiques ~ 15 ~ Bibliographie/sitographie ~ 33 ~ Jean- Luc Parant, Éboulement, (depuis 1991). macLYON ©Blaise Adilon ©Adagp, Paris 2015 En résonance avec la Biennale d’art contemporain de Lyon, le Musée des Beaux-Arts de Chambéry expose Éboulement, une œuvre de Jean-Luc Parant réalisée lors de la première biennale intitulée « l’amour de l’art : une exposition de l’art contemporain en France » en 1991. Cette œuvre a été acquise en 1992 par le Musée d’art contemporain de Lyon. Composée de boules de cires, de portraits de boules réalisés à la mine de plomb, d’ombres en cire, bois et contreplaqué, elle est le résultat d’un « contrat d’envahissement » passé entre le musée d’art contemporain et l’artiste et qui prendra fin à sa mort. Jean-Luc Parant augmente régulièrement l’œuvre initiale par un apport de nouvelles réalisations qui sont acquises par le musée. Cette œuvre « inachevée », en perpétuel devenir, questionne la notion même de l’œuvre et de son achèvement. Le musée de Chambéry présente trois phases de l’œuvre Éboulement : 1991, 1995 et 2004. ~1~ La biennale de lyon Créée en 1991 par Thierry Raspail et Thierry Prat, La seconde plateforme « Véduta » est conçue sur la biennale d’art contemporain a lieu toutes les la base d’échanges avec d’autres villes, autour de années impaires en alternance avec la biennale projets spécifiques et avec la complicité d’artistes de la danse de Lyon créée en 1984. C’est une présents à la biennale et dont beaucoup sont en exposition internationale où sont invités un résidence. grand nombre d’artistes du monde entier, mais également de France et de la région Rhône- (https://www.youtube.com consultée le 19 octobre 2015). Alpes. Les artistes produisent des œuvres inédites. Chacune des biennales se construit sur un thème, un sujet. Un(e) commissaire est invité(e) et un L’exposition au musée des Beaux-Arts de Chambéry travail commun avec les organisateurs de la s’inscrit dans le programme «Résonance» de la biennale se met alors en place. Parallèlement, Biennale. deux projets, appelés plateformes, accompagnent chaque biennale et concernent en plus des quatre lieux officiels, environ 99 autres lieux. La première plateforme « Résonance » est un projet mené avec les institutions de la région Rhône-Alpes, opéras, musées, théâtres, mais également avec des associations, des galeries, des collectifs d’artistes. ~2~ L’art contemporain L’art contemporain désigne en règle générale les qui ont bouleversé et multiplié les médiums œuvres, les artistes et les lieux qui ont succédés classiques et ouvert le champ à l’utilisation de à l’art moderne (1850-1945) et qui depuis 1945, matériaux nouveaux voire « pauvres » et souvent bien que s’inscrivant dans la suite de l’art moderne, éphémères. Les notions d’éphémère ou « in affirment avec force leur indépendance et les progress » font aujourd’hui partie intégrante d’un ruptures qu’ils ont établies. Néanmoins il n’est bon nombre d’œuvres. Il y a d’un côté les médiums pas toujours aisé de donner une définition absolue « tangibles », comme le béton, la terre, le sable, de l’art contemporain, de repérer la frontière les excréments, le polystyrène, et d’un autre côté qui le sépare de l’art moderne. Pour certains il les médiums « intangibles » représentés par le land trouverait ses racines chez Marcel Duchamp et art, les projets en cours, etc. l’art conceptuel, pour d’autres dans les divers mouvements des années 1960 et pour d’autres encore dans le postmodernisme des années 1980. Toutes les productions contemporaines ne s’inscrivent pourtant pas dans une démarche, une attitude, une recherche contemporaine. Certains critères peuvent aider à se repérer dans cet univers éclectique et créatif de l’art contemporain. On a pu assister depuis les années 1945 et avec encore plus La plupart des œuvres contemporaines abordent des thèmes actuels et inscrivent leurs questionnements dans le matériau même de la condition humaine. Elles invitent le spectateur à vivre une expérience qui l’amène à revoir ses « points de vue », la perception qu’il a d’une œuvre et par là même à changer son regard sur le monde. de force dans les années 1960 à la création d’œuvres ~3~ PLAN DE L’ exposition 7 6 2 5 1 4 7 7 3 1 380 boules 180 empreintes 2 180 ombres 3 180 portraits 4 360 boules vues de loin 360 boules vues d’un peu plus loin 360 boules vues d’encore plus loin 5 1 boule 6 textes manuscrits de l’artiste 7 12 portraits 1 relief 1 ombre ~4~ 6 L’ artiste Jean- Luc Parant est né en 1944 à ce qui n’est pas visible à priori. Ses boules sont de Tunis. Il a, dès le début de son travail, tailles différentes, de quelques centimètres à plus inscrit son œuvre dans une double d’un mètre de diamètre. Présentées in situ, elles ne démarche, celle de l’artiste plasticien le sont pas de manière isolée. C’est l’assemblage, et celle de l’écrivain- poète. Depuis les la propagation, la multitude, qui confèrent du années 1960, il se présente comme « un fabricant sens à son œuvre. Curieusement sphériques et de boules et de textes sur les yeux ». Son œuvre, irrégulières, elles interfèrent avec l’espace qui construite sur cette dualité, liant intimement les contient. Jean-Luc Parant s’est constitué un création plastique et création littéraire, fait de Jean- inventaire rudimentaire fait de boules et d‘yeux Luc Parant un artiste singulier, au parcours atypique. qui, dans leur installation spatiale, questionnent Ancien élève de l’École Boulle, c’est dans les années les notions de lumière et d’ombre, d’infime et 1970 qu’il réalise ses premiers tableaux de cire en d’infini. Elles portent également une réflexion, relief, puis ses premières boules qu’il considère être au-delà de la série et de l’accumulation, sur notre comme des yeux explorant le monde, l’inconnu, humanité. ~5~ L’ Œuvre : éboulement Jean- Luc Parant, Éboulement, (depuis 1991). macLYON ©Blaise Adilon ©Adagp, Paris 2015 ~6~ Jean-Luc Parant crée et compose son œuvre à partir d’un sujet récurrent, la boule. De toutes tailles, ses boules sont fabriquées à base de grillage recouvert de fillasse et enduites de cire à cacheter noire. Son « Je fais des boules mais je me rappelle, Je me rappelle de mes mains sur le sol, de mon corps horizontal sur la terre. Mes boules ne sont que le souvenir retrouvé de mon corps couché. Je fais des boules et mes mains se rappellent la forme de la terre sous mes pieds, quand mes bras étaient des membres avant, quand mon corps courait dans la nuit sur ses quatre membres. » travail traite de la sphère. Avec ses mains, il fait des boules, avec sa tête, il écrit des textes sur les yeux. Il a réalisé des milliers de boules qu’il vient installer dans divers lieux d’exposition, qu’elles envahissent jusqu’à saturation: musées, centres d’art, galeries… Pour Jean-Luc Parant, la fabrication de boules est un acte de création essentiel et naturel, les mains ayant gardé depuis l’enfance l’empreinte sphérique de la terre. « Les boules sont des tableaux que le temps a déformé ». Le plus souvent, les boules sont de couleur noire, exprimant dans leur aspect compact, la rugosité de la croute terrestre. Chaque fabrication de boule est comme une nouvelle naissance et la répétition de cette forme initiale est sous-tendue par une recherche obsédante : « je n’ai Jean-Luc Parant jamais fait qu’une boule… Une boule à la fois finie mais dans un espace sans fin »… ~7~ En 1992, le musée d’art contemporain de Lyon a (portrait/boule, jour/nuit), qu’il s’agisse de sa acquis cette œuvre de Jean- Luc Parant, présentée consolidation ou de sa mise en représentation ». à la Biennale de Lyon en 1991. L’ensemble initial De fait, l’œuvre de Jean- Luc Parant n’aura de constitué de 360 boules en cire à cacheter et fin, d’achèvement, qu’à la mort de l’artiste. fillasse et de leurs portraits à la mine de plomb sur L’œuvre contient en elle-même une notion d’infini. papier de soie au nombre de 180, a été augmenté Cette façon d’occuper un espace donné, avec une en 1995 de 180 ombres en cire à cacheter, bois et œuvre volontairement inachevée, qui demeure en contreplaqué, puis en 2004 de 182 empreintes état de fabrication et de transformation constante, de boules également en cire à cacheter, bois et induit une réflexion sur la condition humaine, contreplaqué. Pour rendre visible le processus de et l’œuvre se superpose alors à la vie même. l’artiste « un contrat d’envahissement » lui est L’amoncellement, le tas, prévalent dans l’œuvre proposé par le musée d’art contemporain de Lyon. de Jean- Luc Parant, et l’espace investi devient le Ce contrat, non juridique, établit le programme support et la possible visualisation de sa pensée. artistique suivant : « nous nous Il organise et recrée entre ordre et désordre, un engageons auprès de Jean-Luc Parant à conserver tout ce monde parallèle au nôtre. qu’il adviendra de ce couple initial dans le futur « En écrivant sur les yeux, j’ai découvert un autre monde, un monde intouché et invu, J’ai touché avec mes mains, touché avec mes mains touchées, l’intouchable, J’ai vu avec mes yeux, vu avec mes yeux vus, l’invisible. » Jean-Luc Parant Jean- Luc Parant, Éboulement, 1991-2004. ©Blaise Adilon ©Adagp, Paris 2010 ~8~ Jean- Luc Parant, Éboulement, (depuis 1991). macLYON ©Blaise Adilon ©Adagp, Paris 2015 Pour Jean-Luc Parant la boule, forme simple et son œuvre. Depuis plus de trente ans, Jean-Luc initiale qui se régénère à l’infini, est la mémoire des Parant, écrit des textes sur les yeux, des poèmes mains, mais avant tout « une projection d’yeux qui sont comme des souvenirs du monde. Ses livres, dévorant l’espace et le monde ». A dix-huit ans, il plus d’une centaine parus, font entièrement partie fait une série de tableaux en relief où il n’y a que de son travail de plasticien, lui font écho, avec des yeux. Les coulures de la cire sont comme de une même considération pour l’accumulation, le la peinture. Puis les yeux se sont mis à envahir le temps et l’espace. Boules et textes, infime et infini, châssis du tableau, comme pour voir l’invisible, jour et nuit, dialoguent entre eux et constituent pour aller au-delà de ce qu’il est impossible le matériau de son œuvre. Jean-Luc Parant fait de percevoir, d’atteindre. Plus tard, les yeux régulièrement des lectures de ses textes, en public deviennent des boules qui expérimentent l’espace ou à la radio. Lectures au phrasé ininterrompu, et traduisent la vision du monde qu’a l’artiste. Si délaissant la syntaxe et la ponctuation, comme l’œil est au centre de son processus et la boule sa incantatoire, et qui ne semble pas avoir de fin, en projection, l’écriture poétique est indissociable de résonance avec la part plastique de son œuvre. ~9~ « Et pour qu’il y ait boule, il faut qu’il y ait une infinité de boules car s’il y a, c’est qu’il y a infinité sinon il n’y a rien, et c’est soit zéro, soit le nombre infini. » Jean-Luc Parant Cela fait plusieurs années que Jean-Luc Parant boules, son ombre, son empreinte, son haut relief. reproduit et « réduit » ses œuvres. Ce changement Éboulement VI sera composé de 360 boules d’échelle, cette miniaturisation par rapport à plates : « en miroir des 360 boules pleines » la taille initiale, traduit le rapport que l’œuvre d’Éboulement I. Éboulement VII comprendra les entretient avec l’infini, le lointain et le proche. On 360 boules, plus 180 portraits, plus les 180 ombres assiste alors non pas à une affirmation du nom d’Éboulement I ; les 180 hauts-reliefs et les 720 de l’artiste, mais plus à une disparition, qui fait de morceaux de boules d’Éboulement IV : « l’ensemble l’œuvre un moyen d’expérience, de connaissance et vu de très loin jusqu’à l’infime ». On peut par de découverte. conséquent parler d’œuvre générique, conçue à la Aujourd’hui Éboulement IV, en cours de conception et de réalisation est ainsi décrit : « 180 hautsreliefs et 720 morceaux de boules pour compléter la nuit d’Eboulement deux ». Éboulement V est un immense portrait de l’ensemble des 360 manière d’un prototype et expérimenté en direct par l’artiste. (extraits de la notice de l’œuvre de Jean-Luc Parant, éboulement, éditée par le musée d’art contemporain de Lyon-2010). ~ 10 ~ CITATIONS « Je fais des boules pour pouvoir entrer dans mes mains et aller là où mes yeux ne vont pas, où je ne suis jamais allé avec eux, où je ne me rappelle pas avoir été visible. Pour aller là dans la matière, dans mon corps sur la terre. » « je fais des boules pour faire la nuit et je fais des tableaux pour faire le jour » « si avec mes mains je fais des boules, avec ma tête je fais des textes sur les yeux... » « si faire des boules c’est toucher, écrire des textes sur les yeux c’est penser... » « Si j’écris mon apparition et modèle ma disparition c’est aussi pour écrire mon ombre et modeler mon empreinte » « La boule c’est d’abord la terre sur laquelle les membres ont été posés et dont ils se sont séparés pour devenir des mains et des pieds. C’est quand je ne pense à rien que mes mains font des boules » « J’ai ouvert les yeux pour écrire et j’ai écrit des textes sur les yeux. Je me suis baissé avec mes mains pour toucher et j’ai modelé des boules » « nous ne voyons pas le monde que rien n’aurait vu. Nous ne savons pas comment serait le monde qui n’aurait jamais été vu, qu’aucun œil n’aurait jamais découvert, le monde intact que rien n’aurait jamais touché... » « nous ne voyons pas parce que nos yeux sont aveugles de nous-mêmes » ~ 11 ~ « Nos yeux mangent tout ce qu’ils voient, comme si notre tête pouvait tout contenir, contenir tout le visible, tout ce que nous voyons, tout ce qui nous apparaît dans le ciel et sur la terre. Comme si notre tête pouvait contenir tout le jour, et que nos yeux étaient des bouches immenses pour le monde qui nous entoure, des bouches qui pouvaient avaler le soleil ; comme notre tête était un ventre énorme et démesuré qui pouvait contenir l’infini. Mais notre bouche, elle, ne peut pas tout avaler, et notre corps, lui, ne peut pas tout contenir. Nos yeux mangent tout ce qu’ils voient, comme si nos mains pouvaient nous faire manger tout ce qu’elles touchent. Comme si nous pouvions mettre dans notre bouche tout ce que nous pouvions mettre dans nos mains, et que nos mains pouvaient nous faire manger tout ce qu’elles touchent jusqu’à nous étouffer, comme nos yeux nous font manger tout ce qu’ils voient jusqu’à nous aveugler » « L’infini permet au monde de ne jamais rester à sa taille initiale, que les choses qu’il contient soient sans cesse en mouvement, qu’elles apparaissent et disparaissent sans cesse et restent vivantes » « Et je voudrais écrire une infinité de lignes, fabriquer une infinité de boules, que tous mes testes ne forment qu’une seule ligne qui puisse faire le tour de l’univers tout entier, que toutes mes boules ne forment qu’un seul tas qui puisse remplir le vide sans fin » ~ 12 ~ Jean-Luc Parant Médiation autour de l’ exposition PUBLIC SCOLAIRE PRÉSENTATION AUX ENSEIGNANTS VISITES GUIDÉES Mercredi 18 novembre à 14h Sur réservation auprès du service des publics (de la maternelle au lycée). VISITE LIBRE Durée : 45 min à 1h selon les niveaux. Sur réservation auprès du service des publics PUBLIC INDIVIDUEL LA VISITE ACCOMPAGNÉE (1h) MA PAUSE MUSÉE (durée 45 min) Découverte de l’œuvre singulière de Jean-Luc Parant Le temps d’une pause déjeuner, découverte de accompagné d’un médiateur. l’exposition suivie d’un moment de convivialité autour d’un café. Tarifs : droit d’entrée + 5 euros Tarifs : 5 euros Samedi : 14 novembre - 28 novembre - 12 décembre - Jeudi : 23 janvier - 27 février à 14h30 et 16h. 10 décembre - 21 janvier - 18 février à 12h45. 09 janvier – 06 février – 05 mars à 10h30. Jeudi : 19 novembre - 03 décembre - 28 janvier - 04 février - 03 mars à 14h30. ~ 13 ~ TRANS-PARANT (1h) LECTURES AVEC JEAN-LUC PARANT En partenariat avec le CRR de Chambéry. Lecture de Jean-Luc Parant proposée par la Réservation obligatoire/nombre de places limité Fondation Facim. Interprétation de l’œuvre de Jean-Luc Parant à travers la danse et le chant. Informations et réservations : Tarifs : droit d’entrée [email protected] www.fondation-facim.fr Lundi : 01 février à 19h. Mercredi : 03 février à 19h. Soirée pour les étudiants : mercredi 2 mars 2 séances : 19h/20h. Dimanche 6 mars, 16h. Sanctuaire Notre-Dame-de-la-Vie, Saint-Martinde-Belleville (Savoie) JOURNEE DE L’ŒUVRE Le musée des Beaux-Arts et la Cité des Arts vous proposent de passer la journée avec l’œuvre de Jean-Luc Parant. Pour chaque séance, un thème spécifique en lien avec le travail de l’artiste sera abordé. LA VISITE DES 6-12 ANS (durée 45min) Une œuvre contemporaine, monumentale et infinie, c’est quoi ? Les enfants sont invités à le découvrir à travers la visite de l’exposition. 2 décembre – 28 décembre – 20 janvier – 15 février Tarifs : visite accompagnée : droit d’entrée à 14h30. + 5 euros/Atelier : 5 euros/ Rencontre (gratuit) Tarif spécial : Visite+atelier+rencontre = 10 euros. En partenariat avec l’Ecole Municipale d’Art/Cité des Arts. L’ATELIER DES 6-12 ANS (durée 2h) Réservation obligatoire/nombre de places limité Sculpture, relief, dessin, peinture ou texte, Jean-Luc Parant développe son œuvre par différents médias. 9 janvier, 6 février, 5 mars : Après une visite de l’exposition, chaque enfant 10h30 – Visite accompagnée (Musée des Beaux-Arts) expérimente ce travail en réalisant sa propre 14h – Atelier (Cité des Arts) déclinaison. 16h – Rencontre autour d’un thème (Cité des Arts) Tarifs : 3 euros Réservation obligatoire/nombre de places limité Le musée des Beaux-Arts de Chambéry Un mercredi par mois à 14h30 : 25 novembre - est accessible aux personnes 30 décembre - 27 janvier - 24 février à mobilité réduite. Lundi : 21 décembre et 22 février à 10h. ~ 14 ~ PISTES pédagogiques Bernard Villermet, professeur relais de l’Éducation Nationale I - Etablir la fiche d’identité de l’œuvre II - Présenter l’auteur en quelques lignes Nature de l’œuvre Auteur Origines Titre Activité Date Lieux de travail Commanditaire Parcours artistique Matériaux Dimensions Le spectateur est invité à une expérience Lieu de conservation habituel personnelle dans l’œuvre, ce qui renouvelle sa représentation du temps et de l’espace. Il ne peut pas tout expliquer et des explications différentes, voire opposées, peuvent parfois être apportées. ~ 15 ~ • En quoi cette œuvre illustre-t-elle l’ordre ? le III - Décrire l’œuvre désordre ? • I nventorier les différents éléments représentés • Quelles références culturelles retrouve-t-on dans dans l’œuvre. cette œuvre ? • Quelle sont les particularités de cette œuvre ? • Repérer les influences observables dans la forme •Y a-t-il une impression de mouvement ? (techniques utilisées) et dans le fond (thèmes Comment cette impression est-elle rendue ? traités). •S elon quelle composition générale s’organise • Quels sont les thèmes sur lesquels l’artiste l’œuvre ? Combien de parties peut-on réfléchit ? distinguer ? • D’après vous, qu’apportent à l’œuvre les deux •C omment les objets sont-ils disposés et mis en textes écrits pour l’exposition ? valeur autour du spectateur ? • Pour l’artiste, que représente la forme • L’œuvre contient-elle des symboles ? Lesquels ? de la boule ? • Quel est le rôle de la couleur ? • Qu’est-ce qui, dans cette œuvre, évoque un •Q uelle est l’importance de l’ombre ? rapport au temps ? à l’espace ? de la lumière ? • Les boules ont elles toutes la même taille ? • Qu’est-ce qui rompt la monotonie ? A votre avis, pourquoi ? •A pporter davantage d’informations sur les • Quelles relations l’artiste établit-il entre la boule matériaux utilisés ? et l’œil ? • Comment sont fabriquées les boules ? • Parmi cette liste, quels sont les deux sens qui vous paraissent les plus importants dans l’œuvre de Jean-Luc Parant ? La vue, l’ouïe, le toucher, l’odorat, le goût IV - Interpréter l’œuvre Comment sont-ils mis en scène ? Avec quelle organisation ? •Q ue signifie le titre de l’œuvre, « Eboulement » ? Qu’a voulu exprimer l’artiste ? • D’après vous, quelle est la symbolique de l’ombre et de la lumière dans l’œuvre de Jean-Luc •E st-ce que des éléments de l’œuvre se rattachent Parant ? au domaine du vivant ? •S ur quels contrastes joue l’association entre le • Connaissez-vous d’autres œuvres d’art où l’on oppose l’ombre et la lumière ? titre et le contenu de l’œuvre ? •P eut-on établir une relation entre le contenu de • Dans l’Histoire quelles autres œuvres évoquent cette œuvre et la mémoire d’un ou de plusieurs la vue ou l’aveuglement (en peinture ? en événement(s) dans l’Histoire ? littérature ? …) ~ 16 ~ • A partir des réponses au questionnaire, on peut •Q uels sentiments différents l’artiste rédiger un texte sur la représentation de l’espace communique-t-il ? et du temps, en exploitant différentes formes •P ourquoi peut-on dire que cette œuvre est à la artistiques : littérature, arts plastiques, musique, fois artistique et documentaire ? etc. •Q uelles préoccupations l’artiste veut-il • A partir des différents éléments qui composent transmettre ? l’œuvre, on peut montrer que Jean-Luc Parant est •E n quoi cette œuvre participe-t-elle de à la fois un homme de son temps et un novateur. l’imaginaire ? •A quel courant artistique peut-on rattacher cette • Un travail d’écriture, d’abord sans ponctuation, puis avec ponctuation, peut être approfondi. œuvre ? Pourquoi ? •Q uelles autres influences artistiques peut-on • Une comparaison est possible avec des courants littéraires ou artistiques antérieurs (Ex. : écriture y déceler ? • L ’œuvre est-elle représentative de son époque ou au contraire en rupture avec elle ? Justifiez automatique, etc) • On peut réfléchir aux différentes formes d’écriture, depuis l’origine de l’humanité. votre réponse. •E ffectuez une recherche documentaire pour • En quoi cette œuvre d’art change-t-elle votre trouver des exemples où la boule tient une place perception et votre regard sur le monde ? Justifiez essentielle dans l’œuvre d’art. votre réponse. ~ 17 ~ Sabine Maurel, conseillère pédagogique départementale arts et cultures 1er degré Introduction Anne et Patrick Poirier « Je fais des boules et j’écris des textes sur les yeux... » L’œuvre de JL Parant est à la fois plastique, littéraire et poétique. « Mes boules sont des secours en cas de nuit totale. Si on ne pouvait plus lire mes textes, les boules pourraient servir de retranscriptions dans la matière touchable de ce que mes textes disent, car le moyen de locomotion du savoir, ce sont nos yeux. » Les boules et les yeux sont les éléments constants et répétitifs de l’œuvre de JL Parant, qu’il met en La Fontaine des Géants, 1984, Villeurbanne (place Chorel, quartier du Tonkin), marbre de Carrare, ensemble de 8 m de haut. scène. D’autres artistes ont aussi la boule et les yeux comme motifs récurrents. Yayoi Kusama Jupiter et Encelade, 1982, Antibes, terrasse du musée Picasso. D’autres artistes ont comme élément récurrent : Des bandes comme Daniel Buren Dots Obsession-Love Transformed into Dots, 2006, Mixed media installation, Variable dimension Cour du palais Royal acrylique sur toile 1989 - 31.7 x 41.2 cm. ~ 18 ~ JL Parant fabrique ses boules avec des matériaux pauvres, tantôt la terre, tantôt la cire à cacheter les bouteilles du vigneron, mêlée à de la filasse. Il utilise aussi le fusain pour ses dessins. On peut ainsi associer JL Parant à l’Arte Povera par l’utilisation de matériaux « pauvres ». Le Daniel Buren : « Le vent souffle où il veut », travail in situ, De Haan, Belgique, 2009. travail plastique proposé va se nourrir de tous les questionnements, de toutes les variations possibles autour de la BOULE et proposer aux élèves de répondre à la question : « Qu’est-ce qu’une boule et comment des Une forme comme Viallat Claude artistes, comme J L Parant nous la donnent-ils à voir ? » 1/ Le Répertoire langagier autour de la BOULE : (tous les cycles) • Collecter et lister les noms et/ou les objets Viallat Claude, 1980 /051, de forme sphérique : Perle, Bulle, Lune, Soleil, Acrylique sur assemblage de bâches, 203 x 327 cm Planète, Billes, Boules de cristal, Ballon, Balle, / 79.92 x 128.74, Galerie B. Ceysson Pomme, Pamplemousse, Globe, Orbe (utilisé comme insigne royal pour le sacre de la plupart des monarchies d’Europe. Tenir le monde dans Parmi tous les possibles liés sa main était un symbole clair de puissance, de à l’exposition, le dossier pédagogique domination) ouvre sur : La Boule - L’Installation • Les classer selon divers critères. - L’Œil. • Les Muséifier : affichage, accrochage sur un mur Cf. aussi dossier pédagogique F. Pétrovitch, de la classe ( on peut écrire les mots trouvés sous sur le Regard forme de calligrammes circulaires et sphériques ou faire « des boules de mots », en collant des A. LA BOULE. La boule est à l’origine de la démarche de JL Parant : un volume simple et symbolique, unitaire et répétitif. ~ 19 ~ mots sur des boules, en entourant des boules avec des « rubans » de mots… ) • Inciter les élèves à trouver d’autres idées pour 2/ La représentation de la boule : ( C2 et C3) garder une trace de la boule Comment faire « le portrait » d’une boule ? Mettre les élèves en situation-problème : • La représenter par son mouvement. Faire tourner •O bserver différentes BOULES, par le toucher et par la vue (tous cycles) la boule ou tourner autour d’une boule, faire rouler une boule dans la peinture... Explorer le mouvement •P oser une boule sur un socle : on peut tourner autour et ce que l’on voit est différent selon l’angle et le point de vue. •P hotographier, cadrer, observer, faire varier les distances et les points de vue. •R egarder une boule de loin. Il est difficile d’avoir une véritable idée de la taille d’une boule. • F aire prendre conscience aux élèves que, lorsqu’ils s’approchent ou s’éloignent, les choses n’ont jamais une seule dimension mais toutes les tailles... • la représenter par son empreinte dans de la terre, plâtre, pâte à modeler •P rojeter l’ombre d’une boule sur le sol : selon l’orientation de la lampe, l’ombre change et n’est jamais la même. •E ntrainer les élèves à dessiner un cercle « parfait ». Puis, leur faire rechercher comment passer du cercle à la sphère en restant en 2D (il suffit d’appliquer une ombre pour que ce cercle devienne une sphère). ~ 20 ~ JL Parant apporte la réponse de l’empreinte à la problématique du portrait : Seule l’empreinte peut donner la véritable taille et le portrait de la boule. La cire tiède conserve la mémoire de La Boule, son empreinte est le seul portrait de taille réelle. L’empreinte est une réalité et il n’y a qu’une empreinte possible • Puis, montrer « Une et trois chaises de Joseph Kossuth 1963 ». Il nous montre l’objet chaise, qui est la référence tridimensionnelle, l’idée de la chaise, sa représentation linguistique, et la représentation photographique de celle-ci. La chaise est présentée trois fois selon trois degrés de représentation. L’ensemble est la triple Empreintes, 1987 - 1988 représentation d’une même chose sans qu’il y ait une répétition formelle. Tous trois désignent, par • F aire fabriquer aux élèves des PORTRAITS DE BOULES : boule, photos, dessins, empreintes, leur association, une quatrième chaise, idéale et invisible dont le concept se trouve ainsi suggéré. ombres, traces.... • L ’idée de la boule, « le concept » à quoi pense-t- • Montrer aussi « La trahison des images » de on ? Sa représentation, Magritte. Musée d’art du comté de Los Angeles - brainstorming des représentations Création : 1928–1929. ~ 21 ~ • Froisser du papier journal et recouvrir de bandes 3/ Créer des boules : (tous cycles) encollées ou plâtrées. Comment ? Que peut-on faire varier ? • Propositions des élèves. •T rier les propositions pour arriver aux possibilités suivantes : - Varier la matière; - Varier les matériaux ; - Varier la taille; Jean-Luc PARANT, Éboulement blanc, 2000-2012, - Varier la façon de les construire; accumulation de livres mis en boules, Paris, Galerie - Varier la masse : boule creuse, pleine, trouée; - Varier plusieurs paramètres en même temps. •M odeler de la terre de couleur différente pour former des boules de différentes grosseurs, les graver, écrire des mots… •A ssembler des boules de terre, les recouvrir, les déstructurer - les recomposer, les imbriquer. •E nrouler des bandes, des rubans, des tiges... en faisant grossir la boule progressivement Pierre-Alain Challier. • Froisser une grosse feuille de papier ou du tissu et ficeler • Découper des disques de carton fin de différents diamètres et les coller les uns sur les autres. • Utiliser des boules, ballons usagés et coller dessus différents papiers, tissus, capsules, perles, mots... •R éaliser une armature avec des cerceaux fixés entre eux et tisser avec rubans, raphia, etc, incérer des fleurs.... Gérard Rancinan 2013 création Véronique Ognard •R emplir des sacs, des bas de coton, du papier... et serrer en forme de boule. 9 boules Noel Fessy ~ 22 ~ • Trouer les boules, les ouvrir... • Incruster dans les boules des petits objets • Cacher des choses dans la boule, insérer • Créer des boules odorantes Boule de mercure liquide représentée par Anish Kapor avec ses 168 plaques d’acier inoxydable qui reflètent les gratte-ciels de la ville. Le Bean (surnommé le « haricot ») Cloud Gate, Millennium Park, Chicago (USA). Ernesto Neto, We stopped just here at the time, 200 2- Lycra, clou de girofle, curcuma, poivre, • Collecter ou fabriquer des boules d’une seule couleur 450 x 600 x 800 cm • J ouer sur les apparences lisses, texturées, gravées, imprimées, piquantes, molles, lourdes, colorées.... Tobias Rehberger, Outsiderin et Arroyo grande 30.04.02 - 11.08.02, 2002 66 lampes en verre jaune et 22 lampes en velcro 1000 x 1000 cm. Boule d’os Andy Goldsworthy. Yayoi Kusama. En 1966, elle participe à la Biennale de Venise sans y être invitée et sans autorisation. Elle déverse dans les canaux 1 500 boules miroitantes. ~ 23 ~ 4/ Utiliser les propriétés de la boule pour créer des objets, des bâtiments. • Une maison boule, une robe boule.... C2/C3 • Un contenant Viollet le Duc : dessin d’une cantine (meuble pour transporter des vivres) du XVIIe siècle conservée au musée de Cluny. Fer battu et étamé, 40 cm de hauteur. Yayoi Kusama, Blue Coat. 1965. • Une boule mystère : un paquet déchiré laisse • Des bonhommes boules (tous cycles) apparaitre un petit bout d’autre chose... 5/ Histoire des Arts : la boule dans la Mythologie gréco romaine : • Sisyphe et l’Eternel recommencement. • Cf Birdy kids du collectif lyonnais • Atlas et le Globe terrestre. 6/ Anecdote • La Cancha de Bochas (le terrain de boules) où des tas de boules de pierres ont été formé par le vent au fil du temps. le « Bowl » de La Guillotière, 2012. ~ 24 ~ B. L’INSTALLATION 1/ Définition 2/ Pour faire une Installation avec les élèves : • Faire choisir aux élèves un espace : L’INSTALLATION est un genre de l’art contemporain - Veulent-ils le donner à voir autrement, en le qui se développe à partir des années 60. transformant (le rendre étrange, différent, le magnifier, le rendre effrayant) ? Dans l’Art contemporain, le mot « installation » - Veulent- ils en designer une partie ou en cacher désigne des œuvres conçues pour un lieu donné, une autre ? adaptées à ce lieu, mises en scène dans ce lieu. - Veulent-ils produire une installation pour Le lieu peut être un espace non destiné à l’art, proposer aux spectateurs une expérience pendant un temps éphémère ou pérenne. inédite, sensorielle ? L’œuvre occupe, désigne, modifie, exalte, entame, altère, dénature ou désigne l’espace qu’elle occupe. • Les faire réfléchir à la mise en espace des éléments : Certaines installations prennent des formes - Posés au sol : différentes selon les lieux dans lesquels elles sont - Comment : de façon aléatoire, sérielle, exposées. désordonnée, ordonnée, proliférante.... Les techniques et les matériaux utilisés sont - Posés sur un support : d’une très grande diversité et empruntent - Suspendu ou accrochés à des supports existants à différents domaines artistiques (peinture, sculpture, photographie, vidéo, sons, éclairages...) L’installation ne sollicite pas seulement le regard, (arbres, murs...) - Dans un espace fermé dans lequel le spectateur devra entrer. elle peut être immersive, envelopper le spectateur - Dans un espace ouvert mais délimité. dans un espace imaginaire et lui proposer des - Dans un espace rendu impénétrable par expériences sensorielles nouvelles. saturation. Une référence historique originale: - 1958 Yves Klein invita le public à visiter l’espace de la galerie Iris Clert à Paris pour présenter sa dernière œuvre, « l’Exposition du vide » : sol, plafond et murs peints en blancs, le tout éclairé par une lumière bleutée. ~ 25 ~ 3/ La boule pour explorer un espace. Installation • Réaliser des installations d’objets sphériques dans un espace : Se donner une règle de composition • Par verbe : organiser, ranger, encercler, aligner, amonceler, espacer, rapprocher, disposer en cercle, Thomas HIRSCHHORN, Outgrowth (Excroissance), en ligne, en carré, en spirale, en tas, envahir. 2005, bois, plastique, papier, photos, ruban •P ar mot : éboulement, ordre ou désordre, équilibre ou déséquilibre, saturé ou non.... adhésif, Bulle Pack, 374x644x46 cm, Paris, MNAM, 131 globes terrestres, avec excroissances, posés sur 7 étagères murales avec coupures de presse. • Des exemples : Florence Doléac, Ballooon, 2009, filet de pêche, balles gonflables Anish Kapoor Tall Tree & The Eye, 2009 Acier inoxydable sur carbone Royal Academy Courtyard, London 14 x 6 mètres 4/ L’éboulement ou la prolifération dans des installations • Réaliser des installations dans lesquels les éléments prolifèrent, se déversent, sont en tas.... • Montrer ensuite les installations de : - Tadashi Kawamata Jean-Michel Othoniel, Monumental Sculptures Galerie Perrotin, Hong Kong Tadashi Kawamata, ‘Gandamaison’, La Maréchalerie, Versailles, 2008 ~ 26 ~ - Félix Gonzalez-Torres - Barthélémy Toguo Félix GONZALEZ-TORRES (1957-1996), Untitled Barthélémy Toguo, Road to exile, 2007 installation (Portrait of Marcel Brient), 1992, /bois, tissu et bouteilles de vodka /dimensions 90 kg de bonbons enveloppés de bleu, emportés variables par les visiteurs, Collection particulière. Contemporary Art Vienna & Salzburg – - Christian Boltanski - Tim Noble et Sue Webster Courtesy MAM Mario Mauroner Tim NOBLE et Sue WEBSTER, Dirty White Trash with Gulls (Tas d’ordures avec mouettes), 1998. - Bernard Pagès «Personnes» de Christian Boltanski (Monumenta, Grand Palais, janvier 2010. Bernard Pagès Tas de gravier, 1969 Arrangement, grillage simple torsion, gravier de calcaire concassé, 60x170x170 cm. ~ 27 ~ 5/ Installation « organisée » selon des formes géométriques ou un ordre - Wolfgang Laib • Réaliser des installations organisées, en ligne, du plus petit au plus grand.... etc.... • Montrer ensuite les installations de Wolfgang Laib réalise des œuvres à base de matières naturelles: lait, riz, pollen ou cire d’abeille. - Tony Cragg Le musée de Grenoble lui consacre une exposition en 2008 - Rachel Whiteread CRAGG Tony, Untitled, 1985, technique mixte, 350 x 120 x 160 cm Rachel Whiteread, Embankment, 2005, - Allan Mc Collum moulages en polyéthylène de l’intérieur de 14000 cartons, Londres, Tate Modern. - Liu Jianhua Mc Allan Collum, Over Ten Thousand Individual Works, 1987-88, 10 000 objets produits en série mais tous uniques à Liu Jianhua, Yiwu Survey, 2006, Installation, 1100x800x325 cm, déversement en de jouets fabriqués en Chine, partir de moules d’objets ménagers en caoutchouc combinés, acrylique sur hydrocal (mélange de plâtre et ciment). Galerie Beijing Commune. ~ 28 ~ 6/ Un site atypique pour une installation de boules Les installations de l’artiste permettent de partir à la recherche d’un ballon rouge de cinq mètres de haut qu’il cache chaque jour dans des endroits différents, souvent dans des interstices de ville choisie «Stellar Axis: Antarctica». Lita Albuquerque 2006 En décembre 2006, Lita Albuquerque reçoit l’appui de l’United States National Science Foundation pour la réalisation de la plus imposante œuvre de Land Art jamais créé sur le continent antarctique : Stellar Axis : Antarctica. Stellar Axis est conçue comme une carte des étoiles, composée de 99 C. LES YEUX sphères bleues aqua marine, alignées sur la « Mes yeux qui regardent le monde » banquise de Ross en Antarctique, la taille de chaque sphère correspondant à la luminosité de l’étoile concordante. 7/ Anecdote La boule rouge géante de l’artiste Kurt Perschke Jean-Luc Parant, «Sept boules», 1979. Sculpture. s’est d’art Terre cuite, cire, papier et bronze. Musée d’art contemporain et a semé la panique dans les rues moderne et contemporain de Saint-Étienne de Toledo (Etats-Unis) le 20 août 2015. Métropole échappée de son installation 1/ L’œil a toujours fasciné... De tout temps, les yeux ont fasciné les hommes. Les références sont nombreuses. On pourra citer les Yeux d’Argos avec le paon et ses ocelles ou Persée et la Méduse, l’œil d’Horus égyptien, etc ~ 29 ~ Ou Odile Redon qui proposait en 1878 son fameux « L’oeil ballon » Oeil d’Horus Ou encore, à la Renaissance, Léonard de Vinci avec la Joconde faisait coïncider le regard du portraituré Odilon Redon (1840-1916), À Edgar Poe, 1882. L’œil avec celui de l’observateur quel que soit l’endroit où comme un ballon bizarre se dirige vers l’infini 26,2 x il se trouve. 19,8 cm (motif). Lithographies sur Chine appliqué Ou Claude Nicolas Ledoux, pour le théâtre de sur vélin Bibliothèque nationale de France, Besançon en 1770 qui a dessiné un oeil célèbre département des Estampes et de la Photographie. Enfin, en 1921, Picabia atteint d’un zona à l’œil est obsédé par ce mal. Il peint durant cette période un œil sur une toile, qu’il suspend dans son salon pour y inviter ses amis à y écrire. Un condensé de purs dadaïstes signé par 56 mains, « L’œil cacodylate » L’oeil dessiné par Claude Nicolas Ledoux pour le théâtre de Besançon 1770 Ou Gustave Courbet dans « Le désespéré » réalisé entre 1843 et 1845 qui réalisait son autoportrait sous les traits d’un jeune homme qui regarde le spectateur avec un regard halluciné. Ses yeux sont le centre du tableau. L’œil cacodylate 1921 Huile sur toile et collage de photographies, cartes postales, papiers divers découpés 148,6 x 117,4 cm, Musée national d’art moderne Centre Pompidou Peinture à l’huile Collection privée ~ 30 ~ 2/ Autour de la phrase de J L Parant : « Je ne vois qu’à l’endroit de mes yeux. » • En lien, intégrer par collage plusieurs yeux dans le dos, sur les bras, pour « augmenter ses capacités visuelles ». Prendre des photos • Cf dossier pédagogique F. Pétrovitch sur le regard. • F aire découvrir d’autres artistes contemporains - « JR » qui met en scène des jeux de regards dans le milieu urbain pour faire voir les espaces fascinés par les yeux : différemment. - Richard di Rosa Chantier habillage Bassins SIAAP Valenton pour RAZEL Création JR Richard di Rosa à l’Abbaye Saint-Jean d’Orbestier JR a créé pour le New York City Ballet, une œuvre 2012 impressionnante. Une fresque monumentale représentant un œil que l’artiste réalise en collaboration avec 80 danseurs dont les corps contorsionnés, repliés et renversés se fondent dans une installation spectaculaire. Cactus jaune, 2005, Polyester, 110 x 45 x 35 cm / 43,3 x 17,7 x 13,7 Simplon  ~ 31 ~ • De la boule à l’œil... une boule avec un simple trou. Créer des yeux ouverts/fermés = boules ouvertes/ fermées.... • Essayer de dessiner un œil en volume. • Des yeux qui nous regardent... coller des yeux, recouvrir de papier de couleur, déchirer pour faire Latifa Echakhch, Tambour 102, 2012. Encre indienne apparaitre tout ou partie de ces yeux. noire (au moyen d’un goutte à- goutte) sur toile 173 cm de diamètre Vue de l’exposition «Tkaf», Kamel Mennour, Paris, 2012, présence répétée du motif circulaire. JR   ~ 32 ~ Bibliographie /SITOGRAPHIE • JEAN-LUC PARANT • ART BRUT • SURRéalisme et art contemporain LES ŒUVRES DE JEAN-LUC PARANT Ouvrages de et sur Jean-Luc Parant : Parant, Jean-Luc. Jean-Luc PARANT, Le bout des bordes. Paris : Actes Sud Beaux Arts , Juin 2010 « Jean-Luc Parant publie “Le journal du Bout des Bordes” depuis 1975. Journal de bord de sa vie, de ses œuvres, de ses rencontres, des œuvres de tous ceux qu’il croise et dont le travail l’interpelle. Plongée dans un univers qui satellise un nombre considérable d’auteurs et d’artistes autour de Jean-Luc Parant. Publié annuellement de 1975 à 1978 sous la forme d’un journal quotidien, ”Le Bout des Bordes“ paraît en 1980 sous la forme d’un numéro spécial de la revue ”Obliques“, avant de reparaître depuis 2003 sous sa forme actuelle, celle d’une revue moderne proche du livre d’art ». Parant, Jean-Luc . Animaux - Le dos et la face des animaux. Rouergue, 2005 « Né en 1944 à Tunis, Jean-Luc Parant est essentiellement connu pour ses installations de boules en terre cuite, papier ou cire à cacheter, mais il est aussi écrivain et auteur d’un bestiaire singulier où se mêlent textes et dessins. Au musée Denys-Puech, à Rodez, il a organisé le retour des animaux : éléphant, tatou, cigogne, blaireau, kangourou, crocodile... surgissent d’un grand éboulement de cire noire. Plus loin, devant un désert de boules en terre où courent quelques lézards bizarres, les portraits de vingt-cinq animaux sauvages, au fusain et pastel sur papier, font face à leurs vingt-cinq portraits ”en boule“ (masse et contour). Des textes courent sur les murs d’un cabinet de curiosité où l’on peut découvrir des objets étranges : boules bibliophages, dessins, livres en boule, livres en cire et livres en papier qui racontent tous à leur manière l’univers de Jean-Luc Parant. ”Quand l’homme a peint les animaux, il a écrit qu’il n’était plus un animal... Le dessin du corps des animaux a tracé les contours de ses premiers mots...“ Le temps d’un livre, les animaux et les mots se mêlent à nouveau pour réinventer le monde ». ~ 33 ~ De Loisy, Jean, Parant Jean-Luc, Meunié, Éric et al. Jean-Luc Parant : De l’infime à l’infini, et retour Portrait de l’artiste en boule. Arles : Actes Sud : 2007 Contient le texte d’un entretien de Philippe Piguet avec Jean-Luc Parant. Parant, Jean-Luc, Loquet, Kristell (Dir.), Peyré, Yves (Préf.), Beck, Philippe (Postf.). Mémoire du merveilleux. Marcel le Poney, 2015 « Mémoire du Merveilleux est une monographie autour du travail de l’artiste Jean-Luc Parant à travers laquelle celui-ci explore les possibilités des merveilles de la nature (animales, végétales, minérales) en les mêlant et en les intégrant à ses propres œuvres en un étonnant cabinet de curiosités. Ainsi de ces animaux naturalisés enchâssés dans des boules en cire, de ces herbiers anciens rehaussés de petites boules à l’encre de Chine, de ces coquillages habités d’éboulements miniatures, de ces morceaux de dentelles augmentés de signes cabalistiques, de ces enveloppes usagées mais rajeunies par le travail du stylo à leur surface… » Loquet, Kristell (dir.), collectif. Jean-Luc Parant. L’évasion du regard. Médiathèque Voyelles, 2009 Cet ouvrage rassemble plus de 70 textes, de toutes provenances et de toutes natures, poèmes, exposés, lettres, élucidations, méditations, interventions, repris ou inédits, multiplient témoignages et approches. Ils sont complétés de nombreuses photographies et reproductions, d’une biographie illustrée, d’une bibliographie et d’un catalogue, puisque ce livre accompagnait l’exposition (18/04-30/05/2009) de cent pièces, livres, films, souvenirs, œuvres et publications diverses, hommages ainsi qu’une section illustrant le rapport à Rimbaud. ARTICLES Everaert-Desmedt, Nicole. « Parant : arts plastiques et écriture », in Interpréter l’art contemporain, La sémiotique peircienne appliquée aux oeuvres de Magritte, Klein, Duras, Wenders, Chávez, Parant et Corillon. De Boeck Supérieur, 2006 Agrégée en philosophie et lettres et docteur en communication sociale, l’auteure pose la problématique suivante : en quoi consiste la communication artistique ? Que se passe-t-il dans la production et la réception d’une œuvre d’art ? Ceci à travers les œuvres de différents artistes contemporains, notamment celles de Jean-Luc Parant sur la question des arts plastiques et de l’écriture. Ouvrage consultable à la BU d’Annecy, cote : 701 EVE Chapitre consultable en ligne : https://books.google.fr/books?id=AAEB10s0OxEC&pg=PA269&hl=fr&source =gbs_selected_pages&cad=2#v=twopage&q&f=false ~ 34 ~ Martin, Serge, Parant Jean-Luc, Loquet Kristell. « Jean-Luc Parant. Un éboulement poétique par les yeux», Le français aujourd’hui 4/2003 (n° 143) , p. 117-122 URL : www.cairn.info/revue-le-francais-aujourd-hui-2003-4-page-117.htm. (page consultée le 09/10/2015). Plan de l’article : Jean-Luc Parant c’est deux choses à la fois : des boules en terre et des yeux en textes ? Pourquoi ? D’aucuns disent que Jean-Luc Parant se répète ? S’il fallait choisir entre l’infini de la vie et l’éternel de la mort ? Ce travail est-il en affinité avec les activités des enfants (se balancer, jouer avec des comptines, mettre les mains où il ne faut pas, etc.) ? Comment classer Jean-Luc Parant dans les catégories artistiques (performeur, plasticien, poète) ? Est-ce l’invention d’un nouveau métier ? EXPOSITIONS Éboulement : Œuvres acquises par le MAC de Lyon en 1992 à l’issue de la Biennale de Lyon 1991 L’amour de l’art : une exposition de l’art contemporain en France et complétée en 1995, 2004 et 2006 http://www.mac-lyon.com/static/mac/contenu/fichiers/artistes/notices_collec/parant.pdf (page consultée le 09/10/2015). Un texte de Jean-Luc Parant, dialogue de l’auteur avec son œuvre, participe également de l’exposition : Parant, Jean-Luc. Éboulement/Éboulement deux. Lyon : Musée art contemporain, 2004. (Un livre, une œuvre). Contient : « Éboulement : la lumière du jour et l’obscurité de la nuit », « La lumière de l’ombre et l’obscurité de l’empreinte » Jacqueline Salmon, Jean-Luc Parant : graphotopophotologies ou les écritures du paysage http://www.jacquelinesalmonvolume2.com/fr/retour-graphotopophotologies-jl-parant-un-jourcontinu/ (page consultée le 09/10/201). Cette exposition repose sur l’idée de mettre en dialogue le regard de deux artistes, Jacqueline Salmon et Jean Luc Parant, elle se présente comme une promenade poétique dans un espace où les œuvres - dessins, photographies, sculptures, textes - se répondent. « Elle appelle le visiteur à devenir le promeneur et l’explorateur de lui-même ». Catalogue de l’exposition : Loquet, Kristell (Préf.). Jacqueline Salmon, Jean-Luc Parant : graphotopophotologies ou les écritures du paysage [catalogue d’exposition], DREUX, Ar[T]senal : du 17 mai au 14 septembre 2014, Illiers-Combray : Marcel le Poney, 2014 ~ 35 ~ EXPLORATION PÉDAGOGIQUE Collectionner des boules de toutes sortes et trouver les moyens de les présenter dans l’école, dans la classe ou dans un endroit spécial de l’école. http://ww2.ac-poitiers.fr/ia79-pedagogie/IMG/pdf/jlp_pistes_pedagogiques.pdf L’ART BRUT L’Art brut . Futuroscope : Scérén-CNDP, 2014. (Textes et documents pour la classe . TDC ; 1067) Médiathèque Jean-Jacques Rousseau, Pôle Arts, 2e étage - 709.041 ART Peiry, Lucienne (Dir.). Collection de l’art brut, Lausanne. Lausanne (Suisse) : Collection de l’art brut, 2012 ; Paris : Skira-Flammarion, 2012 Livre (N° 1561402) - Médiathèque Jean-Jacques Rousseau, Pôle Arts, 2e étage - 708 LAU Peiry, Lucienne. L’Art brut. Paris : Flammarion, 1997 Livre (N° 1274158) - Médiathèque Jean-Jacques Rousseau, Pôle Arts, 2e étage - 709.04 PEI L’Art brut . Paris : Mango, 1995. (Dada ; 23) Bibliothèque Georges Brassens, Etage - 709.04 DAD - Public : Jeunesse Jean-Michel Basquiat : une rétrospective [Exposition] Marseille, Musée Cantini, 4 juillet-20 septembre 1992. Paris : Réunion des musées nationaux, 1992 Livre (N° 1280505) - Bibliothèque Georges Brassens, Etage - 759.06 BAS Livre (N° 1245704) - Médiathèque Jean-Jacques Rousseau, Pôle Arts, 2e étage - 700 BASQ L’ART CONTEMPORAIN ET ÉCRITURE Morley, Simon. L’Art, les mots. Paris : F. Hazan, 2004 Livre (N° 1408703) - Médiathèque Jean-Jacques Rousseau, Pôle Arts, 2e étage - 704.9 MOR LE SURRÉALISME ET ART CONTEMPORAIN Spettel, Elisabeth. « Double jeu de la transgression : entre surréalisme et art contemporain », Synergies Royaume-Uni et Irlande n°6 - 2013 p. 177-185, [En ligne] URL : http://gerflint.fr/Base/RU-Irlande6/Article13Elisabeth_Spettel.pdf [page consultée le 09/10/2015]. ~ 36 ~ ~ 37 ~ Place du Palais de Justice 73000 Chambéry [email protected] www.chambery.fr/musees 04 79 33 75 03 Ouvert tous les jours (Sauf le mardi et les jours fériés) 10h -12h / 14h-18h Plein tarif 5,50 € / tarif réduit 2,50 € / gratuit pour les - 26 ans Billet valable deux fois pendant la durée de l’exposition Visites accompagnées par un médiateur Gratuité pour les établissements chambériens. Forfait de 60 euros pour les établissements non chambériens. Visites libres Gratuité pour tous Service des publics [email protected] 04 79 68 58 45 Jean-Luc Parant, Éboulement - Collection du Musée d’Art Contemporain de Lyon, macLYON ©Blaise Adilon - ©ADAGP, Paris, 2015 MUSÉE DES BEAUX-ARTS