Le tour de sa vie

Transcription

Le tour de sa vie
E18
ENTREVUE
LE NOUVELLISTE | ÉDITION WEEK-END 22-23 NOVEMBRE 2008
NANETTE WORKMAN
Le tour de sa vie
Valérie Lesage
Le Soleil
Rock’n’roll Nanette? Oui, et plus
que vous ne pouvez l’imaginer!
À la lecture de Rock’n’Romance,
la biographie de Mario Bolduc
(Libre Expression), on ne cesse
de s’étonner devant le parcours
tumultueux de la belle Nanette.
De son agression sexuelle à sa
dépendance aux drogues dures,
de ses collaborations avec les
Rolling Stones à ses rendez-vous
manqués avec le vedettariat planétaire, l’ennui n’a jamais rendezvous dans ce livre étonnant qui
nous fait entrer dans une autre
époque, en même temps qu’il
nous plonge dans l’intimité d’une
star qui a survécu au yé-yé.
«Si j’avais vraiment voulu avoir
une carrière internationale, je
l’aurais eue. Mais ce n’est pas
quelque chose que j’ai raté, parce
que j’ai eu du succès dans beau-
coup de choses. J’aime être en
contrôle de ce que je fais et dans
les trucs plus vastes, on perd le
contrôle», explique Nanette, de
passage à Québec hier pour la
promotion du livre.
Toute de noir vêtue, une ceinture Harley Davidson à la taille,
Nanette ajoute que la carrière
internationale, c’était peut-être
davantage le rêve de sa mère,
Beatryce. Mais plusieurs fois dans
sa vie, à New York, à Londres ou à
Paris, du yé-yé au rock, en passant
par le disco, Nanette est passée à
un cheveu de toucher ce rêve. Les
nombreux hommes de sa vie, des
musiciens pour la grande majorité, ont été éblouis par son talent.
Johnny Hallyday, qui avait promis
de marier la belle Américaine
et de lui ouvrir les portes de la
gloire, voyait en elle le croisement
entre Edith Piaf et Tina Turner.
«Avec Hallyday, j’étais en
amour avec lui. Pour moi, l’amour
était plus important que la carrière. Les deux n’ont jamais marché
ensemble. J’aurais pu faire une
carrière plus large avec ces hommes (Hallyday, Peter Frampton et
d’autres), mais la grande carrière
toute seule ne me tentait pas.»
L’amour passait tellement avant
tout que Nanette a déjà refusé
PHOTO: LE SOLEIL
De son agression sexuelle à sa dépendance aux drogues dures, de ses
collaborations avec les Rolling Stones à ses rendez-vous manqués avec le
vedettariat planétaire, l’ennui n’a jamais rendez-vous dans ce livre étonnant
sur la vie de Nanette Workman.
de faire la première partie de la
tournée des Wings parce que son
chum jaloux, Angelo Finaldi, estimait que Nanette et son groupe
ne seraient pas à la hauteur!
«C’est quoi un mauvais coup? Si
on dit un bon ou un mauvais coup,
on émet un jugement. J’essaie de
ne plus le faire. J’ai fait des coups
désavantageux, mais je suis sortie
gagnante. J’ai appris à connaître le monde et à devenir empathique», dit-elle sans le moindre
regret.
Dans les années 1970, les journaux à potins en ont dit long sur
les ravages de la drogue dans la
vie de Nanette Workman. Mais
qui savait qu’elle a été héroï-
nomane? Qui savait qu’elle s’en
est sortie toute seule, à force de
volonté?
«La drogue et l’alcool à l’époque,
tout le monde le faisait. On était
tous dans le même bateau. Ça n’a
pas tant changé, je pense. C’est
peut-être un peu moins répandu,
mais aujourd’hui il y a d’autres
drogues, comme le crack. La
drogue, on en parlait beaucoup à
l’époque dans les journaux parce
que c’était nouveau.»
Évidemment, les relations
amoureuses de Nanette ont aussi
fait la manchette: Tony Roman,
Pagliaro, Serge Fiori... La vie de
Nanette, c’est une suite de passions et de dépendances.
«Je ne sais pas c’est quoi le
vrai amour finalement. J’ai aimé
l’amour, j’ai été passionnée, mais
quand je sentais qu’il n’y avait
plus de passion je m’en allais.
C’est noir ou blanc, jamais gris
pour moi. Je ne reste pas pour
travailler une relation. Je suis
comme ça», remarque-t-elle en
l’acceptant et sans chercher plus
à comprendre.
D’ailleurs, si Nanette a choisi
de raconter sa vie à 62 ans, elle
jure que ça n’a rien à voir avec des
volontés thérapeutiques.
«C’est juste parce que c’est
une bonne histoire! Je crois que
les gens auront du «fun» à la lire.
Tout ce que j’ai vécu, c’est intéressant. Les hauts, les bas, c’est pas
une histoire plate...»•
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