AREVA et le monde du travail - Saint-Ouen Luttes

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AREVA et le monde du travail - Saint-Ouen Luttes
- n°73 - avril 2008
Une gifle électorale ne suffira
pas à changer les choses
Assurément Sarkozy et le gouvernement Fillon ont pris
une belle claque électorale ! Un clair désaveu pour leurs agissements au service d'une petite minorité de possédants. Résultat
qui n'a pas empêché le premier ministre de déclarer au soir même
des élections qu'il entendait « poursuivre cette politique ».
Le PS tire le gros bénéfice du scrutin. Le PC sauve les
meubles mais ses « amis » socialistes, lui fauchent néanmoins en
Seine-Saint-Denis, par exemple, la mairie d'Aubervilliers et la
présidence du conseil général.
Ce désaveu de la droite n'a rien d'un engouement pour la
gauche. Rarement l'abstention n'a compté tant d'adeptes. À
croire que dans les banlieues, les cités, parmi les accidentés du
capitalisme, les appels à « bien voter, on fera le reste ! » n'ont
pas mordu, sans compter que les scores de l'extrême gauche au
premier tour, là où LO et la LCR se présentaient sous leurs propres couleurs, ont souvent fait de 5 % à 10 % et parfois plus en
quelques endroits.
Or les urnes rangées, qui d'autre que l'extrême gauche
pourra convaincre les travailleurs qu'ils ne pourront compter que
sur leurs propres forces, lorsque la tempête menace à l'horizon ?
La crise dite des subprimes, des prêts hypothécaires à risque, de catastrophe financière peut virer en catastrophe économique. À ce jour les premières victimes sont essentiellement les
dizaines de milliers de ménages américains qui ont perdu leur
logement ou leur maison et sont étranglés par les dettes. Mais ils
ne sont pas les seuls, les salariés des banques et des sociétés de
crédit du monde entier sont touchés à leur tour.
Un certain nombre de banques européennes, la Northern
Rock britannique nationalisée en février dernier, la première
banque suisse UBS, la banque Natixis en France, filiale commune des Banques Populaires et des Caisses d'Epargne, préparent des milliers de licenciements.
Mais si le chômage touche ou guette les travailleurs, il n'en
est pas de même pour les banques. Les fonds publics viennent à
leur rescousse avec l'argent de nos impôts. Depuis août 2007 les
banques centrales américaines et européennes multiplient les
interventions pour rétablir la confiance des milieux financiers...
ou confirmer la panique. Il n'y a jamais de « démission de l'État
» …au service des riches ! Il n'y a pas d'argent pour les services publics, les retraites ou les salaires mais pour éponger les pertes de profit des milliardaires, les gouvernements répondent présent alors que les banques et les multinationales affichent des
bénéfices record.
La baisse, c'est pour les salaires, les emplois et les retraites que le gouvernement s'apprête à rogner encore et à exiger 41
ans de cotisations !
Face à Sarkozy et à sa clique, les prétendus opposants de
gauche, les Royal, Delanoé, Fabius ou Aubry, rivalisent pour la
direction du parti socialiste, avec l'oeil rivé aux présidentielles de
2012, mais n'avancent pas la moindre mesure capable d'inverser le cours des choses dans l’intérêt du monde du travail.
Les directions syndicales, elles, tout en appelant à des journées comme celle de la défense des retraites samedi prochain 29
mars, sont cul et chemise avec le patronat.
Fort heureusement les bouleversements qui ont changé le
sort des classes populaires n'ont jamais été impulsés par des
appareils politiques ou syndicaux qui sont résignés à l'existence
de ce système. Comme à chaque fois les changements viendront
d'un sursaut « d'en bas », de nous tous, quand la goutte d'eau
fera déborder le vase.
26 Mars 2008
AREVA et le monde du travail
Embauchés il y a 15 à 25 ans, les reclassés en «
externe » du plan de licenciements d'Alstom-Areva
prennent en pleine figure la dégradation du monde
du travail. Horaires, conditions de travail, salaires...,
ils n'en reviennent pas !
Un menuisier décroche un contrat d'intérim
chez Leroy-Merlin à Saint-Ouen, rayon peinture.
«Qu'est-ce que je fais ? » - « Tu te fies aux codes-barres ». L'accueil et la formation ont duré deux secondes ! Mais ce qui frappe le plus notre demandeur
d'emploi, ce sont les horaires.
«Ouvert 7 jours sur 7 » est
peut-être une annonce attirante pour le client, mais pour
l'employé du magasin, « il
n'y a plus de vie de famille ».
« J'avais un jour de repos le
jeudi. Deux jours avant le chef
me dit : Au fait, tu viens jeudi.
- Mais je suis de repos !
- Non, il faut absolument que
tu viennes ». On en peut rien
prévoir, prendre un rendezvous, parler d'une promenade avec les enfants...
Un autre ouvrier, ancien bobinier, est devenu
chauffagiste. « On nous donne 10 à 12 clients à faire
par jour. Le plus souvent, on mange un sandwich le
midi, quelquefois dans un café, et souvent aussi rien
du tout ». Quand on pense qu'à l'Alstom, on s'était
battu contre un projet de la direction qui voulait
réduire le temps de cantine à 40 minutes, et il était
resté à une heure.
Un autre a trouvé une place d'ouvrier d'entretien dans une blanchisserie industrielle. 40 tonnes de
linge par jour ! Il a démissionné au bout de 5 semaines. La cellule de reclassement qui lui avait trouvé la
place n'était pas contente. « J'ai 45 ans, je ne vais pas
faire 15 ans là-dedans, j'ai maigri de trois kilos en
trois semaines ». Plusieurs centimètres de poussière
de coton partout, un chef ou le directeur en personne
sur le dos dès qu'il y a une machine en panne, des
horaires élastiques parce qu'il faut que ça tourne le
lendemain à la première heure. Jusqu'à 1 heure du
matin, une fois. Et, bien sûr, un salaire proche du
SMIC.
Le salaire, c'est la grande différence pour ceux qui se retrouvent à radiographier les bagages à Roissy : 30% en moins
minimum par rapport à Areva.
Ils retrouvent pourtant, sur la
plate-forme aéroportuaire, une
certaine vie syndicale, un collectif de solidarité, ce qui est
loin d'être le cas dans les exemples précédents. Là aussi, la
comparaison est tranchée avec
la camaraderie bâtie dans les
luttes contre les plans de licenciements dans l'ancienne usine.
Les transformateurs d'Areva sont aujourd'hui
fabriqués en Turquie, au Brésil, en Indonésie et en
Chine. Les salaires, les conditions de travail et la vie
syndicale n'y sont certainement pas non plus ceux
de Saint-Ouen. Un plan de licenciements, c'est la
dégradation des conditions de vie des travailleurs
pour que croissent les profits.
Loïc
Le long du périph :
Mediathèque :
danger pollution
l’envers du décor
On s'en doutait, mais c'est confirmé par une nouvelle
étude d'Airparif, publiée le 6 février : l'air n'est pas très bon à
respirer à proximité du périphérique. Le niveau de pollution y
est de 1,5 à 3 fois plus élevé que dans les quartiers avoisinants.
L'étude a été réalisée en octobre et novembre 2006 aux alentours
de la porte de Gentilly. Elle confirme et précise une autre étude
menée en 2003 à la porte de Bagnolet. Trois polluants, connus
pour être extrêmement dangereux pour la santé, ont été mesurés, le dioxyde d'azote, le benzène, et les particules fines. Les
normes, telles que fixées actuellement, sont dépassées « sur une
bande de 200 mètres de part et d'autre du périphérique » pour
le dioxyde d'azote. Les niveaux de benzène et de particules sont
« problématiques aux abords immédiats du périphérique sur
une bande de quelques dizaines de mètres ».
Précision remarquable : le niveau de pollution est quasiment le même à l'extérieur et à l'intérieur des bâtiments. Il y a
seulement un décalage d'une heure environ entre les pics de
pollution intérieure et extérieure. Le temps que les systèmes de
ventilation remplissent leur fonction !
Il y a, le long du périph, beaucoup de monde, en particulier beaucoup de HLM, mais aussi des écoles, des hôpitaux, des
maisons de retraite, des stades... L'étude d'Airparif note l'impact
de la météo : les vents dispersent en partie les produits polluants. Disons qu'ils multiplient le nombre de personnes contaminées.
Quelle est la solution ? Interdire le périph à la circulation ?
Interdire toute habitation ou activité à moins de 200 mètres ? Il
est sûr que si on veut une vie saine, il va falloir changer pas mal
de choses. Mais on peut vous prédire la solution capitaliste : rendre obligatoire un diagnostic-pollution, en plus des diagnostics
incendie, bruit, amiante, termites, etc. Le prix des appartements
pollués sera plus bas, et seuls ceux qui ont les moyens pourront
vivre ailleurs.
Loïc
Projet phare de la municipalité, la
médiathèque n’a jamais fait l’unanimité
: jugée non urgente par certains, pas à sa
place par d’autres ou encore trop cher.
Cependant, l’équipe municipale a décidé
de maintenir sa construction sans tenir
compte des réclamations des habitants
du 13 boulevard Victor Hugo mitoyen de
la médiathèque.
Ces derniers, bien que n'étant pas
opposés à une médiathèque, subissent
des préjudices importants : fenêtres de
salles de bains bouchés, perte de luminosité, moins value à la revente, sans
oublier les nuisances diverses occasionnées par la proximité du chantier.
Les copropriétaires ont engagés,
sur leur deniers propres, une procédure
devant le Tribunal Administratif. Le dossier est en attente de jugement depuis
février 2007.
L’ancien maire et son équipe ont été
réélus avec pour mot d’ordre : « Réussir
Saint Ouen 2008-2014, la ville qui nous
rapproche ». Sauront ils écouter et prendre en compte les doléances des habitants du 13 boulevard Victor Hugo ?
Pierre-Joseph
Pour plus d’informations :
www.vivre-saintouen.com
Sol
Saint Ouen Luttes n°73 - 27 mars 2008
Amiante : Alstom condamnée, et les autres ?
Alstom a été condamnée pour avoir contaminé ses salariés à l'amiante dans son usine de Lys-lès-Lannois, près de
Lille. D'abord au Tribunal de Grande Instance de Lille. La Cour
d'Appel de Douai a confirmé la condamnation : 9 mois avec
sursis pour le PDG, 75 000 euros d'amende, et 10 000 euros
pour chacun des 168 salariés ainsi qu'à chaque syndicat qui
s'était porté partie civile.
Les peines sont légères, alors qu'il y a déjà plusieurs morts et
de nombreux blessés : quelques mois de prison avec sursis,
c'est-à-dire non effectués, et un peu de fric. Mais qu'est-ce que
ça représente pour un grand groupe international ? Quelques
petits frais supplémentaires...
Il y a un autre problème : les faits délictueux se sont produits à
Lys-lès-Lannois de 1998 à 2001. L'amiante a été interdit d'importation, de vente et d'utilisation à partir du 1er janvier 1997.
Et la direction, sachant qu'elle allait bientôt fermer l'usine, n'a
tout simplement pas appliqué la loi. Il ne faut pas qu'elle
s'étonne d'être condamnée. Mais que dire de tous les patrons, y
compris Alstom et y compris Alstom Saint-Ouen, qui ont utilisé
l'amiante avant 1997 ? Avaient-ils le droit d'empoisonner leurs
salariés, ou devaient-ils assurer l'hygiène et la sécurité ? Le vrai
procès de l'amiante reste à faire. L'Andeva, l'association de
défense des victimes de l'amiante, le réclame depuis des
années.
Loïc
Prisons : du pognon pour les patrons
Bouygues vient de se voir confier la construction et la
gestion de la nouvelle prison d’Annœullin et le groupe Eiffage
celle de Nancy.
C’est en 1986 qu’Albin Chalandon, ministre de la justice
de Chirac inaugure la « gestion mixte » des prisons. L’État
envoie en détention, le privé gère le reste. Deux groupes raflent
alors la mise : la Sodexho et Suez. Ces groupes font le nettoyage des locaux, la buanderie et le service de restauration des
détenus. Une véritable aubaine pour ces sociétés largement
implantées dans ces secteurs. Elles assurent aussi la formation
des détenus. De plus, avec le « cantinage », les profits s’accumulent : ils vendent aux prisonniers les produits de première
nécessité jusqu’à cinq fois le prix du commerce. Mais le plus
avantageux est l’emploi des détenus car le code du travail ne
s’applique pas en prison. Les détenus font de la mise sous pli
ou des petits montages pour la moitié du SMIC et ceci sans
avoir droit à des congés payés. Et l’entreprise ne paye pas de
charges. Une véritable délocalisation sans même changer de
pays.
En 1997, Elisabeth Guigou, ministre de la justice de
Jospin reconduit le marché et l’étend à six nouvelles prisons.
En 2002 c’est l’apothéose : Pierre Bédier est nommé secrétaire
d’Etat chargé des programmes immobiliers de la justice. Il doit
démissionner suite à une mise en examen, mais la machine est
lancée. L’ordonnance du 17 juin 2004 met en place le
Partenariat Public-Privé (PPP) : l’Etat passe les commandes,
les grosses boîtes conçoivent, construisent, financent et exploitent. Une façon évidente de privatiser les services publics.
La politique du tout sécuritaire, c’est vraiment béton
pour les profits.
Thierry
Halte à la casse de l’Education Nationale !
Depuis le mois dernier, chaque établissement scolaire est
désormais fixé sur la dotation en personnels pour la rentrée prochaine, et les annonces de suppressions de postes au niveau
national se retrouvent bien au niveau local : selon le rectorat,
637 postes seront supprimés à la rentrée prochaine dans les collèges et lycées de l'académie, soit 858 suppressions en ajoutant
le primaire !
A Saint Ouen, mais comme sur l'académie de Créteil et
au delà, chaque établissement perd donc au moins un poste,
d'enseignant, de CPE... Pour masquer cette réalité, le ministère
promet de nombreuses heures sup’ à effectuer par les personnels qui restent présents. Il faut dire que les enseignants n'ont
pas de majoration sur leurs heures supplémentaires, qui ne coûtent pas un centime de plus au ministère ! Un nouveau décret
pourrait contraindre les enseignants à accepter plusieurs heures
supplémentaires chaque semaine, selon le «Canard Enchaîné».
Si elles sont payées au même niveau que les heures normales,
cela reviendrait à augmenter la durée du travail sur simple décision du ministère, et à la rabaisser par la suite à volonté. Les
diminutions de postes actuelles préparent des économies bien
plus grandes dans les prochaines années.
Dans les lycées professionnels, l'idée du ministre est
encore plus simple : le BAC pro en 3 ans au lieu de 4 actuellement, c'est une année de cours économisée sur la scolarité des
élèves ! Le problème, c'est que ces élèves passent aujourd'hui
le BEP après 2 ans, puis peuvent poursuivre sur le BAC pro en
2 ans de plus. La réforme du Bac signifie aussi la fin des BEP
d'ici quelques années. Et tant pis pour les élèves qui n'iront pas
au bout des 3 ans : ils n'auront aucun diplôme, alors même que
la formation sera plus difficile, avec 1 an de moins pour parvenir à suivre dans les matières générales comme dans les matières professionnelles...
La grève nationale du 18 mars, bien suivie, a été précédée et suivie par plusieurs grèves d'établissements scolaires
décidés à aller plus loin. Le lycée Henri Wallon à Aubervilliers
a pu ainsi limiter les dégâts envisagés après quelques jours de
grève. Plusieurs établissements de Seine-Saint-Denis reconduisent le mouvement, et les lycéens aussi étaient mobilisés lors
des manifestations. Un renforcement du mouvement dans
l'Education Nationale pourrait bien contraindre Darcos, comme
d'autres ministres avant lui, à abandonner ses projets.
Paul
Sans papiers :
Chine : que d’eau, que d’eau...
Qui est ici, est d'ici !
A la mi-décembre 2007 une révolte a commencé au centre de rétention du Mesnil-Amelot (près de Roissy) : cahiers de
doléances, revendications écrites sur les vétements, refus de
rentrer dans les chambres et grèves de la faim... Au centre de
rétention de Vincennes, de nombreux sans-papiers ont rejoint la
grève de la faim. Depuis leur luttes n'a jamais cessé à l'intérieur.
A plusieurs reprises, les retenus ont tenté de brûler leurs chambres, refusé de manger, d'être comptés.La répression est violente. A chaque fois, les CRS entrent dans le centre pour les
réprimer.
Depuis le début du mois de janvier, on dénombre de
nombreux blessés. Les chambres sont fouillées, les détenus
comptés à n'importe quelle heure. Des téléphones portables et
chargeurs ont été détruits, et les stylos confisqués pour empêcher les sans-papiers de résister et de communiquer avec l'extérieur. Les téléphones portables avec appareils photo sont interdits. Ceux qui sont considérés comme des leaders ont été isolés
ou expulsés. Ce n'est pas une "amélioration des conditions de
rétention" qu'ils veulent, mais la fermeture des centres euxmêmes, car ce qu'ils réclament c'est leur liberté.
Les sans -papiers, ce sont nos collègues de travail, les
amis de nos enfants, ou nos voisins, qui ont commis un seul
crime, de n'avoir pas les papiers administratifs voulus par la
préfecture. D'où les rafles et les arrestations musclées de familles qui vivent et travaillent en France depuis longtemps. Des
papiers pour tous, ou plus de papiers du tout, cela mettrait peutêtre certains policiers au chomage, mais ce serait un progrès.
Relou
Dimanche 30 / 03 /2008
pour les jeux !
Municipales à Saint Ouen :
victoire de la gauche,
progrès des révolutionnaires
Les deux tours des élections municipales à Saint
Ouen sont un thermomètre des opinions sur la ville, ce
qui donne un intérêt à leurs résultats.
Tout d'abord, il faut noter que le nombre d'inscrits à
beaucoup augmenté entre 2001 et 2008, de 15 055 à 19
921 personnes sur les listes électorales, ce qui montre
l'évolution de la ville entre ces deux dates. Mais sur un
total de plus de 40 000 habitants, cela signifie que de
nombreux habitants étrangers sont toujours privés de
toute expression par le vote, même lorsqu'ils vivent
depuis de longues années dans la commune. L'abstention
progresse aussi légèrement, et représente presque la moitié des inscrits.
Une ville à gauche...
Cinq listes se ont présentées au premier tour, dont 4
considérées à gauche, qui totalisent 63% des votes du
premier tour. La dernière, conduite par W. Delannoy,
apparenté UMP, ne voulait pas se dire de droite, car bien
sûr, à l'UMP, on ne fait pas de politique... Fidèle à l'orientation nationale de la droite, Delannoy a donc tenté «
l'ouverture » : quelques militants d'une association
locale dite de gauche, mais pas gênés de côtoyer les amis
de Sarkozy, ont servi de caution, ainsi qu'une militante
italienne de Rifondazione Communista. C'est sans doute
la première fois que toutes les listes présentées avaient au
moins un candidat qui se dise communiste !
La droite à Saint Ouen ne pourrait donc gagner que
par erreur. Même avec les 39% obtenus par Delannoy au
second tour, elle reste largement minoritaire. On peut se
demander si les représentants de la liste de Mme J.
Rouillon (rassemblant le PCF, le PS, les Verts, une militante de MARS et Lutte Ouvrière) étaient eux-mêmes
convaincus lorsqu'ils ont agité le spectre de la division et
de la défaite pour exiger le retrait de l'autre liste de gauche, intitulée « Ensemble pour Saint Ouen », au second
tour.
...mais quelle gauche ?
Il est certain que la victoire de la liste de Mme
Rouillon, avec 42,8% au premier tour et 50,8% au
second, est plus juste que lors des élections précédentes.
En effet, plus de 20% des électeurs se sont prononcés
pour les trois autres listes : la liste pour la défense des
services publics soutenue par un comité « pour un parti
ouvrier indépendant » (2,2%), la liste anticapitaliste
présentée par la LCR (7,6%) et la liste « ensemble pour
Saint Ouen » (10,3%). De tels scores marquent un désaveu de la gauche en place par une partie importante des
électeurs de gauche. Il faut croire qu'il n'y a pas qu'à
Saint Ouen Luttes que l'on se demande si la politique de
la ville est bien au service des travailleurs...
Avec 30 élus sur 39, dont une conseillère de Lutte
Ouvrière, la majorité municipale est assurée pour J.
Rouillon. Mais l'écho rencontré par la liste anticapitaliste
avec de nombreux candidats révolutionnaires, ayant
obtenue 746 voix, est un encouragement pour les mobilisations à venir de la population, avec ou sans le soutien
de la mairie, et même contre sa politique si cela s'avère
nécessaire.
Les dérivations d’eau pour satisfaire les besoins des Jeux
olympiques à Pékin risquent d’aggraver la vie des millions des
travailleurs ruraux du Nord-Ouest de la Chine, vient d’affirmer
dans son interview au journal Financial Times le président du
Comité consultatif politique du peuple de la province de
Shanxi, An Qiyuan.
En vue de la gigantesque entreprise commerciale que
représentent les Jeux olympiques, les autorités chinoises obligent les provinces à pomper vers Pékin une eau potable de
meilleure qualité. Selon les estimations, la capitale aura besoin
de 300 millions de mètres cubes d’eau, uniquement pour netSaint-Ouen Luttes, animé par des comtoyer les eaux polluées des fleuves, des canaux et des lacs à
munistes révolutionnaires, des anarcho-syndiSaint Ouen
Pékin et ses alentours, afin de donner une meilleure image aux
Luttes ?
calistes, des membres d'associations de chôvisiteurs. « Pour préserver la qualité d’eau, il faudra fermer
meurs, de quartiers, entend dénoncer la
toutes les usines, mais les gens doivent pouvoir continuer à
société capitaliste et ses défenseurs de droite,
d'extrème droite, de gauche, plurielle ou pas.
vivre, aussi j’affirme que le gouvernement doit fournir une
Considérant que le capitalisme est un
compensation au Shanxi », dit An Qiyuan.
frein au développement de l'humanité, nous
La Chine, puissance capitaliste montante, compte parmi
sommes convaincus que seuls les travailleurs
les pays dont la population dispose d’une des plus basses quanont la capacité et la force de changer cette
tités d’eau au monde. L’approvisionnement moyen annuel est
société, non par les élections, mais par leurs
de 348 m2 par personne, ce qui est bien plus bas par rapport au
propres luttes.
seuil officiel de « pénurie d’eau », défini par les Nations-Unis,
c’est-à-dire, tout ce qui inférieur à 1000 m2. Les habitants de
Les colonnes de cette feuille sont ouvertes à tous ceux et à toutes celles qui se
Pékin ont encore moins d’eau – 235 m2 par an et par personne, retrouvent dans cette démarche.
et avec les Jeux olympiques l’eau leur passera sous le nez.
Vous souhaitez lire SOL régulièrement : envoyez-nous votre mél pour être informé
Quant aux compensations promises aux travailleurs du Shanxi
de sa mise sur le Web à [email protected]
ces derniers risquent fort de n’en voir jamais la couleur.
ou consultez le site http://saintouenluttes.free.fr
Margit
Pour nous écrire : SOL, 1 bis rue Godillot 93400 SAINT OUEN
: soirée concert “la voix des Rroms” à partir de 19h (7 rue Le chapelais Paris 17e Métro place de Clichy) . Entrée 7 €.
La fanfare Magura qui s’est produite plusieurs fois au métro Garibaldi y sera.
SOL est aussi disponible à la librairie Folie d'Encre,
53 avenue Gabriel Péri à Saint-Ouen