ARTICLE 14/4/2007 : Bientôt la fin des caissières dans

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* ARTICLE 14/4/2007 : Bientôt la fin des caissières dans les supermarchés ?
14-04-2007
Dernière mise à jour : 14-04-2007
LA FIN DES CAISSIERES
DANS LES SUPERMARCHES ?
www.lemonde.fr
Devant plus de 70 grandes surfaces des enseignes Auchan, Champion, Atac,Carrefour et Casino, quelque 1 200
militants de la fédération CFDT Services se sont donné rendez-vous vendredi 13 avril pour dénoncer la mise en place
de caisses automatiques - sans caissières - dans les hypermarchés français.
Pour le syndicat, la mise en place de caisses automatiques et plus largement l'automatisation des services dans les cinq
ans conduiront à la suppression à terme de la moitié des emplois dans la distribution, soit 200 000 emplois sur 400 000.
Etudes à l'appui, la grande distribution affirme, elle, que ce nouveau mode de passage en caisse répond à une attente
des clients. "Il permet de résorber les pics d'affluence et d'avoir davantage de caisses ouvertes en permanence", affirme
le groupe Auchan.
Ces caisses automatiques sont réservées aux petits nombres d'achats, en général pas plus de dix. Le client scanne
lui-même chacun de ses produits et paye avec une carte ou en espèces. En faisant lui-même le travail de la caissière,
le client pense qu'il gagne du temps car il est actif. En cas de problème, il peut faire appel à une hôtesse puisqu'il y a
toujours un salarié pour quatre caisses automatiques.
Chez Auchan, 40 hypermarchés sur 120 sont équipés de 216 caisses "minute", ce qui représente 10 % à 15 % de
l'ensemble des passages en caisse. Les premiers tests ont eu lieu en 2004. D'ici à la fin de l'année, le groupe de grande
distribution aura introduit ce système dans trente autres hypermarchés. "La décision de l'étendre à l'ensemble de notre
réseau n'est pas prise car ce système est plutôt destiné aux magasins proches des centres ville", indique-t-on chez
Auchan.
Le groupe expérimente d'autres systèmes. Les magasins d'Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) et d'Annecy testent
actuellement un "pistolet" automatique qui permet au client de scanner ses produits au fur et à mesure qu'il les met dans
son chariot. Le système semble un peu fastidieux dans la mesure où le montant des achats est vérifié par une hôtesse.
Le client doit ensuite payer en libre-service.
"DEMANDE DES CLIENTS"
Enfin, la chaîne d'hypermarchés va tester à Cambrai (Nord) et à Bordeaux-le-Lac (Gironde) un système consistant à poser
ses produits sur un tapis roulant, ceux-ci sont scannés par une hôtesse mais le paiement se fait dans une borne
automatique. Chez Auchan, on soutient qu'il n'y aura aucun licenciement : "Nous n'avons pas diminué le nombre de
caissière dans les 40 hyper équipés de ces caisses automatiques." La CFDT Services estime au contraire à 4 000 le
nombre d'emplois menacés.
Même discours chez Casino qui a introduit ce système dans 60 de ses hyper - Géant Casino - sur 127 et 23
supermarchés Casino sur 400 et chez Carrefour (138 caisses dans 23 magasins). "Ces caisses libre-service ne
remplacent pas les caisses traditionnelles. Dans plusieurs magasins, l'arrivée de ces nouvelles technologies a remporté
une forte adhésion du personnel puisque la demande des hôtesses s'est révélée être supérieure aux besoins", assuret-on chez Carrefour.
Pour Michel-Edouard Leclerc, il y a une vraie "demande des clients" pour des caisses de passage rapide. "Nous n'y
couperons pas, par exemple dans des zones côtières, touristiques où l'on assiste à des pics d'affluence","A moyen terme,
je ne vois pas comment on pourrait se passer de ces personnes qui sont les acteurs de la fidélisation de nos clients."
reconnaît-il. Le patron des Centres E. Leclerc se veut rassurant :
Mais pour la CFDT Services, tous ces systèmes cachent la vraie menace :l 'identification par radiofréquence (RFID),
une technologie qui pourrait bouleverser la distribution des vingt prochaines années. Ces puces, dotées d'une antenne,
incorporées sur le packaging des produits,déjà utilisées pour gérer les stocks ou suivre les commandes, remplaceront
demain les codes-barres. En un rien de temps, les produits seront repérés. Ni le client ni la caissière n'auront besoin de
les sortir du chariot.
En Allemagne, la plupart des groupes de distribution expérimentent depuis quelques années les caisses automatiques.
Pionnier, Metro teste ce dispositif depuis 2003 à Rheinberg près de Düsseldorf. Le client passe lui-même ses produits
devant le scanner et peut régler l'ensemble de ses achats en liquide ou par carte de paiement. Une employée située à
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quelques mètres des caisses automatiques vérifie au besoin l'âge des clients lors de l'achat de produits alcoolisés.
Selon Metro, ce procédé a rencontré un tel succès qu'il a été introduit dans 60 magasins. "C'est très pratique, cela
évite de faire la queue aux caisses traditionnelles", se félicite une mère de famille. "C'est surtout un jeu de pouvoir
payer soi-même", renchérit en souriant un homme accompagné de sa petite fille. Surtout, "Nous avons été surpris du
nombre de seniors qui se rendaient aux caisses automatiques", affirme-t-on chez Metro.
Néanmoins, "les entreprises restent très prudentes sur ce sujet", souligne Marco Atzberger, expert auprès de l'institut
de recherches sur le commerce (EHI). Ce n'est pas tant la réaction des syndicats qui inquiète les groupes de distribution
que celle du consommateur. "Le client pourrait en contrepartie exiger une baisse des prix", affirme le spécialiste.
Pour le syndicat Verdi, les caisses automatiques entrent dans une stratégie de réduction des coûts. De plus, "ce n'est
pas un système pratique pour les familles", explique Ulrich Dalibor, un de ses responsables.
Metro assure qu'il ne cherche pas à aménager des supermarchés sans employés àlong terme et souligne que les études
montrent que le servicepersonnalisé reste indispensable. "On peut également penser qu'enremplacement des
caissières, les supermarchés devront engager desconseillers pour aider les clients à manier les technologies du futur",
observe Jörg Pohl expert à l'université technique de Berlin.
-----------------GREVE CONTRE L'AUTOMATISATION DE CERTAINS PEAGES
L'ensemble des syndicats - CGT, FO, CFTC, CFDT, UNSA - de la société d'autoroutes Escota (Estérel, Côte d'Azur,
Provence, Alpes), filiale du groupe Autoroutes du sud de la France (ASF) racheté par Vinci, ont appelé à une journée de
grève, vendredi 13 avril, pour protester contre l'automatisation accrue des péages. "On nous a proposé un projet à
l'horizon 2009 dans lequel on nous annonce l'arrivée des automates à grande échelle, mais nous n'avons pas obtenu
suffisamment degaranties", a expliqué Bernard Sanchez, délégué CGT.
"D'ici deux ans cela pourrait supprimer 200 à 300 emplois, c'est un plan social déguisé", a-t-il ajouté. La direction
d'Escota, qui emploie quelque 1800 personnes dont un millier aux péages, confirme selon son porte-parole la "poursuite
de l'automatisation sans licenciements ni mutations forcées".
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