Un militant de Sud menacé de révocation
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Un militant de Sud menacé de révocation
Le 7 décembre 2010 FEDERATION SYNDICALE des activités postales et de télécommunications 25/27 rue des Envierges 75020 PARIS Tél 01 44 62 12 00 Fax 01 44 62 12 34 Communiqué Un militant de Sud menacé de révocation, la répression continue Ya basta ! Olivier Rosay, militant parisien de Sud-PTT est convoqué le 15 décembre à un conseil central de discipline. Il risque la révocation. La simple lecture de son dossier disciplinaire suffit à saisir l’aspect discriminatoire de cette procédure ! Ainsi, les deux griefs majeurs reprochés à Olivier se limitent à des prises de parole non autorisées et au soutien aux actions des salarié-es d’Alternative Post en novembre 2009. Il est d’ailleurs à souligner l’état d’esprit du directeur qui a engagé cette procédure. Son rapport contient cette expression : « Motifs d’inculpation : … ». Or, en fait, il ne s’agit que de griefs. Cette erreur n’est pas seulement sémantique, elle démontre la vision policière du directeur ! Activité non validée… par la direction ! Pour la direction du métier Courrier, qu’une organisation syndicale puisse s’exprimer directement au personnel sous la forme d’assemblées générales, n’est pas acceptable. Pour elle, ce serait un délit ! Or, le Tribunal de Grande Instance de Paris a déjà statué sur cette question aux dépens de La Poste. Pourtant, il est reproché à Olivier d’intervenir syndicalement devant ses collègues pendant les pauses. Il est donc difficile d’expliquer qu’il perturbe l’organisation du travail. Peu importe pour ses dirigeants, ils prétendent que ses interventions engendrent une perturbation du service lorsque les facteurs reprennent leurs activités. Une telle mauvaise foi, cela ne s’invente pas, elle ne s’imagine même pas ! En réalité, la direction de La Poste veut régenter l’action syndicale. Pour elle, celle-ci doit se limiter à la participation aux réunions statutaires et à la signature d’accords. Toute action plus revendicative devient suspecte, voire coupable. Une vision pour le moins totalitaire ! Délit de solidarité L’autre grief à l’encontre d’Olivier concerne son action lors de la mobilisation des salarié-es d’Alternative Post 18 novembre 2009. Pour mémoire, dans le contexte de l’époque, marqué par la libéralisation et la privatisation de La Poste, Alternative Post était présenté comme le concurrent “qui monte” de La Poste pour la distribution du courrier adressé. Le 12 novembre, les salarié-es de cette entreprise trouvaient les portes de leurs établissements fermées. Leur direction avait profité du jour férié pour, sans préavis, mettre la clef sous la porte. Lors de la mobilisation qui avait suivi ce coup tordu, les salarié-es sont allé-es dans quelques centres postaux afin de demander une embauche à l’opérateur, alors public, qui récupérait le trafic et le chiffre d’affaires d’Alternative Post. Sur cet aspect, la direction de La Poste accuse Olivier sous deux angles. Le premier consiste à estimer qu’il s’agissait d’une affaire extérieure à La Poste, les directeurs considérant que c’est à eux de définir le champ d’intervention des syndicats. Non seulement la direction veut régenter les moyens d’action, elle veut également avoir son mot à dire sur les actions à mener ! Le second revient directement à créer un nouveau délit, celui de solidarité. Comme ses accusateurs ne peuvent pas le considérer comme responsable de l’intrusion des salarié-es d’Alternative Post dans le centre de distribution, ils avancent que l’attitude d’Olivier a participé à maintenir ce qu’ils qualifient d’occupation. Pour leur démonstration, ils l’accusent d’avoir été leur chercher de quoi se restaurer ! C’est du délit de solidarité. Là, les bornes sont vraiment dépassées ! Ils n’en sont pas à leur coup d’essai Si les affaires liées à la répression syndicale se multiplient, la volonté de la direction du Courrier à criminaliser l’action syndicale ne date pas d’hier. Ainsi, le tribunal de Grande Instance de Bordeaux vient de rendre son jugement pour une occupation du centre de tri de Bègles-Bordeaux, une action datant du 25 mai 2005. Pendant ces années, les dirigeants de La Poste n’ont cessé de présenter les camarades de Bordeaux comme des terroristes, ayant recours à des traitements inhumains à l’encontre des cadres retenus. Ils les ont d’ailleurs extrêmement sévèrement sanctionnés : licenciement pour le salarié et des peines pouvant atteindre 2 ans d’exclusion pour les fonctionnaires. Le juge a rejeté d’un revers de main les allégations pour tout ce qui concerne le traitement inhumain. Sur les 13 camarades qui comparaissaient le 5 novembre 2010, 3 ont été relaxés et la plupart de ceux qui ont écopé d’une peine, légère par rapport à ce qui leur était prétendument et initialement reproché, sont exemptés de casier judiciaire. Une justice bien plus clémente que la discipline de La Poste pour les militants syndicaux ! Enfin, pour montrer l’acharnement des dirigeants de La Poste, il est à souligner qu’ils ne demandaient pas moins de 440 000 euros de dommages et intérêts. Une manière bien peu cavalière pour saigner des hommes dont la plupart sont des pères de famille ! Une nouvelle fois, la justice a fait la part des choses et a rejeté toute demande d’indemnisation de La Poste. Dans les hauts-de-Seine, la direction du Courrier a également fait le choix de la répression syndicale envers trois militants SUD PTT de ce département, leur reprochant notamment d’exercer leur activité syndicale (prises de parole) et d’avoir orchestré une séquestration, en fait toute droit sortie de l’imagination de la direction. Elle a ainsi demandé le licenciement d’un salarié -licenciement refusé par l’Inspection du Travail- et de lourdes sanctions disciplinaires (pouvant aller jusqu’à deux ans d’exclusion de fonction) pour deux fonctionnaires. Pour cela, la direction n’a pas hésité à utiliser un PV d’huissier retravaillé par certains de ses cadres; notre fédération a déposé plainte contre X dans cette affaire. ☛ Le conseil de discipline à l’encontre d’Olivier Rosay est révélateur de dérapages concernant la répression syndicale de plus en plus courants à La Poste. Il est temps que cesse cette chasse aux militants syndicaux ! Sud-PTT exige l’abandon de toute procédure à l’encontre d’Olivier Rosay ! Un rassemblement intersyndical (Sud, CGT, FO, CFDT et CFTC) est organisé devant le siège de la direction du Courrier (111 boulevard Brune, Paris 14) le 15 décembre, jour du conseil de discipline, à 13h00.