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Présentation de la famille Irakie au Maroc
Au nom d’Allah, clément et miséricordieux et que sa bénédiction et son salut
soient sur le plus noble de ses envoyés Sidna Mohamed et l’ensemble de ses
proches et compagnons.
L’illustre maison Irakie est considérée à juste titre comme l’une des plus
prestigieuses familles de la ville de Fès, capitale scientifique et spirituelle du
Royaume du Maroc. Alliant à la fois sainteté, savoir et vertu, elle a offert au
pays une élite de notabilités et d’hommes de bien et de piété. Leur précieuse
filiation est liée à l’ascendance prophétique, et plus précisément au quatrième
calife, Amir Al Mouminine Sidna Ali Ibn Abi Taleb, puisse dieu l’honorer, et son
épouse la vénérée Fatima Zahra, la propre fille du sceau des prophètes et des
envoyés d’Allah, Mohammed Ibnou Abdillah.
Hormis leur science et leur dévotion, les chorafas Irakis se distinguent par leur
sens moral élevé, leurs éminentes qualités morales ainsi que par la haute
considération et la grande fierté que Dieu a bien voulu leur accorder. Les gens
du peuple et l’élite sont unanimes pour apprécier leur modestie, leur décence
et leur bonté.
L’arrivée au Maroc du premier d’entre eux date de la période mérinide au
début du huitième siècle de l’hégire.
L’ancêtre et doyen des chorafas Irakis est Abou Abdellah Sidi Mohammed Al
Hadi , Ibn Abi Al Kacem, Ibn Nafiss, Ibn Abdellah Al Hasan , Ibn Ali , Ibn
Abdellah, Ibn Abi Tayeb , Ibn Al Harith, Ibn Sidna Smail , Ibn Sidna Brahim, Ibn
Sidna Moussa Al Kazem, Ibn Sidna Jaafar Sadek, Ibn Sidna Mohammed Al Baker,
Ibn Sidna Ali Zine Al Abidine, Ibn Sidna Al Houssein fils d’Amir Al Mouminine
Moulana Ali Ibn Abi Taleb, que Dieu l’honore , et Saydatouna Fatima Zahra ,
fille du sceau des prophètes et guide des envoyés d’Allah , que la paix soit sur
lui et ses proches.Cette lignée dorée des Chorafas Irakis attestée par les
historiens dans des dizaines de sources bibliographiques et appuye par des
preuves irréfutables remonte indiscutablement à leur glorieuse descendance
de Fatima Zahra fille du dernier des prophètes Mawlana Mohammed .
Quant au fondateur de la branche Irakie au Maroc Abou Abdellah Sidi
Mohammed Al Hadi Ibn Abi Kacem Ibn Nafiss , il est originaire de la ville de
Karbala qui abrite le mausolée du petit fils du prophète , Sidna Al Houssein , ou
il a passé sa jeunesse avant de se deplacer à Al Koufa qui se trouve près de
Bagdad , capitale du calife Abasside Al Rached.
La raison de son arrivée au Maroc est sa rencontre au Hedjaz avec des pèlerins
marocains qui l’ont approché en terre sainte, séduits par son rayonnement
spirituel et en reconnaissance de ses mérites et de sa parenté prophétique. Il
avait auparavant quitté l’Irak à la suite de l’invasion tatare pour se rendre aux
lieux saints afin d’y accomplir l’obligation canonique du pèlerinage.
D’autres délégations l’avaient également contacté, impressionnées par sa
stature juridique et sa prestigieuse parenté et également sensibles à ses
bienfaits et à son charisme exceptionnels. La délégation marocaine, très
attachée aux chorafas , a fortement sollicité son accord pour les accompagner
dans leur pays , et à force d’insister elle est parvenue à le convaincre d’accepter
leur invitation afin de se joindre à leur caravane.
Des prodiges avérés du charif , paix à son âme, le sultan mérinide Abou Said
Othman Ibn Yacoub, petit fils du sultan Abdelhak Al Marini, l’attendait à son
arrivée dans la banlieue de Fès à Koulane près des thermes de Sidi Harazem.
Dès qu’il l’aperçût, il descendit pieds nus de sa monture pour l’accueillir et le
conduire jusqu'à la ville pour recevoir et ce, avec toutes les marques
d’hospitalité dignes de son rang. Une demeure lui a été offerte au centre de la
médina au quartier Karniz tout près du sanctuaire de Moulay Idriss qui existe
toujours au Derb Bouak connue sous le nom de Dar Iraki en souvenir du Chrif
Abou Abdellah Sidi Mohammed Al Hadi. A ce propos , les historiens imputent la
sortie du sultan pour le recevoir avec de tels égards au songe où le prophète lui
apparut pour lui intimer l’ordre d’accueillir son descendant au sein du cortège
de la délégation marocaine de retour du pèlerinage annuel .
Le même songe s’est répété une seconde fois pour l’inciter à prendre l’initiative
d’accueillir personnellement les pèlerins. Et c’est ainsi que fut reçut le premier
arrivant au Maroc des chorafas Irakis .
Si cette arrivée fut solitaire et sans famille comme le notent différentes
sources, la descendance qui lui a succédé a permis néanmoins d’assurer à la
lignée chérifienne une brillante continuité. Ainsi Abou Abdellah a eu deux fils,
Sidi Mohammed Jaouad et Sidi Ahmed. Le fils du premier nommé, Sidi Ali a eu à
son tour deux fils Abou Abdellah Sidi Mohammed et Sidi Abderrahmane .Le fils
de ce dernier, Sidi Mohammed El Kamal a eu trois fils, Sidi Ali, Sidi
Abderrahmane et Sidi Mohammed. Les généalogistes précisent que cet arbre
fatimide s’est continuellement développé grâce à ces trois fils et restera béni
jusqu’au jour du jugement dernier. Cette branche locale des Chorafas Irakis a
toujours bénéficié, tout au long de l’histoire et depuis l’arrivée de leur auguste
ancêtre , de l’entière considération des dynasties successives : Mérinide ,
Saadienne puis Alaouite. Parmi ses membres, plusieurs se sont illustrés par
leurs aptitudes intellectuelles et leurs grands mérites qui les ont habilités à de
hautes fonctions judiciaires et à dispenser un enseignement de grande teneur
et d’exercer avec succès la profession adoulaire.
Plus récemment encore, des Chorafas Irakis ont été investis des charges les
plus élevées de l’administration marocaine.
C’est ainsi que sous le règne du défunt roi Hassan II, paix à son âme, deux
éminentes personnalités ont été nommées à la tête de la primature. Il s’agit du
Docteur Moulay Ahmed Iraki et du Professeur Sidi Azzedine Iraki. D’autres
personnalités ont été chargées d’importantes missions diplomatiques au cours
de la même période parmi lesquels les ambassadeurs Sidi Abdellatif Iraki et
Sidi Abdelhakim Iraki. D’autres encore se sont distingués dans la judicature tel
le savant Sidi Ahmed Ben Rachid Iraki et Sidi Hamad Iraki, reconduit
unanimement par ses collègues magistrats à la présidence de leur ligue pour de
nombreuses années. Sans oublier dans cette même discipline, Sid Al Ouafi Iraki
, constamment cité en exemple dans sa spécialité et par ses compétences
incontournables dans des domaines aussi sensibles que ceux de la
jurisprudence , du notariat et des successions.
En matière d’action patriotique, la famille a connu d’éminentes figures qui ont
largement et efficacement contribué à la lutte contre l’occupant étranger dans
la première moitié du siècle précédent.
On se contentera à cet égard de citer la personnalité du respectable Alem et
grand Moujahid, maître de la collectivité savante et l’un des prisonniers du
nationalisme marocain. Il s’agit de Sidi Mohammed Ben Abderrahmane Iraki
qui a été le premier à créer une école privée à Fès et à mener des
manifestations lors de la présentation du manifeste de l’indépendance en
Janvier 1944, action qui lui a valu l’arrestation et l’exil durant plusieurs années
au village de Taous puis à la ville d’Erfoud. Tous ses enfants ont été également
arrêtés et condamnés à deux années de prison. Sa maison sise au Derb Lamti a
été occupée par les autorités du protectorat après l’expulsion du reste de sa
famille pour être saccagée systématiquement et voir son mobilier et ses biens
confisqués avant son évacuation quelques mois plus tard. Après l’exil du Roi
légitime du Maroc, l’honorable Alem Iraki a été à l’origine de la célèbre
occupation du sanctuaire Idrisside par les Oulémas de la ville pour réciter le
Coran et invoquer le Latif. Les tentatives des autorités pour les faire sortir de
cette enceinte sacrée se sont révélées vaines d’où leur agression nocturne dans
des conditions indescriptibles et l’arrestation des oulémas pour être conduits à
Rabat ou ils furent réquisitionnés dans des écoles pendant des mois afin
d’obtenir leur reconnaissance forcée du Sultan fantoche. Cette nouvelle
tentative a connu d’ailleurs le même échec que les précédentes.
A côté du domaine prédominant de la magistrature, les générations successives
des chorafas se sont affirmées dans d’autres activités honorables, par exemple
celle des droits de l’homme qui a enregistré la nomination en tant que wali Al
Madhalim par SM. Le Roi Mohammed VI, que Dieu le garde, du grand magistrat
et symbole d’abnégation et de droiture Moulay M’hammed Laraki, fils du
regretté naqib Sidi Mohammed Ben Abderrahmane Iraki , et lui-même
actuellement naqib des chorafas de sa famille .
Dans le même domaine de la lutte et de la résistance patriotique, d’autres
personnalités de cette famille se sont particulièrement distinguées, notamment
Moulay Ghali Ibn Sidi Larbi, héros de la résistance ainsi que Sidi Abdellah…
Au cours des dernières décennies et dans le secteur du commerce et de
l’économie, mais également celui des œuvres de bienfaisance, des chorafas se
sont aussi distingués. On peut citer Sidi Omar Ben Khadir Iraki, Lalla Oum
Koultoum et Sidi Abderrazak Ben Abdeslam Iraki qui ont largement soutenu
moralement et matériellement la coopérative des Irakis.
En conclusion
L’histoire de la famille chérifienne des Irakis ne peut être réduite à quelques
pages, quel qu’en soit leur nombre. Les généalogistes et les historiens ont
enregistré dans le détail les circonstances de l’arrivée à Fès de leur ancêtre :
Abou Abdellah Sidi Mohammed Al Hadi originaire de Karbala et d’Al Koufa, et
descendant de Sidna Al Houssein , plus connu sous le nom d’Iraki. Les historiens
ont rapporté les propos de grands savants du pays concernant cette grande
famille et notamment ceux du célèbre Cheykh Taoudi Bensouda confirmant son
origine prestigieuse, sa noble filiation et son haut rang digne de respect et de
considération. On confirme que les sultand mérinides traitaient les
descendants du Chrif Iraki doyen de la famille, avec beaucoup de courtoisie
allant parfois jusqu’à leur céder des sièges dans l’assemblée.
Reste à citer des références bibliographiques en relation directe avec cette
présentation succinte :
-Sidi Abdeslam Ben Tayeb Kadiri, dans son ouvrage « Matlaa Al Ichraq »
consacré à la généalogie des chorafas originaires d’Irak.
-Abou Abbès Ben Khalid Naciri, auteur de l’incontournable « Istiqssa ».
-Cheykh Amrani Jouti , auteur de « Taj Al Moulouk , Moukhtassar Mine Al
Moulouk ».
-Abou Salem Ibrahim Ben Al Haj dans la relation de son grand voyage « Fayd Al
Oubab ».
-D’autres sources peuvent être consultées afin de faire plus ample
connaissance avec l’histoire de cette famille parmi lesquelles on peut citer :
*Le livre du « Dour Anafiss » du prédicateur de la mosquée Idrisside Sidi Al
Walid Iraki.
*Le livre de « Bahja wa Jaouhar » qui traite des branches Hassanie et
Housseinie , du généalogiste Moulay Idriss Alaoui Fadili.
*«Salwat Al Anfass » du Chrif Sidi Mohammed Ben Jaâfar Kettani.
*Et bien entendu des extraits de l’histoire d’Ibn Khaldoune et la description des
voyages d’Ibn Batouta qui s’est intéressé aux naqibs des chorafas résidant en
Irak.
Liste des chorafas Irakis , Oulémas du Maroc
Nom
Cheykh Chrif Sidi Mohammed Al Hadi Ben Abi Al
Kacem Iraki, ancêtre de la famille
Le quide spirituel, Chrif Sidi Mohammed Ben Larbi
Iraki (Moulay Haj Iraki)
Chrif Sidi Mohammed Iraki
Le savant grammairien Chrif Sidi Mohammed Ben
Idriss Iraki
L’historien Chrif Moulay Idris Ben Mohammed Iraki
Le savantissime Chrif Sidi Mohammed Al Hadi Ben
Mohammed Iraki
Chrif Sidi Larbi Ben Abdelkrim Iraki
Le guide, esprit prodigieux des sciences religieuses,
Chrif Abou Al Alaa Idriss Ben Mohammed Iraki
Le guide linguistique distingué Chrif Sidi Ali Zine Al
Abidine Ben Hachem Iraki
Chrif Sidi Al Walid Ben Abi Al Kacem Iraki
Chrif Abdou Al Kacem Ben Larbi Iraki
L’initié à la connaissance ésotérique Chrif Sidi Al
Hadi Ben Zyane Iraki
Le savant en sciences juridiques et célèbre
grammairien, Chrif Sidi Driss Ben Zyane Iraki
Le commentateur agréé de la tradition authentique
(science du Hadith), Chrif Sidi Abdellah Ben Idriss
Iraki
Le commentateur agréé de la tradition authentique
(science du Hadith), Chrif Sidi Abderrahmane Ben
Idriss Iraki
Chrif Sidi Mohammed Al Hadi Ben Abdelmajid Iraki
Le savantissime détenteur confirmé d’un savoir
théologique intarissable,Chrif Moulay Abdellah (Al
Walid) Ben Larbi Iraki
Le prédicateur , Chrif Mohammed Ben Abdellah Iraki
Chrif Sidi Mohammed Ben Al Mahdi Iraki
Le savant ,Chrif Moulay Ahmed Ben Mohammed
Iraki
Le savant, Chrif Sidi Mohammed Ben Abbès Iraki
Le théologien et versificateur, Chrif Sidi
Date
Fin du 8ème siècle de
l’hégire
1116
1123
1142
1150
1163
1177
1183
1194
1196
1211
1213
1228
1234
1234
1258
1265
1272
1276
1286
1295
1314
Abderrahmane Ben Abbès Iraki
Le savantissime Mohammed Ben Abderrahmane 1398
Ben Abbes.