Vol.1 N°2 - Eurosurveillance
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Vol.1 N°2 - Eurosurveillance
Vol. 1 N°2 AOÛT / AUGUST 1996 BULLETIN EUROPÉEN SUR LES MALADIES TRANSMISSIBLES / EUROPEAN COMMUNICABLE DISEASE BULLETIN FUNDED BY DGV OF THE COMMISSION OF THE EUROPEAN COMMUNITIES FINANCÉ PAR LA DGV DE LA COMMISSION DES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES RAPPORT D’INVESTIGATION OUTBREAK REPORT Epidémie d’infections à Salmonella dublin en France, novembre-décembre 1995 Outbreak of Salmonella dublin infection in France, November-December 1995 V. Vaillant 1, S. Haeghebaert 1, J.C. Desenclos 1, P. Bouvet 2, F. Grimont 3, P.A. Grimont 2 3, A.P. Burnens 4 1 Réseau National de Santé Publique, Saint-Maurice, France 2 Centre National de Référence des salmonella-shigella, Institut Pasteur, Paris, France 3 Centre National de Référence de typage Moléculaire Entérique, Institut Pasteur, Paris, France 4 Centre National des Bactéries Entéropathogènes, Berne, Suisse V. Vaillant 1, S. Haeghebaert 1, J.C. Desenclos 1, P. Bouvet 2, F. Grimont 3, P.A. Grimont 2 3, A.P. Burnens 4 1 National Network of Public Health, Saint-Maurice, France 2 National Reference Centre of Salmonella and Shigella, Institut Pasteur, France 3 National Reference Centre of Enteric Molecular Typing, Institut Pasteur, Paris, France 4 National Reference Laboratory for Foodborne Diseases, Berne, Switzerland Introduction Introduction Le 20 décembre 1995, le Réseau National de Santé Publique (RNSP) était alerté par le Centre National de Référence (CNR) des salmonelles et des shigelles d’une augmentation du nombre des isolements humains de Salmonella dublin en novembre et décembre 1995. Le 11 décembre, le RNSP avait été informé, via le réseau européen de surveillance, Salm-Net, d’une épidémie d’infections à S. dublin survenue en Suisse, en novembre. Cette épidémie avait été attribuée à la consommation d’un fromage de vache au lait cru fabriqué en France dans le Doubs. La mise en parallèle de ces informations suggérait le rôle possible de ce fromage dans l’épidémie française. Le 21 décembre 1995, le RNSP a initié une enquête épidémiologique dans le but de confirmer la nature épidémique du problème en France, d’en mesurer l’importance, d’identifier le véhicule et la source de l’épidémie et de proposer les mesures de contrôle adaptées à la situation épidémiologique. On 20 December 1995, the National Network of Public Health (Réseau National de Santé Publique - RNSP) was notified by the Salmonella and Shigella National Reference Centre (Centre National de Référence - CNR) that a greater than expected number of human isolates of Salmonella dublin had been made in November and December 1995. The RNSP had already learnt through the European surveillance network, Salm-Net, of an outbreak of S. dublin infection that occurred in Switzerland in November. This epidemic had been attributed to the consumption of cheese made from raw cow’s milk in the Doubs region of France. The correlation of these two pieces of information suggested that this cheese might be associated with the French outbreak. On 21 December 1995, the RNSP began an investigation to confirm the extent and impact of the outbreak in France, identify the source and vehicle of transmission, and propose appropriate control measures. Méthodes Un cas a été défini comme un malade résidant en France, chez lequel une souche de S. dublin a été isolée entre le 1er novembre et le 31 décembre 1995, à l’occasion d’un épisode infectieux aigu (gastro-entérite ou septicémie). Les cas ont été détectés par le CNR. Une enquête alimentaire exploratoire réalisée sur quelques cas les 21 et 22 décembre retrouvait une consommation du fromage de la même marque que celle impliquée dans l’épidémie suisse chez plusieurs cas, ce qui donnait du crédit à l’hypothèse initiale. Une enquête cas-témoin a été réalisée les 28 et 29 décembre pour tester cette hypothèse. Deux témoins par cas, appariés sur l’âge (, 5 ans, $ 5 ans) et le lieu de résidence ont été recherchés par la méthode du tirage au sort de numéros de téléphone. Les cas et les témoins, ont été interrogés téléphoniquement sur leur consommation de viande de bœuf, de produits laitiers et de fromages pendant les 3 jours précédant l’apparition des symptômes. Les lysotypes des souches humaines françaises et des souches isolées du fromage à l’origine de l’épidémie suisse ont été déterminés et comparés par le CNR du typage entérique moléculaire. Methods Résultats Results Vingt-cinq cas symptomatiques ont été détectés par le CNR pour les mois de novembre et décembre 1995. Douze patients (48%) ont été hospitalisés, 5 (20%) avec une pathologie chronique sous jacente sont décédés. L’aspect de la courbe épidémique suggèrait une source commune et ponctuelle de contamination (figure 1). ➤ Twenty-five symptomatic cases were detected by the CNR in November and December 1995. Twelve patients were admitted to hospital, five (20%) who had coexisting chronic illness died. The epidemic curve suggested a point source of contamination (figure 1). ➤ S Rapports d’investigation / Outbreak reports O M M A I R E / C O A case was defined as a person living in France from whom a strain of S. dublin was isolated between 1 November and 31 December 1995 during an acute illness (gastroenteritis or septicaemia). Cases were identified by the CNR. In a preliminary survey on 21 and 22 December, several cases were found to have eaten cheese of the same brand as that implicated in the Swiss outbreak. The null hypothesis that cases and controls did not differ in exposure to the cheese was tested in a case control study carried out on 28 and 29 December. Two controls matched to each case by age (± 5 years) and place of residence were sought by random digit dialling. Cases and controls were interviewed on the telephone about their consumption of beef, dairy products, and cheese in the three days before the onset of symptoms. The lysotypes of French human strains and strains isolated from the cheese at the origin of the Swiss outbreak were determined and compared by the CNR for molecular enteric typing. N T E N T S • Epidémie d’infections à Salmonella dublin en France, novembre - décembre 1995 / Outbreak of Salmonella dublin infection in France, November - December 1995 • Une épidémie de cryptosporidiose aux Pays-Bas / An outbreak of cryptosporidiosis in the Netherlands. • Réponse à un cas suspect de diphtérie à Dordrecht, Pays-Bas / Response to a suspected case of diphtheria in Dordrecht, The Netherlands. • Retour de la diphtérie en Europe / Diphtheria’s European come back. Eurosynthèse / Euroroundup Dans les bulletins nationaux... / In the national bulletins... Contacts / Contacts “Ni la Commission Européenne, ni aucune personne agissant en son nom n’est responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations ci-après.” “Neither the European Commission nor any person acting on behalf of the Commission is responsible for the use which might be made of the following information.” Figure 2 Salmonella dublin. Taux d’attaque par département. France, novembre-décembre 1995 Salmonella dublin. Attack rate by department. France, November-December 1995 Figure 1 Salmonella dublin. Nombre de cas selon la semaine d’isolement et le lysotype. France, novembre-décembre 1995 Salmonella dublin. Number of cases by week of isolation and lysotype. France, November-December 1995 Nombre de cas / Number of cases Taux d’attaque Attack rates / 1 000 000 0 0-2 2-4 4-6 6-8 >8 Mesures de contrôle Control measures 12 10 Lysotype 8 D25 D47 D43 6 4 2 0 43 44 45 46 novembre november ➤ Les taux d’incidence les plus élevés étaient observés en Franche-Comté, région de production du fromage incriminé dans l’épidémie suisse, et région frontalière de la Suisse (figure 2) L’enquête cas-témoin réalisée sur 11 cas et 22 témoins montrait que le risque d’infection à S. dublin était significativement plus élevé chez les consommateurs de la marque de fromage concernée que chez les non consommateurs (odds ratio = `, intervalle de confiance à 95% : 1,5 - `, p = 0,009). Aucun autre facteur de risque n’a été incriminé. La souche de S. dublin isolée du fromage responsable de l’épidémie suisse, appartenait au même lysotype D43 que les souches isolées chez 21 (84%) des malades français (figure 1). Des mesures de contrôle avaient été mises en place, par les services vétérinaires du Doubs dans l’établissement producteur du fromage fin novembre 1995, à la suite d’un auto-contrôle positif pour le S. dublin. Le nombre de souches de S. dublin reçues au CNR est revenu rapidement à son niveau antérieur après cette date (figure 1). 47 48 49 décembre december 50 51 52 semaines d’isolation weeks of isolation consommation du même fromage provenant d’un producteur unique. L’investigation de cette épidémie a permis d’évaluer l’impact de la contamination, l’impact rapide des mesures prises et montre l’intérêt des réseaux internationaux de surveillance pour l’investigation des épidémies (1). Elle pose aussi le problème de la consommation de fromages au lait cru (2,3). Pour des raisons culturelles, sociales et économiques, il n’est pas envisagé de proposer, en France, une pasteurisation des fromages au lait cru (2). Il est donc particulièrement important de rappeler les mesures de prévention des infections liées à la consommation de ces produits ; au niveau collectif, en exerçant une prévention au niveau de l’élevage, de la production et de la distribution et au niveau individuel en déconseillant la consommation de ces produits aux sujets les plus sensibles aux infections. ■ ➤ The highest incidence was observed in the Franche-Comté region, which borders with Switzerland, and where the cheese implicated in the Swiss outbreak was produced (figure 2). Analysis of the case control study of 11 cases and 22 controls showed that the risk of S. dublin infection was significantly greater in people who had eaten the cheese than in those who had not (odds ratio = `, 95% confidence interval 1.5 - `, p = 0.009). No other risk factor was implicated. S. dublin lysotype D43 was isolated from the cheese responsible for the Swiss outbreak and from the 21 French patients (figure 1). Control measures had been set up in the cheese producer’s plant by the veterinary services of the Doubs region at the end of November 1995, following a positive test for S. dublin carried out by the producer. The number of S. dublin strains received at the CNR quickly fell to their previous level after this date (figure 1). Conclusion Conclusion Les résultats des investigations épidémiologiques et microbiologiques et la diminution du nombre de cas observés consécutivement aux mesures de contrôle prises dans l’établissement producteur du fromage suggèraient que les épidémies française et suisse étaient attribuables à la The results of the epidemiological and microbiological investigations and the decline in the number of cases after control measures were taken in the cheese producing plant suggested that the French and Swiss epidemics were attributable to the consumption of the same cheese from the same producer. This outbreak investigation clearly illustrates the impact both of contamination and of the measures taken. It also showed the value of international surveillance networks in outbreak investigations (1). The outbreak raises the question of the safety of eating cheese made from raw milk (2,3). It is not planned to propose pasteurisation of raw milk cheese in France for cultural, social, and economic reasons (2). It is therefore important to reiterate the measures to prevent infections associated with the consumption of these products: to strive collectively for healthy, uncontaminated products through cattle breeding, production and distribution, and, at an individual level, to discourage the people most vulnerable to infection from consuming such products. ■ References 1. Hastings L, Burnens A, de Jong B, Ward L, Fisher I, Stuart J, et al. Salm-Net facilitates collaborative investigation of an outbreak of Salmonella tosamanga infection in Europe. Commun Dis Rep CDR Rev 1996; 6: R100-2 2. Desenclos JC, Bouvet P, Benz-Lemoine E, Grimont F, Desqueyroux H, Rebière I et al. Large outbreak of Salmonella enterica serotype paratyphi B infection caused by goat’s milk cheese, France, 1993: a case finding and epidemiological study. BMJ 1995 ; 312: 91-4 3. Maguire H, Cowden J, Jacob M, Rowe B, Roberts D, Bruce J, et al. An outbreak of Salmonella dublin infection in England and Wales associated with a soft unpasteurised cow’s milk cheese. Epidemiol Infect 1992 ; 109: 389-16 RAPPORT D’INVESTIGATION OUTBREAK REPORT Une épidémie de cryptosporidiose aux Pays-Bas 1 2 1 3 1 4 5 6 I.A. van Asperen , T. Mank , G.J. Medema , C. Stijnen , A.S. de Boer , J.F. Groot , P. Ten Ham , J.F. Sluiters , M.W. Borgdorff 1 Institut National de Santé Publique et d’Environnement, Pays-Bas 2 Laboratoire des médecins généralistes, Haarlem, Pays-Bas 3 Hôpital Ruwaard van Putten, Spijkenisse, Pays-Bas 4 Service Régional de la Santé, Spijkenisse, Pays-Bas 5 Service Régional de la Santé, Haarlem, Pays-Bas 6 Hôpital Universitaire, Rotterdam, Pays-Bas L’épidémie Le 16 août 1995, un microbiologiste de l’hôpital de Spijkenisse, au sud ouest des Pays-Bas, qui avait récemment suivi un cours de parasitologie, identifiait des oocystes de cryptosporidium dans les selles d’un patient souffrant de diarrhée. Le ré-examen de 89 échantillons de selles reçus depuis le 10 août et dans lesquels aucun agent bactérien pathogène n’avait été identifié, révélait 15 cas de cryptosporidiose, tous confirmés au laboratoire de parasitologie de l’Université de Leiden (Dr A.M. Polderman). La plupart des cas étaient des enfants de 0-5 ans et des femmes de 25-35 ans. Aucun ne présentait de signe de déficit immunitaire. Aux Pays-Bas, les selles ne sont testées en routine pour les oocystes de cryptosporidium que dans les services de parasitologie et les données de base sur la prévalence de la cryptosporidiose aux Pays-Bas sont rares. Deux études sur des patients présentant une gastro-entérite suggèrent une proportion de cryptosporidioses de 1% à 2%, avec un pic de 3% à 4% en juin et août (1, et communication personnelle de LM Kortbeek, Institut National), proportions bien inférieures aux 17% à Spijkenisse en août 1995. Le 31 août, l’Inspection Médicale Hollandaise était chargée par l’Institut National d’enquêter sur la source de l’épidémie. Enquête sur l’alimentation en eau L’alimentation publique en eau de Spijkenisse était une source possible de l’épidémie, aussi, le 29 août, des échantillons d’eau de 1500 litres ont été prélevés et analysés dans deux sites (2). Des données sur les procédés de traitement de l’eau, ainsi que les procédures de maintenance ou de réparations dans le système de distribution, ont été examinées pour déceler toute anomalie ou panne. De plus, le 11 septembre, la présence d’oocystes a été recherchée dans un filtre de 3 µm d’une installation de déminéralisation du laboratoire de l’hôpital de Spijkenisse, mis en place en juin 1995. Les informations sur les installations de traitement n’ont pas permis de mettre en évidence d’anomalies ou de contamination après traitement, et on n’a décelé de cryptosporidium ni dans les échantillons d’eau de robinet, ni dans le filtre. Aucune mesure préventive ni changements n’ont été appliqués dans l’installation de traitement ou dans la fourniture d’eau aux consommateurs. Le public a été informé que l’eau publique était saine. An outbreak of cryptosporidiosis in the Netherlands 1 Etude de prévalence de la cryptosporidiose Une étude de prévalence de la cryptosporidiose a été menée dans cinq laboratoires dans le sud ouest et le nord ouest du pays. Sur 1495 échantillons de selles de patients présentant une gastro-entérite, reçus et examinés de septembre à octobre 1995, les oocystes de cryptosporidium ont été détectés dans 147 échantillons (10%, variations de 5-14%). L’incidence a décliné vers la fin septembre. L’étude montrait que la proportion de prélèvements de selles de patients présentant une gastro-entérite dans lesquels on avait décelé des oocystes de cryptosporidium avait augmenté dans les 5 régions du pays. Les régions enquêtées recevaient leur eau de différentes sources d’approvisionnement publiques. Etude cas-témoins Une étude cas-témoins a été menée dans les circonscriptions des laboratoires de Spijkenisse et de Haarlem. Les données de surveillance des laboratoires ont été utilisées pour trouver les cas. La définition retenue était un patient dont la diarrhée était survenue après le 15 juillet 1995, avec détection d’oocystes de cryptosporidium dans ses selles entre le 4 et 26 septembre. Les résultats positifs ont été confirmés par les services de parasitologie de l’Institut National et de l’Hôpital Universitaire de Rotterdam. Dix témoins pour chaque cas, appariés par sexe et par année de naissance, ont été tirés au sort dans la population locale. Deux d’entre eux, choisis au hasard parmi les dix, devaient faire l’objet d’un entretien pour chaque cas. Dans quatre cas, un seul témoin a pu être questionné. Un questionnaire standardisé a été réalisé par téléphone afin d’obtenir des informations sur l’âge, le sexe, les détails sur la maladie (dont la date de survenue et la durée), les prédispositions à d’éventuelles maladies, et l’exposition à un facteur de risque reconnu dans les deux ou quatre semaines précédant la survenue de la diarrhée. Les informations provenant des témoins appariés étaient collectées sur la même période de temps que pour les cas. Soixante et onze cas âgés de 0 à 65 ans (âge moyen : 5 ans) ont été inclus dans l’étude et appariés à 138 témoins. Tous les cas présentaient une diarrhée, 51 présentaient des crampes d’estomac et une perte de poids. Une source commune de l’épidémie n’a pas été identifiée. La régression logistique conditionnelle montrait que les contacts avec des personnes ayant une diarrhée dans un même foyer et les baignades dans des piscines municipales ➤ I.A. van Asperen 1, T. Mank 2, G.J. Medema 1, C. Stijnen 3, A.S. de Boer 1, J.F. Groot 4, P. Ten Ham 5, J.F. Sluiters 6, M.W. Borgdorff 1 1 National Institute of Public Health and the Environment, The Netherlands 2 General Practitioners Laboratory, Haarlem, The Netherlands 3 Ruwaard van Putten Hospital, Spijkenisse, The Netherlands 4 Regional Health Department, Spijkenisse, The Netherlands 5 Regional Health Department, Haarlem, The Netherlands 6 University Hospital, Rotterdam, The Netherlands The outbreak A hospital microbiologist in Spijkenisse, in the south west of the Netherlands who had recently attended a parasitology course - identified cryptosporidial oocysts in stools from a patient with diarrhoea on 16 August 1995. Re-examination of 89 stool specimens received since 10 August in which no bacterial pathogen had been identified revealed 15 cases of cryptosporidiosis, which were confirmed at the parasitology laboratory of the University of Leiden (Dr A.M. Polderman). Most cases were children aged # 5 years and women aged 25-35 years, none of whom had evidence of impaired immunity. Only parasitology departments in the Netherlands routinely examine stools for cryptosporidial oocysts and baseline data on the prevalence of cryptosporidiosis are sparse. Two surveys of patients with gastroenteritis suggest that 1% to 2% have cryptosporidiosis, with a peak of 3% to 4% in June and August (1, and personal communication L.M. Kortbeek, National Institute), much smaller proportions than the 17% in Spijkenisse in August 1995. On 31 August, the Dutch Medical Inspectorate commissioned the National Institute to investigate the source of the outbreak. Investigation of the water supply The public water supply of Spijkenisse was a potential source of the outbreak so the water supply was sampled and analysed (2) at two sites on 29 August (1500 litres at each site). Data on the water treatment processes and maintenance or repair procedures in the water distribution system were investigated for any disruptions/failures. A 3 µm filter of the demineralised water installation of the Spijkenisse hospital laboratory, which had been in place since June 1995, was also examined for cryptosporidial oocysts on 11 September. Data from the treatment plant provided no evidence of treatment failures or contamination after treatment, and samples from tap water and the filter were negative for cryptosporidium. No preventive or corrective measures were taken either at the treatment plant or to the consumer supply. The public was informed that the public water supply was safe. Cryptosporidiosis incidence study A study of the incidence of cryptosporidiosis was carried out in five laboratories in the south west and north west parts of the country. Cryptosporidial oocysts were detected in 147 of 1495 successive stool specimens from patients with gastroenteritis examined in September and October 1995 (10%, range 5-14%). The incidence declined by the end of September. The survey showed that the proportion of stool specimens from patients with gastroenteritis in which cryptosporidial oocysts were found had risen in all five regions of the country. The areas investigated received their water from different public water supplies. Case control study A case control study was carried out in the catchment areas of the Spijkenisse and Haarlem laboratories. Data from laboratory surveillance was used to find cases. A case of cryptosporidiosis was defined as a person who became ill with diarrhoea after 15 July 1995 and in whose stools cryptosporidial oocysts were detected between 4 and 26 September. Positive results were confirmed at the parasitology departments of the National Institute and the University Hospital of Rotterdam. Ten controls of the same sex and year of birth as each case were selected at random from local populations. It was planned that two controls, selected at random from the ten identified, should be interviewed for each case but in four cases only one control could be interviewed. Interviews were carried out by telephone using a standardised questionnaire, to obtain age, sex, details of illness including onset and duration, predisposing diseases, and exposure to recognised risk factors in the two to four weeks before the onset of diarrhoea. Information from matched controls was collected for the same calendar period as for the cases. Seventy-one cases, aged 0-65 years (median 5 years) included in the study were matched to 138 controls. All cases reported diarrhoea, 51 reported stomach cramps and weight loss. A common source for the outbreak was not identified. Using conditional logistic regression, household contact with people with diarrhoea and swimming in municipal pools (no particular pool implicated) were significantly associated with illness (odds ratios (OR) 5.4; 95% confidence interval (CI) 2.0-14.7 and OR 3.9; 95% CI 1.5-10.2, respectively). An apparent association with visiting day care centres in Haarlem did not reach statistical significance (OR 2.01; 95% CI 0.01-9.9). The median duration ➤ ➤ (odds ratio (OR) 5,4; intervalle de confiance (IC) à 95% : 2,0-14,7 et OR 3,9 ; 95% IC : 1,5-10,2 respectivement) étaient significativement associés à la maladie. Il apparaissait également une association avec les visites dans des crèches/garderies à Haarlem mais de façon non statistiquement significative (OR 2,01 ; 95% IC : 0,01-9,9). La durée moyenne de la maladie était de 25 jours, 40% des patients ont du rester alités pendant 7 jours en moyenne et, pour la moitié des cas, des arrêts de travail ou des absences scolaires de 4 jours en moyenne ont été signalés. Discussion C’est la première fois qu’une épidémie de cryptosporidiose est détectée aux PaysBas. Dans ce pays, l’analyse en routine des échantillons de fèces ne comprend pas la recherche de cryptosporidium, et des augmentations antérieures de l’incidence des cryptosporidioses ont pu passer inaperçues. Depuis janvier 1993, des échantillons de selles diarrhéiques sont testés spécifiquement pour le cryptosporidium dans le laboratoire de Haarlem et on observe que l’incidence augmente chaque l’été dans la région de Haarlem. Le pic de 1995 était toutefois plus important que les années précédentes. Notre étude sur l’incidence suggère que la cryptosporidiose pourrait avoir une distribution saisonnière sur l’ensemble du pays. Les baignades en piscine ou en eaux de surface peuvent contribuer à la distribution saisonnière observée. Les oocystes de cryptosporidium sont fortement résis- tants aux désinfectants chimiques les plus courants, dont le chlore, pouvant persister dans l’eau si le bassin n’est pas bien entretenu et accroître le risque de transmission. Plusieurs épidémies ont été liées aux piscines (3,4). Les eaux de surface ont déjà été identifiées comme une cause de cryptosporidiose (5). La transmission de la cryptosporidiose par les bassins ou l’eau de surface est facilitée par la faible dose infectante du cryptosporidium (6). Bien que nous ayons examiné deux lacs et de l’eau de mer dans les deux régions et trouvé des oocystes de cryptosporidium dans quelques échantillons, l’étude cas-témoins n’a pas montré un risque accru associé à la baignade dans les eaux de surface. Nous recommandons le renforcement de la surveillance du cryptosporidium par l’examen en routine des selles des patients présentant une gastro-entérite dans des laboratoires sélectionnés, afin de rechercher les variations saisonnières de la cryptosporidiose et de faciliter une détection plus rapide des épidémies. De plus, des études supplémentaires sur le rôle des piscines et des eaux de surface dans la transmission de la cryptosporidiose sont nécessaires (7). ■ RAPPORT D’INVESTIGATION J.E. van Steenbergen1, A. Leentvaar-Kuijpers1, J.H.C.T. van den Kerkhof 2 Centre National de Coordination pour la gestion des Epidémies (LCI), Rijswijk, Pays-Bas 2 Service Régional de Santé Publique (GGD), Dordrecht, Pays-Bas Contexte épidémiologique De 25 000 à 50 000 réfugiés cherchent asile aux Pays-Bas chaque année. Après vérification juridique immédiate, 85% à 90% d’entre eux sont transférés dans l’un des 14 centres dits d’accueil où ils sont testés pour la tuberculose, et les enfants et les personnes âgées sont examinés par un médecin. Le statut vaccinal des enfants de moins de 18 ans est évalué puis complété selon le standard hollandais (diphtériecoqueluche-tétanos, vaccin inactivé contre la polio, rougeole-oreillons-rubéole (ROR) et, pour les réfugiés, vaccin BCG). Environ quatre mois plus tard, les réfugiés sont transférés dans un des 14 centres ou hôtels pour réfugiés, où ils séjournent pendant un ou deux ans jusqu’à l’obtention d’un statut Discussion This is the first outbreak of cryptosporidiosis detected in the Netherlands. As routine investigation of faecal specimens in the Netherlands does not include cryptosporidium, previous increases in the incidence of cryptosporidiosis may not have been recognised. Loose stool specimens have been examined specifically for cryptosporidium in the Haarlem laboratory since January 1993, and an increased incidence has been observed in the Haarlem area every summer. The peak in 1995, however, was higher than in previous years. Our incidence study suggests that cryptosporidiosis may have a seasonal distribution nationwide. Bathing in swimming pools or surface waters may contribute to the observed seasonal distribution. Cryptosporidial oocysts are highly resistant to most common chemical disinfectants, including chlorine, and may persist in pool water for some time, if the pool is not well maintained, increasing the risk of transmission. Several outbreaks have been linked to swimming pools (3,4). Surface waters have been identified previously as a cause of cryptosporidiosis (5). Transmission of cryptosporidiosis through pool or surface water is facilitated by the low infective dose of cryptosporidium (6). We investigated two fresh water lakes and sea water in both areas and found cryptosporidial oocysts in some samples, but the case control study showed no increased risk associated with bathing in surface waters. We recommend strengthening cryptosporidium surveillance through the routine examination of stools of patients with gastroenteritis in selected laboratories, to investigate seasonality in cryptosporidiosis and to facilitate prompt recognition of widespread outbreaks. Further studies on the role of swimming pools and surface waters in the transmission of cryptosporidiosis are needed (7). ■ References 1. Bänffer JRJ, Duifhuis JCC. Cryptosporidiose: prevalentie in de regio Rotterdam en vergelijking van twee kleuringstechnieken. Ned Tijdschr Geneeskd 1989: 133; 2229-33. 2. Le Chavallier, MW, Norton WD, Siegel JE, Abbaszadegan M. Evaluation of the immunofluorescence procedure for detection of Giardia cysts and Cryptosporidium oocysts in water. Appl Environ Microbiol 1995; 61: 690-7. 3. McAnully JM, Fleming DW, Gonzalez AH. A community-wide outbreak of cryptosporidiosis associated with swimming at a wave pool. JAMA 1994; 272: 1597-1600. 4.Sorvillo FJ, Fujioka K, Nahlen B, Tormey MP, Kebabjian R, Mascola L. Swimming-associated cryptosporidiosis. Am J Publ Health 1992; 82: 742-4. 5. Gallaher MM, Herndon JL, Nims LJ, Sterling CR, Grabowski DJ, Hull HF. Cryptosporidiosis and water. Am J Publ Health 1989; 79: 39-42. 6. DuPont HL, Chappell CL, Sterling CR, Okhuysen PC, Rose JB, Jakubowski W. The infectivity of Cryptosporidium parvum in healthy volunteers. N Engl J Med 1995; 332: 855-9. 7. Cryptosporidium in water supplies. UK Departments of Environment and Health. Report of a Group of Experts. Chaired by Sir John Badenoch. London: HMSO, 1990. OUTBREAK REPORT Réponse à un cas suspect de diphtérie à Dordrecht, Pays-Bas 1 ➤ of illness was 25 days, 40% of cases rested in bed for a median of seven days, and half of the cases reported having taken a median of four days off work or school. officiel de réfugié. Par la suite, on les aide à trouver un logement approprié. Un des centres de réfugiés est un bateau-hôtel amarré dans un des ports de Dordrecht. Il accueille 500 réfugiés dont 100 ont moins de 18 ans et ont donc été vaccinés complètement depuis leur arrivée. Le statut vaccinal des adultes reste inconnu. Environ 50 des réfugiés à Dordrecht viennent des Nouveaux Etats Indépendants (NEI) de l’ex-URSS, où la diphtérie est répandue (1). Des cas sont apparus dans l’Europe de l’ouest à la suite de contacts avec des cas des NEI (2). Malgré de nombreux échanges avec les NEI, aucun cas de diphtérie lié aux NEI n’a été observé aux Pays-Bas. La couverture vaccinale aux Pays-Bas est de 95% (3). Un problème demeure pour les personnes nées avant que la vaccination généralisée ait été introduite (1952-53) et qui n’ont pas été touchées par l’épidémie de 1943-44. Moins de 40% des personnes nées avant 1945 ont des titres d’anticorps de 0,1 IU/ml ou plus (4). Response to a suspected case of diphtheria in Dordrecht, The Netherlands J.E. van Steenbergen 1, A. Leentvaar-Kuijpers 1, J.H.C.T. van den Kerkhof 2 1 National Co-ordinating Centre for Outbreak Management (LCI), Rijswijk, the Netherlands 2 District Public Health Service (GGD), Dordrecht, the Netherlands Epidemiological background About 25 000-50 000 refugees seek asylum in the Netherlands each year. After an immediate juridical assessment 85% to 90% of them are transferred to one of 14 so called reception centres where they are checked for tuberculosis and children and elderly people see a doctor. The vaccination status of children under 18 years is evaluated and brought up to the Dutch standard (diphtheria-pertussis-tetanus, inactivated polio vaccine, measles-mumps-rubella (MMR) and, for refugees, Bacille-Calmette Guérin (BCG). After about four months, refugees are transferred to one of 14 refugee centres or hostels, where they may remain for one to two years until granted official refugee status. Thereafter, they are assisted in seeking appropriate accommodation. One of the refugee centres is a hostel ship moored in one of Dordrecht’s harbours. It houses 500 refugees, of whom 100 are aged under 18 years and will have been fully vaccinated since arriving in the Netherlands. The vaccination status of adult refugees remains unknown. About 50 of the refugees in Dordrecht are from the Newly Independent States (NIS) of the former USSR, where diphtheria is rife (1). Cases have arisen in western Europe through contact with cases from the NIS (2). No NIS-related cases of diphtheria have been seen in the Netherlands despite considerable traffic to and from the NIS. Vaccination coverage in the Netherlands is 95% (3). There is some concern about people who were born before universal vaccination was introduced (1952-53) and Un cas suspect Un réfugié angolais âgé de 27 ans était arrivé aux Pays-Bas en décembre 1994. Il avait été transféré dans le bateau-hôtel à Dordrecht en avril 1995 et avait consulté le médecin du centre pour des maux de dos, de tête et des douleurs à l’estomac. Une radiographie des poumons faite en juillet était normale. En novembre, il était traité pour des furoncles. On avait signalé qu’il avait des contacts fréquents à Rotterdam avec des réfugiés nouvellement arrivés et en situation illégale. Il séjournait régulièrement à une adresse inconnue avec une amie angolaise officiellement expulsée. Le 2 décembre, il avait de la fièvre, une toux, des maux de tête et un mal de gorge. Le 6 décembre, le médecin du centre l’examinait et lui prescrivait un traitement symptomatique. Le soir même, toutefois, ses symptômes s’aggravèrent et le médecin de famille diagnostiqua une amygdalite sévère et une pharyngite (fièvre à 40°, polypnée, membrane blanche touchant une amygdale et s’étendant jusqu’à l’oropharynx postérieur). Le médecin prescrivit un antibiotique qui devait être pris le lendemain matin. Deux heures plus tard, l’homme mourut et ne put être réanimé par le médecin de famille ou les infirmiers ambulanciers. L’intubation était gênée par une hémorragie dans la gorge. Les proches, choqués par cette mort soudaine, devinrent agressifs envers le personnel de santé et l’équipe du centre. La police locale fut sollicitée pour intervenir et consulta le service de santé publique du district (DPHS-GGD) pour évaluer la possibilité d’une mort non naturelle. Les proches ne permirent au médecin légiste du GGD qu’un examen superficiel du corps. Dans la narine gauche, on voyait du mucus hémorrhagique spumeux mais pas de membranes. Le médecin légiste ne fut pas autorisé à examiner la gorge. Du sang clair et du mucus spumeux furent expulsés par le nez en retournant le corps. Le lendemain matin, le 7 décembre, le cas était présenté au GGD. Le médecin chargé du contrôle des maladies infectieuses considéra que la diphtérie était une explication possible et recommenda vivement une investigation microbiologique. Douze heures après le décès, des écouvillonages pharyngés et nasopharyngés, prélevés avec l’autorisation des proches, furent mis en culture sur milieu sélectif au tellurite. Le vendredi 8 décembre, des colonies dont l’aspect était compatible avec Corynebacterium diphtheriae avaient poussé à partir des prélèvements nasopharyngés (Dr H.M.E. Frénay, Laboratoire Régional de Microbiologie Médicale). L’examen microscopique montrait des bacilles pleiomorphes, immobiles avec des extrémités incurvées et contenant des granules métachromatiques. Les caractères biochimiques de ces bacilles excluaient le C. pseudo- diphtheriticum. Les cultures pharyngées ne mettaient en évidence que des staphyloccoques. Les milieux de culture spécifiques contenant des colonies furent envoyées immédiatement à l’Institut National de Santé Publique et d’Environnement (RIVM) pour une “polymerase chain reaction” (PCR) récemment développée pour évaluer la propriété toxinogénique de la souche. Un résultat définitif ne pouvait être obtenu avant 24 ou 48 heures. Décisions de santé publique A ce stade, la toxinogénicité ne pouvait être exclue. Est-ce qu’une intervention active avec une prophylaxie par antibiotiques et des doses de rappel d’anatoxines diphtériques était nécessaire pour prévenir la diphtérie sur le bateau ? Si c’était le cas, qui devait en bénéficier ? Le samedi 9 décembre, le centre national de coordination pour la gestion des épidémies organisa une réunion de professionnels, suivie par une réunion des préfets et autorités locales. Après une négociation entre le GGD et la famille, celle-ci fut d’accord pour une autopsie. Le pathologiste nota une inflammation érosive sévère des voies respiratoires supérieures sans œdème et une bronchopneumonie hémorragique œdèmateuse et purulente. Aucune anomalie macroscopique ne fut décelée dans le muscle cardiaque et la rate. On n’observait pas de membranes dans les voies respiratoires. Les professionnels firent le récapitulatif suivant : • Clinique : Le patient est mort après une courte maladie avec fièvre, oppression thoracique sévère et hémorragie abondante, compatible avec une pneumonie avec œdème inflammatoire et réaction septique ou toxique. La diphtérie ne pouvait pas être exclue. • Microbiologie : évocatrice de C. Diphtheria. Production de toxine possible. • Epidémiologie : Possibilité d’une introduction de diphtérie par des contacts non identifiés avec des personnes venant d’Angola. Il y avait un foyer permanent de symptômes grippaux dans le bateau. Le patient avait souffert de furoncles. Une pneumonie bactérienne compliquant une grippe était possible. • Autopsie : Pneumonie bactérienne avec choc septique après infection (virale) des voies respiratoires supérieures. Pas de signes de diphtérie membraneuse ; une diphtérie toxique ne pouvait être exclue. Les différents diagnostics admis étaient : 1) Pneumonie à staphylocoques postgrippale ; 2) Pneumonie à streptocoques (S. pneumoniae ou streptocoques de Groupe A) ; 3) Mort subite causée par une diphtérie toxique. A l’issue de la réunion, il avait été conseillé aux autorités locales de ➤ escaped the epidemic of 1943-44. Less than 40% of people born before 1945 have antibody titres of 0.1 IU/ml or higher (4). Case report A 27 year old Angolan refugee arrived in the Netherlands in December 1994. He was transferred to the hostel ship in Dordrecht in April 1995 and consulted the centre’s physician for backache, headache, and stomach pain. A chest X-ray in July was normal. In November he was treated for boils. The man was said to have frequent contacts in Rotterdam with newly arrived illegal refugees. He stayed regularly at an unknown address with his officially expelled Angolan girlfriend. On 2 December, he developed fever, cough, headache, and a sore throat. He was seen by the centre’s physician on 6 December, who prescribed symptomatic treatment. The same evening, however, his symptoms became worse and the family doctor diagnosed severe tonsillitis and pharyngitis (fever 40°C, tachypnoea, white membrane on one tonsil, extending over the posterior oropharynx). The doctor prescribed an antibiotic to be dispensed the next morning. Two hours later the man died and resuscitation by the family doctor and the ambulance staff was unsuccessful. Haemorrhage from the throat hindered intubation. Relatives were stunned and became aggressive towards health personnel and centre staff. The local police were asked for assistance and consulted the district public health service (DPHS-GGD) about the possibility of an unnatural death. Relatives allowed the forensic doctor of the GGD to examine the corpse only superficially. Foamy haemorrhagic mucus, but no membrane was seen in the left nostril. The forensic physician was not allowed to examine the throat. Clear blood and foamy mucus were expelled through the nose when the body was turned. The next morning, 7 December, the case was presented at the GGD. The medical officer in charge of infectious disease control considered that diphtheria was a possible explanation and urged microbiological investigation. Twelve hours after death, nose and throat swabs were taken and cultured on a selective tellurite plate, with the relatives’ permission. On Friday 8 December, the nasopharyngeal specimens grew colonies suggestive of Corynebacterium diphtheriae (Dr. H.M.E. Frénay, Regional Medical Microbiological Laboratory). Palisading nonmotile pleomorphic bacilli with clubbed ends and metachromatic granules were seen on microscopy. Biochemical reactions excluded C. pseudodiphtheriticum. Only staphylococci were cultured from the pharyngeal swab. The tellurite plate with colonies was sent immediately to the National Institute of Public Health and the Environment (RIVM) for a newly developed polymerase chain reaction (PCR) to assess the strain’s toxigenicity. A definite result could not be expected for 24 to 48 hours. Public health decisions At this point toxigenicity could not be excluded. Was active intervention with prophylactic antibiotics and booster doses of diphtheria toxoid needed to prevent diphtheria on the boat ? If so, to whom should they be given ? The national coordinating centre for outbreak management organised a meeting of professionals on Saturday 9 December, followed by a meeting of governors and administrators. After negotiation with the GGD the relatives agreed to necropsy. The pathologist reported severe erosive inflammation of the upper airways without œdema and haemorrhagic purulent œdematous bronchopneumonia. No macroscopic abnormalities were seen in heart muscle or spleen. No membranes were seen in the airways. The professionals made the following summary: • Clinical: The patient died after a short illness with fever, tightness of the chest, and massive bleeding, consistent with pneumonia with inflammatory œdema and a septic or toxic reaction. Diphtheria could not be excluded. • Microbiological: Suggestive of C. diphtheriae. Toxin production possible. • Epidemiological: Introduction of diphtheria possible through unknown contacts with people from Angola. There was a continuing outbreak of flu-like illness on the boat. The patient had suffered boils. Secondary bacterial pneumonia after influenza was possible. • Morbid anatomy: Bacterial pneumonia with sepsis after (viral) upper airway infection. No signs of membranous diphtheria; toxic diphtheria could not be excluded. The differential diagnosis agreed was: 1) post-influenza staphylococcal pneumonia; 2) streptococcal pneumonia (S. pneumoniae or Group A streptococci); and 3) sudden death from toxic diphtheria. The meeting advised the board of governors that no immediate large scale intervention was needed but that surveillance should be enhanced and that anyone from the refugee boat with throat complaints, even without fever, should be tested microbiologically. If diphtheria was suspected clinically, penicillin treatment should be ➤ ➤ ne pas mettre en place une intervention à large échelle mais qu’une surveillance devait être renforcée et que toute personne du bateau de réfugiés se plaignant de mal de gorge, même sans fièvre, devait subir un test microbiologique. Si une diphtérie était suspectée cliniquement, un traitement à la pénicilline devait être donné immédiatement. Il était recommandé au GGD de faire des prélèvements de gorge à tous les proches du défunt. Une communication rapide des résultats du laboratoire de référence (RIVM) au GGD était organisée. Le comité des autorités locales était d’accord avec les recommandations des professionnels mais avait préféré attendre que la famille demandât le test pour éviter une autre réaction émotionnelle. Conclusion Le jour où les professionels présentaient leurs conclusions (9 décembre), le RIVM rapportait une PCR négative. Une souche toxinogène de C. diphteriae était donc improbable. Le Staphylococcus aureus avait été cultivé à partir de prélèvements de gorge, de poumon et de rate. Aucun virus n’avait pu être isolé à partir des prélèvements de l’autopsie. Le RIVM (Dr F. Reubsaet, RIVM/LIS) identifia l’agent bactérien isolé initialement, comme un corynebacterium CDC groupe 12 qui n’est pas pathogène et qui ressemble au C. diphteriae (5). Ni le renforcement de la surveillance ni le dépistage ne mirent en évidence une infection ou le portage de C. diphteriae. Le diagnostic final était une pneumonie à staphylocoques avec choc septique. ■ Le GGD coordonna le dépistage et renforça la surveillance dans la région à l’aide des médecins de famille et des pédiatres. EUROSYNTHÈSE ➤ given immediately. The GGD was advised to take throat swabs from all relatives of the deceased. Rapid communication of results from reference laboratory (RIVM) to GGD was arranged. The board of administrators agreed with the professional advice but preferred to wait for relatives to ask for screening in order to avoid further unrest. The GGD coordinated the screening and enhanced surveillance in the area with the help of family doctors and paediatricians. Conclusion The same day as the board of professionals made their statement (9 December) RIVM reported a negative PCR. A toxigenic strain of C. diphtheriae was therefore most unlikely. Staphylococcus aureus was cultured from throat, lung, and spleen specimens. No virus could be isolated from necropsy material. RIVM (Dr F. Reubsaet, RIVM/LIS) identified the bacterium initially isolated as corynebacterium CDC group I2, a nonpathogenic corynebacterium resembling C. diphtheriae (5). Neither the enhanced surveillance nor the screening produced evidence of C. diphtheriae infection or carriage. The final diagnosis was staphylococcal pneumonia with sepsis. ■ References 1. CDC. 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Rey 1, O. Patey 2, F. Vincent-Ballereau 3 1 French league for the prevention of infectious diseases, Paris, France, 2 Villeneuve Saint-Georges Hospital, France, 3 School of pharmacy, Nantes, France D epuis la généralisation de la vaccination infantile, la diphtérie a été éliminée dans la plupart des pays européens et la survenue récente d’une épidémie importante dans les Nouveaux États Indépendants (NEI) de l’ex-URSS était inattendue. La réémergence de la diphtérie dans les NEI soulève les questions suivantes : cette épidémie va-t-elle se répandre ? Comment la contrôler ? Menace-t-elle les autres pays européens ? Ces pays sont-ils suffisamment protégés contre une réapparition de la diphtérie ? Jusqu’à la seconde guerre mondiale, durant laquelle on observa une recrudescence de la morbidité, la diphtérie était endémique dans la plupart des pays, y compris les pays européens. Elle touchait surtout les enfants, particulièrement ceux d’âge préscolaire (1). Au moins 5% de la population ont souffert un jour de diphtérie clinique et, parmi eux, 5 à 10% décèdaient alors que le reste de la population était immunisé naturellement par infection asymptomatique. Les pays industrialisés ont généralisé la vaccination infantile par le vaccin anti-diphtérique à la fin des années 1940 ou le début des années 1950. Par conséquent, l’incidence de la diphtérie a diminué progressivement et a même disparu pendant les années 1970 et 1980. Des épidémies peu fréquentes et limitées sont tout de même survenues, comme en Suède en 1984-86. Alors que la circulation de souches toxinogéniques du Corynebacterium diphtheriae semblait être éliminée par l’antitoxine, des souches non-toxinogéniques circulaient toujours, causant des cas sporadiques de septicémie, d’endocardite, d’arthrite, en particulier chez les adultes vivant dans des conditions socio-économiques défavorisées (2). Avec le développement de la vaccination, un changement radical de l’immunité est apparu dans la population générale de différents pays industrialisés. Des études sérologiques ont montré une diminution partielle et progressive de l’immunité chez l’adulte avec l’âge, ce qui pourrait être expliqué par l’absence de vaccination de rappel et de contacts naturels avec le C. diphtheriae toxinogénique (1,3,4). Les femmes sont souvent plus susceptibles que les hommes, probablement parce que ceux-ci sont revaccinés pendant leur service militaire. Alors que la plupart des enfants sont à présent totalement immunisés, sous réserve d’une vaccination correctement réalisée, environ 50% de la population européenne adulte est à l’heure actuelle partiellement ou totalement susceptible à la diphtérie. En URSS, l’incidence de la diphtérie a considérablement diminué suite à la vaccination chez les enfants mais n’a pas totalement disparu et s’est maintenue à un niveau bas pendant les années 1970 (5). Son incidence a légèrement augmenté dans les années 1980 et s’est brusquement accrue depuis 1990, atteignant 19 462 cas en 1993; elle a S ince children have been vaccinated routinely, diphtheria has been eliminated in most European states and the recent occurrence of a large epidemic in the Newly Independent States (NIS) of the former USSR was unexpected. The resurgence of diphtheria in the NIS raises the following questions. Will the epidemic expand ? How can it be controlled ? Does it threaten other European countries ? Are European countries sufficiently protected against a return of diphtheria ? Until the second world war, during which an upsurge of morbidity was observed, diphtheria was endemic in most countries, including countries in Europe. Children, particularly of preschool age, were the most commonly affected (1). At least 5% of people suffered any day from clinical diphtheria and among them 5% to 10% died, while the rest of the population was naturally immunised by asymptomatic infection. Industrialised countries introduced generalised vaccination of young children with diphtheria toxoid in the late 1940s or 1950s. Subsequently the incidence of diphtheria declined progressively, and even disappeared during the 1970s or 1980s. Infrequent and small outbreaks still occurred, as in Sweden in 1984-86. While the circulation of toxigenic strains of Corynebacterium diphtheriae seemed to have been eliminated by the antitoxin, non-toxigenic strains continued to circulate, causing sporadic cases of septicaemia, endocarditis, arthritis, mainly in adults living in poor socioeconomic conditions (2). With widespread vaccination, a dramatic change was seen in the immunity of the general population in different industrialised countries. Serosurveys, however, showed a partial and progressive decline in adult immunity with age, attributable to the absence of recommended vaccine boosters and the lack of natural contacts with toxigenic C. diphtheriae (1,3,4). Women were generally found to be more susceptible than men, probably because men had been revaccinated during military service. Most children are now fully protected, provided that the majority of them are properly vaccinated, but about 50% of the European adult population is partly or totally susceptible to diphtheria. In the USSR, the incidence of diphtheria declined dramatically after general vaccination of children was introduced but did not totally disappear, and was controlled at a low level in the 1970s (5). Its incidence began to increase slightly in the 1980s and has risen sharply since 1990, reaching 19 462 cases in 1993, and culminating in 1994 and 1995 with 47 808 and 50 412 cases, respectively. Case fatality rates have ranged from between 2% and 3% (Russia, Ukraine) to more than 20% (Georgia, Azerbaijan, Turkmenistan). Starting in Russia, mainly in Moscow and St Petersburg (where the attack rate exceeded 50 per 100 000 in 1993), the culminé en 1994 et 1995 avec respectivement 47 808 et 50 412 cas. Les taux de létalité allaient de 2 à 3% (Russie, Ukraine) à plus de 20% (Géorgie, Azerbaïdjan, Turkménistan). L’épidémie qui a commencé en Russie, surtout à Moscou et à Saint-Petersbourg (où le taux d’attaque dépassait 50 pour 100 000 en 1993) s’est ensuite étendue à la Fédération de Russie, l’Ukraine, la Biélorussie, aux Républiques Baltes, à la Moldavie, au Caucase et aux NEI asiatiques. En 1995, l’épidémie semblait se stabiliser dans la partie européenne de la Russie et des NEI, suite à la mise en place d’un programme de contrôle renforcé comprenant la vaccination, mais elle continuait en Ukraine et dans certaines républiques asiatiques. L’épidémie était caractérisée principalement par le glissement de la distribution par âge des cas, des enfants vers les adultes : 60 à 80% des patients russes ou ukrainiens avaient plus de 15 ans. Inversement, les enfants sont les plus touchés dans les républiques asiatiques. Le biotype gravis était prédominant. Plusieurs ribotypes ont été identifiés, mais les ribotypes 1-2 étaient les plus fréquents dans la partie européenne de l’ex-URSS. La résurgence de la diphtérie dans les NEI peut être expliquée par (5, 6) : (a) une diminution de la couverture vaccinale chez les jeunes enfants qui est tombée à 50% ou moins dans certaines zones urbaines de Russie et d’Ukraine. Cela a été attribué à une perte de confiance dans les vaccins, amplifiée par une propagande négative dans les média, à un nombre excessif de contre-indications, à des approvisionnements irréguliers en vaccins, et à un manque de rappels vaccinaux pour les enfants d’âge scolaire et les adultes. En conséquence, le taux de protection est très faible chez les adultes (moins de 40% chez les plus de 15 ans à Moscou, d’après des enquêtes sérologiques menées en 1994), (b) la désorganisation des services de santé liée aux bouleversements politiques a entraîné une insuffisance de ressources pour le diagnostic et le traitement des cas, et la prévention des cas secondaires et le contrôle de l’extension de l’épidémie par la vaccination. (c) les mouvements importants de population civile et les déplacements des militaires présentant, de plus, une forte morbidité, facilitent l’extension de l’infection à travers les NEI. Néanmoins, l’efficacité du vaccin n’était pas en cause puisque 3 doses vaccinales avaient une efficacité protectrice de 82% à Kiev et 96% à Moscou. Plusieurs cas ont été importés des NEI vers les pays européens voisins (Finlande, Pologne, Allemagne, Bulgarie, Norvège) par des voyageurs. Deux cas étaient des citoyens américains visitant ou séjournant en Russie et en Ukraine. En Turquie, l’incidence a considérablement augmenté en 1993-94 mais est redescendue depuis à un niveau quasi-nul. La diphtérie peut-elle réapparaître dans les pays européens ayant une bonne couverture vaccinale ? L’importation de souches toxinogéniques de C. diphtheriae par des voyageurs des NEI ou de tout autre pays où l’infection est endémique a déjà eu lieu. Jusqu’à présent, aucun cas secondaire n’a été observé autour des quelques cas importés dans les pays européens. Un autre point rassurant est que ces pays disposent de structures sanitaires et de moyens leur permettant d’affronter et de contrôler rapidement une menace d’épidémie dans les groupes susceptibles et dans la population générale. Les pays européens ayant déjà réussi à éliminer la diphtérie devraient améliorer leur protection contre le risque de réintroduction de la diphtérie respiratoire et renforcer les mesures de contrôle telles que (6, 7) : (a) la surveillance clinique et biologique : les médecins et les biologistes n’ont, pour la plupart, jamais rencontré de cas de diphtérie clinique ni isolé de C. diphtheriae. Il est nécessaire de les informer et de les sensibiliser. Les examens de laboratoire des angines, tout particulièrement en présence d’angines membraneuses devraient être développés. Toutes les souches isolées de C. diphtheriae devraient être envoyées à un laboratoire de référence national ou régional afin d’évaluer la production de toxine et d’effectuer le typage. Le typage moléculaire, comme le ribotypage ou l’electrophorèse sur gel pulsé, est devenu essentiel pour identifier la provenance des souches et suivre leurs mouvements à travers les pays (4,6) ; (b) la restauration et le maintien de la protection immunitaire dans la population adulte. Dans les pays où le risque est élevé, des campagnes de vaccination de masse destinées particulièrement aux adultes devraient être envisagées, comme celle menée en Finlande en 1993-94. Dans tous les pays, la vaccination en routine devrait être renforcée chez les adultes. Afin d’atténuer le risque de réaction clinique après une revaccination, une faible dose de vaccin anti-diphtérique hautement purifié, combinée à une dose complète de vaccin anti-tétanique (Td), devrait être utilisée. La vaccination primaire anti-diphtérique, ou un rappel, sont déjà conseillés pour les voyageurs se rendant dans des pays à haute prévalence et pourrait être recommandée à certains groupes professionnels à risque, tels que les personnels de santé, les enseignants, les personnes exerçant auprès de jeunes enfants. Sont concernés également les groupes très exposés, comme les alcooliques ou les toxicomanes, mais ils peuvent être difficiles à toucher. Un rappel de Td tous les 10 ans pourrait être recommandé pour la population générale, comme c’est le cas aux Etats-Unis ; cependant la faisabilité de ➤ epidemic then spread to the Russian Federation, Ukraine, Belarus, Baltic Republics, Moldavia, Caucasian and Asiatic NIS. In 1995 the epidemic seemed to be stabilising in the European part of Russia and in the European NIS, following the implementation of a strengthened control programme, including vaccination, but continued to expand in Ukraine and in some Asiatic Republics. The epidemic was initially characterised by a shift in the age distribution of cases from children to adults: 60% to 80% of Russian or Ukrainian patients were over 15 years of age. On the other hand, children remain most affected in Asiatic republics. The biotype gravis has predominated. Several ribotypes were identified, but ribotypes 1-2 were commonest in the European part of the former USSR. The resurgence of diphtheria in the NIS may be explained by (5,6): (a) a decrease of vaccine coverage in young children, which fell to around 50% or less in some urban areas of Russia and in Ukraine. This was attributed to a loss of confidence in vaccines, which suffered some negative propaganda in the media, to an excessive number of contraindications and irregular supplies of vaccine; and to a lack of boosters in school age children and adults, which resulted in a very low protection rate in adults (less than 40% in individuals over 15 years of age in Moscow, according to serosurveys carried in 1994) ; (b) the disorganisation of health services associated with political upheaval, resulting in a shortage of resources for the diagnosis and management of cases, and the prevention of secondary cases ; and (c) large movements of the civil population, facilitating the spread of infection throughout the NIS, and high mobility of military personnel. On the other hand the vaccine potency was not implicated, as three doses were associated with a protective efficacy of 82% in Kiev and 96% in Moscow. Several cases were imported from NIS into neighbouring European countries (Finland, Poland, Germany, Bulgaria, Norway) by travellers. Two cases were United States citizens staying or visiting Russia and Ukraine. In Turkey the incidence markedly increased in 1993-94, but subsequently fell to nearly zero. Can diphtheria be reintroduced to well vaccinated European countries ? Toxigenic strains of C. diphtheriae can have been imported by travellers from countries where infection is endemic. No secondary cases have yet been observed around the few imported cases in European countries. Another reassuring argument is that the health structures and resources of these countries should be able to face and rapidly control a threatened outbreak in susceptible groups or in the general population. European countries which have eliminated diphtheria should improve their protection against the risk of reintroduction of respiratory diphtheria and strengthen control measures such as (6, 7): (a) surveillance, clinical and biological: most physicians and biologists have never seen clinical diphtheria or isolated C. diphtheriae organism. They need education and awareness. The laboratory investigation of sore throats, particularly with a membranous appearance, should be emphasised. All isolated strains of C. diphtheriae should be sent to a national or regional reference laboratory for evaluation of toxin production and typing. Molecular typing, like ribotyping or pulse gel electrophoresis, has become essential to identify the source of the strains and to follow their movements throughout countries (4, 6) ; (b) to restore and maintain the immune protection of adult population. In countries where the risk is higher, mass vaccination campaigns aimed at adult populations should be considered, as was carried out in Finland in 1993-94. In all countries, routine immunisation should be reinforced in adults. In order to attenuate the risk of clinical reactions after revaccination, a low dose of highly purified diphtheria toxoid combined with a full dose of tetanus toxoid (Td), should be used. Primary vaccination against diphtheria or a booster is already advised for travellers going to endemo-epidemic countries and could be recommended for some occupational groups at risk, including health care workers, teachers, and personnel who work with young children. Groups at high risk, such as alcohol and drug users, could also be targeted, but may be difficult to reach. A ten yearly booster of Td could be recommended for the general population, following the example of the United States; but the feasibility of this recommendation is questionable, and it has been suggested that monovalent tetanus toxoid should be replaced in general use by Td, whenever tetanus toxoid is indicated - e.g., after a wound. The priority is to halt the current epidemic within the NIS. Concern extends beyond the NIS to the continent, if not the world. For their own safety, European countries have a vested interest to help NIS to control the epidemic. The WHO Regional Office for Europe (Copenhagen) played an important part (6) in coordinating international cooperation and planning control activities, such as (a) the large vaccination of the population at risk by mass campaigns (b) the proper ➤ PA R T I C I PA N T S La priorité est évidemment de stopper l’épidémie actuelle dans les NEI. Cependant, le problème s’étend bien au delà des NEI, à tout le continent voire au monde entier. Pour leur propre sécurité, les pays européens ont tout intérêt à aider les NEI à contrôler l’épidémie. Le bureau régional de l’OMS Europe (Copenhague) a joué un rôle important (6) en coordonnant la coopération internationale et en planifiant les mesures de contrôle telles que, (a) la vaccination à grande échelle des populations à risque par des campagnes de masse, (b) la bonne gestion des cas de diphtérie avec l’identification rapide et la confirmation par des examens de laboratoire, le traitement immédiat des cas par des antibiotiques et du sérum, (c) l’identification, la chimio-prophylaxie et la surveillance des personnes ayant été en contact proche avec des cas et, (d) le renforcement de la surveillance épidémiologique. ■ D A N S L E S B U L L E T I N S N AT I O N A U X Une sélection dans les derniers numéros parus CAMPYLOBACTER - Campylobacter. SCIEH Weekly Report 1996; 30(22): 121. [31 May. Scotland] CYCLOSPORA - Outbreak of cyclospora infection in north America. Communicable Disease Report 1996; 6(26): 223, 226. [28 June. England and Wales] DIPHTÉRIE / DIPHTHERIA - Epidemiology of diphtheria in Europe. Boletín Epidemiológico Semanal 1995; 3(23): 233-6. [13 March. Spain] ESCHERICHIA COLI - Escherichia coli. SCIEH Weekly Report 1996; 30(23): 125. [7 June. Scotland] GALE / SCABIES - Scabies in the Umond. HÉPATITE / HEPATITIS - Hepatitis B outbreak in 5 haemodialysis centres in the USA. Hepatitis C accumulating in a dialysis centre in Thüringen. Recommendations for the prevention of nosocomial hepatitis infection in Germany - Epidemiologisches Bulletin 1996; (24): 163-4. [18 June. Germany] - Hepatitis A - outbreak in the area of Ajuda - 1996. Saúde em Números 1996; 11(2): 9-14. [April. Portugal] INFECTIONS NOSOCOMIALES / NOSOCOMIAL INFECTIONS - Recommendations for the disinfection of endoscopes. (Circular DGS/DH no. 236 of 2 April 1996) Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire 1996; (22): 97-9. [27 May. France] ➤ management of diphtheria cases, including prompt recognition and confirmation by laboratory examination and their prompt treatment with antibiotics and antitoxin, (c) identification, chemoprophylaxis and surveillance of close contacts, and (d) strengthened epidemiological surveillance. ■ References 1. Galazka AM, Robertson S., Diphtheria: changing patterns in the developing world and the industrialized world. Eur J Epidemiol 1995; 11: 107-117 2. Groupe d’étude sur les infections à C. diphtheriae. Situation de C. diphtheriae en France (1987-95). Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire 1996; 17: 78-79 3. Maple PA, Efstratiou A, George FC, Adrens NJ, Sesardic D. Diphtheria immunity in UK blood donors. Lancet 1995; 345: 963-65 4. Vincent-Ballereau F, Schrive I, Fisch A, Laurichesse H, Romasko C, Baron D, Dublanchet A, Deteix P, Rey M. Immunité antidiphtérique de la population française adulte, d’après une enquête sérologique multicentrique. Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire 1995; 15: 65-66 5. Galazka AM, Robertson S, Oblapenko GP. Resurgence of diphtheria. Eur J Epidemiol 1995; 11: 95-105 6. Dittman S, Roure C. Plan of action for the prevention and control of diphtheria in the European Region of WHO (1994-1995) World Health Organisation, Copenhagen 1994: 21 p 7. Popovic T, Wharton M, Wenger JD, McIntyre L, Wachsmuth IK. Are we ready for diphtheria? A report from the Diphtheria Diagnostic Workshop, Atlanta 11-12 July 1994. J Infect Dis 1995; 171: 765-7 I N T H E N AT I O N A L B U L L E T I N S A selection from current issues Report 1996; 6(7): R93-100. [21 June. England and Wales] LISTERIOSE / LISTERIOSIS - Listeriosis. SCIEH Weekly Report 1996; 30(22): 121. [31 May. Scotland] LEGIONELLOSE / LEGIONELLOSIS - Legionella in cooling towers. 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SCIEH Weekly Report 1996; 30(25): 143. [25 June. Scotland] RAGE / RABIES - Rabies illness following stay in Sri Lanka. Epidemiologisches Bulletin 1996; (23): 156. [11 June. Germany] - The influenza season 1995/96: an epidemic with a hidden tail. Infectieziekten Bulletin 1996; 7(5): 91-5. [May. Netherlands] - Food poisoning: notifications, laboratory reports, and outbreaks - where do the statistics come from and what do they mean ? Communicable Disease ROUGEOLE ET RUBÉOLE / MEASLES AND RUBELLA - Measles and rubella. SCIEH Weekly Report 1996; 30(25): 143. [21 June. Scotland] Infectieziekten Bulletin 1996; 7(5): 98-9. [May. Netherlands] GIARDIOSE / GIARDIASIS - Giardiasis. SCIEH Weekly Report 1996; 30(22): 121. [31 May. Scotland] GRIPPE / INFLUENZA - Parainfluenza. SCIEH Weekly Report 1996; 30(24): 130. [14 June. Scotland] Communicable Disease Report 1996; 6(25): 216. [21 June. England and Wales] - Rubella. SCIEH Weekly Report 1996; 30(24): 130. [14 June. Scotland] - Current measles. 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Boletín Epidemiológico Semanal 1995; 3(21): 217-20. [4 March. Spain] STREPTOCOCCUS - Enhancing the surveillance of invasive pneumococcal infection in children. Communicable Disease Report 1996; 6(26): 223. [28 June. England and Wales] TUBERCULOSE / TUBERCULOSIS - Multi-drug resistant Myobacterium tuberculosis. SCIEH Weekly Report 1996; 30(24): 130. [14 June. Scotland] VACCINATION / IMMUNISATION - WHO recommendations on the prevention of diphtheria and poliomyelitis in the new states of the former USSR. Epidemiologisches Bulletin 1996; (25): 169-70. [25 June. Germany] - DT vaccination at the 5-year examination. EPI-NEWS 1996; (25). [19 June. Denmark] VIRUS COXSACKIE / COXSACKIE VIRUS - Coxsackievirus infections. SCIEH Weekly Report 1996; 30(24): 130. [14 June. Scotland] VOYAGEURS / TRAVEL - Current health recommend ations for travellers. Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire 1996; (23): 101-5 [3 June. France] - Gastro-intestinal illness in holidaymakers. SCIEH Weekly Report 1996; 30(24): 132. [13 June. Scotland] - Hepatitis A. SCIEH Weekly Report 1996; 30(23): 125-6. [7 June. Scotland] BULLETINS NATIONAUX - CONTACTS / NATIONAL BULLETINS - CONTACTS • Boletín Epidemiológico Semanal - Spain Tel : (34) 1 387 78 02 - Fax : (34) 1 387 78 15 • Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire - France Tel : (33) (1) 46 62 45 54 - Fax : (33) (1) 46 62 45 46 (http://www.b3e.jussieu.fr/rnsp/beh/index.html) • Bulletin Infectieziekten - Netherlands Tel : (31) 30 274 3551 - Fax : (31) 30 274 44 09 (http://info.rivm.nl/Sector2/CIE/bulletin/jaargang.html) • Bundesministerium für Gesundheit - Austria Tel : (43) 1 711 72 41 03 - Fax : (43) 1 713 86 14 • Communicable Disease Report - England and Wales Tel : (44) (0) 181 200 6868 - Fax : (44) (0) 181 200 7868 (http://www.open.gov.uk/cdsc/cdschome.htm) • Communicable Diseases - Northern Ireland Tel : (44) (0) 1232 524 758 • Smittskydd - Sweden Tel. (46) (8) 735 1067 - Fax. (46) (8) 735 1177 • Epidemiologish Bulletin van de Gesondheidinspectie van de Vlamse Gemeenschap - Belgium Tel : (32) 2 642 51 11- Fax : (32) 3 642 54 10 • Epidemiologisches Bulletin - Germany Tel : (49) 30 45 47 34 02 - Fax : (49) 30 45 47 35 66 • EPI - NYT - Denmark Tél : (45) 32 683 268 - Fax : (45) 32 683 874 • I. D. Bulletin - Ireland Tel : (353) (1) 679 07 00 - Fax : (353) (1) 671 06 06 • Kansanterveys - Finland Tél : (358) 0 474 4246 - Fax : (358) 0 474 4468 (http://www.ktl.fi) • Ministry of Health, Welfare and Social Security - Greece Tel : (301) 522 23 93 - Fax : (301) 523 35 63 • Notiziario dell’Istituto Superiore di Sanità - Italy Tél : (39) 6 494 06 02 - Fax : (39) 6 446 83 80 • Saúde em Números - Portugal Tel : (351) 1 847 55 15 - Fax : (351) 1 847 66 39 (http://www.telepac.pt/dgsdeb/) • SCIEH Weekly Report - Scotland Tel : (44) 141 946 71 20 - Fax : (44) 141 946 43 59 RESPONSABLES SCIENTIFIQUES / SCIENTIFIC EDITORS • J.C. Desenclos Réseau National de Santé Publique - Saint-Maurice - France • J. Drucker Réseau National de Santé Publique - Saint-Maurice - France • N. Gill P.H.L.S - Communicable Disease Surveillance Centre - London United Kingdom • S. Handysides P.H.L.S - Communicable Disease Surveillance Centre - London United Kingdom COMITÉ DE RÉDACTION / EDITORIAL BOARD • P. Christie SCIEH Weekly Report - Scotland • A. Dias Saúde em Números - Portugal • S. Handysides Communicable Disease Report England and Wales • M. Le Quellec-Nathan Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire - France • A. Karaitianou-Velonaki Ministry of Health, Welfare and Social Security - Greece • J.P. Klein Bundesministerium für Gesundheit Austria • A. Lindberg Smittskydd - Sweden • J. F. Martinez Navarro Boletín Epidemiológico Semanal Spain • H. Nohynek Kansanterveys - Finland • T. Rønne EPI-NYT - Denmark • D. Greco Instituto Superiore di Sanità Italy • M. Sprenger Bulletin Infectieziekten Netherlands • B. Schwartländer Epidemiologisches Bulletin Germany • L. Thornton I.D. Bulletin - Ireland • F. Van Loock Epidemiologisch Bulletin van de Gezondheidsinspectie van de Vlaamse Gemeenschap Santé et communauté - Belgium DIRECTEUR DE LA PUBLICATION / MANAGING EDITOR • J. B. Brunet Centre Européen pour la Surveillance Epidémiologique du Sida - Saint-Maurice - France RÉDACTEURS ADJOINTS / DEPUTY EDITORS • C. Akehurst P.H.L.S - Communicable Disease Surveillance Centre - 61 Colindale Avenue London NW9 5EQ United Kingdom Tel. (44) (0) 181 200 6868 Fax. (44) (0) 181 200 7868 • F. Reboul-Salze Centre Européen pour la Surveillance Epidémiologique du SIDA - 14 rue du Val d’Osne 94410 Saint-Maurice - France Tel. (33) (1) 43 96 65 45 Fax.( 33) (1) 43 96 50 81 SECRÉTARIAT/ SECRETARY • F. Mihoub Saint-Maurice - France EUROSURVEILLANCE Hôpital National de Saint-Maurice 14, rue du Val d’Osne 94410 Saint-Maurice Tel. (33) (1) 43 96 65 45 Fax. (33) (1) 43 96 50 81 http://www.b3e.jussieu.fr/ceses ISSN: 1025 - 496X IMPRESSION : PRISME 2000 ➤ cette recommandation étant douteuse, il a été suggéré de remplacer le vaccin monovalent anti-tétanique par l’utilisation générale du Td, à chaque fois que le vaccin antitétanique est indiqué, par exemple après une blessure.