SÉMINAIRE JEUNE PUBLIC Europa Cinemas – Cineteca di

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SÉMINAIRE JEUNE PUBLIC Europa Cinemas – Cineteca di
SÉMINAIRE JEUNE PUBLIC
Europa Cinemas – Cineteca di Bologna
Dirigé par Ian Christie et Catharine Des Forges
Existe-t-il encore un public pour les films de patrimoine ?
Comment développer un projet pédagogique
pour le jeune public
Cineteca di Bologna
du samedi 30 juin au mercredi 4 juillet 2007
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Sommaire
Introduction, par Ian Christie “Who needs film history?”……………………………………………………….3
Dimanche 1er juillet 2007 – Introduction aux ateliers du séminaire………………………………………..5
1. « Pourquoi avons-nous besoin de connaître les films de patrimoine – même si on pense le contraire ? ».
Par Ian Christie et Catharine Des Forges
2. Stratégies de programmation - Présentation par Leendert de Jong de la manifestation « Swinging
London », organisée au Filmhuis Den Haag en avril-mai 2007
3. Deux groupes de travail sur le thème suivant : Quelle image donnons-nous de nos salles ?
A. Etude et critique de publications pour les activités jeune public
B. Réflexion sur l’image de la salle de cinéma perçue par le jeune public
Lundi 2 juillet 2007…………………………………………………………………………………………………7
1. Comment ‘’vendre’’ un film difficile : l’expérience de Independent Cinema Office.
2. Les stratégies de marketing autour des films de patrimoine
Mardi 3 Juillet 2007…………………………………………………………………………………………………8
1. Comment d’autres organisations ou sociétés s’adressent-elles aux jeunes ? Comment s’adapter au
mode de vie et de communication des jeunes, à leur culture, à la culture des médias en général ?
2. Le cinéma muet et les jeunes : opportunités pour des événements alliant cinéma et musique.
Intervention de Gianluca Farinelli, Directeur de la Cinémathèque de Bologne.
3. Le principe du « canon » ou des listes de « films à voir »
4. TOP 10 des films européens pour le jeune public selon les exploitants
Conclusions des ateliers…………………………………………………………………………………………12
Bibliographie………………………………………………………………………………………………………..13
Annexes à télécharger sur le site Internet Europa Cinemas www.europa-cinemas.org
Questionnaires d’évaluation proposés durant le séminaire par Catharine Des Forges
Liste des participants et fiches individuelles
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Qui a besoin de l'histoire du cinéma ? Un séminaire destiné aux exploitants de cinéma organisé
par Europa Cinemas du 30 juin au 4 juillet 2007.
La question peut paraître étrange, notamment dans le contexte du Festival Il Cinema Ritrovato.
Devant autant de richesses, venues des archives cinématographiques du monde entier, qui pourrait
douter que l'histoire du cinéma soit bien vivante et bien portante ? Un problème important se pose
néanmoins, particulièrement pour les membres du réseau Europa Cinemas : l'âge de ces amateurs
d'histoire du cinéma. Les jeunes se presseront-ils pour voir ces restaurations, pour découvrir Asta Nielsen
et Chaplin, ou les mélodrames du cinémascope et les westerns des années 1950 et 1960?
Peut-être seront-ils au rendez-vous, dans le cadre attrayant du festival Il Cinema Ritrovato. Mais
repérer le futur public du cinéma européen est une priorité pour les exploitants d’Europa Cinemas ; et ce
public doit également développer un goût pour le passé. C'est pourquoi, pour la troisième année, des
représentants de divers cinémas d’Europe se réuniront à Bologne pour échanger des stratégies qui ont
déjà fait leurs preuves. Certaines de ces stratégies reposent sur l'étude de l'histoire du cinéma, d'autres
sur l'idée qu'il faut donner aux jeunes l'accès à « l'éducation à l'image » ou « media literacy » — les termes
usités dans les différents pays sont significatifs. D'autres sont franchement plus opportunistes et tendent à
montrer que les films anciens et hors du temps peuvent être « cools ».
Les cinéphiles plus âgés ont peut-être tout simplement oublié une chose, c'est que l'histoire du
cinéma ne cesse de s’enrichir. C'est d'ailleurs le travail des archives –découvrir des films perdus et
restaurer ceux que nous considérons comme partie intégrante de notre patrimoine - qui crée un « lac
d'images » (comme le fameux « lac de vin » de l'Union Européenne) dont la taille augmente constamment.
Parmi les nombreuses découvertes annuelles de Bologne, Sacile et Nottingham (festival britannique du
film muet), combien finiront par être réellement projetées dans des cinémas grand public ? Combien de
restaurations retourneront aux archives après un court moment de gloire et sans jamais plus être projetée
? C'est un grave problème qui mérite d'être soulevé, même si les parutions de DVD, en “coffrets”
notamment, démocratisent l'accès aux films de patrimoine. Le problème est en partie logistique lorsqu'il
faut déterminer qui détient les droits d’une copie : il faut s'assurer que les cinémas savent comment ils
peuvent diffuser un classique, et à un coût abordable. Ces questions complexes pourraient faire l'objet
d'un examen dans le cadre du programme MEDIA de la Commission Européenne.
Encourager une exploitation prolongée des copies restaurées nécessite aussi de considérer la
question des nouvelles technologies. Si, à l'heure où les cinémas d'Europe se préparent à “passer au
numérique” pour une partie au moins de leurs séances, les films de patrimoine ne sont pas disponibles en
numérique, ils risquent de tomber dans l'oubli le plus complet. C'est pourquoi les « classiques et les
restaurations sur support numérique » doivent faire l'objet d'une nouvelle campagne et contribuer
largement à la modernisation de l'image du cinéma « rétro ». C'était d’ailleurs le thème du séminaire de
l'année dernière.
Cependant, aucune de ces actions n'aura d'impact si le cœur du problème n'est pas évoqué:
comment stimuler la connaissance de l'histoire du cinéma et le désir de l'enrichir constamment ? Une fois
de plus, les cinéphiles plus âgés ne sont peut-être pas les meilleurs conseillers à cet égard. Pour eux (et
j'en fais partie), l'histoire du cinéma a un attrait évident. Pourquoi n'aurions-nous pas envie de découvrir un
film japonais, allemand ou suédois jusqu'alors inconnu ? On oublie trop facilement que cet enthousiasme
fédère un groupe très restreint et vieillissant qui s’appuie sur un socle de connaissances acquises à une
époque où, en toute honnêteté, il y avait moins de choses à savoir sur l'histoire du cinéma. Ce dont le
public de demain a besoin, c'est de raisons d'explorer : des idées et des exemples qui vont l’attirer vers ce
qui, autrement, pourrait lui paraître antique.
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C'est en gardant cette idée à l'esprit que deux thèmes importants seront abordés au séminaire de
Bologne 2007 : le développement des ressources Internet et l'importance de la musique à l'ère du cinéma
muet. La plupart des jeunes spectateurs vivent déjà dans une cyber-culture formée de réseaux sociaux
complexes et visitent des sites comme MySpace et YouTube où ils ont déjà accès à un grand nombre de
films historiques. Nous aurons une question à élucider : « Comment lier ces nouvelles pratiques à
l’expérience concrète de la vision d’un film en salle ? »
Notre second thème est l'importance de la musique dans l’approche des films réalisés avant 1930.
Les festivaliers sont maintenant familiers de l'accompagnement musical mais qu'en est-il dans les cinémas
ordinaires ? Et dans quelle mesure peut-on lier la musique contemporaine aux films anciens ? Est-ce
blasphématoire de jouer de la musique techno sur des films réalisés dans les années 1920 ou cela peut-il
être comparable à la manière dont les théâtres modernes « rafraîchissent » des opéras classiques avec
des mises en scène modernes ? Attendez-vous à des prises de positions fortes et à des désaccords à ce
sujet !
Enfin, nous inviterons des critiques renommés et des réalisateurs expérimentés qui assisteront au
Festival de Bologne pour tenter de déterminer « Qui a besoin de l'histoire du cinéma ? ». Et nous nous
demanderons aussi tout simplement comment certaines des découvertes de cette édition de Cinema
Ritrovato pourraient être projetées dans le cadre d’une programmation de cinéma normale. Et, pour faire
suite à un vote lors de notre dernier séminaire, nous mettrons à jour notre liste des dix films européens les
plus importants à proposer au jeune public. Attendez-vous à quelques surprises à ce sujet...
Ian Christie
Vice-président d'Europa Cinemas et Directeur du séminaire
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Dimanche 1er juillet 2007 – Introduction aux ateliers du séminaire
Gianluca Farinelli, Directeur de la Cinémathèque de Bologne, a ouvert le séminaire dimanche 1er juillet
avec un soupçon de provocation : « Le cinéma n’est pas à la mode ». Pourquoi ? Et comment alors attirer
et renouveler les publics, notamment les plus jeunes ? Le directeur de la Cinémathèque évoque la
situation de l’Italie, où « les medias ne travaillent pas pour le cinéma, ne le font pas aimer, ne donnent pas
envie de voir les films en salles ». Il insiste sur la nécessité d’ « inventer de nouveaux rapports avec
l’histoire du cinéma ».
1. « Pourquoi avons-nous besoin de connaître les films de patrimoine – même si on pense le contraire ? ».
Par Ian Christie et Catharine Des Forges
A cette question, Ian Christie propose deux réponses
pragmatiques:
- D’abord parce que face au déluge de films disponibles
(accru par les possibilités du numérique), la connaissance des
films est nécessaire pour pouvoir s’y retrouver.
- Parce que, plus on connaît et comprend, plus on aime.
Mais deux problèmes restent à résoudre. D’une part, les
jeunes semblent manquer d’intérêt pour l’histoire, quelle
qu’elle soit. D’autre part, l’histoire du cinéma et les
manifestations autour des films de patrimoine sont élaborées par des mordus de cinéma, qui ont tendance
à vouloir se faire plaisir, à montrer ce qu’ils aiment et ce qu’ils connaissent, sans penser nécessairement
aux spectateurs.
Il peut être ainsi préférable de faire primer les idées d’ « exploration », de « découverte »,
d’« apprentissage à partir des héros d’aujourd’hui » (en s’appuyant par exemple sur Tarantino ou
Scorsese) sur l’idée d’« histoire », qui freine l’accès aux films de patrimoine.
Il paraît ensuite nécessaire d’éviter une approche strictement chronologique du cinéma (Griffith, Chaplin,
Buñuel, Renoir, puis la Nouvelle Vague…).
Nous pouvons également mettre en avant des cinéastes longtemps négligés car considérés comme des
réalisateurs « commerciaux » et aujourd’hui salué comme des génies du cinéma (Cecil B. DeMille, Alfred
Hitchcock, Howard Hawks, Nicholas Ray, Otto Preminger, Roberto Rossellini, Michael Powell…).
Il peut aussi être intéressant de montrer les créations de réalisateurs qui ont pu être marginalisés à une
époque, ceux qui ont été ridiculisés, voire oubliés, (Jean Vigo, Edgar Ulmer, Sam Fuller, Sergio Leone,
Mario Bava, Boris Barnet, Ritwik Ghatak), les réalisateurs d’un seul film, les films « maudits » (Lonesome,
Night of the Hunter, Pandora and the Flying Dutchman, Maciste all’inferno, Peeping Tom)…
D’autres suggestions :
Explorer le concept du réalisateur inconnu, ou non reconnu.
Et les stars ? Jusqu’à présent, l’histoire du cinéma s’est beaucoup focalisée sur les réalisateurs. Pourquoi
ne pas tenter une approche des films autour d’une star ?
Aujourd’hui nous développons une histoire du cinéma moins rigide, définie par :
• Les systèmes de listes – les 10, les 100 meilleurs films ; les 1000 films à voir avant de mourir…
• Le choix des lecteurs, le choix des critiques…
• L’association de célébrités à des projets : stars, vedettes de la télévision, réalisateurs
• Des sites Internet
Aujourd’hui, l’approche de l’histoire du cinéma se veut plus éclectique, alliant classiques et « plaisirs
coupables ». Elle se nourrit aussi bien de découvertes révélées par les festivals, de la restauration de
certains films, du travail réalisé par les archives de film, que de nouvelles productions.
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Ian Christie propose aux participants de visionner un extrait d’une série télévisée consacrée aux Cent ans
du cinéma (“Celebrating 100 years Cinema »). Terry Gilliam a été associé à ce programme télévisé (Terry
Gilliam présente…), ce qui a permis d’en accroître la visibilité.
Ian Christie présente ensuite la démarche développée par les
deux documentaires A Personal Journey with Martin Scorsese
through American movies et Il mio Viaggio in Italia. Tous deux
proposent une approche de l’histoire du cinéma à travers la
vie de Martin Scorsese, inextricablement liée à sa passion
pour le cinéma. Cette approche est le point de départ d’un
voyage à travers l’histoire du cinéma, et l’occasion de
présenter des réalisateurs et des œuvres qui ont
profondément marqué Martin Scorsese. La célébrité du
réalisateur permet de faire découvrir l’histoire du cinéma à un
public élargi et de manière ambitieuse. La réussite de ces films tient sans doute à sa façon de lier une
histoire personnelle à l’histoire du cinéma, et plus encore, à sa façon de montrer des extraits de films sans
les dénaturer.
Ian Christie présente ensuite le DVD du film Black Narcissus, de Michael Powell et Emeric Pressburger,
réalisateurs découverts en partie grâce à Bertrand Tavernier, qui a participé à l’édition du DVD.
L’association de Bertrand Tavernier au projet a eu un effet décisif sur le succès du DVD.
Ian Christie en profite pour citer quelques-unes des maisons d’édition les plus intéressantes : Criterion,
Kino, Milestone, British Film Institute, National Film Preservation Foundation, Institut Lumière, Arte…
La parole est ensuite donnée à Catharine Des Forges, qui représente Independent Cinema Office (ICO).
L’ICO vise à développer et soutenir l’exploitation en salles de films indépendants au Royaume-Uni
(www.independentcinemaoffice.org.uk). Cet organisme propose également des formations. Il travaille avec
un réseau de 600 à 700 salles de cinéma. L’une des questions, selon elle, est de savoir déterminer à quel
public s’adresse un événement donné.
Les exploitants se relaient une première fois pour présenter leur cinéma et les activités développées en
direction du Jeune Public.
Présentations de Maciej Jakubczyk (Cinema Muranow, Warsaw, Pologne), de Jolanta Myszka (Cinema
Rialto, Poznan, Pologne), de Frédéric Henry (Les Cinémas du Palais, Créteil, France), Tine Van Dycke
(Cinéma Lumière – Lessen in het donker, Bruges, Belgique), Corné Thijssens (Heerenstraattheater,
Wageningen, Pays-Bas), Luisa Ceretto (Cineteca di Bologna – Cinéma Lumière / Italie), Nikos Grigoriadis
(Kiz-Kino, Graz / Autriche), Davis Kanepe (Kino Riga, Riga, Lettonie), Juris Zviedris (K. Suns / Sia
Kinogalerija, Lettonie), Maeve Cooke (Access Cinema, Dublin, Irlande), Sarah Bannan (Irish Film Institute,
Dublin, Irlande), Beverley Nicolson (Filmhouse Edinburgh, United Kingdom), Madeleine Probst
(Watershed, Bristol, United Kingdom), Maris Vals (Kino Soprus, Tallinn, Estonie), Antoine Tillard (Cinéma
Le Méliès, Lille, France), Ted Chiaradia (Lux, Nijmegen, Pays-Bas).
Vous trouverez en annexe la présentation de chacun des exploitants et de ses activités.
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2. Stratégies de programmation - Présentation par Leendert de Jong de la manifestation « Swinging
London », organisée au Filmhuis Den Haag en avril-mai 2007
Leendert de Jong nous présente la manifestation Swinging London qu’il a
organisée dans son cinéma en avril et mai 2007. Ce programme regroupe
des films emblématiques de la pop culture londonienne. Il lie des thèmes
comme la pop culture, le sexe, l’avortement… La programmation contient
notamment un des tout premiers films de cette mouvance, Hard Day’s
Night, mettant en scène les Beatles. La communication de l’événement a
été soigneusement étudiée (graphisme, couleurs…) ; des DVD contenant
des extraits de films ont été envoyés aux écoles. Le budget total se situe
entre 50000€ et 60000€.
Le public visé était double : les adultes qui ont vécu leur jeunesse dans les années 1960 et les jeunes.
Mais cette manifestation n’a pas rencontré, loin de là, le succès escompté : chaque séance attirait en
moyenne une dizaine de personnes, pour un total d’environ 200 personnes.
Quelles raisons peuvent expliquer un tel échec ? Leendert de Jong invoque d’abord une météo
exceptionnellement belle pour cette période aux Pays-Bas. Par ailleurs, il estime que la communication
autour de l’événement a été trop tardive.
3. Deux groupes de travail sur le thème suivant : Quelle image donnons-nous de nos salles ?
A. Etude et critique de publications pour les activités jeune public
B. Réflexion sur l’image de la salle de cinéma telle qu’elle est perçue par le jeune public
Un questionnaire est distribué à chaque exploitant pour lui permettre d’évaluer l’image de son cinéma (cf
annexes).
L’un des groupes est dirigé par Ian Christie, l’autre par Catharine Des Forges. Les ateliers ont donné lieu à
de multiples débats sur la salle de cinéma, sur son pouvoir d’attraction sur les jeunes, sur le mélange des
publics, sur son rapport aux différents publics, sur la difficulté d’attirer les plus jeunes.
Voici les principales remarques émises par les exploitants :
• L’importance d’un café au sein d’un cinéma : importance dans l’équilibre financier d’abord et pour
l’attraction du public. Il semble que les jeunes spectateurs, entre autres, soient particulièrement
sensibles à la présence d’un café, d’autant plus s’il propose une ambiance agréable, branchée.
• Madeleine Probst (Watershed, Bristol) souligne la difficulté de communiquer avec les écoles et
d’établir des liens avec les enseignants.
• Interrogation sur les moyens de faire connaître le programme aux jeunes. Question : peut-on
abandonner les brochures imprimées et ne proposer que des programmes via Internet ?
• Madeleine Probst : le Watershed développe ses activités de production et des projets numériques.
Question : comment est-il possible d’intégrer les projets numériques au sein de la programmation
plus traditionnelle ?
Lundi 2 juillet 2007
1. : « Comment ‘’vendre’’ un film difficile : l’expérience de Independent Cinema Office. ».
Ensuite, Catharine Des Forges évoque son expérience au sein de Independent Cinema Office. Elle
souligne le problème des films pour enfants qui subissent souvent des interdictions en Grande-Bretagne.
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Ainsi Les Triplettes de Belleville s’est vu interdit aux moins de douze ans parce qu’on y aperçoit des seins
pendant quelques secondes.
Cette remarque suscite la réaction de plusieurs exploitants, originaires notamment d’Autriche et de
Grande-Bretagne où selon eux la censure surprotège les enfants. Le film de Shane Meadows This is
England, a été interdit aux moins de 18 ans en Grande-Bretagne. L’organisme en charge de la
classification des films en Grande-Bretagne est le BBFC (British Board of Film Classification). Au niveau
européen, on remarque un mouvement général anti-censure. Plus largement, le but est aussi de redonner
toute sa place à la famille au sein du cinéma : Beverley Nicholson (Filmhouse, Edinburgh, GrandeBretagne) souhaite ainsi s’adresser de nouveau plus spécifiquement aux familles, et encourage par
exemple les utilisateurs « familiaux » du café-bar du cinéma.
Le ICO organise tous les ans en novembre depuis 2005 un festival de films pour le jeune public
(www.londonchildrenfilm.org.uk). Catharine Des Forges présente une série de cartes postales, utilisées
comme supports de communication pour l’édition 2006 de la manifestation. Chaque carte postale est
illustrée d’une photo, extraite d’un film, et accompagnée d’une phrase. Cette phrase donne une
interprétation de la situation photographiée, tout en suscitant la curiosité. Une photo montre ainsi une
jeune fille, qui a visiblement mal ou peu dormi, en tenue de soirée défraîchie. La légende est la suivante :
« Emma ne se souvient plus de ce qu’elle a fait hier soir. ». Au dos de chaque carte postale est inscrit le
programme complet du festival. Autres films montrés dans le cadre de ce festival : « The fourteen
Sucks » ; « Love + Hate »
Comment montrer des films en langue étrangère aux enfants qui ne sauraient pas encore lire les soustitres ? Catharine Des Forges déconseille fortement de faire lire les sous-titres pendant la projection par
des comédiens, des enseignants, ou de diffuser des voix enregistrées au moyen de casques. Elle préfère
projeter des films avec peu de dialogues, donc peu de sous-titres, comme Où est la maison de mon ami ?,
d’Abbas Kiarostami.
2. Les stratégies de marketing autour des films de patrimoine
Puis le groupe se scinde de nouveau pour travailler sur les stratégies de marketing autour des films de
patrimoine. De nouveau, un questionnaire est proposé sur cette question (cf. annexe). Catharine Des
Forges propose aux exploitants de son groupe de s’échanger leurs brochures, puis de les évaluer.
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Chacun bénéficie du regard d’un professionnel sur son travail. Cela permet à chacun de se remettre en
cause, de voir quels aspects de sa communication sont à développer ou à modifier.
Mardi 3 Juillet 2007
1. Comment d’autres organisations ou sociétés s’adressent-elles aux jeunes ? Comment s’adapter au
mode de vie et de communication des jeunes, à leur culture, à la culture des médias en général ?
Que peut-on retirer de l’approche d’autres organisations ou de grands groupes dans notre travail envers le
Jeune Public ? Comment prendre en compte les nouveaux media et les technologies dans notre cinéma et
dans notre façon de communiquer ?
Ian Christie présente cet atelier en proposant d’étudier d’abord les stratégies générales des grands
groupes, particulièrement le concept de marque. Une marque incarne trois idées : qualité, confiance et
valeurs. Les outils développés par les marques sont la publicité et une attention entièrement tournée vers
le consommateur.
Les questions suivantes sont posées aux exploitants : « votre cinéma communique-t-il une certaine
qualité, des valeurs, instaure-t-il un rapport de confiance ? » ; « écoutez-vous vos spectateurs ? » ; « et
réagissez-vous en fonction de leurs remarques, de leurs besoins et de leurs intérêts ? ».
Si les plus grandes entreprises de consommation et de divertissement travaillent autant depuis plus de
vingt ans sur leur façon d’atteindre leur cible de consommateurs, et particulièrement les jeunes, peut-on
vraiment, en tant qu’exploitant, se passer de ces outils et se dispenser de toute réflexion à ce sujet ?
Comment pourrions-nous en effet nous permettre de ne pas vivre dans le même monde que nos
consommateurs ?
On peut être réticent au marketing et, partant du principe que « la culture n’est pas un produit comme les
autres », en conclure que ses logiques ne peuvent y être appliquées. N’est-ce pas justement une
approche contraire à l’art, à la culture? Sommes-nous obligés d’amener les logiques de marché dans les
moindres recoins du monde moderne ? Peut-être... Mais ces logiques sont déjà ancrées dans notre vie.
Le défi consiste donc à en tirer partie.
Pourquoi ne pas s’inspirer des autres sociétés qui, elles aussi, ciblent les jeunes : les fabricants de
produits de consommation, les divers clubs et associations de loisirs, les associations caritatives, l’église,
les organismes de protection de l’environnement… Finalement, le défi qui nous est proposé est le suivant :
comment peut-on faire du cinéma une activité et une expérience véritablement moderne aux yeux des
jeunes spectateurs ? A ce sujet, Ian Christie cite un site Internet (www.consume.bbk.ac.uk), les travaux de
Jeroen Boschma et Inez Groen de l’agence de communication Keesie et ceux de John Knell (cf. les
références bibliographiques en annexe).
Les exploitants partagent leurs expériences sur ces questions. Corné Thijssens, du cinéma
Heerenstraatheater à Wageningen aux Pays-Bas, à l’occasion de la sortie de Match Point, a proposé à
ses spectateurs de se rencontrer sur Internet et de poster des annonces : « qui aimerait venir voir le film à
telle séance ? » Ce système de dating a très bien fonctionné, et a permis d’impliquer les spectateurs dans
la vie du cinéma, et le cinéma dans la vie des spectateurs.
L’utilisation d’Internet par les exploitants fait alors l’objet d’un débat animé. Le Watershed l’utilise
beaucoup (www.watershed.co.uk). L’équipe développe également le site Internet e-shed
(www.eshed.net/construct), site entièrement géré par de jeunes passionnés de cinéma. Le site propose
des critiques de films, des ressources (liens, informations…), des conseils et des astuces pour utiliser au
mieux Internet, les logiciels, les nouvelles technologies, que ce soit pour réaliser un film ou pour mettre en
ligne des films sur www.youtube.com). Le Watershed propose également le site Dshed
(www.dshed.net/navigation): il s’agit d’une « plate-forme Internet pour les artistes les producteurs, les
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communautés, un espace où visionner des créations, explorer, créer apprendre, discuter et débattre sur la
culture et les medias numériques. Le site inclut un contenu créatif, des ressources en ligne, et un studio
où l’on peut faire des expériences, et parfois participer au développement de nouveaux projets. ». Le
Watershed est aussi à l’origine du Festival DEPICT! (http://www.depict.org/), un festival de films de 90
secondes, au sein du festival de courts métrages Encounters. Une page MySpace a été spécialement
créée pour ce festival (http://myspace.com/depict07). Les films sont visibles sur le site www.depict.org. La
page MySpace permet de développer un courant autour de ce festival, d’en accroître la visibilité, de créer
un réseau de personnes et de structures autour de ce festival.
La page d’accueil du site Eshed.net développé par le cinéma Watershed, à Bristol
Les sites de facebooks permettent aussi de créer des réseaux : pourquoi ne pas créer un facebook pour
son cinéma, et ainsi créer une communauté, un réseau d’échanges, de rencontres, autour de son
cinéma ? (www.facebook.com).
Exploiter les ressources offertes par Internet permet de donner une visibilité importante à son cinéma en
utilisant les moyens de communication de prédilection des jeunes spectateurs. Cela contribue aussi à
donner une image du cinéma comme une entité énergique, conviviale, branchée, active, à en faire un
élément de lien social, de mise en réseau, un vecteur de rencontres. Le cinéma qui peut d’abord être
perçu comme le simple endroit de projection de films, de salles obscures, où la communication peut
sembler coupée puisque l’on regarde un film, en silence, pendant deux heures dans le noir, peut alors
acquérir l’image d’un espace d’échanges artistiques, intellectuels, un endroit de rencontres, énergique, à
la mode.
Internet peut aussi être un précieux outil pour accompagner les films. Le Watershed propose de podcaster
sur son site des commentaires et des analyses des films programmés. Mais Internet peut aussi permettre
de créer des liens entre les films programmés et des courts métrages des mêmes réalisateurs ou sur des
mêmes périodes, ou liés à des thématiques semblables. Ian Christie cite le site www.ubu.com comme un
formidable site de ressources filmiques, sonores, textuelles... Il cite également le site Film London
(www.filmlondon.org.uk).
La plupart des exploitants présents utilisent leur site Internet uniquement pour communiquer leur
programme aux spectateurs – et un cinéma n’a pas de site Internet. Le débat tend à montrer que
l’utilisation d’Internet est indispensable au développement d’une politique de communication et à celui du
cinéma. Il montre également à quel point les possibilités offertes par cet outil sont multiples et peuvent
permettre de tisser des liens avec les spectateurs, notamment les plus jeunes, qu’il s’agisse de cinéma
contemporain ou de cinéma de patrimoine. Le cinéma et Media Centre Watershed à Bristol est à la pointe
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en matière d’utilisation des nouveaux outils de communication. Cette démarche leur permet de relier les
trois niveaux sur lesquels le Watershed veut se situer : en tant qu’acteur social, culturel et économique.
Le débat s’achève à l’arrivée de Gianluca Farinelli.
2. Intervention de Gianluca Farinelli, Directeur de la Cinémathèque de Bologne, pour une intervention sur
le cinéma muet et les jeunes : opportunités pour des événements alliant cinéma et musique.
Quand Gianluca Farinelli est entré à la Cinémathèque de Bologne, en 1981, les archives comptaient 300
films. Elles en comptent maintenant 35000.
En ce qui concerne les projections de films muets accompagnées de musique, il existe un clivage entre
ceux, puristes, qui ne montrent les films muets qu’accompagnés de la musique composée à l’époque, et
les autres qui proposent des ciné-concerts où ce sont des compositions contemporaines (jazz, rock ou
création contemporaine dans l’esprit des musiques de l’époque) qui accompagnent les films, notamment
dans le but d’attirer un public plus large. La chaîne de télévision ARTE est la seule à travailler dans ce
domaine. Elle propose de nouvelles partitions. Mais certains trouvent cette démarche contestable.
Le cinéma des années 1920 est parfois accompagné de musique moderne, très connotée « intellectuel »
(musique expérimentale, musique sous l’influence de Pierre Boulez…). Mais Gianluca Farinelli ajoute que
ce genre de musique est loin de l’esprit populaire du cinéma et émet des doutes quant aux capacités de
ce type de programmation à attirer du public.
Une autre tendance consiste à recourir aux services de grands noms de la musique de films, comme
Michael Nyman (compositeur des musiques de films de Peter Greenaway, de Jane Campion…). Gianluca
Farinelli se montre opposé à ce type de pratiques : les compositeurs célèbres cherchent la lumière et une
mise en valeur que l’accompagnement d’un film muet ne permet pas, sinon au détriment du film.
Il propose, en cas de budget très limité, d’utiliser une musique enregistrée et suggère Satie (« qui marche
souvent bien », sur de nombreux films.) et, pour les films italiens, Verdi !
Bien sûr, si les moyens le permettent, il peut être passionnant de commander une partition pour un film
donné. Mais encore faut-il trouver un compositeur-interprète, suffisamment familier des ciné-concerts et du
cinéma muet, qui dispose de beaucoup temps - et de passion. D’autant que la partition ne sera joué que
quelques rares fois.
Mais le Directeur de la Cinémathèque propose aussi de redécouvrir les films muets tels quels, sans
musique. Cette vision offre une toute nouvelle approche des films.
La partition d’époque est une précieuse source d’informations : elle permet d’estimer la durée des
éventuelles séquences manquantes du film retrouvé et en voie de restauration. Elle donne également des
indices sur la vitesse de projection du film.
3. Le principe du canon ou de listes de « films à voir »
L’une des premières listes de « films à voir » a sans doute été celle de Paul Rotha qui publiait en 1930
dans The Film Till Now une liste des 114 films importants selon lui. Puis en 1952, le magazine Sight and
Sound a demandé à des critiques du monde entier leur liste des « 10 meilleurs » films. 10 ans plus tard,
Sight and Sound répétait l’exercice et aux classiques d’avant-guerre se joignaient de nouveaux films
comme L’Avventura (1960). Citizen Kane commence alors son ascension jusqu’à être “officiellement”
considéré comme le “meilleur film” – place qu’il gardera jusqu’en 2002. Pendant ce temps, Hitchcock
gravissait lui aussi les échelons des différents « Top 10 »… Certains films s’installent durablement dans
ces listes : L’Aurore de Murnau, Greed, de Stroheim, La Règle du Jeu de Renoir, 8 ½ de Fellini…
En 2002, voici le Top 10 publié par Sight and Sound :
1. Citizen Kane (Welles)
2. Sueurs Froides / Vertigo (Hitchcock)
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3. La règle du jeu (Renoir)
4. Le Parrain I et II / The Godfather I and II (Coppola)
5. Voyage à Tokyo / Tôkyô Monogatari (Ozu)
6. 2001, l’Odyssée de l’Espace / 2001: A Space Odyssey (Kubrick)
7. Ex-Aequo: Le Cuirassé Potemkine / Bronenosets Potyomkin (Eisenstein) / L’Aurore / Sunrise (Murnau)
9. 8 ½ (Fellini)
10. Chantons sous la pluie / Singin’ in the Rain (Donen)
Quelle importance revêtent réellement ces listes et Top 10 ? Elles permettent de comprendre ce à quoi on
attache de la valeur, ce qui est estimé, respecté et donne une idée des films qui feront l’objet d’une
préservation toute particulière, d’éditions DVD, de travaux et de démarches pédagogiques. Ces listes
représentent un canon, un ensemble de références cinématographiques essentielles.
Il existe une multitude de ces listes, et toutes ne reflètent pas les mêmes références. Ainsi, le Top 10 des
meilleurs films étrangers proposé par les lecteurs du Guardian en 2007 :
1.
2.
3.
4.
5.
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Cinema Paradiso (Tornatore)
Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain(Jeunet)
Les Sept Samouraï / Shichinin no samurai (Kurosawa)
La Cité de Dieu / Cidade de Deus (Meirelles)
La Bataille d’Alger / La Battaglia di Algeri (Pontecorvo)
A bout de souffle (Godard)
Jean de Florette - Manon des Sources (Berri)
Le Voleur de Bicyclette / Ladri di Biciclette (De Sica)
Le Labyrinthe de Pan / Laberinto del fauno (del Toro)
In the Mood for Love (Kar Wai)
Ian Christie propose aux exploitants d’élaborer leur propre liste de films. L’exercice peut-être aussi
proposé aux jeunes spectateurs : un travail intéressant pour comprendre les films admirés, appréciés et
connus du Jeune Public. Par ailleurs, ce système de Top 10 peut être un excellent moyen de faire
découvrir des films, aux spectateurs – jeunes et moins jeunes – comme aux professionnels. Alors on peut
se demander quels films devraient figurer dans un Top 10 destiné au Jeune Public : des classiques ? des
films récents et attractifs ? des films produits par des « petits » pays comme par des plus grands ? des
films révélateurs de la diversité et des différents modes de vie en Europe ?
Les exploitants ont chacun proposé un TOP 10 de films européens les plus importants pour le jeune
public. Voici la liste qui en résulte :
1. Les 400 Coups (Truffaut, 1959) - 8 votes
2. Tout sur ma mère / Todo sobre mi madre
(Almodovar, 1999) - 5 votes
3. Ex-aequo - 4 votes chacun :
Metropolis (Lang, 1926)
Le voleur de bicyclette / Ladri di Biciclette (De Sica, 1948)
Kes (Loach, 1969)
6. 3 votes chacun (classés selon leur ordre d’apparition dans les listes des
exploitants) :
Le Cuirassé Potemkine / Bronenosets Potyomkin (Eisenstein, 1926)
M (Lang, 1931)
Nosferatu (Murnau, 1922)
8½ (Fellini, 1963)
Kirikou et la sorcière (Ocelot, 1998)
Et les deux suivants :
La Haine (Kassovitz, 1995) et L’Esquive [Games of Love and Chance] (Kechiche, 2003) (3 votes chacun)
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Conclusions des Ateliers
Idées et problèmes évoqués par les exploitants
Restaurer des films qui ont connu à leur sortie un grand succès populaire (Sergio Leone…) ; mise
à disposition des classiques en numérique
Difficulté d’élargir la palette des nationalités des films de la programmation. Mettre en commun les
listes des Top 10 Jeune Public des exploitants et multiplier les échanges d’informations pour
développer la programmation de films européens non nationaux.
Le marketing, même développé de manière intensive, ne suffit pas toujours, comme le montre
l’exemple de la manifestation Swingin’ London, présentée par Leendert de Jong.
Les possibilités offertes par le web sont sous-exploitées par les exploitants
Question : le jeune public et le public plus âgé sont-ils incompatibles ?
Idée : faire des podcasts d’interviews de célébrités venues dans les cinémas et les mettre à
disposition sur les sites Internet pour enrichir l’offre autour du film, essayer de se les échanger, de
les mettre à disposition au niveau européen (bémol : problème de la langue)
Utilisation de contenus autres que les longs métrages cinématographiques, tels que des films
réalisés sur téléphones portables, « pocket films »…
Question de la vente de boissons et de nourriture ; question de l’offre d’une « cafétéria » au sein
du cinéma, sujet souvent évoqué pendant le séminaire, l’avis général étant qu’il est difficile pour
un cinéma de survivre sans ces sources de revenus. Par ailleurs, c’est un atout important pour
attirer le public.
Travaux de consultants en communication spécialisés dans le domaine du Jeune Public : ouvrage
Generation Einstein ; et autour du débat sur le web, John Holden, sur les notions de participation
et d’individualisation.
Promotion d’événements culturels ; comment communiquer vers les jeunes ?
Remarque quant à la question « Faut-il changer l’image du cinéma ? » : attention à ne pas
abandonner l’essence du cinéma, mais à s’engager davantage dans l’utilisation des nouveaux
médias
Certains exploitants aimeraient voir se créer une base d’informations sur les copies disponibles,
leur état, les détenteurs des droits…
Proposition de Ian Christie : travailler sur l’histoire locale de l’industrie du cinéma. Travailler avec
les réalisateurs locaux (exemple : Madeleine Probst travaille sur des ateliers avec les studios
Aardman, les créateurs de Wallace et Gromit et montre des films de réalisateurs locaux)
Remarques Séminaire
Les exploitants ont apprécié que les ateliers leur permettent de prendre de la distance vis-à-vis de
leur cinéma (publications, communication…).
Demandes adressées à Europa Cinemas
Les exploitants demandent que les activités de production du type ateliers d’éducation au cinéma
(ateliers de réalisation de films avec des jeunes par exemple) soient davantage reconnus par
Europa Cinemas, lors des évaluations des activités Jeune Public.
Autre demande appuyée des exploitants auprès d’Europa Cinemas : ils aimeraient avoir
davantage d’informations sur les activités des autres salles, sur des idées développées par
d’autres, sur les films également.
Madeleine Probst suggère d’échanger sur les modèles financiers mis en œuvre par les exploitants
(« financial and business models »).
Demande d’une coordination autour des questions Jeune Public au sein du réseau Europa
Cinemas.
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Bibliographie
Sur les strategies de communication :
New research on aspects of consumption from the programme Cultures of Consumption:
www.consume.bbk.ac.uk
Jeroen Boschma, Inez Groen, Generation Einstein: Communicating with young people in the 21st century,
Keesie, 2007 – résumés en anglais, français, allemand et espagnol
John Knell, ‘Whose art is it anyway?’ disponible sur :
www.artscouncil.org.uk/documents/projects/whoseartisitanyway_phpbIPQaf.doc
A propos des ‘canons’ :
Ian Christie, ‘The Rules of the Game’, Sight and Sound, Sept 2002; ‘Canon Fodder’, Sight and Sound, Dec
1992
Ginette Vincendeau, ‘The Exception and the Rule’, Sight and Sound, Nov 1992
Peter Wollen, ‘Why do some films survive and others disappear?’, Sight and Sound, May 1993
Janet Staiger, ‘The Politics of Film Canons, Cinema Journal 24.3, Spring 1985
Jonathan Rosenbaum, Movie Wars, Wallflower Press, 2002
Gill Perry, ed., Academies, Museums and Canons of Art, Yale, 1999
Egalement les ouvrages de Robert Alter, Harold Bloom, Leslie Fiedler, Robert Von Hallberg, Lawrence
Levine, Frank Kermode, Jan Gorak
Sites Internet
Independent Cinema Office: www.independentcinemaoffice.org.uk/index.html
Rubrique Education : www.independentcinemaoffice.org.uk/education.html
First Light Movies : www.firstlightmovies.com
Voir aussi le Festival du Film pour enfants de Londres : www.barbican.org.uk/lcff
Film London : www.filmlondon.org.uk
www.consume.bbk.ac.uk
www.ubu.com
Les sites Internet des salles Europa Cinemas - adresses à retrouver sur le site d’Europa Cinemas :
www.europa-cinemas.org.
A retrouver également sur notre site Internet dans la rubrique Jeune Public, de nombreux liens vers des
sites dédiés à l’éducation au cinéma et aux jeunes spectateurs dans toute l’Europe.
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