27.04.12 Lalala Gershwin_Cie Montalvo-Hervieu

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27.04.12 Lalala Gershwin_Cie Montalvo-Hervieu
Metz en Scènes
Arsenal
Jeune Public À partir de 6 ans
Lalala Gershwin
Séances scolaires
Ven. 27. O4. 2O12
1OhOO & 14hOO
Grande Salle
Durée : 5O minutes
© Laurent Paillier
Compagnie Montalvo-Hervieu
Sommaire
Introduction
3
Le spectacle
4
Les chorégraphes
5
L’univers artistique
9
Le contexte historique et culturel
9
Le compositeur
12
La musique
14
Le jazz
15
La danse
18
Propositions pédagogiques 2O
Pour aller plus loin…
Le Crédit Mutuel Enseignant soutient
les spectacles Jeune Public de l’Arsenal.
—
Document réalisé d’après le dossier
de presse du spectacle.
2
23
Lalala Gershwin
Un spectacle de José Montalvo
et Dominique Hervieu
José Montalvo et Dominique Hervieu Chorégraphie
José Montalvo Scénographie et conception vidéo
© Théâtre national de Chaillot
Dominique Hervieu assistée de
Siegrid Petit-Imbert Costumes
George Gershwin Musique
Catherine Lagarde Création sonore
Renaud Pion Clarinettes solo
Vincent Paoli Lumière
Créé avec et interprété par
7 interprètes, en alternance :
Ernest Bilé N’Draman/Richard
Anegbele, Franz Cadiche/Rotha,
Clarisse Doukpe/Ibrahim Diame dit
Ibougaloo, Christelle Nazarin/Karla
Pollux, Séverine Bidaud/Emeline
Colonna, Plock/Hammani, « Fonky »
Fouad, Jérémie Champagne
Photos : © Birmingham Public Library,
Interior of a segregated bus, Birmingham,
Alabama, 1930, court. Birmingham, Alabama
Public Library Archives // © Culver Pictures,
Inc, 1er décor de Porgy, Alvin Ailey Theater
New York, 1935 // © Getty Images Public
Lynching, Hulton Archive, Students March for
Integrated Schools, National Archives // ©
Library of Congress, Prints & Photographs
Division // © Courtesy of the Ira and Leonore
Gershwin Trusts // © Patrick Berger / D.R.
pour les autres photos.
vidéos : © INA, Nuits chaudes à Vaulx-enVelin suite à un accident.
© Pathé Gaumont, Former LAPD Chief
Gatges, Police Found. Pres. Williams, And
Mother of Man Shot and Killed by NYC Police
Diallo Discuss Police andMinorities,
L’Amérique Noire
Photos communication : Laurent
Philippe. Copyright : CCN de Créteil.
Pascal Minet et Etienne Aussel
Collaborateurs à la vidéo
Franck Chastanier, Sylvain Decay,
Amel El Kamel, Clio Gavagni,
Michel Jaen Montalvo et
Valérie Toumayan Infographie
Roberto Pani, Joëlle Iffrig Assistants à la
chorégraphie
Production : Théâtre National de Chaillot
Avec l’aimable autorisation de l’Opéra
national de Lyon pour l’utilisation d’éléments
de la production « Porgy and Bess » – Lyon 2008
3
Le spectacle
« Je suis venu te prendre
la tête pour te faire voir
ce qu’il y a derrière les
étoiles. Laisse tomber
les ondes négatives qui
guident tes pas vers la
violence et suis nous,
tu découvriras alors la
puissance de la créativité
qui sommeille en toi. »
Évoluant sur la musique de
George Gershwin, les danseurs
explorent les univers qui
émergent à partir des années 30
aux Etats-Unis et qui donneront
naissance à de nouveaux courants
artistiques dans le domaine de la
danse.
Cet hommage au compositeur
américain George Gershwin puise
librement dans la fabrique des
danses et des images de
Broadway, en référence aux ÉtatsUnis du début du XXe siècle. Ce
spectacle s’appuie sur l’univers et
la thématique principale de
l’opéra Porgy and Bess : la
ségrégation et la discrimination
raciale. Il alterne discours
 AFRIKA BAMBAATAA
historique et esthétique,
politique et poétique de
l’imagination, faisant ainsi
réentendre l’utopie positive
portée par Gershwin :
l’ouverture aux autres, à leurs
différences.
4
Les chorégraphes
Pendant plus de vingt ans,
José Montalvo et Dominique
Hervieu ont créé une danse
jubilatoire et iconoclaste où
les images foisonnent et où
les corps crient leur plaisir
d’être en mouvement.
Leur art peint le monde
d’aujourd’hui : mélange de
couleurs, mosaïques de
styles, palette de genres.
En 1981, José Montalvo – chorégraphe
– rencontre Dominique Hervieu –
danseuse – et commence à
chorégraphier de courtes pièces
ludiques, sortes d’aphorismes
chorégraphiques, dont elle est
l’interprète principale.
Ils élaborent ensemble une
gestuelle particulière faite de fluidité,
rapidité et précision qui va donner un
style singulier à leurs productions.
De 1986 à 1988, plusieurs prix
internationaux récompensent les
chorégraphies de José Montalvo
(Concours de Nyon – 1986, Danse à
Paris – 1987, Concours
chorégraphique de Cagliari – 1988),
toutes interprétées par Dominique
Hervieu qui reçoit en 1988, le prix
d’interprétation féminine du
Concours international de danse de
Paris. C’est le début d’une aventure
artistique et d’une profonde
complicité, qui donne naissance en
1988 à la Compagnie MontalvoHervieu.
En 1993, avec la complicité
du vidéaste Michel Coste, José
Montalvo et Dominique Hervieu
créent sur la Scène Nationale de
Macon Double trouble, une pièce
inaugurale qui confronte l’image
technologique et la présence
physique des corps des danseurs.
Parallèlement à la création,
ils se lancent dès 1989 dans la
création d’événements in situ, qui
proposent aux habitants d’une
ville une pièce chorégraphique
écrite sur mesure pour eux : Les
5
En 2008, José Montalvo et
Dominique Hervieu consacrent un
diptyque composé de deux œuvres
très contrastées de George
Gershwin :
→ Une première partie en mai
2008 à l’Opéra national de Lyon
avec Porgy and Bess, mise en scène
et chorégraphie de MontalvoHervieu et direction musicale de
William Eddins
→ Une seconde partie,
Good Morning, Mr. Gershwin, en
septembre 2008 pour l’ouverture de
la Biennale de la Danse de Lyon.
En juin 2008, Dominique Hervieu et
José Montalvo prennent la direction
du Théâtre National de Chaillot,
respectivement comme directrice et
directeur artistique.
En 2009, ils sont promus
Officiers des Arts et Lettres et
reçoivent le prix « Créateurs sans
frontières » du Ministère des
Affaires étrangères et européennes.
En 2010, ils créent Orphée,
une pièce chorégraphique à michemin entre la comédie musicale
et l’opéra, version contemporaine
du mythe d’Orphée.
Danses à voir et à danser
rassemblent entre trois cents et trois
mille personnes de tous âges, de
tous horizons, et constituent, sur un
mode ludique, une tentative de
reconquête de la fête et du plaisir de
danser.
En juin 1998, ils sont nommés
directeurs du Centre
Chorégraphique National de Créteil
et du Val-de-Marne et continuent de
développer sur ce territoire – au côté
de leur mission de création et de
diffusion – un travail de formation et
d’éducation artistique en créant des
actions originales qui favorisent
l’accès à l’art chorégraphique.
En novembre 2004, ils
imaginent un parcours
chorégraphique au musée du Louvre
On danse au Louvre / Carte blanche à
la compagnie Montalvo-Hervieu.
Cinq mille spectateurs déambulent
dans le musée, au cœur du mélange
des époques et des arts, vivant un
véritable nomadisme esthétique.
En 2006, Dominique Hervieu crée
un coffret DVD interactif
pédagogique traitant de la diversité
culturelle, conçu pour le Ministère
de l’Éducation Nationale et le
Ministère des Affaires Etrangères :
« L’Art de la rencontre – cartes
postales chorégraphiques pour les
Francofffonies ! ».
En juin 2006, José Montalvo et
Dominique Hervieu reçoivent le prix
chorégraphique de la SACD, pour
l’ensemble de leur œuvre.
6
savantes et traditionnelles. Il fut
le premier compositeur blanc à
reconnaître le génie rythmique de
la musique noire et à s’en inspirer.
À cet idéal d’une musique pour la
musique, les deux chorégraphes
répondent par une recherche sur
le pur mouvement, cette virtuosité
qui traverse leur travail depuis ses
débuts, et qui trouve ici à se
déployer sur le plateau,
convoquant les « songs » de la
musique de Gershwin, les chants
live et le slam, les claquettes et les
percussions du « Shim Sham ».
Ces deux registres, l’art savant
et l’art populaire sans cesse coprésents dans leurs œuvres,
sont à la fois antagonistes et
complémentaires, et constituent
une véritable marque de fabrique,
à l’image de la société dans
laquelle nous vivons, où la culture
quotidienne est fondamentalement hétérogène.
On parle alors de transversalité
dans l’art, ou de
pluridisciplinarité, c’est-à-dire la
cohabitation de différents genres
artistiques au sein d’une même
œuvre, par un mélange soit
d’époques, soit de géographies,
soit de domaines d’art (mode et
peinture, architecture et design,
musique ou vidéo et installation).
Note d’intention
des artistes :
La toile de fond de
Lalala Gershwin
José Montalvo et Dominique
Hervieu puisent librement dans
« l’entertainement » américain la
fabrique des comédies musicales
et du cinéma hollywoodien des
années 30, pour offrir au jeune
public un poème visuel fait de
rêve et de fantaisie. En référence
aux Etats-Unis du début du
XXe siècle c’est toujours avec cet
irrépressible goût pour la vie,
un joyeux coup de boost aux
émotions, qu’ils s’expriment en
s’affranchissant des barrières
entre les registres artistiques.
Quelques œuvres
emblématiques du compositeur,
comme The man I love ou Strike
up the band, viennent témoigner
du talent syncrétique de
Gershwin. En effet, sa curiosité
ne s’arrêtait pas aux frontières de
Manhattan, mais empruntait
insatiablement à d’autres
contextes culturels, dans une
translation constante entre art
majeur et mineur, musiques
7
Les deux chorégraphes trouvent
bien des correspondances entre
l’approche du compositeur
américain, qui favorisait une
certaine porosité entre art majeur
et art mineur, et leur conception
artistique. « Il y a dans Porgy and
Bess du jazz, du charleston, du
classique, dans une idée de collecte,
voire de collage des cultures, un
métissage permanent qui se
retrouve dans nos ballets. Nous
sommes comme Gershwin dans ce
passage du savant au populaire,
des registres qui s’entraînent l’un
l’autre plutôt qu’ils ne s’ignorent.
C’est la grande force de Gershwin »
note Dominique Hervieu.
Ils s’appuient également sur
l'univers et la thématique
principale de l'opéra Porgy and
Bess : ségrégation et
discrimination raciales. Cette
référence à l'histoire noire
américaine, a pour source
l’unique opéra de George
Gershwin, œuvre immense du
patrimoine musical mondial qui,
pour la première fois dans
l’histoire, mettait en scène des
noirs américains dans les rôles
principaux, et évoque, au cours
du spectacle, les grands moments
historiques de l'émancipation
des noirs jusqu'à aujourd'hui.
Héritiers du geste citoyen que
fit, avec cette œuvre, George
Gershwin en 1937, Dominique
Hervieu et José Montalvo
articulent, à leur façon, discours
historique et esthétique, politique
et poétique de l'imagination.
Ils font ainsi réentendre l'utopie
positive portée par Gershwin en
son temps : l'ouverture aux autres,
à leurs différences, le respect
d’autrui, une ode à la diversité
des origines et la joie de vivre
ensemble en toute harmonie,
qui seule peut façonner une
intelligence de la perception –
une généreuse hospitalité du
regard.
© Laurent Paillier
8
L’univers artistique
Une culture urbaine naît aux
États-Unis, les villes gagnent du
terrain et deviennent des avantpostes du monde moderne.
Broadway foisonne de cabarets et
de théâtres, les créations de
comédies musicales se multiplient.
Ces années correspondent aux
Années Folles en France. Elles sont
la preuve d’une grande richesse dans
le domaine littéraire (Hemingway,
Dos Passos, Faulkner, etc) et aussi
dans les domaines musicaux,
architecturaux et picturaux.
Le contexte
historique et culturel
aux États-Unis
Quelques évènements
historiques et sociopolitiques
de l’époque contemporaine
de Gershwin
↓
Les années 192O-193O aux
États-Unis
« Quelle chance d’avoir vingt ans dans
les années 20 à New York ! »
S’enthousiasmait Ernest
Hemingway, grand admirateur du
compositeur. Ces années-là furent
bien les années Gershwin : naissance
de l’art urbain américain au rythme
des incessantes mutations des villes,
modernisation galopante... autant de
phénomènes qui marquèrent le
musicien de leur vertige et
imprimèrent ses notes de leurs
pulsations.
De 19O2 à 1931, les grandes
constructions
Cette époque marque l’arrivée de la
modernité triomphante : explosion
économique et financière, âge d’or du
capitalisme, début d’une société de
consommation générée par une
production de masse et la publicité.
Cet élan sera stoppé par le krach
boursier de 1929.
De grandes tours comme l’Empire
State Building sortent de terre en
1931, c’est aussi l’arrivée du métro
souterrain et des grandes gares.
La ville se couvre d’infrastructures
routières.
9
l’indépendance et à la mobilité de
la jeunesse.
Promulgation du 19e amendement instaurant le droit de vote des
femmes.
Les grandes migrations des
années 1915-193O
Les difficultés économiques et la
ségrégation très forte poussent les
populations noires à s’installer dans
les grandes villes du Nord Est, où la
croissance génère de nouveaux
emplois. Dans les villes, les noirs font
de nouveau face à une discrimination
féroce, la population blanche se
sentant menacée.
1924-1925 : Mafia, Prohibition,
KKK
1919 : Explosion du disque
Naissance et explosion du disque et
du phonographe.
Adoption du 18e amendement de la
Constitution instaurant la prohibition
de la vente et consommation de
l’alcool dans le pays.
192O : Essor de la société de
consommation et des loisirs
Essor des grandes compagnies de
cinéma comme Paramount, Fox,
Metro, Naissance à l’ouest de
Hollywood ; à l’est c’est le théâtre qui
prédomine.
Production en masse de
l’automobile qui participe à
10
La barre des
12 millions
d’immigrants
débarqués à New
York est atteinte.
5 millions
d’Américains sont
membres du Ku
Klux Klan qui devient une force
politique influente.
Harlem devient le lieu principal
où l’on peut trouver de l’alcool.
Al Capone contrôle son commerce
clandestin.
Naissance du mouvement
« Harlem Renaissance ».
Réalisation du 1er film en couleur.
1925 : La renaissance
d’Harlem
L’anthologie manifeste The New
Negro d’Alain Locke marque la
naissance officielle du mouvement
le « Nègre Nouveau » qui rassemble
pour la première fois des œuvres de
jeunes auteurs afro-américains.
Jeunes artistes et intellectuels
convergèrent vers Harlem dans les
années 20 qui devient le berceau de
la littérature afro-américaine.
Une nouvelle culture urbaine de
l’Amérique favorise l’éveil des Arts
et des Lettres.
Des dramaturges et des acteurs
créent un théâtre authentique, écrit
par et pour les Noirs, traitant de
thèmes jusque-là inédits.
Shuffle Along, revue musicale,
donne en quelque sorte le départ de
la renaissance dans le domaine du
théâtre populaire.
1927
1929 : Krach boursier
La bourse s’effondre, la moitié de
la population active est touchée par
le chômage.
La dépression fait ses premières
victimes, des musiciens noirs sont
forcés de quitter la profession.
193O : Après le jazz, le swing
et les comédies musicales
Sortie du 1er film parlant (chantant
et musical) produit par les frères
Warner, The jazz singer.
Création de l’équipe de Basket Ball
des Harlem Globe Trotters,
entièrement composée de joueurs
noirs.
Le Jive, langage argotique des Noirs
de Harlem apparaît et aboutira
progressivement au rap du début
des années 70.
C’est l’époque des comédies
musicales avec Fred Astaire, Ginger
Rogers et Gene Kelly. The green
Pastures est la première pièce jouée
entièrement par des acteurs noirs et
à être montée à Broadway.
1931 : Charlie Chaplin
1928
Chaplin
présente
Les lumières
de la ville et
reçoit un
accueil
triomphal.
Oscar de Priest est
le premier noir
élu au Congrès.
Première
apparition de
Mickey Mouse.
11
1932-1934 : Le New Deal et
la fin de la prohibition
Le compositeur
Le président Franklin Roosevelt
développe un programme
économique et social, le New Deal,
qui vise à redresser l’économie par
une politique interventionniste du
pouvoir fédéral et à régler le
problème du chômage.
Fin de la prohibition.
Walt Disney réalise son premier
dessin animé en couleur, Les trois
petits cochons.
1935
George Gershwin est un
compositeur américain, né le
26 septembre 1898 à Brooklyn
(New York) et mort le 11 juillet 1937
à Hollywood (Californie).
George Gershwin composa la
plupart de ses œuvres avec son frère,
Ira Gershwin, à la fois pour
Broadway et pour le concert
classique, sa musique contenant des
éléments provenant des deux
univers. Il connut également
beaucoup de succès dans l'écriture
de chansons populaires. Parmi ses
compositions, de nombreuses ont
été employées au cinéma, et bien
d'autres sont devenues de grands
standards de jazz grâce entre autres
à Ella Fitzgerald, Louis Armstrong,
Herbie Hancock et de nombreux
autres chanteurs ou acteurs.
Création de la sécurité sociale.
Le 19 mars, émeute raciale à
Harlem.
Porgy and Bess est monté à
Broadway.
12
C’est en 1910, que la famille
acquiert son premier piano, dès qu'il
s’assit devant l'instrument, George
joua avec tant de facilité et de talent
que ses parents lui payèrent des
leçons. Il étudia les techniques du
piano traditionnel, et les œuvres des
grands compositeurs européens, et
assistait à de nombreux concerts.
Il était un étudiant enthousiaste, et
Hambitzer son professeur disait de
lui : « J'ai un étudiant qui laissera sa
marque en musique [...] Le garçon est
un génie, il n'y a aucun doute. » Il
publia quelques partitions de piano
et écrivit des chansons. Dès que son
nom se fit connaître à New York, les
demandes pour ses compositions se
multiplièrent. George avait réalisé
que c'était dans cette direction que
se poursuivrait sa carrière, plutôt
que vers celle de pianiste de concert.
Il jouait cependant avec grand talent
et charisme car son emploi chez
Remick's lui avait appris à
improviser et à transposer
instantanément. Dans les soirées il
s'asseyait inévitablement au piano,
entouré de jolies femmes. Son frère
Ira se révéla particulièrement doué
pour trouver des paroles qui
correspondaient aux chansons de
son frère ; ainsi débuta une solide
collaboration entre les deux
hommes. L'année 1928 apporta
plusieurs expériences musicales très
enrichissantes à la vie de Gershwin :
il eut premièrement la chance de
rencontrer Maurice Ravel au mois de
mars, compositeur qu'il admirait ;
lorsque George lui demanda s'il
pouvait lui enseigner la composition,
Ravel lui répondit : « Pourquoi
seriez-vous un Ravel de seconde
classe alors que vous pouvez devenir
un Gershwin de première classe ? »
En grandissant dans les quartiers de
New York, Gershwin fut exposé à
d'innombrables genres de musique.
À travers sa famille il était
familier du style Klezmer des
Juifs américains ; cette
influence est apparente dans
les mélodies de ’S Wonderful et
Funny Face. Il connaissait
également bien la musique
afro-américaine et en
particulier, le jazz. Ce style
était considéré à l'époque
comme étant exclusif aux
« musiciens de race », et
13
la nature de la musique de
Gershwin fut longtemps étiquetée
comme étant une simple imitation
du genre. Il est cependant
incontestable que ses œuvres telles
que Rhapsody in Blue et son rag,
Rialto Ripples, emploient la tonalité
« blues » et les rythmes syncopés du
jazz. Enfin, Gershwin était un grand
enthousiaste de la musique
moderne française.(Debussy, Ravel,
Milhaud) ainsi que des œuvres de
compositeurs tels que Jerome Kern,
Alban Berg, Dimitri Chostakovitch,
Igor Stravinski, Arnold Schönberg.
Sur le plan modal, il aimait
particulièrement la sonorité de la
gamme pentatonique, qui inspira la
mélodie de I Got Rythm. Mais ses
talents personnels caractérisaient
le mieux son style pianistique : il
jouait avec la plus grande aisance,
débordant d'énergie et
d'enthousiasme, en inventant
toujours des nouveaux rythmes et
mélodies. C'est ce qui lui donnait le
plus grand plaisir : il ne s'amusait
pas à une fête s'il n'avait pas la
chance de s'asseoir au piano.
La musique
Porgy and Bess, une œuvre
novatrice et engagée
L'histoire se passe dans l'Amérique
misérable des années 30, en pleine
crise économique, alors que l'alcool,
la drogue, le jeu font des ravages.
Les héros sont des Noirs très pauvres.
Porgy, un mendiant infirme, est
amoureux en secret de Bess qui vit
avec un autre homme, Crown. Lors
d'une bagarre, Crown tue un autre
villageois et doit s'enfuir. Porgy en
profite pour déclarer son amour à
Bess. Auprès de lui, Bess trouve le
bonheur et renonce à la drogue. Mais
Crown réapparaît et Porgy le tue. Bess
se laisse entraîner par un dealer blanc,
Sportin' Life, qui lui propose de la
drogue, et elle finit par partir avec lui
laissant Porgy désespéré.
Musicalement, Porgy and Bess
réussit une synthèse innovante entre
les techniques orchestrales
européennes, le jazz américain et la
musique populaire. D’autre part,
14
dans sa forme, c’est un opéra nouveau
qui se dit populaire, puisque c’est un
conte populaire ayant pour sujet la vie
des noirs américains.
« Gershwin déploie tous les clichés
associé à cette culture : son sens de
l’humour, du drame, ses croyances
superstitieuses et sa ferveur religieuse,
son instinct de la danse et son entrain
débordant. » Cette nouvelle forme qui
allie opéra et théâtre devait pour
Gershwin avoir la vocation de divertir
le plus grand nombre plutôt que l’élite
cultivée. C’est la raison pour laquelle
il ne le proposa pas à ceux qui
d’ordinaire patronnent l’opéra en
Amérique.
Dans cette œuvre, Gershwin
souhaite mêler, le tragique et
l’anecdotique, le désuet, l’humour,
le pitoyable. Il écrit ses propres « folk
songs » et « spirituals » et travaille en
collaboration avec son frère Ira au
piano. Il met en place une série de
leitmotiv dès le début de l’opéra afin
d’identifier ses personnages
musicalement. L’entrelacement de ses
thèmes sert à montrer les conflits
entre les personnages.
Après la première en 1935, la
critique est mitigée, on se questionne
sur le genre particulier de Porgy and
Bess, opéra, comédie musicale,
opérette ? Il lui est reproché aussi bien
par la communauté noire que blanche
d’avoir traité le problème noir avec
superficialité et clichés. Il faudra
attendre les années 80 pour que
l’œuvre soit reconnue comme un
véritable chef-d’œuvre.
15
Le jazz
Ses Origines
Le jazz trouve son origine dans
la culture noire-américaine. Né au
début du XXe siècle, il s’inspire de
trois courants musicaux du XIXe :
→ le Negro-spiritual et le Gospel
→ le Blues
→ le Ragtime
↓
Le Negro-spiritual et le Gospel
Déportés d’Afrique et arrachés à
leurs coutumes et leur religion, les
esclaves noirs adaptent à leur
convenance la culture de leurs
propriétaires. Ils créent ainsi des
chants religieux imprégnés de
l’Ancien Testament (le Negrospiritual) et d’autres inspirés de
l’Evangile (le Gospel).
Le Blues
Cette musique profane dépeint les
chroniques de la vie quotidienne
des esclaves noirs, ainsi que leur
douleur et leur désespoir à l’issue
de la Guerre de Sécession, face à
l’hostilité de la communauté blanche.
Musicalement, cette douleur est
traduite par l’introduction dans la
mélodie de notes appelées « blue
notes » venant déstabiliser l’harmonie
du chant. Ces notes sont à l’origine
d’un nouveau monde harmonique
appelé "le Blues".
Le Ragtime (de 187O à 193O)
Il représente les premiers essais de
composition, donc de musique écrite.
Composé pour le piano, il s’articule
autour d’une mélodie rythmée
(« ragtime » signifie « mesure
déchirée ») et d’une basse constante.
Le côté "improvisation" n’y a pas
encore sa place.
Scott Joplin (1868-1917) fut l’un des
plus grands compositeurs de Ragtime.
Quelques grands noms : le
trompettiste Louis Armstrong (19001971), le clarinettiste et saxophoniste
Sydney Bechet (1891-1959), la
chanteuse Billie Holiday (1915-1959)…
Le swing (années 3O)
Après le krach boursier de 1929, le
jazz s’allie à la danse pour divertir le
peuple américain. C’est le clarinettiste
Benny Goodman (1909-1986) qui
connaît le premier succès du swing.
C’est la naissance des premiers grands
orchestres de jazz : les Big Bands dans
lesquels une place importante est
laissée aux solistes pour leurs
improvisations.
Les Big Bands les plus célèbres sont
ceux de Count Basie (1904-1984), Duke
Ellington (1899-1974), Cab Calloway
(1907-1994).
Le Be-Bop (années 4O)
Les courants du Jazz de 19OO
à nos jours
↓
Le jazz New Orleans (vers 191O)
Né dans les rues de la Nouvelle
Orléans à qui il doit son nom, il
marque l’apparition des jazzbands
(fanfares de rues composées de
cuivres et jouées par les Noirs).
Le style « New Orleans » a été repris
par des orchestres de Blancs : on le
désignait sous le nom de
« Dixieland ».
Dès 1920, le jazz se répand dans le
Nord des Etats-Unis : il gagne
Chicago, New York …
Au début des années 40, de jeunes
jazzmen noirs donnent au jazz une
rythmique nouvelle, plus complexe,
aux harmonies parfois dissonantes.
Les tempos sont également de plus
en plus enlevés.
Quelques grands noms : le
saxophoniste Charlie Parker (19201955), le trompettiste Dizzy Gillepsie
(1917-1993), le pianiste Thelonious
Monk (1920-1982), le batteur Kenny
Clarke (1914-1985)
Le Jazz Cool (vers 195O)
C’est l’époque d’un jazz au style plus
calme ("cool" = "frais" en anglais) et
16
plus sobre. Les sonorités sont plus
feutrées. Les deux précurseurs du
Jazz Cool sont le trompettiste Miles
Davis (1926-1991) et le saxophoniste
Lester Young (1909-1959). Ce courant
"Cool" se déplace vers la côte Ouest
des Etats-Unis où il est joué
principalement par des musiciens
blancs.
d’autres styles et influencés par
de nouvelles techniques : le JazzRock, le Jazz des musiques du
monde …
Quelques termes
propres au Jazz
Chorus : improvisation sur une
Le Hard-Bop (1953)
grille de séquence harmonique.
Face au classicisme du jazz cool,
les musiciens noirs veulent préserver
les spécificités de leur musique.
Né à New York, le Hard Bop est
l’occasion d’un retour aux racines de
la musique noire, Blues et Gospel,
dans une version profane, riche en
rythmes.
Le batteur Art Blackey (1919-1990)
est parmi les plus célèbres musiciens
de Hard Bop.
vocale où des onomatopées sont
utilisées plutôt que des paroles.
Le Free-Jazz (196O)
Section rythmique : ensemble
Improvisation : invention sur la
séquence harmonique d’un
thème. Le musicien peut laisser
libre cours à son inspiration.
Pont : formule qui permet de
passer d’un thème à un autre.
Scat : forme d'improvisation
Ce courant, issu du jazz moderne, ne
veut retenir du jazz que les éléments
fondamentaux de la musique noire :
l’énergie, le son brut, l’improvisation.
C’est le jazz "libre". Le saxophoniste
Ornette Coleman (1930) en fut le
précurseur.
D’autres musiciens ont contribué à
l’essor du free-jazz : le saxophonisteténor John Coltrane (1926-1967), le
pianiste Bill Evans (1929-1980) qui
proposa une nouvelle approche du
« piano jazz ».
Après 1960, le jazz connaît d’autres
courants issus de fusions avec
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des instruments qui marquent
le tempo. Généralement, on y
retrouve la batterie et la
contrebasse, parfois
accompagnées par le piano
ou la guitare.
Tempo : cadence choisie pour
jouer un thème (lent, medium
swing, ou rapide).
Thème : idée musicale,
mélodique, harmonique ou
rythmique sur laquelle on bâtit
une composition.
Cela n'empêche pas que cet
enchaînement puisse être dansé
n'importe quand dans la soirée.
Bien des danseurs de swing ont acquis
le réflexe de danser un shim sham dès
qu'il entendent les premières notes
de T'Ain't What You Do.
La danse
↓
Le Shim Sham
Le Lindy Hop
Le « Shim Sham Shimmy » est à
l'origine un enchaînement de danse à
claquettes. C'est un enchaînement
amusant et qui s'apprend assez vite,
que l'on retrouve traditionnellement
dans nos soirées swing
contemporaines, particulièrement
lorsqu'il y a un orchestre en direct.
Par la suite, le « Shim Sham »
s'étendit au monde de la danse swing
et fut dansé dans les soirées dansantes
à la fois par les danseurs à claquettes
et par les danseurs de swing (et en
particulier de Lindy Hop). Comme le
Lindy Hop s'endormit durant les
années rock et disco, le shim sham
survécut aussi en sommeil dans le
milieu des claquettes.
Le shim sham est aujourd'hui
traditionnellement dansé à la fin
d'une soirée swing. Les danseurs se
mettent face à l'orchestre pour faire
ce shim sham en guise de
remerciement pour la musique sur
laquelle ils ont dansé toute la soirée.
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C’est une danse de rue qui s'est
développée dans la communauté noire
américaine de Harlem (New York) vers
la fin des années 1920, en parallèle avec
le jazz et plus particulièrement le
swing.
Le Lindy Hop est un mélange de
plusieurs danses provenant des quatre
coins des États-Unis à partir des
années 1900, principalement le
charleston, Le Lindy Hop utilise les
mouvements improvisés des danses
africaines avec la discipline de la
structure en 6 et 8 temps des danses
européennes. Le Lindy Hop est un
mélange de danse en couple et
séparée, venant de ses origines
métissées. Les danses africaines
séparent habituellement les hommes
des femmes. La danse en couple est
typiquement européenne
clip, le danseur effectue une figure au
sol très fréquente chez les danseurs de
Hip Hop
http://www.youtube.com/watch?v
=14QEoEIvUuk
L'origine swing du Hip Hop
Le Charleston
L'histoire commune du Hip Hop nous
dit que cette culture (qui inclut la
danse du même nom) est née dans les
années 1970 dans le Bronx au sein de
la population afro-américaine qui
organisait fréquemment des fêtes
d'immeubles (les "block parties").
Plusieurs courants de musique et de
danse s'y sont mêlés et l'on a ainsi vu
se développer la breakdance (aussi
appelé le break), danse du sol qui a
atteint la France dans les années 80.
Mais le break n'est pas le seul style
présent dans la danse Hip Hop, on y
trouve aussi des danse debout, le
Popping, le Locking, le Boogaloo,
la danse au sol, etc. De nos jours, le
Hip Hop se laisse influencer par la
salsa dans certains jeux de jambes euxmêmes issus de la danse swing en solo.
On y voit déjà quelques points
communs entre le Lindy Hop et le
Hip Hop : origine afro-américaine à
New York, multitude d'influences, jeux
de jambes en commun, etc. Pour ce
qui est du travail au sol, le Lindy n'en
comporte que très peu.
Regardez ce clip de 1940 où les Mills
Brothers chantent le titre Caravan.
Des danseurs se succèdent et si vous
regardez bien aux alentours d'1’50 du
Danse née chez les Noirs des états
du Sud des États-Unis. La ville de
Charleston (Caroline du Sud) lui a
donné son nom. Le Charleston est à
l'origine de la plupart des danses
modernes, construites sur les rythmes
négro-américains et dans lesquelles
les figures improvisées tiennent une
place importante, avec parfois des
mouvements acrobatiques inspirés
des danses africaines, antillaises, etc.
Sous sa forme théâtrale, le Charleston
fut dansé pour la première fois au
New Amsterdam Theâtre de New
York le 20 octobre 1923, par Ned
Wayburn (revue The Follies). En 1925,
Robert Ciel le faisait connaître au
public parisien (première Revue
nègre, au Théâtre des ChampsÉlysées, avec les débuts de Joséphine
Baker). Le charleston devint alors une
danse de société à 4 temps, où les
temps forts sont accentués.
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Propositions pédagogiques
Différentes pistes pédagogiques peuvent
être exploitées dans le prolongement de
cette expérience artistique. Il est important
de commencer par procéder à une
restitution du concert avec l’ensemble de
la classe. Exprimer son ressenti (à l’écrit, à
l’oral, par le dessin…) et argumenter celuici font partie intégrante de la formation du
jeune spectateur.
Les élèves peuvent aussi envoyer leurs
commentaires au service des publics de
l’Arsenal – Metz en Scènes à l’adresse
suivante : [email protected].
Une sélection de messages sera mise en
ligne.
→ Opéra Porgy and Bess, et son thème
principal, ségrégation et discriminations
raciales
→ Le cinéma des années 1920-1930 :
du cinéma muet au cinéma parlant, Charlie
Chaplin…
Axes de travail et thématiques à
aborder en classe :
En arts plastiques :
Travail sur l’amalgame, l’accumulation, le
collage.
Différentes thématiques pourront être
abordées en classe pour resituer le
contexte historique des œuvres de
Gershwin et ainsi comprendre dans quel
état d’esprit Dominique Hervieu et José
Montalvo ont abordé la pièce.
→ Quelques thèmes musicaux de
Gershwin : The man I love, berceuse de
Summertime, Strike up the band, I got
plenty
→ Grands artistes du jazz au début du
XXe siècle : Duke Ellington, Billie Holiday,
Louis Armstrong
→ Translation constante entre art majeur
et art mineur, musiques savantes et
traditionnelles, populaires et religieuses
avec naissance de formes musicales
nouvelles comme le ragtime, le blues, les
negro-spirituals puis le jazz.
→ Mélange de l’art et du divertissement
dans notre société.
Des approches pédagogiques pour
la réalisation de certaines activités :
En éducation physique :
Clin d’œil aux danses émergentes dans les
années 30 aux Etats Unis comme le Shim
sham, le Charleston, le Lindy Hop…
Le corps, vecteur de communication (regard,
émotions, contact)
En vie de classe / vivre ensemble :
L’art de la rencontre, avec l’autre, avec soi et
avec son environnement, la relation entre
dedans et dehors : soi à l'autre / soi à l'espace
/ intérieur/extérieur, la diversité des
identités, l’ouverture aux autres, à leurs
différences.
En éducation musicale :
→ L’influence des musiques populaires sur
les musiques savantes chez des compositeurs
tels que Bartók, Bernstein, Brahms dans ses
Danses hongroises, ou Ravel dans son
concerto en sol dont le premier mouvement
est particulièrement influencé par le Jazz.
→ Travail du chant Summertime (partition
ci-dessous)
→ Ecouter la chanson l’heure d’été de Grand
Corps Malade avec l’intégration de
Summertime. On retrouve là un cas de
métissage.
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Pour aller plus loin…
Marie Romain, La danse à l'école
primaire, Retz, (2001)
Proposition d'une démarche
d'apprentissage autour du
processus de création à travers des
séquences d'activités à mettre en
œuvre dans le cadre de projets
pédagogiques.
Bibliographie :
Denis Jeambar, George Gershwin,
Edition Mazarine, 195 p. (1998)
Jean-Christophe Marti,
Greshwin, Edition Gisserot,
collection Pour la musique (2000)
Claude Noel, La mallette à danser
[Livre]. CRDP de Franche-Comté
(Besançon) / Centre
Chorégraphique national de
Franche-Comté (Belfort), (2005).
Mildred Clary, Une rhapsodie
américaine, Edition Pygmalion
(2005)
Christian Rolland, Les bases du
Lindy hop et du balboa, Christian
Rolland éditions, (2010)
Discographie :
Jackie Lascar, La danse à l'école :
pour une éducation artistique,
L'Harmattan, (2000)
Comment aborder la danse avec sa
classe, comment susciter et
maintenir le plaisir de danser,
comment aller de l'exploration à la
chorégraphie, comment construire
un partenariat culturel ?
Katia et Marielle Labèque /
Rhapsody in blue Gershwin
DVD, Porgy and Bess
Les 51 plus grandes chansons,
Gershwin, Goodman, Astaire, 2002
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Bientôt à l’Arsenal
Prochaines séances scolaires
Jeu. 1O.
O5. 2O12
1OhOO et 14hOO / Salle de l’Esplanade
EAST BLOCK PARTY III
Conte & Soul
Toute la saison sur
www.arsenal-metz.fr
Arsenal
Metz en Scènes
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