Colocation - UFC Que Choisir Ardeche
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Colocation - UFC Que Choisir Ardeche
Colocation Pour une cohabitation tranquille Avec la crise et la forte hausse des loyers, partager un logement à plusieurs représente la solution pour qui cherche à se loger à bon compte. Mais si la formule de la colocation présente des avantages tant financiers que pratiques, mieux vaut bien en connaître les règles et faire preuve de savoir vivre… ensemble ! Popularisé par la série TV Friends et le film L'Auberge Espagnole, ce mode de vie, bien implanté dans les pays anglo-saxons depuis des dizaines d'années, séduit de nombreux citadins, à Paris comme en province. S’il s’agit surtout d’une affaire de jeunes, qu’ils soient étudiants ou actifs, de plus en plus de quadra divorcés, avec ou sans enfants, mais aussi de seniors, se laissent tenter par l’aventure. Tel est le cas de Marine et de son fils Théo, qui partagent depuis près d’un an avec Audrey et ses deux filles Léa et Emma, un appartement de 100 m2 dans le XVe arrondissement à Paris. « Au départ, c’est par nécessité que j’ai opté pour cette solution. Avec mon salaire, je n’aurais jamais pu louer un tel appartement en plein Paris. Aujourd’hui, avec Audrey, nous nous entendons très bien. Nous pouvons compter l’une sur l’autre pour la logistique de la maison, notamment la gestion des enfants au quotidien » raconte Marine, prête à prolonger l’expérience encore quelques années. Même sentiment du côté de Justine, étudiante à Rennes. « Je partage, depuis quelques mois, avec cinq autres jeunes, deux garçons et trois filles, une maison avec jardin à dix minutes du centre-ville. Au départ, nous n’étions que deux avec une amie d’enfance, puis nous avons recruté quatre autres personnes. Après une première expérience en colocation ratée, j’ai été assez exigeante dans le choix de nos futurs colocataires. Ils devaient d’abord répondre à un questionnaire précis afin de mieux connaître leurs habitudes de vie et leurs centres d’intérêt puis nous les avons rencontrés un par un. Un peu contraignant certes, mais très efficace » nous explique-t-elle ravie. La colocation est aujourd’hui, sans aucun doute, une bonne alternative pour améliorer son cadre de vie en louant un logement plus grand, rencontrer des gens et peut-être se faire de nouveaux amis. Quant aux propriétaires, ils sont, eux aussi, de moins en moins réticents à opter pour ce type de location. En louant un logement à trois, quatre ou cinq personnes, « le bailleur réduit d’autant les risques d’impayés. En outre, il récupérera généralement son bien beaucoup plus vite que s’il était loué à une famille qui, la plupart du temps, va s’y installer pour de longues années » précise Frédéric de Bourguet, fondateur du site colocation.fr. En moyenne, un colocataire met environ vingt-cinq jours pour trouver une chambre adaptée à ses besoins et un propriétaire bailleur trente-cinq jours pour faire le plein de colocataires. (1) Mais alors, où trouver un appartement en colocation ? Comment rencontrer le ou la locataire idéale ? Quelles démarches entreprendre pour être bien en règle vis-à-vis de son propriétaire ? Autant de questions auxquelles nous avons tenté de répondre. Le bail : un pour tous, tous pour un ! Il ne suffit pas de partager un logement avec d’autres personnes pour prétendre être en colocation. Bien que cette formule ne dispose pas d’un statut particulier, elle est soumise aux règles classiques de la location au titre de la résidence principale. Ainsi, si le logement est loué meublé, ce sont les règles de l’article L 632-1 du code de la construction et de l’habitation qui s’appliquent. Les parties restant toutefois libres de s’organiser comme elles le souhaitent sur un certain nombre de points. S’il est loué vide, ce qui est le cas de la grande majorité des colocations, c’est la loi du 6 juillet 1989 régissant les rapports entre locataires et propriétaires qui doit être respectée. « Quelle que soit la solution choisie, la colocation suppose donc toujours un contrat en bonne et due forme. Et plus celui-ci sera précis dès le départ, moins il y aura de risques de conflits par la suite » souligne Frédéric de Bourguet. Deux solutions sont alors envisageables. Le bailleur peut opter pour la rédaction d’un contrat de location pour chacun de ses colocataires. Ainsi, s’il loue à cinq personnes, cinq baux seront rédigés pour un seul et même logement. Ce qui est rare. La plupart du temps, le propriétaire des lieux propose plutôt un seul et même bail, commun à tous ses colocataires. Le nom de chacun doit alors y être mentionné noir sur blanc. Une précaution à ne surtout pas négliger ! En effet, toute personne habitant dans le logement mais dont le nom n’apparaît pas sur le contrat de location est considérée comme un simple occupant. Ce qui, en pratique, ne lui donne aucun droit ni à l’égard du propriétaire ni des autres colocataires. Et ce, qu’il soit pacsé ou vive en concubinage avec l’un des colocataires, voire qu’il participe au paiement du loyer. Seuls les couples mariés lors de la signature du bail, quel que soit leur régime matrimonial, sont automatiquement cotitulaires du bail, même si celui-ci n’a été signé que par un seul des époux. Lors de la signature du bail, le propriétaire exigera également le versement par les colocataires d’un dépôt de garantie. Son montant ne peut dépasser un mois de loyer sans les charges. Par ailleurs, comme pour n’importe quelle location, le bail doit préciser les coordonnées du propriétaire et éventuellement de son mandataire (si le logement est loué par l’intermédiaire d’une agence, par exemple), la durée de la location, la date à partir de laquelle les colocataires disposeront du bien, la description du logement et de ses annexes (cave, garage, jardin ou autres), la surface habitable, l'énumération des parties communes, la destination du local loué (c'est-à-dire l'usage qui sera fait des locaux : habitation ou usage mixte d'habitation et professionnel), le montant du loyer, des charges et les conditions de révision éventuelle ainsi que les raisons (non paiement du loyer, défaut d’assurance...) qui autorisent le propriétaire à résilier le bail. À charge pour chaque colocataire de bien en prendre connaissance, de le signer et d’en conserver précieusement un exemplaire. Au moment de la remise des clés, une dernière précaution s’impose pour les colocataires, avant de s’installer : l’établissement contradictoire avec le bailleur (ou de son représentant) d’un état des lieux d’entrée. Il est alors indispensable de prendre le temps d’établir cet état des lieux avec la plus grande minutie. Il faut procéder avec méthode, pièce par pièce, sans oublier les éventuelles annexes (cave, garage...). Les termes utilisés doivent être le plus précis possible. Tous les colocataires doivent le signer. Au départ du dernier des colocataires, il faudra à nouveau recommencer et établir un état des lieux de sortie, lui aussi en présence du propriétaire (ou de son représentant). Et ce n’est qu’après comparaison des deux états des lieux que le propriétaire restituera au dernier des colocataires sortant le dépôt de garantie, sous déduction éventuelle des sommes dues au titre des loyers, charges et réparations locatives ou dégradations. Chère caution La colocation s’adressant le plus souvent à des jeunes, qu’ils soient étudiants ou qu’ils démarrent dans la vie active, il est fréquent que le propriétaire des lieux exige que les parents de ses futurs colocataires (généralement, ou une tierce personne), se portent caution de leurs chers enfants. Imparable pour le bailleur pour se prémunir contre tout risque d’impayés. Ainsi, à la moindre défaillance de l’un des colocataires, le propriétaire pourra se retourner vers la caution de son choix pour se faire payer. Et ce même si le colocataire a quitté les lieux depuis longtemps, mais que le bail se poursuit. À charge ensuite pour la caution qui a payé l’intégralité de la dette de demander aux autres colocataires le remboursement des sommes payées, proportionnellement à leur quote-part de loyer. Pas simple, en pratique ! C’est pourquoi, « afin de limiter les risques, les parents se portant caution ont toujours intérêt, dans la mesure du possible, à cantonner leur engagement au seul montant de la quote-part du loyer de leur enfant et le temps du bail. Une clause du bail doit alors l’indiquer expressément. Mieux encore, ils peuvent demander à ce qu’il soit précisé qu’au départ d’un des colocataires présentant comme garantie une caution, le locataire lui succédant fournisse sa propre caution. Le propriétaire est alors libre d’accepter ou de refuser » explique Martine Rullier de l’Agence départementale d’information sur le logement (Adil) de Paris. Attention. Pour être valable, la personne qui se porte caution doit écrire de sa main une phrase indiquant clairement qu’elle a bien pris connaissance de la nature et de l'étendue de son engagement. Elle doit en outre recopier le texte intégral de l’article 22-1 alinéa 2 de la loi du 6 juillet 1989. C’est-à-dire : « Lorsque le cautionnement d'obligations résultant d'un contrat de location conclu en application du présent titre ne comporte aucune indication de durée ou lorsque la durée du cautionnement est stipulée indéterminée, la caution peut le résilier unilatéralement. La résiliation prend effet au terme du contrat de location, qu'il s'agisse du contrat initial ou d'un contrat reconduit ou renouvelé, au cours duquel le bailleur reçoit notification de la résiliation ». Le bailleur ne peut exiger une caution s’il a déjà souscrit une garantie assurance loyers impayés ou une garantie des risques locatifs (GRL), sauf si le logement est loué à des étudiants ou à des apprentis. Une bonne assurance Le logement en colocation se doit d’être assuré au minimum contre les risques locatifs : incendie, dégâts des eaux et explosion. C’est la loi ! Mais la garantie des risques locatifs ne couvre jamais ni les dommages causés aux tiers (par exemple, un dégât des eaux chez un voisin), ni les dégâts subis par les biens personnels des colocataires. C’est pourquoi il est préférable que les colocataires soient plutôt couverts par un bon contrat multirisque habitation qui prendra en charge l’ensemble de ces risques. Libres à eux d’opter pour la compagnie de leur choix. « Ils ont néanmoins intérêt à souscrire un contrat commun à tous pour éviter, en cas de sinistre, des conflits d’assurance pouvant compromettre leurs chances d’indemnisation » recommande Martine Rullier. Le nom de chacun doit être mentionné dans le contrat et une attestation d’assurance remise au propriétaire. « Compte tenu de la fréquence des départs et des arrivées, il est préférable d’ailleurs que le propriétaire en réclame une tous les ans à ses colocataires » ajoute-t-elle. Solidaires jusqu’à la fin du bail Une fois le bail signé, chaque colocataire a exactement les mêmes droits et devoirs à l’égard du propriétaire des lieux. Et parmi ceux-ci, celui de payer la fraction de loyer et de charges qui lui revient, à l’échéance convenue. Par exemple, un quart du loyer et des charges s’il y a quatre colocataires. Mais, afin de se prémunir contre les risques d’impayés, le propriétaire mentionne quasi systématiquement dans le contrat de location une clause de solidarité. Elle lui permet d’exiger de n’importe quel colocataire, jusqu’à la fin de la location, le paiement de l’intégralité du loyer et des charges ainsi que d’éventuelles dégradations locatives. À celui qui a payé de se retourner ensuite contre les autres colocataires pour se faire rembourser. Par exemple, en présence d’une telle clause, pour un bail de colocation de trois ans arrivant à son terme le 15 octobre 2012, un colocataire, bien qu’ayant donné son congé dans les règles le 15 juillet 2011, restera engagé jusqu’au 15 octobre 2012. Mais attention, car la clause de solidarité mentionnée dans le bail ne comporte pas forcément le terme « solidarité ». Il suffit qu’elle exprime clairement que chacun des locataires peut être tenu responsable du paiement de la totalité de toute somme due (loyer, charges, réparations locatives) au propriétaire jusqu’à l’expiration du bail en cours pour être valable. Bref, une clause à ne jamais prendre à la légère ! En l’absence d’une telle clause, ce qui est rare, le colocataire qui s’en va est, en revanche, libéré de toute obligation à l’égard de son bailleur à la fin de son préavis. Un colocataire, ça se remplace Diplôme en poche, nouvel emploi, mutation professionnelle, (re)mariage... La vie fait qu’un jour ou l’autre, un ou plusieurs colocataires souhaitent partir, parfois en même temps. Libres à eux de le faire, sans avoir à recueillir l’accord de tous les autres. Un turn-over qui revient assez régulièrement. « Les étudiants recherchent généralement entre juin et septembre tandis que les salariés plutôt en janvier, période propice aux mutations et autres changements de poste » constate Alexandre Gonzales, responsable du site Appartager.com. Mais le départ d’un colocataire ne met pas pour autant fin au contrat de location qui se poursuit aux mêmes conditions avec celui ou ceux qui restent dans les lieux. Il est même possible qu’un nouveau colocataire lui soit substitué. L’accord du bailleur est alors indispensable. Mais, afin que le nouveau colocataire ait des droits sur le logement, « il faudra prévoir soit un avenant au contrat de location pour substituer le nom du nouveau colocataire à l’ancien, soit conclure un nouveau bail. En signant un nouveau bail, le bailleur se réengage alors au minimum pour trois ans » souligne Martine Rullier. Quant au locataire sur le départ, il doit prendre soin de donner congé au bailleur par lettre recommandée avec avis de réception. S’ils sont plusieurs à partir à la même date, rien ne les empêche d’adresser un congé commun, à condition qu’il comporte bien tous les noms et signatures des colocataires concernés. Dans les deux cas, un préavis de trois mois doit être respecté. Ce délai peut néanmoins être réduit à un mois en cas d’obtention d’un premier emploi, de mutation, de chômage ou de nouvel emploi consécutif à une perte d’emploi. Il en va de même pour les titulaires du RSA et les personnes âgées de plus de soixante ans pour raison de santé. Mais attention, pour une colocation entre étudiants, la réduction du préavis ne profite qu’à la personne concernée par l’événement (Réponse ministérielle Demerliat du 1er janvier 2004, JO Sénat du 3- 02-2005). Pas question toutefois, pour celui qui part, d’exiger de son propriétaire la restitution immédiate de la fraction du dépôt de garantie qui lui revient. Versée à l’entrée dans les lieux, cette somme ne lui sera restituée qu’une fois l’état des lieux de sortie effectué et les clés rendues par le dernier des colocataires (arrêt de la Cour de cassation de la 3e chambre civile du 21 novembre 1990, pourvoi n° 89-14827). Ce qui, en pratique, peut intervenir des mois, voire des années plus tard, surtout lorsqu’un nouveau locataire se substitue avec l’accord du propriétaire au locataire sortant. Aussi, « la seule solution pour le locataire qui déménage est de s’entendre avec les colocataires qui restent afin qu’ils lui remboursent sa part de dépôt de garantie. Ce qui risque d’être source de conflit » met en garde Martine Rullier. Si, en outre, le bail contient une clause de solidarité, le colocataire qui quitte le logement reste, jusqu'à l'expiration du bail en cours, solidaire du paiement du loyer et de toute autre somme qui pourrait être due au bailleur, ceci même une fois son préavis écoulé. Les bonnes règles d’une coexistence pacifique On peut choisir de vivre à plusieurs dans un grand appartement ou une maison, sans tomber pour autant dans la vie en communauté. Aux colocataires à s’organiser entre eux. Un point essentiel pour que la vie en groupe se déroule dans les meilleures conditions. « Aussitôt entrés dans les lieux, les colocataires ont plus qu’intérêt à rédiger une véritable charte afin d’y préciser les droits et obligations des habitants du logement. Chacun des colocataires se devant de la signer et de la respecter. Ainsi, il pourra y être précisé que chaque colocataire s’engage à payer sans retard et selon les modalités prévues au bail, leur quote-part de loyer, d'eau, d'électricité, de chauffage et de taxe d'habitation, la possibilité ou non d’héberger des amis, le ou les jours dans la semaine où il est autorisé de faire la fête » insiste Frédéric de Bourguet. Mieux vaut prévoir un panneau d’affichage dans une des pièces communes (la cuisine ou le salon) sur lequel sera indiqué, outre le règlement intérieur, les messages communs, les rappels des échéances (factures d’eau, d’électricité...) et surtout un planning hebdomadaire quant à la répartition des tâches ménagères (vaisselle, ménage, poubelles…). Afin de faciliter les relations entre les colocataires eux-mêmes, mais également vis-à-vis de leur propriétaire, la désignation d’un mandataire commun est recommandée. C’est lui qui sera chargé notamment de faire respecter le règlement intérieur, tenir à la disposition de tous les colocataires les factures de frais de fonctionnement du logement (téléphone, Internet, électricité...). Il fera également fonction de porte-parole des colocataires auprès du bailleur. Par souci de simplicité, il pourra aussi être chargé de régler intégralement le loyer, à charge pour les autres locataires de le rembourser à hauteur de leur quote-part. Dès lors que cela est possible, il est souhaitable que les factures (par exemple, de gaz ou d’électricité) soient établies aux noms de tous les colocataires. Plus aisé pour leur paiement, chacun des colocataires pouvant les régler à tour de rôle par chèque. Bien utile aussi lorsqu’il sera demandé au colocataire un justificatif de domicile. Tout comme les dépenses courantes (eau, électricité, abonnement Internet…), le paiement de la taxe d’habitation doit être répartie entre chaque colocataire. À eux de s’organiser pour se partager le paiement de la taxe. Car le fisc ne connaît pas la colocation. La taxe d’habitation porte sur le logement dans son ensemble. En pratique, « l’avis d’imposition est adressé au colocataire figurant en premier sur le bail, mais tous ceux dont le nom est mentionné sur l’avis d’imposition sont solidaires du paiement de la taxe. Si les colocataires n’informent pas l’administration des changements de noms, au fur et à mesure des entrées et des sorties, le bailleur peut être tenu au paiement de celle-ci. Il est donc indispensable que le propriétaire adresse toutes les modifications au centre des impôts » rappelle Martine Rullier. Colocation en meublé et en HLM Il est parfaitement possible de colouer un appartement ou une maison déjà meublé(e). Lorsque le logement est la résidence principale des colocataires, un bail écrit dont le contenu est partiellement réglementé est obligatoire (article L 632-1 du code de la construction et de l’habitation). Ainsi, la durée de la location est d’un an minimum ou de neuf mois s’il s’agit d’étudiants. Rien n’empêche les colocataires de donner congé à tout moment, sous réserve de respecter un préavis d’un mois. À son expiration, le bail se reconduit tacitement pour un an, sauf congé donné par le locataire ou le propriétaire. Si une révision du loyer est prévue, elle intervient une fois par an à la date convenue ou, à défaut, au terme de chaque année du bail. L’augmentation ne peut dépasser la variation de l’indice de référence des loyers (IRL). À la fin du bail, le bailleur peut, à condition de respecter un préavis de trois mois : – proposer un renouvellement en modifiant certaines conditions (loyer notamment) ; si le locataire accepte, le contrat se renouvelle pour un an ; – refuser le renouvellement en motivant son refus, soit par sa décision de reprendre ou de vendre le logement, soit pour un motif légitime et sérieux, notamment l’inexécution par le locataire de l’une des obligations lui incombant. Les clauses concernant, notamment, le dépôt de garantie, les charges, les obligations du propriétaire et du locataire, les documents annexes, ne sont pas réglementées. C’est donc au propriétaire de s’entendre avec ses colocataires sur ces points. Le propriétaire a, quant à lui, toujours intérêt à prévoir une clause de solidarité pour le paiement des loyers et des charges. Certains organismes HLM proposent aussi des logements (meublés ou non) en colocation. Y ont accès uniquement les étudiants, les personnes de moins de trente ans, ainsi que les titulaires d’un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation. Un seul et même contrat d’une durée d’un an doit être signé par tous les colocataires. Le bail contient systématiquement une clause de solidarité. Le remplacement de l’un des colocataires par un nouveau ne produit pas d’effet sur la durée du contrat qui se poursuit jusqu’à son terme. En revanche, un changement de colocataire doit faire l’objet d’une autorisation préalable du bailleur et d’une information de la commission d’attribution. Le contrat de location peut être renouvelé par période d’un an, sous réserve que, lors du renouvellement, les locataires remplissent toujours bien les conditions qui leur ont permis d’accéder au logement. Si un ou plusieurs locataires souhaitent renouveler le contrat, ils doivent communiquer au bailleur, au plus tard un mois au moins avant la fin de leur bail, les justificatifs prouvant qu’ils répondent encore aux critères pour bénéficier d’un tel logement. À défaut, le contrat ne pourra pas être renouvelé. Quant au bailleur, s’il ne souhaite pas renouveler le contrat, il doit notifier sa décision par lettre recommandée avec avis de réception ou par acte d’huissier, à chacun des colocataires trois mois au moins avant le terme du contrat (article R 442-3-4 du code de la construction et de l’habitation). Coloc version seniors Les seniors se lancent, eux aussi, dans la colocation. Ainsi, en 2007, l’association La Trame a mis en place les Cocon3S. De petites unités de vie (de quatre à huit seniors) qui fonctionnent sur le mode de la cooptation et de la cogestion. « Au départ, les personnes intéressées se rencontrent et échangent afin de définir précisément leur projet de vie en commun. C’est le groupe une fois constitué en association de gestion qui recherche la maison à louer qui lui conviendra et qui signe le bail », explique Christiane Baumelle, présidente de La Trame. Ensuite, chaque occupant paie sa part de loyer et de charges proportionnellement au nombre de m2 qui lui sont personnels. Sept « cocons » (deux dans le Gard, un dans l'Aude, un à Chambéry, un à Nanterre, un à Pau/Tarbes et un à Gap) fonctionnent à ce jour. Une dizaine sont en préparation. Ce système intéresse de plus en plus de seniors, ainsi que certaines municipalités et bailleurs sociaux. Comptez de 250 à 270 € par mois en province et 400 € en région parisienne. www.partage-senior.net www.appartager.com/colocation-senior www.colouez.com www.age-et-vivre.org www.cocon3s.fr ou.com Autre alternative qui se développe, la colocation intergénérationnelle. Le principe est simple : une personne âgée héberge chez elle, gratuitement ou pour un coût modique, un étudiant. En contrepartie, ce dernier s’engage à lui rendre quelques menus services et à partager certains repas en sa compagnie. www.leparisolidaire.fr. Adresses utiles • Agence départementale pour l’information sur le logement (Adil) Tél. : 0 820 16 75 00 (0,12 €/min). www.anil.org puis cliquer sur « Accédez à la carte des Adil » pour trouver l’Adil la plus proche. • Union nationale de la propriété immobilière (UNPI) 11, quai Anatole France, 75007 Paris. Tél. : 01 44 11 32 42 www.unpi.org Quelques sites Internet de colocation : • www.colocation.fr • www.appartager.com • www.colocationetudiant.com • www.colocatrices.com • www.kel-koloc.com • www.colocshaker.fr • www.welchome.com (1) Source : le Baromètre de la colocation du site appartager.com mai 2011