Vivre est devenu difficile mais souhaitable
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Vivre est devenu difficile mais souhaitable
Vivre est devenu difficile mais souhaitable COMPAGNIE THEC Vendredi 8 mars − 20H Théâtre Léo Ferré – AULNOYE-AYMERIES Le Manège – Rue de la Croix BP 105 – 59602 MAUBEUGE CEDEX Tél : 03 27 65 15 00 / Fax : 03 27 65 93 80 THEC (Théâtre En Cambrésis) présente… Vivre est devenu difficile mais souhaitable Texte et mise en scène : Antoine Lemaire Création vidéo : Antoine Lemaire, Franck Renaud Installation vidéo : Pierre Hubert Chorégraphie : Lydia Fromont Interprétation : Georges Edmont, Françoise Goetz, Philippe Peltier, Colette Priou, Pierre Reggiani, Claudette Walker. Coproduction : La Rose des Vents / Compagnie Thec. Ce projet a bénéficié d’une résidence et d’une bourse de recherche de l’Atelier Culture – ULCO et du Bateau Feu scène nationale de Dunkerque. DESCRIPTIF DETAILLE DU PROJET Synopsis du projet Deux femmes, trois hommes… Ils entrent sur la scène. Leurs particularités : ce sont trois danseurs et deux comédiens qui ont plus de 70 ans. Ils n’ont pas arrêté de pratiquer leur art. Ils continuent à se donner en spectacle. Ils continuent à apprendre. Comme dit l’une de danseuses : « Comme dirait Chaplin, on est toujours un amateur. On ne vit pas assez longtemps pour être autre chose ». Ils sont là pour danser le célèbre ballet de Stravinsky : Le sacre du printemps. Paradoxe que de faire danser ce ballet de la jeunesse, de la vigueur, de la naissance par des seniors. Mais ce ballet est un prétexte pour témoigner, pour se dévoiler dans une série de témoignages vidéo ou en direct, pour se mettre à nu. Vivre est devenu difficile mais souhaitable est une mise en abyme du théâtre : on fait du théâtre en en parlant. Les interprètes évoquent leur carrière, leur vie, les sacrifices, la sexualité. Ils racontent leurs douleurs, leur jusqu’auboutisme et leur choix de « mourir d’épuisement » plutôt que de « mourir d’ennui ». Leurs témoignages nourrissent les quatorze danses du Sacre du printemps jusqu’à la fin du ballet où l’élue est condamnée à danser jusqu’à l’épuisement, à la façon de la jeune adolescente du « Sacre ». Sacrifice non pour rendre propice les Dieux du Printemps, mais pour montrer la voie d’une vie à vivre jusqu’au bout. La confrontation de plusieurs temporalités Une des idées fondatrices de ce spectacle est de confronter sur la scène plusieurs temporalités : - - - Le passé lointain : La mise en scène d’un ballet qui a marqué la naissance de la danse contemporaine et qui a accompagné l’évolution de la danse tout au long du XXème siècle. S’emparer du Sacre du printemps , c’est s’inscrire dans une tradition, se nourrir des versions prestigieuses de Nijinski, Béjart, Pina Bausch, Prejlocaj. C’est revisiter le XXème siècle avec des interprètes ayant traversé une bonne partie de ce siècle. Le passé proche : L’intégralité des répétitions, le travail corporel préparatoire, les recherches, les brouillons, les mauvaises pistes ont été filmés et sont susceptibles d’être projeté sur la scène. Le temps des comédiens : Les danseurs se sont confiés à toutes les étapes du travail à la caméra : casting, avant les répétitions, pendant les premières et les dernières répétitions, chez eux, dans l’espace de travail… Ils parlent du projet, de leur carrière passée, de leurs ambitions futures, de leurs difficultés - physiques, de leur rapport à la danse, de l’œuvre de Stravinky (les chorégraphies de Nijinski, Béjart…). Ils philosophent. Décor et envers du décor sont donc présentés sur la scène. Le présent : Sur le plateau, les danseurs dansent et disent des textes de fiction. Ils ne font pas que parler autour du spectacle, ils interprètent l’intégralité du Sacre du printemps (on pourrait évidemment dire « dansent », mais on est dans une danse parfois extrêmement minimale, d’où une préférence pour la notion d’interprétation). La confrontation documentaire et fiction Même si il peut en avoir l’apparence, il ne serait pas juste de parler pour ce spectacle de « théâtre documentaire », genre venant de Russie et débarquant depuis quelques années en France. On pourrait plutôt parler de théâtre de fiction dans un cadre documentaire. En effet, tout ce qui se passe sur le plateau est de l’ordre de la fiction. Par contre, l’image donne une impression de « réalité » avec les extraits de répétition et les témoignages des interprètes. Le spectacle est ainsi régulièrement recentré autour des coulisses. Egalement, comme pour rendre plus réel le cadre, un discours scientifique est présent (interviews de scientifiques évoquant les symptômes de la vieillesse (Alzheimer, Parkinson…), entretien de Simone de Beauvoir sur la sortie de son essai La vieillesse, important travail de projection de banc titres…), comme pour donner une caution à tout ce qui est projeté. Le documentaire et le fictionnel se pervertissent l’un l’autre, afin de déstabiliser le regard du public et de requestionner la question du vrai et du faux au théâtre. L’écart entre le personnage et l’acteur est réduit au maximum. Les frontières entre la fiction et le documentaire sot fragilisées. La confrontation danse et théâtre Les textes sur le plateau donnent une impression de théâtre improvisé… C’est du théâtre de l’hésitation : pas de texte littéraire, de lyrisme, de musicalité, de pensée structurée. Les personnages s’expriment très maladroitement, tout en rupture et en syncope, avec des hésitations, des corrections, des incises, des retours en arrière, des digressions, des répétitions, des réflexions en train de se faire… Pas de sentimentalité. Pas de technicité. Pour la danse, il s’agit de trouver des équivalents chorégraphiques au style des textes. Il s’agit de danser dans une gestuelle pouvant évoquer celle d’un Jacques Tati par exemple : Monsieur Hulot, pour aller d’un point à un autre va se tromper de route, trébucher, renverser des objets, revenir en arrière, se tromper de direction… Danser avec maladresse, mais sans la provoquer ou la jouer. Trouver l’endroit où le danseur est confronté à une vraie difficulté. Cette maladresse amène la chorégraphie vers la lenteur et la répétition, puis tend vers la raréfaction, le dénuement, l’immobilité. Un spectacle trébuchant et crépusculaire… Dans un espace quasiment vide (hors la vidéo et les micros), les danseurs sont plongés dans une atmosphère connotant successivement l’aurore et le crépuscule. Ambiance crépusculaire dont les personnages ne sortent que pour nous délivrer sur le souffle, dans un jeu tremblé qui n’assène aucune certitude ni aucune vérité, leurs fragments de confidences monologuées qui semblent à la fois suspendre le temps, à la fois l’étirer. Cette ambiance est accentuée par la musique électronique minimaliste de Celer, interrompant régulièrement les trente cinq minutes de la musique de Stravinsky… une musique se réduisant à une note s’épanchant comme une nappe, rejetant la mélodie, et accentuant cette atmosphère crépusculaire. BIOGRAPHIE DES ARTISTES PRINCIPAUX La compagnie Thec « L’adjonction de l’image et de la réalité confère à l’image et à la réalité une dimension nouvelle, une sorte de quatrième dimension qui enrichit incontestablement un spectacle. A mon avis, les arts ne visent qu’à cela. Il s’agit de créer une dimension nouvelle dans l’esprit des spectateurs. » Abel GANCE Des bruits du monde aux confessions intimes Depuis sa naissance en 1997, la compagnie Thec mettait en scène des auteurs classiques ou contemporains qui traitaient de ce que l’on pourrait appeler « les bruits du monde » : la guerre, les violences sociales (Shakespeare, Berkoff, Copi, Sarah Kane…), textes auxquels nous appliquions une recherche formelle pour dire la crudité et la brutalité des rapports individuels. Parvenus au terme de ce cycle, la compagnie a ressenti le besoin de revenir à la page blanche, de revenir à des formes plus réduites, voire minimales, impliquant l’intime, la confidence, la proximité… des formes à travers lesquelles, avec ou sans le recours aux auteurs, nous reprendrions la parole, dans une adresse directe au public, pour aborder sous un angle plus philosophique des thèmes liés à l’intimité. Vivre est devenu difficile mais souhaitable est le quatrième spectacle de ce nouveau cycle. L’auteur et metteur en scène : Antoine Lemaire Antoine Lemaire est metteur en scène. Après avoir croisé sur sa route dans diverses circonstances Richard Monod, Richard Demarcy, Daniel Girard, Daniel Mesguich, Jacques Lecoq et Vladimir Granov, il crée en 1997 la compagnie Thec à Cambrai, avec laquelle il met en scène dix spectacles (Croisades de Michel Azama, Greek de Steven Berkoff, Les quatre jumelles de Copi, Titus Andronicus de William Shakespeare, Purifiés et Anéantis de Sarah Kane, Décadence de Steven Berkoff, Don Juan (DJ), L’Instant T et Tenderness (Voir lieux de représentation dans page sur la compagnie Thec). Les textes qu’il met en scène (classiques et contemporains) traitent avec crudité et puissance des malaises de la société d’aujourd’hui. Antoine Lemaire développe un langage dramatique original, en développant l’usage de la vidéo sur la scène. Chaque spectacle est construit autour d’une proposition scénique forte qui remet en cause de façon systématique certains fondements de la représentation. Depuis deux ans, il éprouve le besoin croissant d’insérer dans son travail ses mots à lui, issues directement de son expérience de plateau et de son travail avec les comédiens. En 2008, il se lance dans un cycle d’écriture et de mise en scène de cinq spectacles autour de la confession intime. Le premier volet Vivre sans but transcendant est devenu possible est primé au Festival les Eurotopiques et crée au Salon de Théâtre de Tourcoing. Le deuxième volet – L’Instant T- est crée en 2009 à la Rose des Vents. Tenderness est le troisième volet et son premier texte publié (Editions La Fontaine). Cette pièce a été crée au Théâtre du Nord en 2010. Il écrit également pour les autres. 2011 a ainsi vu la création de Mes amours au loin, pièce écrite pour la comédienne Nadia Ghadanfar (Labomatic 2011 à la Rose des Vents, reprise au Garage à Roubaix). Il est également comédien. Outre ses prestations dans L’Instant T et dans Tenderness, il joue dans La cuisine d’Elvis de Lee Hall, mis en scène par Nicolas Ory (Cie Dixit Materia) (Théâtre de la Verrière). L’équipe vidéo Réalisateur, créateur image : Franck Renaud Après avoir fait ses premiers pas de comédien au Conservatoire de Saint Quentin et obtenu une licence de théâtre à la Sorbonne Nouvelle, il rejoint Antoine Lemaire et la compagnie Thec en 1997. Il y met en scène avec Antoine Lemaire Greek de Steven Berkoff, les Quatre jumelles de Copi et Titus Andronicus de William Shakespeare entre 1998 et 2000. Puis, il se spécialise dans le travail de l’image. Il signe la création vidéo de Purifiés et Anéantis de Sarah Kane et des Confessions intimes. Il travaille également avec la Compagnie des Mers du Nord (Yes, peut-être de Marguerite Duras, mise en scène Brigitte Mounier, 2009), les Fous à réaction (Au creux des nuages , 2004). Il a réalisé deux courts métrages : Je suis heureux quand je dors (1996), présenté au Festival International Paris – Berlin en 2000 et Champs du souvenir (2006), premier projet de son association Les Anthropofilms. Il vient de tourner Augusta Amiel Lapieski, court métrage interprété par Mounya Boudiaf et Edith Scob. Conception installation, régie : Pierre Hubert De 2003 à 2010, il est technicien d’exploitation, responsable de projet et responsable de régie au Fresnoy, Studio National des Arts Contemporains. Parallèlement, il est responsable technique et assistant vidéo sur des prestations événementielles et télévisuelles (Ouverture Lille 2004, concerts (Renaud…), les Nuits Blanches d’Amiens. Pour Oxialive, il est consultant technique sur le lancement de projet concernant l’étude et le développement technique de la technologie LED avec diffusion via serveur Web. Dans le domaine du spectacle vivant, il réalise des vidéos et met en place des systèmes d’exploitation et de diffusion pour Carolyn Carlson (Le Roi penché (CCN Roubaix)), la compagnie Thec (Dom Juan (DJ) et l’Instant T), la compagnie Human Doe (Maudite soit cette terre…) et la Strada (Kinderzimmer). Les comédiens… - Françoise Goetz : Professeur de danse pendant plus de trente ans, elle rejoint en 2003 Jean Claude Gallotta avec lequel elle travaillera pendant sept ans, participant notamment aux ballets Trois générations, Des gens qui dansent et Cher Ulysse, créés au Centre Chorégraphique National de Grenoble et repris dans d’importantes tournées mondiales. Egalement, Gallotta la mettra en scène dans un solo. - Pierre Reggiani : Artiste de comédies musicales, il a joué, chanté, dansé dans plus de soixante-dix spectacles depuis 1973, dont Cabaret de John Kander, mis en scène par Sam Mendès aux Folies Bergères (2010), Les demoiselles de Rochefort, mis en scène par Réda au Palais des Congrès de Paris (2003) ou Offenbach, tu connais ?, mis en scène par Nicolas Bataille au Théâtre Fontaine. En tant que comédien, il a travaillé notamment avec Jacques Mauclair, Marc Jolivet, Jean-Luc Tardieu. Dernièrement, il a été coach pour Mozart, l’opéra rock. - Claudette Walker : Née en 1939, elle danse depuis 1956. Elle a notamment travaillée avec Roland Petit, Georges Reich, Jacques Chazot, Dirk Sanders, Bob Fosse, Barry Collins ou Réda. Pléthore de ballets en 50 ans de carrière desquels on peut ressortir Joséphine avec Joséphine Baker à Bobino en 1975 ou des « opening » pour Liza Minelli, Tina Turner, Franck Sinatra, Samy Davies Jr ou Elton John. On a pu la voir récemment au cinéma dans Agathe Cléry de Etienne Chatiliez, Vénus noire de Abdellatif Kéchiche et à la télé dans Groland. - Georges Edmont : Avant d’être comédien, Georges Edmont mène une brillante carrière de chef sommelier et caviste. Carrière de prestige qui l’a amené à travailler à La Tour D’Argent ou chez Fauchon (de 1957 à 1984). Depuis 1989, il a joué dans plusieurs spectacles de Jean-Michel Rabeux : Le Travail du plâtre, Nous nous aimons tellement, Les Charmilles, L’Indien, Le vide était presque parfait et L’Homosexuel ou la difficulté de s’exprimer de Copi. On l’ai vu cette saison à La Rose des Vents dans La Nuit des rois de Shakespeare. - Philippe Peltier : Figure emblématique des comédiens de la Région NordPas-Calais, il en est le doyen. Ayant participé à toutes les aventures de la décentralisation (Théâtre Populaire des Flandres de Cyril Robichez…), on le voit régulièrement dans les créations des Fous à réactions et de la Découverte. On a pu ainsi le voir la saison dernière dans Mon Copperfield, mis en scène par Dominique Sarrazin au Théâtre du Nord, et plus récemment dans Nerfs au Théâtre de la Verrière.