un secteur dynamique, accessible à tous

P.70 : F iches métiers :
- Conducteur de transport
en commun sur route
- Manutentionnaire
manuel de charges
un secteur à la loupe
Transport & logistique
Un secteur dynamique,
accessible à tous
Porté par le développement du e-commerce, le secteur des transports et de la
logistique reste assez porteur. Ouvert à tous types de profils, diplômés ou non, il
permet également d’évoluer rapidement au sein des entreprises.
Dossier réalisé par Camille Boulate
S
’il y a bien un secteur d’activité qui ne connaît
pas la crise, c’est celui des transports et de la
logistique. Selon l’Observatoire prospectif
des métiers et des qualifications dans les
transports et la logistique (OPTL), la branche
comptait 658 000 salariés au 31 décembre 2014 (les
chiffres de 2015 n’ont pas encore été dévoilés), ce
qui représentait une évolution de près de 1 %, soit
une hausse trois fois plus importante que l’année
précédente. “Dès que vous avez des flux et des transferts de marchandises, ce sont des postes clés pour
les entreprises”, assure Gaëtan Querrec, directeur
de l’agence de recrutement Adeis RH. Surtout, le
secteur est ouvert à tous types de profils que vous
soyez diplômés ou non. “Ce sont véritablement des
secteurs d’insertion, notamment celui de la logistique,
indique Karine Coulon, déléguée régionale AuvergneRhône Alpes au sein de l’Opca Transports et Services.
Nombreuses sont les personnes à intégrer ces métiers
sans avoir été formées.” Ainsi, que ce soit des postes
opérationnels au sein d’une base logistique ou des
fonctions liées à la conduite (chauffeur livreur…),
vous pourrez intégrer la branche sans formation
ou expérience particulière. “Mais les employeurs
recherchent aujourd’hui davantage de profils maîtrisant déjà les compétences”, insiste Pierre de Suron,
directeur du développement et des écoles de l’Aftral
(Apprendre et se former en transport et logistique),
proposant des formations du CAP à Bac +6.
Des postes en tension
Et ce qui fait la caractéristique principale de ce
secteur, c’est la diversité des postes à pourvoir. Certaines fonctions restent d’ailleurs plus en tension que
d’autres. Comme tous les métiers liés au transport de
marchandise ou de personnes. “Depuis la loi Macron
(libéralisant le transport par autocar, ndlr), il y a eu
vraiment une hausse de la demande de main d’œuvre
dans ce domaine”, indique Karine Coulon. Ainsi,
selon l’Observatoire prospectif des métiers et des qualifications dans les transports et la logistique (OPTL),
en 2015, sur le tiers des employeurs déclarant avoir
des projets de recrutements, la moitié était issue de
la branche du transport routier de voyageurs. Autre u
Le secteur du transport
et de la logistique en chiffres :
4 900 recrutements supplémentaires
ont été effectués en 2014.
16 % des nouveaux recrutements concernent
les moins de 25 ans.
Les deux tiers des contrats ont été signés en CDI.
2 % des nouveaux contrats correspondent
à des apprentissages.
18 % des nouvelles recrues sont des
femmes.
22 % des établissements déclarent recourir
à l’intérim, dont 55 % chez les prestataires
interim
logistiques et 48 % dans le déménagement.
605 000 offres d’emplois ont été
enregistrées dans le secteur des transports
et de la logistique en 2014, soit une
hausse de 3 %.
Un jeune diplômé (bac +2) du secteur perçoit une
rémunération de 20 000 à 24 000 euros brut annuels
environ.
Source : OPTL, AFT.
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un secteur à la loupe
transport & logistique
chiffre parlant : sur les 605 000 offres d’emplois
enregistrées en 2014 par Pôle emploi (+ 3 %), les
métiers du transport de personnes restent des postes
particulièrement recherchés avec une hausse des
demandes d’emploi de 10 %. D’autres fonctions
comme les métiers d’agents logistiques sont également difficiles à pourvoir, notamment parce que les
exigences des entreprises ont augmenté. “La plupart
des entrepôts se sont équipés d’outils numériques
(préparateurs de commandes…) qu’il faut désormais
maîtriser”, précise Karine Coulon. Dans ce contexte,
nombreuses sont les entreprises à adopter le système
u
Jean-Baptiste
Buée, ancien
agent d’escale
à Air France, est
désormais attaché
commercial
overseas chez
Kuehne & Nagel.
de l’intérim pour combler les carences de personnels.
Ainsi, selon l’OPTL, 22 % des établissements assuraient recourir à du personnel intérimaire en 2014.
97 % de ces postes viennent renforcer des fonctions
dans la logistique, la manutention, le magasinage et
la conduite.
Le e-commerce,
l’un des moteurs de la croissance
Mais malgré ces difficultés à trouver les profils adaptés, la branche transports et logistique a créé 4 900
emplois supplémentaires en 2014. D’après l’OPTL,
les jeunes ont largement bénéficié de cette vague de
recrutements puisque 16 % des nouvelles recrues
ont moins de 25 ans et un tiers sont âgées de moins
de 30 ans. Par ailleurs, les employeurs n’hésitent
pas à embaucher sur la durée puisque deux tiers des
contrats ont été effectués en CDI. Une dynamique
qui s’explique en partie par la fluctuation des prix
Farid Lahlou,
co-fondateur et dirigeant
Des bras en plus
© Des bras en plus
© JB Buée
“Je voulais évoluer professionnellement”
68 - rebondir n° 232 Juillet-Août 2016 nombreux à acheter des produits sur Internet et ils
sont surtout de plus en plus exigeants sur les délais
de livraison. Donc forcément, cela a des conséquence
sur les entreprises qui doivent se développer pour
répondre à la demande.” En revanche, il existe des
zones d’emplois plus porteuses que d’autres dans
l’Hexagone. Comme les grandes agglomérations
mais également l’ensemble des zones frontalières.
“Il y a aussi tout ce qui est aéroports et zones portuaires, souligne Gaëtan Querrec. Il faut y amener
les marchandises et répartir dans les différents hub
logistiques situés à une centaine de kilomètres de ces
grands pôles, qui eux aussi sont porteurs d’emplois.”
Depuis la réforme régionale, les zones employant
le plus de salariés dans ces secteurs sont l’Île-deFrance (19 %), l’Auvergne-Rhône-Âlpes (13%) et
les Hauts-de-France (10 %, Nord, Pas-De-Calais
et Picardie).
n
De gauche à droite, Farid Lahlou,
Zafar Baryali, Massoud Ayat, les
trois co-fondateurs de l’entreprise
Des bras en plus.
Jean-Baptiste Buée,
attaché commercial overseas
chez Kuehne & Nagel
Alors qu’il était agent d’escale à Roissy-Charles de Gaulle
pour Air France, Jean-Baptise Buée a utilisé son congé
individuel de formation (Cif) pour effectuer une reconversion
professionnelle dans le secteur de la logistique et du
transport. “Je voulais évoluer professionnellement et avoir
plus de responsabilités. Je ne connaissais pas du tout
le domaine des transports et de la logistique. C’est par
hasard que je suis tombé sur les formations proposées par
l’AFT (Association pour le développement de la formation
professionnelle dans le transport, ndlr)”, indique-t-il. Pendant
une année (dix mois de formation et deux mois de stage),
Jean-Baptiste Buée a suivi le cursus transport aérien et
maritime, d’un niveau bac + 2. “C’est un programme assez
intense, car deux années sont dispensées sur dix mois”,
du pétrole. “Depuis quelques mois, les transports
terrestres redeviennent ainsi compétitifs au détriment des autres types de transports. Donc forcément
cela impacte aussi les recrutements”, affirme Gaëtan Querrec. Autre tendance : le développement
du e-commerce qui a accentué les besoins dans
l’ensemble de ces métiers. “C’est en partie pour cela
que les transporteurs investissent davantage sur la
livraison du dernier kilomètre et donc sur des véhicules plus petits voire électriques, souligne Karine
Coulon. Car les consommateurs sont de plus en plus
confie-t-il. Après cette période de formation, Jean-Baptiste
Buée a occupé pendant deux ans la fonction de développeur
des ventes cargo au sein d’Air France KLM. En 2013, il a
rejoint UPS au poste d’attaché commercial overseas. “Ma
mission était de constituer un portefeuille client en partant
de zéro”, confie-t-il. C’est un an plus tard que Jean-Baptiste
Buée a rejoint Kuehne + Nagel, un des leaders mondiaux
de la logistique. “J’y exerce également la fonction d’attaché
commercial overseas. Mon objectif est de vendre des
prestations de transport à l’international aux entreprises en
aérien et maritime import/export”, détaille-t-il. Aujourd’hui
âgé de 36 ans, ce dernier assure avoir “doublé son salaire.
Pour ceux qui sont motivés, le secteur reste très porteur.”
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“Le secteur du déménagement n’est pas un job d’été”
Pour Farid Lahlou, co-fondateur et dirigeant de l’entreprise Des
bras en plus, le secteur du déménagement est un domaine qui
ne cessera jamais de recruter, car les Français auront toujours
besoin de déménager. “C’est un secteur où il est possible de
faire une vraie carrière. Ce n’est pas un job d’été”, assure
Farid Lahlou. L’entrepreneur, qui a co-fondé l’entreprise de
déménagement en 2010, l’assure : “Que ce soit pour des
personnes diplômées ou non, tant que l’on est motivé, il y a des
perspectives d’évolution. En effet, on peut rapidement passer
chef de chantier, chauffeur, expert emballage, expert portage,
expert du fragile ou bien se spécialiser sur des fonctions
d’exploitation (supervision, gestion des ressources ou des
plannings)”, détaille Farid Lahlou. Et pour former ses nouvelles
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recrues, l’entreprise a déployé une formation appelée “Des
bras en plus academy”. “Nous avons voulu privilégier une
formation maison, sur-mesure, plus proche de l’évolution de
la profession, assure Farid Lahlou. Ce programme s’effectue
en trois volets avec un aspect pratique (savoir-vivre, comment
intervenir vis-à-vis du client), un second théorique et sécuritaire
et un dernier pratique avec l’envoi des déménageurs sur le
terrain.” Actuellement, Des bras en plus travaille avec une
centaine d’entreprises de déménagement certifiées, employant
5 à 10 salariés environ. “Tous nos partenaires sont passés par
cette formation. L’objectif étant désormais d’en élargir l’accès à
l’ensemble des entreprises du secteur”, souligne l’entrepreneur.
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