Imane Oulaali - Royal Mansour
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Imane Oulaali - Royal Mansour
Imane Oulaali DIRECTRICE ARTISTIQUE Elle était venue pour s’occuper des fleurs. Pétillante de curiosité, elle a embrassé l’hôtel tout entier. Elle entend désormais partager avec chacun sa passion pour le patrimoine artisanal et artistique du Royal Mansour. ITINÉRAIRES Imane Oulaali, native de Casablanca et berbère d’origine, a fait ses études à la mission française au Maroc. Elle choisit de poursuivre des études supérieures de gestion en Bretagne. Mais un voyage en Angleterre bouleverse son itinéraire. Elle y découvre la décoration florale, hésite pendant quelque temps puis rejoint l’École des fleuristes de Paris. Diplôme en poche, elle travaille à Reims auprès d’une décoratrice florale spécialisée dans les évènements. En 2005, elle revient vivre au Maroc. Elle exerce son métier de décoratrice florale en indépendante dans des villas de riches particuliers aux alentours de Marrakech. « Je voulais répertorier les histoires qu’il y a autour de chaque objet, chaque pilier, chaque zellige... Mon parcours à l’hôtel est donc celui d’un apprentissage sur les bois, les tissus, les marbres ou encore l’art contemporain. La richesse et la diversité actuelle de la peinture contemporaine marocaine ont poussé les décorateurs à ouvrir le Royal Mansour à un grand nombre d’artistes afin de créer une réelle dynamique et d’associer le Royal Mansour à cet art. Il est très important pour moi de faire découvrir à nos hôtes ces artistes-là, leur travail, leurs univers mais également de faire partager l’effervescence qui existe autour de l’art au Maroc. » « J’ai moi-même avancé dans cette découverte. Les peintres sont exclusivement des artistes marocains et vivent, pour la plupart au Maroc. Certains sont déjà reconnus, d’autres sont de jeunes talents. Le choix des 70 artistes a été volontairement éclectique : il offre un aperçu des multiples influences et de la diversité qui caractérisent la peinture marocaine. Et il est très important pour moi de valoriser ce patrimoine auprès de notre clientèle ainsi qu’auprès de mes collaborateurs. » Du Royal Mansour Marrakech, elle ne perçoit d’abord que le chantier de construction, devant lequel elle passe régulièrement, quand lui vient l’idée de proposer sa candidature. En juillet 2009, elle intègre l’équipe en tant que chef fleuriste. Pour les peintres, comme pour tous les objets, les marbres dans leur incroyable diversité, les soieries, Imane Oulaali La gardienne des trésors du Royal Mansour établit des fiches techniques qui sont le support Depuis ses fonctions n’ont cessé de s’étendre. La direction d’informations nécessaires pour la conservation ou la lui confie la charge d’approvisionner les bibliothèques (la restauration, parfois pour l’information client. grande bibliothèque et celles des Riads). Elle inventorie la collection de 550 tableaux et de recueille les informations « Quand on entre au Royal Mansour on est subjugué par sur les artistes. « Cette collection 100 % marocaine est très tout ce travail mis en œuvre. Ce lieu exceptionnel est le intéressante par sa diversité et apporte une vraie richesse meilleur ambassadeur du Maroc puisqu’il révèle une grande artistique au lieu ! » Elle poursuit sa tâche de décoratrice partie de la richesse culturelle du Maroc à travers l’artisanat, et crée régulièrement des installations florales éphémères. l’art, la cuisine... et également à travers les personnes Depuis la fin de l’année 2013, elle assure pleinement la dévouées qui y travaillent et dont le seul but est de faire direction artistique de l’hôtel, en ayant comme nouvelle du séjour du client une expérience unique et inoubliable. mission la restauration du mobilier. Nous sommes près de 500 personnes à travailler au sein du Royal Mansour et chacun de nous à sa manière est un ambassadeur de l’art de vivre à la marocaine. » LA FIERTÉ ET LA PASSION AU QUOTIDIEN. des ateliers floraux selon des thématiques de saison, de couleur ou d’événements qu’elle anime elle-même. Pendant deux heures, avec une pause gourmande, les participants (pas plus de huit !) apprennent à créer des compositions florales. Elle a choisi d’organiser ses ateliers dans le patio des restaurants qui est d’un bleu magnifique ou dans les « Chaque matin, ce qui m’inspire, c’est l’envie de faire jardins du spa, au milieu de la végétation parfumée et découvrir le Royal Mansour à nos hôtes et par-delà les apaisante. Elle ajoute : « Je rêve d’une serre de fleurs au murs, leur raconter l’histoire. Le plus beau compliment Royal Mansour qu’on pourrait faire visiter à nos hôtes. » que j’ai entendu vient d’une cliente américaine qui disait : « Quand on rentre au Royal Mansour, c’est incroyable, on Chacun, au Royal Mansour, cherche la perfection dans les se sent dans un palais qui date du XVIIe siècle, on sent une moindres détails. Quel sera “ votre détail ” ? histoire ! » Ce ressenti est une réussite qui couronne le travail de tous ces artisans. L’imaginaire entraine chacun dans sa « Au département artistique, le détail réside dans le bon propre histoire du Royal Mansour. C’est pour cela que je geste que le client n’attend pas. Par exemple si j’apprends fais cette récolte d’informations sur tout le patrimoine de du majordome que tel client s’intéresse aux zelliges, je l’hôtel, pour pouvoir donner de l’émotion et faire voyager. puise dans la bibliothèque le livre qui pourra l’intéresser, je Tout a été mis en œuvre pour que l’on puisse rêver. Nous le remets au majordome qui le déposera dans le riad avec un petit mot de la direction générale. » avons pour mission de faire naître et vivre les rêves. » « Il y a un rapport passionnel avec cet hôtel. C’est passionnel ! (Elle le répète.) On l’aime éperdument, alors si l’on voit quelque chose qui ne va pas, qui ne correspond pas à l’image du Royal Mansour, on se dit qu’il faut réagir immédiatement pour continuer dans l’excellence. » CURIOSITÉ, DÉCOUVERTE ET PARTAGE Dans ce rapport avec le client, Imane Oulaali ne veut pas être la seule à pouvoir parler de l’hôtel. Elle souhaite que toutes les personnes qui travaillent en contact avec la clientèle en connaissent autant qu’elle, en parlent et entrainent le client dans leur curiosité. Elle y voit aussi l’acquisition d’une culture générale qui permette à chacun d’évoluer. Ainsi a-t-elle mis en place une formation sur « les œuvres d’art au Royal Mansour » pour toutes les personnes du front office. Elle présente les tableaux, évoque l’artiste, son parcours, son univers... Chacun doit pouvoir répondre aux questions qu’un client poserait sur une toile, des zelliges, un meuble, etc. « Je souhaiterais qu’on réalise un livret interne de tout ce travail artisanal et artistique incluant les livres de la bibliothèque du Royal Mansour, afin que toutes les personnes du front office puissent l’utiliser pour renseigner le client. » « Le détail passe aussi à travers les fleurs. Elles sont éphémères et porteuses d’émotion. Si un ou une cliente témoigne de son attachement aux gardénias, faisons-lui porter un pot de gardénias dans son riad. C’est déjà arrivé. Si Monsieur ou Madame aime la musique arabo-andalouse qu’on entend dans le lobby de l’hôtel, déposons un CD avec cette musique dans son riad. » « Ces petites attentions sont des détails mais nos clients repartiront avec un souvenir, une senteur, un toucher, une musique. C’est pour cela que la collaboration entre les équipes est très importante, et particulièrement avec les majordomes. » Chaque métier a son vocabulaire. Quel(s) mot(s) issu(s) de votre métier vous permettrait de définir le Royal Mansour ? « Une rose, pour la beauté de son bouton, son parfum, son toucher. Je rajouterai que cette rose, il faudrait la créer : Bien-sûr, si un client veut davantage de précisions sur « La rose Royal Mansour ». En effet, nous avons une un sujet, elle reste à sa disposition. Mais elle admet une signature musicale, une signature olfactive, j’espère que préférence pour les coulisses. Un travail abondant l’y retient. dans l’avenir nous aurons cette signature florale. » Elle veille sur ce patrimoine qu’elle souhaite ardemment faire découvrir. « L’émotion passe aussi par la transmission « Un autre mot me vient automatiquement à l’esprit de ce patrimoine. Le Royal Mansour est une famille dans « HANDMADE », tout est sublimé par le travail des mains, laquelle l’information doit se partager pour le bien-être des du fait main. Au fur et à mesure que l’on découvre les espaces du Royal Mansour, on imagine les gestes des zlaîgi, hôtes. » des plâtriers, des dinandiers… » Enfin, c’est à travers sa passion des fleurs qu’Imane Oulaali garde contact avec les clients. Elle met au point