Miniatures poétiques d`un monde gigantesque

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Miniatures poétiques d`un monde gigantesque
FICHE SPECTACLE
MINIATURES POETIQUES D’UN
MONDE GIGANTESQUE
THÉÂTRE, MAGIE NOUVELLE – DÈS 6 ANS – Durée : 50 MIN
AVEC
Domingos Lecomte, Cléo Mamet
MUSIQUE ORIGINALE
Marc Bour
COSTUMES
Aline Boutry
SCENOGRAPHIE
Pierre-Yves Guinais, Patrick Laby
PRODUCTION
Compagnie La Torgnole
COPRODUCTION
Centre régional des arts du cirque de Lomme
AVEC LE SOUTIEN
Conseil Régional Nord/ Pas-de-Calais
Le Grand Bleu – Etablissement National de Production et de Diffusion Artistique
36 avenue Marx Dormoy – 59000 LILLE
03.20.09.88.44 / www.legrandbleu.com / legrandbleu.over-blog.fr / [email protected]
Le spectacle
Deux voyageurs solitaires s’observent sur un quai de gare. Elle,
portant une montagne de bagages, espère un voyage sans savoir
vraiment où. Lui, vagabond, fuit une menace noire et cruelle qui le
poursuit. Une ampoule abîmée éclaire leur rencontre et laisse
entrevoir un parcours dont personne ne connaît la destination. Le
passage du train est un espoir, une opportunité qu’ils vont saisir pour
apprendre à se connaître.
Grâce à la magie nouvelle, ce spectacle propose une expérience
visuelle fascinante, où les illusions et la réalité se répondent dans un
jeu d’étonnement permanent. Miniatures poétiques d’un monde
gigantesque interroge notre désir d’évasion, notre éternelle envie
d’ailleurs, mais aussi la beauté de la rencontre une fois passée la
crainte de l’autre, perçu comme différent.
Note d’intention de la compagnie sur la démarche artistique
« Grâce à la magie nouvelle et au théâtre physique, nous avons créé un lieu qui intrigue,
surprend, effraie et semble imprévisible.
Avec les personnages, nous partageons une divagation poétique dans l’impossibilité. La
magie est partout, mais « la Menace » rode, comme dans un songe qui oscillerait entre la
chimère agréable et l’angoisse du cauchemar.
Notre imagination nous transporte autant qu’elle peut nous inquiéter.
Sans donner dans la leçon de morale, mais en assumant notre sensibilité, nous soulevons des
thèmes délicats. Ils nous révèlent des questions en suspend présentes dans notre quotidien, et
qui ne datent pas d’hier. A chacun ensuite de se placer face à elles pour y trouver sa
réponse.
La compagnie La Torgnole s’inscrit dans la démarche de la Magie Nouvelle. Nous nous
appuyons sur les techniques magiques pour enrichir et explorer notre univers.
Notre volonté dans cette création est d’utiliser des effets magiques novateurs et
contemporains dans un cadre technique minimaliste.
Les techniques de magie nous permettent d’installer un univers fantastique et surnaturel et
débrider notre imagination en rendant sensitif et visuel les thèmes abordés.
L’objectif étant de faire disparaître le « tour de magie » pour engendrer une permanence de
l’étonnement, ce que nous appelons le « sentiment magique ».
L’équipe artistique
Créée à l’initiative de Cléo Mamet et Domingos Lecomte, la compagnie La Torgnole est
implantée à Lille. Elle développe des projets artistiques (spectacles vivants, ateliers,
expositions) mêlant cirque et magie nouvelle, autour de thèmes sensibles, particuliers et
originaux. Une implication physique des corps, un regard décalé sur le monde sont les
principaux axes de travail de La Torgnole. La rencontre avec le public, la mise en place
d’ateliers et de débats sont des moyens d’échanges qui tiennent à cœur aux artistes de la
compagnie.
Cléo Mamet
Formée tout d’abord à l’Ecole Balthazar de Montpellier puis au Centre Régional des Arts du
Cirque de Lomme elle se spécialise au mât chinois. Cléo a suivi des stages clown notamment
auprès de Gilles Cailleau, au Samovar, avant d’intégrer la formation permanente du CNAC
de Châlons en 2009-2010. Elle crée son solo Tragi-Burlesque Lili Petit Pois, rejoint Le Vent du
Riatt, puis la Compagnie Emmanuelle Bunel au côté de Florence Bisiaux en 2008. Cléo et
Domingos se retrouvent pour écrire et interpréter les créations de la Compagnie La Torgnole
Saga en 2010 et Miniatures poétiques d’un monde gigantesque en 2012 autour de la magie
nouvelle. Cléo intègre en 2012 la Compagnie LagunArte, dirigée par Kristof Hiriart, en tant
qu’acrobate au mât chinois dans les spectacles Zun et Ztikz.
Domingos Lecomte
Formé aux arts du cirque au sein des formations professionnelles des écoles Pistes d’azur à la
Roquette et le Centre régional des Arts du cirque de Lomme, il crée la Compagnie Balles et
Pattes et les spectacles Pas Liés en 2005, Cruelles sornettes en 2010. Spécialisé en jonglerie de
massues et de balles rebonds, il continue à se former dans les domaines de la danse
contemporaine et de la magie. Il intègre l’Opéra de Lille comme acrobate dans L’Orfeo de
Monteverdi, puis la Compagnie de Danse des Séraphins. Il rejoint la Cie La Torgnole en 2007
pour la mise en scène du spectacle Lili Petit Pois, et crée au côté de Cléo Mamet les
spectacles de magie nouvelle Saga en 2010 et Miniatures poétiques d’un monde
gigantesque en 2012. Domingos suit la formation La Magie Nouvelle au Centre National des
Arts du Cirque de Châlons-en-Champagne, formation AFDAS sur la saison 2008/2009.
Intervenant artistique auprès des formations professionnelles du Centre régional des arts du
cirque de Lomme, il met en scène également différents projets (Cie la Plaine de Joie, Cirque
improbable…)
Pierre-Yves Guinais, régie plateau
Après un Diplôme des Métiers d’Art en régie lumière, il réalise de nombreuses créations
lumière pour le théâtre et la musique. Il se spécialise rapidement dans le cirque, avec
notamment la Compagnie Méli Mélo et la Compagnie La Torgnole (création lumière et régie
des spectacles Lili Petit Pois, Saga). Passionné par la machinerie scénique, il contribue aux
constructions en tout genre des spectacles de la Compagnie La Torgnole ainsi que de la
scénographie de Miniatures poétiques d’un monde gigantesque. Il crée une petite forme de
marionnette Mr. Watt qu’il tourne en France et à l’étranger, sous sa propre compagnie Les
fourmis dans la lanterne.
Laure Andurand, régie lumière
Ancienne élève régisseur du Théâtre National de Strasbourg après avoir obtenu un Diplôme
des Métiers d’Art en régie lumière, elle signe les lumières pour le Théâtre de l’Improvistecompagnie (2007 et 2008), Cris et Chuchotements par Rémy Barché (2008). En 2009, elle crée
la lumière des Bouts de Bois de Dieu par Serge Limbvani au Théâtre de la Tempête et tourne
avec les Compagnies de cirque Les Philébulistes et Akoreacro. Elle crée les éclairages de
Limbes, solo circassien de Simon Carrot. Laure Andurand intègre l’Opéra de Lille en 2011 en
tant que technicienne de plateau.
Les pistes d’actions culturelles évoquées dans cette fiche sont loin d’être
exhaustives. Ces pistes peuvent vous aider à avoir une meilleure appréhension du
spectacle en amont de votre venue et vous donner des idées pour préparer au
mieux votre groupe à la réception du spectacle. Certaines d’entre elles peuvent
aussi être travaillées comme un prolongement.
1. La magie : une discipline artistique à part entière
Le spectacle Miniatures poétiques d’un monde gigantesque s’inscrit dans le courant
artistique appelé « La magie nouvelle ». La magie nouvelle s’affirme depuis quelques années
comme un mouvement artistique autonome. Nous vous proposons de vous donner quelques
clés pour appréhender l’évolution de cette discipline artistique.
a) La magie moderne
La magie moderne émerge en Europe au 19ème siècle, se nourrissant à la fois des progrès
techniques et de l’attrait pour les sciences psychiques de l’époque.
Le français Jean Robert Houdin, horloger et scientifique de génie, va développer les attributs
et les archétypes de la magie pendant cette période.
Il inaugure son théâtre des soirées fantastiques en 1845, le premier théâtre à
présenter de la magie sur scène. Il y présente des automates magiques tels
que L'Oranger merveilleux, Le Pâtissier du Palais-Royal et Le Voltigeur au
trapèze, ainsi que des expériences inédites comme La Bouteille inépuisable
et La Suspension éthéréenne dont la conception et l'exécution envoient aux
oubliettes le répertoire désormais désuet de ses prédécesseurs. Il a donné
ses codes et ses lettres de noblesses à la magie qui avant lui ne se présentait
pas en théâtre, mais sur les foires, les marchés, avec des habits farfelus
(robes étoilées, colifichets de plumes…). Il préfigure un autre rapport à la magie, théâtral et
élégant, mais surtout il délimite un espace où l’art magique peut désormais s’épanouir.
Un répertoire de gestes, de codes, de conventions régit la magie moderne. Voici quelques
exemples :
- Le close-up privilégie la manipulation de cartes, de pièces ou de cigarettes devant une
toute petite assistance.
- La magie de salon est pratiquée pour une centaine de spectateurs, le magicien utilise des
cordes, des foulards, colombes, éventails de cartes.
- La grande illusion est jouée sur la scène de plus grands théâtres développant un répertoire
basé sur l’utilisation de boîtes et de procédés spectaculaires : la femme coupée en deux, de
multiples transformations où entrent en scène fauves et éléphants. Quelques magiciens sont
d’ailleurs de véritables stars : Siegfried & Roy, David Copperfield ou Criss Angel émerveillent
et fascinent des millions de spectateurs aux quatre coins du monde.
On peut distinguer différents effets qui relèvent de grands fantasmes humains : lévitation,
apparition, disparition, transformation, téléportation, invulnérabilité, mentalisme qui sont sans
cesse ré-exploités dans la magie.
Propositions
- Interroger les élèves sur les représentations qu’ils associent à la magie :
* Qu’est-ce qu’un magicien ? Comment se présente-t-il ? Quels sont ses attributs ?
* Visionner en classe des extraits de spectacle de magie moderne. Quelles en sont les
caractéristiques ?
- Réaliser quelques tours simples, qui facilitent l’appréhension de la discipline magique et de
la notion d’illusion. Pourquoi fonctionnent-ils ou ne fonctionnent-ils pas ?
L’enjeu est d’amener le spectateur à croire à quelque chose d’impossible, sans qu’il
comprenne où est la faille. C’est pour cela qu’il ne faut jamais refaire deux fois de suite le
même tour aux mêmes personnes.
* Exemple 1 / « Mathémagique »
Pensez à un nombre.
Multipliez-le par 2. Ajouter au nombre obtenu 20. Divisez le nombre obtenu par 2. Soustrayez
au chiffre obtenu le nombre choisi au départ. Rappelez-vous du résultat.
Vous pensez au nombre 10 !
* Exemple 2 / « Crayon mou »
Prenez un crayon. Montrez à l’assistance qu’il est bien dur.
Tenez le crayon entre le pouce et l’index, à 1/3 de l’extrémité du crayon. Tenez le
légèrement, afin que le crayon puisse effectuer un mouvement de balancier.
Effectuer un mouvement de va et vient de haut en bas, en amortissant avec le poignet. Le
mouvement doit être régulier et souple.
Au bout d’un moment, on va avoir l’illusion que le crayon devient mou !
* Quelques tutoriels de tours de magie simples sont disponibles en vidéo sur :
http://www.apprendre-magie.fr/
b) La magie nouvelle
Si l’on retient souvent de la magie son potentiel de divertissement, la magie nouvelle explore
le potentiel créatif de cette discipline en prise avec des problématiques contemporaines. La
magie nouvelle est un art dont le langage est le détournement du réel dans le réel. La magie
nouvelle fait appel aussi bien à des techniques anciennes qu’aux nouvelles technologies
pour détourner le réel dans le réel rendant ainsi tangible un imaginaire. Dans la magie
nouvelle, les images créées ne sont plus liées à une activité d’illusion mais elles constituent la
réalité.
Ce courant s’interroge sur les limites du spectacle vivant et explore différentes pistes :
imaginer des effets sans magicien, dépasser le domaine visuel pour s’adresser aux autres
sens. En voici quelques exemples : imaginer un arc-en-ciel carré, une fraise au goût de
viande, un objet qui tombe en silence…
La magie nouvelle propose donc une approche différente de la magie moderne, en
élargissant le champ des possibles, en trompant nos sens.
La compagnie La Torgnole explore cette discipline artistique, mettant ainsi les techniques de
magie au service de l’esthétique du spectacle. Dans le spectacle, il y a par exemple un
mouchoir qui vole, une femme qui entre complètement dans une petite valise, des ampoules
qui volent etc.
Note d’intention de la compagnie : « L’évolution de la magie est comparable à celle de la
danse ou du cirque, qui a débouché sur la distinction entre la danse classique et danse
contemporaine. La magie traditionnelle montre des tours de répertoire, les même depuis 200
ans et Robert Houdin, qui vise à tromper et surprendre les spectateurs. La Magie Nouvelle
s’attache à développer l’expression personnelle de l’artiste, à donner un sens au spectacle
au-delà du numéro, à défendre un propos, un univers. Les techniques d’illusionnisme se
mêlent étroitement à d’autres formes d’expressions comme la danse, le théâtre, la musique,
la vidéo… La magie est un MOYEN et non une FINALITE, le but étant de faire naître une
émotion magique et poétique, dans sa globalité, ce que l’on nomme le sentiment
magique. »
Propositions
- Pour que les élèves s’approprient l’idée de magie nouvelle, demandez-leur d’imaginer des
situations magiques qui émergent de la vie quotidienne (un objet qui tombe en silence, des
personnes marchant au plafond…).
- Une fois la liste établie, essayer de réfléchir à différentes façons de « fabriquer » ces illusions.
L’idée de la magie nouvelle s’immisce dans le spectacle vivant, dans l’art contemporain.
Qu’elle s’intègre dans un récit ou impulse l’acte créatif, la magie est aujourd’hui utilisée pour
représenter l’invisible, figurer l’impossible ou matérialiser un imaginaire.
Références possibles :
Image 1
Image 2
Image 3
Image 1 et 2 : « Kekusteluja » par la compagnie WHS
Image 3 : « Sombrero », Philippe Decouflé
Image 4 : « Panorama », Philippe Découflé
Image 4
2. Les thématiques soulevées par le spectacle
a)
L’imaginaire du voyage
Le spectacle Miniatures poétiques d’un monde gigantesque fait référence, via différents
aspects, à l’imaginaire du voyage.
* L’histoire commence sur un quai de gare, pour se poursuivre dans un train.
Les éléments du décor, objets et silhouettes suscitent l’imaginaire par leur évocation :
- Le quai de gare : l’horloge, le réverbère, une estrade surélevée pour le quai, un écran et
une voix représentant le personnage d’un contrôleur/chef de gare, etc.
- Le train : deux banquettes, le dessin d’une fenêtre par laquelle le paysage défile (avec des
éléments évoqués via le théâtre d’ombres), etc.
Proposition :
- Avant la venue au spectacle, énumérer les différentes manières de représenter une gare ou
un train, sans l’usage de mots.
Quels sont les objets, les couleurs, les accessoires, les sons etc. qui peuvent permettre au
spectateur de comprendre qu’il s’agit de ce lieu ?
Comment représenter une gare ou un train, selon les époques ?
Des éléments sur l’évolution des « voyages et déplacements au XIXe siècle » sont consultables sur le site du
Château d’Espeyran : http://projets-educatifs.chateaudespeyran.fr/wp-content/uploads/2012/01/Voyages-etdeplacements-BR.pdf
* Les deux personnages portent avec eux des valises.
Le personnage masculin a une petite valise, dont il sort tout un tas d’objets (un foulard qui
bouge, une baguette de pain, un grand et vieux journal, une grosse bouteille en verre, une
radio, un feu d’artifice, un cadre photo, un grand tissu noir pour se cacher, des ampoules…).
Le personnage féminin porte un nombre très important de valises disparates, et semble bien
embêtée pour tout porter… Elle en sort, au cours du spectacle : un biscuit, un petit journal et
son « papier ».
Propositions :
- Constituer le contenu d’une valise-type.
Que met-on dans sa valise, si l’on part un jour chez un ami ? Si l’on part deux semaines en
vacances ? Et si l’on part pour un an à l’étranger ? Et si l’on part pour toute la vie ? Et si on ne
pouvait emporter qu’un seul objet parmi tous ceux là, lequel serait-ce ?
- Exercice d’écriture : Ma valise raconte mon histoire.
En s’inspirant des personnages du spectacle, ou de personnages d’une histoire étudiée en
classe, imaginer et décrire le contenu des valises d’un voyageur (sur le mode d’une liste à la
Prévert, d’une nouvelle ou d’un poème, par exemple).
- Quels sont les autres objets liés au voyage ? On peut par exemple lister une malle, un
baluchon, un bagage à main pour prendre l’avion, un sac à dos de randonnée, une
mappemonde, un radeau, une carte, une paire de jumelles, etc.
Les représentations de ces objets évoluent au fur et à mesure de l’histoire des arts.
Des pistes pédagogiques autour de la thématique « objets de voyages » sont consultables sur le site des
Conseillers Pédagogiques en Arts Visuels de l’Académie de Rouen : http://arts-visuels76.spip.acrouen.fr/spip.php?rubrique26
Références possibles :
Image 1
Image 2
Image 1 : Barthélémy Toguo, Road to exile, 2008
Une analyse de l’œuvre complète est proposée sur le site du Musée de l’Histoire de l’Immigration :
http://www.histoire-immigration.fr/sites/default/files/musee-numerique/documents/ficheact-toguo-reperes.pdf
Image 2 : Thomas Mailaender, Voitures cathédrales, 2004
Une analyse de l’œuvre complète est proposée sur le site du Musée de l’Histoire de l’Immigration :
http://www.histoire-immigration.fr/sites/default/files/musee-numerique/documents/thomasmailaender_voiturescathedrales.pdf
* L’ailleurs
Les protagonistes, pour des raisons qui semblent en apparence différentes, sont en quête
d’un ailleurs. Le train « qui vient d’ailleurs, pour aller n’importe où » va les conduire vers cet
espoir d’un ailleurs.
A la manière des formules de contes (« il était une fois », « dans un pays très lointain », « le train
à destination de quelque part » etc.), cet ailleurs imaginaire ouvre le champ des possibles. Il
peut être partout puisqu’il n’est pas précis.
Proposition :
- Les personnages du spectacle sont en partance pour un ailleurs. Que quittent-ils ? Que
recherchent-ils ? A quoi aspirent-ils ? Entre l’utopie et le conte, imaginer ce quelque part, cet
ailleurs auquel les personnages aspirent.
b) La migration
Le spectacle à travers le personnage masculin fait référence à un parcours de migration.
Dans une séquence de théâtre d’ombres et de vidéo, on découvre qu’il a perdu ses parents
et qu’il a fui sa terre d’origine, pour migrer vers d’autres horizons.
Le parcours de ce personnage peut être mis en parallèle avec les parcours migratoires à
travers l’Histoire (qu’ils soient liés à des raisons économiques, sociales, écologiques, politiques
etc.).
Références possibles :
Image 1
Image 2
Image 1 : Olivier Jobard, Kingsley, carnet de route d’un immigrant clandestin, série de photographies, 2003
Photographies retraçant le parcours d’un jeune immigrant clandestin camerounais de 23 ans. Une analyse de
l’œuvre très complète est disponible sur : http://www.histoire-immigration.fr/sites/default/files/museenumerique/documents/olivierjobard_kingsley.pdf
Image 2 : Bouchra Khalili, The Constellations, fig.1, sérigraphie, 2011
Les Constellations représentent des trajets, des parcours de migrants contemporains, sous forme de constellations
d’étoiles. Une fiche d’activités pour les élèves de l’élémentaire au lycée est disponible sur : http://www.histoireimmigration.fr/sites/default/files/musee-numerique/documents/ficheact-constellations-reperes.pdf
Face à « La Menace », personnage représenté par un effet de lumière et un son effrayants,
les personnages (tremblants de peur) doivent présenter « leur papier ». On peut faire le
parallèle avec une forme d’autorité policière, auxquels les migrants d’aujourd’hui sont
confrontés.
Ces « papiers », que les voyageurs doivent présenter, au risque d’être emmenés « très loin »,
peuvent être interprétés de deux manières. Il peut s’agir d’une carte d’identité (ou
passeport, etc.) ou bien du ticket (billet de train, de métro, etc.) qui donne le droit de
voyager.
Propositions :
- Imaginer et représenter le parcours des personnages du spectacle, sous la forme d’une
carte ou d’un parcours photographique, par exemple.
- Créer le carnet de voyage du personnage masculin du spectacle. Quel est son nom ? D’où
vient-il ? Par où est-il passé ? Qu’a-t-il découvert ? Qui a-t-il rencontré ? Quels ont été ses
obstacles ? Essayer d’être le plus exhaustif possible. Agrémenter de dessins, de
photographies, de notes manuscrites, etc.
- On peut approfondir dans la démarche en s’appuyant sur des exemples de parcours de vie
de migrants de Calais, par exemple. Qui sont-ils ? Pourquoi sont-ils arrivés là ? Quel est leur
« ailleurs » idéalisé, à eux ? Quels sont leurs obstacles et qui est leur « Menace » ?
c)
La rencontre
Le spectacle aborde aussi la thématique de la rencontre avec l’autre, l’inconnu, le différent.
Les deux personnages viennent de deux horizons différents mais ils vont être amenés à se
rencontrer pour partager un moment ensemble.
Propositions :
- Ecrire la rencontre
Dans le spectacle Miniatures poétiques d’un monde gigantesque, les deux personnages
principaux ne se parlent pas avec des mots, mais avec des gestes. Après votre venue au
spectacle, écrire un dialogue (par exemple, sous la forme théâtrale) qui pourrait être celui
de leur rencontre.
Que se disent-ils ? Comment se présentent-ils ? Que se demandent-ils ?
On peut complexifier l’exercice en partant du principe que les deux personnages sont très
différents. Par exemple, l’un a un langage soutenu et l’autre familier, ils ne parlent pas la
même langue, l’un des deux a un accent très prononcé ou parle patois, etc. Imaginer les
solutions qu’ils trouvent pour réussir à se comprendre.
- Exercice d’improvisation théâtrale autour de la rencontre.
Deux inconnus se rencontrent et ils se parlent. Il s’agit d’inventer ce qu’ils se disent, ce que
cette rencontre va changer.
Mettre deux chaises l’une à côté de l’autre et demander aux élèves de se répartir derrière
en deux files indiennes. Une personne vient s’asseoir sur une chaise, puis une deuxième sur
l’autre chaise. Cette deuxième personne doit lancer une improvisation, en apportant une
idée, un personnage, un contexte ou une situation. L’autre doit la « suivre ».
Quand elle le souhaite (ou quand l’enseignant le décide), la première personne part et doit
se remettre derrière la file indienne. Alors une nouvelle personne vient s’asseoir et lance une
nouvelle improvisation avec celui qui reste. Celui qui arrive pour s’asseoir est toujours celui qui
lance l’improvisation et qui du coup mène le jeu.
Quelques règles :
- Il ne faut jamais dire « non » à son partenaire sinon cela bloque l’histoire et l’improvisation
sera plus difficile à construire.
- Il ne faut pas avoir peur des silences. Au contraire, c’est ce qui construit le rythme de
l’improvisation.
Pour complexifier l’exercice, vous pouvez demander de faire le même exercice mais sans
parole. Comment raconte t’on l’histoire de cette rencontre mais en gestes ?
Pour enclencher l’imagination, on peut fournir des thématiques (par exemple sur des petits
papiers, piochés juste avant « l’entrée en scène »), comme par exemple : une rencontre
amusante dans le métro / je suis sûr que je vous ai déjà vu quelque part / il y a quelqu’un à
côté de vous ? / une valise beaucoup trop lourde / aidez-moi, je dois me cacher / les
extraterrestres débarquent dans la gare de Lille / vous savez où est le quai numéro 7 ?
PEU DE TEMPS DEVANT VOUS ? ON RÉCAPITULE !
Des idées de questions/sujets à aborder en classe avant la venue au spectacle
1. Chercher des définitions de tous les mots du titre du spectacle (Miniatures poétiques d’un monde
gigantesque) et essayer d’imaginer pourquoi il s’appelle comme cela.
2. Présenter une, deux ou trois photographies du spectacle, et demander aux élèves d’imaginer une
histoire à partir de ce qu’ils voient.
3. Demander aux élèves d’imaginer l’histoire des deux personnages du spectacle. Qui sont-ils ? Que
va t-il se passer ? Où vont-ils aller ?
4. Réfléchir sur le décor, par la parole ou le dessin. Comment le scénographe va-t-il représenter un
quai de gare ? Puis un train ?
5. Interroger les connaissances des élèves sur la magie. Comment la magie peut-elle s’intégrer au
spectacle ? Comment peut-elle servir à raconter une histoire ?
Des idées de questions/sujets à aborder en classe après la venue au spectacle
1. Revenir sur le déroulé de l’histoire. Qu’est-ce que les élèves ont vu et retenu ?
2. Demander à chaque élève de choisir un seul mot pour définir le spectacle.
3. Trouver trois adjectifs pour définir les personnages.
4. Comment la magie est-elle intervenue dans le spectacle ?
NB : À ce stade de la discussion, il peut parfois être utile d’interdire les questions commençant par « Comment ils font ? »
« Comment est-ce possible ? » ou « Comment ça marche ? ». En effet, l’intérêt de la magie est qu’elle reste mystérieuse et
pleine de secrets. Libre à chacun de répondre soi-même à ces questions…
5. Quelles autres disciplines artistiques ont été utilisées dans le spectacle ?
6. Selon vous, d’où viennent les deux personnages ? Et où vont-ils ?
7. Selon vous, à quelle époque se passe l’histoire du spectacle ? Pourquoi ?
8. Est-ce que cette histoire pourrait se dérouler aujourd’hui ? A qui cela peut-il arriver ? Enclencher
une discussion sur les parcours migratoires contemporains.
Pour aller plus loin
Pour découvrir un extrait vidéo du spectacle : http://vimeo.com/65955070
Pour en savoir plus sur la compagnie La Torgnole : http://www.cielatorgnole.com/
Autour de la magie :
Pendant les vacances de la Toussaint, la compagnie La Torgnole propose à un groupe d’enfants de
découvrir des tours de magie. Il s’agit d’explorer les subterfuges et de comprendre comment et
pourquoi ces techniques magiques parviennent à nous duper. Venez découvrir l’envers du décor
afin que vous puissiez vous aussi pratiquer, chez vous ou ailleurs, cette façon de « penser magique ».
Du lundi 20 au vendredi 24 octobre, tous les après-midis de 14h à 17h30
Pour les enfants de 6 à 9 ans / 60€ par participant
Renseignements et inscriptions - Marie Flamme et Marion Martin – [email protected] - 03 20 09 45 50
- Magie nouvelle, un art contemporain, Dossier extrait de Stradda n°16, avril 2010.
Consultable sur : http://horslesmurs.fr/wp-content/uploads/2014/04/Stradda16fr.pdf
- Site de La Maison de la Magie, à Blois : http://www.maisondelamagie.fr/
Autour du voyage :
- L’ailleurs dans l’art, Nadeije Laneyrie-Dagen, CANOPE (arts du singulier, Histoire des Arts),
2013
- Pistes pédagogiques sur la thématique du voyage, proposées par la conseillère
pédagogique arts visuels du Bassin de Dunkerque Flandres.
Consultables sur : http://netia59a.ac-lille.fr/dk.bailleul/IMG/pdf_DOSSIER_Voyages_Delphine_Mahieux-2.pdf
- Arts visuels, voyages, civilisations imaginaires (Recueillir, proposer et susciter des activités
artistiques, pour cycles 1, 2 et 3), Yves Le GALL, CRDP de Poitou-Charentes, 2007
Consultable sur : http://www2.cndp.fr/archivage/valid/87873/87873-22045-28038/files/87873-22045-28038.pdf
Autour de la migration :
- Les Migrants, de Mariana Chiesa Mateos, Editions Le Sorbier/Amnesty International, 2010
Texte de présentation de l’éditeur : « Un livre graphiquement fort pour évoquer l'émigration à travers deux histoires
sans texte. Un livre sans parole, qui laisse chaque lecteur l’interpréter selon sa propre sensibilité. Un livre avec deux
histoires et deux couvertures, tête-bêches, du passé au présent, du présent au passé. Un livre à la fois fort et
réaliste, pour ceux qui croient que les mers unissent plutôt que de séparer, pour ceux qui pensent que le mot
migrant doit être encore un joli mot. »
Ce livre est conseillé à partir de 7/8 ans. Il est disponible pour consultation au Grand Bleu.
- Les Migrants Mes Images, Collège Europa de Montélimar, 2011/2012
Ce jeu de 14 cartes a été créé par les élèves nouvellement arrivés en France accueillis au collège Europa de
Montélimar dans le cadre de l’enseignement du Français Langue Seconde, à partir de l’ouvrage Les Migrants de
Mariana Chiesa Mateos. Il est téléchargeable sur : http://www.ac-grenoble.fr/casnav/accueil/culturesintegrations/public/pdf/Les_migrants_-_mes_images.pdf
- Même les mangues ont des papiers, Yves Pinguilly& Aurélia Fronty, Rue du Monde, 2006
Texte de présentation de l’éditeur : « Momo et Khady rêvent d'aller de l'autre côté du monde, là où les mères
parviennent plus facilement à nourrir leurs enfants. Mais comment faire quand on n'a ni l'argent ni les papiers ? Un
jour, pourtant, ils décident de quitter leur petit village d'Afrique, cachés parmi les mangues... »
- Là où vont nos pères, BD sans texte de Shaun Tan, Dargaud, 2007
Texte de présentation de l’éditeur : « Un jour, un homme fait sa valise. Il quitte sa femme et sa fille, puis il s'en va. Il
prend le train et embarque à bord d'un navire sur lequel il va traverser l'océan. Destination la terre promise, vers
un pays inconnu. Cet homme est un émigrant. S'il laisse sa vie derrière lui, c'est parce qu'il espère en trouver une
meilleure, ailleurs, loin de chez lui et loin des siens. Là-bas, dans ce pays nouveau et étrange où il doit réapprendre
à vivre, il rencontrera d'autres gens, exilés comme lui, et comme lui perdus dans ce monde nouveau... »
- Petit-gris, Elzbieta, L’école des Loisirs, 1995
Texte de présentation de l’éditeur : « Un jour, Petit-Gris et ses parents attrapèrent la pauvreté. Ils durent quitter leur
maison, des chasseurs à leurs trousses. Mais Petit-Gris savait ce qui pouvait les sauver… ». Ce livre est conseillé à
partir de 7 ans.
- Le Musée de l’Histoire de l’Immigration propose des ressources très variées, adaptées à
plusieurs niveaux, exploitables dans plusieurs disciplines et en histoire des arts.
Disponible
enseigner
sur :
http://www.histoire-immigration.fr/education-et-recherche/la-pedagogie/des-ressources-pour-
- Le Carnet de Chico, « Regards d’enfants sur le parcours des demandeurs d’asile », édité par
La Croix Rouge de Belgique.
Le Carnet de Chico est composé d’un film et de fiches pédagogiques, conçues pour sensibiliser les enfants de 5 à
8 ans aux parcours des migrants et à la richesse des différences culturelles. Les fiches sont téléchargeables sur :
http://www.croix-rouge.be/activites/outils-et-animations-pedagogiques/asile-migration-et-non-discrimination/lecarnet-de-chico-regards-de28099enfants-sur-le-parcours-des-demandeurs-de28099asile/
- « Enfermés dehors à Calais », Haydée Sabéran, article de Libération, daté du 4 juillet 2014
http://www.liberation.fr/societe/2014/07/04/enfermes-dehors-a-calais_1057458

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