CIQetmairieenquêted`unterrain (d`entente) pour la fête foraine

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Jeudi 24 Janvier
2013
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CIQetmairieenquêted’unterrain
(d’entente) pour la fête foraine
Les CIQ demandent à la ville de finaliser un site pour accueillir les foires. Mais ni à Carcassonne, ni sur le terrain du Viaduc
C
’est un peu le principe des
vases communicants. Posez demain sur le parking
du stade Carcassonne le poste
de secours avancé des pompiers. Que deviendra la fête foraine qui s’y tient chaque hiver ?
Pour la fédération des comités
d’intérêt de quartier, elle migrera sur le terrain longeant
l’autoroute, sous le viaduc, puisque son propriétaire a perdu le
procès l’opposant à la Ville. Laquelle va acquérir le site pour se
tailler sur mesure un espace
pour les foires, expos et cirques.
Sur le papier, tout ceci communique fort bien mais est loin
d’être fait. La fédération des CIQ
a néanmoins remis au maire
une pétition de 850 signatures
demandant d’y renoncer.
"Loin de nous l’idée de
remettre en cause la
fête foraine, sa
fonction sociale et son
attractivité"
LES CIQ
Depuis une quinzaine
d’années, la fête foraine
s’installe à Carcassonne sur près
de 2 ha pendant un mois et demi. Et régulièrement, riverains
et CIQ font connaître leur mécontentement. "Loin de nous
l’idée de remettre en cause la fête
foraine, sa fonction sociale et son
attractivité, prévient Michel Kapferer (CIQ Cézanne-Vallée de la
Torse). Mais les nuisances sonores sont réelles comme les problèmes de stationnement et circulation". Voilà des années qu’il réclame un site dédié et "digne".
Or, Jean-Pierre Rebagliato,
propriétaire du terrain au Coton
Rouge, le long de l’A52, qui y accueille vide-greniers et diverses
manifestations, a perdu le bras
de fer qui l’oppose à la mairie. Et
voilà un bail que dans cette perspective, avec la municipalité,
des négociations se nouent, se
dénouent, sur l’éventualité de
vendre à la ville le site stratégi-
"La fête foraine doit
être dans le centre"
11315
L’ÉLU ALEXANDRE GALLÈSE
Fédération et CIQ concernés ne veulent de la fête foraine ni à Carcassonne, si sur le terrain du Viaduc qui a pu être évoqué dans le passé.
quement situé mais inondable
sur les deux-tiers de sa superficie.
En 2009, lors de la campagne
des municipales, Maryse Joissains s’était engagée à délocaliser la fête foraine "dans le respect du métier des forains et de la
joie des enfants", et évoquait le
terrain Rebagliato.
"Déplacer la fête foraine
là-bas, c’est déplacer les nuisances", résument Jean-Pierre
Pillard (CIQ Arc de Meyran) et
Christian Bourcerau (CIQ des Facultés). Car lorsque l’animation
s’installe à Carcassonne, la centaine de familles de forains
prend ses quartiers pour quatre
mois à l’Arc de Meyran, sur le
parking du parc des Sports,
qu’occupent déjà les caravanes
des exposants du marché de
Noël deux mois l’an. "Des investissements ont été réalisés pour
l’assainissement, reconnaît M.
Pillard. Mais se posent encore des
problèmes sanitaires, auxquels
s’ajoutent les nuisances sonores
des manifestations qui se tiennent sur le terrain du Viaduc. Et
désormais, celles des sports".
Puisque les tribunes du parc
agrandies accueillent un public
de plus en plus nombreux. "Elles
ont été posées contre les immeu-
bles livrés par Bouygues et la vallée de l’Arc est une caisse de résonance". Et le quartier une pagaille de stationnement anarchique certains week-ends.
La fédération des CIQ demande à la municipalité de trouver
un champ de foire. Mais pas à
l’Arc de Meyran. "Sur un terrain
pouvant accueillir foire et caravanes des forains et exposants,
aménagé sur un plan sanitaire,
largement accessible, éloigné des
habitations." "La ville élabore
son plan local d’urbanisme, tranche Michèle Barral, présidente
de la fédération. Depuis des années. Il nous semblait évident
que ce besoin d’un champ de foire aurait dû être inventorié et des
réserves foncières prévues."
Ben non. Alexandre Gallese,
adjoint à l’urbanisme, suggère
bien avoir une idée mais pas sur
Aix. "Or, dit-il, la fête foraine
doit être dans le centre. Dans
l’immédiat, on peut imaginer
qu’elle cohabite avec le futur poste de secours qui sera une petite
structure (NDLR : son emprise serait de 3000m²). Mais il faudra
bien trouver une solution un
jour ou l’autre". Genre, dans le
PLU de la ville en 2030 ?
/ PHOTOS ARCHIVES SERGE MERCIER ET SOPHIE SPITERI
LE COMMENTAIRE
"C’est pas encore fait "
Carole BARLETTA
[email protected]
Michel Bailly-Maitre, de
l’association de forains.
LE CASSE-TÊTE DU TERRAIN DU VIADUC
/ PHOTO SOPHIE CABITEN
Quand Jean-Pierre Rebagliato a acheté 19 000m² près du Krypton ce
terrain en friche, non constructible et en partie en zone inondable, il
comptait y installer une aire de loisirs, "Aix plage". Le permis lui a
été refusé dès 2001 par Maryse Joissains. Il a alors aménagé le terrain pour accueillir diverses manifestations.
Il a notamment remblayé et le Syndicat d’aménagement des berges
de l’Huveaune lui reprochait d’avoir procédé à des exhaussements,
jusqu’au niveau du lit de l’Arc, susceptibles d’impacter le débit et le
cours du fleuve en cas de crue. La SNCF, propriétaire mitoyen, attaquait pour des travaux débordant sur sa parcelle et la ville s’était
jointe au procès. La Cour d’Appel d’Aix avait tranché en 2010,
condamnant M. Rebagliato (que nous n’avons pas réussi à joindre) à
remettre en état le terrain, opération qui devrait coûter plusieurs
centaines de milliers d’euros, et à une astreinte de 75¤ par jour. Une
décision exécutoire d’autant que la Cassation a confirmé les juges
d’appel. Sauf que personne n’en demande l’exécution, déplore la fédération des comités d’intérêt de quartier. "C’est à l’État de le faire",
répond la municipalité. Maryse Joissains rechigne à engager une expropriation. "Cela prendrait des années". Dans un courrier, M. Gallese n’exclut néanmoins pas une acquisition du terrain par la ville qui
prenne en compte dans le prix d’achat le montant des travaux à effectuer.
de Michel Bailly
"Le poste de secours à Carcassonne ? C’est pas fait encore",
tranche, laconique, Michel
Bailly-Maitre, vice-président de
l’association de défense des forains du grand sud, qui a appris
le projet en lisant la presse. "Et
des projets, dans la ville, il y en
a plein... " Il s’apprête à accueillir la prochaine fête foraine du 9 février au 17 mars et ses
150 000 visiteurs annuels. Il se
plaît à rappeler que depuis 30
ans qu’il s’en occupe, la manifestation reste l’une des dernières
rescapées des grandes traditions de la ville à l’instar du carnaval. "Avant, on était à Saint-John Perse, puis à l’espace Coq, au
parking Lapierre... Depuis que
l’urbanisation gagne, on cherche
toujours un terrain dans le centre. Il n’est pas question d’être
délocalisés aux Milles ou à Puyricard. Le terrain du Viaduc ? Il est
en partie inondable, il n’est pas
viabilisé, il y a toujours des procès dessus... Pour l’instant, c’est
le statu quo." Il affirme que les
relations avec les riverains de
l’Arc de Meyran sont désormais
constructives et qu’un autre terrain aurait été trouvé pour accueillir les caravanes. "Je reconnais que quand Bouygues a vendu ses appartements, les acquéreurs n’ont pas dû visiter un jour
de grand match sur le terrain
des sports". Ni de foire à Carcassonne.