Le Photovoltaïque dans le secteur résidentiel en France

Transcription

Le Photovoltaïque dans le secteur résidentiel en France
Le Photovoltaïque dans le secteur
résidentiel en France
Par Cythelia pour DuPont de Nemours
Créé en 1994 par Alain RICAUD, Cythelia est un bureau d’études indépendant spécialisé dans l’énergie
solaire photovoltaïque, le développement de solutions énergétiques innovantes dans la construction,
la réalisation de Bilans Carbone et la formation (formation photovoltaïque, formation BBC & formation
thermographie infrarouge). www.cythelia.fr
®
www.maisonbbc.dupont.com
Janvier 2011
Enjeux énergétiques: agir sur le bâtiment et le logement
La consommation énergétique
mondiale
La production mondiale d’énergie
primaire a doublé depuis 35 ans. Les
ressources fossiles (pétrole, charbon,
gaz) représentent encore aujourd’hui
81%, les énergies renouvelables
(biomasse, hydraulique, solaire,
éolien, géothermie, etc.) 17% et le
nucléaire 2%.
La réserve globale d’énergie fossile est estimée à 750.000 Mtep: ce
chiffre peut être débattu mais il reste
dans tous les cas fini et donc limité
dans le temps. Globalement, 15% de
la population consomme un peu plus
de 65% des besoins énergétiques.
D’ici 2050, il faudra vraisemblablement compter 3 milliards de
personnes en plus. Avec une convergence de niveau de vie et des besoins
énergétiques, notre consommation
annuelle d’énergie augmentera, selon
le scénario «as usual», jusqu’à 50
Gtep (1 Gigatonne équivalent pétrole
= 1 milliard de tep).
A l’évidence, ce scénario n’est pas
soutenable et l’explosion de la production d’énergie depuis les années 50,
où l’on constate que l’hydraulique est
la principale ressource en énergies
renouvelables, ne peut pas durer!
L’approche photovoltaïque
En France, le bâtiment (secteur
résidentiel-tertiaire) représente 44%
de la consommation d’énergie finale.
En termes d’émissions de gaz à effet
de serre, ce secteur représente 22%
des émissions . Sur les 92 Mt eq CO
(Mégatonne équivalent C0 ), concernant ce secteur, 67% sont attribués
au résidentiel, donc à l’habitat.
Alors que nous devons aujourd’hui
faire face au défi énergétique, nous
venons vraisemblablement de
passer le pic d’exploitation de nos
réserves fossiles.
Notre planète reçoit du soleil une
énergie de plus de 750.000.000 TWh
/ an (1 TWh = 1 milliard de kWh) au
niveau de la mer, alors que notre
consommation globale annuelle est
d’environ 130.000 TWh/an, de l’ordre
d’une heure de soleil. Pour mettre les
choses en perspective, la consommation d’énergie du scénario «as usual»
nécessiterait 60.000 centrales nucléaires, alors que le monde n’en exploite
aujourd’hui que 500.
Compte tenu des grandes marges de
manœuvre en termes de procédés
constructifs (isolation) et de systèmes
actifs (pompes à chaleur), les pouvoirs
publics ont tout naturellement décidé
de donner la priorité au bâtiment à
travers les différentes réglementations
thermiques (RT 2000, 2005) et l’obligation en 2012 de construire tous les
bâtiments neufs en BBC , et à énergie
positive en 2020.
L’approche photovoltaïque pour
subvenir aux besoins énergétiques
a donc beaucoup de sens compte
tenu de l’abondance de la ressource, de son caractère renouvelable (le temps de vie restant
du soleil se compte en milliards
d’année!), et de la maturité de l’industrie photovoltaïque, qui peut
aujourd’hui produire des modules
à des coûts de plus en plus bas.
Pourquoi agir sur le bâtiment et le
logement en particulier
1
2
2
2
L’accès à une énergie bon marché, abondante est l’un des plus grands défis du XXIème siècle
Le potentiel des énergies renouvelables
Consommation d’énergie primaire mondiale annuelle (GPEC)
Solaire (continents, 1,800 x GPEC)
Eolien (200 x GPEC)
Biomasse (20 x GPEC)
Géothermique (10 x GPEC)
Energie des océans et des vagues (2 x GPEC)
Hydraulique (1x GPEC)
Source: Nitsch F. "Technologische und energiewirtschaftliche Perspektiven erneuerbarer Enrgien, Deutsches Zentrum für Luft- und Ramfahart (DLR)", 2007.
© EPIA 2009 - www.setfor2020.eu
Le “Photovoltaïque” (PV) est une méthode qui permet de convertir l’énergie de radiation solaire en énergie électrique en générant un
courant électrique continu. Le rendement (rapport entre la puissance électrique produite et la puissance lumineuse reçue) des modules photovoltaïques vendus va de 6% à 20%, et jusqu’à 40% pour des produits en laboratoire. Sachant que la puissance lumineuse qui
nous provient du soleil est en moyenne de 1000 Watt / m sur la surface de la terre, on peut en principe produire de l’ordre de 150 W de
puissance électrique par m , ce que l’on appelle la puissance surfacique (W / m ). Pour subvenir à nos besoins en énergie électrique, il
faudrait donc recouvrir une surface de 100.000 km en modules photovoltaïques ce qui représenterait une toute petite fraction de l’espace
disponible sur terre.
2
2
2
2
1 Chiffres 2005, source Agence Européenne de l’Environnement, juin 2007
2 Bâtiments Basse Consommation.
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2
Comparaison des diverses technologies photovoltaïques
L’effet photovoltaïque se produit
dans de nombreux matériaux
semi-conducteurs qui font apparaitre une tension électrique au
sein du matériau quand un rayon
lumineux vient exciter les électrons qui « sautent » d’une bande
dite de valence à une bande dite
de «conduction».
Le matériau le plus couramment
utilisé reste de loin le silicium,
un des matériaux les plus abondants sur terre.
Sélénium (CIGS) qui font aussi
intervenir des procédés de déposition par vaporisation.
On l’utilise généralement sous
forme cristalline, mais aussi sous
une forme plus «désorganisée»
dite amorphe quand on le dépose
par vaporisation. Il existe d’autres
types de semi-conducteurs,
comme l’alliage Tellure de Cadmium (CdTe) ou encore un alliage
de Cuivre, d’Indium, Gallium et
En connectant des électrodes de
part et d’autre du semi-conducteur, on peut générer un courant
électrique.
Cristallin
Silicium
Couche mince
Silicium
CdTe
Autres
CIGS
Organique
Cellule à
colorant
Rendement
14-20%
6-12%
8-14%
8-15%
3-8%
5-%
Points forts
- Longue
expérience
- Rendement
- Capacité de
production
- Coût
- Facteur de
forme
- Rentabilité
- Coût
- Rendement
- Rentabilité
- Rendement
- Esthétisme
- Rentabilité
Coût
Coût
Points faibles
- Coûts
- Sensibilité
à la
température
- Rendement
- Cadmium
- Un seul
fournisseur
- Process
industriel
avec peu
d’expérience
- Rareté
Indium
- Durée de vie
- Rendement
- Durée de vie
- Rendement
Applications Résidentiel
Oui
Oui
/
Oui
/
/
Industriel &
Commercial
Oui
Oui
Oui
Oui
/
/
Centrales
sol
Oui
Oui
Oui
Oui
/
/
/
Oui
/
Oui
Oui
Oui
Autres
• Le Silicium cristallin (mono ou poly-cristallin) est de loin la technologie la plus répandue et recouvre plus de 80% de la capacité de production
mondiale. Le procédé de fabrication consiste en premier lieu à purifier puis à cristalliser du silicium sous la forme de cylindre (le lingot) que l’on
découpe par des scies à fil en galettes ou «wafers». Ces galettes ou «wafers» sont transformées en cellule PV par un procédé de dopage puis
de métallisation. Les cellules sont ensuite interconnectées par des conducteurs que l’on assemble entre une structure de verre et une feuille en
plastique protectrice liées par une matrice plastique ou «encapsulant». La chaine de fabrication est donc relativement complexe (de l’ordre de 25
étapes) et implique typiquement de nombreux intervenants industriels.
• Dans les technologies couche mince, on dépose directement les matériaux semi-conducteurs inorganiques (Silicium amorphe, alliage de
Cuivre-Indium-Gallium- Sélénium (CIGS) ou de Tellurure de Cadmium (CdTe)...) sur le verre (ou un substrat souple) en n’utilisant que très peu de
matière: de l’ordre de 2 à 4 µm (1 µm = 10 mètre) à comparer à 200 pour le cristallin. Au-delà de l’épaisseur de la couche active, les modules
couche mince se définissent davantage par les procédés de fabrication (dépôt à partir d’un gaz ou d’un plasma). L’intérêt de cette technologie repose principalement sur sa relative simplicité d’industrialisation, à 13 étapes seulement, avec la possibilité d’intégrer tout le procédé de
fabrication en une seule «couche mince». Cela permet de réduire de façon significative les coûts par rapport à la filière silicium cristallin. Les
facilités de production permettent de sortir des produits de grande dimension, voire de personnaliser les dimensions du modules, avec un aspect
plus homogène et donc un plus ‘esthétique’. Les rendements sont à ce jour plus faibles que pour le cristallin, mais la technologie est en train de
rattraper le cristallin. Toutefois, la jeunesse de cette technologie ne permet pas d’observer le vieillissement des modules sur très longue durée,
comme cela est fait avec le cristallin.
-6
• Il existe d’autres technologies telles que l’utilisation de semi-conducteur organique, ou de pigment photosensible, mais qui sont encore à un
stade de développement précoce.
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Un module photovoltaïque est typiquement caractérisé par sa puissance nominale notée Wc (Watt Crête)
qui mesure la puissance électrique nominale quand un éclairement de composition spectrale proche de celle
que l’on reçoit du soleil et d’une intensité de 1000 Watt par m illuminé à une température de 25°C. Par exemple,
un module de 200Wc va générer 200W quand on l’illumine avec un tel rayonnement. On caractérise aussi le
module par son efficacité qui mesure le rapport entre l’énergie électrique produite et l’énergie lumineuse reçue.
2
Le photovoltaïque (PV)
FAIBLESSES
AVANTAGES
• Chacun de nous dispose d’une source gratuite sur son
lieu de consommation
• La production peut donc être réalisée sur le lieu
d’utilisation. Le PV permet donc une certaine
indépendance énergétique
• Les systèmes photovoltaïques ne suivent pas de loi
d’économie d’échelle dans leurs coûts d’installation:
le coût unitaire d’installation d’un module n’est pas
vraiment plus bas quand on en installe 1000 ou 10000
• La ressource est périodique et aléatoire
• Les technologies actuelles utilisent le silicium comme
matériau de base, qui est le second élément de la
croute terrestre
• Les installations sont silencieuses et non polluantes
(pas d’émission nocive ou de gaz polluant)
• Les installations ne demandent quasiment pas de
maintenance. Elles assurent donc une grande sécurité en
termes de coût
• Les installations sont modulaires et donc s’adaptent
au volume de consommation locale et aux possibilités
financières du producteur
• Dans les pays à fort gisement solaire (par exemple le sud
de l’Europe), le coût d’un kWh photovoltaïque pour le
consommateur est du même niveau que le coût d’un kWh
classique au compteur, ce qu’on appelle la parité réseau
• L’énergie ne se stocke pas facilement
• Le facteur de charge est faible: 1 200 h d’ensoleillement
sur l’année (une année = 8760 h) correspondent à un
taux d’utilisation de 14%
• Les rendements photovoltaïques actuels sont
relativement faibles (7 à 20 %)
• Dans beaucoup de pays, le photovoltaïque n’a pas atteint
la parité réseau, c’est-à-dire que le kWh est plus cher à
produire qu’avec des énergies fossiles
• Les nouvelles technologies utilisent des métaux rares,
même s’ils sont en quantité infimes
• La durée de vie des modules est supérieure à 25 ans.
Certains des premiers fabricants ont des modules qui
produisent depuis 30 ans, avec une baisse de rendement
connue (quelque fois bien inférieure à 1% par an)
• Le recyclage est en cours d’organisation au niveau
européen (PV Cycle www.pvcycle.org)
• Le PV contribue à améliorer l’indépendance énergétique
de l’Europe
• Le PV peut être intégré dans la toiture pour allier
technologie, esthétique et étanchéité
Parité réseau
/kWh
1,0
900 h/an:
0,60 /kWh
Nord de l'Europe
0,8
1800 h/an:
0,30 /kWh
Sud de l'Europe
0,6
0,4
Coût de l'électricité photovoltaïque
0,2
Coût de l'électricité vente aux utilisateurs
0,0
1990
Janvier 2011
2000
2010
2020
2030
2040
Coût de l'électricité vente en gros
4
La filière Photovoltaïque en France
Le développement de la filière du
Photovoltaïque s’inscrit dans le
cadre de la directive européenne
du 20/20/20 (20% de l’énergie
produite en France doit provenir
de sources renouvelables
d’ici 2020).
La France a poussé l’objectif
à 23%. La composante
photovoltaïque dans le mix
français d’énergies renouvelables
représenterait selon le plan
actuel une capacité installée de
5.400 MWc (Mégawatt crête)
en 2020, ce qui place la France
plutôt en queue du peloton
européen puisque l’UE aura déjà
installé près de 25.000 MWc fin
2010 (850 MWc prévus pour la
France) et que les prévisions pour
l’Allemagne varient entre 50 et
70.000 MWc pour 2020. Bien
que représentant actuellement un
apport relativement modeste de
la production totale d’électricité
(moins de 1%), la France offre
cependant un potentiel de
croissance bien supérieur – si l’on
tient compte de son ensoleillement
moyen, la qualité de son réseau
électrique et de la tarification
d’achat électrique qui reste encore
aujourd’hui très avantageuse.
Au niveau industriel, la France
n’a plus de grands acteurs. Elle
développe des programmes de
R&D pour passer directement aux
technologies d’un futur proche.
L’installation photovoltaïque
L’installation type connectée au
réseau est composée du générateur
(les modules PV), des onduleurs qui
transforment le courant continu (DC)
en courant alternatif (AC), et des
éléments électriques de connexion
et de protection. En France, il
existe quelques rares installations
sur site isolé. La différence porte
principalement sur le stockage de
l’électricité sur batteries, stockage
évalué en fonction des besoins de
consommation.
La plupart des installations sont
désormais connectées au réseau
car le courant est vendu à EDF,
dans le cadre des politiques
gouvernementales européennes.
En effet, la France s’est engagée
à produire, en 2020, 23% à
partir d’énergies renouvelables
(principalement biomasse, éolien,
photovoltaïque).
Les 3 types d’installations photovoltaïques
Toiture Résidentielle
Toiture Commerciale
Installation au sol
La France favorise le développement de projets sur toiture et à moindre mesure sur sol pourvue
qu’il ne s’agisse pas de terrain agricole.
Les modules sont typiquement installés sur
la pente orientée sud de la toiture. Le câblage rapporte des modules PV un courant
continue qui est transformé par l’onduleur
en courant alternatif et qui passe par un
compteur électrique avant d’être injecté
dans le réseau électrique.
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Le PV résidentiel et les solutions intégrées au bâti (BIPV)
En photovoltaïque sur bâti on
peut avoir:
•S
urimposition pour les toitures
inclinées / châssis pour les
terrasses
•B
IPV (Building Integrated
Photovoltaic), catégorie ellemême basée sur différents
procédés (cf ci-dessous), dont
la raison d’être à l’origine est
de remplacer des éléments de
toitures
Une des raisons de la distinction est
liée à la différence de tarification du
prix d’achat du kWh, plus élevé pour
les solutions BIPV.
La surimposition est la solution qui
a été la plus utilisée en Allemagne.
Pourquoi?
• Meilleure ventilation des modules
d’où un gain de productible
pouvant atteindre 6 % en été.
• Eviter de refaire la toiture et son
étanchéité.
• Permettre d’équiper les bâtiments
tertiaires importants qui possèdent
des toitures terrasses ne pouvant
accueillir des membranes.
• Favoriser l’installation de PV sur
tous les bâtiments au lieu de
centrales en plein champ.
Les solutions BIPV sont
esthétiquement plus satisfaisantes
et préfigurent l’avenir du PV:
le module sera un élément de
construction multifonctionnel.
Pour les constructions neuves des
années futures (les bâtiments à
énergie positive), une toiture PV
coutera 2 fois plus chère qu’une
couverture classique mais produira
plus d’électricité que la maison n’en
consomme, ce qui permettra de
recharger la voiture électrique.
5 catégories de systèmes BIPV
Systèmes pour intégration de modules
standard cadrés ou non cadrés
Tuiles photovoltaïques
Modules sur membranes
Intègrent des modules de la marque constructeur (systèmes dits propriétaires) ou tous type
de modules (systèmes dits universels).
Systèmes principalement adaptés pour l’habitat Fabriqués sur des supports souples et collés
résidentiel et les toitures à charpente en bois
sur des toitures plates, terrasses, ou proches
essentiellement.
de l’horizontale, des bâtiments industriels et
tertiaires.
Les principaux avantages de ces solutions sont:
Les membranes sont soit synthétiques, soit
L’attention doit être portée sur la ventilation des • l’esthétique (petite taille, épousant la forme
de la toiture, compatibilité avec ardoises, etc.) bitumineuses. Elles doivent être posées sur
modules. Un défaut de ventilation augmente
un isolant (type laine minérale) de classe de
la température des modules, donc diminue la
• la possibilité de pose sur des toits très pentus compression C minimum.
production d’électricité et accélère le vieillissement des modules.
L’attention doit être portée au coût de l’installation, parfois supérieure en fonction du produit
sélectionné (prix du produit, augmentation du
temps de pose, multiplicité des connexions).
Les bacs métalliques photovoltaïques
Pour les toitures de bâtiments agricoles industriels et tertiaires avec charpente métallique
essentiellement.
Constitués de cellules au silicium amorphe collées sur un bac acier ou alu. La pose peut être
effectuée avec différents types de jonctions
entre les bacs: sur tasseaux, à joints debout,
par recouvrement.
Ces procédés comportent 2 types d’isolation:
• Montage en double peau.
(meilleure ventilation et donc à préférer pour
les modules au silicium cristallin)
• Panneau sandwich
• Montée en température de certains produits
(impact sur la production d’électricité et leur
vieillissement)
• Qualité du passage des câbles à travers
l’étanchéité
Les solutions architecturales et
l’intégration dite fonctionnelle
Mur rideau, garde corps, pare soleil, bardage,
allège, verrière.
Solutions décidées par des concepteurs et des
maîtres d’ouvrage pour satisfaire des critères
non financiers.
Pour être juste, les calculs de rentabilité de ce
type d’installations doivent tenir compte de
l’effet de substitution. Les critères retenus sont
plutôt l’image, la technologie, l’innovation, ou la
fonction d’ombrage, etc.
Certaines contraintes à respecter, ce qui n’a
pas toujours été le cas:
• Installation rapide, espace entre les bacs non
respectés
• Coefficients de dilatation différents entre le
bac acier et le verre, d’où délamination des
laminés collés sur le bac acier
• Attention aux bâtiments agricoles d’élevage:
l’atmosphère est souvent chargée en ammoniac. Il faut donc éviter que la sous face des
modules photovoltaïques soit en contact avec
l’intérieur du bâtiment
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Les tarifs et les critères d’éligibilité
En France, la tarification d’achat
d’électricité photovoltaïque dépend
du type d’application.
Elle est maximale pour de petites
installations sur toiture résidentielle et en intégration au bâti. Elle
est minimale pour des parcs solaires
au sol (les fermes solaires) bien que
celle-ci reste relativement avantageuse comparativement à l’Allemagne – qui est aujourd’hui un marché
10 fois plus grand qu’en France avec
une capacité installée de 5.250 MWc
sur les 9 premiers mois 2010!
La grille tarifaire à la française est
complexe du fait que le tarif d’achat
repris dans le contrat EDF-OA (EDF
Obligation d’achat) est multicritères
et évolue rapidement. Cette évolution baissière est logique puisqu’on
observe depuis des années une
baisse du coût des modules. Cette
baisse est la conséquence d’une
industrie en pleine phase de développement en volume. Il est probable
que les modules cristallins se rapprochent de leur prix plancher, ce qui
n’est pas le cas des modules couche
minces, qui ont encore des marges
de diminution.
Les critères du tarif sont les
suivants
• Type de bâtiment (habitation, enseignement / santé, autre)
• Puissance de l’installation (inférieure à 3 kWc, inférieure à 250
kWc ou supérieure)
• Caractéristiques du bâtiment
(Exemple: clos et couvert 4 faces,
neuf ou plus de 2 ans)
• Caractéristiques de l’installation
elle-même. Exemple: dans le plan
de toiture ou parallèle au plan de
toiture
• Il peut être assujetti ou pas à la TVA
Le kWh est acheté à ce jour
• 0.58 € pour le particulier qui
installe 3 kWc maxi (résidentiel
intégré au bâti)
• De 0.51 à 0.37 € dans les
autres cas
• Pour information le tarif d’achat
pour les centrales au sol est de
l’ordre de 27 à 33 c €.
Ancienne et nouvelle grille tarifaire
Tarif d’achat français
Intégré au bâti
Intégration
simplifiée
Centrale
au sol
jusqu’au 31 août 2010
(arrêté du 12 janvier
2010) (c€/kWh)
er
Résidentiel < 3kW
58
58
Résidentiel > 3kW
58
51
Enseignement
et santé
58
51
Autres
50
44
Tout bâtiment
42
37
Nord de la France
37,68
33,12
Sud de la France
31,4
27,6
40
35,2
DOM
Tarification de rachat électrique photovoltaïque par application (Source EPIA). Le segment du BIPV
(Building Integrated PV) est une particularité Française ou le module PV est aussi considéré en tant
qu’élément de construction du bâtiment – c.à.d. un élément qui protège directement le bâtiment
des intempéries extérieures. Pour l’application en «intégration simplifiée», le module s’installe au
dessus d’une sous couche imperméable qui isole le bâtiment. Le module PV perd ici son caractère
de double fonctionnalité. Les installations au sol bénéficient de la plus faible tarification d’achat,
mais leur coût d’installation est plus faible.
Pour informer le client, le Comité
d’Etude pour l’Intégration au Bâti
(CEIAB) a prévu de distinguer les
modules donnant droit soit au
tarif d’achat maximum (intégration totale au bâti), soit au tarif
intermédiaire (intégration simplifiée). Bien souvent les fabricants
ont anticipé cette norme et proposent des produits permettant
de bénéficier du tarif intégration
totale, par exemple DuPont
Gevity PV Intégré respecte
ces critères. Ces critères sont
applicables à partir du 1 janvier
2011 (pour accéder à l’arrêté,
cliquez ici).
TM
TM
er
Compte tenu du coût d’installation, le retour sur investissement
(temps de retour brut) se fait en
moins de 10 années (hors crédit d’impôt) et permet de générer un revenu récurrent pendant
20 années. A titre indicatif, une
installation de 3kW dans le Sud de
la France peut générer 3 x 1300 =
3900 kWh / an soit plus de 2000 €
par an, frais compris. Dans le nord
la même installation ne produira
peut-être que 3 x 900 = 2700 kWh
/ an.
Consulter le tarif (cliquez ici)
La tarification d’achat pour une
installation intégré au bâti reste
donc très avantageuse en France.
Pour un particulier, si la taille de
l’installation ne dépasse pas 3kWc,
il peut bénéficier d’un crédit d’impôt
- actuellement de 25% du coût du
matériel, module et onduleur
principalement -, d’une TVA à 5.5%
si la maison est déjà construire, et
d’une exonération des revenus. De
plus, il bénéficiera d’une tarification
d’achat qui reste une des plus
avantageuses à 58 centimes / kWh
avec un contrat avec EDF d’une
durée de 20 années.
*Attention: tarif susceptible d’être modifié, dès mars 2011, sauf pour les installations résidentielles < 3KWc.
Janvier 2011
A partir du
1 septembre 2010*
(c€/kWh)
Carte d’insolation moyenne en France
(Source JRC)
7
Quelques critères pour une installation de qualité
1/ Une installation PV en toiture est
d’abord un élément architectural.
En neuf comme sur bâtiment
existant, elle doit être cohérente
avec l’esthétique du bâtiment sans
le dénaturer: couleur, implantation,
dimension et proportion des
modules entre eux et avec la
toiture, passage de câbles, etc.
2/ elle doit faire l’objet d’un
dimensionnement électrique à
l’aide de logiciels professionnels
qui utilisent des bases de données
météorologiques, calculent les
ombrages du site qui diminue le
gisement réel, évaluent les pertes
de l’installation, pour donner des
résultats en termes de
• Productible: nb de kWh par an
• Revenus: € annuels
• Indicateurs de performance:
kWh / kWc
• Indicateurs de rentabilité
Les approximations par un
commercial peu scrupuleux
sont une source de promesses
dommageables à l’ensemble du
secteur, car elles ne tiennent pas
compte
• de la spécificité de l’installation
(orientation, inclinaison de la
toiture)
• des masques (les ombrages)
• des pertes électriques de
l’installation cf. graphique
Les résultats financiers peuvent
comprendre des temps de retour
actualisés ou non actualisés (temps
de retour brut), tenant compte des
avantages fiscaux (crédit d’impôt)
ou pas, calculés sur l’ensemble du
coût projet ou sur les fonds propres
(donc après effet de levier).
Un des indicateurs les plus parlants
est le prix de revient du kWh (coût
global actualisé unitaire).
A ce jour, ces prix de revient
oscillent entre 22 et 35 centimes
d’euros pour les installations
classiques sur toiture
3/ L’attention portée au choix des
procédés BIPV (les systèmes
d’intégration) est un autre
critère. Ces systèmes ont-ils
été sélectionnés à la suite de
tests et choisis en fonction des
caractéristiques du bâtiment, de
sa charpente, de sa localisation,
et de son usage? Font-ils l’objet
d’une garantie? En effet, une
centrale photovoltaïque intégrée
au bâti, c’est d’abord une toiture:
elle doit donc être fonctionnelle et
tenir compte des contraintes liées
à l’eau et à la chaleur (étanchéité,
abergements et bords de toiture,
résistance, passage de câbles, etc.)
4/ La somme de compétences
complémentaires dans l’entreprise
(ou les entreprises) qui installe(nt):
en particulier les métiers de
l’électricité et de la couverture. Les
contraintes liées à la protection des
personnes, les mises à la terre,
la protection contre la foudre, la
réduction des boucles d’induction,
les minima de hauteur de lame
d’air de ventilation, les normes et
habilitations de chaque métier, tout
cela doit être connu et respecté.
Pour le maître d’oeuvre généraliste
et le maître d’ouvrage, la visite
d’installations déjà réalisées par
l’entreprise et commentées par
un expert permet de se faire une
bonne idée de l’appropriation de
ces métiers distincts.
5/ Le coût en France à ce jour est
en diminution. Une analyse critique
des devis (coût de l’installation PV)
s’impose car les différences restent
encore importantes. Mais avec
des devis de l’ordre de 5,5 à 6.5
euros TTC/ Wc, le temps de retour
actualisé (toujours un peu plus long
que le temps de retour brut) est
actuellement de moins de 10 ans,
crédit d’impôt compris.
Janvier 2011
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Pour en savoir plus
DuPont Gevity PV Intégré - www.gevity.dupont.com
Offre DuPont - Energie solaire - www.photovoltaics.dupont.com
TM
TM
Cythelia - www.cythelia.fr
EPIA (European Photovoltaic Industry Association) - www.epia.com
Association PV Cycle - www.pvcycle.org
Comité d’Evaluation des produits photovoltaïques Intégrés au Bâti - www.ceiab-pv.fr
Sites d’information sur le photovoltaique - www.photovoltaique.info , www.actupv.info
 Le Photovoltaïque dans le secteur résidentiel en France par Cythelia pour DuPont de Nemours
Janvier 2011
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