Mission INIR, 19-26 Octobre 2015 - Ministère de l`Energie et des

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Mission INIR, 19-26 Octobre 2015 - Ministère de l`Energie et des
Mission INIR, 19-26 Octobre 2015
Allocution de Dr. Abdelkader AMARA
MINISTRE DE L’ENERGIE, DES MINES, DE L’EAU ET DE L’ENVIRONNEMENT
Rabat, le 19 octobre 2015
Hôtel Tour Hassan
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Monsieur le Directeur Général Adjoint de l’AIEA ;
Messieurs les Experts de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique ;
Messieurs les Secrétaires Généraux ;
Messieurs les Directeurs Généraux ;
Messieurs les Directeurs ;
Messieurs les Membres du Comité de Réflexion sur l’Electronucléaire et le
Dessalement de l’Eau de Mer (CRED);
Mesdames et Messieurs.
Je voudrais tout d’abord adresser mes vifs remerciements à nos hôtes :
 Monsieur le Directeur Général Adjoint de l’AIEA qui a bien voulu présider
cette mission d’expertise,
 Et Messieurs les experts dépêchés par l’AIEA pour aider notre pays au
niveau de l’évaluation de ses capacités nucléaires nécessaires à un
programme électronucléaire.
Je saisis cette occasion, pour remercier et féliciter, au nom du gouvernement
marocain, l’Agence Internationale de l’Energie Atomique, pour les efforts et le
soutien qu’elle apporte à tous ses Etats Membres dans le but de leur faciliter
l’accès à l’énergie nucléaire pour leur développement socio-économique dans
un cadre de sécurité et de paix.
En effet, à l’heure du regain d’intérêt croissant pour l’énergie nucléaire, le rôle
et la mission de l’AIEA sont plus que jamais nécessaires pour faciliter, à travers
notamment une assistance technique ajustée aux besoins de chaque Etat
membre- l’accès des pays non dotés, à l’énergie électronucléaire comme
alternative aux énergies fossiles de plus en plus rares.
En ce qui concerne le Royaume du Maroc, nous apprécions l’appui continu que
l’AIEA n’a cessé d’apporter, depuis plusieurs décennies, aux différentes
institutions nationales concernées par les applications nucléaires tant sur le
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plan de l’élaboration et de la réalisation des programmes nationaux que sur le
plan de la formation, du développement des compétences et des capacités
techniques et scientifiques nationales.
Dans ce cadre, le Maroc exprime également ses vifs remerciements au
département de l’Energie Nucléaire de l’AIEA pour le soutien apporté à notre
pays par la réalisation de cette mission INIR (Integrated Nuclear Infrastructure
Review) qui nous permettra l’évaluation, conformément aux standards
internationaux, de nos infrastructures nucléaires nationales en vue de
l’identification des points d’amélioration.
Ainsi, la présence parmi nous aujourd’hui, de Monsieur Mikael CHUDAKOV,
Directeur Général Adjoint de l’AIEA, dénote de l’importance de cette mission et
de l’intérêt qu’accorde l’AIEA au développement des conditions nécessaires à
l’introduction de l’électronucléaire dans notre pays.
Messieurs les Experts
Mesdames et Messieurs
Convaincu du rôle important de l’énergie nucléaire pour la réduction de
réduire la dépendance énergétique nationale, la lutte contre les émissions des
gaz à effet de serre et l’atténuation des effets des changements climatiques
ainsi que pour le dessalement de l’eau de mer, l’Etat marocain considère, dans
le cadre de sa stratégie énergétique, l’électronucléaire comme étant une
option à considérer dans le mix énergétique national à long terme.
Cette option présenterait également sur le long terme, des avantages précieux
pour faire face aux problèmes liés au stress hydrique et ses conséquences sur
l’économie et les populations que notre pays pourrait confronter à l’avenir.
Sur le volet énergétique, les orientations nationales adoptées par notre pays
depuis 2009 visent à la fois la diversification et l’optimisation des sources
énergétique autour de choix technologiques fiables et compétitifs, la
mobilisation des ressources nationales notamment renouvelables, le
renforcement de l’efficacité énergétique et l’intégration régionale des marchés
et des réseaux électriques et gaziers.
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Dans ce cadre, nous avons mis en place un programme pour intégrer une
capacité de 6000 MW d’énergies de source renouvelable dans notre mix
électrique à l’horizon 2020. Puis de 2020 à 2030, nous prévoyons une montée
en puissance importante des énergies renouvelables et du gaz naturel qui
présentent des complémentarités et des atouts importants pour leur
intégration dans le mix énergétique futur.
Quant au nucléaire, nous le considérons dans nos prévisions à long terme à
partir de 2030 et ce, dans le cadre du développement des énergies alternatives
englobant aussi les schistes bitumineux, la biomasse, la géothermie et les
énergies marines.
En relation avec ces orientations et compte tenu de l’importance de
l’électronucléaire, notre département a mis en place, en 2009, le Comité de
Réflexion sur l’Electronucléaire et le Dessalement de l’eau de mer ‘CRED’.
Ce Comité a pour mission d’évaluer les atouts et les insuffisances des capacités
nationales dans le domaine nucléaire et examiner à partir de l’expérience, du
benchmark et des enjeux énergétiques futurs nationaux et internationaux, les
conditions et les exigences tant sur le plan politique, institutionnel, juridique, et
technologique que sur le plan ressources humaines, nécessaires à la réalisation
d’un programme électronucléaire.
C’est dans ce cadre que j’ai présidé plusieurs réunions de ce Comité pour
mettre le point sur ses réalisations qui ont fait l’objet d’un rapport que nous
avons soumis à l’appréciation de l’AIEA en prévision de cette mission INIR.
Messieurs les Experts
Mesdames et Messieurs
Je saisis cette occasion, aujourd’hui, devant cette assistance pour féliciter tous
les membres du CRED pour leur abnégation et la qualité de travail réalisé en
respectant la méthodologie prônée par l’AIEA.
Je tiens, aussi, à souligner le rôle important de l’AIEA et sa contribution
appréciable pour l’accompagnement de la partie marocaine dans cette
première phase d’auto-évaluation.
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En effet, dans sa démarche, le CRED a passé en revue tous les éléments
préconisés par l’AIEA selon l’approche par étape, connue sous le nom de
‘Milestones Approach’ et qui couvre dix neuf domaines notamment la position
nationale, la sûreté et sécurité nucléaires, le management des projets
nucléaires, le financement, le cadre législatif et réglementaire, la gestion des
déchets radioactifs et d’autres éléments aussi importants.
Nous retenons avec satisfaction des résultats honorable de l’auto-évaluation de
nos capacités nationales nucléaires en termes de réalisations tant techniques,
scientifiques, législatives, réglementaires, que des compétences humaines et
autres.
Je voudrais à ce propos souligner les efforts fournis par le Royaume du Maroc
pour adhérer aux différents instruments légaux internationaux régissant les
utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire notamment le Traité de NonProlifération des armes nucléaires, l’accord des garanties nucléaires et son
protocole additionnel, la Convention sur la protection physique de matières
nucléaires . et autres.
le Maroc a également signé la convention sur la sûreté nucléaire et la
Convention pour la répression des actes de terrorisme nucléaire adoptée par
l’Assemblée Générale de l’ONU en 2005.
Ces mêmes efforts qui ont été déployés pour mettre à niveau le cadre législatif
et réglementaire national et le hisser au niveau des standards internationaux,
ont abouti à l’adoption en 2014, de la loi relative à la sûreté et à la sécurité
nucléaires et radiologiques qui prévoit la création d’une autorité nationale de
sûreté et sécurité nucléaires et radiologiques dont la mise en place effective est
prévue au plus tard au début de l’année 2016. Cette Autorité indépendante de
contrôle, comme vous le savez est nécessaire au développement et à
l’exploitation sûre des installations nucléaires.
Messieurs les Experts
Mesdames et Messieurs
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Je précise, aussi, que le Maroc s’est engagé, depuis plus de vingt ans, dans la
réalisation d’une étude technico-économique et de choix de site qui a abouti
dans un premier temps à l’identification d’un portefeuille de sites potentiels
aboutissant à la qualification d’un site pour abriter la première centrale
électronucléaire.
Cette étude est en phase d’être actualisée compte tenu des éléments
nouveaux inhérents au contexte international, à la technologie nucléaire et
également aux besoins prévisionnels nationaux en électricité et qui devrait
aboutir à la qualification d’autres sites.
Nous avons aussi mis en place au niveau du Centre d’Etudes Nucléaires de la
Mâamora, une plateforme de recherche, de formation et de communication
avec le public et les différentes parties prenantes.
Cette plateforme constitue un cas concret de management et d’aboutissement
de projet d’installations nucléaires. Elle est, par ailleurs, en mesure
d’accompagner, bien sûr en collaboration avec le réseau national des
universités et des écoles d’ingénieurs, un programme électronucléaire dans
toutes ses phases de développement en particulier la qualification des
ressources humaines et des compétences.
Messieurs les Experts
Mesdames et Messieurs
J’ai la certitude qu’à la suite de cette mission, nous aurons une évaluation
externe critique et objective de tous les éléments prévus dans le cadre de
l’approche prônée parl’AIEA, .
Je tiens à souligner, une fois de plus, l’importance de cette mission qui va nous
permettre d’identifier les gaps par rapport aux recommandations de l’AIEA en
matière de développement des capacités nationales pour se lancer dans un
programme électronucléaire.
Les recommandations découlant de cette mission nous permettraient
d’élaborer une feuille de route et des plans d’actions pour préparer une
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éventuelle prise de décision le moment venu en connaissance de tous les
éléments et enjeux stratégiques, réglementaires, techniques, économiques,
environnementaux et de sûreté et de sécurité nucléaires et radiologiques.
Pour conclure, nous sommes convaincus que toutes les sources d’énergie sont
bonnes à considérer pour assurer notre sécurité d’approvisionnement
énergétique et que la voie du nucléaire en dépit de sa complexité et de sa
lenteur est une option ouverte et dispose d’avantages indéniables pour le cas
du Royaume du Maroc qui aspire à mettre en place toutes les conditions d’une
croissance économique durable basée sur une politique énergétique judicieuse.
Avec la contribution de l’AIEA ainsi que celle des institutions nationales
concernées, je suis certain que les résultats de cette mission apporteront plus
de lumière à la prise de décision politique concernant le programme
électronucléaire national.
Je vous remercie tous et je vous souhaite plein succès à vos travaux et des
échanges fructueux.
Et bon séjour parmi nous pour nos hôtes de l’AIEA.
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