336 - Canard PC

Transcription

336 - Canard PC
THE DIVISION LA GROSSE POMME
HITMAN L’AGENT 47
SUR SON 31
FOURRÉE AUX PRUNEAUX
EN TEST
-
N ° 3 3 6
1
E R
A V R I L
2 0 1 6
-
HOMEFRONT : THE REVOLUTION
NAZIS DU SUD-EST
EN TEST
L E S
O I S E A U X
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C L A S H E N T
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À VENIR
M O U R I R
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LE M A G A Z IN E Q U I M A R TÈ LE LE J EU VID
CRESSON
D’AVRIL
NUMÉÉRO
NUMÉRO
OA
ACCESSIBLE
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BIEN PRIS ?
RCS Bobigny B 422 797 720 – 44-50 Avenue du Capitaine Glarner – Saint-Ouen Cedex. Photos non contractuelles, voir conditions sur site.
LE MAGAZINE QUI MARTÈLE LE JEU VIDÉO
Numéro 336 | 1er avril 2016
Édito
À venir
– Eh les gars, si on faisait l’édito sur un
MOBA ?
– Déconne pas, je sais que c’est le numéro du
1er avril mais faut pas trop pousser.
– Non mais là c’est très fort, Valve vient de
lancer un « custom game pass » pour DOTA 2.
En gros c’est un système dans lequel tu payes
pour des avantages à l’intérieur d’un mod.
– Attends, je suis pas sûr de comprendre. Les
gens payent pour le mod, comme à l’époque du
workshop Skyrim payant qui avait fait scandale ?
– Non, le mod est toujours gratuit et tout le
monde peut y jouer librement. Par contre, en
échange d’une petite somme d’argent, les joueurs
gagnent accès à des avantages, comme dans
un free-to-play. Le premier mod à utiliser ce
système, Roshpit Champions, offre aux joueurs
prêts à claquer un dollar chaque mois un bonus
d’XP et des slots de personnages en plus. Bien
sûr, le créateur du mod touche une partie de cette
somme.
– Les gens sont contents ?
– Oui, enfin presque…
– Vas-y raconte, je sens que tu vas dire du mal.
– Ben tu vois, Roshpit Champions, comme la
plupart des mods, emprunte du contenu à droite
à gauche. Si ça ne posait pas de gros problème
à l’époque
où Ryan
Racioppo,
l’auteur, faisait
ça pour s’amuser,
c’est beaucoup plus gênant
maintenant qu’il y a du pognon
en jeu. D’autant que les conditions du workshop
de Steam sont claires : l’auteur d’un mod doit
détenir les droits sur tout le contenu utilisé dans
sa création.
– Alors, qu’est-ce qui s’est passé ?
– Les gens ont commencé à sortir les fourches.
Racioppo s’est confondu en excuses et a retiré en
catastrophe tout le contenu de son mod utilisé
sans permission, essentiellement des icônes dessinées par d’autres artistes.
– Et comment a réagi Valve ?
– Gabe Newell a fini par réaliser que c’était une
mauvaise idée de vouloir faire du pognon avec
tout et n’importe quoi sans le moindre contrôle
qualité. Valve va arrêter de monétiser les mods
et rendre l’accès à Greenlight beaucoup plus
difficile.
– Sans déconner ?
– Tu l’as dit toi-même,
c’est le numéro du 1er avril.
48 Total War : Warhammer
53 Arena Gods
54 Homefront : The Revolution
56 Orcs Must Die ! Unchained
58 Act of Aggression : Reboot Edition
48
En chantier
60 The Culling
62 Kelvin and the Infamous Machine
63 Ark
64 Block’hood
66 Faeria
Techno
Sommaire
68 News Hardware
72 Le Tour du Périph’
74 Configs de Canard
News
05 Papier Culture : La boxe française
À part ça
Tests
76 Je vis des hauts et des bas : Salty Bet
78 Mods : XCOM 2
80 BD : Mario Scorpo (la suite de la resuite)
82 Canard Peinard Grillez-en une
12 Tom Clancy’s
The Division
18 Black Desert
Online
20 Hitman
24 Alekhine’s Gun
25 Gremlins, Inc.
+ Blood Alloy
Reborn
26 Balrum
28 Hex : Shards of Fate
30 Deadbolt
31 Day of the Tentacle Remastered
32 Stikbold
34 Knee Deep
20
311
36 Au doigt et à l’œil
Dossier
38 Football Manager, à la frontière du réel
78
Plume pudding
44 Cabinet de curiosités
45 Au coin du jeu : Les bloqueurs de pub
46 News Online
Canard PC | 03
NEWS C ’ E S T E N T O M B A N T S U R L E S E L F I E D E C Y P R I E N À C Ô T É D ’ E M M A N U E L M A C R O N P R I S À L ’ O C C A S I O N D U S A L O N D U L I V
Argent
pas content
L
es créateurs de A Place
for the Unwillingg ont
demandé 20 000 tout
petits euros (c’est dire
ur modestie) pour créer ce qui
leur
romet d’être un « jeu d’aventure
promet
andbox en monde ouvertt » où
sandbox
less joueurs enquêteront pour
écouvrir qui cherche à…
découvrir
étruire leur ville. Oui, bon,
détruire
n va attendre un peu avant de
on
aire du mauvais esprit, puisque
faire
le sort s’en est déjà chargé pour
ous avec 700 backers sur 900
nous
ui ont vu leur paiement
qui
efusé au jour J, laissant
refusé
less gars de MadeInSpain
ames, n’ayons pas
Games,
eur des mots, dans
peur
ne merde noire.
une
Heureusement, tout
st rentré dans
est
ordre puisque
l’ordre
ickstarter a
Kickstarter
nvoyé Gino
envoyé
la Main Froide
écupérer ce
récupérer
ui leur était dû
qui
dû,
avant d’expliquer
que tout ceci n’était
qu’un malheureux bug.
C’est à ça qu’on les reCONnaît
Jim Sterling est un youtubeur connu pour
ses tests de jeux pleins de gros mots. Petit
problème, les développeurs de Digital
Homicide n’ont pas du tout apprécié sa vidéo au
sujet de The Slaughtering Grounds, un FPS qui a
tout de même réussi à obtenir la note de 0,7 sur
Metacritic. En conséquence, le studio vient de
déposer plainte pour « voie de fait, diffamation
et calomnie », en exigeant que leur soient
remboursés les 10 millions de dollars qu’aurait
dû leur rapporter le titre, s’il n’avait pas été
ainsi traîné dans la boue. Et comme une bonne
blague doit avoir une chute, ce même studio
vient de lancer une campagne de financement
participatif pour que leurs fans payent les
frais de justice, estimés à 75 000 dollars.
À force de la décla
déclarer mourante
chaque année, on pensait
la Wii U invincible.
invincible Eh bien
cette fois, le ven
vent du boulet
SEMBLEAV
SEMBLEAVOIRSOUFŅUN
peu trop p
près : selon
un magazin
magazine japonais,
Nintendo arrêterait
produ
la production
cette
année, sans doute pour
favorise
favoriser l’arrivée de
sa NX. Le constructeur
a démenti, indiquant que
lla production
d i continuait
au moins pour le trimestre
prochain. Voilà qui est
excessivement rassurant.
Power Clone 2000
La DARPA, l’agence du
Département de la Défense
Américaine chargée de
développer des technologies
toujours plus meurtrières,
vient de mettre au point une
balle intelligente, capable
d’ajuster sa trajectoire pour
suivre sa cible. Au train où vont
les choses, Arma 8 (attendu
aux alentours de 2032) sera
un jeu de gros casual.
04 | Canard PC
i vous avez manqué le début, Power Drive 2000 promet d’être une
sorte d’Outrun où le joueur roule dans un monde au look rétro-futur
des années 1980, accompagné d’une bande-son synthwave pleine de
noms connus comme Dance with the Dead, Carpenter Brut ou encore
Absolute Valentine. Or, un certain
Outdrive s’est depuis pointé comme une
fleur sur Steam, en pompant toute sa
direction artistique et son gameplay,
non sans y ajouter une couche de
médiocrité à base de physique foireuse
et de voitures trop lentes. Finalement,
tout est bien qui finit presque bien
puisque le développeur d’Outdrive
admet s’être largement inspiré de
son futur concurrent qu’il juge « plus
complet », mais sans retirer pour autant
sa daube de la plateforme de Valve.
S
R E D E P A R I S Q U ’ U N I N T E R N A U T E A U R A I T P E R D U D ’ U N C O U P , C O M M E Ç A , T O U S L E S P O I N T S D E S O N P E R M I S D E G I F L E R NEWS
par Maria Kalash
Conscients que le prix du HTC Vive
(972 euros en France), le premier casque
de réalité virtuelle compatible Steam
VR, était déjà de nature à assécher
le porte-monnaie du consommateur
potentiel moyen, Valve a réagi. Histoire
que ledit consommateur puisse espérer
se servir du casque sans avoir à repasser
à la caisse pour améliorer son PC,
Valve devrait bientôt publier un plugin pour Unity (avec son code source),
histoire que des cartes graphiques un
peu moins vaillantes que la GTX 970
recommandée soient capables de faire
tourner les jeux SteamVR. De son côté,
Sony vient d’annoncer le PlayStation
VR à 400 dollars américains, 500 avec
manettes et caméra, pour octobre 2016,
au taux de conversion incroyablement
avantageux de 1 dollar pour 1 euro,
mais mon collègue vous en dit plus
page 7, alors je me tais maintenant.
Après avoir été repoussé au moins
trois fois depuis « promis, il sortira
ŽNoLETRŃSEXCITANTBelow
de Capy Games est maintenant
prévu pour cet été sur Steam
ET8BOX/NE%NŽNAVANTUN
prochain télex qui annoncera un
report pour la Saint-Glinglin 2078.
Crédits:
its Gallica/Agence Rol - 1921
Compatible rase
Après quatre années passées à me
rouler par terre grâce au jiu-jitsu
brésilien, j’ai commencé cette année
la pratique d’un autre sport de combat
aux délicieux accents surannés : la
boxe française. « Éducative, esthétique
et efficace », celle que l’on appelle
aussi la savate permet à ses athlètes
d’échanger coups de tatane et coups
de poing avec honneur, respect et
courtoisie. On y développe ainsi
des qualités d’endurance, de force
physique, de rapidité et de souplesse,
ce qui en fait un sport vachement
plus complet que ce que font ces
sacs à vian nos charmants collègues
de l’anglaise. Je vois dans les yeux de
certains s’allumer une lueur qu’ils
prennent soin aussitôt d’éteindre
d’un « ah ouais ça me dit bien mais j’ai
pas le niveau ». À ceux et celles-là, je
dis « aie confiance ». On trouve en
savate tous types d’athlètes, tous types
de formes physiques, des jeunes,
des vieux, des moyens vieux, des
femmes, des hommes, des grands,
des petits… Quant à ceux qui ont
trop peur de se prendre des coups
dans la figure, sachez que la savate, en
gentille héritière de l’escrime, autorise
des combats à la touche, les assauts.
Autrement dit, il y en a pour à peu
près tout le monde, et on s’amuse bien
(même notre maquettiste à tentacules,
Miss Katonic, vous le confirmera).
Comme en plus notre bel Hexagone
compte plus de 50 000 licenciés et pas
loin de 800 clubs, vous avez de bonnes
chances d’en trouver un pas loin de
chez vous. N’attendez pas la rentrée
de septembre pour aller faire votre
cours d’essai et vous péter une cheville.
La savate boxe française, un sport de combat qui ne nécessite pas le port de
la moustache. La liste des clubs est accessible ici : www.ffsavate.com
Canard PC | 05
NEWS I S E N C A U S E P A R U N E A S S O C I A T I O N P O U R N O N - D É N O N C I A T I O N D ’ U N P R Ê T R E P É D O P H I L E , L E C A R D I N A L- A R C H E V Ê Q U E N ’ E N V I S A G E P A S D E D É M I S S I O N
La tribu de nada
a y est, le nouveau
patch pour Diablo II
est disponible. Oui oui,
Diablo II, ce jeu sorti en
2000 qui n’avait pas été mis à
jour depuis plus de quatre ans.
Et tenez-vous bien, un nouveau
patch pour Warcraft III
(2002) vient également de
sortir. Au programme de ces
nouvelles versions, correction
des bugs apparus quand
on joue au jeu sur un PC
moderne, amélioration de la
lutte anti-triche (bon courage
les gars) et compatibilité
avec les versions récentes
Ç
Two Tribes, c’est bientôt fini. Le studio cessera
définitivement de développer des jeux en
septembre prochain, une fois terminé RIVE, qui
sera donc leur dernier titre. Dans une longue lettre
à leurs fans, les développeurs expliquent qu’ils
sont désormais des vieux briscards et que, dans un
marché du jeu vidéo beaucoup plus concurrentiel
qu’avant, où les Humble bundles et compagnie
poussent à un dumping des prix, où le free-to-play
s’est taillé des parts importantes, il est de plus en
plus difficile pour un jeu d’être rentable. « Pendant
les deux ans que nous avons passés à travailler sur
Toki Tori 2+, le marché a changé sans même qu’on s’en
rende compte », explique Two Tribes, qui s’était
déjà séparé de nombreux employés en 2013.
d’OSX. De nouvelles updates
sont prévues dans les mois à
venir, preuve que Blizzard…
Ƒ … ne renonce jamais à
faire du pognon avec ses
fonds de catalogue.
Ƒ … est l’un des rares
éditeurs à assurer un véritable
suivi de ses produits.
Cochez la case de votre choix
pour découvrir votre niveau de
cynisme. Ce test gratuit vous
est offert par CanardPsycho,
LAŽLIALETHŅRAPIEETBIEN
être de Presse Non-Stop.
Dans une demi-phrase sibylline,
J.J. Abrams, le gérontophile pervers
qui force d’honnêtes vieillards
à jouer les contrebandiers de
l’espace, l’affirme : les films Portal
et Half-Life sont toujours en projet.
Enfin, il y a un scénariste quoi.
Enfin, quelqu’un y réfléchit. Voilà.
Un jour peut-être. Sortie prévue
een bundle avec Half-Life 3.
Lacets chiens fidèles
L
ous vous souvenez des chaussures Nike qui
se laçaient toutes seules dans Retour vers
le futur 2 ? Eh bien ça y est, elles existent
pour de vrai. Nommées les HyperAdapt,
eelles utilisent de petits moteurs pour tirer les lacets
aautomatiquement et serrer le pied de l’utilisateur.
Malheureusement, vous le savez bien, le futur
M
n’est jamais aussi cool que dans les films de SF de
n
notre enfance. C’est pourquoi, au lieu d’avoir de
n
vrais hoverboards, on a des saloperies chinoises
v
qui prennent feu, et au lieu d’une maison sur Mars,
q
j’ai un ulcère. C’est aussi pourquoi, pour pouvoir
j’
utiliser les lacets magiques des HyperAdapt, il
u
ffaudra obligatoirement bénéficier d’un compte
Nike+ et de l’application du même nom sur
N
sson smartphone. Application qui, bien sûr, se
ffera une joie de récupérer toutes vos données
personnelles pour vous concocter des programmes
p
ssportifs adaptés. Mais après tout, qu’est-ce que le
ssacrifice de toute vie privée à côté de l’obligation
de devoir se baisser pour faire ses lacets ?
d
V
06 | Canard PC
N E R E T D I T " P E N S E R A U X V I C T I M E S T O U S L E S J O U R S " . C E Q U I D O N N E U N E P E T I T E I D É E D E L A F R É Q U E N C E D E S E S M O M E N T S D E D É T E N T E H E B D O M A D A I NEWS
Je casque, tu
casques, il casque
Ne l’appelez plus Morpheus, ne serait-ce
que parce que c’était un nom ridicule. Le
casque de réalité virtuelle de Sony s’appelle
officiellement le PlayStation VR, puisque
apparemment, l’originalité est une denrée
rare ces derniers temps. Sony a récemment
dévoilé le prix et la date de sortie de
son PSVR et vous pourrez, dès octobre
prochain, raquer 399 euros pour avoir
un bout de futur autour de la tête. Enfin,
399 euros si vous êtes déjà un fanboy Sony ;
sinon vous devrez également débourser
une bonne cinquantaine d’euros pour la
caméra (obligatoire) ainsi qu’une trentaine
supplémentaires pour un PlayStation
Move, facultatif pour le moment mais
sûrement indispensable pour certains
jeux à venir. Après, rien ne vous empêche
de vous respecter et d’attendre de voir ce
que ça vaut avant de vous jeter dessus.
B
a santé mentale appartient à
la grande catégorie des sujets
importants mais tabous. Encore
plus quand on parle de jeunes et
d’adolescents, qui manquent parfois de
personnes de confiance à qui s’adresser.
La Fondation Pierre Deniker (dont je
découvre l’existence, qui s’intéresse à
la recherche et la prévention en santé
mentale) a demandé à l’institut Ipsos de
se renseigner un peu. Six cents jeunes,
autant de parents et deux cents profs ont
L
ainsi répondu à une batterie de questions.
On y apprend d’abord que 95 % des ados
ne vont pas si mal que leur caractère de
merde pourrait le laisser penser. Et, plus
surprenant, que les deux tiers des ados (et
la même proportion de profs et de parents)
considèrent que les « jeux-vidéos » (sic)
jouent un rôle dans la survenue de troubles
mentaux. Dans les mêmes proportions
que l’hérédité, la génétique ou la précarité
sociale. Voilà qui éclaire de manière
intéressante l’état psychique de la rédaction.
Cliff en guerre
Valhalla Game Studios,
responsable de l’embarrassant
Devil’s Third (3/10, Canard PC
n° 323) ouvre – par on ne sait
QUELMIRACLEiUNEŽLIALEAU
Canada. Peut-être s’occuperat-elle de Devil’s Third
Online, que nous sommes
très impatients d’ignorer.
Cliff Bleszinsky, connu pour sa
participation aux jeux Unreal
Tournament et Gears of War, a
profité de la GDC pour parler de
son prochain shooter, développé
dans son studio tout nouveau tout
beau, Boss Key Productions. En
projet depuis 2014, LawBreakers
devait être un jeu de tir multijoueur
en arène free-to-play. Mais, coup
de tonnerre dans un théâtre bleu,
LawBreakers sera finalement payant.
On n’en sait pas beaucoup plus, si
ce n’est que Cliffou paraissait très
tendu sur les réseaux sociaux dans
les jours précédant l’annonce. Il s’est
ainsi livré à une longue harangue
contre l’actrice et présentatrice Olivia
Munn, lui reprochant notamment de
se livrer à « de l’appropriation de la
culture nerd ». Nous ne saurions que
trop conseiller à Cliff de s’enfermer
dans le placard sous l’escalier et
de réfléchir à ce qu’il raconte.
Canard PC | 07
NEWS
OUJOURS SANS NOUVELLES D'UN SKIPPER, PARTI AU LARGE IL Y A QUELQUES ANNÉES, ET QUI AVAIT RENCONTRÉ LES PLUS G
Il y a quelques années, le studioo
belge Fishing Cactus préparait pou
pour
ur
Bigben un reboot en free-to-play
ay
de la franchise Creatures, où vous
us
deviez tripatouiller le code génétique
tique
de bestioles (les « norns ») et leur
eur
apprendre la vie et le langage.
Mauvaise nouvelle : ça ne sortiraa
vraisemblablement jamais. Autre
re
mauvaise nouvelle : la franchisee a
été récupérée par Spil Games, qui
compte la transformer en jeu mobile.
Tonnerre
sous les topics
Comme on dit quand on est
médecin et qu’on doit annoncer
à un patient qu’il a un cancer
mais que les températures
seront au-dessus des normales
saisonnières dans les semaines
à venir : « J’ai une bonne et une
mauvaise nouvelle. » La bonne,
c’est que Radiant Entertainment
(Stonehearth, Rising Thunder)
a été racheté par Riot Games
(League of Legends). Ce
sympathique studio aura donc
assez de sous pour continuer à
plancher sur de jolis projets et
ça, ben c’est toujours une bonne
chose. La mauvaise nouvelle,
c’est que le studio annule Rising
Thunder, son jeu de castagne
de robots très prometteur (on
vous en parlait dans le Canard
PC n° 324), probablement pour
bosser sur un jeu de baston LoL
plein de velléités e-sportives.
Et, un malheur n’arrivant
jamais seul, le studio continue
en revanche le développement
de Stonehearth (un peu obligé,
c’était un Kickstarter), qui se
trouvait dans un sacré sale état
quand on l’a vu il y a six mois.
08 | Canard PC
M
ouvenez-vous, c’était
en septembre 2014.
Microsoft surprenait
tout le monde en
rachetant Mojang
Interactive, studio à l’origine
de Minecraft, pour 2,5 milliards
de dollars. À l’époque, tout le
monde se demandait pourquoi.
Recherche d’un titre phare pour
l’Hololens ? Simple volonté
d’aider un gros monsieur
dépressif ? Si on n’a toujours pas
la réponse à cette angoissante
question, on sait que Microsoft
compte désormais utiliser
Minecraft pour entraîner son
S
Soleil verdâtre
nouveau système d’intelligence
artificielle, le projet AIX.
À l’heure actuelle, AIX est tout
juste capable de se déplacer
dans le monde de Minecraft
et apprend péniblement à
escalader une colline. Mais
Microsoft espère qu’avec
suffisamment d’expérience,
son IA sera capable de faire
la même chose que tout bon
joueur de Minecraft : bâtir
des cabanes, lutter contre les
creepers, utiliser de la redstone,
puer des pieds, claquer la
porte de sa chambre et dire à
ses parents qu’ils sont nuls.
Gollop, pas Gollop
Julian Gollop, ça vous dit quelque chose pas vrai ?
Mais si, le type qui porte le même nom que la salle
psionique dans XCOM. Dingue comme ça a pu
aider sa carrière de développeur, ça, j’espère qu’il
a pensé à remercier 2K pour… Hein ? Le papa de
la série originale X-Com ? Oui, bien sûr que je le
savais, eh, oh, c’est mon métier, quand même…
Bref, après avoir développé Chaos Reborn – un
remake de son Chaos : The Battle of Wizards de
1985 –, Julian Gollop revient avec un nouveau
titre, intitulé Phoenix Point. Très cachottier, le
développeur britannique s’est contenté d’une
phrase presque aussi sibylline qu’une salutation
matinale de maquettiste de Canard PC (« Trop
bu hier – pas parler trop fort ») que voici :
« combats tactiques au tour par tour – stratégie à
l’échelle mondiale ». Il n’en faudra pas plus aux
indécrottables nostalgiques pour imaginer un
genre de X-Com et d’avoir des palpitations.
Après la réussite qu’a
été l’excellent remake
de L’Odyssée d’Abe
(Oddworld : New ‘n’
Tasty, 9/10, Canard
PC n° 315), Oddworld
Inhabitants prépare
son prochain chantier.
0ROŽTANTDUMOTEUR
de New ‘n’ Tasty, ce
nouveau-jeu-mais-pasvraiment-mais-attendezjetez-y-quand-mêmeun-œil-avant-de-jugersoyez-pas-chiens devrait
être une relecture totale
de L’Exode d’Abe, le
deuxième épisode de
la série sorti en 1998.
Soulstorm (c’est son
petit nom, comme la
bière à base d’os de
mudokons broyés dans
L’Exode d’Abe) sera
développé par Frima
Games, parents du
sympathique Chariot,
pour une sortie courant
2017. Espérons qu’il
cartonne, pour qu’on ait
ENŽNUNBONGROSREBOOT
bien gras du meilleur jeu
d’Oddworld Inhabitants :
Munch’s Odyssey La
Fureur de l’Étranger.
R A N D E S D I F F I C U L T É S D E N A V I G A T I O N . E N F I N E N M Ê M E T E M P S , D E P U I S L E T E M P S Q U ' O N V O U S D I T Q U E S K Y P E , C ' E S T D E L A M E R NEWS
Tyrannique, nique, nique
Lors de la GDC, au milieu des annonces qui « nous en
secouent une sans faire bouger l’autre », comme disent
les nombreux poètes qui peuplent la rédaction de
Canard PC, une déclaration a retenu l’attention des
personnes de goût. Un partenariat entre le développeur
Obsidian (Fallout New Vegas, Pillars of Eternity, non,
pas d’exhaustivité, pas la place…) et l’éditeur Paradox
pour un RPG nommé Tyranny. Pour le coup, le studio
ressort une de ses vieilles marottes, encore jamais
Le jeu mortvivant avec des
morts-vivants
exploitée : un monde médiéval-fantastique où la lutte
entre le bien et le mal a déjà eu lieu et, pas de bol pour
les chevaliers blancs, c’est le mal qui l’a emporté. Le
joueur incarnera le juge et bourreau du tyran, chargé
de mettre au pas ces geignards de civils. Rien que cela,
ça donne envie d’en savoir plus. Mais avec les screens
en plus et cette magnifique 2D propre aux RPG oldschool, on veut carrément se rouler dedans. En plus,
il n’y aura pas trop longtemps à attendre, ça sort cette
année (et on en parlera dans le prochain numéro).
Sale temps pour
les développeurs
britanniques, et je ne
parle pas de la météo qui
s’annonce particulièrement
pluvieuse : 15 jours après la
fermeture surprise de Lionhead
par Microsoft, c’est au tour
d’Evolution Studios (responsable
de Driveclub et de son
lancement compliqué et très
raté) de se faire mettre à
la porte par Sony.
Aujourd’hui, ce n’est plus très à
la mode de tirer sur l’ambulance
puis d’achever un homme à terre.
#ESERAITnMŅCHANTonMESQUINo
nPASCOOLoETJaENPASSE!LORSVOILĩPAR
pure charité païenne, je vais rester parfaitement
neutre en vous parlant des dernières nouvelles
de Dead Island 2. Souvenez-vous : l’été dernier,
après trois ans de développement, le studio
allemand Yager se voyait éjecté du projet par son
éditeur, Deep Silver. Depuis, calme plat jusqu’à
début mars, quand ce dernier a annoncé avoir
trouvé un nouveau développeur : Sumo Digital,
connu pour Sonic & All-Stars Racing Transformed,
Xbox Fitness, LittleBigPlanet 3, certains niveaux
de $ISNEY)NŽNITY ou encore Sonic Dash 2 : Sonic
Boom sur mobile. De parfaits spécialistes des FPS
gore sur PC, donc. Oh zut, j’ai encore été cynique…
O n’est pas
On
àà un Paradox près
Resident Evil
va avoir droit à
son adaptation
en comédie
musicale. Merci
donc au Japon
(qui d’autre ?) :
voir des zombies
danser la
lambada, on
n’avait plus
connu ce plaisir
depuis le clip
DEn4HRILLERo
en 1982. Date
à laquelle la
lambada n’existait
pas, mais ne
commencez
pas à faire du
mauvais esprit,
c’est pas le genre
de la maison.
Depuis qu'ackboo
parvient à marquer
des buts dans
toutes les positions,
aussi bien de la
roue droite que
de la gauche,
il commence à
s'ennuyer sur
Rocket League. Les
développeurs se
sont pliés en quatre
pour lui redonner
goût à la vie : un
mode basket-ball
est prévu pour
cette année.
Il y a des éditeurs qui rationalisent. Tout. Le
coefficient de marée le jour de la sortie de mon jeu sera-t-il
adéquat ? Est-ce que ce serait pas un jour de fête nationale
au Venezuela ou le jour des morts en Ouzbékistan ? Et puis il
y a Paradox, dont la pensée pourrait se résumer à « Jag bryr
mig inte ». Soit, si l’on peut faire confiance à Google Trad’,
« rien à foutre ». Les amateurs de grande stratégie sont tout
moites dans l’attente de leurs deux grands titres, Stellaris
et Hearts of Iron IV ? Rien à foutre ! Le premier sortira le
9 mai, beaucoup plus tôt que nos prédictions (les entrailles de
sangliers n’étaient visiblement pas fraîches ). Et il leur faudra
conquérir la galaxie très, très vite s’ils espèrent pouvoir dormir
un peu avant d’envahir la Pologne dès le 6 juin avec le second.
Canard PC | 09
NEWS
B L I C I T É ! C E S S I T E S D E R E N C O N T R E Q U I M A R C H E N T V R A I M E N T ! ! E N E F F E T, I L S R A P P O R T E N T A S S U R É M E N T U N M A X D E T H U N E À L E U R S C R É A T E U
«Toute ressemblance avec des joueurs ayant existé... »
Perdu pour
perdu, Microsoft
a décidé de
débrider un peu
la Xbox One :
ŽNILEBLOCAGE
ARTIŽCIELQUI
n’autorisait les
jeux multijoueurs
qu’avec d’autres
xboxiens. Cette
vieille limitation,
datant des
débuts du Xbox
Live, ne sera
désormais plus
obligatoire, et
les jeux pourront
proposer du
multi-crossplatform avec
du PC ou même
éventuellement
de la PS4.
La menace d’un gros – et coûteux –
procès se dessine pour Electronic Arts.
D’anciens joueurs de football américain
ont porté plainte contre EA pour avoir utilisé
sé
sans autorisation leur apparence, leur poste
te au
sein de l’équipe et leurs statistiques dans des
nRENCONTRESHISTORIQUESoDELEURSJEUXMadden
adden
NFL. Visiblement, le combo d’excuses « Liberté
berté
DaEXPRESSIONíONNaAPASUTILISŅLEURSNOMSo
So
n’a pas convaincu la justice américaine, qui
ui a
considéré la plainte recevable. En 2013, dans
ns
des circonstances similaires, EA avait perdu
u
son procès contre des joueurs universitaires
es
et été condamné à leur verser 40 millions de
dollars. Cette fois, la note pourrait être encore
core
plus salée. Va peut-être falloir commencer à
travailler sur de nouveaux DLC de fringuess pour
Les Sims 4 pour se préparer à éponger toutt ça...
L’avenir du jeu vidéo est merveilleux
Terminator Origins
10 | Canard PC
« Gertrude, c’est toi la louve-garou ? Tu ricanes la nuit ! – C’est pas
vrai, je suis pas loup-garou, je… putain, votez pas pour moi, allez ! »
Tout le monde connaît le jeu des loups-garous ? On va dire que
oui. En tout cas, Ubisoft connaît : l’éditeur proto-bolloréen
vient d’annoncer Werewolves Within, une adaptation non
officielle du jeu en réalité virtuelle. Au lieu de jouer entre
amis autour d’une table, il vous faudra jouer entre amis
autour d’une table mais avec chacun un casque à 800 balles
sur la tête, afin de voir les avatars moches de chacun au lieu
de vos magnifiques amis. Mais attention ! Werewolves Within
contiendra des possibilités inédites grâce à la VR, comme la
possibilité de murmurer à un voisin ou de se lever pour faire
un discours. Incroyable ! Sortie prévue en fin d’année, pour
beaucoup plus cher qu’un paquet de cartes de Loups-Garous.
Après avoir écrasé Lee Sedol, le
champion du monde de go, le projet
DaINTELLIGENCEARTIŽCIELLE$EEP-IND
DE'OOGLEVAENSUITEnPROBABLEMENTo
se tourner vers le vénérable StarCraft
de Blizzard. Hasard ou coïncidence :
derrière DeepMind,
on retrouve Demis
Deep
Hassabis, anc
ancien développeur prodige
de jeux vidéo ayant bossé sur Theme
Park
P k et Republic
R
: The Revolution.
%NŽNTOUTĹACaESTBIENBEAUMAISEST
ce vraiment une bonne idée de faire
apprendre la guerre futuriste à une IA ?
On sait déjà qu’il faudra commencer
ĩIPPERPOURLaAVENIRDELaHUMANITŅSI
DeepMind ne choisit pas les Terrans.
Cela dit, la question la plus importante
reste à trancher : quand deux joueurs
s’affrontent, il s’agit d’un match
multijoueur, mais quand un joueur
affronte une IA, est-ce encore du multi
ou est-ce que ça redevient un jeu solo ?
On vient juste
d’apprendre que
Bigpoint a été
racheté par la
société chinoise
Youzu pour la
modique somme de
80 millions d’euros.
Depuis sa création
en 2002 qu’on rigole
sur la capacité de
l’éditeur allemand
à sortir des freeto-play chinois à la
CHAřNEŽNALEMENT
c’est un juste
retour des choses.
Test
T
12 | Canard PC
TEST PC
Tom Clancy’s
The Division
Guérilla dans la brume
Trois mois que j’enchaîne rhumes, grippe, bronchites, rhinites et autres. Trois
mois que je vis en permanence avec un gros blouson, une écharpe et un bonnet,
même à l’intérieur de la rédac’. Trois mois que j’ai le nez qui coule : décidément,
ce n’est pas moi qui ai choisi de tester The Division, un jeu où tout le monde
crève de froid en hiver. Non, c’est la vie qui m’a choisi pour cette noble tâche.
V
ous connaissez le pitch : épidémie
de variole, tout le monde meurt
ou presque à New York, des gangs
squattent la ville et personne ne fait
rien. Personne, sauf vous, un agent
de la Division. Qu’est-ce que la Division ? Ce n’est
pas, comme je le croyais au départ, une opération
mathématique. Il ne s’agit pas non plus d’une ligne
de démarcation physique, par exemple entre une
zone en quarantaine et une zone saine. Division
au sens « Bonjour c’est Jean-Philippe, responsable de
la division comptabilité de l’entreprise » n’est pas bon
non plus. En fait, c’est tout simple : la Division, c’est
une nouvelle agence gouvernementale américaine.
Comme le FBI, la CIA ou la NSA, mais avec une
seule initiale. La D. En tant qu’unique agent restant,
votre mission est simple : rétablir la loi et l’ordre,
buter les mécréants, sauver le monde. Bref, un
jeu estampillé Tom Clancy1. En me baladant dans
New York, une question m’a tout de suite heurté :
comment se fait-il qu’on trouve à Manhattan des
dizaines de milliers de criminels, qui plus est tous
équipés d’armes lourdes ? Et pourquoi ont-ils
tous survécu alors que le reste de la population
Une sorte de gros hack
& slash en ligne mais
orienté tir sur cibles.
a intégralement (ou presque) succombé à la
variole ? Est-ce que les criminels sont protégés de
la maladie ? Est-ce une conspiration ? Et une autre
question a suivi immédiatement, car je suis d’un
naturel sceptique : pourquoi ces abrutis de criminels
préfèrent-ils occuper les coins les plus pourris de
New York (sérieusement, qui veut installer sa base
dans un égout transformé en morgue de fortune
pour corps infectés par la variole ?) alors que tous
les gratte-ciel sont désormais vides ? Et puis surtout,
pourquoi diable tiennent-ils tant à occuper une
ville sans aucune ressource naturelle et dont tous
les magasins ont déjà été pillés ? À leur place, j’irais
capturer des champs, éventuellement une centrale
nucléaire ou un gisement de pétrole, brefs, des trucs
me filant un minimum de pouvoir à moyen terme,
plutôt que les rues vides d’un bled abandonné.
M’enfin, s’ils sont si idiots, ça explique aussi
pourquoi tant de ces criminels foncent tête baissée
vers mon fusil à pompe.
Un destin divisé. Car voilà, The Division n’est pas
un jeu subtil – ni optimiste : malgré le changement
radical du monde, les criminels restent des petites
frappes sans envergure, incapables de faire autre
chose que de maltraiter les autres. Vous n’êtes pas
là pour arrêter les criminels ou les convaincre
par la diplomatie de renoncer à leur carrière mal
engagée : vous êtes là pour buter tous les pillards
qui envahissent les rues. Et ensuite piller tout ce
que vous pouvez à votre tour. Voilà les deux piliers
de The Division : le shoot (ici en TPS) et le loot.
Comme Destiny, le jeu de Massive est une sorte de
gros hack & slash en ligne mais orienté tir sur cibles.
Votre personnage gagne de l’XP à chaque action,
qui lui permet de monter en niveau, d’améliorer
ses compétences (et d’en acquérir de nouvelles), de
crafter du matériel et ainsi de suite. En parallèle, les
ennemis aussi ont leur niveau : buter un ennemi de
rang 10 sera facile si le vôtre est supérieur, beaucoup
plus difficile dans le cas inverse. Corollaire : les
ennemis sont souvent des sacs à PV qui demandent
un chargeur dans la tête avant de s’allonger. Et il
y a pire : les élites et miniboss qui se trimbalent
plusieurs barres de vie et des armes assez puissantes
pour tailler un grand coup dans la vôtre à chaque
balle. Dit comme ça, The Division ne semble pas être
le TPS le plus excitant du monde. Et c’est vrai qu’en
solo, on s’y emmerde un peu.
par Netsabes
Genre :
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Développeur :
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eĹĹåÏƼ؎ÆĜŸŅüƋ
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Éditeur : ŽÆĜŸŅüƋ
Plateformes :
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1. Tom Clancy est mort en 2013, mais l’usage de son
nom a en fait été racheté par Ubisoft en 2008.
Canard PC | 13
TEST PC THE DIVISION
Un chargeur dans la tête. En solo,
The Division est en théorie plus facile,
puisqu’on y affronte moins d’ennemis. En
réalité, le jeu est à la fois plus facile, plus
intéressant et beaucoup plus gratifiant
à quatre. Tout seul, tout le feu ennemi
se concentre sur vous, ne vous laissant
que peu de possibilités tactiques : le jeu
devient alors un TPS lambda, où vous
passez votre temps accroupi derrière un
couvert en attendant une ouverture pour
lâcher une rafale et parfois lancer une
grenade. En ribambelle, c’est une tout
autre mélodie : il y a bien plus d’ennemis,
et plus d’ennemis costauds, mais vous
pouvez miser sur un ou deux joueurs au
fusil d’assaut qui servent de distraction
(ou coincent les ennemis sous un tir de
suppression) pendant qu’un autre prend
les IA à revers et les défonce au fusil à
pompe, tandis que vous-même grimpez
une échelle pour sniper tranquillement
les têtes qui dépassent. Vos différentes
compétences sont particulièrement
utiles si vous vous coordonnez bien :
lancer une tourelle (lance-flammes ou
mitraillette) permettra de contenir la
progression des ennemis, un bouclier
vous permettra d’attirer les tirs sans subir
trop de dommage, un abri renforcé vous
permettra de reprendre des forces… Et
il faut sans cesse s’adapter aux ennemis :
buter en premier les snipers et ceux
qui vous foncent dessus, faire attention
à ceux qui sont équipés d’un bouclier
ou d’un lance-flammes, attendre qu’un
adversaire arme sa grenade avant de lui
tirer dessus, pour qu’il la lâche et fasse le
maximum de dégâts dans son camp…
14 | Canard PC
Gilou, une seconde
après avoir inventé
le Bonbonne
'EGOǼMT/YQT
L’escouade, c’est la vie. Non seulement
les affrontements deviennent beaucoup
plus dynamiques et jouissifs à quatre (seul
regret : les situations se répètent un peu
trop souvent), mais ils vous rapportent
aussi plus d’XP et de loot. Qui plus est,
l’absence de classe fixe dans The Division
permet de rééquilibrer chaque groupe
à la volée : il vous manque un soigneur
ou un scout ? Il vous suffit de vous
assigner la compétence. Du coup, même
en utilisant le matchmaking pour jouer
avec de parfaits inconnus, chaque équipe
s’équilibre d’elle-même : chacun connaît
ses compétences et son rôle, et il est alors
facile de se coordonner. C’est d’ailleurs
indispensable : jouer en équipe sans
se synchroniser, c’est l’assurance d’une
punition administrée par les nombreuses
vagues d’ennemis. Bref, ne faites pas
l’erreur de vouloir jouer en loup solitaire,
vous n’avez absolument rien à y gagner.
En fait, on peut s’étonner que Massive
ne force pas un peu plus la coopération :
le maigre scénario du jeu vous place en
dernier espoir solitaire de l’humanité (ou
quelque chose du genre), ce qui n’est pas
tout à fait compatible avec des balades en
escouade à quatre. Destiny avait commis
la même erreur, et vu à quel point The
Division semble avoir appris des boulettes
de son concurrent, c’est un peu décevant
de voir ce détail rester intact.
New York, New York... Un aspect qui
a clairement bénéficié de Destiny, en
revanche, c’est le monde. Celui de The
Division ne ressemble pas à un modèle
ouvert classique d’Ubisoft : pas de tours
à escalader pour débloquer des zones, pas
de soldats idiots gardant des coffres quasi
vides… Non, The Division est un monde
ouvert normal, avec certes des coffres (ou
sac à dos, ou caisses…) un peu partout,
mais qui contiennent des matériaux utiles
pour le crafting. Surtout, Ubi et Massive
ont veillé à rendre leur ville un minimum
vivante et crédible. Si vous avez joué à
Destiny, vous vous souvenez sans doute
que le monde y était essentiellement
vide. On trouvait bien des petits groupes
d’ennemis qui apparaissaient toujours
aux mêmes endroits et y glandaient sans
raison, mais ça s’arrêtait là. Ici, New York
est certes relativement vide (épidémie
mortelle oblige, ce sont des choses qui
7SKIVYRIWIGSRHI
après avoir inventé
PI,VIREHI/YQT
arrivent) et là aussi des groupes d’ennemis
sont toujours aux mêmes endroits. Mais
ils n’y glandent pas sans raison : ils
harcèlent des civils, prennent en otage
des agents de la JTF (la milice que vous
assistez mais dont vous faites en pratique
tout le taf ), défendent leur base, pillent
un cadavre ou un magasin, participent
C’est un vrai plaisir
de se balader dans les
rues de New York.
à une transaction d’arme ou que sais-je
encore. Chaque rencontre de ce type vous
donne donc l’impression d’interrompre de
vrais malandrins plutôt que des imbéciles
qui attendent sagement de se prendre une
balle dans la tête en terrain ouvert. On
trouve du coup un vrai plaisir à se balader
dans les rues de New York (et ses toits :
certains bâtiments permettent d’escalader
jusqu’au 1er ou 2e étage, pour sniper les
vilains tranquillement) et à descendre des
gugusses par dizaines au fusil à pompe,
tout en admirant la quantité absurde de
détails intégrés à la ville, elle-même assez
grande pour s’y promener un moment.
Et puis, si comme moi vous n’avez aucun
sens de l’observation, vous passerez
votre temps à vous perdre dans des rues
toutes droites et toutes plus ou moins
ressemblantes. Ajoutez-y une météo
capricieuse (ah, ces tempêtes de neige
où vous n’y voyez rien à deux mètres
mais où les tirs ennemis vous suivent
sans dévier d’un iota…) et vous n’aurez
bientôt aucune honte à utiliser la carte
(elle-même très jolie mais confuse et mal
fichue) pour vous diriger.
Le côté pas très obscur de la zone.
Mais les missions (toutes quasi
identiques : aller à un endroit, abattre
des gens, défendre un point contre des
hordes d’assaillants, recommencer) et la
balade ne sont pas les seules occupations
disponibles à Manhattan : on a aussi
droit à la Dark Zone, un grand espace au
cœur de Manhattan où l’on affronte des
ennemis plus costauds, mais où les autres
joueurs peuvent aussi vous attaquer pour
vous voler votre loot chèrement acquis
(un criminel de ce genre est alors affiché
comme « renégat » pour tous les autres
joueurs). Lors de la bêta il y a quelques
semaines, la Dark Zone représentait la
partie la plus intéressante de The Division :
les joueurs se groupaient et traquaient
les renégats d’un bout à l’autre de la
carte, donnant lieu à des affrontements
très différents de ceux du reste du jeu.
Canard PC | 15
TEST PC THE DIVISION
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ĵŅĹƋų±ĹƋĬåŸŞųåĵĜåųŸ
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ŸåÏųìƋåĵåĹƋÆĜěÏĬ±ŸŸæ
ƋåÏĘĹŅěÏʱĵ±Ĺţ
À sa sortie, la dynamique a complètement
changé et la Dark Zone est simplement un
espace de PvE un peu plus difficile que le
reste : plus personne ou presque n’ose passer
renégat, car la pénalité en cas de décès est bien
trop importante (on perd son loot, mais aussi
une énorme quantité d’XP). Le tout diminue
Malgré quelques petits
soucis, le jeu reste un
chouette plaisir coupable.
grandement l’intérêt pour les joueurs ayant
déjà atteint le niveau maximal. Massive a d’ores
et déjà promis de travailler sur le problème
en diminuant la pénalité, mais il reste à voir
comment la communauté réagira.
Inventaire à terre. J’ai encore peu parlé du
loot, le second pilier du jeu. C’est aussi parce
que si la partie shoot est très réussie en coop’,
le loot déçoit un peu. Contrairement à Destiny
(ou à la plupart des hack & slash), il reste ici
limité à son aspect purement pratique : telle
arme fait plus de dégâts, telle cagoule vous
défend mieux… Pourquoi pas, mais on passe à
16 | Canard PC
côté d’une part de fantaisie, qui donne moins
envie de se lancer dans une frénésie de loot (le
jeu, de toute façon, n’est pas ultra-généreux :
on ne manque jamais de bidules à ramasser,
mais on ne croule pas dessous non plus). Après
tout, c’est plus amusant de combattre pour
espérer récupérer les Gantelets du Chaos™ que
des mitaines dorées génériques ou un énième
revolver. Ajoutez à cela une interface pénible,
qui affiche peu de choses à la fois, et la gestion
de son inventaire tourne plus souvent à la
corvée qu’à la passion. La progression de votre
personnage suit d’ailleurs la même tendance :
vous devez remplir des missions (secondaires ou
principales) pour obtenir des crédits médicaux,
technologiques ou de sécurité, qui vous
permettent de rénover les ailes correspondantes
de votre base. Chaque amélioration d’aile vous
offre des compétences (à activer) et des talents
(passifs) supplémentaires. Puisqu’on en est aux
griefs, et pour ne pas terminer sur une note
trop positive, signalons que deux semaines
après son lancement, les serveurs de The Division
souffrent encore de petits hoquets, entraînant
des soucis plus ou moins gênants : de l’XP qui
débarque parfois en retard, du loot impossible
à ramasser (que c’est frustrant, bon sang !) ou,
pire, une déconnexion. Quand ces petits soucis
de serveur et de Dark Zone seront corrigés, The
Division sera encore meilleur, même si en l’état,
il s’agit déjà d’un chouette plaisir coupable.
Notre Avis :
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ŧƚåĬŧƚåŸĵŅĜŸţ
Environ
60 €
TEST PC
Black Desert Online
À la mords-moi-le-nœud
Inutile de retourner le magazine dans tous les sens, d’ouvrir et refermer sa
GSYZIVXYVITSYVIRZ³VMǻIVPEHEXISYIRGSVIHIKMǼIVZSXVIGSRNSMRXIIRGVS]ERX
tenir un vieux Canard PC. Oui, nous avons délibérément choisi de tester Black Desert
OnlineFMIRTPYWXEVHETV²WWEWSVXMIEǻRHƶEREP]WIVGEPQIQIRXPƶ³ZSPYXMSRHIWSR
³GSRSQMIXERXV³IPPIUYIZMVXYIPPI*XMPWIQFPIVEMXUYIRSYWE]SRWFMIRJEMX
par Kahn Lusth
D
ans un monde médiéval-fantastique
générique, votre personnage est hanté par
un esprit qui l’incite à buter des gens pour
retrouver sa puissance. Non, il ne s’agit
pas d’une allégorie, façon « le temps c’est de l’XP »,
mais d’un scénario qui ne casse pas trois pattes à un
canard, même si être un peu contrôlé par une vilaine
bestiole a son charme. Avant d’en arriver là, il faut
passer par l’excellent éditeur de personnage. Enfin,
« excellent » tant qu’on ne regarde pas le système de
classes qui limite chacun des huit rôles à un seul sexe
et fait se côtoyer le guerrier et la valkyrie à moitié
dans ton lit. Allez, les développeurs promettent déjà
de s’atteler au problème et il se pourrait que celuici disparaisse rapidement dans les oubliettes de la
médiocrité, puisque le magicien se décline d’ores
et déjà en magicienne. Mais, passé ce détail, il faut
tout de même y consacrer deux bonnes heures,
le temps de profiter des outils d’une simplicité
enfantine, mais surpuissants et qui permettent de
modeler son avatar dans les moindres détails.
Un bon retour de baston. Pour le reste, Black Desert
met largement en avant son côté « ça va cogner la
bagarre », avec un système de combat très agréable.
18 | Canard PC
Je ne pensais pas pouvoir dire ça après tous ces
MMORPG qui se sont plantés en imitant Tera, mais
Pearl Abyss réussit son pari en nous permettant de
jouer d’une manière classique ou en lançant nos coups
grâce à des combinaisons de touches. Dans les faits, ça
fonctionne à merveille et on se surprend vite à jouer
de l’esquive, contre-attaquer ou carrément contourner
pour bénéficier d’un bonus d’attaque de dos. Ainsi,
à force de coups d’épée, de boules de feu et autres
flèches dans le cul, le joueur va suivre (ou non) une
quête centrale confiée par l’esprit relou, mais aussi
réaliser des missions secondaires. Sur ce point, rien
de spécial à déclarer, hormis le fait que discuter avec
des PNJ déclenche un mini-jeu pour faire grimper
notre jauge d’amitié et débloquer d’autres quêtes,
des items exclusifs et autres broutilles. Un vrai jeu
dans le jeu qui, en passant, est loin d’être le seul.
Parce que. En effet, à la manière d’un ArcheAge,
Black Desert permet d’acheter des biens chez un
marchand, de les charger sur son dos ou une monture,
puis de les revendre plus loin en empochant un joli
bénéfice, en priant pour ne pas se faire dépouiller
en chemin par des PNJ chargés de nous intercepter.
Petit problème, ces voleurs sont tout sauf une
« Mais dis donc, tu viens
plus en soirée ? »
Pardon, je voudrais
pêcher. Excusezmoi. Désolé.
Je crois
qu’acheter
GIWOKHI
patates au
rabais n’était
pas une
FSRRIMH³I
menace puisque la plus ridicule des carrioles peut
les semer sans forcer, tandis que les amateurs de
PvP garderont leurs distances à cause de règles qui
surprotègent les innocents. Mais tout ceci n’est
qu’un moindre problème, comparé au système de
nœuds qui divise le monde en secteurs, que le joueur
doit relier à l’aide de points glanés au fil du temps.
Du point de vue gameplay, le concept tient debout
en offrant une véritable perspective de progression,
mais devient aussi un tueur d’immersion sanguinaire
quand on revend un cageot d’œufs à 30 % de sa
valeur initiale, sous prétexte que le lieu de revente ne
fait pas partie des nœuds contrôlés. Pire encore, cet
outil de gestion devient même un peu envahissant
quand on sait qu’il faut aussi l’utiliser pour profiter
du système d’artisanat et embaucher des PNJ pour
exécuter les basses besognes. De ce fait, nos premières
semaines ont donné l’impression d’incarner un crèvela-dalle qui luttait pour être compétitif, handicapé
par un système intrusif, arbitraire et artificiel. En
conséquence, tout le monde a profité d’une pêche
débridée qui permet de revendre des poissons à prix
d’or, et ceci en laissant tourner le soft dans le vide…
Sont-ce les meilleurs ? Et en parlant d’économie,
sachez que le véritable point noir du jeu se situe dans
sa manière d’aborder le concept du buy-to-play. Chez
nous, Black Desert coûte une trentaine d’euros et nous
Déjà très joli, le jeu propose un mode photo
permettant de sublimer vos personnages. Oui, même
ceux qui ont une gueule de bouilleur d’enfants.
dispense d’un abonnement mensuel. Une nouvelle
qui aurait pu être bonne, si l’éditeur ne faisait pas
sa grosse gourmande en combinant le meilleur du
genre et celui du free-to-play… dans son seul intérêt.
En effet, le titre s’est doté d’une boutique, à l’image
de celle de Star Wars : The Old Republic ou Age of
Conan. Sur le fond, rien n’est vraiment problématique
– le magasin se contente de vendre du confort et
du cosmétique –, d’autant qu’un système de loyauté
permet d’obtenir quelques items sans payer. Pourtant,
ces bonnes intentions n’ont pas empêché l’éditeur
de castrer l’aspect visuel de nos avatars, sans doute
pour pousser à la consommation. Ici, les armures et
autres chapeaux obtenus en jouant ne varient pas
beaucoup et ce, même dans les plus hauts niveaux.
La tentation de faire chauffer la carte bleue pour
se démarquer peut être forte, jusqu’à ce que l’on
constate que la plupart des costumes coûtent le
prix du jeu, soit une trentaine d’euros. De quoi nous
rendre très triste, même si aucun de ces défauts ne
rend Black Desert foncièrement désagréable.
,IRVIc MMORPG
)³ZIPSTTIYVc
Pearl Abyss
(Corée du Sud)
“HMXIYVcDaum
Games Europe
5PEXIJSVQIc
PC Windows
(SRǻK
VIGSQQERH³Ic
carte graphique
dédiée requise
8³P³GLEVKIQIRXc
31 Go
1ERKYIc
šk„‰ƤŠ±ĹčĬ±ĜŸš
)72cSteam
3SXVI&ZMWc
On attendait
beaucoup de
celui qui voulait
rentrer dans le
lard d’ArcheAge
et, pourquoi pas,
s’imposer comme la
nouvelle référence
des MMORPG à
tendance bac à
sable. Au lieu de
ça, Black Desert ne
constitue qu’une
sympathique
alternative.
Plutôt agréable
à jouer, tant pour
ses combats
dynamiques que
ses nombreux
mini-jeux aussi
complexes
qu’intéressants, le
titre s’embourbe
toutefois dans
une monétisation
agressive et
l’obligation de
cumuler un temps
de jeu démesuré
ŞŅƚųåĹŞųŅĀƋåų
pleinement.
Environ
30 €
Canard PC | 19
TEST PC
Hitman
Toujours furtif et tondu
Comme Plus belle la vie, Hitman sera désormais un feuilleton. En voici
le premier épisode. Vendu 13 euros, il contient deux petites missions
d’introduction accompagnées d’un énorme niveau parisien.
Ce Hitman cuvée 2016 tente clairement de renouer avec le style de
Blood Money sorti il y a presque une décennie. Y parvient-il vraiment ?
par ackboo
,IRVIcģåƚÚűĜĹĀĬƋų±ƋĜŅĹ
)³ZIPSTTIYVc
FkFĹƋåų±ÏƋĜƴå
Š%±Ĺåĵ±ųĩš
“HMXIYVc„ŧƚ±ųå)ĹĜƻ
5PEXIJSVQIWc
{œĜĹÚŅƵŸØ
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(SRǻKVIGSQQERH³Ic
ƚĹÆŅĹčųŅŸ{
ÚåģŅƚåƚų
8³P³GLEVKIQIRXc
ƅ:Ņ
1ERKYIWcVOST FR
)72c„Ƌå±ĵ
C
ommençons tout de suite par ce qui crève
les yeux : IO Interactive a bien jeté aux
orties la structure linéaire d’Absolution.
Ce Hitman version 2016 est à nouveau
un pur jeu d’assassinat en niveaux ouverts. Fini les
couloirs obligatoires, les checkpoints, les missions
saucissonnées par des cinématiques, le joueur est
largué dans un véritable bac à sable du meurtre avec
pour seul objectif de buter une ou plusieurs cibles. La
fête commence par deux petites missions d’initiation,
pas désagréables du tout, qui demandent de liquider
un trafiquant d’art lors d’une fête sur un yacht de luxe
puis dézinguer un espion dans un aérodrome cubain.
Pas de surprise au niveau des contrôles, copiés-collés
sur Absolution. Seule la gestion des déguisements
change. Là où les PNJ dudit épisode grillaient notre
héros dès qu’il s’approchait un peu trop, les méchants
de ce nouvel épisode se laissent gentiment couillonner
lorsque notre tueur chauve enfile un costume de flic,
de mécanicien ou de serveur. Certains d’entre eux,
signalés par un point blanc flottant au-dessus de leur
tronche, se montreront tout de même plus suspicieux
que les autres. Mais rien de bien méchant. On sent
que le jeu sera beaucoup plus facile qu’Absolution.
Petits meurtres à Paris. Le palais parisien qui
constitue le premier épisode (et donc le seul
disponible pour l’instant) est absolument splendide.
Au rez-de-chaussée, des centaines de PNJ en costume
20 | Canard PC
de gala assistent à un défilé de mode, tandis qu’une
armée de smicards (serveurs, stylistes, cameramen,
cuisiniers, vigiles…) s’affairent en coulisse. À l’étage,
une vente aux enchères de secrets d’État se déroule
sous la surveillance d’une armée de mercenaires à
cravate. C’est une fourmilière : les stylistes maquillent
les mannequins, les serveurs préparent les cocktails,
les vigiles patrouillent, les invités papotent… C’est
beau, vivant, rien à redire là-dessus. Les options
offertes au joueur sont énormes : il existe vraiment
des centaines de façons de buter les deux cibles qui
vaquent à leurs petites occupations sur ce gigantesque
terrain de jeu. On peut les empoisonner, les noyer
dans les chiottes, les écraser sous un chandelier,
les sniper à leur balcon, leur faire péter au visage
une bonbonne de gaz ou une caméra piégée, les
électrocuter, les attirer dans un coin tranquille pour
les poignarder… C’est un vrai petit Parc Astérix
pour assassin furtif. On est largement au-dessus de
ce qu’offrait Blood Money en termes de variété et de
créativité meurtrière. Mais ce Hitman ne propose
pas non plus exactement le même style de jeu.
Prendre un Agent par la main. Si les niveaux
de Blood Money étaient moins grands, ils avaient
leur petite vie indépendamment de celle du
joueur. C’est lui qui, seul comme un grand, devait
s’y adapter, trouver les bons timings, les bons
enchaînements. La mécanique s’inverse dans ce
DirectX Louze
Hitmanü±ĜƋ
ޱųƋĜåÚåĬ±
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ϱųƋŅĹ쪶ƋåţűåŸƋåĹü±ĜƋĬåÏåĹƋųå
ÚűåĹƋų±ğĹåĵåĹƋÚŅĹƋåŸƋĜŸŸƚĬűečåĹƋĉƀţ
nouveau Hitman : tout est scripté autour des actions du joueur.
Ça se voit gros comme le nez au milieu de la figure avec
les « opportunités », qui se déclenchent lorsque l’Agent 47
surprend une conversation ou trouve un indice lui offrant
un moyen d’assassiner sa cible. En appuyant sur la touche F1,
l’opportunité devient « active » et déclenche une séquence
d’actions préprogrammées chez un ou plusieurs PNJ. Le
jeu se transforme alors en une sorte de pièce de théâtre, où
une grosse icône indique l’endroit où se rendre pour faire
progresser ce mini-arc scénaristique. C’est de la visite guidée,
le joueur est gentiment pris par la main et on lui explique
qu’il doit choper tel déguisement, discuter avec Tartempion,
trouver tel outil contondant et réaliser tel signature kill.
Triggered. Du coup, on a parfois plus l’impression de suivre
le scénario écrit par les game designers que d’être un véritable
génie du meurtre. Attention, je ne dis pas que c’est mauvaisnul-caca, ni même que c’est moins amusant qu’un niveau
de Blood Money. C’est juste… différent. Ça donne un côté «
parcours fléché » à la mission, au bénéfice d’une meilleure mise
en scène. Et même en désactivant ce système d’opportunités,
Variété et créativité
meurtrière : un vrai
petit Parc Astérix pour
assassin furtif.
les niveaux restent truffés de zones d’activation, de triggers
invisibles qu’il faut absolument enclencher pour que tel PNJ
passe du script A au script B. Cette technique était déjà utilisée
dans Blood Money, mais avec parcimonie. Ici, ces triggers sont
omniprésents et définissent tout le rythme de la mission.
åƋHitmanŸåÚæųŅƚĬåÚ±ĹŸƚĹĵŅĹÚåŅƠĬåŸĵæÏʱĹƋŸ±ÚŅųåĹƋޱŸŸåų
ÚåĬŅĹčŸĵŅĵåĹƋŸĜĵĵŅÆĜĬ域ŅƚŸÚűæĹŅųĵåŸÏʱĹÚåĬĜåųŸĵ±ĬĀƻæŸţ
Encore une fois, ça n’est pas un drame, mais cela conduit
parfois le jeu à s’emmêler les pinceaux. Vendre un simulateur
d’assassinat basé sur des déclenchements de scripts, pourquoi
pas, mais il faut prendre le temps de tous les tester à fond.
Et là, on sent que le jeu a été démoulé un poil trop chaud.
Dialogue avec un fantôme. Parfois, c’en devient presque
rigolo. Je bute un serveur qui prépare des sushis, je colle
son cadavre dans un placard et trente secondes plus tard,
je vois ma cible arriver et entamer son immuable dialogue
scripté dans le vide. J’ai aussi assisté à une conversation
téléphonique entre un mannequin du défilé et une des
cibles que j’avais garrotées dix minutes plus tôt. Par
moments, un script important va se bloquer ou refuser de
se déclencher, obligeant à reprendre une sauvegarde d’il y a
10 minutes… Bref, ça sent le jeu sorti dans la précipitation.
Le constat se confirme avec la réalisation, inhabituellement
bancale pour un Hitman. Le son est mal mixé et certains
dialogues sont désynchronisés. J’ai eu des sauvegardes
corrompues. Le moteur 3D décide parfois de diviser le frame
rate par deux. Il y a aussi des problèmes d’IA flagrants. Les
gardes viendront se faire dessouder à la queue-leu-leu si vous
Canard PC | 21
TEST PC HITMAN
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Ú±ĹŸĬű±ŸŸĜŸƋ±ĹÏåØĵ±ĜŸĬåŸ
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Le mois prochain, dans votre
nouvel épisode de Hitman
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décidez de passer en force. Certains m’ont détecté
en train d’égorger leur camarade à 50 mètres de
distance et à travers trois épaisseurs de murs. Et sur le
niveau parisien, faire péter une bombe et tuer vingt
bonshommes au deuxième étage du palais ne fera
même pas sourciller les gardes du rez-de-chaussée.
Cerise sur le gâteau, ce jeu uniquement solo exige
une connexion internet pour valider la progression
du joueur. Si le réseau saute en pleine mission, tant
pis pour vous. Encore une fois, ce sont les acheteurs
qui se retrouvent emmerdés par un DRM agressif.
Parce qu’il faut bien s’occuper en attendant
la suite. Malgré cette désagréable impression de
jouer une version bêta, ce premier épisode s’avère
quand même très encourageant. Fondamentalement,
Hitman est un bon jeu d’assassinat. On se sent
fier de réussir un homicide spectaculaire après
30 minutes de soigneuse mise en place. Les
déguisements sont efficaces et permettent d’accéder
à 95 % du niveau sans se faire embêter. Ainsi, les
parties ne sont jamais très difficile, plus axées sur
le puzzle et l’observation que l’infiltration pure
et dure avec calcul de timing à la microseconde.
Du coup, vous pourrez tout à fait réussir votre
22 | Canard PC
première tentative en moins de 45 minutes…
Alors pour allonger la sauce, Hitman propose des
variations sur le même niveau. Déjà, les challenges,
qui consistent à réaliser des meurtres spécifiques
– tuer par explosion à un endroit précis, utiliser
une arme ou un déguisement spécifiques, ce
genre de choses. La plupart d’entre eux sont très
marrants à jouer et obligent à explorer le moindre
placard à balais du niveau. Le mode Escalation,
lui, demande de terminer cinq fois de suite une
même mission, avec des objectifs de plus en plus
complexes et des sauvegardes désactivées. Il m’a
ainsi fallu une vingtaine d’heures pour compléter
à 100 % les variantes du niveau parisien. C’est
parfois répétitif mais, en bon fan de Hitman biclassé achievement whore, je me suis bien amusé.
On trouve également toujours les contrats, hérités
d’Absolution, qui permettent au joueur de proposer
des défis à la communauté, par exemple « buter le
cuisinier Machin et le top model Trucmuche sans utiliser
d’arme à feu ». Cela pemet d’ajouter une tonne de
contenu pour pas cher et de faire passer la pilule
du format épisodique, qui va forcément créer une
frustration puisque nous sommes condamnés à
labourer la même mission un mois entier.
3SXVI&ZMW
åĹŅƚƴå±ƚHitman
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ĀĹÚåĬű±ĹĹæåţ
Environ
13 €
*Offre valable du 16/03 au 23/03/2016. Modèle présenté : PC Portable Asus GL742VW-T4144T
Retrouvez l’ensemble de nos conditions générales de vente sur notre site internet. Conformément à l’article L.121-21 du Code de la consommation, le consommateur dispose d’un délai de 14
(quatorze) jours pour exercer son droit de rétractation. Domisys, rue Olivier de Serres, BP 64505 Grandchamp des Fontaines, 44245 LA CHAPELLE SUR ERDRE CEDEX.
TEST PC
par Louis-Ferdinand Sébum
Alekhine’s Gun
L’espion qui merdait
C’est quand j’ai reçu le mail de l’attaché de presse que j’ai su que quelque chose n’allait
pas. « Bonjour, merci de l’intérêt que vous portez à notre jeu. Voici une clé Steam pour le tester.
Oh, et n’oubliez pas que si le jeu n’a pas été développé par une équipe AAA, au moins ils ont
réussi à le sortir en entier ! » C’est ce qu’on appelle placer la barre très bas.
,IRVIc Hitman
)³ZIPSTTIYVc
³HMXIYVc
Maximum Games
(États-Unis)
5PEXIJSVQIWc
PC Windows,
PS4, Xbox One
(SRǻK
recommandée :
PC de joueur
8³P³GLEVKIQIRXc
3,8 Go
1ERKYIc VOSTFR
)72cSteam
B
on, OK, j’avoue. Avant
même de recevoir le
mail, je me doutais déjà
que quelque chose n’allait pas.
Alekhine’s Gun, voyez-vous, devait
à l’origine s’appeler Death to Spies 3.
Il y a de quoi être inquiet quand
on connaît le passif de la série.
Mais revenons à nos moutons
soviétiques. Le jeu ressemble à un
Hitman qui se déroulerait pendant
la Seconde Guerre mondiale et la
guerre froide. Comme dans la série de IO Interactive,
le but est d’assassiner un certain nombre de cibles
(ainsi que de voler des documents, poser des micros,
le principe reste le même…) dans des niveaux vastes
et ouverts, en revêtant divers déguisements pour
gagner accès aux zones interdites de la carte. Sur le
principe, tout va bien. C’est au niveau de la réalisation
qu’Alekhine, pour le dire plus poliment qu’un premier
communiant, « pèche un peu ».
IA ! IA ! Shub-Niggurath ! Seul avec elle dans la
pièce, je tiens en joue ma cible. Pan ! Un coup de
feu, elle tombe par terre. Attirés par le bruit, tous les
gardes des environs accourent. En me voyant flingue
à la main au-dessus du cadavre de celui qu’ils étaient
censé protéger, ils ont un moment de doute. D’ailleurs,
ils se grattent tous le menton (ils font ça quand ils
doutent). En haut de l’écran, la jauge de suspicion
commence à se remplir dangereusement. Vite, je
range mon flingue. Immédiatement, la jauge se vide
et les gardes repartent vaquer à leurs occupations.
Après tout je n’ai plus d’arme en main et personne
ne m’a vu tirer le coup mortel, je ne peux donc pas
24 | Canard PC
être l’assassin, CQFD. Plus tard, je découvre qu’il
existe un bouton « siffler » qui permet d’attirer les
gardes. Mécanisme intéressant… Sauf que les gardes
sont attirés même lorsqu’ils vous voient siffler à deux
mètres de leur tronche. Il est donc possible de se
promener en sifflotant, en traînant derrière soi des
gardes qui vous suivent en file indienne comme les
rats suivaient le joueur de flûte du conte. De façon
générale, l’IA oscille en permanence entre logique
extraterrestre et arriération mentale pure et simple.
De toute façon, peu importe, les niveaux sont mal
pensés et un seul déguisement permet souvent
d’accéder à toutes les zones. Vous l’aurez compris,
Alekhine’s Gun est plus pété que Moquette un soir de
bouclage. Seule une question demeure : comment un
jeu sorti dans un état aussi désastreux peut-il se taper
des critiques Steam aussi positives ? La réponse est
simple, malheureusement. Les joueurs, dégoûtés par
le charcutage de Hitman en plusieurs épisodes, ont
surnoté ce machin avec comme unique argument celui
que m’avait donné l’attaché de presse : « C’est peut-être
de la merde, mais au moins c’est de la merde honnête. »
Mouais. Reste à voir si vous voulez en manger.
Notre Avis :
Avec sa chouette
ambiance et
son gameplay
pompé sur
Hitman, Alekhine’s
Gun aurait pu
être un bon jeu.
Dommage qu’en
plus de sa laideur,
ĜĬŸŅĜƋ±ýƚÆĬæ
d’un level design
boiteux et d’une IA
si catastrophique
qu’elle ferait
passer celle de
Sniper Elite pour
Google DeepMind.
Environ
40 €
Gremlins, Inc.
Blood Alloy Reborn
Steampunk à chiens
Renaissance prématurée
Par Pipomantis
Par Izual
Genre : gabegie
Développeur :
Suppressive Fire
Games (États-Unis)
Éditeur : Nkidu Games
Plateforme : PC Windows
(SRǻKVIGSQQERH³Ic
PC de joueur
8³P³GLEVKIQIRX
ƐĂLjƤaŅŠĵéĵåŸĜĬåģåƚ
prétend nécessiter 2 Go)
1ERKYI±ĹčĬ±ĜŸ
Prix : 13 €
DRM : Steam
TEST
T
EST P
PC
C
D’habitude, défoncer un mauvais
jeu est un exercice assez délicieux
auquel nous nous attelons
avec malice et gourmandise.
Malheureusement, dans cette
demi-page, je ne suis pas vraiment
à la fête. Initialement, Blood Alloy :
Reborn devait être un metroidvania
cyberpunk inspiré par Dark Souls
et Vanquish (rien que ça). Après
l’échec de son Kickstarter en 2013,
le titre est devenu un shooter
arcade où l’on survit à des vagues
d’ennemis dans des arènes fermées.
L’héroïne, en plus de posséder une
panoplie de mouvements graciles
et agréables (esquive, boost sur les
murs, épée, laser et j’en passe) peut
débloquer armes et armures au
fil des parties. Malheureusement,
le tout se voit gangrené de bugs
et de fautes de conception :
chargements absurdes d’une
longueur qui mène à penser que le
jeu a crashé, pas de reconfiguration
des touches, équipement à
débloquer déjà disponible en
sélectionnant la zone grisée, j’en
passe et des meilleures. Blood Alloy
aurait pu être un excellent jeu
d’arcade si Suppressive Fire Games
avait disposé de quelques mois de
développement supplémentaires.
En l’état, c’est l’encourageant
prototype d’un jeu qui, un jour
peut-être, vaudra les 12 euros qu’il
vous réclame. Promis, on vous dira
si le jeu sort de cet état déplorable
mais pour le moment,
contentez-vous de
passer votre chemin en
vous pinçant le nez.
S
i Gremlins, Inc. racontait votre vie de
tous les jours, la partie commencerait
sur votre route pour aller au travail, le
sourire aux lèvres, car aujourd’hui, c’est sûr,
vous allez obtenir une augmentation. Hélas,
sur le trajet, un collègue malintentionné vous
renverse en vélo. Un peu sonné, vous tentez de
vous relever mais un autre membre de l’équipe
vous plante une dague dans le dos. Vous allez
le balancer aux flics, mais ils vous foutent en
taule car entre-temps, le plaisantin s’est fait élire
maire de la ville ! Heureusement, vous n’avez
pas le temps d’admirer les murs de votre cellule :
votre dernier collègue les défonce avec une
semi-remorque et vous coince sous ses roues.
Voilà comment Gremlins, Inc. fait voler en éclats
toute stratégie minutieuse : en distribuant
généreusement les vacheries à envoyer aux
adversaires, parfois même de façon un peu
injuste. Très inventif, le jeu de plateau déploie
des trésors d’ingéniosité pour que les situations
délicates se multiplient et qu’il soit nécessaire
d’improviser, avec à chaque fois une porte de
sortie : si vous passez trop de temps en prison,
vous pourrez par exemple y accumuler de
l’expérience et devenir un caïd de la savonnette
afin de grappiller des bonus avantageux. Notre
« En Chantier » consacré au jeu (Canard PC
n° 329) louait ses trouvailles, ce test de la
version finale ne peut que poursuivre
les compliments et souligner
l’exceptionnel degré de finition du
jeu, désormais doté d’un mode solo.
Genre : jeu de plateau
Développeur : Charlie Oscar (Lituanie)
Éditeur : Yukitama Creative Industries
Plateformes : PC Windows, Mac, Linux
(SRǻKVIGSQQERH³In’importe quel PC
8³P³GLEVKIQIRXenviron 200 Mo
1ERKYIWVO, VF
Prix : environ 15 €
DRM : Steam
Canard PC | 25
TEST PC
Balrum
Ultima Offline
Maîtrisez les arcanes et lancez des boules de feu. Portez une armure lourde
et maniez une épée gigantesque pendant que votre loup apprivoisé se jette
sur l’ennemi. Explorez des donjons où dorment de terribles secrets. Nettoyez
PIWQMRIWIRZELMIWTEVPIWGV³EXYVIWHIPƶSQFVI4YFMIRJEMXIWGSQQIQSMc
laissez tomber la vie de héros et prenez plutôt soin de votre potager.
par Izual
Ma maison était trop
moche pour illustrer ces
pages, alors voici celle
d’un monsieur d’Internet.
À
la base, je n’avais aucune intention de devenir
un héros-agriculteur – on a rarement pour
vocation d’incarner la terreur des limaces. Mais
au début de Balrum, quand on m’a balancé dans
un village au milieu des bois avec pour seules instructions
de me démerder pour sauver le monde, j’ai préféré
diverger afin de profiter un peu de l’ambiance. C’est que
Balrum a du charme : sa 2D isométrique rappelle le bon
vieux temps des Ultima et des Eschalon, tandis que son
intrigue lorgne du côté de Miyazaki avec une histoire de
nature corrompue et de forêt devenue inamicale. Hélas,
ses dialogues limités et son écriture enfantine feraient
passer l’auteur de Fallout 4 pour Tolstoï, ce qui vous
laisse bien seul pour évaluer les dangers et les possibilités
qui vous attendent. Qu’à cela ne tienne : le parfum de
l’aventure flotte tout de même partout dans le jeu, et
on ressent bien vite l’appel d’un monde à explorer.
Le trône de ferme. Ne soyez pas trop pressé de vous
retrouver auréolé de gloire : comme dans tout bon jeu de
rôle, avant de devenir le roi des mages ou le plus puissant des
guerriers, vous allez devoir racler de la bouse et transporter
des brouettes d’aubergines. Eh oui, si Balrum vous octroie le
droit d’explorer sa carte gigantesque et d’utiliser votre libre
arbitre pour tomber dans les embuscades qui parsèment le
26 | Canard PC
chemin, il va aussi vous donner un objectif très concret et beaucoup
plus urgent : celui de ne pas mourir de faim. Ou de soif. Ou de fatigue.
Différentes jauges se chargent de garder trace du bien-être de votre
personnage et transforment le début de Balrum en lutte pour la survie.
Molle, la lutte : le village est bourré de bouffe et d’arbres fruitiers. Mais
si vous êtes comme moi, ce défi lancé à l’homme moderne d’assurer tout
seul sa subsistance vous piquera au vif, et chaparder des patates dans le
jardin des voisins ne risque pas d’étancher votre soif d’indépendance.
Par bonheur, vous avez le pouvoir de vous téléporter à loisir jusqu’à
un bout de lopin qui vous est réservé : vous pouvez y construire une
baraque, des champs et même placer des arbres pour décorer. C’est là
que l’homme moderne remporte sa première victoire (malgré quelques
,IRVIc MMO solo
)³ZIPSTTIYVc
³HMXIYVcBalcony
Team (Hongrie)
5PEXIJSVQIWc
PC Windows,
Mac, Linux
(SRǻK
VIGSQQERH³Ic
n’importe quel PC
8³P³GLEVKIQIRXc
environ 150 Mo
1ERKYIcVO
)72cSteam
soucis d’ergonomie), en répandant du fumier et un
peu d’eau sur un sol arable où des graines de blé et
de citrouille vont commencer à germer. Et c’est aussi
là que le sournois Balrum vous prend au piège de la
ruralité : maintenant que vous avez goûté aux joies
des légumes bio, il est évidemment hors de question
d’attraper une épée et d’abandonner la vie à la ferme.
Serf violent. Ce serait mentir que de raconter
l’histoire comme ça, pouf, j’ai créé un potager et
blam, l’amour de l’agriculture m’est tombé dessus.
Non, pour être franc, une fois passée la première
récolte j’ai bel et bien essayé de revêtir une armure
et d’aller chercher querelles aux ours dans les bois
afin de me la péter un peu en rentrant au village.
Après m’être fait tabasser par un cerf et humilier par
une fourmi à trois mille points de vie, autant vous
dire que je suis vite (façon de parler, le personnage
principal se traîne comme une larve) retourné
bêcher mon potager. Attention, que les bastons
soient corsées n’est pas un problème en soi. Le vrai
souci, c’est qu’elles sont complètement nulles. Encore
plus lentes que le reste du jeu, elles appartiennent
au club très select des combats au tour par tour
ratés et simplistes, où le moindre adversaire se
transforme en sac à points de vie. Heureusement,
les ennemis tapent dur et leur violence oblige à se
préparer au maximum avant de repartir à la tatane.
Et c’est là qu’on découvre la pléthore d’activités
disponibles : miner, chasser et bûcheronner ne
forment que la partie émergée de l’iceberg, la
phase d’acquisition des ressources. Ensuite, vient
la phase dite du « attendez, je dois vraiment me
démerder tout seul pour forger cette épée ? ».
Cauchemar en cuisine. Le craft est un élément
central de Balrum, nécessaire aussi bien pour
s’équiper que pour se remplir le bide – l’artisanat
est loin de ne concerner que la forge et l’atelier
d’alchimiste. Prenez le pain, par exemple : un truc
basique et nourrissant. Vous le pensez simple à
produire, et pourtant paf, vous voilà embarqué dans
un voyage culinaire des plus périlleux. Pas question
de créer le pain directement, il faut d’abord cultiver
du blé, envoyer les épis mûrs dans une meule (que
vous devez construire ou trouver près de la baraque
d’un boulanger), combiner la farine obtenue avec
de l’eau pour obtenir une pâte et enfin faire cuire
ladite pâte dans un four. Bien sûr, tous ces efforts
déshydratent et il faut ensuite repartir s’occuper
des besoins naturels du personnage. En clair, on n’en
finit pas. Dans ces conditions, pas étonnant que
je n’aie jamais vraiment quitté la zone de départ,
trop occupé à apprendre les ficelles et à fertiliser
mes plantations pour suivre les quêtes ineptes du
scénario principal ou pour me faire zigouiller par
des araignées dans une mine. Qui sait, peut-être que
ça viendra. Pour l’instant, je préfère rester au bord
du lac, devant la maison biscornue que j’ai construite
de mes propres mains, pendant qu’une douce
musique résonne et que des lucioles apparaissent
dans les sous-bois à la tombée de la nuit.
3SXVI&ZMWc
Balrum n’est pas
exactement le
prince des jeux de
rôle. Une lenteur
généralisée, une
écriture planplan et
des combats fades
ne contenteront
jamais le joueur
avide d’une
expérience rôliste
classique, même
si elle lui rappelle
les vieux RPG des
années 1990. En
revanche, pouvoir
construire son
propre domaine,
planter des
courgettes à la
main et fabriquer
des haches grâce
à l’huile de coude
reste formidable,
surtout au milieu
d’une ambiance
qui oscille entre
la mélancolie
et l’appel de
l’aventure.
Environ
15 €
Canard PC | 27
TEST PC
HEX : Shards of Fate
Cartes sur table
Quand faut-il tester un jeu ? Si vous m’aviez posé cette question il y a cinq ans ou
plus, je vous aurais répondu sans broncher : « Quand il sort. » Oui, entre les accès
anticipés et autres bêtas qui semblent se prolonger après la sortie de certains titres,
MPIWXH³WSVQEMWHMǽGMPIHƶIWXMQIVUYERHYRNIYIWXV³IPPIQIRXXIVQMR³EYJUYERH
les développeurs vous contactent pour vous donner directement leur feu vert.
par Kahn Lusth
L’Arène Glacée est un autre mode de
jeu en solo où il faut battre quatre séries
d’ennemis de plus en plus puissants,
sans jamais perdre plus de trois vies et
avec quelques récompenses à la clé.
H
EX est donc un TCG, alias trading card
game, ou encore, « un jeu qui va vous
endetter sur huit générations, si vous avez
le malheur d’y glisser un petit doigt. » Sur
la forme, ce titre est une copie presque carbone de
Magic : l’assemblée, à tel point que Wizards of the Coast
a fini par taper du poing sur la table, avant de lever ses
deux majeurs et de montrer son cul aux développeurs.
En d’autres termes, l’éditeur a tout simplement porté
plainte, avant de tout annuler grâce à un mystérieux
accord secret. Au final, HEX s’en sort bien et
l’apprentissage de règles ne dépassera pas les cinq
minutes pour qui a déjà joué à Magic. Sans surprise,
un tour de jeu se divise donc en phases distinctes où
se suivent la pioche, l’invocation des cartes, la bagarre
de créatures et enfin, une dernière phase d’invocation.
En réalité, la seule difficulté repose sur la gymnastique
intellectuelle à effectuer pour traduire des termes
de jeu bien connus, comme les « permanents » qui
deviennent des « constants » ou les « éphémères »
qui se transforment en « actions éclair ».
présentes, comme le système de mana qui passe par la
pioche et promet de belles déculottées lorsque le jeu
ne nous file aucun tesson (l’équivalent des terrains)
pendant nos cinq premiers tours. Quoi qu’il en soit,
les développeurs ont manifestement décortiqué les
jeux de la concurrence pour ne pas répéter leurs
erreurs, notamment en matière d’interface et de
découpe des phases, ce qui permet de lancer une
« action éclair » (m’y ferai jamais…) sans douter ou
se sentir bousculé. D’ailleurs, il semblerait que les
yeux de Cryptozoic se soient également posés sur
Hearthstone, en tout cas on en retrouve le principe des
héros dotés de compétences spéciales. Et j’irai même
jusqu’à dire qu’un troisième œil leur a sans doute
permis d’observer en douce les MMORPG, puisqu’il
est possible d’obtenir de l’équipement que l’on place
dans six emplacements, afin d’obtenir des bonus
passifs capables de booster certains types de cartes.
L’heure de tirer les quêtes. Naturellement, c’est en
solo que l’on découvre HEX, notamment grâce à la
campagne. Toujours à la manière d’un MMORPG,
Heartstone : l’Assemblée. La comparaison avec Magic le titre nous demande de choisir une faction, suivie
est donc inévitable, au point que certaines mécaniques d’un sexe, d’une race et d’une classe entre guerrier,
honnies par bon nombre de joueurs sont encore
mage ou clerc. L’intérêt ? Nous apporter six autres
28 | Canard PC
,IRVIc TCG
)³ZIPSTTIYVc
Cryptozoic
Entertainment
(États-Unis)
“HMXIYVc
Gameforge
5PEXIJSVQIc
PC Windows
(SRǻK
VIGSQQERH³Ic
carte graphique
dédiée requise
8³P³GLEVKIQIRXc
1,3 Go
1ERKYIcVF
)72cconnexion
internet requise
bonus passifs qui découleront de ces choix, en plus
de modifier un peu le scénario de la campagne qui se
dépeint au travers de dialogues jamais bien folichons
et parfois mal traduits. Mais en ce qui concerne
son gameplay, la campagne d’HEX se montre bien
plus intéressante en ajoutant quelques couches de
complexité. Ici, notre personnage se balade sur une
carte où l’on enchaîne des quêtes principales et
secondaires, voire certains donjons qui imposent
une série d’affrontements à terminer sans perdre
ses trois vies. Puis, à force de tuer des trucs et des
machins, notre avatar prend des niveaux qui nous
permettent de dépenser des points dans un arbre
de compétences, toujours dans le but d’obtenir de
nouveaux bonus passifs qui finissent de transformer
ce pan du jeu en une véritable foire aux combos,
qui pourrait cependant effrayer les béotiens.
Surtout lorsque vous en aurez terminé avec cette
campagne et qu’elle vous murmurera dans votre
sommeil « Vieeeens jouer en muuuultiii… Dooooonnenous des souuuus et mont’-nouuuus tooon cuuuul… ».
La tactique, c’est la taxe. Autant être clair, profiter
du multi nécessite un investissement, de quelques
dizaines d’euros à plusieurs centaines, pour les plus
atteints. Première raison à cela : les matchs classiques
où l’on se contente de sortir un deck de son cru
pour affronter un inconnu sont aussi excitants
qu’une roulette russe, selon qu’on rencontre un
amateur ou un grand malade qui vient de pondre
un deck capable de désanusser n’importe qui en
moins de cinq tours. Deuxième raison : tous les
autres modes multijoueurs, bien plus amusants,
sont hélas bloqués derrière d’ignobles péages. Ainsi,
pour participer aux tournois en paquets scellés et
autres joyeusetés, il faut obligatoirement s’acquitter
d’un prix d’entrée en argent réel (les pièces de
platine), même si les meilleurs se consoleront avec
les quelques lots qui sont à la clé. Il est toutefois
possible de diminuer fortement ce prix à condition
de sacrifier des paquets de cartes. Une idée qui
aurait du bon, si les chiffres ne donnaient pas le
vertige. Concrètement, terminer une Arène glacée
(voir screenshot) à 50 % permet d’obtenir environ
1 500 pièces d’or. Or, sur l’hôtel des ventes, un
paquet de cartes s’achète au minimum 20 000 pièces
d’or et il en faut généralement six pour baisser le
prix d’entrée d’un tournoi au minimum. Ensuite,
ajoutez l’obligation d’ouvrir certains des paquets
pour obtenir des cartes rares à revendre contre
les fameuses pièces de platine et respirez un
grand coup. Ou pleurez, si vous voulez.
3SXVI&ZMWc
Malgré l’emploi
des mécaniques de
TCG archi-connues,
HEX est un digne
représentant du
genre, surtout
pour ceux qui
recherchent un
jeu plus profond.
Cependant,
cette manie
de cadenasser
l’ensemble du
multijoueur derrière
des péages aux
coûts prohibitifs
l’éloigne trop
de l’esprit du
free-to-play.
5VM\
free-to-play
Canard PC | 29
TEST PC
par Pipomantis
Deadbolt
On ne badine pas avec la mort
)ERWPIJSPOPSVITSTYPEMVIPE2SVXIWXYRIǻKYVIWUYIPIXXMUYIZ´XYIHƶYRLEMPPSRRSMVIX
EǺYFP³IHƶYRIJEY\TSYVV³GSPXIVPIW¬QIW)ERWDeadboltPE+EYGLIYWITSVXIYRWI]ERX
TEVHIWWYWVIRSRGIªPEGETYGLIIXXVSUYITSYVYRXIQTWWEPEQIGSRXVIYRJYWMPª
TSQTIUYERHIPPIRIQSMWWSRRITEWPIW¬QIWªGSYTWHIQEVXIEYHERWPEKYIYPI
,IRVIc La Mort
aux transes
)³ZIPSTTIYVc
³HMXIYVc
Hopoo Games
(États-Unis)
5PEXIJSVQIc
PC Windows
(SRǻK
recommandée :
n’importe quelle
machine
8³P³GLEVKIQIRXc
300 Mo
1ERKYIc VO
)72cSteam
(version sans DRM
sur GoG ou le
Humble Store)
D
eadbolt, c’est le petit
nom du nouveau jeu
de Hopoo Games, les
développeurs de l’excellent
Risk of Rain (8/10, Canard PC
n° 287). Ils ont gardé la 2D
vue de côté avec des gros
pixels qui tachent mais
abandonné l’exploration,
l’aléatoire et la douzaine de
classes jouables pour se concentrer sur une aventure
beaucoup plus structurée. Dans la non-peau de la
Mort, vous allez devoir débarrasser votre quartier de
la racaille qui y sévit. Sauf qu’ici, au lieu de charcler
de l’humain, ce sont des zombies et des vampires
qui dealent de la drogue qu’il faudra exterminer. Les
premières parties donnent l’impression de jouer à
un clone de Not A Hero mais il suffira de quelques
missions (et d’une poignée d’échecs humiliants) pour
comprendre que la méthode bourrine et rapide n’est
pas idéale. On conseillera plutôt d’éteindre la lumière
d’une pièce et de régler la sonnerie d’un micro-ondes
pour attirer des adversaires que l’on arrosera au fusil
à pompe, malicieusement caché derrière un coin
de canapé. Si vous êtes vicelard, vous préférerez
peut-être passer à travers les différents conduits
disponibles pour prendre vos ennemis à revers ou,
plus rigolo encore, les faire exploser en sortant par
les chiottes sur lesquelles ils sont assis.
Trépas Nation. Une fois que l’on a compris que
les munitions sont rares et que les ennemis, à
défaut d’être malins, sont nombreux et dangereux,
on découvre toute la malice de Deadbolt. On
échafaude des plans plus ou moins biscornus et on
s’écrase violemment en essayant de les mettre en
30 | Canard PC
application, jusqu’à enfin remplir tous ses objectifs.
Pour être tout à fait honnête, j’étais un peu inquiet
en commençant à jouer, à l’idée de me lasser après
une heure à fusiller du mort-vivant caché derrière
une commode. Puis, comme s’il m’avait compris,
Deadbolt s’est révélé. Il a d’abord varié mon arsenal,
en me permettant d’acheter des fusils à pompe
silencieux, des mitrailleuses ou des gros flingues
qui arrachent la tête. Mais il a surtout étoffé son
bestiaire. Aux zombies cacochymes des premiers
niveaux, se sont ajoutés des ennemis qui ressuscitent
tant qu’on n’a pas explosé la petite fiole à côté d’eux,
des berzerkers squelettes armés de masses, des
vampires et même des zombies décapités qui ne
trouveront pas le repos tant que vous n’aurez pas
explosé leur tête, généralement posée comme un
bibelot sur une étagère. Grâce à son level design, ses
affrontements secs et nerveux ponctués de superbes
éclaboussures d’hémoglobine (la direction artistique
– graphique et sonore – est à tomber par terre) et
sa manière d’offrir des challenges variés et subtils,
Deadbolt est un très chouette titre. On pestera contre
de petits soucis de maniabilité (notamment quand
divers éléments se superposent) qui peuvent parfois
ruiner une partie bien engagée mais, globalement,
Hopoo Games mérite sans hésiter vos sous.
Notre Avis :
Racé, rigolo et
sacrément malin,
Deadbolt est
remarquable.
Il ne révolutionne
pas le jeu d’action
et vous ne vous
en souviendrez
peut-être pas
dans cinq ans,
mais l’intelligence
avec laquelle
il distille ses
idées en fait un
titre très, très
recommandable.
Environ
10 €
Day of the Tentacle Remastered
On dit un tentacule ou une tentacule ?
Je suis un jeu où l’on peut mettre un hamster congelé depuis 200 ans au
micro-ondes pour le réveiller, je propose d’utiliser des nouilles pour faire des
cheveux, je me joue des paradoxes temporels, je suis… je suis… je suis…
XűĜĹƋåųü±ÏåÚåĬ±ƴåųŸĜŅĹųåĵ±ŸƋåųĜŸæåĹű±þÏĘåŧƚåĬåŸƴåųÆåŸ
ƚƋĜĬåŸŞŅƚųĬűŅÆģåƋŸæĬåÏƋĜŅĹĹæţ ±ĹűåŸƋŞåƚƋěéƋųåųĜåĹŞŅƚųƴŅƚŸØ
mais par rapport à l’original, ça reste un gros changement.
par Netsabes
,IRVIc point
& click parfait
)³ZIPSTTIYVc
éditeur :
LucasArts pour
l’original et
DoubleFine pour la
ƴåųŸĜŅĹųåĵ±ŸƋåųĜŸæå
(Côte ouest des
États-Unis)
5PEXIJSVQIWc
PC Windows, Mac,
PS4 et Vita
(SRǻK
recommandée :
n’importe quel PC
8³P³GLEVKIQIRXc
2,2 Go
1ERKYIc VF
)72cSteam
M
ettons les choses au clair
tout de suite : si vous avez
déjà joué à Day of the
Tentacle, que ce soit à l’époque de sa
sortie ou plus tard avec ScummVM
(l’émulateur de tous les point & click
des années 1990), vous savez déjà
que DotT est un excellent point
& click et vous voulez juste savoir si
ce remake vaut le coup. Alors oui : les
graphismes d’origine sont toujours
là (les nouveaux graphismes lissés
ne sont pas atroces non plus, mais
on ne vous les impose pas), le jeu n’a
pas changé (jusque dans la VF, qui
conserve ses fautes de l’époque), il
tourne désormais sans émulateur et propose en plus des
sauvegardes automatiques et des commentaires audio
des développeurs. Bref, si vous aimez DotT, vous aimerez
cette nouvelle version et vous n’aviez pas vraiment besoin
de moi pour l’apprendre. Je m’adresse donc aux masses
incultes, à tous nos malheureux lecteurs qui n’ont pas
encore eu la chance de pratiquer Day of the Tentacle, sans
doute parce que pour eux, le point & click est un genre
chiant, peuplé de jeux allemands ou, pire, français, avec
des puzzles trop complexes et un scénario souvent sans
intérêt. Mais au XXe siècle, la situation était différente :
le point & click dominait le jeu vidéo, avec des histoires
farfelues et hilarantes et des puzzles absurdes mais tout
de même vaguement (très vaguement) logiques. Day
of the Tentacle représente l’âge d’or de cette période,
le meilleur jeu de LucasArts (NDLR : les partisans
de Indiana Jones and the Fate of Atlantis viennent de
s’étrangler), qui était lui-même le meilleur pourvoyeur de
point & click à l’époque, loin devant Sierra et Westwood.
Comme une envie de dominer le monde. Pour les
débutants, donc : quand le tentacule pourpre décide
de conquérir le monde, le docteur Fred Edison tente
de corriger le passé en y envoyant un trio d’abrutis,
Bernard, Hoagie et Laverne. Manque de pot, Hoagie
atterrit 200 ans dans le passé, Laverne 200 ans dans
le futur et Bernard reste au présent. Nos trois larrons
devront donc se débrouiller, grâce à des toilettes
temporelles intercommunicantes, pour à la fois tous
revenir au présent et sauver le monde au passage.
S’ensuivent des dialogues goûtus, des tonnes d’objets
(utiles ou pas) à ramasser, des situations idiotes…
Day of the Tentacle est un plaisir rare, un jeu vidéo
vraiment drôle dont l’humour ne repose pas sur une
accumulation de références culturelles. Bon, s’il s’agit
vraiment de votre premier point & click, gardez
tout de même une soluce sous le coude, mais ne vous
reposez pas trop dessus, ce serait gâcher une bonne
partie du jeu.
Notre Avis :
Vingt-trois ans
après sa sortie,
le plaisir de
jouer à Day of
the Tentacle
reste intact : les
dialogues font
toujours mouche,
les animations
exagérées restent
drôles, le scénario
est plus débile
que jamais… Bref,
Ņű±ý±ĜųåºÏå
qu’on appelle
communément
un classique.
Relooké ou pas,
ĜĬƤƴ±ƚƋĬåÏŅƚŞţ
Environ
15 €
Canard PC | 31
TEST PC
Stikbold! A Dodgeball Adventure
Comme une boule de flippe
Je n’ai que de vagues souvenirs de balle au prisonnier de ma jeunesse :
des croche-pieds, des enfants qui criaient, l’impression (forcément fausse)
d’avoir systématiquement été choisi en dernier au moment de la sélection
des équipes… En revanche, je suis à peu près sûr qu’on n’y trouvait jamais
de baleine sautant sur le terrain.
par Netsabes
,IRVIc multi local
frappadingue
)³ZIPSTTIYVc
Game Swing
(Danemark)
“HMXIYVc
Curve Digital
5PEXIJSVQIWc
PC Windows, Mac,
PS4, Xbox One
(SRǻK
recommandée :
n’importe quel PC
8³P³GLEVKIQIRXc
400 Mo
1ERKYIWc VF
(mais elle est
catastrophique,
jouez plutôt en VO)
)72cSteam
E
t pourtant, c’est ce
que propose Stikbold,
réalisé « en partenariat
avec l’association mondiale de
balle au prisonnier1 ». Énième
jeu multi local débarquant
sur Steam dans un monde
post-Towerfall, Stikbold se
distingue par son extrême
bazar sur le terrain : de deux à
quatre joueurs (accompagnés
au besoin de quelques bots, pour un total maximum
de six joueurs sur le terrain) s’y disputent un
ballon que, une fois attrapé, ils tenteront de lancer
avec le plus de force possible sur un autre joueur.
Une première touche assomme un adversaire,
et en enchaîner une seconde rapidement le sort
définitivement du terrain. Bien entendu, seul le
dernier survivant l’emporte. En l’état, il n’y a pas de
quoi grimper au plafond, même si Stikbold propose
quelques subtilités : des roulades pour s’échapper,
la possibilité d’attraper une balle au vol (ou de faire
des passes quand vous jouez en équipe) et surtout de
courber un tir après avoir jeté le ballon, qui permet
de rattraper un joueur qui pensait éviter votre
lancer mortel… Pas mal, certes, mais ça reste encore
très classique.
Balle populaire. Mais voilà, les morts dans Stikbold
ne sont pas complètement éliminés pour autant : ils
restent sur le bord du terrain et lancent des attaques
spéciales vers les joueurs, ajoutant encore au chaos
32 | Canard PC
ambiant. Chaque terrain a les siennes : dans le
gymnase, vous pourrez envoyer des balles de tennis
pour assommer des joueurs, un fan qui ira agripper
(et ralentir) un bonhomme encore debout, ou une
cireuse qui écrasera tout sur son passage ; en enfer,
vous pourrez faire sortir une main géante du sol ;
dans le parc public, il y a un cygne volant, une ligne
de pêche pour bloquer un joueur ou un tir de ballons
gonflables ; à la plage, vous pourrez lancer un requin
mangeur d’hommes sous le sable… Ajoutez à cela les
obstacles qui se trouvent déjà sur le terrain (minivan qui écrase tout le monde, vague qui assomme,
essaim de guêpes, vendeur de saucisses que vous
pouvez jeter à la place de la balle) et chaque match
de Stikbold évolue vite vers un joyeux bordel. Seul
vrai inconvénient du jeu : il n’a pas grand intérêt à
moins de trois ou quatre joueurs. Plus que tout, c’est
le capharnaüm qui importe dans Stikbold, et pour ça
il faut avoir du monde autour de soi.
1. Véridique.
Notre Avis :
Encore un jeu
multi local
sympathique ?
Eh oui, encore
un jeu multi local
sympathique. Et
puis cette fois,
on a droit à des
jolies couleurs
qui pètent et du
grand n’importequoi à l’écran :
que demander
de plus ? Plus de
cinq cartes ? Ah
oui, plus de cinq
cartes, c’est vrai
que ç’aurait été
bien aussi.
Environ
10 €
DÉCHAÎNEZ LA FUREUR
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EL FURIOSO II
TEST PC
par Maria Kalash
Knee Deep
Rame en trois actes
En général, quand on teste un jeu épisodique à la rédaction, celui qui s’était occupé
du premier épisode s’attelle quelques mois plus tard au dernier épisode. En toute
logique, c’est le jeune et vaillant Izual qui devrait donc ici vous captiver par sa prose.
Malheureusement pour la cohérence éditoriale, au moment de la conférence de
rédac, j’étais partie en week-end. Et Izual, malgré son jeune âge et la vigueur de ses
neurones, avait oublié avoir jamais joué à Knee Deep.
,IRVIc visual
novel animé
)³ZIPSTTIYVc
³HMXIYVc
Prologue Games
(États-Unis)
5PEXIJSVQIWc
PC Windows,
Linux, Mac
(SRǻK
recommandée :
carte graphique
dédiée requise
Site web :
kneedeepgame.com
8³P³GLEVKIQIRXc
1,2 Go
1ERKYIc VOST
)72cSteam ou
aucun sur le site
ÚƚƤÚæƴåĬŅŞŞåƚųŅƚ
le Humble Store
P
our qui n’aurait jamais touché
à un jeu vidéo, Knee Deep
ne serait probablement pas
trop compliqué à prendre en main.
Quant aux vétérans des loisirs
vidéoludiques, ils ne se laisseront pas
abuser par la mise en scène façon
pièce de théâtre. Vous êtes en réalité
dans une sorte de visual novel aux
embranchements pas très vastes,
long dialogue servi par quelques
images animées en toile de fond.
Vous êtes chargé de deux missions
et demie. Vous devez choisir, à la souris, les options de
dialogues des personnages principaux. Prenez votre
temps, on n’est pas dans un Telltale. Il s’agit, dans les
deux premiers actes (dans le troisième c’est plus varié),
d’une blogueuse, employée par un site à scandale,
d’un journaliste de presse quotidienne régionale
et d’un détective privé. Ces trois professionnels de
l’information se trouvent missionnés dans une petite
bourgade de Floride où un acteur vaguement connu
vient de se suicider. Ils doivent, pendant les premiers
moments de l’aventure, envoyer des articles et autres
rapports à leur patron ; à vous de choisir quelles
informations vous paraissent pertinentes, et quel
ton employer. Vous devrez également résoudre une
poignée de puzzles qui paraissent s’excuser d’être là,
tant ils arrivent comme des cheveux sur un brouet
déjà pas bien appétissant.
Le complexe de Knee Deep. Knee Deep n’est pas
nul, non. Knee Deep est différent. Il essaie des choses,
beaucoup. Trop. Et se vautre souvent. Pour autant,
tout n’est pas à jeter. À commencer par sa direction
34 | Canard PC
artistique : il n’y en a pas, ou alors bien cachée sous un
caillou, donc on ne peut pas la jeter. Non, sérieusement,
l’idée du théâtre, ce n’est pas idiot. Les jeux vidéo
lorgnent le cinéma depuis tout ce temps, pourquoi
ne pas lorgner l’un de ses dignes ancêtres à la place ?
Le problème, c’est qu’au lieu de se concentrer sur cette
seule influence, Knee Deep persiste à faire de gros clins
d’œil au septième art à coups de grands travelings
latéraux et de zooms (une forme de conscience de
la nullité des animations empêche cependant les
développeurs d’aller jusqu’au gros plan), et au final ne
s’en sert pas pour quoi que ce soit d’un peu frais, d’un
peu nouveau. On nous dit que notre influence sur le
cours des événements ne sera que cosmétique, mais
du coup, pourquoi nous la laisser ? Ni metteur en
scène, ni spectateur, ni auteur de la pièce, on se trouve
dans une position bizarre, sans véritable attachement
émotionnel aux personnages. Et à quoi sert le théâtre ?
À excuser les doubleurs qui surjouent ? les animations
ridicules ? À justifier quelques répliques en vers ?
Pourtant, je ne parviens pas à détester Knee Deep.
Et encore moins à l’oublier.
Notre Avis :
Knee Deep
porte des tas
d’embryons de
bonnes idées.
Mais il les a
noyées les unes
sous les autres.
Gardez votre
temps et votre
argent et rematez
True Detective à
la place.
Environ
15 €
CONSOLE
TEST
Testé sur PS4
EA Sports UFC 2
Octagon Dad
Le mixed martial arts (MMA) est super relou
l à accorder,
d jje ne sais
i jjamais
i s’il
’il ffautt ffaire
i
comme si c’était un pluriel ou un singulier. Ce que je sais en revanche, c’est qu’il s’agit
d’un sport de combat à la mauvaise réputation, qui a énormément gagné en popularité
de par le monde ces vingt dernières années, que c’est super technique et que ça
GSRWMWXIªYXMPMWIVXSYXPIV³TIVXSMVIHIWEǺVSRXIQIRXWTL]WMUYIWIRHILSVWHIWQSVWYVIW
IXHIWHSMKXWHERWPIWSVMǻGIWTSYVPƶEQSYVHIPEFEKEVVIIXHIPEXVERWTMVEXMSR
par Maria Kalash
Genre :
meule
)³ZIPSTTIYVc
EA Canada
(en Amérique
du Nord,
probablement au
Canada mais on
n’est pas bien sûr)
Éditeur : EA
Plateformes :
PS4, Xbox One
Langues :
VO ou VF
L
’une des clés du succès de l’UFC,
la principale organisation
de MMA, réside dans son
incroyable sens du spectacle.
En toute logique, l’une des principales
réussites de ce EA Sports UFC 2 réside
dans cette incroyable sensation d’y
être. Les hurlements de la foule, les
encouragements de votre coach,
les indications de l’arbitre vous
mettent autant dans les chaussettes
du spectateur qui a l’habitude de
regarder les grands-messes de l’UFC
que dans les gants du combattant
qui s’apprête à vérifier l’efficacité de
son dernier camp d’entraînement.
Les premiers échanges de patates
sont l’occasion d’évaluer les progrès
du combattant EA Canada depuis le
précédent opus. Donc on se choisit
fissa un des deux cent cinquante
combattants (la plupart très
ressemblants ; je suis un peu fâchée
contre ce qu’ils ont fait à Gunnar
Nelsson mais bon, ils sont parvenus
à proposer comme personnages
jouables les deux catégories féminines,
deux Mike Tyson, et même le génial
commentateur américain Joe Rogan).
Ici, je vous avoue que ce qui a dominé,
c’est le soulagement : les coups donnent
enfin une sensation d’impact, les corps
bougent de façon fluide et naturelle
(à l’exception de quelques nuques qui
se plient plus que de raison), tombent
au sol, se relèvent, comme à la télé.
Poing trop n’en faut. L’autre grande
inconnue de cet épisode, c’était le
grappling. Demander à des personnages
de jeux vidéo d’échanger coups de
poings, de pied, de coudes et de genoux,
c’est facile. Donner le sentiment qu’ils
se roulent par terre, luttent pour choper
un bras et tenter une clé articulaire,
profitent de la défense de l’autre pour
placer un triangle (un étranglement avec
les jambes), c’est déjà rudement plus
compliqué. Comme dans le précédent
épisode, ces phases de combat au sol se
résolvent avec un mini-jeu, toujours pas
parfait, mais qui m’a paru un peu plus
naturel. Si les gros pleins de muscles
qui se font des câlins vous exaspèrent,
vous n’avez rien compris à la vie, mais
EA a prévu pour vous un mode de jeu
sans lutte, ni projections, ni travail au
sol, destiné à échanger les patates entre
amis, façon simulation de kickboxing.
Ma grosse déception reste le mode
carrière. Vous commencez dans The
Ultimate Fighter (la téléréalité de l’UFC),
comme aspirant combattant, et au lieu
de jouer un peu le jeu de l’émotion,
on se contente d’enchaîner combats
et phases d’entraînement répétitives.
Pour les professionnels du grand
spectacle, ça reste un peu léger.
Notre Avis :
EA Sports UFC 2 a réalisé bien des
progrès par rapport aux précédents
jeux vidéo de MMA. Si vous êtes fada
d’UFC, retrouver Anderson Silva,
Anthony Pettis ou John Demetrius vous
comblera de bonheur, et vous trouverez
ÆĜåĹÚåŧƚŅĜƴŅƚŸŅÏÏƚŞåųţXåƤųåŸƋå
du monde passera son chemin.
Environ
60 €
Canard PC | 35
Test
T
AU DOIGT ET À L’ŒIL LES JEUX SUR TABLETTE ET SMARTPHONE
bientôt
Pinkapp, 30 Mo, free-to-play
(2 € pour jouer sans pub)
Acid Nerve, 70 Mo, 3 €
Telepaint
par NETSABES
Barrier X
par PIPOMANTIS
V
ous êtes un pot de peinture. Alors je sais, ce n’est
pas bien glorieux, mais c’est ainsi. Heureusement
pour vous, vous avez des bras, des jambes et un visage,
ce qui vous permet de vous déplacer et de vous y
retrouver dans les niveaux de Telepaint. Oh, ceux-ci ne
sont pas bien grands : ils tiennent à chaque fois sur un
seul écran. Votre but : parvenir à dépasser les obstacles
pour retrouver votre meilleur pote, un petit pinceau
(avec un visage mais ni bras ni jambes). Pour ça, facile
fastoche, il vous suffit d’utiliser des portails (comme dans
Portal) pour déplacer des cubes, des clés ou vous-même,
si possible dans le bon ordre (et assez vite, car une fois
que vous avez commencé à bouger, votre petit
bonhomme avance sans fin). Telepaint propose
100 niveaux, et dès la fin de son premier tiers,
vous force à réfléchir sérieusement.
L
es runners abstraits avec des
couleurs vives et un rythme
sous cocaïne, on pensait les
avoir tous vus. Puis m’est arrivé
Barrier X, autoproclamé « super
fast avoid’em up arcade ». Alors
bon, il joue au malin mais c’est
pas comme ça qu’il va m’avoir,
hein, on me la fait pas, à moi.
Sauf qu’il m’a eu, le salaud. Dès
l’arrivée dans son interface ultrastylisée et hyper-dynamique,
le titre vous attrape et ne vous
lâche plus. Le but est simple :
éviter les murs qui viennent vers
vous à toute vitesse pendant que
vous essayez de survivre plus
d’une minute pour terminer le
niveau. Chaque nouvelle zone
apporte son lot de pièges et,
entre la vitesse ahurissante
du titre, sa musique rageuse
et sa nervosité, il m’a
accroché suffisamment
longtemps pour
mériter sa place ici.
Megocorp,
ocorp, 20 Mo, gratuit
Deep
Terror
par NETSABES
A
vec un nom pareil, on
pouvait s’attendre à trouver
dans Deep Terror un jeu d’horreur
absolue, un train fantôme
d’angoisse, un champion du
monde de peur et de malaise…
alors qu’en fait, pas le moins
du monde.
m
Dans Deep Terror,
votre rôle consiste à tracer des
traits entre des points. Chaque
point peut avoir un nombre
limit
limité de lignes, et vous devez
donc vous débrouiller pour
ratta
rattacher les bons traits aux
b
bons points. Résultat : sans
vous en rendre compte, vous
tracez des pentacles (et autres
petits dessins géométriques
sympas) démoniaques, le genre
qui peuvent invoquer ShubNiggurath, Hastur ou Cthulhu…
et d’ailleurs, régulièrement, le
jeu vous indique quel monstre
vous venez de débloquer sans le
vouloir. Deep Terror ne propose
pas grand-chose d’autre, et c’est
un peu dommage : le jeu croît
assez nettement en
difficulté (en ajoutant
des points et des traits),
mais pas en variété.
36 | Canard PC
SMG Studios, 65 Mo, free-toplay (2 € pour jouer sans pub)
Thumb Drift
L
par PIPOMANTIS
es jeux de course sur mobiles
sont peut-être l’un des genres
où les développeurs ont le plus
expérimenté. De Real Racing 3 à
Slingshot Racing en passant par
Horizon Chase, la plupart d’entre
eux testent des manières de jouer
ou inventent des twists originaux
autour de la formule. Dans Thumb
Drift, le but est de rouler le plus
longtemps possible sur des routes
infinies et tortueuses, pleines
d’épingles vicieuses et de chicanes
dégueulasses. Mais, comme son
nom l’indique aux anglophones,
le titre de SMG Studios met
l’accent sur les dérapages de votre
véhicule, ambiance Outrun. À vous
de déplacer le cul de votre caisse
à savon avec votre doigt pour
traverser ces chemins sinueux
en un seul morceau. Avec ses
graphismes low poly adorables et
son grand nombre de bagnoles,
Thumb Drift est un runner
tout à fait sympathique et,
soulignons-le, plutôt frais.
+MVIǼEQI,EQIW2Sǘ
I keep having
this dream
par PIPOMANTIS
par NETSABES
J
e n’ai pas envie de vous parler de
I keep having this dream. D’une
part parce que le jeu (signé du
créateur de Dungeon Raid, un vieux
classique sur iOS) est fort complexe
à expliquer dans un si petit espace.
D’autre part parce qu’en déflorer
les mécaniques, c’est aussi en
briser une partie du charme. Les
premières parties d’IKHTD (en très
bref : un jeu où chaque carte posée
trace votre chemin) sont absconses,
peu satisfaisantes, décevantes
même, et il faut se forcer un
peu pour continuer au début. Et
puis, petit à petit, les différentes
couches de design commencent à se
dévoiler, et l’on joue un peu moins
au hasard, on prévoit un peu plus,
on apprend à sacrifier certaines
cartes et plus tard on découvre
qu’il y a des moments où il vaut
mieux ne pas le faire… Allez, je ne
veux pas en dire plus : faites-moi
confiance et chopez-le,
puis faites-vous violence
et persévérez, il en vaut
la peine.
Ivanovich Games, 250 Mo, free-to-play
(3 € pour débloquer le jeu complet)
Perfect Angle
par PIPOMANTIS
R
appelant le sympathique mais pas inoubliable
Shadowmatic (iOS, 7/10 dans nos colonnes), Perfect
Angle est un jeu au concept de plus en plus répandu
sur appareils tactiles : le « retrouve l’objet caché
dans ces formes géométriques abstraites ». Chaque
niveau du jeu d’Ivanovich Games vous met face à un
amoncellement d’objets ou de silhouettes et votre rôle
consiste à déplacer la caméra jusqu'à trouver le bon
angle et découvrir la forme cachée. Qu’il s’agisse d’une
voiture de sport, d’un rouage ou d’une pince à linge,
les objets sont généralement bien dissimulés mais
l’ambiance zen nous aide à garder notre calme. Qui
plus est, le titre s’offre quelques idées rigolotes,
par exemple ces niveaux un peu plus cassetête où il faut tirer au canon sur des formes
« parasites » pour révéler la solution.
Canard PC | 37
PLUME PUDDING
D
dossier
par Ivan Le Fou
Football Manager,
à la frontière du réel
Si je vous parle de jeux qui amènent réalité et virtuel à se confondre, vous allez imaginer
HIWXMXVIWTPIMRWHƶIǺIXWWT³GMEY\IXHITLSXSV³EPMWQIPƶ³UYMZEPIRXHIWFIEY\KSWWIW
LSPP][SSHMIRWHIWNIY\ZMH³S5SYVXERXSRTIYX´XVITIXMXPEMHTPIMRHIGLMǺVIWEFWXVEMXW
IXGLERKIVPIQSRHI(SQQIFootball ManagerSYHERWYRIQSMRHVIQIWYVI*MRWXIMR
sa création, le Football Manager que nous connaissons aujourd’hui s’appelait Championship Manager
(CM pour les intimes, L’Entraîneur pour la version
française). Il est né à la fin des années 1980 dans
la chambre de deux frères encore lycéens, Paul et
Oliver Collyer. Championship Manager est finalement publié en 1992 sur Amiga, Atari ST et PC/
DOS par Domark (société anglaise qui sera incluse dans Eidos Interactive en 1995). Il est alors programmé entièrement en Basic.
Comparé aux cadors du genre comme Premier Manager, de Gremlin,
ou même le Football Manager original créé par Kevin Toms, le jeu
peine à convaincre. Il faut dire que Championship Manager ne propose ni graphisme ni son. C’est tout juste si Domark a réussi à
inclure des images de fond sur les différents écrans de la simulation des frères Collyer. CM ne permet alors de jouer que les trois
premières divisions anglaises, et encore, sous une forme simplifiée
(20 équipes chacune) et sans les vrais noms. Mais la volonté de
privilégier la simulation sur l’apparence rassemble néanmoins une
communauté de fans.
À
Succès et dépouillement. En 1993 sort Championship Manager 93.
Cette fois, le moteur du jeu a été entièrement réécrit en C. Plus rapide et agréable, le titre sort sur Amiga et PC avec des améliorations
38 | Canard PC
La première version de Football Manager,
±ĬŅųŸƤ±ŞŞåĬæåChampionship Manager, en 1992.
IƚŸŧƚűåĹƖLjLjƖØĬåŸĵ±ƋÏĘŸæƋ±ĜåĹƋåƻÏĬƚŸĜƴåĵåĹƋƋåƻƋƚåĬŸØŸ±ĹŸĜĵ±čåŸţ)ĹƖLjLjƐØ
pour Championship Manager 4, le moteur de match anime des pastilles façon
UĜÏĩěŅý. Il faut attendre 2008 et Football Manager 2009ŞŅƚų±ƴŅĜųƚĹĵŅƋåƚųƐ%ţ
notables : vrais noms de joueurs et premières possibilités de transférer depuis
l’étranger (dans sa première version, les
joueurs extérieurs aux trois ligues anglaises
n’avaient pas de noms, juste des numéros).
Le jeu est un succès sur lequel Domark
s’empresse de capitaliser. L’éditeur sort des
« data discs » (qui constituent en 1993 et
94 pratiquement les premiers ancêtres des
DLC payants) qui permettent de mettre à
Un cas unique
d’intermédiation
entre simulation
ludique et outils
professionnels.
jour CM en fonction des transferts et du
mercato. Ensuite, pour surfer sur la popularité d’un programme télé de Channel 4
consacré au football italien, il est décliné en
Championship Manager Italia (où les deux
premières divisions italiennes remplacent
les clubs anglais). En France, Ubisoft réutilise le moteur de CM93 sous licence pour
créer le premier Guy Roux Manager (qui
sera par la suite confié à Anco).
Devant ce succès grandissant, les frères
Collyer prennent deux décisions dont les
conséquences seront importantes dix ans
après (voir l’encadré « Divorce entre développeur et éditeur, un cas d’école », p. 41).
D’abord, ils créent en 1994 leur propre
société, Sports Interactive, pour se donner
les moyens d’exercer un contrôle sur leur
jeu. Ensuite, ils contactent un fan qui leur a
envoyé des suggestions pour l’améliorer et
qui travaille dans le business de la musique,
et lui disent : « Tu gagnes ta vie en dépouillant
des groupes de musique, pas vrai ? Eh bien, il
se peut qu’on se soit fait dépouiller. Tu veux pas
jeter un œil à notre contrat ? » Et c’est ainsi
que Miles Jacobson (actuel directeur de
Sports Interactive, qui a raconté l’anecdote
au Guardian) commença à travailler officieusement et bénévolement pour Sports
Interactive (il ne rejoindra la société officiellement qu’en 2000).
Big data avant l’heure. Pendant dix ans, le
jeu s’améliore, s’enrichit et s’impose comme
le leader incontestable du genre. Sports Interactive parvient non seulement à améliorer la qualité de la simulation en intégrant
de plus en plus de critères, de championnats et de joueurs, mais également à coller
de près aux évolutions du « beau sport »,
comme l’appellent les Anglais. Il a par
exemple parfaitement suivi les théories
tactiques du football moderne, qui insiste
désormais moins sur la formation adoptée
par une équipe (position des joueurs sur le
terrain : 4-4-2 ou 4-5-1 par exemple) que
sur l’animation demandée à chaque joueur
suivant son poste.
Le cœur du jeu est constitué d’une base de
données extrêmement précise qui compte
650 000 noms, dont 350 000 joueurs actifs professionnels ou amateurs, couvrant
tous les âges et divisions des pays majeurs.
Chaque joueur y est défini selon 250 attributs, dont une quarantaine de notes sur ses
capacités footballistiques (physiques et mentales) et de nombreuses autres pour définir
X±ŞŅƚĬå±ƚƻ
ballons d’or
šŅƚŸÏųŅƼåDŽŧƚåĬåĵ±Ĺ±čåĵåĹƋ
de club de foot est un loisir de
ĹĜÏĘåũ%æƋųŅĵŞåDŽěƴŅƚŸ×±ƚ
ĵŅĵåĹƋŅƠģűæÏųĜŸØºĬ±ĵĜěĵ±ųŸØ
Football ManagerƖLjŎƅæƋ±ĜƋåĹ
5e position dans le classement
ÚåŸģåƚƻĬåŸŞĬƚŸģŅƚ柟ƚų„Ƌå±ĵ
±ƴåÏĂLjLjLjLjģŅƚåƚųŸŸĜĵƚĬƋ±ĹæŸØ
juste derrière %ŅƋ±ƤƖ, CS:GO,
‰ĘåƤ%ĜƴĜŸĜŅĹet Team Fortress 2.
)ƋĬ±ƴåųŸĜŅĹƖLjŎĂŧƚ±ĹƋºåĬĬåŸå
ƋųŅƚƴ±ĜƋåĹÏŅųååĹƐŎe position.
ʱŧƚå±ĹĹæåØFootball
ManagerƴåĹÚíLjLjLjLjLjº
ĿLjLjLjLjLjåƻåĵŞĬ±Ĝų埊ºíLjŢåĹ
ĹƚĵæųĜŧƚåšØ±ĬŅųŸĵéĵåŧƚå
les fans n’achètent en moyenne
ĬåģåƚŧƚűƚĹ±ĹŸƚųÚåƚƻåƋŧƚűĜĬ
åŸƋĬŅƚųÚåĵåĹƋŞĜų±Ƌæţ)ĹƴĜųŅĹ
ĉLjŢÚ埱ÏĘåƋåƚųŸŸŅĹƋ±ĹčĬ±ĜŸØ
Úű±Şų쟄ŞŅųƋŸFĹƋåų±ÏƋĜƴåţ
sa personnalité ou son potentiel. Cette base
énorme est entretenue et enrichie par un
réseau international de 1 300 « scouts »
bénévoles qui couvrent 51 pays. Composée
à l’origine de simples amateurs passionnés
de football, cette armada de scouts compte
de plus en plus de professionnels dans ses
rangs : certains amateurs ont suivi leur passion jusqu’à intégrer les rangs des recruteurs
professionnels des grands clubs ; d’autres
sont des gens du milieu de tous niveaux passionnés par le jeu, un des plus célèbres étant
Demetrio Albertini, fameux milieu de terrain italien aujourd’hui directeur sportif du
club de Parme (et dont on dit qu’il utilisait
le jeu avec Andrea Pirlo au sein de la sélection italienne pour donner des indications
au sélectionneur Giovanni Trapattoni sur
les adversaires).
Canard PC | 39
PLUME PUDDING
D
FOOTBALL MANAGER
dossier
ʱŧƚåģŅƚåƚųåŸƋÚæĀĹĜޱų
ƐƅƤϱų±ÏƋæųĜŸƋĜŧƚåŸŞƚÆĬĜŧƚ埊ŞĘƼŸĜŧƚåŸ
åƋĵåĹƋ±Ĭ埚ŸƚųŸåŸÏ±Ş±ÏĜƋæŸ
footballistiques, mais aussi par nombre
Úåϱų±ÏƋæųĜŸƋĜŧƚåŸÏ±ÏĘæåŸÚæĀĹĜŸŸ±ĹƋ
son potentiel, son caractère, sa
ŞŅĬƼƴ±ĬåĹÏåŅƚϱޱÏĜƋæÚű±Ú±ŞƋ±ƋĜŅĹØ
Ÿ±ƋåĹÚ±ĹÏå±ƚƻÆĬ域ƚųåŸØåƋÏţ
ŽĹĵ±Ĺ±čåų
dans la poche
åƋƋå±ĹĹæå؄ŞŅųƋŸ
FĹƋåų±ÏƋĜƴå±ÚæÏĜÚæÚåü±Ĝųå
ÏŅʱÆĜƋåųÚåƚƻƴåųŸĜŅĹŸ
ĵŅÆĜĬåŸÚĜýæųåĹƋåŸţFootball
Manager MobileŠĿ7
åĹƴĜųŅĹšåŸƋƚĹåƴåųŸĜŅĹ
ƚĬƋų±ŸĜĵŞĬĜĀæ功±ĹŸĬåŸ
ĵ±ƋÏĘŸåĹƐ%ĹŅƋ±ĵĵåĹƋš
åƋ±ŸŸåDŽÆƚčƚæåØÚåŸƋĜĹæå
±ƚƻŸĵ±ųƋŞĘŅĹåŸåƋ
tablettes peu puissantes.
Football Manager Touch
ŠƖLj7šĹåƋŅƚųĹåŧƚåŸƚų
ĬåŸƋ±ÆĬåƋƋåŸųæÏåĹƋ埊ޱų
åƻåĵŞĬåĜ{±ÚeĜųŅƚĜ{±Ú
aĜĹĜƖš×ÏŅĹƋų±ĜųåĵåĹƋ
au premier, elle est
ŞĬƚŸÏŅĵŞĬìƋåØĜĹƋìčųå
ĬåŸĵ±ƋÏĘŸƐ%Øĵ±ĜŸŸå
concentre sur les tâches
域åĹƋĜåĬĬåŸÚƚĵ±Ĺ±čåų
Š±ĹÏĜåĹĵŅÚåĬ±ŸŸĜŧƚåšţ
Football Manager Touch
ŞåųĵåƋÚåŞ±ųƋ±čåųƚĹå
Ÿ±ƚƴåč±ųÚå±ƴåÏƚĹåŞ±ųƋĜå
Ÿƚų{Ĭ±ĹÏæåÚ±ĹŸĬåĵéĵå
ĵŅÚåţFĬåƻĜŸƋåÚű±ĜĬĬåƚųŸŸƚų
„Ƌå±ĵƚĹåƴåųŸĜŅĹFootball
Manager Touch pareillement
ĬĜĵĜƋæåØƴåĹÚƚåƐLj7Ø
mais elle n’a que peu
ÚűĜĹƋæųéƋ×ĬåģåƚĹŅųĵ±Ĭ
ŠĂĂ7šŞåųĵåƋÚåÏųæåų
des parties compatibles
avec la version Touch.
40 | Canard PC
{±ƚĬŅĬĬƼåųŠüŅĹÚ±ƋåƚųåƋÏŅĹÏåŞƋåƚųÚƚĵŅƋåƚųÚƚģåƚšŞŅŸå±ƴåÏaĜĬåŸ
I±ÏŅÆŸŅĹŠÚĜųåÏƋåƚųÚå„ŞŅųƋŸFĹƋåų±ÏƋĜƴåšĬŅųŸŧƚåĬåÏĬƚƱĹčĬ±ĜŸÚű)ƴåųƋŅĹ
ŸĜčűŞŅƚųƚƋĜĬĜŸåųĬ±Æ±ŸåÚåÚŅĹĹæåŸÚƚģåƚŞŅƚųŸŅĹųåÏųƚƋåĵåĹƋţ
Avec le temps, la base de données de Football
Manager s’est avérée tellement précise et juste
qu’elle a fini par servir d’outil aux clubs, faisant du jeu un cas unique d’intermédiation
entre simulation ludique et outils professionnels.
Quand Football Manager « découvre » des
joueurs. Très tôt dans l’histoire du jeu, la base
de données s’est mise à révéler aux joueurs le
talent de footballeurs qui n’avaient pas encore
éclos dans la réalité. C’est le cas dès 1992 avec
Danny Murphy et Neil Lennon, qui à ce moment émergent à peine dans l’équipe réserve
du petit club de Crewe Alexandra (3e division
anglaise) et deviendront plusieurs années après
d’excellents pros (à Liverpool et Fulham pour
le premier, au Celtic pour le second). Wayne
Rooney, lui, est repéré par les scouts de Football
Manager dans l’équipe junior d’Everton, qui lui
prédisent aussitôt un avenir de capitaine de
l’équipe d’Angleterre.
Une autre anecdote amusante de ce genre a
été racontée dans le Guardian : Alex McLeish,
alors manager des Glasgow Rangers, est alerté
avec insistance par son fils, joueur de Football
Manager, sur le profil d’un junior en Espagne
qu’il devrait recruter. N’ayant jamais entendu le
nom de ce footballeur avant, McLeish ne tient
pas compte du conseil. Il s’agissait pourtant du
jeune Lionel Messi. À l’époque où la base de
données du jeu incluait des joueurs de moins de
16 ans (ce qui n’est plus le cas, en conformité
avec les lois de protection de l’enfance), Messi
y est qualifié dès l’âge de 14 ans de future star
mondiale, alors que dans le monde réel, le Barça
lui-même hésite à le garder à cause de sa petite
taille.
Désormais, quand les informations manquent
sur un joueur, les médias ont de plus en plus
souvent le réflexe de se tourner vers Football
Manager. Ainsi, le journal espagnol As n’hésite pas à publier un article intitulé « Football
Manager : Martin Odegaard est le deuxième meilleur joueur de moins de 21 ans au monde » pour
convaincre ses lecteurs des qualités du joueur
de 16 ans recruté quelques mois auparavant par
le Real Madrid. En Angleterre, c’est la chaîne
Sky Sports qui, prise de court par le transfert à
Leicester d’un jeune Français inconnu (N’Golo
Kanté, sélectionné en équipe de France le mois
dernier), improvise une présentation à partir de
ses caractéristiques dans Football Manager.
Au bonheur des recruteurs. Pour trouver les
meilleurs jeunes footballeurs, ceux qui ont un
potentiel de progression élevé et pas de défauts
cachés, les passionnés de Championship Manager ont très tôt utilisé des versions hackées de
la base de données pour avoir accès à toutes les
informations, y compris les caractéristiques
« secrètes ». Avec la réputation grandissante
du jeu, les recruteurs ou managers professionnels ont commencé à faire de même et Football
Manager est devenu un véritable outil d’évaluation pour le recrutement.
%ĜƴŅųÏååĹƋųå
ÚæƴåĬŅŞŞåƚųåƋ
æÚĜƋåƚųƤ×ƚĹϱŸÚűæÏŅĬå
%æŸŅųĵ±ĜŸØĬűŅƚƋĜĬ
ŞųŅü域ĜŅĹĹåĬ{ųŅ¬ŅĹå
Recruiter utilise la base
ÚåÚŅĹĹæåŸÚåFootball
Managerţ)ƋŞŅƚųĹåŞ±Ÿ
ÚæŞ±ƼŸåųŸåŸÏĬĜåĹƋŸØĜĬ±
ĵéĵåÏŅŞĜæƚĹåŞ±ųƋĜå
de l’interface du jeu.
Joey Barton,
footballeur
notoirement
ϱų±ÏƋæųĜåĬØŸå
ÚæÏŅƚƴųåÚ±ĹŸ
le jeu tel qu’en
ĬƚĜěĵéĵåţ
Dans un milieu où les recruteurs et managers sont majoritairement d’anciens
joueurs, donc âgés de 40 à 50 ans, c’était
d’abord un secret honteux : il y a dix ans,
dans le milieu sportif et parmi cette génération-là, le jeu vidéo n’avait pas bonne
presse. Puis les langues se sont déliées. C’est
d’abord André Villas-Boas : le brillant coach
portugais (très jeune dans sa profession)
était un passionné de CM et il a indiqué
De plus en plus
de joueurs pros
admettent passer
des heures sur
Football Manager.
avoir utilisé le jeu lorsqu’il dirigeait le recrutement à Chelsea pour José Mourinho. En 2008, Everton est le premier club
à annoncer publiquement un accord avec
Sports Interactive pour pouvoir utiliser
une version complète de la base de données
du jeu. Par la suite, et même avant cela probablement, de nombreux clubs utilisèrent
CM, sans forcément s’en vanter. En France,
comme l’a rappelé So Foot l’été dernier, le
recruteur de Nice Jonathan Beilin a causé par mal d’émoi en 2011 en racontant la
façon dont il utilisait le jeu.
Football Manager n’est alors qu’un moyen
d’évaluation ou de sélection préliminaire :
les statistiques et l’observation sont d’indispensables compléments. Mais en 2014,
un pas supplémentaire est franchi : l’outil
ProZone Recruiter annonce un partenariat avec Sports Interactive pour utiliser la
fameuse base de données. Football Manager
s’intègre désormais dans une solution professionnelle d’analyse de la performance et
d’aide au recrutement proposant les statistiques complètes de 80 000 footballeurs.
Et parallèlement, ces mêmes statistiques
et outils d’analyse deviennent disponibles
dans le jeu pour le manager virtuel. On
découvre d’ailleurs à cette occasion que
Football Manager fait désormais tellement
partie du quotidien des professionnels que
ProZone Recruiter a choisi de copier en
partie son interface dans la dernière version de son logiciel, afin de proposer un
environnement pratique et familier à ses
clients.
Adopté par les joueurs. Maintenant
qu’il est clair que les données de Football
Manager sont utilisées par les décideurs
dans les clubs, l’intérêt des joueurs (et de
leurs agents) est forcément redoublé et
Miles Jacobson, patron du studio, doit
)ĹƖLjLjĂ؄ŞŅųƋŸFĹƋåų±ÏƋĜƴåÏųæå
ĬűæƴæĹåĵåĹƋåűĹĹŅĹÓ±ĹƋŧƚűĜĬ
ŧƚĜƋƋå)ĜÚŅŸåƋŧƚåŸŅĹŞųŅÏʱĜĹ
ģåƚŸåų±æÚĜƋæŞ±ų„åč±ţXåĹŅĵ
de la marque, ainsi que les
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informatique, et surtout celle de
Ĭ±Æ±ŸåÚåÚŅĹĹæåŸæĹŅųĵåŧƚĜ
ü±ĜŸ±ĜƋƋŅƚƋĬű±ƴ±ĹƋ±čåÏŅĹÏƚųųåĹƋĜåĬ
de Championship Manager. Le
ÚæƴåĬŅŞŞåƚųŞƚƋÚŅĹÏų±ÏĘåƋåų
ƚĹåĵ±ųŧƚåŠÏåĬĬåÚƚģåƚĔFootball
Manager », alors disparu, la
ųæüæųåĹÏåÚåĬűåĹü±ĹÏåÚåŸüųìųåŸ
ŅĬĬƼåųšåƋų域ŅųƋĜųŸŅĹģåƚŸŅƚŸÏå
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ºŞųŅÚƚĜųåƚĹChampionship
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ƋųìŸĵ±ƚƴ±ĜŸšţXåĵ±ųĩåƋĜĹčĹå
faisant pas tout sur une telle niche,
ĬűĘĜŸƋŅĜųåŸåĀĹĜƋÆĜåĹ×ĬåŸģŅƚåƚųŸ
üƚųåĹƋĹŅĵÆųåƚƻåƋų±ŞĜÚ基
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ĹŅƚƴå±ƚĹŅĵŞĬƚƋňƋŧƚåĬűæÚĜƋåƚų
sous l’ancien, qui jeta rapidement
ĬűæŞŅĹčåŠåƋĬåŸüųìųåŸŅĬĬƼåų
vendirent entièrement leur studio
º„åč±Ĭű±ĹĹæåŸƚĜƴ±ĹƋåŞŅƚųƚĹå
ŸŅĵĵåĔĹŅĹÏŅĵĵƚĹĜŧƚæåĕšţ
Ĕ+SSXFEPP2EREKIV2EVXMR4HIKEEVH
est le deuxième meilleur joueur de
moins de 21 ans au monde ĕ×ĵéĵåĬ±
presse sportive utilise Football Manager
ŞŅƚųģ±ƚčåųĬåŸĹŅƚƴåĬĬåŸųåÏųƚåŸţ
Canard PC | 41
PLUME PUDDING
D
FOOTBALL MANAGER
dossier
ƚĹģŅƚåƚųŧƚĜޱųƋ±čåŸŅĹ
æÏĘåϱƴåÏĬ±ƴåųŸĜŅĹƴĜųƋƚåĬĬå
ÚƚÏĬƚƱĬĬåĵ±ĹÚŠĔViré
ޱųĬåŅųƚŸŸĜ±ô„ƚŞåųƤúĕšØ
ĬåƴæųĜƋ±ÆĬåŅųƚŸŸĜ±
aʼnĹÏĘåĹčĬ±ÚƱÏĘųæŞŅĹÚ
ŞĜĹÏåěŸ±ĹŸěųĜųå×Ĕ Désolé,
mais les résultats étaient tout
ŸĜĵŞĬåĵåĹƋĜĹŸƚþŸ±ĹƋŸţ»
commencer à ressentir de plus en plus de
pression. Il assure pourtant refuser de changer des notes à moins d’une erreur manifeste, et il a déclaré au journal The Mirror ne
s’être excusé qu’une fois auprès d’un joueur :
l’attaquant à l’éclosion tardive Harry Kane,
que le jeu n’avait pas correctement évalué.
On a vu de jeunes joueurs à qui Football
Manager attribuait, à tort ou à raison, de
grandes qualités, s’imaginent utiliser cela
pour exiger des augmentations ou tenter
de se vendre au prix fort. Il y a eu des cas
de footballeurs mécontents qui se sont filmés faisant la course contre un coéquipier
pour prouver que leur note en vitesse ou
en accélération était incorrecte. De plus
en plus de joueurs pros admettent passer
ĔQuand as-tu pris une
±ĵåĹÚåŞŅƚų±ƴŅĜųŸæÏĘæ
ĬűåĹƋų±ğĹåĵåĹƋƤũ», demande
Ÿ±ÏŅŞĜĹå±ýŅĬæåºeĹÚųŅŸ
Townsend, joueur de
‰ŅƋƋåĹʱĵţ)Ĺųæ±ĬĜƋæØĬå
ÏŅĵĵƚĹĜŧƚæŧƚűåĬĬå±ƴƚ
ޱŸŸåųŸƚų‰ƵĜƋƋåųĹűæƋ±ĜƋ
ŧƚűƚĹåϱŞƋƚųåÚűæÏų±Ĺţ
Une simulation
tellement réussie
qu’elle a fini par
se confondre
avec son sujet.
des heures sur Football Manager : certains
reconnaissent prendre les rênes de grands
clubs pour se recruter eux-mêmes, d’autres
louent les enseignements du jeu pour leur
reconversion en entraîneur (c’est le cas notamment de Ole Gunnar Solskjær, l’ancien
attaquant de Manchester United). D’autres
encore lâchent sur Twitter des preuves
indirectes de la fidélité de la simulation,
comme Joey Barton, le défenseur réputé
pour chercher perpétuellement les embrouilles et avoir un caractère impossible :
« Je viens d’avoir ma première engueulade avec
moi-même dans FM 2012. »
Après 24 ans d’existence, le jeu des frères
Collyer est une simulation tellement réussie du monde du football qu’elle a fini par se
confondre en partie avec son sujet.
42 | Canard PC
„ƚųĬ±ÏʱğĹå±ĹčĬ±ĜŸå
„ĩƼ„ŞŅųƋŸØĬŅųŸŧƚå
Leicester recrute un joueur
inconnu, on sort ses stats
Football Manager.
Bientôt en kiosque
Retro c trop
PLUME PUDDING CABINET DE CURIOSITÉS
Cabinet de
curiosités
Le printemps des pouet
PA R M A R I A K A L A S H
C’est officiel, ici c’est le printemps. Afin de nous conformer à la
charte de la presse nationale et spécialisée pour l’information
marronière, nous allons consacrer cette rubrique à la
renaissance et aux petits oiseaux, à la stimulation intellectuelle
et esthétique, bref, à toutes ces envies de renouveau qu’il
paraît que l’on ressent au moment où fleurissent les cerisiers.
Max Capacitor
The Mother of the Bird Men
Les oiseaux de Hurlevent
Genre : aventure
point & click
)³ZIPSTTIYVcJo99
(Maine-et-Loire)
Site web :
cpc.cx/f11
Miss Libellule pourrait être la
petite cousine de Lara Croft.
Aventurière comme elle, l’héroïne
des aventure de Jo99 a le même
sens aiguisé de la préservation
des œuvres que sa collègue
archéologue de jeux vidéo. Dans
The Mother of the Bird Men, Miss
Libellule commencera donc par
récupérer ses clés de voiture d’entre
les mains d’un monsieur en casque
colonial, pour ensuite défoncer la
porte de ce qui ressemble fort à un
temple mystérieux en se servant
de sa camionnette comme d’un
bélier. À l’intérieur, comme dans
les précédents jeux de Jo99, une
nature luxuriante et des ruines
44 | Canard PC
ouvragées à l’extrême s’occupent
de vous submerger sous une
pelletée d’informations visuelles,
de pétales de fleurs et de plumes
d’oiseaux. Vous ne savez plus ou
donner de la rétine, et pourtant,
il vous faut bien cliquer. Partout,
dans les moindres recoins, pour
trouver les plaques de pierre, les
livres d’indices et autres volatiles
chatoyants qui vous permettront
de pénétrer plus avant dans
le sanctuaire. Parfois, on se
retrouve coincé. On a usé tout
son inventaire ou presque, on a
cliqué sur chaque pixel ou presque.
Alors, avant de repartir, on peut se
permettre de contempler.
Les amoureux des sokoban publics
Max Capacitor est un jeu
facile. C’est du moins ce que
vous promettent des lettres
géantes qui accompagnent les
trois premiers écrans. Vous
incarnez un blob rose, qui se
déplace grâce aux touches
directionnelles du clavier sur
une grille vue du dessus, dans un espace clos
par des murs. Votre mission consiste à sortir de
la pièce dans laquelle vous vous trouvez, tout
ça pour vous retrouver dans une autre pièce
d’où il va être encore plus coton de sortir. Mais
que voulez-vous, c’est le jeu. Pour l’instant vous
riez, parce que vous ne voyez pas où se situe
la difficulté. C’est bien normal, nous ne l’avons
pas encore évoquée. La plupart du temps,
il vous faudra ouvrir une porte. Pour ce faire,
vous devrez pousser un bitoniau lumineux sur
un socle. Comme dans n’importe quel poussebrique, on ne peut pas tirer le bitoniau, et
il faut donc prendre garde de ne pas aller le
coincer dans un coin (coin !). Cela dit, il y a
un twist : vos bitoniaux s’aimantent les uns
les autres, et une fois réunis, ils forment des
grappes. Parfois, un seul de vos bitoniaux est
lumineux, et il y a trois socles. Parfois aucun
bitoniau n’est lumineux, mais la pièce est
traversée de lasers dangereux qui vaporisent
l’industrieux blob que vous êtes. Bref, vous
l’aurez compris, ce jeu est un sale menteur qui
vous tripotera les neurones sans ménagement.
Genre :
sokoban
)³ZIPSTTIYVc
Draknek
(citoyen de
l’univers)
Site web :
cpc.cx/f12
AU COIN DU JEU PLUME PUDDING
Au coin du jeu
Bloquez-moi ! Bloquez-moi ! Bloquez-moi !
J’avoue, j’utilise un bloqueur de pubs. En fait non, je n’avoue pas, je n’ai absolument
pas honte, je considère que c’est une mesure d’hygiène personnelle indispensable,
une sorte de douche mentale quotidienne. Je l’utilise même depuis tellement
longtemps que j’avais totalement perdu de vue ce qu’était Internet sans. Récemment,
j’ai été professionnellement contraint de le désactiver pendant plusieurs jours.
par Ivan Le Fou
J
’ai subi un niveau d’agression
visuelle (et sonore) ahurissant,
j’ai vu la laideur et la vulgarité,
mes yeux endoloris ont pleuré
du sang. Et je me suis posé une question bête : qui est assez idiot pour
s’infliger cela, s’il peut y échapper ?
Pas grand monde apparemment :
les derniers chiffres français font
état d’un taux d’utilisation de bloqueur de pubs à 53 % pour les
16-24 ans (39 % pour les 25-34 ans, 30 % en moyenne nationale).
Pourtant, cela étonne encore les éditeurs
des sites en question. Oui, ceux-là mêmes
qui nous infligent des spots de 30 secondes
devant des vidéos qui n’en font que 15 ; qui,
sous prétexte de gratter quelques centimes
par visite, vendent leur bande-passante inutilisée aux régies publicitaires les plus bas de
gamme du Web ; ou qui, en échange de trafic, propagent les cancers du Web que sont
l Outbrain,
b
b l et Cie, capables de transformer instantanéles
Taboola
ment une page du site lemonde.fr en minable
extrait de presse people.
Aujourd’hui lundi 21 mars, j’apprends que l’association qui représente les principaux producteurs de contenus et services en ligne en
France (le GESTE) met en place une initiative
commune contre les bloqueurs de pubs sur la
plupart des grands sites. Pendant une semaine
minimum, les sites concernés diffuseront un
message « pédagogique » aux internautes équipés. Autrement dit : « Cher client, vous avez tort
de vouloir vous protéger. Mais bon, pour cette fois
nous allons être gentils, pé-da-go-giques. » Alors
moi aussi j’ai envie de m’adresser à eux, histoire
de faire un peu de contre-pédagogie.
Chers éditeurs, je vous en prie, bloquez-nous.
Bloquez-nous tous. Par pitié, empêchez-nous
d’accéder à vos contenus.
Si par miracle il s’avérait que ces articles nous
manquaient cruellement,
vous deviendriez soudain
les héros de l’information
de qualité en prouvant
d’un coup d’un seul qu’elle
est indispensable à notre
société et qu’elle ne saurait
être gratuite, puisqu’elle est
difficile et donc coûteuse à
L’utopie du site
web d’information
gratuite,
professionnelle
et de qualité a
tellement de plomb
dans l’aile qu’elle
frise le saturnisme.
produire. Plus probablement, le seul effet
de votre blocage sera de nous faire renoncer à consulter ce lien qui avait l’air
rigolo ou d’aller trouver, en moins de cinq
secondes, exactement la même information ailleurs. Et vous aurez démontré par
la même occasion l’absence totale de valeur de ce que vous produisez.
Vous pensez que je simplifie à l’extrême ?
Sans doute. Que je souhaite la mort des
sites web ? Non, mais il ne fait aucun
doute que l’utopie du site web d’information gratuite (financé par la pub),
professionnelle (qui fait vivre les gens
impliqués) et de qualité (qui produit
une information qui, par son fond ou
sa forme, ne peut être trouvée ailleurs) a
tellement de plomb dans l’aile qu’elle frise
le saturnisme.
Au fond, vouloir bloquer les bloqueurs
de pubs est un réflexe qui traduit le total
manque de culture technologique des décideurs
de la presse. Toute l’histoire récente de l’informatique et des médias numériques (dans la musique comme dans le jeu vidéo) montre que l’on
ne peut pas lutter efficacement contre le « piratage » sans améliorer préalablement le confort
du client (vente de musique au morceau ou par
abonnement, mise à jour et multijoueur automatique pour les jeux, etc.). Autrement dit, si
les éditeurs ne font pas d’abord le ménage dans
la jungle braillarde de leurs propres pubs, toute
contre-mesure aux bloqueurs de pubs donnera
immédiatement naissance à des contre-contremesures.
Par paresse, ignorance ou cupidité, les éditeurs
du GESTE ont eux-mêmes créé une situation
où il est absolument indéniable qu’un bloqueur
de pubs améliore l’expérience de leurs utilisateurs. Dans ces conditions, choisir de défendre
la publicité contre le confort des lecteurs ne
peut être que vain. Aux dernières nouvelles en
effet, la population des clients satisfaits d’être
accueillis avec une
planche à clous ne faisait vivre qu’une petite
poignée d’officines très
spécialisées.
Canard PC | 45
PAR KAHN LUSTH
PLUME
PLUM
PL
UME
E PUDDING
PUDD
PU
DDIN
NG
NEWS
ONLINE
,EŽN
DELAŽN
L’antre du
taxidermiste
Il règne depuis quelque temps comme une ambiance de fin du monde chez les joueurs de
MMORPG. Un peu comme si les amateurs de
course à la carotte et de farming intensif s’étaient
pris un grand seau d’eau glacée, leur rappelant
que ce hobby pourrait ne plus s’adresser qu’aux
adultes ventripotents et au temps libre élastique.
Tout a commencé avec l’annonce de l’annulation
pure et simple d’EverQuest Next, justifiée par le
fait que son éditeur Daybreak ne trouvait pas le jeu
amusant. Or, nous n’avons pas affaire ici à un petit
studio qui met à mort un vague projet, mais bien
un poids lourd qui trouve que son titre (porté qui
plus est par une grosse licence) n’est pas à la hauteur. À titre de comparaison, c’est un peu comme si
BioWare mettait le prochain Mass Effect au placard
en disant « mouais, c’est devenu chiant, en fait ».
Forcément, les rumeurs sont allées bon train, au
point d’obliger le studio à préciser qu’EverQuest
Landmark était toujours d’actualité et devrait être
lancé au printemps. Alors les bougonnements se
sont tus, même si l’on pouvait encore entendre
parfois un discret sanglot vaguement camouflé dans une grosse barbe. Puis ce fut au tour de
Carbine d’annoncer une mauvaise nouvelle, en
expliquant que son équipe venait de subir une
coupe claire dans ses effectifs, avec pas moins
de 70 employés sur le carreau. Une nouvelle qui
n’en est pas vraiment une, puisque tous les chiffres
qui entourent Wildstar sont au rouge depuis des
mois, mais qui laisse encore croire que le genre
« MMORPG à la World of Warcraft » serait bel et
bien sur la pente descendante. Les fesses enduites
d’huile. Et en train de hurler à l’approche du mur.
%NVRAC
Hearthstone
5NPARUNOUDIEUPARDIEU
S
uivant son habituel rythme de croisière, Blizzard continue de patcher
Hearthstone comme un véritable Stakhanov du jeu vidéo. Ainsi, aux
alentours de « fin avril/début mai », le jeu accueillera une nouvelle extension appelée Les
murmures des dieux très anciens, dotée de « 134 cartes, juré, on a tout compté avec Dédé ».
Largement inspirées des mythes lovecraftiens, celles-ci mettront en scène quatre dieux qu’on
n’aimerait pas trouver au fond de ses chiottes, tels que C’thun, N’Zoth, Y’Shaarj et YoggSaron, en plus d’emprunter des cartes issues de précédentes éditions pour les faire revenir
dans une version « corrompue ». Enfin, l’arrivée de cette extension s’accompagnera de la
mise en place du mode Wild, qui permettra de jouer avec n’importe quelle carte, tandis
que le mode Standard imposera de piocher uniquement dans les dernières extensions pour
composer ses decks.
Premiers cris, chez le taxidermiste
,ARISŅE
V
ous ne vous souvenez pas de Earthrise et c’est tout à fait normal, puisque
ce MMORPG médiocre s’est contenté de survivre entre 2011 et 2012,
avant de sombrer dans l’oubli. Du moins, dans l’oubli des joueurs puisque ses
nouveaux propriétaires se sont dit qu’ils pourraient encore tirer quelque chose du titre, en le
balançant sur Greenlight. C’est donc sous le nom de Earthrise : First Impact que le jeu revient,
plein de promesses de changements dans la continuité. Parce que bon, il faut bien trouver de
nouveaux joueurs sans froisser la petite dizaine de fans qui l’ont soutenu jusqu’au bout. C’est
donc avec SilentFuture Games, une boîte allemande à qui l’on doit quatre mini-jeux pour la
Wii U et High on Racing sur PC, que Earthrise espère revenir d’entre les morts, sans doute pour
se faire cracher une nouvelle fois au visage et assouvir une forme de fétichisme bizarre.
46 | Canard PC
,aUNIVERSDaOverwatch
SaACCOMPAGNERAPENDANT
LESDEUXPROCHAINSMOIS
d’une « extension de
médias ». Un terme bien
compliqué pour dire qu’il
y aura une petite série
animée, accompagnée de
six comics numériques.
Et pas « digitaux », bordel !
5NEJOUEUSEDaEVE Online
VIENTDEPASSERCESTROIS
DERNIŃRESANNŅESĩ
EXPLORERLESSYSTŃMES
DUJEU composés d’environ
44 000 planètes. Et
pendant ce temps, d’autres
personnes ont préféré
assurer leur avenir en
suivant une formation
paramédicale. Ah les cons.
3ELONLESDERNIŃRES
RUMEURSENPROVENANCEDE
BOUTIQUESnMALADROITESo
la prochaine extension de
World of Warcraft serait
prévue pour le 30 juin. Mais
tout ceci n’est, bien sûr, que
pure spéculation.
ArcheAge
A
%NVRAC
,APOSITIVEATTITUDE
,
L
es cheaters,
s griefiers
griefi
fi et toutes ces grosses ordures
qui finissent en « -er » sont un peu la plaie
d monde
d civilisé.
i ili é Eh oui, il est aujourd’hui
du
pratiquement impossible de jouer à un jeu multi
sans avoir un doute sur le « talent » d’un joueur,
ou serrer les dents en attendant qu’un gros lourd
veuille cesser d’appeler tout le monde « Hitler ».
Jusque-là, Riot était un peu le fer de lance en
matière de lutte contre de tels comportements,
toujours à la pointe lorsqu’il s’agissait
d’expérimenter une nouvelle pirouette pour tenter
de calmer ceux qui polluaient les serveurs de League
of Legends. Mais c’est au tour de Trion de prendre
le relais en annonçant que tous les joueurs actifs
dont les comptes ont été créés avant le 15 janvier et
qui n’ont jamais subi de « sanction disciplinaire »
auront droit à un petit cadeau. Loin d’être une fin
en soi, le fait de récompenser les gens qui ne se
comportent pas comme les derniers des abrutis
serait en réalité « le témoignage de nos remerciements
pour tous ceux qui ont contribué positivement sur
ArcheAge ». Allez, c’est l’intention qui compte.
ĨLaHEUREOƏVOUS
LIREZCESLIGNES
LESALPHATESTEURS
de Crowfall seront
déjà en train de
s’envoyer de gros
rochers sur la
GUEULEAŽNDETESTER
les engins de siège
et la destruction des
décors. Ça doit être
l’éclate.
Premiers cris
#ESERA$WELLETBIENUN--/
Black
Desert
Online
L
e gros problème, lorsqu’on découvre
un jeu sur le Greenlight de Steam, c’est
qu’on est prêt à le laisser dans une mare
de sang avant même d’avoir été présentés.
La faute, sans doute, aux wagons
entiers de titres plus daubés les uns
que les autres qui viennent s’y échouer
quotidiennement, avant d’être validés
par son système de votes trop permissif.
Mais je digresse et j’en oublie presque
de vous parler de Dwell : The Drifting
World. En développement depuis 2011, ce
titre promet aujourd’hui une direction
artistique et un gameplay directement
inspirés de Zelda : A Link to the Past… en
version MMORPG. Attendez, ne partez
pas tout de suite, ça semble quand même
mignon à en vomir de la guimauve. En
plus, les développeurs ont l’air de savoir
où ils veulent aller, puisqu’ils évoquent
la possibilité de construire ses propres
bâtiments, de terraformer librement
le monde et de laisser les joueurs se
débrouiller entre eux. Tout ça, pour une
date de sortie qui devrait tomber entre la
fin du printemps et le début de l’été, sans
doute dans un grand « Poc ! » sonore.
0AYTOWIN
CONTRELES
DALTONIENS
N
on non, ne vous inquiétez
pas, nous n’allons pas remplir
ces deux pages sans placer au
moins une fois le terme pay-towin. Pour ne pas changer, ce sont
encore les joueurs de Black Desert
qui s’illustrent, en menaçant de
traîner les développeurs sur la
route avec de gros 4X4, au motif
qu’« un objet payant [donnerait]
un avantage non négligeable ».
En creusant un peu, ce scandale
trouve son origine sur le Reddit
du jeu, où un daltonien s’est
plaint d’un ghillie qui permet
au joueur de mieux se fondre
dans le paysage et d’effacer
son pseudo au-dessus de sa
tête. Petit problème, l’objet en
question peut être acheté dans
la boutique de Black Desert, ce
qui ne manqua pas de provoquer
une vague de soutien tout à fait
compréhensible chez les joueurs,
mais également d’un torrent
d’indignations visant à beugler
« pay-to-win ! pay-to-win ! »
sans réfléchir plus d’une seule
seconde au fond de l’affaire. Au
final, les développeurs, sans doute
effrayés à l’idée de finir éventrés
devant leurs enfants, ont reconnu
l’existence du problème et promis
d’y remédier aussi rapidement
que possible.
%NVRAC
(!(!(!LESDŅVELOPPEURS
DUREBOOTDEDarkfall viennent
d’annoncer que HI HI HI son modèle
économique fonctionnerait à 100 % sur
HO HO HO un abonnement mensuel
d’environ onze dollars. HEHEHE.
#aESTDŅSORMAISCONŽRMŅCitadel
LEPROCHAINADDONDaEVE Online qui
permettra aux joueurs de construire leurs
propres villes dans l’espace, arrivera le 27 avril
prochain. Non, pas de vannes. On ne veut pas
ŽNIRCOULŅSDANSUNECOLONNEDEBŅTON
Une manifestation de Paladins en colère, une assemblée générale de copropriétaires
inquiets au sujet du housing ou une fête qui tourne mal sur votre MMORPG ? Envoyez
vos screenshots et explications à clicclac @ canardpc.com et gagnez la possibilité
d’avoir la chance d’être choisi pour possiblement apparaître dans les News Online.
Canard PC | 47
A venir
A
Total War :
Warhammer
Les vampires contre-attaquent
Par ackboo
48 | Canard PC
À VENIR PC
Chez Creative Assembly, ils sont
vraiment contents de bosser sur
ce nouveau Total War. « Ça a été...
libérateur ~QEGSRǻ³PƶYRHIW
H³ZIPSTTIYVWPIWSYVMVINYWUYƶEY\
SVIMPPIW&TV²WTPYWHYRIH³GIRRMI
ªJEMVIHY[EVKEQILMWXSVMUYI
SRTIYXGSQTVIRHVIUYMPWEMIRX
TVMWHYTPEMWMVªWIZEYXVIVHERW
YRYRMZIVWEYWWMVMGLIIXH³PMVERX
UYIGIPYMHIWarhammer.
Q
uand j'étais adolescent, au
lycée Benjamin Affleck de
Montargis, j'étais capitaine
de l'équipe de hand-ball,
de basket-ball et de curling.
J'étais beau comme un dieu grec, je
jouais « Wonderwall » à la guitare sèche
lors des boums et je sortais avec des tas
des nanas (plusieurs dizaines par an, au
minimum). Je n'ai donc jamais ressenti
le besoin de peindre des figurines en
plastoque pour aller guerroyer contre des
binoclards boutonneux sur des terrains
de jeu en carton-pâte. Ainsi, c'est en
novice complet de l'univers Warhammer
que j'aborde ce nouveau Total War.
Pour moi, qu'importe si les orcs n'ont
pas la bonne couleur de peau ou si telle
unité n'a pas exactement les mêmes
caractéristiques que celles indiquées à
la page 683 de l'édition 12.9, revision 6,
addendum 24 du manuel officiel. Après
avoir passé trois heures sur la campagne
solo du jeu, du côté des Comtes Vampires,
je vais juste tenter de vous dire si ce
nouvel épisode s'annonce comme un
bon – ou un mauvais – Total War.
Genre : gestion
stratégique /
combats tactiques
Développeur :
‰ĘåƤųå±ƋĜƴåeŸŸåĵÆĬƼ
ŠŅƼ±ƚĵåěŽĹĜš
Éditeur : Sega
Plateforme :
{œĜĹÚŅƵŸ
SVXMITV³ZYIc
±ƴųĜĬƖLjŎƅ
en commençant dans les bottines d'un
Comte Vampire à Drakenhof, déprimant
village situé dans la province de
Transylvanie-Est, l'ambiance n'est pas
super funky : forêts sombres, marigots
brumeux, plaines désolées, etc. Toute la
province est « corrompue », c'est-à-dire
dans les tons noirs et violets, signifiant
que les armées vampires qui s'y déplacent
y sont à leur aise – tandis que les autres
races y subiront de gros malus. Cette
corruption modifie donc l’apparence
de la carte de manière dynamique,
une première dans un Total War.
450 de magie noire, ça fait
combien en denarii ? Malgré le
changement de look, cette campagne
ne devrait pas déstabiliser les vétérans
Des montagnes à tête de mort !
Ce qui saute tout de suite aux yeux, c'est
que les graphistes et les modeleurs 3D se
sont éclatés sur la carte stratégique. En
principe, les Total War vous balancent
une carte du bassin méditerranéen très
plan-plan, avec des petites montagnes, des
vallons verdoyants... Là, c'est freestyle.
Montagnes en forme de tête de mort,
canyons abrupts, chutes d'eau, forteresse
naine, déserts, ça change et c'est vraiment
très agréable. On voit que l'équipe a
fourni beaucoup d'efforts pour coller
au style Warhammer et proposer un
terrain de jeu vraiment plus attractif
que les cartes habituelles qu'on se tape
depuis plus de dix ans. Alors bien sûr,
Canard PC | 49
À VENIR PC TOTAL WAR : WARHAMMER
Les sièges de cité se déroulent comme
d’habitude, avec des échelles pour
grimper les murs et des tours d’assaut
à construire. Mais les attaques ne se
dérouleront que sur un coin de la ville, le
reste sera un joli fond 3D pour la déco.
Section vassaux
Les Total WarJSRXTEVXMI
HYRWSYWKIRVIHINIY
HIWXVEX³KMIUYSRETTIPPI
PIWQETTEMRXIVW*RGPEMV
PIFYX]IWXHIVITIMRHVI
PEGEVXIWXVEX³KMUYIEY\
couleurs de votre faction.
2EMWTSYVPETVIQM²VIJSMW
HERWPEW³VMIMPRIWIVETPYW
TSWWMFPIHIGSPSVMIVXSYXI
la carte. Certaines races ne
TSYVVSRXTEWHMVIGXIQIRX
SGGYTIVGIVXEMRIWV³KMSRW
TVSFEFPIQIRXTEVGIUYI
GIPEIRXVIVEMXIRGSRǼMX
avec le lore (l'histoire
SǽGMIPPIHIWarhammer.
Les fans en feraient une
GVMWIHETSTPI\MI.PWIVE
IRVIZERGLITSWWMFPIHI
ZEWWEPMWIVGIWTVSZMRGIW1E
ZEWWEPMWEXMSRI\MWXIHITYMW
PSRKXIQTWHERWTotal War,
QEMWGIQ³GERMWQIHI
GSRUY´XIMRHMVIGXIWIVEMGM
FIEYGSYTTPYWTVSRSRG³
)ETV²WGIUYIRSYWSRXHMX
PIWH³ZIPSTTIYVWGLEUYI
JEGXMSRTSYVVEGSRXV¿PIV
HMVIGXIQIRXYRIQSMXM³HI
PEGEVXIWXVEX³KMUYIIXHIZVE
vassaliser le reste.
L’arbre technologique
des vampires sera divisé
en quatre branches :
Vigueur des mortsvivants, Invocation/Piège,
.RǼYIRGI.RǻPXVEXMSRIX
l’inévitable Nécromancie.
50 | Canard PC
de la franchise. C'est un peu une skin
Warhammer posée sur du Total War
classique. À la place de l'argent, les
Vampires doivent gérer un budget magie
noire avec lequel ils recrutent leurs
unités et développent leur province.
Ça se passe exactement comme dans
Rome, Attila et autres Shogun. Les menus
restent identiques, seuls les intitulés
changent. Ainsi, les villes vampires
peuvent passer de « hameau en ruine »
à « bourgade maléfique » (traduction
approximative de ce que j'ai vu sur la
version anglaise) quand la population
atteint un certain surplus. Ces villes
disposent de plusieurs emplacements sur
lesquels bâtir quatre types de bâtiments
différents, selon qu'on veuille l'orienter
développement ou production d'unités.
Par exemple, j'ai vidé mon compte
bancaire de magie noire pour m'offrir
un cimetière et l’upgrader au niveau 2
afin de recruter de nouveaux types de
zombies. J'aurais pu aussi bien me payer
une « forêt inquiétante » si je voulais
produire de la chauve-souris d'attaque.
Il y a aussi une gestion de l'ordre
public (généralement positive chez les
Vampires, cette race bénéficiant d'un
gros bonus de « soumission des mortsvivants ») et des ressources spéciales sur
certaines villes pour débloquer des unités
particulières. Si vous avez déjà joué à un
Total War, vous vous y retrouverez vite.
Relax, goule, tranquille. Mon
objectif sur cette campagne : conquérir
toute la Transylvanie, divisée en deux
provinces contenant chacune une
capitale et deux petits villages. Pour
monter une armée, c'est la méthode
habituelle : je recrute un Héros (il en
existe quatre types différents par faction)
et je lui fais lever des troupes. Avec les
Vampires, ça va vite, car ils peuvent aussi
immédiatement « ressusciter les morts »,
ce qui m'a permis d'atteindre un groupe
de 20 unités (la taille maximale) au bout
de seulement six ou sept tours de jeu.
Un petit aperçu des
bâtiments que les
vampires peuvent
construire dans leur
cité. Étonnamment,
pas d’école
d’accordéon ni
d’usine à barbapapa.
Je me suis retrouvé avec une armée de
500 guerriers squelettes et 800 goules
de la crypte accompagnées de bestioles
bizarres (des chauves-souris géantes et
des espèces de sangliers tueurs). Il était
temps de rouler sur mes voisins, une
Une version Warhammer
rafraîchissante tout en
gardant les ingrédients de
base des Total War.
autre faction vampire qui, me voyant
arriver, tente de négocier un accord de
paix. J'envoie balader ce sale pompeur
d'hémoglobine et c'est parti pour la
classique bataille tactique en temps réel.
Crumble de squelette sauce
corruption. Nous avions déjà eu
l'occasion d'essayer ces phases de
jeu lors de nos précédents hands-on
sur TW Warhammer, alors je vous la
fais courte : rien ne change. Mêmes
raccourcis clavier, même caméra, même
phase de préparation, même manœuvre
d'enveloppement pour massacrer l'IA...
Bien sûr, Warhammer apporte quelques
petites nuances. Les troupes vampires,
La carte stratégique
est nettement plus
travaillée que sur les
Total War précédents.
Bon, là, c’est un mauvais
exemple parce qu’il
y a de la brume.
par exemple, n'effectuent jamais de
retraite (la déroute habituelle des Total
War, quand un drapeau blanc s'affiche
sur l'unité). Elles préfèrent « s'effondrer »
(crumble en VO). En gros, quand une
escouade de 130 squelettes se prend un
gros choc au moral – charge de cavalerie
par l'arrière, mort du commandant… –,
ils s'écroulent en un petit tas d'os.
Les armées de Warhammer se distinguent
aussi par la présence de bestioles volantes.
Chez les Comtes Vampires, vous avez des
escadrons de chauve-souris, qui s'utilisent
un peu comme une cavalerie aéroportée.
Et sur le champ de bataille, on remarque
aussi rapidement la présence d'énormes
unités solitaires comme le Varghul, un
streumon de 6 mètres de haut capable
La grande question de l'I.A.
1MRXIPPMKIRGIEVXMǻGMIPPI
nous a souvent fait geindre
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devenu une tradition.
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franchise, vous savez
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central et attendent de se
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en terrain ouvert, comme
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Canard PC nosIX
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on est encore bien loin de
se battre contre Skynet ou
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Canard PC | 51
À VENIR PC TOTAL WAR : WARHAMMER
La taille maximale
L’arbre
technologique
d’une armée
sur la
des vampires
seraest
divisé
carte
stratégique
de
en
quatre branches :
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vivants,
Invocation/Piège,
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il est
possible de
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recevoir du renfort lors
l’inévitable
Nécromancie.
des
batailles
tactiques et
de contrôler alors jusqu’à
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Les chauves-souris sont des saloperies
volantes qui fondent sur les troupes
ennemies isolées. Chez les vampires,
elles compensent l’absence d’unité
attaquant à distance comme les archers.
de massacrer à lui tout seul tout
un bataillon ennemi. J'ai adoré
micro-manager ce gros machin, qui
peut faire la différence à lui seul
sur une baston. Les développeurs
m'ont expliqué en avoir intégré
beaucoup d'autres de ce style,
notamment un dragon volant qui
explosera tous les records de taille
pour une unité dans un Total War.
Les Nains ont eu chaud. Après
deux heures et demie de jeu, j'ai
conquis sans trop de difficulté
l'intégralité de la Transylvanie.
Au moment où je m'apprêtais à
défoncer une forteresse naine à
l'est, il m'a fallu poser la souris. Et
c'est dommage, j'avais encore envie
de jouer. À ma grande surprise
d'ailleurs, car j'avais senti poindre
en moi, sur les derniers épisodes,
une certaine lassitude face à
l'éternelle recette Total War. The
52 | Canard PC
Creative Assembly n'a ni changé
les ingrédients de base, ni apporté
d'innovations vertigineuses qui
vont radicalement changer la façon
de rouler sur les adversaires. Mais
le dressage dans la gamelle est
différent, et ça fait du bien. C'est
rafraîchissant d'abandonner les
petits soldats standard au profit
de sales bestioles heroic fantasy
totalement barrées, d'être débarrassé
de toute contrainte historique pour
jouer avec de la magie, un arbre
technologique rempli d'options
bizarres, des héros délirants… Je
ne sais pas si le jeu fait vraiment
honneur à la licence Warhammer,
car comme je l'expliquais plus haut,
je n'ai aucune expertise dans ce
domaine. En revanche, ce dixième
Total War s'annonce nettement plus
original et excitant qu'une resucée
de Rome ou de Shogun. Cette vieille
franchise en a bien besoin.
Et après
après, on fait quoi ?
Ce Total War fantaisiste
est-il le signe d'une
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de la franchise vers les
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de la franchise. Warhammer
restera sans doute une
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racines de Total War, c'està-dire l'Histoire avec un H
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travailler sur une nouvelle
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Arena Gods
Toto unchained
Par Netsabes
Pa
« Tous sur Toto, tous sur Toto ! On peut pas
le laisser gagner, y en a marre. Mais te laisse
pas faire Izual, tape-le, tu peux le faire, allez !
J’ai pris une lance, je vais le buter vous en
faites pas… hey mais hein ? Quoi ? Comment ?
Mais bon sang Toto, on avait dit pas avec
les mains, c’est pas fair-play ça, salaud ! »
I
l n’a l’air de rien, notre Toto de la maquette.
Débonnaire, tranquille, relax, on ne le voit
jamais s’énerver, même quand on rend les pages
super à la bourre et sans images le jour du bouclage.
Toto, son truc en jeu vidéo, c’est plutôt les grands
mondes ouverts, les Far Cry, les Skyrim, les Fallout.
Il progresse doucement, il explore intégralement,
il loote en profondeur et crafte avec ardeur… Rien
ne nous avait préparés à la sauvagerie de Toto dans
Arena Gods. Rien. Plus tard, bien sûr, on a su que
Toto avait passé des semaines entières à s’entraîner
en solo sur Nidhogg, qu’il n’était pas loin de posséder
le record du monde de tués dans le jeu, qu’il avait
les réflexes d’une machine et le sang-froid d’un
tueur à gages, mais sur le moment, la surprise était
totale. Lâchez Toto dans un niveau d’Arena Gods
face à trois personnes qui jouent aux jeux vidéo à
la fois pour le plaisir et pour leur métier toute la
journée, et en quelques secondes Toto en ressort
vainqueur, sans une égratignure mais avec le visage
et les mains rouges du sang de ses adversaires, et
c’est à peine si l’on discerne dans ses yeux un léger
éclat de sauvagerie. Pire, on y voit du plaisir.
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si Towerfall
et Nidhogg avaient
un enfant...
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Supertype (ÉtatsUnis de l’Amérique
du Nord et Brésil)
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PC Windows, Mac
SVXMITV³ZYIc
2016
Gods III Arena. Pour l’instant, Arena Gods n’a pas l’air
de grand-chose : une poignée de cartes où apparaissent
à intervalle régulier deux types d’armes (un glaive
et une lance ; on espère un peu plus de variété pour
la version finale) que se disputent à mort de deux
à quatre joueurs. Et pourtant, manette en main, la
création de Supertype devient un jeu multi local ultra
prometteur, autant pour la simplicité de sa prise en
main (un stick pour se diriger et viser, trois boutons
pour faire une roulade, attaquer et ramasser ou jeter
une arme) que pour son ultra-violence. Il faut voir les
membres (têtes, jambes, bras) rouler au moindre coup
de glaive, il faut voir les corps voler après s’être pris
une lance, et il faut surtout voir, comme dans Nidhogg,
l’exécution à terre et à mains nues dans une gerbe de
sang, la spécialité de Toto. Ajoutez-y des arènes aux
limites physiques qui communiquent entre elles – à la
manière d’un Towerfall, une lance tirée dans le bord
gauche finira sa course par la droite de l’écran, et
risquera donc de vous embrocher dans le dos ; idem
avec le haut et le bas – et vous obtenez des combats
intenses, tendus, où vous ramassez le casque d’un
gladiateur mort juste à temps pour contrer un coup
de lance. Où tous les joueurs tournent autour de la
caisse d’arme sans oser l’approcher, où Izual, assommé
par le pommeau d’un glaive jeté (car oui, selon l’angle
avec lequel il vous touche, le glaive vous tue ou vous
assomme seulement), se relève d’un coup alors que tout
le monde le croyait mort… et se prend en plein dos
l’une des nombreuses lances qui traversaient l’écran
à ce moment. Et pendant ce temps, généralement,
Toto massacre tout le monde à mains nues.
Canard PC | 53
À VENIR PC
Homefront :
The Revolution
Et ça continue, en Corée encore
Par Louis-Ferdinand Sébum
Je m’en souviens comme si c’était hier.
Mon premier voyage aux États-Unis, dans
le Maryland. Il y avait cet homme. Obèse
puissance dix, disproportionné, quasiment
liquide, il attendait vautré sur une banquette
dans l’aéroport. Pour la première fois de ma
vie, je réalisais, fasciné, qu’il était possible
non seulement d’avoir le cul entre deux
chaises, mais même entre trois. J’y ai repensé,
aujourd’hui, en jouant à Homefront :
The Revolution.
P
our ceux qui ont eu la chance de rater
l’épisode précédent, rappelons que nous
parlons de la suite de Homefront, un FPScouloir-concon-patriote d’une médiocrité
telle que Guy Moquette, qui pourtant en a vu
d’autres, avait dit à l’époque, je cite : « Ouh là là ! »
Heureusement pour lui, et pour nous, Revolution
n’est pas une bête suite mais un reboot complet
de la licence. Reboot du scénario tout d’abord.
On a désormais droit à une uchronie foireuse
dans laquelle la révolution numérique a eu lieu en
1972 dans la « silicon river » nord-coréenne. Forts
de leur avance technologique, les Nord-Coréens
inondent le marché américain de leurs produits,
laissant les pauvres Ricains endettés à mort et
dépendants sur le plan militaire. Le résultat, vous
vous en doutez, est le même que la dernière fois : les
Coco(réens) envahissent les États-Unis, la résistance
s’organise, le jeu s’ouvre sur une bonne grosse
scène de torture, on se trouve en terrain connu.
54 | Canard PC
Genre : FPS
Développeur :
Dambusters Studios
(Royaume-Uni)
Éditeur : Deep Silver
Plateformes :
PC Windows, Linux,
Mac, PS4, Xbox One
Sortie prévue :
20 mai 2016
Pyongyang of New York. Si on n’espérait
rien du scénario de Revolution, le reboot du
gameplay était plus attendu. Fini le FPS-corridor
à la papa, on a désormais droit à un shooter
à monde ouvert, ou plutôt semi-ouvert. Le
monde est divisé en niveaux, un par quartier
de la ville, entre lesquels on peut se déplacer à
peu près librement. Je précise « à peu près » car
ils sont débloqués de façon linéaire à mesure
qu’on progresse dans la campagne. Si chaque
zone est assez petite, toutes sont en revanche
ouvertes et différentes les unes des autres. On
a droit à un quartier résidentiel bombardé, à
un centre historique abandonné, à une prison,
à un no man’s land industriel rempli de vapeurs
toxiques, aux palaces de l’élite coréenne et
à des ghettos où est parquée l’essentiel de la
population. Toutes ces régions sont divisées en
trois grandes catégories : zones rouges (secteurs
interdits où l’armée coréenne tire à vue), jaunes
(quartiers résidentiels peuplés de civils) et
vertes (cœur du pouvoir d’occupation). Selon
le type de secteur, le gameplay change du tout
au tout. Les zones rouges ressemblent à des
versions miniatures de n’importe quel shooter à
monde ouvert. Dégommer des patrouilles et des
transports blindés, capturer des places fortes,
accéder à des zones planquées en grimpant sur
des plateformes, récupérer des caches d’armes,
hacker des terminaux qui révèlent les activités à
proximité (l’équivalent local des Tours Ubisoft™)
et, idée bien foireuse, remplir ses chargeurs à
volonté en piochant dans des armureries aux
munitions infinies… Rien de bien folichon.
Kim bassine guerre. Pénétrez dans une zone jaune,
Revolution devient soudain un jeu d’infiltration. Et, surtout,
un jeu beaucoup plus intéressant. Il n’est plus question de tirer
dans le tas mais de passer inaperçu, d’éviter les caméras et les
gardes, de lutter avec discrétion – mais de lutter quand même.
Déjà parce qu’on n’est pas là pour se tourner les pouces. Ensuite
parce que, contrairement aux zones rouges, que l’on libère à la
force des baïonnettes, les zones jaunes ne tomberont que par
la volonté du peuple. Saboter les haut-parleurs de propagande,
liquider (au silencieux ou au couteau si possible) les soldats qui
brutalisent la population, plastiquer les véhicules militaires,
activer des radios qui diffusent des messages subversifs, autant
d’actions qui, peu à peu, vont faire basculer la population dans le
camp des rebelles. En gros, imaginez une sorte de Just Cause en
version furtive, dans lequel, une fois repéré, il faut vite foutre le
camp et aller se planquer dans une poubelle ou une allée le temps
que passent l’orage et les patrouilles de flics. Mais contrairement
au jeu d’Avalanche, le remplissage de la jauge de « chaos » a un
véritable effet sur le monde. À mesure qu’un quartier échappe
à l’emprise de l’occupant, les policiers sont de plus en plus
brutaux, les civils de plus en plus rebelles, les murs se couvrent
de graffitis et les patrouilles se multiplient. Une fois le point de
non-retour atteint, la population fout le bordel et balance des
cocktails Molotov, à tel point que les forces de sécurité peinent
à descendre dans les rues – moment idéal pour s’attaquer
aux commissariats et autres bâtiments bien gardés. Dans ces
moments-là, où l’on se sent vraiment au cœur d’une guérilla,
d’un univers vivant, Revolution est très, très enthousiasmant.
Est-ce que tu Juche ? Malheureusement, ces moments sont
rares. L’IA est pour le moment assez laborieuse : quand ils ne se
montrent pas incapables de rentrer dans le bâtiment où se cache
le joueur, les ennemis foncent dans sa ligne de mire à la queueleu-leu comme des lemmings débiles. Plus grave, la difficulté du
jeu est atrocement mal pensée. Revolution, pour un shooter grand
public, est un jeu plutôt exigeant. Les ennemis tirent juste, on
crève vite. Échapper à une patrouille (quand elle ne se coince
pas dans une porte, voir ci-dessus) est un exercice long, difficile
et gratifiant. Sauf que mourir n’entraîne aucune pénalité. Pour
libérer un quartier, la technique la plus efficace consiste donc à
pratiquer un sabotage, se faire tuer, respawner immédiatement
dans la cachette la plus proche puis reprendre à l’endroit où l’on
se trouvait jusqu’à avoir atteint les fatidiques « 100 % du quartier
libéré. » À quoi bon, dans ces conditions, perdre du temps à la
jouer fine ou à essayer tous ces gadgets originaux, comme ces
nounours minés ou ces voitures télécommandées explosives ?
Amis game designers, retenez cette leçon : à moins que votre
jeu s’appelle Planescape Torment, un mécanisme qui encourage le
joueur à crever n’est pas une bonne idée. Mais le pire reste ces
passages dans les zones vertes où, fidèle à ses origines, Revolution
redevient un shooter ultra-scripté. Mention spéciale à cette
mission où le jeu a enregistré un checkpoint pile au moment où le
véhicule que je devais escorter n’avait plus qu’un point de vie, me
coinçant dans une boucle d’échec digne du pire des années 2000.
À Corée à cri. Avant de présenter leur jeu, les développeurs
ont tenté une blague. « Ces quelques heures durant lesquelles
vous allez tout juste gratter la surface de Revolution sont plus
longues que l’ensemble du premier Homefront. » Ils n’avaient pas
tort. Revolution est bien meilleur que Homefront. Revolution
est également bien meilleur aujourd’hui que lorsqu’il nous
avait été montré pour la première fois à l’été 2015. Pas avare
de bonnes idées, parfois même inspiré, il présente encore
quelques problèmes techniques et une IA faiblarde, le genre
de défauts qui pourront certainement être corrigés d’ici
fin mai. Malheureusement, il souffre surtout d’un sérieux
problème d’identité : non content d’être déchiré entre trois
personnalités, il n’ose en assumer aucune. Tour à tour FPS
exigeant où les munitions sont disponibles en nombre infini,
jeu d’infiltration où il suffit de se faire tuer pour gagner, monde
ouvert aux niveaux exigus farcis de moments scriptés jusqu’à
l’os… Le cul entre trois chaises boiteuses, à deux mois de la
sortie. Tentons tout de même d’être optimistes face à l’adversité
– après tout, c’est comme ça qu’on gagne les révolutions.
Canard PC | 55
À VENIR PC
Orcs Must Die :
Unchained
Le coup de piège au cul
Par Kahn Lusth
Parmi les saintes horreurs qui me
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chance à Orcs Must Die : Unchained
R
etour Rapide : Orcs Must Die était
un tower defense où le joueur devait
empêcher des vagues d’orcs de tout
casser chez lui. Pour cela, il suffisait de poser
moult pièges et de pallier les faiblesses de
nos défenses en meulant la tronche des
peaux vertes à grands coups d’épée.
Avance Rapide : Orcs Must Die 2, comme
son nom l’indique sans vraiment l’indiquer
(ça va, vous suivez ?), reprend la recette
initiale en permettant à deux joueurs
de s’unir pour faire face à l’ennemi.
Avance Rapide : C’est la guerre. Nous
venons d’apprendre que Donald Trump est
en réalité un clone déglingué de Donald
Duck qui s’est enfui de Disneyland et
sème désormais la mort sur… Attendez un
instant. On est parti beaucoup trop loin.
Retour Rapide : Nous y voilà. Orcs Must Die :
Unchained sera donc le troisième opus de la
série, jouable à cinq en coopératif, à dix dans
une sorte de MOBA PvP, le tout en free-to-play.
56 | Canard PC
Genre :
tower defense / TPS /
MOBA / couillu
Développeur :
Robot Entertainment
(États-Unis)
Éditeur : Gameforge
Plateformes :
PC Windows,
PS4 (bien plus tard)
Sortie prévue :
mai / juin 2016
Ça va cooper, chérie. C’est donc à l’issue
d’une présentation du jeu par ses développeurs
que le mode coopératif d’Unchained s’est dévoilé.
Ici, chaque joueur commence en choisissant un
personnage dans une liste de douze protagonistes.
Conformément aux canons du MOBA, chacun
dispose d’une poignée de compétences actives ou
passives et, donc, d’un style bien défini qui devrait
permettre à chacun d’y trouver son compte. Une
fois en jeu, il faut unir nos forces pour contenir dix
vagues d’ennemis qui vont tenter de casser un gros
cristal que l’on appellera désormais le Nexus, vu que
j’ai oublié de noter son nom comme le dernier des
blaireaux. Ainsi, le rythme d’une partie est assez
simple à décrire et commence sur un petit temps de
préparation, permettant aux joueurs de dépenser
leurs réserves personnelles de points pour poser des
pièges, si possible en essayant de les faire interagir
au maximum. Plateformes qui balancent dans un
mur de piques, machin magique qui ralentit pendant
que l’on marche sur une plaque enflammée… tout est
possible, pour peu que l’on soit suffisamment créatif.
Jean-François Piège adorerait. Puis vient le
grand coup de trompette qui annonce l’arrivée de la
première vague. S’il est bien sûr encore possible de
poser de nouveaux pièges ou de réparer ceux déjà en
place pour faire face aux imprévus, il sera cependant
nécessaire de mouiller sa chemise avec nos équipiers,
pour compléter au mieux nos défenses. Là encore,
la logique de spécialisation devrait prendre tout
son sens, pour peu que l’on soit dans une équipe qui
s’est répartie convenablement les rôles. D’ailleurs,
cette petite partie m’aura permis de découvrir une
prise en main très aisée, notamment pour ceux qui ont
déjà tripoté du MOBA. Dans les faits, on balance ses
attaques spéciales en essayant de faire un maximum de
dégâts dans les rangs ennemis, afin de faire monter une
jauge d’énergie qui, une fois au maximum, permet de
passer temporairement en mode « unchained » pour
démultiplier nos dégâts. Puis la vague se termine, on
dépense les points gagnés dans de nouveaux pièges
pour résister à des ennemis de plus en plus puissants
(et variés), et ainsi de suite jusqu’à ce que le dixième
assaut soit repoussé ou que l’on meure en insultant ses
équipiers qui, forcément, ont fait n’importe quoi.
Oh peuchère. En l’état, Unchained a donc tout d’une
itération prometteuse et ne devrait pas appartenir à
cette famille de free-to-play qui sortent avec un contenu
amputé de toutes parts, accompagné d’une étiquette
« Promis, on va tout patcher sur deux ans. Bisous. » Et qui
dit free-to-play, dit forcément modèle économique zarb.
Ici, le jeu repose sur un système de craft, où chaque
joueur récupère des ressources au cours de ses parties,
qui s’ajoutent à sa réserve personnelle, accessible entre
les matchs. De là, il ne reste plus qu’à fabriquer ce qui
nous fait envie, comme l’accès à un personnage, de
nouveaux pièges, des améliorations pour ces derniers
ou encore de l’équipement pour se spécialiser un peu
plus. L’intérêt est double, puisque les joueurs pourront
ainsi se créer une multitude de decks de pièges, tandis
que le studio pourra faire évoluer son système vers
d’autres sphères, à l’image de ce qu’a fait Digital Extremes
avec Warframe. Bien sûr, rien ne dit que le jeu ne se
transformera pas en immense foire au grind, mais
le modèle économique retenu semble suffisamment
permissif pour nous donner envie d’y croire, puisqu’en
dehors des habituelles skins de personnages et autres
boosts de gains, Unchained utilisera des coffres que l’on
pourra acheter ou obtenir en jouant et qui permettront
d’obtenir des objets de la boutique. D’ailleurs, je ne
vois même pas pourquoi je vous parle du jeu au futur,
puisque sa bêta devrait être ouverte à tous, à l’heure
où vous lisez ces lignes. De là à dire qu’il pourrait vous
offrir quelques sympathiques soirées, pour peu que vous
ayez une poignée de potes avec qui jouer, il n’y a qu’un
pas que je vais franchir sans me poser de questions.
Canard PC | 57
À VENIR PC
Act of Aggression :
Reboot Edition
Le retour de la vengeance
Par Guy Moquette
Un « À Venir » sur Act of Aggression, jeu sorti
en septembre 2015 ? Ne vous inquiétez pas,
ce n’est pas une erreur, vous ne vous êtes
pas gouré de magazine, vous tenez bien
entre vos mains celui du 1er avril. Ce n’est pas
une vanne non plus, depuis tout ce temps,
vous devriez savoir qu’on laisse aux autres
le soin de s’imprégner d’odeurs de poisson,
nous on raconte assez d’énormités comme
ça tout le reste de l’année. Non, tout va bien,
simplement le jeu d’Eugen Systems va en
quelque sorte « ressortir » bientôt.
L
e 11 mars, sur les forums du studio, un
message officiel annonçait en effet qu’en
dépit d’une absence de communication
récente autour du jeu, ses développeurs n’avaient
pas lâché l’affaire, « bien au contraire ». Et
d’annoncer dans la foulée que compte tenu de
son état et de sa réception par les joueurs, la
décision avait ét prise de remettre l’ouvrage
sur le métier. Mais sans modifier pour autant
le jeu de base pour ceux qui y trouvent leur
compte. D’où l’annonce de cette Reboot Edition
– un nom très vilain, mais chez Eugen, on
admet volontiers ne pas être très doué pour les
titres – qui sera une alternative, évidemment
gratuite, au jeu original dès le lancement du
jeu sous Steam. Le programme annonce une
refonte complète du gameplay : passage à une
ressource unique, constructions de bases, design
des unités revus et plein d’autres choses… Et
comme à Canard PC, on n’est pas du genre à se
58 | Canard PC
Genre : STR relifté
Développeur :
Eugen Systems (France)
Éditeur : Focus
Plateforme :
PC Windows
Prix : le prix du jeu de
base, donc gratuit pour
ceux qui l’ont déjà
DRM : Steam
Sortie prévue :
d’ici un mois ou deux ;
la bêta a commencé le
20 mars
contenter des communiqués officiels et qu’on
n’hésite pas à se rendre sur le terrain au nom
du journalisme total, nous avons bravé les six
stations de métro qui nous séparent des locaux
du studio pour en parler avec Alexis Le Dressay.
Act of Déception. Forcément, la première
question que l’on pose au cofondateur du studio
parisien, c’est : « Pourquoi ? » Il confirme que
commercialement, Act of Aggression n’a pas
spécialement fait péter la banque. Mais qu’avec
100 000 copies de ce jeu auto-financé – Focus ne
servait cette fois que de distributeur – vendues
au tarif plein1, le studio serait, affirme-t-il, rentré
dans ses frais. « Bon, d’accord, mais pourquoi ? »,
relançons-nous avec cette pugnacité qui nous
vaudra certainement un jour le prix AlbertLondres. « Parce qu’on ne pouvait pas se satisfaire de
son accueil, rétorque Alexis Le Dressay. 66 % d’avis
positifs sur Steam, déjà, ça prouve qu’il y avait un
problème qu’on n’avait pas relevé pendant les phases
de bêta. Mais le plus flagrant, c’était le faible nombre
de joueurs encore connectés quelques mois après la
sortie. On avait pour projet de sortir un pack de
nouvelles cartes gratuites, mais dans ces conditions,
ça n’en valait pas la peine. Alors on a décidé d’opérer
une refonte du jeu. Et tant qu’à faire, pas avec des
améliorations à deux balles. » Au final, près de
quatre mois de travail ont été nécessaires.
1. À titre de comparaison, c’est, dans les mêmes conditions
et d’après nos estimations, trois fois moins que leur
précédent jeu, Wargame : Red Dragon, coproduit par
Focus (et qui a depuis franchi la barre des 400 000 copies)
Act of Rédemption. Bien évidemment, ce n’est pas seulement
par amour du beau geste qu’Eugen Systems retouche son jeu de
fond en comble. La volonté de lui redonner un coup de pouce
(et de projecteur) permettra peut-être d’en vendre quelques
exemplaires de plus, certes. Voire, si la mayonnaise prend,
d’envisager du contenu supplémentaire payant ou une suite, allez
savoir. Mais pour le studio, qui a l’habitude d’assurer un suivi
impeccable de ses jeux – il suffit de voir tout le contenu gratuit
ajouté aux trois Wargame successifs pour s’en convaincre –,
il s’agit également d’entretenir son image et sa réputation.
Une composante à ne pas négliger quand on possède une
base de fans exigeants (remarquez qu’on ne prononce pas le
mot « psychopathes », même si on le pense très fort) et qu’on
a d’autres projets dans les cartons, dont certains plutôt bien
avancés2. Dans ce cas, le capital confiance joue presque autant
qu’une campagne marketing, dont AoA fut d’ailleurs quasiment
privé. Quelques jours après notre visite, un gros patch s’installait
sur Steam et la bêta ouverte de la Reboot Edition commençait.
!CTOF-ODIŽCATIONQuelques heures plus tôt, Alexis Le
Dressay nous disait vouloir rendre son jeu « décomplexé, moins
exigeant et dégraissé de toute source d’inconfort ». Bref : le faire
revenir à une philosophie plus directe, élémentaire et renouer
2. Au passage, on en a eu une démonstration, mais on a promis de ne
rien dire pour le moment, alors voilà, circulez, y a rien à voir.
avec les racines Act of War (du même studio, 2005) tout en
faisant du pied à l’honorable Command & Conquer Generals. S’il
est encore trop tôt pour affirmer que le pari est réussi – la Reboot
Edition est officiellement encore en bêta –, l’intention est déjà
palpable. C’est presque un nouveau jeu : la ressource unique, le
pétrole qui se transforme en cash grâce aux raffineries, simplifie
considérablement l’aspect gestion, le nombre d’unités a été
réduit (contrairement à la taille de leurs modèles, augmentée),
notamment grâce à un élagage des améliorations. La construction
de base a également été revue en profondeur : certaines limites
demeurent, mais la nouvelle version est infiniment plus souple.
Au point de laisser, par exemple, le camp des États-Unis poser
ses bâtiments quasiment où bon lui semble sur la carte. Et ce,
grâce à l’unité de construction qui fait son grand retour.
!CTOF)NTERROGATIONL’objectif d’Eugen est naturellement
d’inciter les joueurs à redonner sa chance à son STR en multi.
Oui, car la refonte ne concerne que les escarmouches et les
affrontements multijoueurs. Relifter la campagne solo n’est pas
au programme, même si le cofondateur du studio n’exclut pas
complètement la possibilité (« Si c’est plebiscité après le reboot, on
verra »)… En attendant, tout n’est clairement pas parfait dans ce
prototype de nouvelle version sur laquelle on s’est joyeusement
mis sur la gueule à la rédaction : problèmes de rythme, lisibilité
encore imparfaite, équilibrage à affiner… Le studio se donne
encore un ou deux mois pour peaufiner sa copie et tenir compte
des retours des joueurs qui ont désormais tous accès à cette v2 au
lancement de leur jeu sur Steam. En attendant, cette surprenante
initiative (et louable, pour peu qu’un petit malin n’en profite
pas pour le repackager et faire croire qu’il s’agit d’un nouveau
jeu, en remettant à zéro les avis Steam et Metacritic au passage,
comme les développeurs de Raven’s Cry) est intéressante à suivre
de l’extérieur. Ne serait-ce que pour voir s’il est possible, dans un
milieu où le destin d’un titre se joue dans les premières semaines,
de s’offrir une seconde vie par la grâce d’un gros lifting.
Canard PC | 59
E
en chantier
Tous les quinze jours dans En chantier, vos rédacteurs se penchent sur des jeux
vendus en cours de développement : accès anticipés, alphas ou bêtas payantes.
Genre :
batteur loyal
)³ZIPSTTIYVc
³HMXIYVc
Xaviant Games
The Culling
Schlass, dèche, fractures et radiations
par Pipomantis
(États-Unis)
Plateforme :
Windows PC
(SRǻK
VIGSQQERH³Ic
PC de joueur
8³P³GLEVKIQIRX
3,2 Go
1ERKYI anglais
Prix actuel : 15 €
Sortie prévue :
Si l’an 2000 a marqué les esprits par son
absence de voitures volantes et de cabines
de téléportation, il m’a personnellement
IQTPMHIFSRLIYVEZIGPEWSVXMIHYǻPQBattle
Royale. On y suivait les pérégrinations d’une
quarantaine d’écoliers cloîtrés sur une île et
obligés de s’écharper jusqu’à ce qu’il n’en
reste plus qu’un. Après seize années d’attente
MRXIREFPIWSVXIRǻRYRNIYUYMWƶIRMRWTMVI
outils rudimentaires, qu’il s’agisse d’armes de mêlée
ou de jet, objets de soin et autres friandises comme
des pièges ou des bombes fumigènes. Après vous
être bricolé une hachette et un arc, il est temps de
commencer à fouiller pour trouver des objets un peu
plus intéressants. Parce que c’est bien joli d’être habile
de vos mains, mais ça n’est pas un silex aiguisé qui
vous sauvera quand un adversaire vous empoisonnera
à distance alors que vous essayez de défaire vos pieds
du collet qu’il avait posé au sol.
A
Le jeu de la mort et du hasard. Pour survivre
dans The Culling, il faut explorer et fouiller. L’île est
toujours la même (pas de génération procédurale
ou autres artifices petit-bourgeois et c’est très bien
comme ça, le level-design est très réussi) et seuls le
contenu des meubles et l’emplacement de certaines
caisses changeront à chaque partie. À vous donc, après
avoir façonné votre attirail de fortune, les joies du
pillage des différentes bâtisses de l’île. C’est d’ailleurs
le seul moyen de récupérer des objets puissants si
vous avez trop peur de les ramasser sur les cadavres
encore chauds de vos adversaires : radar, batte de baseball, medikit, dynamite… tout le confort moderne
pour parfaire votre panoplie de Castor Junior
sociopathe. Pour peu que vous ayez réussi à remplir
votre besace sans vous faire embrocher/taillader/
piéger/empoisonner par un autre joueur, vous pouvez
maintenant commencer à entrer en chasse. À moins
d’attendre, pleutre et vicieux comme votre serviteur,
2017
DRM : Steam
utres temps, autres mœurs, les développeurs
de Xaviant (auteurs du dispensable Lichdom :
Battlemage) ont plutôt fouillé du côté de
Hunger Games que de mon film de l’amour de l’an
2000. The Culling (charmant homophone signifiant
simultanément « élection » et « abattage ») vous
plonge dans un show de télé-réalité pervers où
seize candidats largués sur une île déserte ont vingt
minutes pour s’y entretuer. Débarqué dans une boîte
géante quelque part au pif sur l’île avec une main
devant, une main derrière, chaque joueur va devoir
se dépêcher de trouver des pierres et des branches
pour se fabriquer ses premières armes de fortune.
Deux cailloux font un couteau primitif, qui pourra
être transformé en lance avec un morceau de bois, en
hachette avec une autre pierre et ainsi de suite. En
tout, une petite vingtaine de recettes permettront
de rapidement remplir votre inventaire avec des
60 | Canard PC
qu’un maximum de joueurs s’entretuent
avant de venir finir le boulot en fin de
partie. Attention toutefois, après quelques
minutes les campeurs seront vite ciblés
par la technique dite de « l’enfumage de
terrier » : des containers de gaz toxiques
disséminés sur l’île se mettront à souffler
la mort sur toute la périphérie du champ
de bataille pour forcer les candidats à
se rassembler. Les dernières minutes se
déroulent chaque fois dans une minuscule
arène où les survivants collés serrés se
casseront la bouche jusqu’à ce qu’un
gagnant soit déclaré (ou que tout le monde
vomisse du sang en chœur, du gaz sarin
plein les alvéoles).
Plaie d’argent est bien mortelle.
Vous vous imaginez peut-être déjà dans
la jungle de The Culling, tel un Robinson
Crusoé high-tech, armé jusqu’aux dents
et prêt à en découdre avec les autres
participants mais il vous manque une info
essentielle : vous êtes fauché. Comme le
chantait si bien Neg’Marrons en 1997,
c’est la monnaie qui dirige le monde
et vous aurez constamment besoin de
thunes. Que ce soit pour crafter, ouvrir
des caisses ou commander des paquets
par drones (qui attireront peut-être
quelques envieux vers votre position),
il va falloir cracher au bassinet. Du coup,
vous devez trouver des sous, que ce soit
en tuant des adversaires, en tombant sur
des restes d’anciens participants ou tout
simplement à mesure que le temps passe,
pour grappiller quelques piécettes toutes
les cinq minutes. Entre son inventaire très
limité (trois emplacements en début de
partie, quatre ou cinq si vous trouvez une
sacoche ou un sac à dos) et la nécessité de
dépenser du fric pour crafter, The Culling
force les joueurs à gérer leurs ressources,
souvent maigrelettes, de manière assez
finaude. On n’a jamais l’impression d’être
surpuissant, mais on ne se retrouve jamais
vraiment à poil non plus. En fait, le
titre de Xaviant Games ressemble à une
relecture sous acides de tous les jeux de
crafting-survie qu’on se bouffe sur Steam
depuis environ deux ans. Au lieu de taper
sur des arbres et des rochers pendant
trois heures pour se construire un pagne
et un bilboquet, on est ici en mesure de
se défendre après la première minute de
jeu. Une recette qui prend le meilleur de
tous ces titres à la mode et en tire une
version dégraissée qui va droit au but et
fonctionne étonnamment bien.
Qui va à la chasse, prend sa masse.
Pour ceux qui craindraient que le titre se
montre trop répétitif, chaque joueur a la
possibilité de préparer son personnage
avant d’entrer dans l’arène. Vous pourrez
bien évidemment jouer à la poupée
(avec des vêtements débloqués après
chaque partie) mais également choisir
le contenu des drones et, surtout, offrir
trois compétences à votre avatar. Vous ne
devriez pas avoir de mal à trouver votre
bonheur parmi les cinquante « perks »
disponibles : bonus de défense, autoregen,
bonus de dégât sur les pièges, craft et
déplacement silencieux, démarrer la partie
avec un sac à dos… autant de traits qui,
mélangés les uns aux autres, permettent
de jouer d’un paquet de manières
différentes. Pour autant, nous sommes
dans la rubrique « En chantier » et si vous
comptez jouer à The Culling avant sa sortie
en 2017, vous feriez mieux de sortir votre
petit casque jaune. Les combats au corps
à corps sont brouillon et pas vraiment
palpitants, il y a quelques vilains bugs
agaçants ici ou là et le tout manque encore
de finition. Par exemple, vous entendrez
parfois les remarques d’un commentateur,
notamment lorsqu’un joueur est abattu.
Eh bien, pour le moment, notre ami
n’ayant qu’une dizaine de phrases à son
répertoire, il devient horripilant après
une poignée de parties. C’est un détail
idiot mais le titre a un tel potentiel qu’on
voudrait déjà qu’il soit parfait. Notons
toutefois l’impressionnant suivi de la part
des développeurs qui patchent le jeu deux
fois par semaine depuis la sortie de l’accès
anticipé. Allez allez, on y croit.
En l’état :
Il est encore un peu cassé, il
est loin d’être terminé, mais en
l’état The Culling fait montre d’un
potentiel alléchant.
)MǽGMPIHIZSYWPI
conseiller pour
le moment mais
rassurez-vous,
on le garde en
bonne position
sur nos radars.
Attendez
Canard PC | 61
EN CHANTIER
Ge
Genre
: aventure
point & click
poi
Développeur /
Dév
éditeur : Blyts
édi
(Argentine)
(Arg
Plateformes : PC
Pla
Windows, Mac, Linux
Wi
(SRǻK
(S
VIGSQQERH³Iccarte
VIG
graphique dédiée
gra
requise
req
8³P³GLEVKIQIRX
8³P
172 Mo
1ERKYIVOST
1ER
Prix actuel : 15 €
Sortie prévue :
Sor
TPYWcXEVHIR
TPY
DRM : Steam pendant
DR
anticipé
ll’accès
l’ac
ac
Kelvin and the Infamous M
Machine
Détour vers le futur
par Maria Kalash
La vie recèle bien des mystères dont
nous ne trouverons jamais la clé.
Ce qui pousse certaines personnes
à jouer de leur plein gré à des jeux
d’aventure en accès anticipé en est
un qui reste à mes yeux au chaud
dans sa boîte verrouillée.
Symp
d’écrire la Symphonie
n° 5, à Isaac Newton
de découvrir les lois de la gravitation
universelle ou à Léonard de Vinci de
peindre la Jocon
Joconde, telles seront vos
tou de manière très linéaire,
missions. Le tout
super-pouv
sans super-pouvoirs
liés à la machine à
remonter le tem
temps, dans une atmosphère
joy
détendue et joyeusement
anachronique.
F
Voyage au bo
bout du génie. Je vous
ress
avoue avoir ressenti
une légère déception
rep
face à cette représentation
de l’Europe
Renaissan Les personnages, au
de la Renaissance.
style dessiné mignon, plutôt gentiment
animés, bénéficient des efforts de la
direction artistique. En revanche, du
côté des décors… c’est quand même un
peu vide. Mignon certes, mais vide.
Ça manque de détails, de vie, d’un peu
de finesse. J’espère que ce n’est que
temporaire, et que les prochaines semaines
permettront aux artistes d’ajouter quelques
distractions visuelles. Pour l’instant,
quand il y a de l’objet à récupérer pour
remplir son escarcelle, cela se voit tout
de suite. Cela n’empêche pas le joueur
de bonne volonté de se heurter à un
problème inattendu : la présence de zones
à explorer souvent planquées sur les côtés
de l’écran, ou derrière une porte pas très
lourdement signifiée en arrière-plan.
Autre légère frustration : il n’y a qu’un
in 2014, 1 337 généreux donateurs ont
fourni à un studio argentin pas loin
de 30 000 dollars pour sa promesse
de développer un jeu d’aventure classique
et amusant. À peine plus d’un an après,
les industrieux Sud-Américains de Blyts
nous proposent – une partie – du résultat
en accès anticipé sur Steam. Je dis « une
partie » parce que j’espère bien que le début
sera un peu plus posé, la fin un peu plus
développée, et que l’aventure contiendra
un ou deux actes en plus des trois qui nous
sont ici offerts. Pour l’heure, au lancement
de Kelvin and the Infamous Machine,
quelques images plus ou moins fixes posent
l’intrigue : vous allez diriger un jeune
scientifique parti voyager dans le temps au
moyen d’une cabine de douche améliorée.
Afin de sauver le monde, il devra réparer
l’un après l’autre les sabotages temporels
commis par son patron, le super vilain
Professeur Lupin. Permettre à Beethoven
62 | Canard PC
seul clic (le gauche). Du coup, Kelvin
passe directement à l’action, sans que vous
sachiez ce qu’il va faire de cette balle de
golf ou de ce vieux chewing-gum. Dans
l’ensemble, les puzzles auxquels vous
serez confronté, un peu farfelus, ne vous
noieront jamais sous leur complexité.
La (toute relative) difficulté tient
essentiellement aux distances que vous
devrez parcourir entre les différents points
d’intérêt. Kelvin a le potentiel pour devenir
une agréable distraction de quelques
heures. Mais pas beaucoup plus.
En l’état :
Les trois à quatre heures de jeu
que propose déjà Kelvin sont
loin d’être désagréables. Plutôt
amusant, pas trop bugué, il n’y a
pas de raison de ne pas y aller. Si
ce n’est que pour un point & click
léger comme c’est ici le
cas, à moins d’un
soutien militant
au développeur,
il n’y a pas
non plus de
raison de ne pas
attendre le jeu
entier.
Attendez
EN CHANTIER
Pour le tuer plus vite, il aurait fallu
ŸŅĜƋŧƚűĜĬ±ųųéƋåÚåÆŅƚčåųØŸŅĜƋ±þÏĘåų
ŞĬƚŸÚåŎƖĜĵ±čåŸxŸåÏŅĹÚåţ
Ge
Genre
: Battle Royale
àé
écailles
Développeur /
Dév
éditeur : Studio
édi
Wildcard (États-Unis)
Wil
Plateforme :
Pla
5(c;MRHS[W
5(c
(SRǻK
(S
VIGSQQERH³Ic
VIG
YRcUYEHVYTPI1.HI
YRc
GTX Titan ; peutêtre un peu moins
quand le jeu fera
qua
l’objet d’un minimum
l’ob
d’optimisation
d’o
8³P³GLEVKIQIRX
8³P
Go
10 G
1ERKYIVO anglaise
1ER
Prix : environ 0 euro
Ark : Survival of the Fittest
Un gros alphasaure très lent
par Guy Moquette
Après The Culling, disséqué dans ce
numéro, et H1Z1 qui s’était scindé
en deux titres distincts pour fêter
ça, c’est au tour de Ark de sauter à
pieds joints dans le Battle Royale.
L’ancien mod Survival of the Fittest
devient un jeu à part entière, en
free-to-play et en accès anticipé.
Mais toujours avec des dinosaures et
HIWcR³ERHIVXEPMIRWIRGEPI±SR
processeur, tout est fini et il ne reste plus
qu’à vous trouver une autre partie sur le
point de démarrer. L’artisanat est identique,
on peut dresser les dinos pour s’en servir
de montures ou de pitbulls king size,
on commence avec des massues et des
arcs à la noix pour finir avec des armes
automatiques, comme dans le jeu original,
avec évidemment des rythmes accélérés
pour que ces empoignades se tiennent en
quelques dizaines de minutes.
P
Dino horribilis. Contrairement à
The Culling, ASotF fait atterrir tous les
joueurs au même endroit, autour d’une
zone contenant de précieuses caisses
d’équipement. Dès le coup d’envoi, toutes
les brutasses en caleçon se ruent donc
sur ce lieu d’abondance pour y trouver,
ici une arme, là quelques provisions.
Les malheureux aux mains vides filent
se planquer dans la forêt environnante
pour se bricoler leurs premiers objets,
souvent avec les plus chanceux aux fesses
qui les poursuivent avec leur lance. La
zone de jeu, matérialisée par un mur, va
évidemment se rétrécir avec le temps pour
forcer les rencontres entre survivants.
Simple, efficace, mais voilà : avec ses
serveurs pouvant accueillir jusqu’à 100
joueurs et une optimisation pas réputée
our les trois rebelles qui ont décidé de
lire les articles de ce magazine dans
le désordre et qui ne connaissent
pas la signification de Battle Royale,
Pipomantis en parle dans l’introduction
de The Culling. Double page précédente,
hop hop hop. Voilà, maintenant que vous
savez qu’il ne peut en rester qu’un, ou
qu’une tribu puisqu’il est possible de se
constituer en équipes, vous pouvez vous
référer aux derniers articles publiés à
propos de Ark : Survival Evolved, car c’est
à peu de choses près la même tambouille.
L’aspect persistant en moins, naturellement,
puisqu’une fois éliminé, une lance enfoncée
jusqu’aux amygdales, mâchouillé par un
des dinosaures de l’île ou victime d’une
déconnexion suite à la fusion de votre
particulièrement optimale, on a le
sentiment de lutter davantage contre le
frame rate que contre les autres joueurs. De
plus, là où The Culling sent le jeu pensé pour
l’exercice Battle Royale, avec son utilisation
ingénieuse de l’environnement, ASotF
transpire le portage à l’arrache, conçu pour
prendre la température auprès des joueurs.
Le studio laisse entendre vouloir se frayer
une place sur la scène e-sport. Pourquoi
pas, mais une fois qu’on sera sorti de la
phase de pré-alpha alors…
En l’état :
Survival of the Fittest est gratuit est
dénué de toute micro-transaction. Il
ne vous coûtera donc rien de l’essayer
si le cœur vous en dit. Juste de votre
temps, qui est peut-être précieux,
surtout si vous travaillez dans la
recherche contre le cancer. On vous
conseillera donc de
ne pas le perdre
sur cette version
mal dégrossie et
optimisée avec
les pieds d’un jeu
qui a encore tout
à prouver.
Fuyez !
Canard PC | 63
EN CHANTIER
Ge
Genre
:
Lego écolo-bobo
Le
)³ZIPSTTIYVc
)³
Plethora-Project
Ple
(États-Unis)
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“HMXIYVcDevolver
“H
Plateformes :
Pla
PC Windows, Mac
(SRǻK
(S
VIGSQQERH³Ic
VIG
carte graphique
ca
dédiée requise
dé
8³P³GLEVKIQIRX
8³
240 Mo
24
1ERKYI VO anglaise
1E
Prix actuel :
Pri
environ 10 euros
en
DRM : Steam
DR
åƋƋåţ
ţţţXåųæŸƚĬƋ±ƋÚ±ĹŸĬű±ŸŸĜåƋƋåţ
ĔƤ„ƚččåŸƋĜŅĹÚåŞųæŸåĹƋ±ƋĜŅĹƤĕţţţ
Block’hood
Dans la poubelle jaune, ou dans la verte ?
&ǻRHIHÆQIRXVIQTPMVPEǻGLI
XIGLRMUYIHI Block’hoodNƶEMHÆ
QIVIRWIMKRIVWYVPITE]WHƶSVMKMRI
HI5PIXLSVE5VSNIGX1IWXYHMSIWX
GSRWXMXY³HƶYRWIYPLSQQI/SWI
ERGLI^YREVGLMXIGXIGEPMJSVRMIR
5EW³XSRRERXHSRGUYI±EWIRXIXSYX
HƶYRGSYTPILMTTMIIXPITEXGLSYPM
L
e trailer de Block’hood semble
taillé sur mesure pour servir de
sujet de conversation entre bobos
éco-responsables à une tofu-party dans
le XIe arrondissement de Paris. « Pensez
écologie », « Pensez équilibre », « Créez
l’Harmonie ». On pourrait presque croire à
des pubs pour des yaourts qui facilitent le
transit s’il n’y avait pas une seconde vidéo
qui nous encourage à « imaginer les villes
de demain ». Avec en guise d’illustrations
de belles tours, arcologies cubiques qu’on
devine alimentées par des éoliennes. Ça a
l’air mignon, malin, et vu qu’on vient de faire
trois fois le tour du périph’ en 4x4, on se dit
que ça fera pas de mal à notre karma. Une
poignée d’heures de pénible didacticiel et
une dizaine de challenges (soit l’intégralité
de l’accès anticipé actuel, si l’on rajoute un
mode bac à sable) plus tard, on se retrouve
64 | Canard PC
par Guy
y Moquette
i d
avec, sur le dos, le syndrome « suggestion
de
présentation ». Tout ce que l’on a fait, ça ne
ressemblait pas, mais alors pas du tout, à ce
qu’on voyait dans la bande-annonce. Ça, c’est
parce que je suis nul, je suis d’accord avec
vous. Mais j’aurais pu, peut-être, m’amuser
un peu quand même, non ?
La décroissance, c’est plus tard.
Eh bien non. Le principe de Block’hood,
sous ses faux-airs de city builder, repose
sur un perpétuel équilibre entre ressources
produites et consommées par les 90 types de
blocs que l’on peut assembler. De préférence
verticalement, car les zones feraient passer
le dernier SimCity pour un open-world, mais
on s’en moque un peu quand on comprend
que Block’hood est surtout un puzzle. On
crée d’abord les conditions nécessaires à la
vie : de l’eau, des arbres, qui produisent de
l’air, puis de l’électricité, des appartements.
Les petits produisent des ouvriers et les
grands des consommateurs et des bambins
(bravo au passage pour le déterminisme
social), et on se retrouve rapidement à devoir
composer avec des dizaines de ressources,
chaque bloc posé venant modifier l’équilibre
en place. Ce qui est rigolo, c’est que pour un
jeu prônant l’écologie et le recyclage, seule la
pénurie d’une ressource pénalise le joueur en
provoquant des dégradations des bâtiments
i mais
i jamais l’excès (ni de
quii en ont b
besoin,
main-d’œuvre – il doit y avoir de bonnes
assurances chômage –, ni de maladie, ni de
pollution, ni de déchets), sauf dans le cas de
certains challenges précis. Ce qui l’est moins,
rigolo, c’est le rythme effroyablement lent
du jeu, le jonglage avec des données chiffrées
sans âme et le vrai casse-tête du jeu imposé
par son interface abominable, qui consiste à se
demander comment modifier un bloc situé au
milieu de plusieurs autres sans être contraint
air.
de tout détruire pour y voir clair.
En l’état :
MBlock’hoodH³TEWWIPIWXEHI
HITVSXSX]TITSYVHIZIRMVEYXVI
GLSWIUYƶYRK³R³VEXIYVHIGEVXI
TSWXEPIƳSYHITEWWIXIQTWTSYV
EVGLMXIGXIH³QIRXWIPSRPIHIKV³
HITEXMIRGIƳIXRSXEQQIRXYRNIY
TVSQMWSRIRVIGEYWIVETIYX
´XVI*REXXIRHERX
WSRQIWWEKIHI
WIRWMFMPMWEXMSRª
Pƶ³GSPSKMIHSRRI
TPYX¿XIRZMI
Hƶ³XSYǺIVYRF³F³
TLSUYIEZIGYR
WEGTPEWXMUYI
Fuyez !
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N°
Type et nom de voie (ex. : avenue des fleurs)
Mentions spéciales de distribution et n° (BP, TSA, …) ou Lieu-dit
Code Postal
Localité de destination ou Bureau distributeur cedex ou Cedex
Téléphone
@
E-mail (obligatoire pour les relances abonnement)
:IYMPPI^GSQTXIVYRQMRMQYQHIWIQEMRIWEZERXPEV³GITXMSRHYTVIQMIVRYQ³VS4ǺVIWZEPEFPIWNYWUYƶEYQEM
(SRJSVQ³QIRXªPEPSM.RJSVQEXMUYIIX1MFIVX³WHYNERZMIVZSYWHMWTSWI^HƶYRHVSMXHƶEGG²WIXHIVIGXMǻGEXMSRHIWHSRR³IWZSYWGSRGIVRERXIR³GVMZERXªRSXVIWM²KIWSGMEP
5SYVXSYXVIRWIMKRIQIRXSYTVSFP²QIFSYXMUYI%TVIWWIRSRWXSTJV
EN CHANTIER
Genre :
Ge
cartes à
jeu de ca
collectionner ((CCG)
)³ZIPSTTIYVcc
)³ZIPSTTI
Faeria
Le plateau ivre
par Izual
³HMXIYVc
³HM
(Belgique)
Abrakam SA (Belg
Plateformes :
Platefor
PC Windows et Mac
(SRǻK
(S
VIGSQQERH³Ic
VIGSQQER
dédiée
carte graphique dé
requise
re
8³P³GLEVKIQIRX
8³P³GLEVKIQ
350 Mo
1ERKYI
1
VO
Prix actuel :
environ
envir 23 €
Sortie prévue
:
p
septembre
septemb 2016
DRM :
Steam
Un fossé abyssal divise la rédaction en
deux moitiés irréconciliables : il y a d’un
un
côté les fanatiques de Hearthstone, le jeu
j
de cartes au rythme endiablé de chez
Blizzard. Sur l’autre bord, il y a ma tribu,
mon sang : les disciples de Scrolls, l’atout
tactique lentissime de Mojang. Quand
Faeria a été parachuté en accès anticipé
avec ses cartes et ses hexagones, autant
vous dire qu’il a vite basculé de notre côté.
C’était notre part du lion ; nous allions
l’essorer et lui écrire une déclaration
d’amour en deux pages. Mais rien de tout
ça n’a eu lieu. Cet article ne raconte pas
une histoire d’amour. Il raconte la noirceur
et l’opprobre. Il raconte une trahison.
A
vant toute trahison, il y a une promesse. Une
tape sur l’épaule qui met en confiance. Pour
Faeria, c’était en 2013 : à l’époque, le projet
avait récolté près de 100 000 dollars sur Kickstarter
afin de « réinventer Magic : The Gathering avec
un plateau d’hexagones ». Si le jeu vous dit quelque
chose, c’est parce que cette année-là, nous avions pu
66 | Canard PC
poser nos griffes dessus pour la première fois, tout
comme pas mal de monde. Mais après un passage
Greenlight à peu près au moment de la
sur Steam Greenlight,
sortie officielle de Hearthstone, le jeu a été arraché
des mains des joueurs pour être porté sur le moteur
Unity. Et nous voilà deux ans plus tard devant le
retour du fils prodigue. Nouveau moteur, nouveau
look, nouvelles cartes, nouvel équilibrage : Faeria est
tout neuf. D’ailleurs, il le montre. Plus aucune trace de
l’ancienne patte artistique, avec ses contrastes appuyés
et ses rondeurs naïves : elle a laissé place à des cartes
aux traits plus classiques mais aux sujets inspirés,
qui luttent au beau milieu d’environnements côtiers
splendides. Et comme le but de Faeria consiste à faire
émerger des plaines et des montagnes de l’océan
pour construire un plateau de jeu, on a réellement
l’impression d’incarner un dieu géant qui combat
près de moulins minuscules et de cités lilliputiennes.
L’ambiance est au rendez-vous et le charme opère
immédiatement.
Hexagone with the wind. L’opération séduction
continue pendant les premiers tours de jeu : devant le
plateau d’hexagones complètement vide, vous devez
placer un bout de terre à chaque tour afin de rejoindre
le cœur de votre adversaire à l’autre bout du terrain
et l’anéantir. Vous vous retrouvez donc à créer des
montagnes, des lacs ou des forêts selon
votre spécialité. Et n’allez pas planter
que des arbres sous prétexte que vous en
pincez pour Eva Joly : les centaines de
cartes du jeu sont réparties en différentes
couleurs qui demandent d’être invoquées
sur un certain type de sol. Les cartes
rouges, centrées sur l’agression, exigent
plusieurs montagnes pour pouvoir être
jouées – alors que les créatures aquatiques
de couleur bleue auront plutôt besoin de
lacs. En théorie, c’est génial. En pratique,
le plateau est vite saturé de terrains qui
facilitent les déplacements, et l’absence
d’obstacles rend anecdotique le placement
des créatures. Un vrai poignard dans le
dos de notre tribu. C’est d’autant plus
dommage que Scrolls ou Duelyst ont déjà
prouvé qu’il était possible de donner un
vrai relief au plateau dans un jeu de cartes,
avec des lignes qu’on pouvait bloquer et
des unités qui se retrouvaient coincées à
un endroit peu pratique. Hélas, dans Faeria
la quasi-totalité de cette phase cruciale
de gestion du plateau disparaît après les
premiers tours.
Cartes routinières. À ce stade de
la découverte, le clan des jeux lents et
tactiques commence à déchanter : si Faeria
est bel et bien lent – il se passe parfois cinq
tours avant le premier combat entre deux
créatures –, le volet tactique est désormais
miné par la gestion simpliste du plateau.
Pour les stratèges en herbe, ce nivelage
vers le bas semblant intentionnel et qui se
retrouve dans d’autres aspects du jeu est
problématique : les decks, par exemple,
vont pour l’instant toujours tourner
autour des quelques mêmes mécaniques
(le deck des créatures volantes, le deck
pour rusher, le deck de grosses créatures
boostées). Autre perte par rapport aux
versions précédentes du jeu : pour se
constituer un deck, il n’est désormais plus
obligatoire d’utiliser les codex, ces packs de
six cartes sur un thème donné (« tritons »,
« force brute », « machines »…) qu’on
combinait dans la première mouture de
Faeria. Si créer le deck carte par carte est
bien plus précis que de sélectionner cinq
codex, Faeria y perd aussi l’une de ses
particularités les plus attachantes.
Guère tribal. Entre l’importance
minorée du plateau et les decks pas bien
révolutionnaires, Faeria n’avait plus
vraiment sa place dans notre moitié de
rédac. Mais ses combats limpides entre
créatures dotées simplement des points de
vie et d’attaque allaient peut-être ravir nos
voisins. Je me suis donc approché du bord
du fossé et j’ai tendu le jeu au bout d’une
perche en guise de cadeau diplomatique
à la tribu des hearthstoniens. Après
l’avoir emporté jusqu’au cœur de leur
territoire, ils me l’ont rebalancé avec un
verdict implacable : « splendide, mais trop
lent ». L’impression de langueur qui émane
du jeu et de ses parties d’un quart d’heure
ou vingt minutes a eu raison des amateurs
de luttes au rythme frénétique. Pourtant,
bon nombre des capacités spéciales des
unités sont communes à Hearthstone,
sans doute parce que mine de rien, Faeria
cherche à attirer le public du mastodonte
de Blizzard.
L’écu entre deux chaises. Au final,
l’objectif de Faeria est assez clair : jeter
une planche en travers du fossé et tenter
de réconcilier les adeptes des parties
rapides avec les tacticiens qui mettent
trois plombes à jouer. Du côté de ces
derniers, rien n’y fera : la domination
du plateau n’est pas assez au centre du
jeu pour permettre à Faeria de rivaliser
avec la complexité d’un Scrolls. Ce même
plateau ne sera d’ailleurs pas un argument
suffisant pour que les fans purs et durs
de Hearthstone décrochent de leur jeu
favori. Toutefois, Faeria n’est pas dépourvu
d’atouts : le joueur a beaucoup de choix à
faire à chaque tour entre les déplacements
de ses unités et la pioche – ou la création
de terrain – et le jeu a bénéficié d’une
bonne dose de finitions pour ne plus
ressembler à un titre en version alpha, sans
parler de sa longue campagne solo. Son
argument le plus percutant est donc celui
de la nouveauté, la promesse d’immerger
les joueurs dans un nouvel univers de
jeu de cartes avec ses propres règles et
sa propre ambiance. Seul problème : il
deviendra gratuit en septembre mais reste
pour l’instant vendu au prix fort… en plus
des micro-transactions dans sa boutique.
Attendez donc six petits mois pour vous
y frotter : non seulement vous ne paierez
ue d’ici là, Faeria
pas, mais peut-être aussi que
aura trouvé sa voie.
En l’état :
Faeria ravira vos yeux et comblera
vos envies de création de deck,
e
mais il n’a pour l’instant ni la violence
mplexité
de Hearthstone ni la complexité
de Scrolls. Et comme il va devenir
agesse
gratuit dans l’année, la sagesse
recommande
pour le moment
de suivre ses
évolutions
depuis votre
canapé sans
sortir votre
portefeuille.
Attendez
ttendez
Canard PC | 67
T
TECHNO
L'ACTUALITÉ DE CE QU'IL Y A SOUS LE CAPOT
NEWS
PAR FISHBONE
ORDINATEUR
Quand tic
toque à la porte
SÉCURITÉ
FBI vs Apple dernier round
e psychodrame qui se joue autour du chiffrement
des données privées entre les agences gouvernementales nord-américaines, FBI en tête, et la
Silicon Valley, Apple en tête, a pris une nouvelle tournure.
Je ne vais pas vous refaire tout le topo, mais pour ceux qui
reviennent d’un stage survivaliste de huit mois au Parc
Astérix, rappelons que le FBI veut accéder aux données
de l’iPhone 5c appartenant à l’un des auteurs de l’attentat
de San Bernardino et qu’Apple refuse, pour ne pas perdre
toute crédibilité en matière de vie privée en ouvrant une
boîte de Pandore. Mais, surprise, voici que le FBI indique
que de « tierces parties » lui ont fourni une méthode pour
déchiffrer les données de l’iPhone, sans l’aide d’Apple donc.
La technique est en cours de test afin de s’assurer de son efficacité, mais l’agence s’avoue « raisonnablement optimiste ».
Quant à l’identité des « tierces parties », l’expert Robert Enderie pense logiquement à un ancien employé d’Apple, voire
à John McAfee. En tout cas ce n’est pas moi, j’avais atelier
poterie. « Nous devons décider en tant que nation quel pouvoir
devrait avoir le gouvernement sur nos données et notre vie privée », a rappelé Tim Cook lors de la dernière présentation
Apple. Une remarque qui pourrait s’étendre aux firmes privées, soit dit en passant.
L
BATTERIE
Coup de chaud
L’iPhone 6 d’une certaine Anna
Crail a brusquement pris feu
alors qu’elle était en train de
regarder un film à bord d’un vol
pour Hawaii, avec 163 personnes
à bord. A priori, il ne s’agissait
pas de Star Wars 7 et, de fait, la
thèse du suicide de la batterie a
été écartée par les enquêteurs.
Quoi qu’il en soit, la combustion
spontanée a provoqué des
flammes de 20 cm mais a été
prestement maîtrisée par le
personnel de vol. Les passagers
ont eu chaud (OK, facile).
SÉCURITÉ
La guerre
des chiffres
Le Wall Street Journal
a publié une étude
spécifiant que 95 %
des machines iOS en
circulation recourent
au chiffrement des
données contre
seulement… 2 % pour
les terminaux Android.
Un gouffre qui s’explique par l’arrivée du
chiffrement total avec
Android 6.0 Marshmallow, qui, vous l’aurez
deviné mon Barnabé,
est installé sur 2 % des
machines. Chez Apple,
100-5 qui nous font 95
je vous l’emballe ?, c’est
bien 5 % uniquement
des appareils qui
exploitent une version
inférieure à iOS 9.
68 | Canard PC
SUPPORT
Chacun sa route, chacun son sillon
Comme ça, à froid, si un individu s’approche dans une soirée pour vanter
les mérites du « vinyle haute définition », le premier réflexe consiste à gifler
l’interlocuteur pour le punir de vous avoir confondu avec un jambon, ou pire
encore, avec un hipster. Mais puisqu’au fond, derrière cette barbe de bûcheron,
cette chemise à carreaux et cette hache en latex, vous n’êtes pas si méchant,
aidez-le à se relever pour lui laisser terminer sa phrase. Et là, il vous expliquera
en crachant un peu de sang – vous y êtes allé un peu fort quand même – que
la société autrichienne Rebeat Digital a déposé
un brevet de « HD Vinyls ». Cess galettes
té audio
promettent de doubler la qualité
d’un vinyle classique (réduction des
distorsions), de stocker 30 % dee musique
en plus, de réduire le coût et la durée
de fabrication de 50 et 60 %. Pour
ce faire, il est question de laser et de
ais pas
mapping topographique 3D, mais
de panique petit chat, les « HD Vinyls »
pourront aussi être lus sur des platines
ercialisation,
standard. Du brevet à la commercialisation,
il y a évidemment une marge, et la société
artenaires chez
travaille encore à trouver des partenaires
s…
les fabricants de platine. Mouais…
Le calcul quantique avance, avec
l’annonce par des équipes du
MIT et de l’université autrichienne d’Innsbruck d’un ordinateur trois fois plus puissant
que les copains et plus facile à
paralléliser. Afin de cadrer un
minimum le sujet, rappelons
qu’un ordinateur quantique exploite les propriétés quantiques
de la matière et recourt à des bits
quantiques, les q(u)bits, capables
d’avoir diverses valeurs autres
que 0 ou 1, comme un bit ordinaire. L’avantage d’un ordinateur
quantique consiste à traiter simultanément ces différents états,
l’outil rêvé pour casser des clés de
chiffrement en moins de 3 milliards d’années (faire tourner
The Division en ultra est un autre
objectif ). Le sujet est complexe,
alors nous resterons à sa surface
en précisant que la nouvelle
machine a pour nouveauté de
calculer en 5 q(u)bits, chacun
disposant de son atome séparé
de quelques microns les uns des
autres. De leur côté, des chercheurs du CNRS, de l’université
Paris Diderot et de l’université
Paris-Sud ont mis au point une
lumière quantique constituée de
photons indiscernables à 99,5 %,
ce qui, évidemment, est vachement bien en qualité de vecteur
d’information. OK, on ne va pas
se mentir, tout cela nous dépasse,
aussi nous contenterons-nous
d’activer le compte à rebours de
la fin des protocoles de chiffrement actuels (SSL/SSH).
ROBOTIQUE
Adieu copain
Bloomberg Business indique qu’Alphabet souhaite
vendre la célèbre société
de robotique Boston Dynamics, acquise deux ans
plut tôt pour 441 millions
de dollars. Une décision qui
interpelle – oui vous l’êtes,
merci de lever un sourcil
pour la bonne tenue de ce
texte –, puisque les robots
de Boston Dynamics font
figure de locomotive dans
leur domaine. Pourquoi un
tel désamour, alors que
Google est totalement impliqué dans la robotique,
l’intelligence artificielle et
autres recherches transhumanistes pour assouvir sa
vision névrotico-Kurzweilienne – pour ne pas dire
messianique – de la technologie ? Par manque de rentabilité, nous dit-on, puisque
les robots de Boston Dynamics coûtent un bras et
n’auraient pas de débouché
commercial rapide, lâchés
par l’armée américaine fin
2015, jugés trop bruyants.
Des problèmes relationnels
entre les dirigeants sont
également cités, puisque
Boston Dynamics est indépendant et n’est pas intégré
dans le projet robotique
global « Replicant » de
Google. Enfin, le caractère
anxiogène des robots causerait un problème d’image
à Alphabet : « Nous commençons à voir des commentaires négatifs sur le
côté terrifiant d’un robot qui
pourrait voler le travail des
humains », déclare une responsable de X (Google X).
« Voler le travail » ou « tuer
des gens », ça marche aussi. Amazon et Toyota seraient sur le coup.
ROBOTIQUE
Sophia un peu les jetons
es robots de Boston Dynamics vous angoissent de par
leur look malsain à la sauce
Terminator ? Attendez de jeter un
œil sur Sophia, le robot développé par
Hanson Robotics, présenté au dernier festival SXSW. Car Sophia place
la barre un cran au-dessus au niveau
de l’inconfort, plus proche d’Ava du
film d’Ex Machina que de la boîte de
conserve à gros pistons. Le robot dispose d’un faciès capable de reproduire
une soixantaine d’expressions, là où
l’humain n’en utilise que vingt-et-une
principales, selon les dernières études
en la matière. Pour le coup, on marche
en pleine uncanny valley, terme en
vogue pour qualifier le sentiment de
L
TÉLÉVISEUR
PÉRIPHÉRIQUE
Recon
battu !
Payer pour voir vite
S
Au cas où certains en
douteraient encore,
l’humain possède
une incroyable
capacité à endurer
les pires souffrances
dès lors que cela
concerne une grande
cause. Cinq jeunes
téléspectateurs
viennois, sélectionnés
parmi 400, ont battu
le record du monde
de visionnage continu
de programmes
télé : 92 heures
sans dormir, bourrés
de caféine et avec
cinq minutes de
pause par heure.
Un exploit de toute
beauté qui redonne
foi en l’avenir (des
téléviseurs).
ean Parker, ancien président
chez Facebook et cofondateur
de Napster, joue un coup de
poker avec sa nouvelle jeune pousse,
The Screening Room. L’idée de ce fin
entrepreneur est de convaincre les studios d’autoriser la diffusion d’un film
sorti en salle le jour même, directement
dans le salon d’un particulier.
D’un côté, un boîtier propriétaire serait vendu 150 dollars aux
spectateurs préférant le confort
de leur canapé aux salles obscures bourrées de relous en tout
genre ; de l’autre, la location d’un
film serait facturée 50 dollars
(indépendamment du nombre de
spectateurs ?). Ce tarif inclurait
également deux places de cinéma pour aller voir ledit film. En
ce qui concerne la répartition
du butin, les studios empocheraient 20 dollars, 20 autres dollars iraient aux distributeurs, les
10 dollars restants revenant à The
malaise qui apparaît devant une représentation proche, mais non exacte,
d’un être vivant. Au-delà de la performance technique, le rendu des expressions de Sophia, un tantinet crispées,
met effectivement mal à l’aise, sans
même relever le moment où elle déclare qu’elle va « détruire l’humanité ».
Un peu comme un psychopathe qui
ferait de l’humour pour détendre l’atmosphère, avant de sortir une hache.
Quoi qu’il en soit, Hanson Robotics
n’a que faire des questionnements
éthiques et continue son travail pour
aboutir à « l’impossibilité de différencier humains et robots d’ici une vingtaine
d’années ». C’est déjà le cas avec le botox, notez.
AUTOMOBILE
Plus de frein
Screening Room. Si Sony, Universal et
la Fox paraissent ouverts à la discussion, rien n’est encore fait, en dépit
du soutien de Steven Spielberg, Peter
Jackson, Ron Howard, Brian Grazer,
Martin Scorsese, Taylor Hackford,
Frank Marshall ou encore J.J. Abrams
(bon, lui ça ne compte pas vraiment).
Le freinage automatique
d’urgence équipera 99 % des
véhicules nord-américains
d’ici le 1er septembre 2022.
Ce système – déjà implanté
dans les véhicules de luxe
depuis des années – active
un freinage d’urgence
automatique si les capteurs
détectent l’imminence d’une
collision avec un autre véhicule,
un obstacle ou un piéton et
que le conducteur est, comme
souvent, totalement à l’ouest.
D’un autre côté, d’ici 2022,
on se demande qui conduira
encore aux États-Unis…
Canard PC | 69
TECHNO
L'ACTUALITÉ DE CE QU'IL Y A SOUS LE CAPOT
NEWS
PAR FISHBONE
GPU
IMPRESSION 3D
Ne jamais
dire jamais
Imprime ta bouche
ul besoin d’être titulaire d’un DEUG en géomancie,
spécialisation boulettes de viande, pour comprendre
à quel point l’impression 3D s’installe – et s’installera
plus encore – dans notre quotidien de dingue. Car chaque jour
que le Dieu des buses fait, une nouvelle application vient frapper à notre porte, le secteur de la santé n’étant certainement pas
le dernier concerné. En Chine par exemple, c’est le cœur d’un
bébé de neuf mois qui a été imprimé, non pas pour remplacer
l’organe malade, mais pour en fabriquer une copie qui a permis
aux chirurgiens de préparer tranquillement l’opération en déterminant précisément les actes à poser, entre deux baijiu. La
durée de l’intervention a ainsi été réduite de moitié et le bambin pourra mener une vie normale à fabriquer des smartphones
pour le reste de l’humanité. Dans le
même genre, c’est Amos Dudley, un
« sans-dents » étudiant en design et
fauché comme les blés, qui y est allé
de son impression 3D perso pour
se réaligner les chicots dans son
studio kitchenette. Les gouttières
lui auront coûté 60 dollars et un
peu de temps, avec un résultat, un
an plus tard, plus que satisfaisant.
Dent ta face, l’orthodontiste.
N
RÉALITÉ VIRTUELLE
Des pixels
plein les yeux
C’est Roy Taylor qui nous
le dit, AMD travaille sur un
casque de réalité virtuelle
en collaboration avec un
fabricant secret (Sulon ?).
On ne sait pas grand-chose
sur le bestiau, à part la
promesse d’une résolution
de 4K par œil. « Nous
pensons que l’augmentation
des définitions d’affichage
sera bien plus rapide que
prévu », précise Roy, mais
on comprendra qu’il faudra
plus qu’une carte DirectX 9
derrière pour parvenir à ce
résultat.
SMARTPHONE
PÉRIPHÉRIQUE
Margoulinerie
confirmée
Pas handicapé du cœur
C
Comme prévu,
le fumeux
smartphone indien
Freedom 251,
251 roupies
(environ 3 euros),
ne trouvera pas
son naïf public.
Aucun client n’a
évidemment été
livré, tandis que
Ringing Bells, la
société à l’origine
de l’arnaque, a
fermé son siège
social après avoir
été perquisitionnée.
Plus surprenant en
revanche, certaines
précommandes
semblent avoir été
remboursées. Les
chanceux pourront
se payer un cheese
naan pour se
consoler.
70 | Canard PC
ertaines histoires sont
plus aptes à nous tirer la larmichette que
d’autres. Que ce clown de Trump
se soit cassé un os de cheveu suite
à une rafale de vent contraire,
ça, a priori, ça ne fait pleurer
personne. Ou alors c’est que l’individu n’appartient pas à cette
planète et qu’il prépare une invasion massive, déguisé en humain
qui essaye de donner le change.
Moi, j’en ai déjà neutralisé trois
comme ça à la sauce bibiche (tip
survivaliste : ils se désintègrent
au contact de la sauce bibiche
au niveau du téton gauche. Et
puisque vous vous posez la question, la sauce bibiche est une variante de la gribiche mais avec de
la biche). Par contre, si je vous
parle d’un gamer hémiplégique
qui a écrit un commentaire sur
Steam pour évoquer son impossibilité de jouer à Stardust Galaxy
Warriors, faute de contrôle à la
souris, que dans la foulée, le développeur a modifié le code pour
lui être agréable, et que de ce fait,
le commentaire est devenu viral
et les ventes du jeu ont décollé,
ça, ça fait chaud au hardcœur
gamer. Ou sinon, c’est que l’individu n’appartient pas à cette
planète et qu’il est sur Terre pour
l’invasion, tout ça. N’hésitez pas
à faire le test autour de vous et
gardez la sauce bibiche à portée
de main pour parer à toute éventualité. Oui, cette news parle de
matériel, je vous rappelle qu’une
souris est impliquée dans l’histoire.
Encore une rumeur qui oblige à
employer le conditionnel. Oui,
c’est pénible, mais moins qu’un
abcès génital qui frotte contre
un slip pendant une marche dans
le désert, ou qu’un coupe-ongle
qui ripe et qui vous le retourne
(l’ongle). Ahhh on fait moins
le fier, hein, on l’a bien en tête
la sensation de l’ongle qui se
retourne jusqu’à la racine ! Ne
manque plus que de frotter le
doigt contre un tableau pour
que le plaisir soit total. Donc
voilà, maintenant que tout le
monde est calmé, nous sommes
d’accord, le conditionnel ce n’est
pas si terrible. Ainsi, Intel aurait
invité AMD à dîner pour lui faire
goûter sa recette de quinoa à la
spiruline sans gluten. Mais, vous
l’aurez compris, c’était une excuse
pour lui parler de quelque chose
d’important : Intel souhaiterait
obtenir une licence d’utilisation
afin d’exploiter la technologie
graphique d’AMD dans ses
IGP. A priori, cela concernerait
uniquement les processeurs Intel
destinés aux serveurs, mais allez
savoir… Pour AMD l’opération
apporterait un salutaire argent
frais et pour Intel, outre intégrer
une technologie dont il n’a peutêtre pas grand-chose à carrer, cela
assurerait la subsistance de son
« concurrent » afin de ne pas tomber sous le coup des lois antitrust
si AMD venait à se volatiliser tel
le sucre dans le lait chaud. C’est
un peu vite oublier VIA quand
même. Non je déconne.
AFFICHAGE
Déroulé sous les aisselles
Samsung a déposé un brevet
à l’US Pattent & Trademark
Office concernant un
écran
enroulable
qui,
heureusement sinon cela
deviendrait vite pénible, peut
également se dérouler. Un
concept qui suit la logique
entamée par les écrans
souples avec – sur le papier
tout du moins – un écran
qui fonctionne à l’image d’un
volet ou d’un store. Ça fait
rêver. L’écran du smartphone
peut ainsi être déployé
pour augmenter la surface
d’affichage en fonction
des besoins momentanés
de l’utilisateur : navigation
web sans défilement,
consultation de carte,
photos
panoramiques,
transat de voyage pour
hamster et autres usages
inouïs. Alors évidemment,
les questions ne manquent
pas sur l’ergonomie d’un
tel appareil, notamment en
ce qui concerne la tension
de l’écran nécessaire pour
permettre un usage tactile
confortable, ou encore la
durée de vie d’un dispositif
qui passera son temps
à se faire copieusement
étirer la tronche. Bon, je
profite de la dernière ligne
qui me reste pour vous
informer d’un grattement
suspect dans le fauxplafond de ma chambre.
Je pense qu’il s’agit d’une
bête, peut-être même d’un
huissier.
GPU
Officiellement pro-bi
MD a officialisé sa carte biGPU à base de puce Fiji Gemini. Baptisée Radeon Pro
Duo – et non pas Radeon R9 Fury X
x2 –, cette dénomination indique clairement la cible de ce modèle ultra haut
de gamme, dédié cores et RAM à la
création et au rendu de contenus pour
la réalité virtuelle : les professionnels
(à voir si les perfs en DP suivent). Rien
d’étonnant, finalement, puisque entre
des jeux pas forcément optimisés
pour le rendu multi-GPU et un tarif
qui ne met pas ce genre de matériel
à portée de tous les RSA – 1 650 euros environ –, le marché ne se trouve
pas du côté des joueurs. D’ailleurs, il
s’agit de la première carte à recevoir
A
la certification « AMD VR Ready
Creator », tout est dit. Pour montrer
l’exemple, la Radeon Pro Duo équipera les labos « VR First » de Crytek, des
incubateurs reposant sur le CryENGINE et le SDK Liquid VR d’AMD
installés au cœur de diverses universités pour y débusquer les talents. Les
performances enfin : fréquence 1 GHz,
16,4 Tflops (FMA SP), 8 192 unités
de calcul, 512 unités de texturing,
128 ROP, 128 Gpixels/s, 512 Gtexels/s,
8 Gtri/s, 4 Go de mémoire 8192 bits à
500 MHz et 954 Gio/s, TDP à préciser
(trois connecteurs huit broches, donc
525 watts maximum), le tout refroidi
par eau. Disponible dans quelques semaines.
ÉNERGIE
APPLE
Du côté
CONSOLE
de la Pomme
LE K PS4
La dernière présentation d’Apple en
quelques lignes, ça
donne ça : iPhone SE
de 4 pouces processeur A9, APN 12 mégapixels 4K pour les
marchés émergents,
400 dollars environ ;
iPad Pro de 9,7 pouces,
processeur A9X, APN
12 mégapixels 4K,
32 Go (256 Go max),
à partir de 600 dollars.
Apple Watch passe
à 350 euros environ
avec de nouveaux
bracelets. Sortie de
iOS 9.3 et sortie de
cette brève. Oui je
suis pressé, je dois
finaliser ma reprise de
« Frère Jacques » à la
basse pour ce soir. J’ai
concert.
’après les gens de Kotaku,
eux-mêmes informés par des
développeurs a priori incapables de garder un secret, Sony fomenterait une PlayStation 4K, voire
4.5. Comprendre : une pseudo-nouvelle console vendue parallèlement
à la PlayStation 4, au processeur et
à l’IGP boostés pour afficher dignement les jeux en 4K et autres titres
compatibles avec le casque de réalité
virtuelle maison, le PlayStation VR.
Le Web s’est évidemment enflammé
sans tarder, excitation renforcée par
le silence de Sony qui n’a pas commenté la rumeur. L’incertitude et
la prudence restent néanmoins de
mise roussos, d’autant plus si l’on se
remémore la déclaration de Richard
Marks – directeur du PlayStation
Magic Lab – qui, en février, dernier
précisait au Vision Summit « qu’en
l’état », la PlayStation 4 était suffisamment puissante pour honorer les
besoins du PlayStation VR. D’autre
D
Le MIT
du photovolatïque
part, une mise à jour des composants
implique la mise en place de nouveaux
SDK et la rétrocompatibilité des titres
pour la PS4, ce qui n’est pas sans engendrer des contraintes techniques et
financières. Enfin, reste la question du
modèle d’APU en charge de tenir ces
promesses, non précisé bien sûr. Bref,
on nage autant dans l’incertitude que
Cléopatra dans le lait d’ânesse. Ce qui,
vous le noterez au passage, ne l’a pas
empêchée de finir par sentir la myrrhe.
Si ça ce n’est pas de la chute…
Des ingénieurs du MIT ont
développé une nouvelle
race de panneaux solaires,
capables de délivrer
jusqu’à vingt fois la
puissance des modèles
actuels. Point de nouvelles
cellules photovoltaïques
pour ce faire, uniquement
une optimisation de la
disposition des cellules,
désormais regroupées dans
une sorte de tour. Seul hic,
la fabrication de ces tours
est plus complexe qu’un
panneau et coûte donc
plus cher. Mais avec une
production multipliée par
vingt, le potentiel y est.
Canard PC | 71
TECHNO
L'ACTUALITÉ DE CE QU'IL Y A SOUS LE CAPOT
PC & CO
PAR FISHBONE
Le tour
du
périph’
Sulon Q
Sulon/AMD
Alors celui-là, on ne l’a pas vu venir. En
avant-première de la Game Developers
Conference de San Francisco, AMD et
Sulon ont présenté conjointement le
Sulon Q, un casque de réalité virtuelle
et augmentée qui, contrairement à
la concurrence, se veut entièrement
INDŅPENDANTLIBREDETOUTŽLETAUTRE
capteur extérieur. Ce prodige ne tient
pas du miracle mais de l’intégration
de tout le matériel dans le casque. Le
Sulon Q embarque ainsi un écran OLED de
2560 x 1440 (champ visuel de 110°), un AMD
FX–8800P avec 8 cores Radeon R7, 8 Go
de RAM, 256 Go de stockage SSD, un son
spatial 3D, le Wi-Fi 802.11ac, le Bluetooth
4.0, deux ports USB 3.0 Type A, un port
micro-HDMI, plus tous les capteurs
Core Razer
Présenté au dernier CES, Razer
commercialise désormais le
Core, un boîtier externe destiné
à accueillir une carte graphique
pour jouer dignement avec un
ordinateur portable. Le boîtier
est compatible avec la majorité
des modèles du marché, pour
autant que les dimensions ne
dépassent pas 310 x 152 x 44
mm et que la consommation
reste à 375 watts max. Car
l’alimentation de 500 watts
fournit également de l’énergie à
l’ordinateur portable, relié grâce
à une interface USB Type-C/
72 ||Canard
CanardPC
PC
nécessaires. Un clavier et une souris
SANSŽLSONTŅGALEMENTFOURNIS!LORS
évidemment, les questions fusent sur le
poids de l’engin et son impact sur la nuque,
sur la chaleur dégagée, sur la capacité à
délivrer du 90 images/s pour vivre une
expérience confortable, sur l’autonomie
de la batterie… pour l’heure sans réponses.
Tout au plus est-il question d’un rendu
de « qualité console ». Sortie annoncée
ĩLAŽNDUPRINTEMPSPRIXINCONNU
Poseidon Z Touch
Thunderbolt 3 (40 Gbits/s de
bande passante). On trouvera
également quatre ports USB
3.0 et un port Gigabit Ethernet.
Bon, c’est sympa, par contre
préparez le chéquier et
quelques antidouleurs : le Core
est vendu… 500 dollars environ,
tarif auquel il faut rajouter le
prix de la carte graphique. Si
ça peut vous consoler, une
ristourne de 100 dollars est
généreusement accordée
pour l’achat d’un portable
Razer Blade ou Razer Blade
Stealth. Nomade,
Nomade paye ton jeu.
Tt eSports
Après les touches analogiques du Wooting One
vu dans le dernier numéro, voici un nouveau
clavier pour joueur qui tente de se démarquer de
la concurrence grâce à une option originale. Le
Poseidon Z Touch de Tt eSports (Thermaltake)
embarque effectivement une barre espace d’un
genre nouveau, puisque cette dernière recourt
à la technologie SmartBar ; comprendre qu’elle
est tactile. Dès lors, il est possible d’exécuter
diverses macros à partir des gestuelles tactiles
habituelles que sont le pincement, le clic, etc.
Pour le reste, la mécanique fait appel à des
switchs BLUE (60 millions de petites frappes),
tandis que l’anti-ghosting et l’USB N-Key
Rollover sont, comme il se doit, de la partie.
Disponible un jeudi, 120 dollars environ.
GADGETS
Gear S2 Classic
Samsung/De Grisogono
Vortex MSI
En attendant sa sortie prochaine un jeudi de 2016 entre
HETH-3)APROŽTŅDU'$#POURREMONTRER
son mini-PC pour joueurs exigeants et fortunés, le
Vortex. Le design n’est pas sans rappeler celui du Mac
Pro, avec une ventilation en cheminée pour extraire
sans embûches (mon Dieu que c’est drôle) la chaleur
vers le haut. À l’intérieur du foyer se trouvent un Core
i7-6700K Skylake, jusqu’à 64 Go de mémoire DDR4, un
SLI de Nvidia GeForce GTX 960 ou de GeForce GTX
980 (version mobile), deux SSD M.2 de 128 Go en RAID 0
et un disque dur de 1 To. Premier prix pour le bousin,
2 200 dollars, mais cela montera à 4 000 dollars pour
LACONŽGURATIONLAPLUSMUSCLŅE0AYETONJEUBIS
C’est une maladie,
impossible d’avoir
un périphérique
un tant soit peu
high-tech sans que
l’industrie du luxe
s’en empare pour en
faire un modèle hors
de prix, totalement
bling-bling. La Gear
S2 de Samsung se voit
ainsi récupérée par
l’horloger suisse De
Grisogono. Il y ajoute
56 diamants avec de
l’or rose sur le cadran
rotatif et 71 diamants
sur le boîtier noir, le
tout accroché à un
bracelet en galuchat
noir. Oui cela existe,
non ce n’est pas
de la vache. Des
interfaces maison sont
également proposées
pour agrémenter la
montre connectée
ETDŅŽNITIVEMENT
marquer la différence
avec la plèbe.
Disponible cet été,
à un prix qui sera
évidemment délirant.
Mais bon, c’est du
diamant en peau
de galuchat noir
bourré à l’or rose
des montagnes, je
vous le rappelle. Et
puis la classe, ça n’a
pas de prix. Sinon,
ça donne l’heure.
Fire Extinguishing Ball Elide Fire
Les extincteurs, c’est rigolo, on
ne se lasse pas de les faire voler en
leur tirant dessus dans les FPS. En
revanche, le jour où il faut courir en
ACHETERUNŽSSAĩLADROGUERIEDU
coin avant que la maison ne parte
totalement en fumée, merci qui,
merci le chat qui s’est endormi sur le
lit avec sa clope au bec, le rapport à
cet objet est tout de suite plus tendu,
surtout que c’est lourd à porter tout
en courant et en pleurant sa mère.
Mais ça, c’était avant l’invention
de la société thaïlandaise Elide
Fire, la « Fire Extinguishing Ball ».
Comme son nom l’indique, il s’agit
d’une balle qui, une fois lancée
dans le feu d’un geste gracieux,
explose automatiquement après
trois secondes (une alarme prévient
de la détonation imminente) en
disperse des produits chimiques qui
COUPERONTLACHIQUEAUXAMMES
(les produits sont inoffensifs pour
les humains). Plus besoin de suivre
une formation incendie, si vous
avez un minimum de talent pour
la pétanque, vous êtes sauvé. 1,3 kg
SURLABALANCECERTIŽŅSPOURLES
feux de classe A, B, C et E, valide
pendant cinq ans. Peut également
être posé à des endroits sensibles
à titre préventif : cheminée mais
aussi toilettes, rapport à votre
passion pour le piment.
Canard PC | 73
TECHNO
CONFIGS DE CANARD
FIABILITÉ, PERFORMANCES, PRIX
Configs de Canard
NOS TROIS CONFIGS POLYVALENTES
Bien choisir une nouvelle machine exige du temps et un certain goût pour les chiffres : il convient d'analyser en profondeur les performances de centaines de
composants puis, une fois la litanie de benchmarks scrutés à la loupe, s'assurer qu'aucun composant n'ira en brider un autre et que tous soient compatibles entre
eux. Pour vous faciliter la tâche, nous avons imaginé les Configs de Canard. L'objectif ? Vous faire profiter de notre expertise sur les multiples composants que nous
testons à longueur d’année en vous proposant trois PC « tout faits », au rapport performances/prix imbattable. Quel que soit votre budget, vous aurez l’assurance
d’une sélection soignée de composants, issue de méthodologies sadiques et de nos procédures de test les plus cruelles. Bien que polyvalentes, les Configs de
Canard sont d’abord des machines de joueurs et nous avons privilégié les performances graphiques maximales dans les différentes gammes de prix.
A
fin de vous faire profiter en pratique de nos conseils,
nos Configs de Canard sont proposées à la vente chez
notre partenaire Materiel.Net, montées et testées par leurs
soins. La démarche n’a rien de lucratif : nous ne touchons
pas un centime de commission sur les ventes, ce qui nous
permet de conserver une indépendance totale vis-à-vis des
composants. Nous attirons également votre attention sur
le fait que nos choix ne sont pas dictés uniquement par les
performances brutes et le prix. L'évolutivité et les taux de
retour SAV constatés jouent aussi un rôle prépondérant.
ENTRÉE DE GAMME
ŽŶĮŐƵƌĂƟŽŶĚŝƐƉŽŶŝďůĞĐŚĞnj
Ducky XXViII
L
es prix de la DDR4 et des plateformes LGA1151 d'entrée de
gamme ayant rejoint ceux de la génération précédente, nous
TSYZSRWH³WSVQEMWIǺIGXYIVPEXVERWMXMSRZIVWPEVGLMXIGXYVIO]PEOI
Nous remplaçons donc le Pentium G3258 par un Pentium G4500
UYMF³R³ǻGMIHYRIJV³UYIRGIHIFEWI2-^WYT³VMIYVIc,-^
GSRXVI,-^)IUYSMF³R³ǻGMIVHYRKEMRHITIVJSVQERGIW
WMKRMǻGEXMJWYVXSYXHERWPIWNIY\ZMH³S1E)YGO]<<:...IQFEVUYI
également 8 Go de DDR4-2133 montés sur une carte mère Asus
B150M-A, une GeForce GTX 950 OC et un disque dur 1 To 7 200 tr/min.
Comme précédemment, nous vous conseillons fortement de lui
adjoindre un SSD de 256 Go dès que votre budget vous le permettra.
MILIEU DE GAMME
Processeur
Ventirad
Carte mère
RAM
Carte graphique
Carte son
Disque dur
Graveur DVD
Alimentation
Boîtier
V
oilà six mois que la CanHard n'a pas évolué d'un iota et pour
GEYWIcPIWRSYZIPPIWEVGLMXIGXYVIW(59O]PEOIIX,59
2E\[IPPRIWIVSRXTEWVIQTPEG³IWEZERXPIQMPMIYSYPEǻRHIPERR³I
*REXXIRHERXGIXXIGSRǻKVIWXIEYXSTTSYVTVSǻXIVHIXSYWPIW
jeux récents dans les meilleures conditions. Elle embarque un Core
i5-6500 (quad-core à 3.2/3.6 GHz) monté sur une carte mère Gigabyte
GA-B180M-D3H et accompagné de 8 Go de DDR4-2133. On y trouve
également une GeForce GTX 970 dont les performances ne sont plus
à démontrer. Côté stockage, nous avons choisi un SSD Samsung 850
EVO de 256 Go épaulé par un disque dur 2 To de Seagate. L'ensemble
est alimenté par une Raider S 550W de FSP et prend place dans le
XV²WWSFVIQEMWXV²W³P³KERX)IǻRI7HI+VEGXEP)IWMKR
ŽŶĮŐƵƌĂƟŽŶĚŝƐƉŽŶŝďůĞĐŚĞnj
Processeur
Ventirad
Carte mère
RAM
Carte graphique
Carte son
SSD
Disque dur
Graveur DVD
Alimentation
Boîtier
Ě͛ĂďŽŶŶĞŵĞŶƚŽīĞƌƚƐ
ăĂŶĂƌĚW,ĂƌĚǁĂƌĞ͊
Intel Pentium G4500
Stock
Asus B150M-A
Crucial DDR4 2x4 Go 2133 MHz
GeForce GTX 950 OC
Intégrée à la carte mère
Seagate Desktop HDD 1 To
Sony Optiarc AD-5280S
Corsair CX430
Cooler Master N200
environ
CanHard XXViII
6mois
6mois
environ
600 €
90 €
0€
85 €
45 €
180 €
0€
55 €
20 €
50 €
50 €
Ě͛ĂďŽŶŶĞŵĞŶƚŽīĞƌƚƐ
ăĂŶĂƌĚW,ĂƌĚǁĂƌĞ͊
нϮŵŽŝƐăĂŶĂƌĚW͊
environ
1 100 €
Core i5-6500
Cooler Master TX3 EVO
Gigabyte GA-B150M-D3H
2x G.Skill Value DDR4-2133 4 Go
GeForce GTX 970
Intégrée à la carte mère
Samsung 850 EVO - 256 Go
Barracuda SATA 6 Gb/s - 2 To
Sony Optiarc AD-5280S
FSP Raider S 550W
Fractal Design Define R5
225 €
20 €
95 €
60 €
350 €
0€
95 €
85 €
20 €
60 €
110 €
HAUT DE GAMME
Duck Nukem XXVIII
I
mpossible d'investir près de 1 800 euros dans un PC sans avoir la
certitude qu'il durera longtemps. La Duck Nukem est justement
GSR±YITSYVGIPEEZIGHIWGSQTSWERXWXV²WLEYXHIKEQQIǻEFPIWIX
ultra performants. Vous y trouverez un Core i7-6700K (quad-core HT à
4/4.2 Hz), monté sur une Asus Z170-P, refroidi par un Noctua NH-U12S et
accompagné de 16 Go de DDR4-2133. La partie graphique est assurée par
YRI,I+SVGI,8<EǻRHIF³R³ǻGMIVHYRIǼYMHMX³STXMQEPINYWUYIR
1440p. Nous y ajoutons également un SSD de 500 Go ainsi qu'un disque
dur de 3 To pour y stocker vos données. Terminons avec un boîtier Silencio
652S de Cooler Master et une alimentation 80+ Gold modulaire RM650x de
Corsair. Un PC conçu pour durer au moins trois, voire cinq ans !
74 | Canard PC
ŽŶĮŐƵƌĂƟŽŶĚŝƐƉŽŶŝďůĞĐŚĞnj
Processeur
Ventirad
Carte mère
RAM
Carte graphique
Carte son
Disque dur
SSD
Graveur DVD
Alimentation
Boîtier
12mois
Ě͛ĂďŽŶŶĞŵĞŶƚŽīĞƌƚƐă
ĂŶĂƌĚW,ĂƌĚǁĂƌĞ͊
нϯŵŽŝƐăĂŶĂƌĚW͊
environ
1 750€
Core i7-6700K
Noctua NH-U12S
Asus Z170-P
2x Kingston HyperX Fury DDR4-2133 8 Go
GeForce GTX 980
Intégrée à la carte mère
Barracuda SATA 6 Gb/s - 3 To
Crucial MX200 - 500 Go
Sony Optiarc AD-5280S
Corsair RM650x
Cooler Master Silencio 652S
400 €
65 €
135 €
120 €
550 €
0€
110 €
160 €
20 €
120 €
120 €
Découvrez
La bible du hardware
n° 2 8
5,90 €
JE VIS DES HAUTS ET DES BAS
BA
PAR
R PIPOMANTIS
SODIUM ET
S
E GOMO
GOMORRHE
Salty Bet
Alcool, sexe, cigarettes, drogues dures… En ces temps troubles et pervertis, il devient
de plus en plus difficile de dénicher une addiction un peu originale qui permette de
passer pour un dépravé en société, devant tous les copains alcooliques mainstream.
Pourtant, je crois que j’ai enfin trouvé une déviance bien underground pour regagner
ma place de rédacteur le moins fréquentable de la rédac : je passe mes nuits à
parier sur des combats d’intelligence artificielle en ligne.
P
our vous préparer à notre descente
dans le monde tumultueux, étrange
et frivole du Salty Bet, quelques explications s’imposent. Si vous êtes
un lecteur assidu de ce remarquable
magazine, vous êtes doté d’une intelligence
supérieure à la moyenne et avez sûrement encore en tête le dossier spécial jeux de baston de
notre numéro 299 du mois de juin 2014. Vous
vous souvenez même, une larmichette au coin
de l’œil, y avoir appris l’existence de Mugen,
un moteur de jeux de combat développé en
1999 par les Japonais d’Elecbyte pour créer
son propre clone raté de Street Fighter. Malgré
la masse de documentation à digérer pour
y façonner personnages et décors, le soft a
attiré de nombreux passionnés qui se sont mis
à inventer leurs titres rêvés, qu’il s’agisse d’un
jeu de baston Final Fantasy ou d’un crossover
entre Street Fighter et Mortal Kombat. Mais ce
76 | Canard PC
qui nous intéresse, c’est cet enfant de quatre
ans caché dans le cerveau d’une personne qui
s’est levée un beau matin et a hurlé sous sa
douche : « Et puis on aurait dit que on mettrait
tous les gentils et tous les méchants ensemble, et
ils se frapperaient tous et ça ferait BOOOOOM,
SWIIIISHHHHH et KRAAAKKKK ! Et puis
là il y a Optimus Prime qui arrive et qui tabasse
Homer Simpson, mais Ronald McDonald était là
depuis le début et il frappe Pac-Man et Dark Vador qui n’avaient rien demandé à personne ! ». Le
Salty’s Dream Cast Casino était né.
TRAVAIL, FAMILLE, PARI.
Derrière ce nom terriblement pompeux
se cache une chaîne Twitch tenue par un
mystérieux anonyme qui répond au doux
pseudonyme de « Salty » (« salé », terme
employé dans la communauté américaine des jeux de combat pour évoquer la
frustration et la rage des mauvais perdants).
Une chaîne qui retransmet des matchs
CPU contre CPU sur une version de Mugen
qui contient plus de 7 000 personnages.
Véritables combattants de King of Fighters
ou Mortal Kombat, personnages de Dragon
Ball ou de South Park, créations originales
et pures bouffonneries dessinées sous MS
Paint, le casting est phénoménal et permet
des duels absolument épiques. J’ai pu être
témoin d’un règlement de compte entre
un T-Rex et une gamine tout droit sortie
d’un anime pour petites filles, j’ai vu la fin
de notre civilisation dans des échanges de
coups entre Dark Sangoku et Hulk Hogan
et ai prié pour que Captain America ne
rate pas son combo. J’ai aussi pleuré quand
Omega Tom Hanks a été viré du roster
parce qu’il faisait planter la moitié des
combats et ai hurlé de rage quand Shrek
a mis trois perfects d’affilée au Godzilla
EX sur qui j’avais mis tout mon argent.
Car en marge de son Dream Cast Casino,
Salty a monté un site (www.saltybet.com),
qui permet de parier de la monnaie de
singe sur ces combats.
LA SALIÈRE DE LA PEUR.
Quelle que soit l’heure du jour ou de la
nuit à laquelle vous vous rendez sur le site
des « paris salés », il y a toujours entre
400 et 600 personnes connectées, prêtes
à perdre tous leurs « salty bucks » sur des
combats plus ou moins crétins. Depuis
sa création en 2013, le site a trouvé son
rythme de croisière et ronronne tranquillement. On y trouve dorénavant plusieurs modes de jeu (matchs classiques,
tournois et exhibitions de combats idiots
en équipes de deux), un classement des
personnages selon leur puissance (régulièrement mis à jour en fonction des performances de chaque combattant) et une
communauté toujours au rendez-vous,
prête à hurler les mêmes private jokes en
boucle pendant des nuits entières. Alors
évidemment, c’est quand même beaucoup moins rigolo quand on ne s’intéresse pas aux jeux de baston mais, pour
qui a déjà regardé un ou deux tournois de
Street Fighter, les escarmouches peuvent
se révéler hilarantes. Duels déséquilibrés,
bugs d’IA qui cassent totalement certaines rencontres… quand ce n’est pas,
parfois, la beauté pure d’un match canon
(deux personnages de la même licence qui
se retrouvent face à face) ou une finale
de tournoi qui se joue à un cheveu après
six rounds haletants. Parce qu’on rigole,
mais connaître les personnages et leurs
coups offre tout de même un avantage
certain et je me suis déjà retrouvé à crier
devant mon écran, encourageant un amas
de pixels dirigés par un ordinateur pour
qu’il utilise enfin toutes ses pu#@1μ$ de
barres de furie avant de crever et me faire
perdre 1 724 faux dollars.
KAPPA DU GAIN.
Et cette ferveur idiote du parieur nerd,
Salty l’a très bien comprise. Pour cinq
dollars (bien réels ceux-ci) par mois,
vous pouvez devenir un Salty Illuminati.
Ce statut vous permet de démarrer avec
un pot de départ de 3 000 salty bucks,
avoir accès aux statistiques des combattants (ce qui donne le fameux avantage
mais peut aussi se révéler trompeur
et faire perdre de grosses sommes),
modifier celles-ci contre un paquet de
pognon virtuel ou, luxe ultime, choisir
l’affiche des prochains matchs d’exhibition. Devenir un illuminati salé offre
également la possibilité de participer à
la bêta de Waifu Wars (un shoot-themup sur iOS et Android qui permet de
gagner des salty bucks) ainsi qu’un accès
on
au forum du site, lieu magique où l’on
s,
trouve des suggestions de combattants,
des appels désespérés au bannissement
d’un perso trop puissant ou encore le
superbe sujet « Peut-on remplacer Rare
Akuma par Dark Donald ? ». Pour autant, 5 dollars dans ce fight club virtuel
n’a pas fait de moi un meilleur parieur.
C’est même l’inverse puisque, persuadé
de la toute puissance des statistiques
(et un peu trop amoureux du personnage), j’ai instantanément mis tout mon
argent sur Solid Snake, qui rencontrait
une version surpuissante de Sangohan.
J’oubliais alors le précieux adage du
site (« Toujours parier sur DBZ ») et me
retrouvai à sec en quelques secondes
seulement.
COMBATS DE COKE.
Mais les plus beaux moments de Salty Bet
sont ceux où, comme un seul Homme, le
chat entier se met à exploser. Que ce soit
à l’arrivée d’un match canon (Evil Ryu
vs Violent Ken, par exemple), quand un
morceau de musique colle parfaitement
à l’action ou quand un personnage gagne
malgré une cote à 16 contre 1, on peut
parfois vivre de véritables instants de
grâce. Un sentiment amplifié par une
communauté beaucoup plus agréable et
bon enfant que le reste de Twitch. Après,
si vous avez vraiment trop honte de vous
exciter seul face à votre écran, il vous
reste toujours le vrai frisson : la soirée
pizzas entre potes à parier une dizaine
d’euros véritables devant la télé. Parfaite
machine à détruire des amitiés (et à
gagner des restos gratuits) le Salty Bet
IRL est en train de devenir ma nouvelle
marotte honteuse, la drogue dure que je
propose à mes potes pour ne pas tomber
tout seul. Et bordel, que c’est bon.
Canard PC | 77
À PART ÇA MODS
MODS
Stop Wasting My Time
GUÉRILLER
DES CÔTELETTES
sur XCOM 2
XCOM 2 est parfois jouissif, mais nullement exempt de défauts. Il y a quelques
semaines, j’étais encore coincé avec une garde-robe nulle, des coups de
sabre qui foiraient à bout portant et des temps morts entre chaque action.
Sauf que maintenant j’ai plein de chapeaux, mes épéistes ne ratent jamais et
je suis sur un petit nuage dès que je lance le jeu. Bref, j’ai installé des mods.
Gotcha
Note aux lecteurs : Parce qu’on a tous beaucoup mieux à faire que taper soixante URL à la
main, l’adresse de téléchargement de chaque mod n’est pas renseignée. Pas de panique : vous
les trouverez facilement avec une petite recherche sur le Nexus XCOM 2 (cpc.cx/eWU) ou,
encore mieux, sur le Workshop Steam (cpc.cx/eWT) qui est plus fourni.
par Izual
LES INDISPENSABLES
True Concealment
Comme je m’en suis un jour rendu compte en achetant du
TETMIVXSMPIXXIXVMTPI³TEMWWIYVPIWTPYWMRǻQIWGLERKIQIRXW
peuvent redonner toute sa saveur à une vie monotone. Pour
XCOM 2, cette triple épaisseur repose sur trois mods sans
lesquels il est impensable de lancer le jeu.
Stop Wasting My Time
Soyons clairs : ceci n’est pas un
mod, c’est un cadeau du ciel.
Voyez-vous, en temps normal
après chaque tir, chaque ordre,
chaque lancer de grenade, chaque
déplacement, vos soldats s’accordent une pause de quelques
secondes pendant laquelle vous
êtes condamné à vous tourner
les pouces. Une fois, ça va. Cinq
cent fois par mission, ça commence à devenir une sacrée perte
de temps… que Stop Wasting My
Time supprime entièrement. En
bonus, il se marie bien avec le
très officiel Zip Mode (introduit
récemment dans les options du
jeu), qui accélère certaines animations pour que les plus pressés y
trouvent leur compte.
Gotcha
Vous avez sans doute déjà déplacé
un soldat pour qu’il prenne l’adversaire par le flan, avant de vous
rendre compte que ce n’était pas
du tout le cas. Quoi de pire ? Les
grandes famines ? La grippe espagnole ? Et encore. Heureusement,
Gotcha supprime toute contrariété à ce niveau-là en vous montrant
différentes informations dès que
78 | Canard PC
vous bougez la souris pour prévoir un déplacement : s’il y aura
une prise à revers, si tel truc sera
à portée de piratage, et ainsi de
suite. De quoi éviter de péter un
câble à cause d’un mouvement qui
n’a pas eu l’effet escompté.
True Concealment
True Concealment a beau être un
mod merveilleux, il demeure la
partie la plus optionnelle de notre
trio d’indispensables. Vous vous
souvenez qu’au début des missions
vous êtes en général planqué, apte
à vous déplacer librement et à
choisir votre approche de l’objectif. Le problème, c’est qu’un vilain
chronomètre vient toujours vous
mettre la pression. Plutôt que
de laisser les choses telles quelles
(après tout, certains joueurs ne
sont pas gênés par les comptes à
rebours) ou de supprimer toute
contrainte, True Concealment
n’active le chrono qu’au moment
où vos soldats se font repérer
comme des brêles. Vous avez donc
tout le temps de vous placer, mais
il ne faut ensuite pas traîner pour
accomplir l’objectif – même le
concepteur du jeu a admis que
c’était une bonne idée.
Capnbubs
Accessories
Pack
LA PEINTURE
DE GUERRE
C’est bien beau la tactique, mais qu’en est-il
de la beauté et du cosmétique ? Parmi les
centaines de mods qui permettent de jouer
à la poupée pendant des heures, voici deux
recommandations pour commencer : Capnbubs Accessories Pack et Military Camouflage
Patterns. Capnbubs Machintruc ajoute une
tonne de détails pour les têtes de vos héros,
avec tant de soin que le créateur du mod
empoche 700 dollars par mois de la part de
la communauté en échange de son boulot.
Quant à Military Camouchose, il ravira le
paramilitaire qui sommeille en vous grâce à
une collection d’uniformes modernes liés au
pays d’origine de vos recrues.
LE REMBOURRAGE MOELLEUX
Une fois que notre trio de mods indispensables a propulsé le jeu
dans la bonne direction, il reste encore quelques aménagements
à effectuer pour rendre votre partie lisse et agréable. D’accord, le
plus gros est fait et installer douze mille mods supplémentaires
n’est pas obligatoire, mais comment refuser d’installer le duo Evac
All et Overwatch All ? Ces deux mods rajoutent un bouton pour
vous permettre de passer tout le monde en mode Overwatch ou
de renvoyer toute l’équipe dans l’hélico (si elle se trouve dans la
zone d’extraction) au lieu de sélectionner chaque soldat un par
un et de perdre du temps. N’oubliez pas de leur adjoindre More
Than 15 Ability Icons pour éviter tout problème d’interface. D’ailleurs, puisqu’on parle de boutons et d’icônes, notez l’existence de
l’excellent Upgrade Reminder, qui vous prévient avant de partir en
mission lorsqu’il est possible de rajouter une bricole dans l’équipement d’un soldat afin que vos visées laser et vos drogues ne restent
pas à prendre la poussière dans le hangar. Enfin, et dans un tout
autre registre, vous me feriez les gros yeux (et à raison) si j’oubliais
de mentionner Free Camera Rotation, un mod qui libère la caméra
et permet de l’orienter à votre convenance au lieu de suivre l’un des
quatre points cardinaux comme un marin psychorigide.
Accurate Swords
More Maps Pack
LE HEIN,
ATTENDEZ, QUOI ?
Evac All
Upgrade Reminder
La vie est brève, mais longue est la guerre
Si l’immense majorité des créateurs de mods sont des pouilleux qui ne se
lavent jamais, on ne peut pas en dire autant des sémillants barbus à l’origine
du célébrissime Long War (un mod pour XCOM : Enemy Unknown). Avec la
bénédiction des développeurs de XCOM 2, ils ont déjà sorti trois mods qui
s’intègrent parfaitement au jeu de base : le SMG Pack qui rajoute les pistolets
mitrailleurs, le Leader Pack avec ses capitaines qui donnent des bonus de
groupe à vos soldats (un leader au maximum par escouade) et le Muton
Centurion Alien Pack qui crée un super-Muton avec des compétences de
chef pour diriger les méchants aliens quand il apparaît en mission.
Qui écrit des lettres d’amour enflammées à
Field Medic Class et son tout nouvel arbre
de compétences de médecin de combat ?
Qui se réveille en sursaut au milieu de la
nuit pour rêver à Uniforms Manager, qui
sauvegarde les oripeaux de vos soldats et
permet de les dupliquer plus facilement ?
Pas grand monde, je l’admets. C’est que
nous entrons ici dans les mods étranges, les
mods zarbis, les mods qui ne plaisent pas
à tout le monde. Tenez, prenez Accurate
Swords : ceux qui ne supportent pas que les
sabres ratent leur cible au corps-à-corps
l’installeront sans attendre, tandis que les
masochistes qui estiment parfaitement
normal de manquer un éléphant dans un
couloir le bouderont avec entrain. Même
chose pour Save Scum Roller, qui débloque
l’aléatoire du jeu – d’ordinaire, celui-ci
s’obstine à vous proposer les mêmes situations si vous chargez la partie encore et encore. Certains d’entre vous estiment peutêtre qu’à l’inverse, la mécanique de base est
un garde-fou salutaire contre les tentations
du chargement rapide. Cependant, syndrome de Stockholm ou pas, vous voudrez
tous installer More Maps Pack et dans une
moindre mesure World Expansion Project :
Advent, deux mods qui musclent les cartes
du jeu et leur permettent de ne jamais trop
se ressembler.
Canard PC | 79
LES AVENTURES DE MARIO SPORCO (suite)
Dessin : Didier Couly / Scénario : L.-F. Sébum
Retrouvez les premières pages des aventures de Mario sur cpc.cx/d5h
CANARD PEINARD
Le 15 avril
dans Canard PC n° 337
Battlefleet Gothic : Armada
Uncharted 4, Dark Souls 3 (pas mieux)
Aide de jeu
La grille de Maîtresse Paule Cul
Retrouvez en kiosque le nouveau livre de Maîtresse Paule Cul : Mes grilles de mots
croisés : la Culture, avec un grand Cul ! - 20,99 euromillions (aux éditions DTC).
Horizon allemand,
rien de nouveau.
SOLUTION DE LA GRILLE DU N° 335
1. Simulation spatiale qui n’a pas
encore applanêtit. 2. Ligature de
l’œil. Rend sacré. 3. Système de
contrôle du trafic routier par données mobiles. TCG en trois lettres
(mais pas TCG, sinon vous pouvez
aussi remplir directement la grille
avec la solution du prochain numéro). Véhicule blindé de Wargame.
4. Jeu d’action clancyen. 5. Corde
à jungle. Coefficient d’utilisation
des sols que toute la rédaction
vous envie. 6. Assistant d’éducation. Canton des Vosges. Symbole
de l’or. 7. Type de connecteur
pour PC dont on parle dans le
Tour du Périph (ah ben oui, il fallait suivre). Développeur de jeux
vidéo mangé par Microsoft. 8. Jeu
de voiture ambiance eighties repompé sur Power Drive 2000 (ah
ben oui, il fallait suivre les News).
9. Amène le réseau par le courant.
Les connards de l’autre, selon leur
point de vue (et réciproquement).
10. Agent rasé rasant parfois les
murs. Fromage à peau rouge.
Vertijeannecalment.
I. Type de lancer de jeu vidéo.
II. Personnages de Dota 2. Associé
au Raspberry. III. Jeu d’Hoopoo
en 2D. IV. Type de circuit électronique. Duke Nukem incognito. À la fin des noms de domaine
cubains que toute la rédaction
vous envie. V. Ensemble de pages.
Impôt sur la consommation.
VI. Prépare à l’inévitable. Extension de jeu. VII. Épithète à Toto.
Amusé. VIII. Branché. Version
de TrackMania. IX. Substituts
Bimensuel, paraît le 1er et le
15 de chaque mois. Est édité
par Presse Non-Stop, SAS
au capital de 86 400 €
Immatriculée au RCS Paris.
450 482 872
Siège social :
14 rue Soleillet - BAL 62 75020 Paris
Président :
Jérôme Darnaudet
Secrétariat : Pauline Carmet
Associés :
Jérôme Darnaudet, Domisys,
Gandi, Ivan Gaudé, Pascal
Hendrickx, Olivier Peron
et Michael Sarfati
Abonnements :
[email protected]
82 | Canard PC
Malgré les apparences, nos grilles
n’ont jamais soutenu le régime
de Vichy (mais vous pouvez rajouter
les cases noires qui manquent).
Administration
Tél : 01 43 49 42 27
[email protected]
Courrier des lecteurs :
[email protected]
Rédaction
Directeur de la publication :
Jérôme Darnaudet
Rédaction en chef : Ambroise
Garel et Sébastien Rio
[email protected]
Rédacteur en chef online :
Ivan Gaudé
Ont participé à ce numéro :
Sébastien Delahaye, Théo
Dezalay, Cécile Fléchon,
Ivan Gaudé, Freddi Malavasi,
Olivier Peron et PierreAlexandre Rouillon
armiens. Application de montage
vidéo. X. Empire d’essence. Dans
un Nidhogg-like. XI. Pas très
intelligente-intelligente. Sigle
Premier rédacteur graphique :
Jean-Ludovic Vignon
Rédacteurs graphiques :
Thomas Rainfroy, Katell
Chabin et Marie Lemaire
Secrétaires de rédaction :
Sonia Jensen
et Cécile Fléchon
destiné au départ à préserver
l’intimité des sado-masochistes
qui ne fait à présent penser qu’à
eux dès qu’on l’utilise.
Impression
Imprimé en France par :
Aubin Imprimeur
Diffusion : PRESSTALIS
Commission paritaire :
0219 K 84275
ISSN : 1764-5107
Tous droits réservés
Dessinateur : Didier Couly
Publicité
Numéro 336
Prix unitaire : 4,90 €
Denis
[email protected]
Tél : 09 66 88 42 27
Date de parution :
1er avril 2016
Dépôt légal à parution
Les indications de prix et
d’adresses données dans
les pages rédactionnelles
du magazine le sont à
titre informatif, sans but
publicitaire. Les manuscrits,
photos et dessins envoyés
à la rédaction ne sont ni rendus ni renvoyés. En avril,
ne te découvre pas d’un
bluetoothil. Ah non c’est
avec sans filil que c’est plus
rigolo.
“ LA VRAIE SIMULATION DE RALLYE POUR PASSIONNÉ.”
LE 5 AVRIL 2016
SCORE: 8/10
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“ ” and “PlayStation” are registered trademarks of Sony Computer Entertainment Inc. Also, “
” is a trademark of the same company.

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