projet de navigabilite sur le tarn

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projet de navigabilite sur le tarn
2014
PROJET DE NAVIGATION SUR
LE TARN
COMMUNAUTÉ DE
COMMUNES VAL’AÏGO
2 Avenue Saint Exupéry
31340 VILLEMUR-SUR-TARN
1
Tél : 05.61.09.91.38
Communauté de Communes Val’Aïgo
Projet de navigation sur le Tarn
Mai 2014
PROJET DE NAVIGATION SUR
LE TARN
I) Présentation du territoire Val’Aïgo
II) Le tourisme sur le territoire Val’Aïgo
III) Présentation de la rivière Tarn
A. Présentation générale
B. Caractéristiques du Tarn sur le territoire Val’Aïgo
1. Débits d’étiage
2. Débits ordinaires
3. Régime hydraulique et ouvrages
4. Statut juridique de la rivière
C. Historique
1. Le Tarn comme voie navigable
2. Le Tarn comme source d’énergie, l’hydroélectricité
3. Le Tarn comme source de matériaux, l’extraction de granulats
4. Le Tarn comme ressource en eau, l’irrigation
D. Situation actuelle du Tarn
1. Le Tarn, enjeu économique du territoire Val’Aïgo
2. Activités de loisirs liées à la rivière sur le territoire
3. Le rôle de l’ATEV
E. Un exemple de projet existant : Montauban
IV) Présentation du projet de navigation sur le territoire Val’Aïgo
A. Le contexte du tourisme fluvial
B. Les enjeux
1. Les enjeux patrimoniaux
2. Les enjeux écologiques et hydrologiques
a) La ripisylve
b) L’intérêt écologique
c) La faune piscicole
3. Les enjeux socioculturels
C. Création du tronçon Bessières – Villemur-sur-Tarn
1. Les aménagements à mettre en place
2. Les travaux à accomplir
3. Le calendrier prévisionnel du projet
4. Les autres projets pouvant découler de cette navigation
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Projet de navigation sur le Tarn
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D. Contraintes
1. Contraintes techniques
2. Contraintes financières
3. Contraintes juridiques
E. Impacts touristiques et économiques
1. Les loisirs et sports nautiques
a) Les différentes clientèles des pratiques fluviales
b) Les offres d’activités autour de l’eau
c) Les retombées économiques
2. Les activités sportives
a) Le canoë, l’aviron et le pédalo
b) La pêche
c) Les randonnées cyclistes
d) Les randonnées pédestres
e) Les randonnées équestres
f) La baignade non surveillée et une piscine en eaux vives surveillée
g) Les retombées économiques
3. L’hébergement et la restauration
a) Diagnostic du territoire
b) Evolution de la fréquentation touristique
c) Les retombées économiques
4. Agriculture responsable et pédagogique
a) Les produits « fermiers »
b) Les marchés de terroir
5. Ecosystème et biodiversité
a) Actions prévues dans le cadre d’une rivière navigable
b) Les retombées économiques
V) En chiffres
A. Résultats globaux des retombées économiques
B. Budget du projet avec un fonctionnement en régie ou en concession
VI) Conclusion
ANNEXES
1. Cartographie du projet.
2. Les sites à aménager.
3. Comptes-rendus des entretiens réalisés par EGIS Eau.
4. Compte-rendu du Comité de Pilotage n°1.
5. Compte-rendu du Comité de Pilotage n°2.
6. Compte-rendu du Comité de Pilotage n°3.
7. Soutiens au projet de navigation.
8. Délibérations contre l’arasement de la chaussée de l’Escalaire.
9. Avis d’intervenants contre l’arasement de la chaussée de l’Escalaire.
10. Cartoguide des sentiers de randonnée existants sur le territoire Val’Aïgo.
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I) Présentation du territoire Val’Aïgo
Situé à l’extrême Nord du département de la Haute-Garonne, le territoire Val’Aïgo regroupe
huit communes, dont sept riveraines de la rivière Tarn :
- Villemur-sur-Tarn,
- Le Born,
- Bondigoux,
- Layrac-sur-Tarn,
- Mirepoix-sur-Tarn,
- Villematier,
- La Magdelaine-sur-Tarn,
- Bessières.
Au cœur d’un triangle formé par les villes d’Albi, Montauban et Toulouse, et du vignoble du
Frontonnais, ce territoire présente une certaine diversité géographique avec la vallée du Tarn
et les coteaux au nord.
Il est limitrophe des départements du Tarn et du Tarn-et-Garonne et compte 12 859
habitants.
Localisation du territoire Val’Aïgo en Midi-Pyrénées
LOT
AVEYRON
TARN-ET-GARONNE
GERS
TARN
HAUTE-GARONNE
HAUTES-PYRENEES
ARIEGE
4
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Localisation du territoire Val’Aïgo
Autres sites attractifs
Site du projet
II) Le tourisme sur le territoire Val’Aïgo
La Communauté de Communes détient la compétence tourisme et dispose d’un Office de
tourisme communautaire en régie directe.
Le service tourisme a des missions prédéfinies, notamment l’organisation d’actions de
développement touristique, l’animation et la promotion du territoire.
La mise en valeur de la rivière Tarn et donc le développement touristique et économique qui
en découle faisant partie de ses fonctions, c’est un projet auquel tient particulièrement la
L’Office de Tourisme Val’Aïgo accueille en moyenne plus de 2 700 visiteurs par an.
La majorité des demandes est orientée vers le patrimoine culturel du territoire (38%), dont 60%
de demandes pour les fêtes et manifestations.
La majorité des demandeurs est originaire du territoire Val’Aïgo : cela démontre l’intérêt
certain des habitants pour leur territoire.
La deuxième origine la plus recensée provient de Midi-Pyrénées : cela démontre que le
territoire attire des excursionnistes et des touristes de passage, jouant son rôle de poumon
vert proche des agglomérations toulousaine et montalbanaise.
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La fréquentation et les demandes des visiteurs sont plutôt axées sur la ville de Villemur-sur-Tarn
car l’Office y est implanté dans un bâtiment historique.
Proposer un projet d’envergure telle que la navigabilité du Tarn permettrait d’étendre la
fréquentation sur l’ensemble du territoire et de le redynamiser.
L’Office de Tourisme Val’Aïgo
Les atouts du territoire :









Villemur-sur-Tarn et ses monuments historiques :
 La Tour de la Défense datant du XIIème siècle et érigée pour empêcher
l’accès à la ville ;
 Les Greniers du Roy, bâtisse entièrement construite en briques, datant du
XVIIème siècle et dont une partie servait au stockage des céréales.
Un patrimoine vernaculaire bien conservé :
 Pigeonniers à La Magdelaine-sur-Tarn, Layrac-sur-Tarn, etc ;
 Lavoirs à Bondigoux, Mirepoix-sur-Tarn, etc.
Des maisons à colombages typiques :
 Villemur-sur-Tarn,
 Layrac-sur-Tarn,
 Bondigoux, etc.
Des ponts suspendus enjambant le Tarn :
 Villemur-sur-Tarn,
 Mirepoix-sur-Tarn,
 Bessières.
Près de 100 kms de sentiers de randonnée balisés et entretenus sur l’ensemble du
territoire.
Une Voie Verte de 8 kms (Villemur/La Magdelaine) cyclable et pédestre.
Des manifestations culturelles, sportives, de loisirs toute l’année.
Des producteurs locaux variés (fruits et légumes, vin, horticulture, miel, etc).
Un choix de gîtes et chambres d’hôtes sur l’ensemble du territoire.
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III) Présentation de la rivière Tarn
A. Présentation générale
La rivière Tarn prend sa source à plus de 1500 mètres d’altitude, dans la région du pic de
Cassini, au Sud du mont Lozère. Le Tarn traverse cinq départements : la Lozère, l'Aveyron, le
Tarn, la Haute Garonne et le Tarn et Garonne où il se jette dans la Garonne après 375 km de
cours.
Il traverse des villes importantes telles que Millau, Albi ou Montauban.
B. Caractéristiques du Tarn sur le territoire Val’Aïgo
La longueur du Tarn sur le territoire Val’Aïgo est d’environ 22 kms.
Le territoire est compris dans le périmètre du site Natura 2000 « Vallées du Tarn, de l’Aveyron,
du Viaur, de l’Agoût et du Gijou».
Le réseau Natura 2000 a pour objectif la préservation de la biodiversité, grâce à la
conciliation des exigences des habitats naturels et des espèces avec les activités
économiques, sociales et culturelles qui s’exercent sur les territoires et avec les particularités
régionales et locales. Il vise donc à consolider, améliorer et assurer à long terme des activités
agricoles, sylvicoles et touristiques qui participent à l’entretien et à la qualité de ces espaces
naturels et de la vie rurale.
Sur la portion de la rivière du territoire Val’Aïgo, une station mesure les débits à Villemur-surTarn. Située à quelques kilomètres à l’aval de la chaussée de l’Escalère, cette station
hydrométrique est en fonctionnement depuis 1970 : elle permet de connaître les
caractéristiques hydrologiques locales.
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1. Débits d’étiage
A Villemur-sur-Tarn, le débit moyen annuel s'élève environ à 160 m 3/seconde, avec des pics à
347 m3/s en février et des baisses à 45 m3/s (et parfois 25 m3/s seulement) en période d'étiage
de juillet à septembre et même de juin à octobre.
L’évolution du débit du Tarn est commandée dans le temps par les aléas pluviométriques des
saisons et dans l’espace par l’évolution d’amont en aval de la superficie drainée par chaque
cours d’eau.
Ces fluctuations temporelles de l’abondance des cours d’eau trouvent leur paroxysme dans
les phénomènes hydrologiques extrêmes, les étiages et les crues, qui ponctuent la vie des
cours d’eau.
Les étiages font partie, à l’inverse des crues, des phénomènes systématiques (en été),
prévisibles, et de longue durée. Dans nos régions, ils constituent un sujet de préoccupation,
étant donné le risque de pénurie et de restrictions pour les usagers.
La période de basses eaux est bien marquée sur le Tarn, et s’étale sur les mois de juillet, août
et septembre. Les débits d’étiage demeurent cependant soutenus, les débits moyens
observables sur ces périodes correspondent à environ 45 m 3/s. En période critique, les débits
peuvent nettement être plus faibles : 25 m3/s pour le débit minimum mensuel.
2. Débits ordinaires
La valeur du débit moyen annuel s’élève à 160 m 3/s environ à Villemur-sur-Tarn.
Mois
Débit
moyen
(m3/s)
J
246
F
347
M
244
A
218
M
186
J
99,4
J
52,4
A
35,9
S
47,5
O
90,6
N
90,6
D
152
3. Régime hydraulique et ouvrages
Les conditions d’écoulement qui s’instaurent au sein de la rivière sont indissociables de la
présence des différents seuils, qui créent une succession de biefs et imposent une ligne d’eau
en cascade et des vitesses d’écoulement relativement lentes, ainsi que des ponts, pouvant
influencer les écoulements en crue.
Le tronçon aval du Tarn qui concerne la Communauté de Communes Val’Aïgo est une
section de rivière aux écoulements lents en « cascade » caractérisé par la présence de
nombreux ouvrages de franchissements et seuils.
Recensement et caractérisation des ouvrages sur le territoire Val’Aïgo :
Nom de l’ouvrage
Chaussée Derrocades
Localisation
Villemur
Pont Neuf (D22)
Villemur
Chaussée de Villemur
Villemur
Pont Vieux (D14)
Villemur
Caractérisation (état)
- Chaussée fortement dégradée,
- Plus d’exploitation, ni d’entretien
longtemps, présence d’embâcles.
- Ouvrage récent en bon état,
- Accumulation fréquente d’embâcles.
- Chaussée en bon état,
- Entretien assuré par l’exploitant.
- Pont suspendu, restauré en 1995,
- Bon état.
depuis
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Chaussée de
l’Escalère
La Magdelaine
/ Layrac
Pont de l’Escalère
La Magdelaine
/ Layrac
Mirepoix
/
Bessières
Bessières
Pont de Mirepoix
Pont de Bessières
Chaussée de Bessières
Bessières
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- Chaussée en bon état,
- Plus d’activité associée,
- Accumulation fréquente d’embâcles.
- Pont récent en bon état,
- Accumulation fréquente d’embâcles.
- Pont suspendu,
- Travaux récents, bon état général.
- Pont suspendu,
- Bon état général.
- Ouvrage en bon état,
- Entretien assuré par l’exploitant.
Caractérisation des chaussées :
 Constitution ancienne, en maçonnerie,
 Largeur du lit de l’ordre de 150 m environ et chaussée présentant parfois un fort biais
par rapport à la rivière,
 Hauteur de chute moyenne de l’ordre de 2 à 3 m à l’étiage,
 Absence de bras de dérivation.
Les quatre chaussées sont réparties à espaces réguliers. Leur présence et la pente modérée
homogène du Tarn ont des conséquences bénéfiques sur :
 le niveau d'eau (qui est maintenu notamment en période d'étiage),
 la vitesse d'écoulement (qui reste faible),
 la nappe alluviale (qui demeure soutenue).
4. Statut juridique de la rivière
Sur le territoire Val’Aïgo, le Tarn appartient au Domaine Public Fluvial (DPF).
A ce titre, l'Etat est propriétaire du lit et des berges dans la limite du Domaine Public Fluvial
qui est déterminée par "la hauteur des eaux coulant à pleins bords avant de débordement".
L’Etat détient le droit d’usage des eaux et est responsable du maintien du libre écoulement
de celles-ci.
Cette domanialité ne peut être contestée tant que le fleuve reste classé dans la
nomenclature des cours d’eau du Domaine Public Fluvial (loi de 1910).
Le Tarn est une rivière qui est donc soumis au régime général de droit public.
Il est donc :
 Inaliénable,
 Imprescriptible,
 Non hypothécable.
Statut juridique et
délimitation


Propriété



Le cours d’eau appartient au Domaine Public Fluvial,
La délimitation de celui-ci est définie par le Code du Domaine
Public Fluvial et de la Navigation,
Les limites amont et aval sont fixées par décret.
Le lit est la propriété de l’Etat.
Les berges, au-delà de la limite du DPF, appartiennent à des
riverains (privés ou collectivités)
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C. Historique
Le Tarn est une composante essentielle du patrimoine naturel et culturel du territoire. Voie de
communication et axe de développement économique, la rivière Tarn a longtemps été au
centre des préoccupations des habitants de la vallée. Certaines activités et usages ont
profondément marqué et marquent encore les paysages et l’écologie du territoire.
L’histoire socio- économique du Tarn sur le territoire Val’Aïgo peut être synthétisée en quatre
étapes, chacune associée à une activité dominante :
 Le Tarn comme voie navigable,
 Le Tarn comme source d’énergie, l’hydroélectricité,
 Le Tarn comme source de matériaux, l’extraction de granulats,
 Le Tarn comme ressource en eau, l’irrigation.
1.
Le Tarn comme voie navigable
Dans les siècles passés, le réseau routier était insuffisant et peu sûr. Le coût des transports par
des routes mal entretenues et grevées de péages, était très élevé.
Le chemin de fer étant inexistant, la voie d’eau était le moyen de communication le plus sûr
et le moins onéreux.
Villemur-sur-Tarn, par sa situation entre Albi et Moissac était le port le plus actif sur le cours
navigable du Tarn et également le principal chantier de constructions navales.
La navigation a connu son apogée au XVIIIème siècle et tous les ans, quelques 1 500
gabares passaient sur le Tarn transportant principalement des céréales, du pastel, du vin, du
charbon et du bois vers Bordeaux et ramenaient du sel, du poisson séché et des épices.
Les gabares, longs et étroits bateaux à fond plat, pouvaient porter jusqu’à 40 tonnes de
marchandises.
Les gabares à Villemur-sur-Tarn
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Le pont suspendu de Villemur-sur-Tarn
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La Tour de la Défense
Sur le territoire Val’Aïgo, 4 chaussées ont été construites au cours du XIX ème siècle :
 Bessières,
 Escalaire,
 Villemur,
 Derrocades.
Ces chaussées étaient destinées à élever le niveau de l’eau dans le bief supérieur pour
faciliter la navigation et établir une chute d’eau permettant d’actionner les moulins.
Les quatre chaussées du territoire Val’Aïgo
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La fin de la navigation fluviale sur le Tarn se produit en 1926, date à laquelle le Tarn est
déclassé. La navigation commerciale n’a pas survécu à la concurrence de la voie ferrée
comme moyen de transport.
2.
Le Tarn comme source d’énergie, l’hydroélectricité
Sur le territoire Val’Aïgo, le patrimoine industriel est lié inévitablement à la vie de la rivière et
plus précisément à l’utilisation de l’eau comme force motrice (moulins, usine Brusson Jeune
qui fabriquait des pâtes alimentaires au XIXème siècle).
L'énergie hydraulique, depuis la création du premier moulin en 1320, a permis la vocation
industrielle de la ville. La force hydraulique du Tarn a d’abord été exploitée pour la minoterie.
Une partie des équipements pour la navigation provenaient d’une réaffectation des seuils de
moulin. Avec la disparition progressive de la navigation de commerce, l’essor du chemin de
fer et de l’industrie lourde, une nouvelle mutation s’opère sur certains sites. L’hydroélectricité
va ainsi constituer la principale reconversion des sites. Aujourd'hui, la chute d'eau de la
chaussée de Brusson à Villemur-sur-Tarn fournit de l'énergie électrique.
Les quatre chaussées existantes sur le territoire sont réparties à espaces plus ou moins
réguliers. Leur présence et la pente modérée homogène du Tarn voisine de 0,05 à 0,06 %, ont
des conséquences bénéfiques sur le niveau d'eau (qui est maintenu notamment en période
d'étiage), sur la vitesse d'écoulement (qui reste faible) et enfin sur la nappe alluviale (qui
demeure soutenue).
L’usine Brusson Jeune
3.
Le Tarn comme source de matériaux, l’extraction de granulats
De tout temps utilisés pour la construction, les matériaux granulaires (sables, galets) charriés
par le Tarn, ont fait l’objet d’une exploitation à partir des années 1960.
Peu à peu, l’exploitation des sables devient industrielle. Les prélèvements se multiplient et
avancent jusqu’au milieu du fleuve, alors qu’avant seules les rives étaient exploitées.
L’extraction des granulats a suivi une évolution importante, et a maintenant quitté le lit vif des
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rivières. Depuis la Loi sur l’eau de 1992, les activités extractives en lit mineur ne sont plus
autorisées.
4. Le Tarn comme ressource en eau, l’irrigation
La rivière fournit aux stations de pompage les énormes quantités d'eau nécessaires au vaste
réseau d'irrigation qui conditionne pour une large part la prospérité de l'agriculture dans la
vallée. Il existe sur le territoire, quelques prises d’eau agricoles directes dans le Tarn. Certains
captages agricoles ont lieu dans les nappes de surface.
Il subsiste aujourd’hui un certains nombres d’éléments bâtis en lien avec les usages et les
pratiques passés autour du Tarn (chaussées, écluses, moulins, etc), qui constituent le
patrimoine de Val’Aïgo, marqueur du territoire, porteur d'histoire et d'identité.
Cependant, depuis que le Tarn a été rayé de la nomenclature des voies navigables de
France, ce patrimoine est laissé à l’abandon et se dégrade énormément.
Préserver la qualité du patrimoine, c'est maintenir un cadre de vie agréable et c'est aussi
développer l'attractivité du territoire.
D. Situation actuelle du Tarn
1. Le Tarn, enjeu économique du territoire Val’Aïgo
La rivière Tarn est un élément majeur du territoire Val’Aïgo. Elément clef du cadre de vie, du
paysage, la rivière permet l’appropriation sociale du territoire par les locaux. En effet, le Tarn
est un élément présent dans l’esprit des habitants : lieu de promenade, lieu de détente, mais
aussi lieu d’histoire locale (crue de 1930…). Le Tarn a toujours eu un lien avec l’histoire du
territoire et généré des activités diversifiées.
Le Tarn participe à la valeur culturelle et paysagère :
 Il est la vitrine d’une région et contribue à l’image de marque du territoire,
 Il est le support d’activités éducatives, récréatives : il constitue un pôle d’attraction
importante particulièrement recherché par les citadins. Le patrimoine biologique de
la rivière constitue un formidable support pédagogique pour une sensibilisation et une
information du public par rapport à la nature.
Permettre la navigabilité permettrait aux touristes et aux habitants de découvrir d’une
manière originale la rivière Tarn ainsi que les berges.
Le tourisme fluvial est une activité économique, qui utiliserait la rivière comme pôle
d’attraction, support de découverte et d’activités.
Le tourisme fluvial est un secteur d’activités très large, recouvrant à la fois les promenades
courtes de une à quelques heures, à la journée mais aussi la location de coches de
plaisance, la plaisance fluviale privée à bord de bateaux habitables ou de petites unités de
promenade, le nautisme de proximité (canotage, pêche en barque, canoë-kayak, aviron…).
Enfin, on y rajoute les activités pratiquées le long de la voie d’eau (randonnées, location de
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vélos, parcours équestres, visites d’ouvrages ou de musées en lien ou pas avec la voie d’eau)
et enfin la baignade, surveillée ou non…
Le tourisme fluvial est une composante essentielle du tourisme régional, en termes
économiques, de développement local, d’aménagement. C’est également une filière
transversale, qui concerne et intéresse le tourisme culturel, le tourisme vert et de loisirs,
l’événementiel, le tourisme d’affaires, le tourisme de découverte économique, le tourisme
sportif, le tourisme éducatif et social. Enfin, il participe au rapprochement entre visiteurs et
population locale et encourage l’appropriation de la Communauté de Communes par ses
habitants.
2. Activités de loisirs liées à la rivière sur le territoire
 La pêche : constitue la principale activité. L’activité de pêche est relativement bien
développée sur la rivière Tarn et ses affluents. Sur le territoire, on dénombre quatre
Associations Agrées pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique (AAPPMA) :
 AAPPMA de Villemur-sur-Tarn,
 AAPPMA de Mirepoix-sur-Tarn,
 AAPPMA de Bessières,
 AAPPMA de Villematier.
 Les sports nautiques : se limitent à l’activité du Club AS Aviron en amont de Villemur.
(Présence d’une base nautique). Le Club d’aviron est la seule structure du Nord
Toulousain qui propose la pratique de l’aviron. La qualité des infrastructures, du cours
d’eau (distance à parcourir), du cadre est à souligner pour cette pratique. La période
de fonctionnement du club correspond à la période scolaire (de septembre à Juin).
Pendant la période estivale, il n’y a aucune activité nautique sur la rivière Tarn.
Il serait donc intéressant de développer l’activité nautique sur la rivière Tarn.
 Autres activités : aucune zone de baignade n'est actuellement répertoriée, alors
qu'autrefois chaque village possédait sa "plage".
3. Le rôle de l’ATEV
L’Association Tarn Eau Vivante œuvre pour la protection et la mise en valeur de la rivière.
Cette association, guidée par son Président M. Franqueville, est fortement impliquée dans le
projet de navigabilité sur le Tarn.
D’autres actions sont menées :
 Réhabilitation de sentiers le long des berges du Tarn,
 Organisation de la Fête du Tarn depuis 2 ans (conférences, jeux, démonstrations
autour du thème de la rivière),
 Exposition sur le Tarn en Majesté à la Tour de la Défense en novembre - décembre
2013 (peintures et sculptures),
 Sensibilisation auprès des scolaires (balades avec intervenants),
 Conférences trimestrielles tout public : quel avenir pour notre rivière ?,
 Conseil Municipal des enfants réalisé sur le thème de la fixation des berges par
bouturage, dans l’objectif de sensibiliser sur le développement durable et
l’écocitoyenneté.
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E. Un exemple de projet existant : Montauban
Il y a quelques années, Montauban a décidé d’allier mise en valeur du Tarn et
développement touristique.
En effet, depuis 2012, le Grand Montauban a rendu la navigation possible sur environ 10 kms
de Port Canal à Corbarieu afin de rejoindre le Canal des Deux Mers via le Canal de
Montech.
La navigation sur le Tarn est possible d’avril à octobre.
En 2012, ils ont comptabilisé environ 80 passages à l’écluse.
Leur offre est actuellement composée de locations de bateaux électriques, la libre
circulation des plaisanciers et un bateau-promenade.
Différents aménagements ont été mis en place :
 Trois haltes nautiques à Sapiac, Bressols et Corbarieu,
 Une écluse double remise en état de marche à Port Canal depuis 2012,
 Un port avec 31 emplacements pour 15 pontons aménagé en véritable espace
d’accueil avec location de bateaux, bar restauration rapide, école de navigation,
aire de camping-cars, etc,
 Un ponton pour bateau-promenade,
 Une capitainerie aménagée à Port Canal.
L’aménagement des berges du Tarn d’un montant d’1,3 Million € a été financé par :
 Le Grand Montauban,
 Le Conseil Régional Midi-Pyrénées,
 Le Conseil Général du Tarn et Garonne,
 L’Etat (FEDER et FNADT).
Budget :
Dépenses annuelles : environ 90 000 €.
Recettes annuelles : environ 40 000 € (emplacements bateaux et camping-cars), redevances
professionnelles.
Fréquentation 2013 :
FRÉQUENTATION 2013
BATEAUX
Nombre de passages à l’écluse
Nombre de bateaux (nuitées Port Canal)
Nombre de nuitées totales
Durée de séjour moyenne / bateau
Nombre de bateaux avec forfait estival et
hivernage (contrat signé)
Nombre de bateaux forfait hivernage en
cours de contrat
Taux d’occupation pour l’hivernage
33 bateaux
45 bateaux privés
110
2,44 nuitées
17 bateaux
16 bateaux
53,13 %
CAMPING-CARS
Nombre de camping-cars
Nombre de nuitées totales
23
25
AUTRES USAGES
Nombre d’utilisations machine à laver
26
15
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En haute saison 2013, plus de 2 000 touristes fluviaux ont été comptabilisés (avec leurs propres
bateaux, balade en bateau-promenade, etc).
Une partie d’entre eux vont au moins passer une journée dans le centre-ville historique et
consomment au restaurant et/ou dans les boutiques (retombées économiques encore non
analysées). S’ajoute également la clientèle des bars qui génère de l’activité économique
locale. L’école de bateau était également satisfaite de ses premiers mois d’activité (3 mois,
statistiques en attente).
Le coût total du projet de navigabilité du Tarn s’élève à 1 152 196 € TTC.
Cela comprend :
- La création des haltes nautiques de Corbarieu, Bressols et Sapiac,
- L’extension de la halte nautique de Port Canal,
- L’aménagement d’une passerelle au droit de l’écluse et l’amélioration des accès de
Port Canal au centre-ville.
Le coût total des travaux s’élève à 632 148,98 € HT décomposé comme suit :
-
Lot 1 : VRD – Voirie et réseaux divers
Lot 2 : Génie Civil
Lot 3 : Espaces verts aménagement surface
Lot 4 : Travaux subaquatiques
Lot 5 : Serrurerie ventillerie
Lot 6 : Equipements nautiques
Mission CSPS
Mission contrôle technique
Bilan carbone
Etude de sol
Extension mission halte nautique
Total
87 254,40 €
125 000,00 €
54 494,58 €
47 340,00 €
33 123,00 €
252 940,00 €
2 480,00 €
9 150,00 €
2 520,00 €
7 467,00 €
10 380,00 €
632 148,98 € HT.
Plan de financement de la jonction Canal au Tarn à Montauban :
-
FEDER (25 %)
Conseil Régional (20 %)
Conseil Général (17 %)
Communauté d’Agglomération Montauban
158 037,24 €
126 430,00 €
100 470,00 €
247 211,74 €
Total
632 148,98 € HT.
Etudes Navigabilité du Tarn
82 250,00 € HT.
Financeurs :
- FEDER (50 %)
- Etat (FNADT, 30 %)
- Grand Montauban (20 %)
41 125,00 €
24 675,00 €
16 450,00 €
16
Communauté de Communes Val’Aïgo
Projet de navigation sur le Tarn
Mai 2014
Port Canal à Montauban
permet la liaison
entre le Canal Entre deux mers
et le Tarn via le Canal de Montech
Le Tarn est également navigable d’Aiguelèze à Albi sur 18 kms :
La navigation se fait notamment en gabarres sous forme de visites guidées autour de
plusieurs thèmes comme la culture ou la nature.
17
Communauté de Communes Val’Aïgo
Projet de navigation sur le Tarn
Mai 2014
IV) Présentation du projet de navigation sur le territoire Val’Aïgo
A. Le contexte du tourisme fluvial
Sources : Le tourisme fluvial en France en 2008, Atout France, VNF (dernière étude en date sur
le tourisme fluvial à l’échelle nationale) et entretiens téléphoniques.
En chiffre d’affaire, la majorité du tourisme fluvial dépend de la clientèle étrangère. Plus de
50 % des plaisanciers du Lot et Garonne sont étrangers. Les excursionnistes et touristes
Français sont plus représentés sur les prestations de plus courte durée à l’échelle d’une
journée ou d’un weekend.
La région Midi-Pyrénées connait une croissance soutenue de la location de coche de
plaisance avec plus de 2 200 contrats de locations en 2008.
Figure 1 : Nombre de contrats de location de coche de plaisance par région en 2008 et
évolution 2008/2007
Selon le principal loueur de coche de plaisance (Le Boat localisé à Montauban) contactés
dans le cadre de cette étude, le niveau d’activité est assez stable sur ces dernières années
sur le canal de Montech et le canal des deux mers. Avec l’ouverture à la navigation du Tarn,
la demande pour cette zone a augmentée mais les clients sont déçus par la petitesse du
tronçon navigable et reviennent rapidement naviguer vers les canaux.
Concernant les bateaux-promenade, les résultats de l’année 2008 sont plus mitigés. La figure
suivante montre que l’évolution 2008/2007 n’était pas à la hausse.
18
Communauté de Communes Val’Aïgo
Projet de navigation sur le Tarn
Mai 2014
Figure 2 : Nombre de passagers transportés par région en 2008 et évolution 2008/2007
Statistiques 2008 des bateaux promenades pour la région Midi-Pyrénées
Nombre de passagers transportés
211 500
Nombre moyen de passagers transportés par bateaux
13 218
Nombre moyen de passagers transportés par opérateur
14 100
Durée moyenne de l’activité par semaine par opérateur
35,3
Sources : Le tourisme fluvial en France en 2008, Atout France, VNF
Pendant des années, le Tarn était le principal axe de développement des territoires qu’il
traversait. Aujourd’hui non navigable, la rivière et ses infrastructures sont abandonnées.
La Communauté de Communes Val’Aïgo s’est donnée comme objectif de développer le
tourisme de proximité, à travers le développement d’un projet issu d’un partenariat avec des
associations, dont l’ATEV. La Communauté de Communes part du constat que le territoire est
bien trop méconnu, qu’il recèle de nombreuses richesses, et qu’il est possible de capter une
population issue de l’agglomération toulousaine.
La Communauté de Communes Val’Aïgo a la volonté de développer son offre touristique en
rendant possible la navigation sur le Tarn et ainsi mettre en valeur cette rivière trop longtemps
oubliée.
Ce projet doit être vu dans une approche globale, avec des étapes mais sur le long terme
qui permettrait de relier Montauban à Albi.
C’est véritablement un projet interdépartemental, voire régional puisque le territoire Val’Aïgo
est positionné dans le triangle Toulouse-Moissac-Albi, au cœur de trois Grands Sites MidiPyrénées.
19
Communauté de Communes Val’Aïgo
Projet de navigation sur le Tarn
Mai 2014
La navigation du côté de Montauban étant possible jusqu’à Corbarieu, il reste trois
chaussées à franchir pour faire communiquer Villemur-sur-Tarn avec le canal des deux mers
et de là ouvrir les portes à l’économie fluviale :
 Corbarieu (Chaussée du Moulin : terme actuel de la navigation),
 Orgueil (Chaussée du Moulin de Saliens),
 Derrocades.
Les objectifs du projet sont :
 Valoriser durablement le patrimoine lié à la rivière Tarn,
 Améliorer le cadre de vie du territoire en conservant les éléments du patrimoine local,
 Renforcer les liens entre la rivière Tarn et les habitants grâce à une meilleure
connaissance de son patrimoine,
 Développer l’activité économique du territoire en valorisant les ressources locales, le
tourisme de proximité.
La rivière Tarn, véritable colonne vertébrale et axe vert du territoire, projet structurant à
l’échelle de la Communauté de Communes Val’Aïgo, pourrait ainsi devenir le moteur du
développement touristique local.
Nous avons donc affaire à une culture « fluviale » déjà bien installée qui agit comme une
pompe aspirante et
devrait
garantir à notre projet
un
succès rapide.
De par la proximité de l’agglomération toulousaine et le patrimoine architectural des villes de
Montauban à l’ouest et des villes de Rabastens, Lisle sur Tarn, Gaillac, Albi plus au nord, le flux
« naturel » de touristes susceptibles d’utiliser les infrastructures situées sur le cours du Tarn est
jugé important, et la Communauté de Communes Val’Aïgo, située admirablement dans ce
courant touristique, peut estimer profiter d’un afflux de touristes qui passeraient de 5 000
personnes par an aujourd’hui à plus de 9 000 dans dix ans.
Un nouveau concept autour de cet axe millénaire qu’est la rivière Tarn ne peut être qu’une
opportunité pour favoriser le développement du tourisme. Il générera la création d’emplois
locaux à partir du nouvel attrait que procureront les divers projets de navigation et de
tourisme rural.
Ces projets basés sur le respect de l’environnement et de l’homme, résolument tournés vers
des techniques innovantes seront le moteur de ce développement.
Il s’agit d’appréhender ce projet de remise en navigation comme une
complémentarité de l’offre touristique de l’agglomération toulousaine.
Une réelle cohérence globale de l’offre est à souligner.
B. Les enjeux
1. Les enjeux patrimoniaux
L’ancienne navigabilité du Tarn a laissé des traces : un patrimoine bâti lié à l’eau inexploité et
laissé à l’abandon (chaussées, écluses, moulins, etc), pourtant marqueur du territoire, porteur
d’histoire et d’identité.
20
Communauté de Communes Val’Aïgo
Projet de navigation sur le Tarn
Mai 2014
Il s’agira de l’inclure dans le projet de navigabilité afin de le revaloriser et de lui redonner la
place qu’il mérite dans le territoire Val’Aïgo.
Un recensement de ce patrimoine lié à l’eau sera effectué et servira à créer des circuits
thématiques, des ateliers pédagogiques pour les scolaires, etc.
Le patrimoine est la préoccupation de tous, il contribue à l’évolution des connaissances. Il
n’est pas seulement le témoignage d’un passé plus ou moins lointain, il est ce que l’on choie
précieusement, ce que l’on désire conserver et transmettre aux générations futures. Loin
d’être figé, le patrimoine est en mouvement, la modernité s’accélère et donne souvent un
sens utile à ces traces du passé. Il est important de porter un regard novateur sur les lieux, les
objets et les structures de notre mémoire.
Un territoire, deux cités et cinq villages situés en bordure de la rivière Tarn, historiques par
leurs monuments, (Greniers du Roy, Tour de Défense, voies de circulation marchandes
devenues sentiers pédestres, châteaux, pigeonniers …) témoins d’une importance
économique et militaire passées, sont à revaloriser.
2. Les enjeux écologiques et hydrologiques
La rivière Tarn et ses abords étant peu entretenus, ceux-ci se dégradent (embâcles dans la
rivière, érosion des berges, etc), au détriment de la faune et la flore qui s’appauvrissent.
Il s’agira d’entretenir le lit de la rivière et ses berges afin de préserver la qualité de l’eau et
l’équilibre de l’écosystème.
Aucune structure n’intervient sur les berges dans le secteur. La zone de marnage est très
verticale, et très peu colonisée par la végétation herbacée. Dans les zones de berges en
pente douce, la ripisylve est plus ou moins dense, et majoritairement composée d’espèces
ligneuses caractéristiques des bords de cours d’eau : peupliers noirs, saule blanc, aulne
glutineux, robinier faux acacia, sureau noir, érable negundo, cornouiller sanguin,…
a) La ripisylve
La ripisylve est un écosystème lié de façon étroite au cours d’eau. Cette zone humide, qui
subit une influence à la fois terrestre et aquatique, doit jouer un rôle régulateur lors des petites
crues car elle est un espace naturel d'inondation et de ralentissement des eaux. Sa
végétation hétérogène constitue une richesse écologique. Tout en assurant l’écoulement
des eaux, elle nécessite un entretien adapté pour maintenir une diversité des âges, des
espèces, des étages de végétation (arborescent, arbustif, herbacé).
Elle joue différents rôles :
 Habitat, source de nourriture,
 Protection contre l’érosion,
 Frein aux courants,
 Maintien de la rive,
 Protection contre le vent pour les cultures riveraines,
 Filtre des polluants diffus,
 Ressource exploitable et renouvelable pour la récolte de bois,
 Contribution à la qualité paysagère.
Aujourd'hui, la flore sauvage des berges du Tarn est essentiellement formée, quand elle
subsiste, par la ripisylve où dominent saules, peupliers et robiniers faux acacias.
Il s’agit d’une ripisylve à bois tendres, avec saule blanc (SALIX alba), peuplier noir (Populus
nigra) et peuplier blanc (Populus alba) mélangée avec quelques espèces post-pionnières
telles que les frênes (Fraxinus excelsior, Fraxinus angustifolia).
21
Communauté de Communes Val’Aïgo
Projet de navigation sur le Tarn
Mai 2014
b) L’intérêt écologique
Comme les espaces naturels le long des rives ont été remplacés par des terres agricoles, il ne
reste guère que les abords immédiats du lit majeur qui permettent la nidification ou le refuge
naturel de quelques espèces d'oiseaux: cormorans, hérons (bihareaux ou cendrés), poules
d'eau, colverts, martins pêcheurs, buses, bergeronnettes des ruisseaux....
c) La faune piscicole
Les espèces les plus présentes dans la rivière Tarn sont la carpe, la tanche, le brochet, la
brème, le black-bass, l'anguille mais aussi le silure, l'ablette, le goujon, le barbeau qui sont en
augmentation ainsi que le sandre, la perche et le poisson-chat en diminution.
Ce constat traduit une tendance positive avec la réapparition de poissons exigeants en
termes de qualité de l'eau. La rivière présente de nombreuses zones favorables aux frayères,
parmi lesquelles, paradoxalement, les arbres immergés.
Le Tarn est classé "axe bleu" de type 1 (axe migrateur prioritaire) dans le Schéma Directeur
d’Aménagement et de Gestion des Eaux Adour Garonne depuis sa confluence avec la
Garonne jusqu’au barrage de la Bourélie (en amont de Gaillac). La libre circulation piscicole
est une condition indispensable au retour d’une population pérenne de migrateurs.
Dans notre projet, il est prévu l’aménagement d’échelles à poissons sur les trois chaussées qui
n’en sont pas équipées à ce jour.
3. Les enjeux socioculturels
La rivière Tarn et ses berges étant peu entretenues et difficiles d’accès, la population locale
et le tourisme de proximité s’en sont détournés.
Le Tarn n’est plus le centre d’intérêt du territoire Val’Aïgo alors que sept communes sur huit
sont longées par la rivière.
Il s’agira grâce au projet de navigabilité de réapproprier la rivière et le territoire dans son
ensemble aux habitants et de le rendre plus attractif pour un tourisme de proximité.
C. Création du premier tronçon : Bessières – Villemur-sur-Tarn
La première étape de ce projet d’envergure serait de permettre la navigabilité du Tarn sur le
tronçon Bessières – Villemur-sur-Tarn, long de 17 kms.
La stratégie de revalorisation de la rivière, sur les 20 kilomètres de la Communauté de
Communes Val’Aïgo, qui s’ajouterai aux 10 kilomètres revalorisés par la Communauté
d’Agglomération du Grand Montauban, repose sur la condition de remise en état dans un
premier temps de l’écluse située sur la chaussée de l’Escalaire qui existe sous la forme
actuelle depuis presque deux siècles, et sous d’autres formes depuis le moyen-âge.
Deux villes, de même importance, sur le Tarn encadrent la Communauté de Communes
Val’Aïgo : Bessières et Villemur. Elles ont un patrimoine à valoriser et à ouvrir aux citoyens.
D’autre part la proximité du Frontonnais permet des synergies favorables au vignoble et au
tourisme fluvial.
22
Communauté de Communes Val’Aïgo
Projet de navigation sur le Tarn
Mai 2014
Le tracé Bessières – Villemur-sur-Tarn
Sur le moyen terme, il est prévu de réhabiliter les chaussées de Villemur et Derrocades afin de
continuer la navigation jusqu’au seuil d’Orgueil dans le Tarn-et-Garonne et se rapprochant
du cours déjà navigable de Montauban à Corbarieu.
1. Les aménagements à mettre en place
Les aménagements et équipements à prévoir pour un tel projet seront analysés par des
études spécialisées. A titre d’exemple :
 Un port en amont de la chaussée de Villemur proposant une offre de location de
bateaux électriques, la libre circulation des plaisanciers et un bateau promenade
avec visites commentées du territoire,
 Trois haltes nautiques pouvant accueillir une dizaine de bateaux (Bessières, Mirepoix
et La Magdelaine),
 Deux ou trois pentes de mise à l’eau (Bessières et Layrac-sur-Tarn),
 Une microcentrale sur la chaussée de l’Escalaire,
 Un aménagement des rives.
23
Communauté de Communes Val’Aïgo
Projet de navigation sur le Tarn
Mai 2014
2. Les travaux à accomplir





Réaliser une étude technique de faisabilité du projet (relevés topographiques,
bathymétriques, etc) ainsi qu’une étude d’implantation,
Remettre en état le lit de la rivière et enlever les embâcles,
Réhabiliter la chaussée et l’écluse de l’Escalaire,
Réaliser une étude sur la qualité de l’eau,
Réaménager et entretenir les berges du Tarn sur des points stratégiques.
3. Le calendrier prévisionnel du projet
Différentes actions menées depuis le lancement du projet ou à mener ont été recensées :
DATES
Septembre
2013
NovembreDécembre 2013
Décembre 2013
Janvier 2014
Février 2014
Février-Mars
2014
ACTIONS
AVANCEMENT
Création du Comité de Pilotage :
- Etat,
- Elus communautaires,
- Associations œuvrant autour de la rivière Tarn (ATEV,
AAPPMA, etc),
- Conseil Général Haute-Garonne,
- Conseil Régional Midi-Pyrénées,
- SCOT du Nord Toulousain.
Etude des retombées économiques du projet.
Effectué
Etude technique de faisabilité du projet.
Compte rendu de l’étude technique de faisabilité.
Réunion du Comité de Pilotage autour du compte
rendu de l’étude.
Décision sur les suites à donner au projet.
Décision du Préfet sur la demande d’effacement de
la chaussée de l’Escalaire.
Effectué
Effectué
A venir
Effectué
A venir
4. Les autres projets pouvant découler de cette navigation
Il est important de définir un fil conducteur au projet « la rivière Tarn » et d’imaginer une série
d’actions et d’activités visant à mettre en valeur des éléments du territoire, en répondant à
une fréquentation locale et de proximité toulousaine.
Favoriser de nouvelles activités liées à la rivière Tarn permettrait d’attirer les habitants, les
usagers, les touristes à redécouvrir la rivière.
Idées d’actions à mettre en place :
 Rendre la baignade possible à certains endroits du territoire,
 Réaménager la plage de Villemur-sur-Tarn et la guinguette,
 Développer des activités nautiques comme le canoë-kayak, aviron ou pédalo,
 Créer une route thématique réalisable en naviguant sur le Tarn et recensant les
éléments et les ouvrages relatifs à la rivière (chaussées, écluses, moulins, usine Brusson
Jeune, faune et flore, etc),
 Effectuer des visites commentées sur les berges du Tarn ayant pour thématique la
rivière Tarn comme outil de développement économique (navigation, énergie
hydraulique, etc) ou axées sur la faune et la flore,
24
Communauté de Communes Val’Aïgo
Projet de navigation sur le Tarn



Mai 2014
Ouvrir des sentiers de randonnée nature le long des berges réaménagées avec des
lieux d’observation (faune et flore), et pouvant relier les sentiers de randonnée déjà
existants,
Créer des parcours équestres,
Créer des activités pédagogiques avec des scolaires orientées sur une sensibilisation
à la protection de la rivière, la faune et la flore.
Les publics ciblés par la Communauté de Communes sont des excursionnistes venant
essentiellement de l’agglomération toulousaine, une clientèle de court séjour, familles,
plaisanciers habitants du territoire et pêcheurs.
D. Contraintes
1. Contraintes techniques
La chaussée de l’Escalaire :
Cette chaussée construite en 1842 comptait parmi les nombreux aménagements affectés à
la navigation du Tarn.
Le projet de navigabilité sur le Tarn entre Bessières et Villemur-sur-Tarn ne peut voir le jour que
si la chaussée de l’Escalaire reste en place et est réhabilitée avec une écluse.
Le projet Rouleau-Guichard actuellement à l’étude et qui consiste en un rasement total de
cette chaussée anéantirait les chances d’y parvenir.
Ce projet vise l’augmentation de la production d’énergie électrique hydraulique grâce à
l’arasement de la chaussée qui permettra un gain en termes de hauteur de chute pour les
débits moyens.
En effet, en période d’étiage, même sévère, le Tarn a l’aspect d’un plan d’eau d’une largeur
d’environ 80 mètres avec une profondeur moyenne de 2 mètres.
Il en sera tout autrement si la chaussée de l’Escalaire est détruite : une grande partie du lit de
la rivière sera asséchée et la faune devra se réfugier dans les quelques fosses existantes.
La navigation sera donc impossible pendant cette période.
Le réchauffement des eaux sera également plus rapide sur un volume moindre.
La chaussée actuelle garantissant une bonne retenue d’eau, permettra la navigabilité d’avril
à octobre.
Cette retenue d’eau est utilisée pour les besoins de l’irrigation, la sécurité incendie des
établissements LAGRANGE, le refroidissement de l’usine ECONOTRE de Bessières et pour des
prélèvements effectués par les Syndicats Intercommunaux d’Aménagement hydraulique
(SIAH) et Eau Région de Villemur (SIERV).
De manière générale, depuis sa construction, l’économie et les habitudes locales se sont
bâties autour de cette chaussée.
Un projet concurrent à Rouleau-Guichard, la Société Domia, prévoit l’implantation d’une
centrale hydro-électrique avec deux turbines de basse chute sur la rive gauche de
l’Escalaire, dans l’objectif de produire de l’électricité sans araser la chaussée.
25
Communauté de Communes Val’Aïgo
Projet de navigation sur le Tarn
Mai 2014
Chaussée de l’Escalaire au XIXème siècle
Chaussée de l’Escalaire aujourd’hui
Les informations ci-dessous sont issues d’entretiens avec les différents acteurs impliqués, et
elles ne sont là que pour résumer la situation. Chacun des interlocuteurs a réalisé un dossier
plus consistant que ce résumé, et celui-ci a été communiqué à qui de droit dans les délais.
Cet arasement, demandé par un particulier pour servir donc un intérêt particulier, un
producteur d’électricité à Bessières, est très dommageable pour l’intérêt collectif. Et nous
émettons une vraie alerte sur ce sujet, véritable obstacle qui mettrait un point final au « rêve »
de relier à terme Albi à la Garonne…
Lors de notre étude, nous avons été amenés à rencontrer des acteurs impliqués par les
conséquences de l’arasement de cette chaussée. Quelques-unes de leurs déclarations nous
ont semblé sujettes à réflexion quant aux conséquences, économiques et écologiques
principalement.
26
Communauté de Communes Val’Aïgo
Projet de navigation sur le Tarn
Mai 2014
Entre Bessières et la chaussée en question sont installées :

Deux usines : une de traitement des déchets de l’agglomération toulousaine,
Econotre, et une de fabrication de menuiseries pour le distributeur « Lapeyre ».

Une station de pompage d’eau pour l’irrigation des terres agricoles.
Il y a ci-dessous des résumés de rapports produits par les différents acteurs concernés et ceci
n’est là que pour mémoire.
Des avis rédigés par différents acteurs sont consultables en Annexe 8 du dossier.

Econotre
Cette usine de traitement des déchets c’est : 1 577 711 tonnes de déchets qui ont été traités
en dix ans. C’est aussi la production de 16 mégawatt d’électricité, équivalent au nécessaire
pour les habitants d’une agglomération de 10 000 habitants…
L’entreprise Econotre, à Bessières utilise pour le procédé d’incinération un certain volume
d’eau (26 m3/heure) tiré du Tarn. Les volumes prélevés dans le Tarn sont de 620 m3/jour.
L’eau est utilisée pour refroidir et traiter les fumées d’incinération. L’eau résiduelle est, par ce
procédé, polluée par de nombreux composés chimiques toxiques. L’entreprise prend en
charge l’épuration de ses eaux avant de les rejeter dans le Tarn. Le rejet de l’entreprise d’un
débit maximum de 7,5 m3/heure, doit respecter des caractéristiques physico-chimiques
précises, fixées par arrêté préfectoral. Le reste de l’eau étant partie dans l’air sous la forme
de vapeur.
L’arasement de la chaussée met en danger cette usine car en période d’étiage, le Tarn ne
pourra plus l’approvisionner en eau, et l’achat d’eau « potable » représente un coût. Les
solutions proposées par le fournisseur d’électricité pour palier à ce manque sont jugées
irrecevables.
La solution envisagée, en cas d’arasement de la chaussée, serait d’effectuer des travaux
lourds pour passer à un traitement sec des déchets et leur coût, estimé entre 20 et 30 M€ plus
le chiffre d’affaires perdu pendant les travaux, et un vrai problème de stockage des déchets
non traités pendant plusieurs mois…

Lapeyre
La sécurité incendie est assurée par un dispositif de stockage d’eau pompée dans le Tarn. La
prise d’eau serait comme pour le cas précédent sujette à des variations de niveau de l’eau
et à une obligation d’utiliser le réseau d’eau potable. Le coût de modification de la prise
d’eau serait par ailleurs à la charge de la commune de La Magdelaine, sans garantie de
continuité.
Enfin les pompiers de Villemur ont droit d’usage de cette réserve d’eau pour les besoins
d’extinction de feux situés dans les villages de La Magdelaine, Layrac, Bondigoux et Mirepoix.

Station de pompage d’eau d’irrigation
La rivière fournit aux stations de pompage les énormes quantités d'eau nécessaires au vaste
réseau d'irrigation qui conditionne pour une large part la prospérité de l'agriculture dans la
vallée.
Le SIAH de la région de Villemur est le syndicat qui réalise les plus importants prélèvements
d’eau dans le Tarn. Il est composé de 8 communes, soit environ 12 000 habitants. Il comprend
quatre prises d’eau sur son territoire (Layrac-sur-Tarn, Villematier, Villemur-sur-Tarn et Nohic).
Globalement, 3,5 millions de m3 d’eau par an sont prélevés dans le Tarn ; 700 à 800 000 m3 le
sont à la pompe de Pescayras située en amont de la chaussée concernée par le projet
d’arasement.
La surface irriguée dans le canton, est d’environ 3000 ha. Les principales cultures irriguées
sont donc le maïs semence (2000 m3 d’eau/ha sur toute la saison) ainsi que le soja et le
27
Communauté de Communes Val’Aïgo
Projet de navigation sur le Tarn
Mai 2014
sorgho (environ 1500 m3 d’eau/ha sur toute la saison). Le prélèvement pour l’agriculture est le
plus important dans la rivière Tarn. L’irrigation est réglementée par le SDAGE, surveillée par la
MISE. La limite d’étiage du Tarn correspond à 12 m3/secondes. Arrivé aux alentours de ce
seuil, des mesures de restrictions de prélèvements sont mises en place.
La station de Pescayras est située en amont de la chaussée de l’Escalaire. Elle irrigue une
zone de 600 hectares possibles et 450 hectares sont vraiment irrigués par cette prise d’eau.
10 à 12 agriculteurs sont concernés.
Le point mort de SIAH est de 2000 hectares irrigués, à ce jour 2200 le sont. Si les 450 hectares
concernés par le projet disparaissent, les communes devront délibérer et demander aux
agriculteurs de compenser les pertes. Il faut 1,2 M€ par an au SIAH pour équilibrer ses
comptes…
60 K€ sont budgétés par le producteur d’électricité à l’origine du projet d’arasement pour
modifier la prise d’eau de la station. Une étude en cours va chiffrer la réalité qui nous semble
beaucoup plus importante.
Depuis la disparition des batardeaux sur la chaussée de l’Escalaire, qui avait baissé le niveau
de l’eau de 1 m environ, le SIAH a constaté une usure plus rapide des pompes des puits de
prise d’eau et un rendement moindre. Une nouvelle baisse amplifierait le phénomène, s’il y
avait suffisamment d’eau pour les faire tourner.
Raccorder l’irrigation de cette station aux autres réseaux aurait un coût de plusieurs millions
d’euros, non finançable en fait…
En définitive, si le Tarn est navigable, les chaussées et les écluses en service seront une
garantie de posséder une réserve d’eau entre Bessières et l’Escalère estimée à 1 million de
m3, ce qui n’est pas négligeable en considération des prévisions de réchauffement de la
planète.

Ecosystème
Vingt zones entre Bessières et la chaussée de l’Escalaire ont été identifiées comme pouvant
avoir des affaissements des berges si la chaussée était arasée. Après la destruction des
batardeaux de cette même chaussée, en 2009, nous pouvons constater que les berges de
Bessières ont subi des effondrements et ce processus s’amplifie au niveau du village de
Mirepoix-sur-Tarn.
L’impact sur les puits des particuliers et les fissures des murs des constructions sont à mesurer
car la nappe phréatique descendra de 1m également.
2. Contraintes financières
Certains travaux et études représentent des coûts importants pour la Communauté de
Communes Val’Aïgo :
o Réaliser des études techniques de faisabilité et d’aménagement,
o Remettre en état le lit de la rivière et enlever les embâcles,
o Réhabiliter les chaussées et les écluses de l’Escalaire, Villemur et Derrocades,
o Créer les aménagements nécessaires (port, pontons, descentes de bateaux, accès à
la rivière, etc),
o Prévoir les frais de fonctionnement ultérieurs.
3. Contraintes juridiques
Il s’agirait d’obtenir des arrêtés préfectoraux d’occupation temporaire du domaine public
ainsi qu’un règlement de police indiquant les différentes règles et obligations pour la
navigation.
28
Communauté de Communes Val’Aïgo
Projet de navigation sur le Tarn
Mai 2014
LE PROJET DANS NOTRE TERRITOIRE
FORCES
•
•
•
•
•
Une rivière propre
Un projet identique en aval
Un projet complémentaire en
amont
Tous les élus sont derrière le projet
Des atouts autour du projet
(monuments, circuits pédestres,
deux centres équestres)
OPPORTUNITÉS
•
•
•
Profiter de l’expérience réussie de
Montauban
Connexion aisée avec la Garonne
et le canal du midi
Volonté du Pays Tolosan de
développer le tourisme vert
FAIBLESSES
•
•
Besoin de restaurer trois écluses
Un projet très long terme
MENACES
La destruction de la chaussée de
l’Escalaire
E. Impacts touristiques et économiques
Le Tarn, anciennement rivière navigable, possède un patrimoine bâti important lié à la
navigation : écluses, chaussées…. Cependant, depuis que le Tarn a été rayé de la
nomenclature des voies navigables de France, ce patrimoine est laissé à l’abandon et se
dégrade énormément.
Aussi, il est primordial de préserver la qualité de ce patrimoine, de maintenir un cadre de vie
agréable et de développer l’attractivité du territoire.
De ce constat est née une vive volonté politique et associative de la part de la
Communauté de Communes Val’Aïgo afin de mettre en valeur cette rivière.
Rendre la navigation possible sur le territoire Val’Aïgo aura des impacts touristiques et
économiques.
Cela permettra :
Un développement de l’offre touristique,
Une valorisation du territoire et du patrimoine (mise en avant du réseau balisé et
entretenu de 100 km de sentiers de randonnée sur le territoire),
Une multitude d’activités qui en découleraient comme du canoë-kayak, des zones
de baignade, des visites commentées du territoire en gabarres, des visites guidées
thématiques depuis les berges, etc,
Une activité nature proche de l’agglomération toulousaine,
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Communauté de Communes Val’Aïgo
Projet de navigation sur le Tarn
Mai 2014
Une hausse de la fréquentation touristique, ce qui induira
Un développement économique car une hausse des dépenses sur le territoire et donc
par la suite la création de nouveaux commerces,
Un développement durable (électricité, irrigation pour l’agriculture),
Une meilleure notoriété et image de marque pour le territoire,
La réappropriation du territoire et de la rivière par les habitants.
Dans le cadre de la démarche sur le développement économique pouvant s’effectuer sur la
rivière Tarn, il semble que la vocation touristique doit être mise en valeur, car c’est un des
rares secteurs économiques qui puissent progresser sur nos territoires « semi urbain ».
D’autant que les emplois créés par ce secteur sont ancrés dans le territoire et difficilement
« délocalisables » !
Le tourisme fluvial est un secteur en hausse régulière chaque année sur
l’ensemble du territoire national.
La navigation offrira de plus un nouvel angle de vue des paysages et des villages depuis
l’eau, ce qui permettra de les voir autrement (ex : Tour de la Défense, ponts suspendus,
berges, etc).
La rivière Tarn redeviendra l’un des principaux centres d’intérêt du territoire comme autrefois
lorsque le commerce et la vie quotidienne tournaient autour d’elle.
Il y aura également des retombées en termes d’image de marque du territoire, le tourisme
fluvial étant une vitrine qui permet de dépasser les frontières du département.
LE TOURISME FLUVIAL EN FRANCE C’EST :
Un volume d’activités de 1 421,7 Mds€
Un chiffre d’affaires consolidé de près de 902,5 M€
Plus de 11 000 emplois directs
Villemur-sur-Tarn
30
Communauté de Communes Val’Aïgo
Projet de navigation sur le Tarn
Mai 2014
1. Les loisirs et sports nautiques
Le champ « loisirs et sports nautiques » recouvre une très grande variété d’activités, allant de
la gabarre-restaurant au club de canoë-kayak ou d’aviron en passant par les promenades
sur l’eau, les guinguettes, la découverte de sites liés à l’eau (usine de production d’énergie,
usine de construction de gabarres, chaussées à écluses, faune et flore…). Cette diversité
attirera des populations très différentes socialement, et de tous âges.
a) Les différentes clientèles des pratiques fluviales
Selon les différents types de pratiques nautiques, qu’il s’agisse de croisières, d’excursions, de
la plaisance privée ou locative ou encore de bases de loisirs, les clientèles concernées sont
relativement hétérogènes.
Cela oblige donc à avoir une analyse fine de chaque secteur avant d’intervenir pour
développer les activités.
 Les croisières
La majorité des clients des croisières recherchent avant tout un contact avec la nature et son
patrimoine, qu’elle soit proposée à terre, par des visites de sites remarquables, ou par
navigation fluviale. Elles peuvent s’assortir de l’accès à une restauration de qualité le long de
la rivière.
Un circuit découverte commenté sur bateaux collectifs (vingt-cinq à cinquante places),
serait mis en place.
Certaines entreprises peuvent envisager les croisières comme un espace inhabituel de
séminaires ou événements, associés là aussi à une restauration de qualité ou à une visite d’un
site industriel ou historique.
La clientèle familiale pourra également réaliser des croisières événementielles : mariages,
anniversaires familiaux, animations festives, spectacles privés, etc. Ces croisières pourraient
compter une nuit dans un site hôtelier local mais rarement plus.
Enfin la dernière catégorie est la clientèle particulière et importante des seniors et des
scolaires. L’approche culturelle est privilégiée pour cette dernière catégorie. Le soutien des
collectivités locales apparaît souhaitable pour les enfants, car si la rentabilité de cette
31
Communauté de Communes Val’Aïgo
Projet de navigation sur le Tarn
Mai 2014
clientèle est limitée et d’autre part non recherchée, elle demeure un réel investissement sur
l’avenir.
Les croisières seraient supportées par des embarcations de capacités diverses allant de 10 à
50 personnes. La mise en œuvre de gabarres pouvant transporter de 25 à 50 personnes sur le
Tarn permettrait de développer la batellerie qui a disparue depuis l’arrivée du chemin de fer
dans la seconde partie du XIXème siècle.
 Les excursions sur la rivière
Là encore, la séparation est nette entre la clientèle locale et la clientèle externe à la région.
Cette dernière se concentre plus dans les sites remarquables, avec quelques excursions en
marge, vers les coteaux alentours notamment si un intérêt majeur est souligné. Nous pensons
que la population locale qui reviendra régulièrement sur le Tarn, privilégiera les aspects
écologiques, biodiversité, retour à la nature, utilisation de la rivière pour se déplacer ou
même la traverser.
La clientèle venant de plus loin demandera que l’on construise des offres intégrées aux
territoires en accompagnant toute opération d’amélioration de l’offre d’équipements
touristiques fluviaux par une véritable mise en valeur des territoires de notre Communauté de
Communes.
Une offre « location » accompagnera cette clientèle :
 Promenade en pédalos de deux à six places,
 Promenade en canoës, une, deux ou trois places (retour sur les lieux de départ par
des moyens préservant l’environnement : bateaux collectifs, vélos, véhicules hypo
mobiles…),
 Traversées du Tarn dans les deux villes de la Communauté de Communes pour
faciliter la circulation piétonne,
 Promenade familiale en bateaux quatre à sept places.
Possibilité de haltes sur des secteurs aménagés pour des thèmes de découverte de la
biodiversité, du repos, de la restauration, des achats de petite épicerie.
Les plaisanciers cherchent avant tout à profiter de leur parcours pour visiter les villages de
caractère qu’ils traversent, les sites touristiques et monuments historiques qu’ils longent. Ils
souhaitent donc pouvoir faire halte à proximité de ces sites et cela nécessite de disposer
d’équipements de qualité, entretenus, sur l’ensemble du territoire entre Montauban et
Bessières.
Une réflexion sur un réseau local de ports, pontons, haltes, escales doit donc être engagée
afin de garantir l’attractivité de la rivière, en concertation avec l’ensemble des acteurs des
collectivités locales… Ce réseau, connecté au maillage de transports, de location de
moyens de déplacements, permettra de relier ces équipements aux pôles touristiques, ou
autres, structurants et donc de faire du Tarn une véritable porte d’entrée attractive de la
Communauté de Communes Val’Aïgo et d’en faire également sa colonne vertébrale.
Ce réseau local devra bien entendu ne pas se contenter de se préoccuper des équipements
mais également des services proposés aux plaisanciers / croisiéristes. Qu’il s’agisse de services
32
Communauté de Communes Val’Aïgo
Projet de navigation sur le Tarn
Mai 2014
liés à la navigation elle-même (ravitaillement, chantiers de réparations, fourniture d’eau ou
d’électricité) comme de services plus « touristiques » : restauration, location de vélos,
documentation, etc.
Il est important de signaler que la mise en place de ce réseau ne nécessite pas
d’investissements lourds mais plutôt d’opérations ponctuelles d’amélioration du service.
Quelques équipements devront être réalisés, mais ils resteront limités en nombre.
Il est évident que l’utilisation du Tarn ne prendra tout son sens que dans l’interactivité entre
l’eau, les territoires et les individus. Notre rivière fait partie de l’identité de notre Communauté
de Communes au même titre que le patrimoine paysager et bâti qui nous entoure.
Une réflexion sur le nombre et les dimensions des ports locaux, ou pontons, est nécessaire.
S’agissant d’un ou deux ports prévus, les plaisanciers devraient pouvoir disposer d’environ 40
mètres de linéaire de quai, soit 8 à 15 anneaux.
Afin de répondre à la demande des plaisanciers, souhaitant pratiquer du cabotage, il serait
intéressant d’envisager qu’il y ait un équipement (qu’il s’agisse d’un port, avec des services
de qualité proposés, d’une halte, avec, en plus des services de base, eau et électricité, une
borne wifi, ou d’un simple ponton d’amarrage, avec eau et électricité) tous les 5 à 10
kilomètres.
b) Les offres d’activités autour de l’eau
L’enjeu est de créer une offre intégrée qui permette de rehausser l’attractivité du Tarn et des
alentours. La mise en valeur de l’ensemble du territoire en améliorant la diffusion des flux
touristiques sans perturber les autres activités économiques est à prendre en compte. Les
retombées économiques doivent être bien évidemment encouragées mais sans pour autant
mettre en péril le cadre de vie.
Nous sommes convaincus que le tourisme fluvial n’est attractif que si des activités sont
proposées également sur terre…
L’enjeu de Villemur-sur-Tarn et de Bessières en particulier est d’importance. Il faudra parvenir
à créer une offre qui attire des Toulousains et des Midi-Pyrénéens en même temps que les
touristes « extérieurs à la région». Une réflexion sur les services à offrir à ces différents types de
visiteurs est à mener (centre hippique, circuit de kart, circuit botanique, etc.).
Enfin une communication adaptée devra être développée pour faire connaître et mettre en
valeur l’offre « produits » afin d’accroître la fréquentation des équipements touristiques
fluviaux et pédestres plus particulièrement hors saison estivale.
Des packs « loisirs/hébergement » devront être proposés.
Un exemple ci-dessous devra être étudié pour offrir un service adapté aux publics :
 Pack deux jours : 120€/personne en moyenne
 Navigation/Equestre/Hôtel/Rando, ou Navigation/Equestre/Camping/Rando,
33
Communauté de Communes Val’Aïgo
Projet de navigation sur le Tarn

Mai 2014
 Navigation/Vélo /Equestre/Hôtel ou Navigation/Vélo /Equestre/Camping,
 Equestre/Hôtel/Visite des deux villes.
Pack trois jours : 200 €/personne en moyenne
 Navigation/vélo /Equestre/Rando/Hôtel/Restauration ou
Navigation/vélo /Equestre/ Rando /Camping/ Restauration,
 Equestre/Chambre d’hôte/Restaurant/Visite des deux villes.
Le tourisme fluvial, en général, est vecteur d’une image de tourisme de qualité, ainsi que
d’une certaine qualité de vie. Il serait intéressant de valoriser cette image au sein de la
Communauté de Communes pour faire « se retourner » les habitants des villes et des villages
vers la rivière. Que le Tarn redevienne un axe de loisirs et de prise de plaisirs et non pas
considéré comme un obstacle. En effet, les habitants de la Communauté de Communes se
sont détournés du Tarn ; les villages alentours qui avaient leur plage de baignade au siècle
dernier ont totalement abandonné ces sites ; les ponts jetés sur la rivière l’ont
paradoxalement fait disparaître dans la représentation collective de notre territoire.
Autre retombée attendue pour notre territoire, la création d’entreprises et d’emplois :
 La construction et l’entretien de bateaux à hautes performances environnementales
et énergie renouvelable sont envisagés. Un scooter en eau douce, électrique et sans
hélice est aussi un projet qui pourrait être pris dans un cadre de partenariat avec les
sites scolaires techniques d’Albi, Montauban et Toulouse ;
 Une unité de construction de gabarres pour tous les besoins du Tarn, de la Garonne et
du Lot installée dans les friches industrielles des anciennes usines « Brusson », en
bordure du Tarn ;
 Un lieu d’hivernage pour les différents types de bateaux, un atelier de réparation ;
 Une école de navigation ;
 Les locations d’embarcations ;
 La restauration et l’hébergement ;
 La surveillance de baignades ;
 …/…
Pour la partie gabarre (construction) et navigation d'unités de 20 à 55 personnes, nous
estimons que 3 personnes à temps plein seront nécessaires et 3 saisonniers sur 6 mois seront
probablement recrutés. Lorsque la navigation sera ouverte côté Montauban, pas avant dix
ans, les besoins seront de 6 personnes à temps plein plus 6 saisonniers sur 6 mois.
L’ouverture d’une école de navigation à Villemur ou Bessières est une suite logique du
développement du tourisme fluvial. Cette ouverture est envisagée au second palier de notre
développement (10 ans) et elle permettra la création d’un emploi à plein temps au sein
d’une structure privée.
c) Les retombées économiques
En profitant de l’expérience menée à Montauban depuis plusieurs années sur un projet
similaire, nous pouvons estimer les retombées économiques ci-dessous.
Le passage d’embarcations aux trois écluses ne sera pas facturé. Par contre les passages sur
les ports et pontons le seront. Un tableau précis par service offert avec des tarifs dégressifs
sera mis en place. Ici, pour faciliter les estimations, seul un standard est calculé par année et
il est moyenné dans le tableau :
o
o
o
o
o
13 € par nuit en moyenne,
200 € mensuel (eau, électricité, WIFI, collecte déchets compris),
100 € mensuel, anneau simple sans services,
500 € annuel pour les gabarres (2 et 4 à dix ans),
50 € annuel pour les embarcations de 4 à 6 places de location (20 et 50 à dix ans).
34
Communauté de Communes Val’Aïgo
Projet de navigation sur le Tarn
Type de bateau
Bateaux de plaisance
Gabarres ou équivalents
Bateaux de location
Total
Nb à cinq
ans
0
100
350
450
Mai 2014
En €
Nb à dix ans
En €
0
1 K€
1 K€
2 K€
220
350
800
1220
2,6 K€
2 K€
2,5 K€
7,1 K€
Les stockages et hivernages :
Forfait de stockage sur 5 mois d’hiver, en hors d’eau, de bateaux de plaisance, 250 €
Type de bateau
Bateaux de plaisance
Gabarres ou équivalents
Bateaux de location
Total
Nb à cinq
ans
0
2
20
22
En €
Nb à dix ans
En €
0
800 €
2 K€
2,8 K€
25
4
50
79
6K€
1,6 K€
5 K€
12,6 K€
Vente de packs loisirs par année :
Considérant les tarifs de 120 et 200 €, proposés sur six mois
Type de packs
Nb vendu à cinq
ans
125
80
105
Deux jours
Trois jours
Total
En €
15 K€
16 K€
31 K€
Nb vendu à dix
ans
500
300
800
En €
63 K€
60 K€
123 K€
Vente de billets pour les activités nautiques :
A cinq ans, le circuit maximum serait de 6 kms sur deux plans d’eau (amont Escalaire, et aval
Escalaire), et illimité à dix ans.
Pour les Gabarres


Tarif sur un plan d’eau à 45 min : 6 €/personne,
Tarif sur Tarn ouvert de deux heures à une journée : 10 € à 45 € /personne.
Pour les bateaux 4/6 places


Tarif sur un plan d’eau 2 heures : 25 € / bateaux,
Tarif sur Tarn ouvert de deux heures à une journée : 25 € à 90 € / bateaux.
Type d’activité
Gabarres
Petites embarcations
électriques
Total
5 ans/ En €
50 K€
20 K€
10 ans / En €
500 K€
200 K€
70 K€
700 K€
35
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Projet de navigation sur le Tarn
Mai 2014
A TITRE INDICATIF : Sur le port de MONTECH (source Mairie)
Sur le secteur de Castelsarrasin au port de Montech, le nombre de passages se situe à
1500/an avec un panier moyen estimé à 20 € (hors coût de location de bateau et frais liés à
celui-ci, essence, taxe, …). Ce montant étant plus élevé pour les plaisanciers étrangers que
pour les français.
Nombre d’anneaux : 20 mais 18 sont loués à l’année (ce qui permet de percevoir les taxes et
faire fonctionner les commerces de proximité).
Tarif de location d’anneaux : entre 40 et 55 € / mois suivant la taille du bateau (+ forfait de 15
€ pour les services annexes, eau et électricité).
Environ 10 plaisanciers quittent leur emplacement en été permettant ainsi de les louer à des
plaisanciers pour la saison estivale.
Pour compléter leur offre de location saisonnière, ont été créés 10 anneaux supplémentaires
sur un « Canalet » annexe au port.
Tarifs de location de bateaux :
 Formule « découverte »
 Individuel : 12 € / Pers,
 Groupe : 400 € / Groupe (min 50 pers).
 Formule « Découverte gastronomique avec repas »
 Individuel : 44,50 € + Repas à 20 €,
 Groupe : 600 € / Groupe (min 35 pers) + Repas à 20 €.
Pour la location de bateau à la semaine, il faut compter :
 Entre 400 et 800 € / semaine (tarifs en fonction de la basse et haute saison pour des
modèles de base),
 Entre 1200 et 2000 € / semaine (pour des modèles de catégories supérieures).
(Pour donner un ordre d’idée : sur le LOT Navigable depuis 1990, le chiffre d’affaires annuel
(direct et indirect) des activités liées à l’eau dans l’économie du territoire a été estimé à
plus de 14 M€ !).
2. Les activités sportives
La clientèle sportive, qui pourra allier plaisir du canoë, balades en vélo ou pédestre, voire
équestre est une cible importante pour le développement de la notoriété des lieux. Entre les
berges du Tarn et les sentiers des coteaux jouxtant la rivière, nous avons une richesse à
exploiter. La Voie verte entre Bessières et Villemur devrait également être reliée comme
évoqué plus haut à celle de la Communauté d’Agglomération de Montauban.
a) Le canoë, l’aviron et les pédalos
La mise en œuvre de deux à trois lieux de départ de canoës et pédalos permettra de donner
une véritable ambiance « vacances » et « loisirs sportifs » sur la rivière.
36
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Projet de navigation sur le Tarn
Mai 2014
Les tarifs par embarcation ici ne sont que des estimations personnelles :
 Canoë : 10 € / heure ou 35 € la journée,
 Pédalos 2 à 6 personnes : 12 € / l’heure,
 Aviron : licence 120 € / an.
Ces deux activités devraient générer la création de 5 à 10 emplois à dix ans.
Le club d’aviron de Villemur devrait développer ses activités. Les enfants et adolescents de
notre canton sont les cibles pour cette activité qui donnera une image particulière et positive
de notre territoire.
b) La pêche
La pêche est déjà très dynamique sur nos berges, nous pensons qu’attirer des touristes sur le
Tarn ne favorisera pas l’augmentation de cette catégorie de personnes attirées par la rivière.
Cette population ne consomme que marginalement localement.
c) Les randonnées cyclistes
De nombreux cyclistes rayonnent dans notre territoire, principalement le week-end.
L’augmentation devrait être visible, mais les retombées économiques sont déjà intégrées
dans les lignes restauration.
Il est envisagé de mettre en place des locations de vélos qui permettent aux touristes de
circuler sur la Voie verte et également de pouvoir se rendre sur les départs de gabarres ou
d’autres activités sportives, (chevaux, canoës, pédalos, circuit pédagogique sur la
biodiversité,) ou des restaurants ou hôtels.
Le principe instauré dans les métropoles régionales est à envisager, afin de pouvoir
« abandonner » les vélos dans des lieux stratégiques.
La location serait à la demi-heure ou au forfait journalier.
 3 € la demi-heure,
 15 € la journée.
Les estimations à 5 ans :
En basse saison sur 7 mois :
 240 personnes sur 2 heures /mois,
Soit 20 K€.
En haute saison sur 2 mois :
 30 personnes sur 2 heures /jour,
Soit 1 800 personnes, 21,6 K€.
Les estimations à 10 ans :
En basse saison sur 7 mois :
 480 personnes sur 2 heures /mois,
Soit 40 K€.
En haute saison sur 2 mois :
 60 personnes sur 2 heures /jour,
Soit 3 600 personnes, 43 K€.
A cinq ans deux emplois saisonniers seraient nécessaires plus un emploi à plein temps.
A dix ans, quatre emplois saisonniers seraient nécessaires plus un emploi à plein temps.
37
Communauté de Communes Val’Aïgo
Projet de navigation sur le Tarn
Mai 2014
d) Les randonnées pédestres
Il existe aujourd’hui des combinaisons possibles entre tourisme fluvial et tourisme pédestre,
c’est le tourisme « fluvestre » qui permet de combiner la navigation et les randonnées le long
des voies d’eau ou la visite de sites.
Pour assurer la sécurité et la continuité des circuits actuels, nous devons prévoir des
investissements. Exemples :
 Devis travaux escalier sur circuit le long du Tarn : 70K€.
 Prolongement de la Voie verte partant de Villemur jusqu’à Bessières : 200 K€.
 Relier la Voie verte de notre territoire à celle de la Communauté d’Agglomération de
Montauban : 600 K€.
Soit un investissement total de 870 K€.
Le chiffre d’affaires généré par tout marcheur sur une journée est estimé au minimum à 30 €.
Il est clair que cet investissement ne pourrait atteindre son « pay-back » qu’au 25 000ième
marcheur… Mais il faut aborder le problème dans sa globalité et ces investissements seraient
générateurs d’une attractivité générale qui justifie alors la dépense.
Le cartoguide des sentiers de randonnée existants sur le territoire Val’Aïgo est consultable en
Annexe 9 du dossier.
e) Les randonnées équestres
Actuellement, sur le territoire, il y a peu ou pas de chemins de randonnées accessibles pour
la pratique de la randonnée équestre. Sur la région Midi Pyrénées, 13 512 licenciés pratiquent
l’équitation et 581 centres équestres sont recensés, d’où un potentiel à développer en
proposant diverses offres en direction des licenciés du terroir et les touristes.
En Haute Garonne : 166 clubs, Tarn et Garonne : 60 clubs, Tarn : 87 clubs.
Il n’y a aucun parcours équestre sur notre secteur. Il serait intéressant de pouvoir en créer, en
parallèle, des sentiers de randonnées pédestres et de développer notamment autour du Tarn
et de la Voie verte qui peut relier Bessières à Montauban, en proposant un sol adapté à la
pratique équestre et pourquoi pas en attelage (voie plus large, sécurisation, protéger les
marcheurs, les vélos ….).
A dix ans, nous pouvons envisager de le mailler avec les départements voisins (Aveyron, Lot,
Tarn) et enfin proposer un vrai circuit de randonnée pour les cavaliers et développer ou
utiliser les infrastructures existantes.
A partir de trois ou quatre centres équestres de proximité, en basse saison (période
septembre-octobre-novembre-mars-avril-mai-juin (soit 7 mois)) et en haute saison (période
juillet-août), des randonnées pourront complémenter les autres activités autour de la rivière.
Les estimations à 5 ans :
En basse saison sur 7 mois :
 Randonnée d’une heure : 60 personnes à 20 € : 1,2 K€,
 Randonnée d’une journée : 30 personnes à 70 € : 2,1K€.
En haute saison sur 2 mois :
 Randonnée d’une heure : 80 personnes à 20 € : 1,6 K€,
 Randonnée d’une journée : 40 personnes à 70 € : 2,8 K€.
Ce qui pourrait faire un chiffre d’affaires minimum de 7,7 K€ /an.
Les estimations à 10 ans :
En basse saison sur 7 mois :
 Randonnée d’une heure : 150 personnes à 20 € : 3 K€,
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Projet de navigation sur le Tarn
Mai 2014
 Randonnée d’une journée : 70 personnes à 70 € : 4,9 K€.
En haute saison sur 2 mois :
 Randonnée d’une heure : 250 personnes à 20 € : 5 K€,
 Randonnée d’une journée : 100 personnes à 70 € : 7 K€.
Ce qui pourrait faire un chiffre d’affaires minimum de 20 K€ /an.
Les promenades d’ânes et de poneys sont des activités en lien avec d’autres manifestations
pour un jeune public.
Les estimations à 5 ans :
En basse saison sur 7 mois :
 20 enfants à 8 € la demi-heure : 160 €,
En haute saison sur 2 mois :
 30 enfants à 8 € la demi-heure : 240 €.
Soit 400 € /an.
Les estimations à 10 ans :
En basse saison sur 7 mois :
 50 enfants à 8 € : 400 €,
En haute saison sur 2 mois :
 75 enfants à 8 € : 600 €.
Soit 1 K€ /an.
Enfin, il est envisagé avec les centres équestres consultés de mettre en œuvre des attelagescalèches pour déplacer des personnes d’un point à un autre ou sur un circuit en boucle pour
visiter un village par exemple.
Les estimations à 5 ans :
En basse saison sur 7 mois :
 Pour 1 heure : 10 personnes à 20 € : 200 €,
 Par famille (4 ou 5 personnes) : 4 familles à 50 € : 200 €.
En haute saison sur 2 mois :
 Pour 1 heure 20 personnes à 20 € : 400 €,
 Par famille (4 ou 5 personnes) : 10 familles à 50 € : 500 €.
Soit un total de : 1,3 K€ / an.
Les estimations à 10 ans :
En basse saison sur 7 mois :
 Pour 1 heure : 30 personnes à 20 € : 600 €,
 Par famille (4 ou 5 personnes) : 15 familles à 50 € : 750 €.
En haute saison sur 2 mois :
 Pour 1 heure : 60 personnes à 20 € : 1 200 €,
 Par famille (4 ou 5 personnes) : 30 familles à 50 € : 1 500 €.
Soit un total de : 4 K€ /an.
A dix ans, un circuit roulotte avec visite d’exploitations viticoles, de lieux historiques, etc,
pourrait être envisagé…
 Séjour roulotte de 3 jours, une famille au tarif de 600 €,
 Séjour roulotte d’une semaine pour une famille au tarif de 1000 €.
Sur la base de cinq roulottes, sur les deux mois d’été, il a été estimé un nombre total de
rotations de 30, pour 3 roulottes sur des cycles à 3 jours, soit un revenu de : 18 K€.
Et pour les deux autres roulottes sur des cycles de cinq jours, 12 rotations, soit un revenu de 12
K€.
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Les roulottes fonctionneront en basse saison, et on estime un revenu éventuel, pour ces 7
mois, à 30 K€ environ.
En termes d’emploi, à 5 ans, il est estimé que 3 emplois saisonniers seraient nécessaires.
Sur le plus long terme, quand les chemins de randonnées équestres seront développés et
qu’une vraie attractivité existera, il sera possible de pérenniser des emplois existants et de
créer 3 à 4 emplois d’animateur équestre.
A 10 ans, 6 emplois saisonniers et 3 emplois plein temps de plus seraient nécessaires.
f)
La baignade non surveillée et une piscine en eaux vives surveillée
Mettre en service une piscine en eaux vives à Villemur et Bessières fait partie également du
projet ainsi que l’aménagement d’une plage non surveillée sur trois communes est vital pour
attirer les locaux au bord du Tarn. Directement, ces activités permettront d’attirer une
clientèle peu rémunératrice mais elle participera à la notoriété des lieux et une partie se
tournera vers des activités nautiques ou autres, tout en consommant dans les bars,
guinguettes et restaurants. Cette clientèle sera à 75% locale.
Le coût de la mise en œuvre et de l’entretien d’une telle structure sera de 75 K€ la première
année et de 6 K € les années suivantes.
Depuis l’été 2013 à Aiguelèze, une piscine en eaux vives a été installée. La baignade était
autorisée du 1er juillet au 31 août et sur les jours de beau temps, entre 100 et 120 personnes
ont été comptabilisées par jour.
De plus, une plage non aménagée non surveillée mais autorisée à Rabastens permettait une
baignade dans un cadre plus naturel et environ 80 personnes par jour ont été estimées sur les
jours de beau temps.
Une bonne qualité de l’eau a été observée.
g) Les retombées économiques
Activités
Aviron
Canoë/ pédalos
Equitation
Randonnées pédestres
Location vélos
Total
Nb à 5 ans
60
1 200
360
4 400
6 020
En €
7,2 K€
42 K€
9,4 K€
41,6 K€
100,2 K€
Nb à 10 ans
120
5 000
1 095
3 960
10 175
En €
14,4 K€
175 K€
55 K€
83 K€
327,4 K€
40
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Mai 2014
3. L’hébergement et la restauration
a) Diagnostic du territoire
Aujourd’hui, la capacité d’accueil sur le canton est d’environ 170 lits.
Lieux
Capacité
d’accueil en
nombre
de places
Villemur-sur-Tarn
68
Layrac-sur-Tarn
20
Bondigoux
20
Mirepoix-sur-Tarn
4
La Magdelaine-s/Tarn
9
Villematier
25
Le Born
5
Bessières
17
Total
Capacité d'accueil en nombre
Villemur sur Tarn
5
Layrac
17
68
25
Bondigoux
Mirepoix sur Tarn
9
20
La Magdelaine
20
Villematier
4
Le Born
Bessières
168
Répartition en pourcentage
Répartition en pourcentages
Villemur-sur-Tarn
40%
Layrac-sur-Tarn
12%
Bondigoux
12%
Mirepoix-sur-Tarn
2%
La Magdelaine-s/Tarn
5%
Villematier
15%
Le Born
3%
Bessières
10%
Villemur sur Tarn
3%
10%
Layrac
40%
15%
5%
Mirepoix sur Tarn
12%
2%
Bondigoux
La Magdelaine
12%
Villematier
Le Born
Bessières
L’objectif principal est de favoriser l’hébergement touristique sous toutes ses formes afin
d’attirer une clientèle de passage qui devrait être en constante augmentation lors du retour
du Tarn à la navigabilité.
Nous trouvons des gîtes, des chambres d’hôtes, des hôtels. Ils s’adressent à différents types de
populations et différents revenus. Ils sont situés à 40% sur la commune de Villemur-sur-Tarn. Les
communes de Bondigoux, Layrac-sur-Tarn, Mirepoix-sur-Tarn et Villematier accueillent elles un
nombre équivalent (environ 39% des hébergements que l’on trouve sur le territoire), Bessières
10%. Le Born et La Magdelaine-sur-Tarn ne possèdent pratiquement aucune structure
d’accueil pour les touristes.
41
Communauté de Communes Val’Aïgo
Projet de navigation sur le Tarn
Mai 2014
L’implantation d’un camping vert est envisagé sur le territoire au niveau de la Magdelainesur-Tarn pour attirer les jeunes, les camping-caristes, les populations à moyens modérés.
Répartition par secteur d’activité
Type
d’hébergement
Capacité
d'accueil
en places
Hôtel
36
Chambres d'hôtes
28
Locations saisonnières
104
Total
168
Capacité d'accueil
Hôtel
36
28
104
Chambres
d'hôtes
Locations
saisonnières
Capacité en %
Type
d’hébergement
Hôtel
Capacité
en %
Hôtel
21%
21%
Chambres d'hôtes
17%
Locations saisonnières
62%
62%
17%
Chambres
d'hôtes
Locations
saisonnières
b) Evolution de la fréquentation touristique
En faisant une projection sur 5 et 10 ans, nous estimons que le besoin en hébergement devrait
être significatif. L’évolution sera dépendante des aménagements et des offres loisirs
proposées.
Un premier palier à 5 ans verra une augmentation progressive du nombre de touristes attirés
par les lieux de baignade et la connexion entre les sentiers du Tarn et ceux des coteaux, ainsi
que la mise en œuvre progressive des offres de jeux et canotages autour des bases de loisirs.
Un second palier, à 10 ans verra arriver des bateaux de plaisance, lorsque la connexion avec
le Tarn navigable en aval fera qu’un bateau pourra naviguer entre « Sète et Bessières »… Ce
second palier permettra une hausse significative de la fréquentation de notre territoire.
L’atteinte de ce second palier, à 10 ans, devra permettre d’aménager une zone de
stockage des bateaux pour la période hivernale ainsi que la création d’un atelier d’entretien
et de réparation de gabarres, coches d’eau, bateaux de particuliers. Trois lieux possibles
pour cette activité : Bessières, Villemur-sur-Tarn ou Bondigoux.
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Communauté de Communes Val’Aïgo
Projet de navigation sur le Tarn
Mai 2014
Evolution de la fréquentation Touristique
Fréquentation touristique
annuelle
T0*
T+5
T+10
5200
7280
9360
Augmentation en % sur 5
ans
40%
Augmentation en % sur 10
ans
80%
*T = Année de référence
Fréquention touristique
10000
8000
6000
Fréquention
touristique
4000
2000
0
T0
T+5
T+10
Il est à noter que l’évolution du besoin en hébergement sera très lié au développement de
l’offre loisirs et sports proposés autour du Tarn et que la connexion avec la partie navigable
en aval ouvrira l’accès à de nouveaux touristes, possédant en propre leur bateaux et
également aux touristes visitant la ville de Montauban qui pourront rejoindre par la rivière
notre Communauté de Communes pour visiter les villes de Villemur-sur-Tarn et Bessières entre
autre.
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Communauté de Communes Val’Aïgo
Projet de navigation sur le Tarn
Mai 2014
Evolution à 5 ans des besoins d’accueil
Type
d’hébergement
Capacité
d'accueil
Hôtel
48
Chambres d'hôtes
39
Locations saisonnières
135
Camping
50
Total
Capacité d'accueil
Hôtel
50
48
39
Chambres
d'hôtes
Locations
saisonnières
135
Camping
272
Evolution à 10 ans des besoins d’accueil
Type
d’hébergement
Capacité
d'accueil
Hôtel
65
Chambres d'hôtes
50
Locations saisonnières
185
Camping
150
Total
450
Capacité d'accueil
Hôtel
150
65
50
185
Chambres
d'hôtes
Locations
saisonnières
Camping
Les lieux de restauration sont paradoxalement peu nombreux sur notre territoire et là un
véritable enjeu existe.
Des guinguettes sur les berges du Tarn devraient être installées, de trois à quatre, pour fixer les
visiteurs plus longuement sur la rivière et créer des lieux de rencontre et de vie, même en
dehors de la saison touristique.
Une restauration mieux implantée, par exemple dans les deux villes où des ports seraient en
activité, est un véritable enjeu pour notre territoire.
Une restauration régionale de qualité satisferait la demande des entreprises et des touristes à
revenus forts.
Une restauration rapide permettrait aux touristes de privilégier les activités et les visites et de
se restaurer à faible coût, sans perte de temps.
En lien avec ces enjeux, il sera important de se poser la question de la cohabitation de
différents modes d’utilisation de la voie d’eau, protection nécessaire des milieux naturels,
tourisme et loisirs, etc. afin de rapprocher les lieux de restauration ou inversement.
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Communauté de Communes Val’Aïgo
Projet de navigation sur le Tarn
Mai 2014
Evolution des besoins au niveau de la restauration & bars
T0
T+5
T+10
Restaurants
8
10
18
Bars & snacks
14
20
30
50
40
30
Bars &
snacks
20
10
0
T0
T+5
T+10
c) Les retombées économiques
 Hébergement à dix ans
L’augmentation de la fréquentation des chambres d’hôtes et hôtels calculée sur une base
de 75% de taux de remplissage induirait environ un CA annuel de : 670 K€.
L’augmentation de la fréquentation des locations saisonnières calculée sur une base de 75%
de taux de remplissage sur deux mois seulement induirait environ un CA annuel de : 290 K€.
Le camping calculé sur une base de 75% de taux de remplissage sur 90 jours seulement à 5 €
par personne, mais ouvert toute l’année induirait environ un CA de : 8 k€.
 Restauration à dix ans
L’augmentation de la fréquentation des restaurants calculée sur une base de 15 € par
personne (vision moyenne basse) sur quatre mois seulement induirait environ un CA de : 1,3
M€.
L’augmentation de la fréquentation des bars, guinguettes, snacks, calculée sur une base de
5 € par personne (vision moyenne basse) sur trois mois seulement avec 30 personnes par jour,
induirait environ un CA annuel de : 405 K€.
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Communauté de Communes Val’Aïgo
Projet de navigation sur le Tarn
Mai 2014
4. Agriculture responsable et pédagogique
Dans la ligne des travaux menés par le Pays Tolosan, « une balade gourmande » devra être
inscrite dans notre projet touristique autour de la rivière.
a) Les produits « fermiers »
Le fort développement de l’agriculture bio dans notre territoire est un plus qui sera mis en
valeur pour favoriser la vente directe des produits auprès des touristes. Une signalétique sera
mise à disposition des touristes sur les gabarres, dans les ports et sur les bases nautiques.
Les viticulteurs, les éleveurs et les producteurs de fruits et légumes, faisant l’effort de proposer
des produits Bio seront systématiquement mis en avant afin de donner une image naturelle,
saine, originelle de notre région.
Les fermes pédagogiques (visites, goûters à la ferme) seront mises en avant et les circuits
équestres et cyclistes seront dessinés afin de rapprocher les touristes de ces lieux.
b) Les marchés de terroir
Les marchés de Bessières, Villemur-sur-Tarn et Fronton seront revalorisés et celui de Villemursur-Tarn sera réorganisé afin de le développer. On pourrait imaginer que ce dernier marché
soit peu à peu ouvert plus particulièrement aux producteurs bios. Mettre l’accent sur les
produits du terroir permettrait de caractériser ces marchés, (celui de Fronton est déjà très
marqué), et d’attirer une clientèle en recherche d’authenticité et de qualité. Le marché au
gras de Bessières de novembre à mars devra être revalorisé afin d’attirer une clientèle
nouvelle.
La Maison des vins de Fronton pourrait installer un lieu de vente sur le Tarn et inciter les
touristes à visiter sa Maison.
5. Ecosystème et biodiversité
a) Actions prévues dans le cadre d’une rivière navigable
L’augmentation sensible de passages humains autant sur l’eau que sur les berges peuvent
être une cause de destruction de la faune et de la flore autour du Tarn.
Des actions de communication et de formation sont prévues afin de mettre en garde les
visiteurs de l’intérêt à sauvegarder un équilibre écologique sur et autour du Tarn.
Une action de sanctuarisation des berges sur une surface de 1 ou 2 hectares est envisagée
afin de développer la biodiversité dans un écosystème équilibré et protégé.
L’intérêt est de positionner ce lieu sur les berges du Tarn en bordure d’un sentier de
randonnée, entre le pont de Mirepoix-sur-Tarn et la chaussée de l’Escalaire et d’y aménager
un lieu d’accueil des visiteurs (touristes, locaux, écoliers) pour une sensibilisation sur le sujet au
travers d’explications, d’une signalétique pédagogique, d’une exposition apprenante et
d’un circuit accompagné par une personne spécialiste du sujet.
Une vente de produits dérivés et ouvrages adaptés est envisagée.
De plus un développement d’une biodiversité contrôlée est prévu sur les affluents du Tarn
autour du sanctuaire.
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Communauté de Communes Val’Aïgo
Projet de navigation sur le Tarn
Mai 2014
b) Les retombées économiques
Indirectement les pôles restauration/bar sont concernés ainsi que la location de vélos et
d’embarcations diverses. Les calculs sont intégrés dans les résultats par type…
V) En chiffres
A. Résultats globaux des retombées économiques
En CA moyen et estimations basses à dix ans, par an :
Volumes à dix
ans
970 K€
1 700 K€
700 K€
Hébergements
Restauration/bars/snacks
Batellerie (gabarres, petits bateaux, canoës,
pédalos…)
Port et pontons
7,1 K€
Redevance société Domia
33 K€
Taxe de séjour
25 K€
Equitation, location vélos…
327,4 K€
Stockage et hivernage
12,6K€
Total
4 M€
*Les revenus des packs loisirs sont intégrés dans les différents postes
Observations
Secteur privé
Secteur privé
Secteur privé
Secteur public
Secteur privé
Secteur public
Secteur privé
Secteur privé
En emplois (Equivalent Temps Plein) :
Emplois à cinq
Emplois à dix
ans
ans
Hébergements
5
20
Restauration/bars/snacks
4
20
Activités portuaire
2
4
Bateau école
0
1
Piscine (maître-nageur)
1
1
Gabarres (transport et entretien)
4
9
Bateaux électriques 4/6 places
5
11
Canoë/pédalos
5
10
Location vélos
2
3
Equitation
4,5
9
Total
32,5
88
*les emplois liés aux packs loisirs sont intégrés dans les différents postes
Observations
Emplois privés
Emplois privés
Emplois publics
Emplois privés
Emplois publics
Emplois privés
Emplois privés
Emplois privés
Emplois privés
Emplois privés
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Communauté de Communes Val’Aïgo
Projet de navigation sur le Tarn
Mai 2014
B. Budget du projet avec un fonctionnement en régie ou en concession
BUDGET INVESTISSEMENT
DEPENSES
ETUDES
Maîtrise d'œuvre
Levé topographique
Etudes géotechniques
Diagnostic génie civil
TOTAL ETUDES
460 000 €
TRAVAUX
Seuil de l'Escalaire :
Etudes travaux, préparation, installation chantier
150 000 €
Réfection des bajoyers et radier
250 000 €
Porte amont et aval
700 000 €
Dragage, nettoyage, repli
Réhabilitation chaussée et mise en place de la passe à poissons
TOTAL SEUIL
50 000 €
1 000 000 €
2 150 000 €
Infrastructures :
Port de Villemur-sur-Tarn
400 000 €
Aménagement site de Bondigoux
350 000 €
Pontons fixes (3 x 30 mètres)
700 000 €
Nettoyage et aménagement des rives (13 000 m)
450 000 €
TOTAL INFRASTRUCTURES
TOTAL ETUDES ET TRAVAUX
1 900 000 €
4 510 000 €
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Communauté de Communes Val’Aïgo
Projet de navigation sur le Tarn
Mai 2014
RECETTES
ETUDES
FEDER (50%)
230 000 €
FNADT (30%)
138 000 €
Communauté de Communes Val'Aïgo (20%)
92 000 €
TOTAL ETUDES
460 000 €
TRAVAUX
FEDER (20%)
610 000 €
DETR (20%)
610 000 €
Conseil Régional (20%)
610 000 €
Conseil Général (10%)
305 000 €
Agence de l'eau Adour Garonne (10%)
305 000 €
Communauté de Communes Val'Aïgo (20%)
610 000 €
Réhabilitation chaussée de l'Escalaire et mise en place de la passe à poissons
TOTAL TRAVAUX
TOTAL ETUDES ET TRAVAUX
1 000 000 €
4 050 000 €
4 510 000 €
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Communauté de Communes Val’Aïgo
Projet de navigation sur le Tarn
Mai 2014
BUDGET FONCTIONNEMENT EN RÉGIE
DEPENSES
Personnel (2 ETP)
80 000 €
Entretien, divers
20 000 €
TOTAL
100 000 €
RECETTES
Redevance professionnelle, emplacements bateaux
40 000 €
Bail à construction
17 000 €
Redevance sur la navigation
10 000 €
Redevances
33 000 €
TOTAL
100 000 €
BUDGET FONCTIONNEMENT CONCESSIONNAIRE
DEPENSES
Remboursement emprunt
50 000 €
TOTAL
50 000 €
RECETTES
Bail à construction
17 000 €
Redevances
33 000 €
TOTAL
50 000 €
50
Communauté de Communes Val’Aïgo
Projet de navigation sur le Tarn
Mai 2014
VI) CONCLUSION
Le territoire Val’Aïgo a connu un âge d’or lorsque le Tarn était navigable et que la vie
quotidienne tournait autour de lui : mariniers, charpentiers, meuniers, lavandières, etc.
Depuis 1926, date à laquelle le Tarn a été déclassé des voies navigables, et depuis le déclin
de l’industrie sur le territoire, l’Etat et les habitants se sont détournés de la rivière.
C’est donc avec enthousiasme que la Communauté de Communes Val’Aïgo souhaite
donner à la rivière un second souffle en développant un projet prometteur et d’envergure tel
que la remise en navigabilité.
Mener ce projet sur le long terme aura certes des coûts financiers importants mais c’est une
réelle volonté politique et associative.
Du projet de navigabilité découleront une multitude d’activités diverses à développer,
redynamisant le territoire et engendrant des impacts touristique et économique certains.
Nous avons démontré au travers de ce document combien le projet soutenu par la
Communauté de Communes Val’Aïgo est ambitieux.
Cette ambition n’est pas moins qu’une nécessité pour orienter l’économie locale, fortement
touchée par la désindustrialisation, vers une économie verte.
Cette nouvelle économie a des atouts :
 la proximité de l’agglomération Toulousaine,
 l’étirement de Val’Aïgo autour du Tarn en prolongement des Communautés de
Communes en aval et en amont,
 des chaussées et écluses à remettre en état dans des coûts acceptables,
 un environnement naturel attractif et riche.
Le Tarn, dont l’eau est redevenue remarquablement propre et adaptée au développement
du tourisme fluvial, doit être le support de la croissance économique de nos territoires.
Une rivière, dont les activités ancestrales (transport, pêche, extraction du gravier et sable,
fourniture d’énergie pour les moulins) ont fixé une architecture fluviale dont l’ensemble des
habitants ont profité et profitent sans avoir bien conscience.
Cette architecture qui a structuré la profondeur de nos puits, fixé nos nappes phréatiques,
créé un étagement de notre rivière, certes en contradiction avec les directives européennes
qui incitent à rendre aux rivières leur cours naturel (mais quel est véritablement le cours
naturel de la rivière ? N’est-il pas celui existant depuis plus de 150 ans avec les chaussées et
auquel toutes les espèces se sont adaptées ?), fait partie de notre patrimoine.
Redonner vie au Tarn, et en faire un lieu de vie au lieu d’une fracture entre deux versants,
accroître le développement durable au travers d’activités vertes, tout en utilisant toutes les
chaussées pour produire de l’énergie propre avec des turbines discrètes immergées nous
semble être tout à fait en phase avec les directives européennes et le désir de la population
locale.
Notre projet « Tarn navigable en Val’Aïgo » unira les populations locales autour d’actions
concrètes, vertes et économiquement viables, en utilisant nos atouts géographiques.
Ce projet est incontestablement un bel ouvrage, et du fait qu’il soit porté par tous les élus
locaux sans exception, il devient un projet fédérateur que l’on se doit de porter bien haut.
Attirer des jeunes et des moins jeunes de nos territoires autour du Tarn, créer un flux touristique
nouveau sur et autour du Tarn, sans encombrer les routes, en utilisant de l’énergie propre ne
peut que satisfaire la population, les instances européennes, et nos élus.
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Communauté de Communes Val’Aïgo
Projet de navigation sur le Tarn
Mai 2014
Les impacts économiques et les emplois créés autour de ce projet ont été volontairement
sous-estimés et nous sommes convaincus que notre territoire ainsi que ceux qui nous
entourent profiteront de ce développement. Regardons ce qui se passe sur le Lot, la
Charente, la Dordogne et nous ne pouvons que nous réjouir de trouver une unanimité réelle
de tous les élus locaux autour de ce projet, tant les retombées à venir semblent à tous, moins
hypothétiques et plus concrètes que celles que pourraient générer à court terme une réindustrialisation certes nécessaire mais beaucoup plus complexe à mener.
Nos amis anglo-saxons se plaisent à dire qu’il vaut toujours mieux « pédaler dans les
descentes » pour produire des résultats, et bien, ramons, nous aussi, dans le sens du courant
et de l’histoire au regard des atouts de ce projet, entièrement abandonné si la chaussée de
l’Escalaire venait à disparaître...
Croisières sur le Tarn à Albi
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