étude pour la définition de la stratégie d`accès universel - Absu-cep
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RÉPUBLIQUE DU BÉNIN MINISTÈRE DE LA COMMUNICATION ET DES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION UNITÉ DE COORDINATION DU PROJET E-BÉNIN OBJECTIFS ÉTUDE POUR LA DÉFINITION DE LA STRATÉGIE D’ACCÈS UNIVERSEL TÉLÉCOM ET TIC ET DU PLAN D’ACTIONS POUR LA MISE EN ŒUVRE DE PROJETS PILOTES EN RÉPUBLIQUE DU BÉNIN PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION RAPPORT FINAL – VOLUME I DATE : 9 DÉCEMBRE 2013 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin SOMMAIRE 1. INTRODUCTION _______________________________________________________________ 4 2. CADRE DE RÉFÉRENCE POUR LA DÉFINITION DE LA STRATÉGIE DE SERVICE UNIVERSEL _________________________________________________________ 5 2.1. RÉCAPITULATIF DE L’ÉTAT DES LIEUX ___________________________________________ 5 2.1.1. Situation des infrastructures et des services TIC ______________________________________ 5 2.1.1.1. 2.1.1.2. 2.1.1.3. 2.1.1.4. 2.1.2. Situation des infrastructures connexes _____________________________________________ 20 2.1.2.1. 2.1.2.2. 2.1.3. Orientations de la politique sectorielle nationale______________________________________ 32 Programmes de développement dédiés aux populations vulnérables ____________________ 33 2.2.2.1. 2.2.2.2. 2.2.2.3. 2.2.2.4. 2.2.3. STRATÉGIE DE CROISSANCE ET DE RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ _________________________ 34 PLAN STRATÉGIQUE DE RELANCE DU SECTEUR AGRICOLE _______________________________ 34 PLAN NATIONAL DE PROMOTION DU GENRE_____________________________________________ 35 POLITIQUE NATIONALE DE PROTECTION ET D’INTÉGRATION DES PERSONNES HANDICAPÉES _ 36 Capacité contributive au financement du Service universel_____________________________ 37 CARACTÉRISATION DES BESOINS ET DES CONTRAINTES EN MATIÈRE DE SERVICE UNIVERSEL __________________________________________________________________ 38 2.3.1. Évaluation des populations en déficit d’accès aux services TIC _________________________ 38 2.3.1.1. 2.3.1.2. 2.3.2. 2.3.3. MÉTHODOLOGIE ET OBJECTIFS DE L’ENQUÊTE __________________________________________ 45 RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE AUPRÈS DES CHEFS DE MÉNAGES ____________________________ 48 RÉSULTATS DES FOCUS GROUPS _____________________________________________________ 52 RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE AUPRÈS DES ACTEURS LOCAUX ______________________________ 53 RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE AUPRÈS DES FOURNISSEURS DE SERVICES TIC ________________ 54 Besoins et attentes exprimés lors de l’enquête dans les ministères ______________________ 56 2.3.4.1. 2.3.4.2. 2.3.4.3. 2.3.4.4. 2.3.4.5. 2.3.4.6. 2.3.4.7. 2.3.5. 2.3.6. LES POPULATIONS RURALES__________________________________________________________ 40 LES FEMMES ________________________________________________________________________ 42 LES JEUNES ________________________________________________________________________ 44 LES PERSONNES HANDICAPÉES _______________________________________________________ 45 Besoins et attentes exprimés lors de l’étude de la demande dans les communes rurales ____ 45 2.3.3.1. 2.3.3.2. 2.3.3.3. 2.3.3.4. 2.3.3.5. 2.3.4. DÉFICIT D’ACCÈS À LA TÉLÉPHONIE MOBILE ____________________________________________ 38 DÉFICIT D’ACCÈS À INTERNET _________________________________________________________ 39 Caractérisation des populations les plus vulnérables _________________________________ 40 2.3.2.1. 2.3.2.2. 2.3.2.3. 2.3.2.4. 3. LE PROJET CMC _____________________________________________________________________ 22 LES PROJETS TIC EN COURS DANS LES MINISTÈRES _____________________________________ 27 CADRAGE INSTITUTIONNEL ET FINANCIER _______________________________________ 32 2.2.1. 2.2.2. 2.3. LE RÉSEAU POSTAL__________________________________________________________________ 20 LE RÉSEAU PUBLIC DE DISTRIBUTION D’ÉLECTRICITÉ ____________________________________ 20 Situation des projets TIC à couverture rurale ________________________________________ 22 2.1.3.1. 2.1.4.1. 2.2. L’OPERATEUR HISTORIQUE ____________________________________________________________ 5 LES RESEAUX MOBILES _______________________________________________________________ 8 SERVICES D’ACCÈS INTERNET ________________________________________________________ 16 LES RADIOS DE PROXIMITÉ ___________________________________________________________ 18 MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE ET DES FINANCES __________________________________________ 57 MINISTÈRE DE LA SANTÉ _____________________________________________________________ 57 MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE ________________________________________________________ 57 MINISTERE DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ________________________________________ 57 MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE __________________________________________ 58 MINISTERE DE LA FAMILLE ____________________________________________________________ 58 MINISTÈRE DE LA JUSTICE ____________________________________________________________ 58 Synthèse des besoins exprimés lors des enquêtes terrain _____________________________ 58 Portée et enjeux du Service universel_______________________________________________ 59 PRESENTATION DE LA STRATÉGIE DE SERVICE UNIVERSEL ____________ 62 3.1. 3.2. 3.3. ORIENTATION STRATÉGIQUE N°1 : DÉFINITION GÉNÉRIQUE DU SERVICE UNIVERSEL _ 63 ORIENTATION STRATÉGIQUE N°2 : LES BÉNÉFICIAIRES DU SERVICE UNIVERSEL _____ 64 ORIENTATION STRATÉGIQUE N°3 : LE CONTENU DU SERVICE UNIVERSEL ___________ 64 3.3.1. 3.3.2. 3.3.3. Les services de connectivité pour les particuliers ____________________________________ 65 Les services de données pour les professionnels ____________________________________ 65 Les services d’accompagnement des utilisateurs_____________________________________ 65 PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 1 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird 3.4. ORIENTATION STRATÉGIQUE N°4 : LE MÉCANISME DE FINANCEMENT DES PROJETS DE SERVICE UNIVERSEL _______________________________________________________ 66 3.4.1. 3.4.2. 3.4.3. 3.4.4. 3.4.5. 3.5. 69 Contraintes législatives __________________________________________________________ Inopportunité de créer une nouvelle structure________________________________________ Séparer des missions stratégiques et d’ordre opérationnel_____________________________ Une gouvernance collégiale de la mise en œuvre du Service Universel et du FDCEP________ Gestion financière FDCEP ________________________________________________________ Contrôle interne /externe du FDCEP ________________________________________________ 70 71 71 72 73 73 Le mode de sélection « Pay or Play » _______________________________________________ 75 Sélection des opérateurs SU sur la base d’un appel d’offres de type « enchères négatives » _ 75 Procédure standard pour la sélection des prestataires de services ______________________ 75 ORIENTATION STRATÉGIQUE N°8 : PRINCIPE DE PLANIFICATION DU DÉPLOIEMENT___ 76 3.8.1. 3.8.2. 3.8.3. 3.8.4. 3.8.5. 3.9. 66 67 67 68 ORIENTATION STRATÉGIQUE N°6 : AMÉNAGEMENTS RÉGLEMENTAIRES ____________ 73 ORIENTATION STRATÉGIQUE N°7 : PROCÉDURE DE SÉLECTION DES OPÉRATEURS ATTRIBUTAIRES ______________________________________________________________ 74 3.7.1. 3.7.2. 3.7.3. 3.8. Recourir aux contributions du secteur privé _________________________________________ Contrôler le bon niveau de subvention______________________________________________ Contrôler le bon niveau de subvention______________________________________________ Privilégier le mode « Pay or Play » _________________________________________________ Sélectionner les opérateurs chargés de fournir le service universel dans le cadre d’un appel à la concurrence ________________________________________________________________ ORIENTATION STRATÉGIQUE N°5 : LES MODALITÉS DE GOUVERNANCE ET DE PILOTAGE DU SERVICE UNIVERSEL _____________________________________________ 70 3.5.1. 3.5.2. 3.5.3. 3.5.4. 3.5.5. 3.5.6. 3.6. 3.7. Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Une transparence de la classification des communes et de la définition des priorités de déploiement____________________________________________________________________ Achever la couverture du territoire en téléphonie mobile_______________________________ Équiper chaque chef-lieu de commune rurale d’un accès collectif à Internet ______________ Couvrir la population en services Internet mobile _____________________________________ Une révision régulière de la planification ____________________________________________ 76 76 77 77 77 ORIENTATION STRATÉGIQUE N°9 : DES MESURES D’ACCOMPAGNEMENT DES ACTEURS CONCERNÉS ________________________________________________________ 78 3.9.1. 3.9.2. 3.9.3. Sensibiliser les décideurs publics et privés__________________________________________ 78 Amplifier l’engagement des acteurs privés dans l’offre de services TIC___________________ 79 Accompagner les utilisateurs en déficit d’accès ______________________________________ 79 3.10. ORIENTATION STRATÉGIQUE N°10 : APPROCHE POUR LA MISE EN OEUVRE DU PROGRAMME PILOTE _________________________________________________________ 80 3.10.1. Objectifs spécifiques de la phase pilote _____________________________________________ 80 3.10.2. Services TIC à fournir par chaque opérateur de projet pilote____________________________ 80 4. PLAN D’ACTION POUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA STRATÉGIE ___________ 81 4.1. SCÉNARIO DE MISE EN ŒUVRE DE LA STRATÉGIE ________________________________ 81 4.1.1. Service téléphonique ____________________________________________________________ 81 4.1.1.1. 4.1.1.2. 4.1.1.3. 4.1.2. Autres services _________________________________________________________________ 89 4.1.2.1. 4.1.2.2. 4.1.3. MISSION ET RÔLE DU CYBERCAFÉ COMMUNAL __________________________________________ 98 PROGRAMME DE SENSIBILISATION À L’INTENTION DES DÉCIDEURS PUBLICS ET PRIVÉS ______ 99 PROGRAMME D’INCITATION ET DE FORMATION DES MICROENTREPRENEURS LOCAUX ______ 100 ACCOMPAGNEMENT DES UTILISATEURS NON FAMILIARISÉS À L’USAGE DES SERVICES TIC __ 101 SENSIBILISATION ET FORMATION À L’USAGE DES SERVICES TIC __________________________ 101 VULGARISATION ET APPROPRIATION DES SERVICES TIC PAR LES FEMMES RURALES _______ 102 MESURES D’ADAPTATION DES SERVICES TIC POUR LES PERSONNES HANDICAPÉES________ 103 BUDGET PRÉVISIONNEL POUR LES PROGRAMMES DE RENFORCEMENT DE CAPACITÉS _____ 104 Cadrage financier du programme _________________________________________________ 104 4.1.4.1. 4.1.4.2. 4.2. INTERNET FIXE ______________________________________________________________________ 89 INTERNET MOBILE ___________________________________________________________________ 93 Mesures d’accompagnement à l’usage des services TIC _______________________________ 97 4.1.3.1. 4.1.3.2. 4.1.3.3. 4.1.3.4. 4.1.3.5. 4.1.3.6. 4.1.3.7. 4.1.3.8. 4.1.4. ALLOTISSEMENT ____________________________________________________________________ 81 NIVEAU DE SUBVENTION PAR LOT _____________________________________________________ 84 PRIORISATION DES LOTS _____________________________________________________________ 87 RESSOURCES DISPONIBLES ANNUELLEMENT __________________________________________ 104 SIMULATION GLOBALE ______________________________________________________________ 105 CHRONOGRAMME DE MISE EN ŒUVRE _________________________________________ 107 4.2.1. 4.2.2. Programmation initiale __________________________________________________________ 107 Modalités de mise en œuvre des programmes annuels _______________________________ 111 PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 2 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird 4.2.2.1. 4.2.2.2. 4.2.2.3. 5. 6. OBJECTIFS ________________________________________________________________________ 111 PLAN D’ACTION ANNUEL _____________________________________________________________ 111 RÉÉVALUATION PÉRIODIQUE DE LA PROGRAMMATION __________________________________ 115 CADRE RÉGLEMENTAIRE POUR LA STRATÉGIE DE SERVICE UNIVERSEL118 ASSISTANCE AU LANCEMENT DU PROGRAMME PILOTE ________________ 131 6.1. PRINCIPES DIRECTEURS POUR LE DÉPLOIEMENT DE LA PHASE PILOTE____________ 131 6.1.1. 6.1.2. 6.1.3. 6.1.4. Objectifs de la phase pilote ______________________________________________________ Services à fournir dans le cadre du programme pilote ________________________________ Principes méthodologiques pour la réalisation de la phase pilote ______________________ Profil caractéristique de chaque projet pilote _______________________________________ 6.1.4.1. 6.1.4.2. 6.1.4.3. 6.1.4.4. 6.1.4.5. 6.1.4.6. 6.2. 131 131 131 133 PROJET PILOTE N°1 : ________________________________________________________________ 133 PROJET PILOTE N°2 : ________________________________________________________________ 133 PROJET PILOTE N°3 _________________________________________________________________ 134 PROJET PILOTE N°4 _________________________________________________________________ 134 PROJET PILOTE N°5 _________________________________________________________________ 134 PROJET PILOTE N°6 _________________________________________________________________ 135 CADRE DE MISE EN ŒUVRE DES PROJETS PILOTES _____________________________ 135 6.2.1. 6.2.2. 7. Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Programmation générale ________________________________________________________ 135 Cadrage des micro-projets d’applications spécifiques à base de services à valeur ajoutée _ 137 ANNEXE ____________________________________________________________________ 139 7.1. PRINCIPAUX PARAMÈTRES ET RÉSULTATS DE LA MODÉLISATION_________________ 139 7.1.1. Hypothèses de modélisation _____________________________________________________ 139 7.1.1.1. 7.1.1.2. 7.1.1.3. 7.1.2. Projections financières projets téléphonie mobile ___________________________________ 144 7.1.2.1. 7.1.2.1. 7.1.2.1. 7.1.2.1. 7.1.2.1. 7.1.2.1. 7.1.2.1. 7.1.3. 7.1.4. 7.2. TÉLÉPHONIE MOBILE________________________________________________________________ 139 INTERNET FIXE _____________________________________________________________________ 141 INTERNET MOBILE __________________________________________________________________ 142 LOT 1 LOT 2 LOT 3 LOT 4 LOT 5 LOT 6 LOT 7 _____________________________________________________________________________ 144 _____________________________________________________________________________ 145 _____________________________________________________________________________ 145 _____________________________________________________________________________ 146 _____________________________________________________________________________ 147 _____________________________________________________________________________ 148 _____________________________________________________________________________ 149 Projections financières projet internet fixe _________________________________________ 151 Projections financières projet internet mobile _______________________________________ 152 EXEMPLES D’APPLICATIONS TIC AYANT UN IMPACT SUR LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL DES POPULATIONS RURALES __________________________ 153 7.2.1. 7.2.2. 7.2.3. 7.2.4. 7.2.5. 7.2.6. 7.2.7. 7.2.8. 7.2.9. 7.2.10. 7.2.11. Plateforme communautaire de Téléphonie mobile – AquaDeD Bénin ____________________ Réseau de classes numériques – Cerco Bénin ______________________________________ Place de marché virtuelle – Manobi Sénégal ________________________________________ Services de prévention sanitaire infantile – Pésinet, Sénégal et Mali ____________________ Système d’information de marché de type Cloud – Esoko, Ghana ______________________ Plate forme Agrobusiness – Drumnet, Kenya _______________________________________ Services d’Assistance Téléphonique – M.kilimo, Kenya _______________________________ mAgri - GSMA, tous pays en développement________________________________________ Radio participative Volta Star – Dimitra, Ghana______________________________________ Incubateur d’entreprises – CTIC, Dakar ____________________________________________ Problématique de pérennisation et de reproductibilité des projets TIC __________________ PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I 154 154 156 156 158 158 160 160 162 162 162 PAGE 3 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird 1. Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin INTRODUCTION Le présent rapport final fait suite à l’atelier de présentation de l’état des lieux et des options stratégiques pour l’accès/service universel, qui s’est déroulé le 4 avril 2013. Le cadre de référence incluant l’état des lieux du secteur est rappelé au chapitre 2. Sur la base des options retenues à la suite de cet atelier, le rapport définit ensuite une stratégie de mise en œuvre de l’accès/service universel qui s’appuie sur 10 orientations principales, exposées au chapitre 3. Un plan de mise en œuvre de cette stratégie est proposé au chapitre 4, sur la base d’une modélisation financière qui vise à assurer la cohérence entre les actions programmées et les ressources mobilisables. Pour permettre la mise en œuvre de ce plan, un cadre réglementaire a été élaboré, sous la forme d’un projet de décret d’application de la loi sur les communications électroniques et la poste actuellement en cours d’adoption. Ce projet est présenté au chapitre 5. Il définit notamment le rôle des différents intervenants, les modalités de mise en œuvre des projets de service universel et les règles de gestion du Fonds de développement des communications électroniques et de la poste. Enfin, le chapitre 6 présente un cadre pour la définition et la mise en œuvre des projets pilotes qui serviront à tester et à évaluer la stratégie proposée. Enfin, le chapitre 6 présente un cadre pour la définition et la mise en œuvre des projets pilotes qui serviront à tester et à évaluer la stratégie proposée. Par ailleurs, le rapport a été complété par un second volume qui rassemble les outils développés par les consultants en vue de la mise en œuvre des projets pilotes, notamment les projets de dossiers d’appel d’offres pour l’attribution de ces projets pilotes. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 4 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird 2. Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin CADRE DE RÉFÉRENCE POUR LA DÉFINITION DE LA STRATÉGIE DE SERVICE UNIVERSEL 2.1. RÉCAPITULATIF DE L’ÉTAT DES LIEUX 2.1.1. Situation des infrastructures et des services TIC 2.1.1.1. L’OPERATEUR HISTORIQUE L’opérateur historique Bénin Télécoms (BTSA) est en situation de monopole exploitant en matière de réseaux fixes ; comme dans la plupart des autres pays de la sous-région, le marché fixe est quasi-stagnant avec une télédensité qui plafonne à près de 1,7 ligne pour 100 habitants depuis 2008 ; ceci malgré le regain de clientèle apporté en 2006 par l’introduction du CDMA qui est venue compensée la chute du nombre d’abonnés sur le réseau filaire. Le chiffre d’affaires de la téléphonie fixe est pour sa part en forte décroissance, en raison de la baisse de l’ARPU (consommation mensuelle moyenne par ligne), qui est passé de 36 000 FCFA en 2007 à 6 400 FCFA en 2011. La principale cause de cette chute est la baisse importante des tarifs mobiles, qui sont maintenant plus bas que les tarifs fixes pour les communications off-net et internationales. Globalement, BTSA est le fournisseur d’accès Internet qui offre la meilleure couverture du territoire. Toutefois, en dehors des grandes villes, l’accès Internet est assuré par le réseau CDMA mais cette offre est loin de couvrir l’ensemble de la population et encore moins les zones rurales. 2.1.1.1.1. Couverture des infrastructures fixes Les réseaux d’infrastructures de télécommunications exploités par BTSA à l’échelle nationale comprennent d’une part un réseau de transmission et d’autre part deux types de réseaux d’accès : (i) réseau filaire et (ii) réseau sans fil à boucle locale radio utilisant les technologies CDMA et WiMAX. Le réseau de transmission, dont la couverture du territoire national est présentée sur la figure suivante, est lui-même constitué de plusieurs composantes, à savoir : Une station terrienne de télécommunications par satellite située à Abomey-Calavi dans la banlieue de Cotonou ; Un point d’atterrissement du câble sous-marin SAT3/WASC ; Un réseau terrestre de fibres optiques comprenant un axe sud reliant Cotonou, d’une part à Porto-Novo et au Nigeria et d’autre part au Togo via Ouidah, et un axe Nord qui se divise à Parakou en deux branches l’une en direction du Burkina Faso via Natitingou et l’autre vers le Niger via Kandi et Malanville. Ce réseau est interconnecté avec ceux des pays voisins, sauf dans le cas du Burkina Faso qui n’a pas construit de liaison directe en fibre optique vers le Bénin (le trafic entre les deux pays est acheminé à travers le Togo) ; Des liaisons par faisceaux hertziens qui desservent notamment les sites du réseau situés à l’écart des fibres optiques. Le réseau de fibres optiques de BTSA pourrait constituer l’ossature des réseaux nationaux du Bénin. Toutefois, certains opérateurs qui louent ou louaient des capacités à l’opérateur public se plaignent d’une qualité de service insuffisante, notamment de coupures trop fréquentes des PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 5 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin liaisons. Cela a conduit certains de ces opérateurs à développer leur propre backbone national, en technologie hertzienne. Fig. 1. Réseau national et international de transmission de BTSA Source : Archives Artelia Le réseau d’accès filaire comprend des centraux principaux situés à Cotonou, PortoNovo, Parakou et Savalou. La couverture du pays est assurée via des unités de raccordement distantes. De manière générale, les réseaux d’accès filaires sont anciens et relativement vétustes, particulièrement dans les localités isolées. En outre, ils font l’objet de vols de cuivre, qui génèrent de longues périodes de coupure pour les abonnés des réseaux atteints. A noter que BTSA a mis en place à partir de 2005 des équipements ADSL dans quelques villes, notamment Cotonou et sa périphérie, Porto-Novo, Bohicon, Abomey, Tchaourou, Parakou et Pobè. La qualité du service fournie est toutefois tributaire de celle du réseau d’accès filaire. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 6 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Quant au réseau d’accès sans fil, il est constitué de boucles locales radios (BLR), basées sur l’une des deux technologies suivantes Le réseau d’accès à base de technologie CDMA qui a été mis en service en 2007, comporte actuellement 61 BTS, réparties sur 46 communes. Les positions des BTS figurent sur la carte ci-dessous, qui montre la concentration du réseau dans les zones peuplées du sud du pays. Fig. 2. Positionnement des stations de base CDMA Source : ATRPT A noter que ce réseau CDMA supporte des services de voix et d’accès Internet. Il a été porté à la norme EVDO (équivalent de la 3G) qui lui permet d’offrir des débits allant jusqu’à 3 Mbps. A ce jour, hors des principaux centres de population, seules les zones couvertes par le réseau CDMA offrent un accès au service téléphonique fixe. 2.1.1.1.2. Le réseau d’accès à base de technologie WiMAX, pour sa part, est encore limité à 6 BTS qui couvrent Cotonou et quelques localités de sa périphérie (Calavi, Cococodji, Godomey). Stratégie d’extension des couvertures en services TIC Dans la mesure où la couverture des réseaux mobiles est déjà nettement plus dense que celle du réseau fixe et où la demande des populations pauvres est plus orientée vers les services mobiles que vers le fixe, BTSA n’a pas un intérêt manifeste à densifier son réseau dans les zones rurales. En pratique, BTSA observe que les clients qui lui restent dans les zones rurales sont essentiellement les services publics (gendarmerie, dispensaires, administrations locales etc.). A ce jour, aucune évaluation du coût de ce service n’a été effectuée. BTSA est encore en phase de restructuration et il lui est donc difficile d’élaborer une stratégie claire faute de moyens pour la mettre en œuvre. En tout état de cause, sa situation financière actuelle, obérée notamment par la chute du marché de la téléphonie fixe et la perte d’une partie du marché des capacités internationales, ne lui permet pas d’investir dans des projets qui ne soient pas rapidement rentables. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 7 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin L’opérateur s’estime en outre lésé par la demande qui lui est faite par l’ATRPT de libérer la bande 880-890 MHz utilisée par son réseau CDMA, qui doit être transférée au réseau 3G de MTN. Un des axes stratégiques de BTSA est le développement de son activité de carrier national et international. A ce titre, avec l’appui de l’État, BTSA est associé au projet de raccordement au Bénin du câble sous-marin ACE ainsi qu’au projet CMC, dans le cadre duquel seront construites de nouvelles liaisons nationales en fibres optiques qui lui permettront de sécuriser son backbone national. 2.1.1.2. LES RESEAUX MOBILES Le marché des télécommunications mobiles béninois compte aujourd’hui cinq acteurs : LIBERCOM est le réseau mobile de l’opérateur historique Bénin Télécoms, créé en 1998 ; BBCOM est un opérateur à capitaux majoritairement béninois ; MOOV (ex TELECEL) est une filiale de l’opérateur émirati Etisalat ; MTN (ex SPACETEL) fait partie du groupe sud-africain MTN ; GLO, filiale du groupe Nigérian Globacom, est le dernier entrant qui a commencé ses activités en 2008. En 2011, le chiffre d’affaires du secteur a atteint 165 milliards de FCFA. MTN domine largement le marché mobile avec 58% des produits, suivi de Moov (27%), puis GLO (12%). 2.1.1.2.1. Positionnement des opérateurs mobiles sur le marché Globalement, le chiffre d’affaires du secteur mobile croît chaque année à un taux supérieur à 10%. Seuls MTN et Moov voient leur chiffre d’affaires augmenter chaque année sur les cinq dernières années. A l’inverse, BB COM et Libercom font face à un effondrement de leur chiffre d’affaires depuis quatre ans. Après avoir fortement progressé les deux premières années de son lancement, le chiffre d’affaires de GLO a diminué dès la 3ième année. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 8 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Fig. 3. Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Variation annuelle des chiffres d'affaires des opérateurs mobiles Source : ATRPT et Artelia Cette évolution des chiffres d’affaires est fortement corrélée avec les montants des investissements consentis par les différents opérateurs, comme le montre le graphe ci-dessous. Ainsi, Libercom et BB COM, qui détiennent les deux plus faibles parts de marché, sont aussi les opérateurs qui ont le moins investi au cours des dernières années. De même, GLO a pratiquement cessé ses investissements à partir de 2010, deux ans après le lancement de son réseau, ce qui explique sa régression récente. Fig. 4. Évolution des investissements des opérateurs mobiles Source : ATRPT Le marché mobile compte, à fin juin 2012 selon les données ATRPT, 7,9 millions de lignes répertoriées (soit un taux de pénétration de 85,6%). Le marché semble se rapprocher d’un seuil de saturation, qui se traduit par un ralentissement de la croissance du parc d’abonnés en 2012. Ce phénomène pourrait aussi être lié à la convergence des tarifs des différents opérateurs, qui rend la possession de plusieurs SIM moins utile, ainsi qu’à l’obligation d’enregistrement, qui la rend plus compliquée à gérer par les clients. Par ailleurs, le nombre d’abonnés actifs (abonnés ayant utilisé leur ligne au moins une fois dans les 6 derniers mois) est nettement plus faible que le nombre de lignes répertoriées : à la fin 2011, il approchait les 6,6 millions de lignes soit une télédensité active de 72,6% contre 85,6% pour le total des lignes répertoriées à la même date. Dans les analyses ci-après, sont uniquement considérées les lignes actives qui représentent plus fidèlement la réalité du parc. Sans surprise, ce sont MTN et Moov qui ont les parcs d’abonnés les plus importants et qui profitent le plus de la croissance du marché. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 9 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Fig. 5. Parcs d'abonnés mobiles par opérateur Source : ATRPT – juin 2012 Les parts de marché (en nombre d’abonnés) des cinq opérateurs donnent Moov (34%) et MTN (33%) au coude à coude suivi de GLO (20%) qui a ravi la troisième place à BBCom (10%) et Libercom (3%) pourtant présents sur le marché avant lui. Assez curieusement, la position de Moov ne se reflète pas en termes de trafic par client ni par conséquent de chiffre d’affaires (voir plus haut). Comme indiqué plus haut, les tarifs de la téléphonie mobile ont connu au cours des dernières années une évolution à la baisse, qui a abouti à l’application par tous les opérateurs d’un tarif de base (hors promotions) de 1 FCFA par seconde (60 FCFA par minute) aussi bien pour les appels on-net que off-net et même vers certaines destinations internationales. Les ARPU (revenus mensuels moyens par utilisateur) des différents opérateurs évoluent de manière contrastée au cours des 4 dernières années. Sur la période, tous les opérateurs voient leur ARPU diminuer fortement, de 87% pour BB COM à 19% pour Moov qui est l’opérateur dont l’ARPU baisse le moins. MTN a conservé au fil des années le niveau d’ARPU le plus élevé malgré une basse de 32% sur la période ; c’est ce niveau élevé d’ARPU qui lui permet de dominer les autres opérateurs en termes de chiffre d’affaires. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 10 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Fig. 6. Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Évolution des ARPU mobiles par lignes actives Source : ATRPT et ARTELIA Nota : Il a été demandé aux opérateurs mobiles de fournir des d’informations sur les différences entre les ARPU des zones urbaines et des zones rurales. Ces informations ont fait l’objet d’un questionnaire remis aux opérateurs et qui est resté sans réponse précise sur ce point, à la date de publication du présent rapport. 2.1.1.2.2. Services offerts et perspectives d’évolution L’ensemble des opérateurs offrent à la fois : un service de téléphonie mobile (norme GSM 2G) ; un service d’accès mobile à Internet, utilisant la norme GPRS/EDGE (débit maximum théorique de 400 kbps). Selon les trois opérateurs rencontrés (MTN, Moov et GLO), l’accès Internet mobile est disponible sur l’ensemble de leur réseau. Toutefois, le réseau est configuré pour donner la priorité à la voix. De ce fait, les débits disponibles sont limités en période de fort trafic. MTN est en outre le seul opérateur à avoir obtenu une licence lui permettant de mettre en œuvre des technologies mobiles haut débit. Il a commencé le déploiement d’un réseau 3G qui, à ce jour, ne couvre que l’agglomération de Cotonou. Les axes de développement à court terme (2013) portent sur les principales autres villes du pays (Porto-Novo, Bohicon, Parakou). A ce stade, l’opérateur ne prévoit pas de déployer ce service dans les zones peu denses, ceci d’autant moins que le chiffre d’affaires issu des services de données est très faible actuellement (de l’ordre de 2% du total). PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 11 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird 2.1.1.2.3. Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Étude détaillée de la couverture des réseaux mobiles Une étude visant à évaluer la couverture du territoire national par les réseaux de téléphonie aux normes GSM a été effectuée en 2011 par le bureau d’études CERT pour le compte de l’ATRPT. Il s’agissait d’établir la cartographie détaillée de la couverture de la population et du territoire par les réseaux des cinq opérateurs GSM, à la fois réseau par réseau et globalement. La campagne de mesure s’est déroulée sur la période de septembre 2011 à novembre 2011 dans les 77 chefslieux de communes et les principaux villages et axes routiers du territoire. En conclusion, l’étude concluait que la couverture de la population béninoise était quasitotale (99,5%) et celle du territoire très importante (90,3%). Toutefois, plusieurs éléments détaillés ci-après, conduisent à penser que les performances réelles des réseaux sont surévaluées par cette étude. En effet, les modalités d’évaluation de la couverture des opérateurs présentent plusieurs limites méthodologiques, à savoir : Une partie non négligeable du territoire, notamment dans les zones rurales, n’a pas été visitée. Le calcul des taux de couverture dans ces zones a été effectué par interpolation, c’est-à-dire par un calcul théorique dont le résultat n’est pas nécessairement représentatif de la réalité ; Les rapports d’études communiqués au Consultant ne précisent pas quelle documentation démographique de base a été utilisée pour la mesure de la population couverte par les réseaux. Il s’agit d’une lacune importante dans la mesure où le degré de précision des calculs de couverture de la population dépend essentiellement du niveau de connaissance détaillée de la répartition de la population sur le territoire. Le choix du seuil d’accessibilité retenu, à savoir un signal reçu supérieur à - 103 dBm, correspond à une probabilité de réussite d’appel de 85%, selon les calculs effectués par le Consultant avec du matériel professionnel. Outre que cette probabilité est inférieure au niveau exigé par les cahiers des charges (95%), il n’est pas évident que des terminaux « grand public » parviennent à la même probabilité de réussite. En tout état de cause, elle correspond à une utilisation en extérieur (« Outdoor »), le niveau de signal nécessaire pour permettre l’accès au réseau depuis l’intérieur d’un bâtiment (« Indoor ») ou d’un véhicule (« Incar ») étant nettement supérieur. Par ailleurs, les opérateurs rencontrés ont déclaré que le niveau de couverture réel de leurs réseaux était inférieur à celui affiché dans les résultats de l’étude. Ces incertitudes conduisent à recommander un approfondissement de l’analyse de couverture des réseaux mobiles. En effet, si une partie significative de la population ne bénéficie pas d’une couverture effective, elle devra être prise en compte pour l’élaboration de la stratégie de service universel. De ce fait et dans un premier temps, le Consultant a procédé à une évaluation théorique de la couverture à partir des données disponibles sur les réseaux (voir section suivante). Dans un second temps, il est recommandé que cette question fasse l’objet d’une concertation approfondie entre les autorités (MCTIC et ATRPT) et les opérateurs, dont l’objectif serait d’identifier les zones peuplées qui ne sont pas couvertes par les réseaux mobiles. Cette concertation pourrait notamment être fondée sur la collecte par l’ATRPT auprès de chaque opérateur de la liste des villages couverts et non couverts par son réseau (pour mémoire, le cahier des charges des opérateurs impose de couvrir 80% des villages du pays, obligation dont il convient de contrôler le respect). PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 12 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Pour évaluer la couverture théorique de la population répartie sur le territoire, le Consultant a utilisé comme base la localisation des BTS des opérateurs sur le territoire béninois remise par l’ATRPT. A l’aide d’un logiciel de cartographie, il a ensuite positionné chacune des BTS sur un fond de carte. Une telle carte montre bien la plus forte densité des implantations des sites mobiles au sud du pays, à proximité de la zone littorale et dans l’agglomération de Cotonou et ses environs. L’emplacement des BTS suit souvent les routes principales. Toutes les communes sont couvertes par au moins une station de base. Néanmoins, la présence d’une BTS ne garantit pas la couverture de l’ensemble du territoire et de la population de la commune. La carte présentée sur la figure suivante montre également que très peu de BTS sont situées dans les forêts et parcs du pays. Cela confirme bien la faible couverture radio de ces zones par les réseaux mobiles. Fig. 7. Localisation des BTS des opérateurs et parcs naturels Source : ATRPT, traitement géographique ARTELIA PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 13 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin A partir de la localisation des BTS, le Consultant a effectué une modélisation de la couverture de chaque réseau mobile en prenant un rayon de couverture moyen par BTS de 15 kilomètres. Ce rayon correspond à des macro-cellules usuellement utilisées dans les zones rurales (qui ont généralement 35 km de diamètre en moyenne). Un tel rayon de couverture apparait adapté à une modélisation simplifiée dont l’objectif est de repérer les zones non couvertes en milieu rural. En milieu urbain, les diamètres des cellules sont plus faibles, mais la densité et le nombre de BTS étant très importante, le choix du rayon ne modifie que très peu la surface couverte par l’ensemble des BTS de la zone. Les zones d’ombre, relativement réduites, y résultent essentiellement de problèmes de propagation spécifiques au milieu urbain (zones masquées par des immeubles, parcours multiples etc.). La figure suivante présente le résultat de cette modélisation et met notamment en évidence que : Plusieurs zones rurales (encadrées en rouge) restent à couvrir dans le nord et le centre du pays ; Les opérateurs MTN et MOOV (respectivement de couleur jaune et verte) fournissent à eux deux, la plus grande partie de la couverture mobile du pays. Fig. 8. Localisation et couverture des BTS des opérateurs mobiles Source : ATRPT, traitement géographique ARTELIA PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 14 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Pour évaluer avec précision le taux de couverture de la population, il serait nécessaire de disposer d’un découpage administratif du pays sous forme vectorielle (c’est-à-dire compatible avec un logiciel de cartographie) au niveau des arrondissements et des villages à l’intérieur des communes du fait que la répartition de la population dans les communes n’est pas uniforme. En l’absence de telles informations, l’évaluation du taux de couverture a été poursuivie en superposant deux cartes, à savoir (i) la carte des densités de population et (ii) la carte de couverture théorique de couverture des réseaux (cercles hachurés) ; la figure suivante présente le résultat de cette superposition et met notamment en évidence les zones avec une densité de population relativement importante (supérieure à 30 habitants / km²) ne bénéficiant pas d’une couverture mobile satisfaisante (cercles bleus). Fig. 9. Densité de population et couverture théorique des réseaux mobiles Source : INSAE, ATRPT et ARTELIA PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 15 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Cette simulation montre bien que la couverture mobile n’est probablement pas complète en termes de population et que certaines zones avec des densités relativement importantes (entre 30 et 40 habitants / km²) ne sont pas couvertes ou ont un service de mauvaise qualité (puissance du signal très faible, incompatible avec une réception « Indoor »). Dans ces conditions d’incertitude quant à la valeur précise du niveau de couverture de la population béninoise, le Consultant a retenu comme hypothèse de travail pour la suite de l’analyse un taux de couverture égale de la population de l’ordre de 90% qui se situe entre la valeur avancée par l’étude ATRPT (plus de 99%) et la valeur annoncée par les opérateurs dans le cadre de l’étude GSMA 2012 (85%). 2.1.1.3. SERVICES D’ACCÈS INTERNET 2.1.1.3.1. Structure du marché Sur le marché de l’Internet « fixe », cinq FAI sont titulaires d’une licence et interviennent, en plus de BTSA qui exploite son réseau fixe sans licence. Toutefois, parmi les cinq FAI titulaires d’une licence depuis 2011, seuls deux d’entre eux (Isocel et OTI) semblent avoir réellement une activité commerciale. En outre, quelques opérateurs « historiques » maintiennent, semble-t-il, une activité sans toutefois disposer d’autorisation à cet effet. Le parc d’abonnés Internet de BTSA à fin juin 2012 s’élève à 40 000 abonnés. Ce parc est composé à plus de 87% d’abonnés de type CDMA et à 10% d’abonnés ADSL. Après avoir fortement progressé suite au déploiement du CDMA, la croissance du parc d’abonnés marque le pas. Ainsi, de près de40% en 2010, puis en 2011, cette croissance n’était plus que de 6% sur les 6 premiers mois de 2012. Le nombre d’abonnés des autres FAI (OTI et Isocel) est mal connu, l’ATRPT n’ayant pas encore collecté de statistiques sur ces opérateurs. D’après les entretiens menés avec ces deux FAI, leur nombre d’abonnés serait de l’ordre de quelques milliers (5000 environ pour Isocel, 1500 environ pour OTI). Ces opérateurs visent en priorité le marché professionnel, notamment les entreprises ou organisations multi-sites. Les services grand public offerts que ce soit par BTSA ou les deux autres FAI sont des services à relativement faible débit. L’offre la plus souscrite actuellement est une offre proposant un débit de 512 kbps. Les prix des offres proposées par BTSA et ses deux concurrents permettent de disposer d’une connexion à 512 kbps pour un tarif compris entre 25 000 FCFA/ mois et 37 500 FCFA/mois. Fig. 10. Prix des offres Internet fixe (base 512 kbps) Source : ATRPT et sites FAI PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 16 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Trois autres FAI ont obtenu en janvier 2012 des autorisations pour le développement de réseaux d’accès radio. Il s’agit des sociétés Univercell, EIT et Marlan’s Telecom. A notre connaissance, ces opérateurs n’ont pas encore commencé à développer leurs réseaux. 2.1.1.3.2. Stratégie de développement de la couverture Internet Concernant les services d’accès fixes à Internet, il est à noter que BTSA offre des services Internet sur les différents supports suivants : le Réseau Téléphonique Commuté (RTC) ; le Réseau Numérique à Intégration de Services (RNIS) ; la Technologie CDMA ; la Technologie WIMAX ; les liaisons ADSL ; les Liaisons Spécialisées (LS). Si les services RTC sont disponibles sur l’ensemble du réseau de BTSA, les technologies permettant des accès à haut débit sont déployées pour l’essentiel sur les grandes villes, voire pour certains comme la technologie WIMAX sur la seule capitale Cotonou (6 stations de base couvrent la capitale). L’accès Internet par la technologie CDMA (EVDO) est quant à lui disponible sur l’ensemble du réseau CDMA de BTSA. Ce réseau couvre les principales agglomérations du pays mais aucunement les zones rurales. Les deux principaux FAI privés en activité (ISOCEL et OTI) n’offrent pour l’instant des services fixes grand public que sur la seule ville de Cotonou. Ils mettent toutefois à disposition des services Internet dédiés à des clients professionnels dans les villes de l’intérieur du pays à la demande. Certains de ces clients professionnels sont des gérants de cyber-centres qui offrent des services Internet grand public (navigation, mail) dans des agglomérations de province. Toutefois, ils envisagent de déployer des solutions de type « hot spot » prépayé dans les autres villes du Bénin au cours de l’année 2013 ce qui permettra de densifier l’accès Internet dans les villes de province. Le projet CMC, auquel prennent part les FAI, prévoit le déploiement de centres communautaires dans l’ensemble des 77 communes du Bénin à long-terme. A moyen terme, il est prévu la construction de 14 centres pilotes dans 14 communes. Ces centres pilotes permettraient de renforcer l’accès aux services Internet dans des chefs-lieux de communes (zones urbaines et périurbaines) et les agglomérations mais ne garantiront pas un accès dans les zones rurales. Concernant les services d’accès à Internet par réseaux mobiles, il est à noter que MTN a débuté le déploiement de son réseau 3G. Pour l’instant disponible uniquement sur la ville de Cotonou, il devrait être déployé progressivement au cours des deux ans à venir dans les principales villes du Bénin. Le déploiement de la 3G en milieu rural n’est a priori pas envisagé. La politique de développement de l’accès haut-débit mobile reste donc actuellement cantonnée aux zones urbaines et périurbaines. L’accès mobile data est disponible en GPRS ou EDGE sur l’ensemble des réseaux des 3 principaux opérateurs mobiles (MTN, MOOV et GLO). Malgré des débits relativement faibles, l’accès mobile est donc théoriquement disponible dans les zones couvertes par les réseaux GSM des opérateurs (avec toutefois une portée moindre que la voix). Néanmoins, les opérateurs PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 17 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin mobiles donnent la priorité à la voix sur leurs réseaux 2G ce qui limite l’accès aux services Internet. 2.1.1.4. LES RADIOS DE PROXIMITÉ La réglementation applicable à l’exploitation des radios de proximité est contenue dans les textes suivants : la Loi Organique N° 92-021 du 21 août 1992 relative à la Haute Autorité de l'Audiovisuel et de la Communication ; la Loi N° 97-010 du 20 août 1997 portant libéralisation de l'espace audiovisuel et dispositions pénales spéciales relatives aux délits en matière de presse et de communication audiovisuelle en République du Bénin. 2.1.1.4.1. État de la couverture du territoire Il existe près de 60 radios de proximité au Bénin parmi lesquelles 34 adhèrent à la Fédération des Radios Communautaires du Bénin (FERCAB). Plusieurs types de radios coexistent actuellement, à savoir : 29 radios communautaires ; 5 radios locales rurales affiliées à ORTB ; 20 radios commerciales de proximité ; 4 radios confessionnelles. Avec en moyenne près d’une radio par commune, la couverture du territoire pourrait paraitre quasi-totale, d’autant plus que certaines radios ont la capacité, avec des pylônes de 60 mètres de couvrir jusqu’à 2 ou 3 communes ; cependant, il existe encore de nombreuses zones d’ombre, qu’il s’agisse de la couverture radio proprement dite (au-delà de 50 Km de portée, la réception s’avère médiocre) ou du fait que celle-ci couvre des zones où sont parlées des langues différentes (environ une vingtaine, du nord au sud du Bénin). A noter que les radios communautaires sont fortement concurrencées par les radios commerciales qui pratiquent pourtant des tarifs nettement plus élevés mais qui n’ont pas de limitation d’offre; en effet, les radios communautaires ne sont pas autorisées à réaliser plus de 15% de leur chiffre d’affaires en recettes publicitaires, ce qui limite leur marge opérationnelle, compromettant ainsi leur équilibre financier. Deux projets pilotes sont actuellement en cours de lancement, à savoir : Mise en place d’une Radio numérique de type communautaire à Djidja, avec le soutien du PNUD ; Ouverture de 2 Centres Multimédia Communautaires (CMC) à Bembéréké et Nikki, avec le soutien de la Coopération suisse. 2.1.1.4.2. Connexion des radios de proximité à Internet Certains animateurs radios se connectent à Internet via le réseau mobile GPRS mais les connexions sont instables et, de ce fait, non utilisables pour faire du transfert de contenus. Un PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 18 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin autre souci pour la connexion des radios est le manque d’outils bureautiques. Cependant, un projet pilote est en préparation en partenariat avec la Coopération suisse visant à mettre en place deux centres multimédia communautaires de type UNESCO (cybercafé couplé avec une radio de proximité1) à Nikki et Bembèrèkè. Il est clair que la connexion à Internet représente une opportunité pour améliorer la richesse du contenu des programmes diffusés, compte tenu de la richesse des informations disponibles sur le Web. A noter que l’interconnexion Radio de proximité/ Internet constitue une excellente approche pour l’accès universel aux contenus d’information, complémentaire de celle basée sur la téléphonie, et qui se présente ainsi : Un segment Internet (aujourd’hui quasi inexistant) qui apporterait l’information jusqu’à l’émetteur radio ; … prolongé par une diffusion radio sur le dernier maillon de la chaine couvrant les populations les plus éloignés (zones de 30 à 70 km de rayon), là où l’accès à Internet restera inaccessible à moyen terme. Dans les zones rurales les plus reculées, la radio apparaît depuis bien longtemps comme le média de diffusion d’information le plus approprié, contribuant à assurer l’Accès Universel, en présentant de nombreux avantages , à savoir : Avantage économique (réduction des CAPEX et OPEX) ; Taux de pénétration très élevé des postes de radio (jusqu’à 90% des ménages dans certaines régions) ; Message véhiculé sous forme orale ; Possibilité de développer du contenu local et des programmes de proximité ; Mode de gestion communautaire, couramment utilisé dans le monde rural. Cependant, une telle opportunité ne pourra être pleinement exploitée que dans la mesure où les conditions suivantes seront simultanément remplies, à savoir : 1 Extension de la couverture d’Internet dans les zones rurales avec une qualité de service suffisante ; Attention particulière à la rigueur de gestion des installations radios et dans la recherche d’un équilibre financier ; Formation du personnel à l’exploitation technique d’équipements numériques (Internet et radios). http://portal.unesco.org/ci/fr/ev.php-URL_ID=1263&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 19 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird 2.1.2. Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Situation des infrastructures connexes 2.1.2.1. LE RÉSEAU POSTAL La Poste du Bénin SA, issue comme Bénin Télécoms de la scission de l’OPT, dispose actuellement d’un réseau de 91 bureaux de poste de plein exercice (dont 2 sont actuellement fermés) et de 13 postes communautaires2 (dont 3 sont actuellement fermées). Ce réseau couvre potentiellement 70 des 77 communes du pays mais seulement 65 actuellement du fait des 5 bureaux et postes communautaires temporairement fermés. La Poste a situé en bonne place dans sa stratégie le développement des services TIC. Elle offre notamment dans une agence de Cotonou des services de « business center » (accès Internet, photocopie, cabine téléphonique etc.). Dans le cadre d’un projet intitulé « Post Cyber », elle a même acquis et partiellement installé des équipements destinés à interconnecter ses bureaux les plus importants en vue, à la fois, de rendre sa gestion et son offre de services plus efficaces et d’offrir au public des services TIC, notamment de type Cyber centre. Ce projet très coûteux, financé par un emprunt, a malheureusement échoué car, notamment, La Poste n’est pas en mesure de payer le loyer élevé demandé par BTSA pour les liaisons spécialisées nécessaires à la mise en place du réseau3. Dans une perspective de mise en place de services d’accès public aux TIC, les bureaux de poste et les postes communautaires restent une option intéressante mais la situation financière de La Poste ne lui permet pas de fournir des services à perte. 2.1.2.2. LE RÉSEAU PUBLIC DE DISTRIBUTION D’ÉLECTRICITÉ Selon d’ABERME4, le taux d’électrification des zones rurales était de moins de 2% en 2007, alors que les populations rurales représentent plus de 57% de la population totale. Ce taux serait actuellement de 3% grâce à la mise en œuvre de projets qui vont de la pré-électrification par énergie solaire à la mise en œuvre de raccordements au réseau conventionnel de la SBE (modalité adoptée pour la majorité des projets). Les projets d’électrification rurale se poursuivent grâce aux concours financiers de divers bailleurs de fonds et du gouvernement béninois. A noter qu’il existe un système d’information géographique en ligne5 permettant d’identifier les localités raccordées ou non au réseau SBE sur le site du programme « Facilité Energie » ; la figure suivante présente un échantillon de ce SIG montrant les localités raccordées (en jaune) et non raccordées (en brun) dans le Nord du pays. Une coordination entre les projets d’électrification rurale et les projets de déploiement du service universel TIC pourrait permettre d’une part, de réduire les coûts d’investissement en générateurs 2 Les postes communautaires sont des agences mises en place et exploitées aux frais des collectivités locales, qui sont placées sous la supervision d’un bureau de plein exercice. 3 Cet échec mériterait d’ailleurs une analyse approfondie qui serait très utile pour les projets à venir du secteur et notamment du service universel. Une telle analyse permettrait de mettre en évidence les causes profondes de cet échec et de définir des procédures de planification et de mise en œuvre des projets permettant de les prendre en compte. 4 Agence Béninoise d’Électrification Rurale et de Maitrise de l’Énergie, établissement public qui a pour mission de mettre en œuvre la politique de l’État dans les domaines de l’électrification rurale et de la maîtrise d’énergie. 5 http://www.benin-energie.org/sig/default.asp PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 20 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin électriques et d’autre part, de garantir la possibilité pour les clients de recharger leurs terminaux. Cette coordination est toutefois difficile à mettre en œuvre dans le cas de la couverture téléphonique car les localités les plus importantes, prioritaires pour l’électrification, sont généralement déjà couvertes par les réseaux des opérateurs mobiles. En tout état de cause, l’analyse du niveau d’électrification des zones cibles devra être effectuée dans le cadre des travaux préparatoires des projets de service universel TIC. Fig. 11. Localités électrifiées et non électrifiées dans le Nord du Bénin Source : SIG Bénin Énergie Par ailleurs, il est à noter que, pour pallier le manque d’électricité dans les zones rurales, les opérateurs mobiles commercialisent dans certains pays des kits de recharge de téléphones portables, comprenant un mini-panneau solaire et un système de régulation ; ainsi, au Rwanda et en Ouganda, MTN vient lancer un kit complet au prix de 182$ et d’une puissance de 15 W, permettant de recharger 10 téléphones basique par jour6. 6 http://fenixintl.com/products/readyset-power-system PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 21 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird 2.1.3. Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Situation des projets TIC à couverture rurale 2.1.3.1. LE PROJET CMC Le projet CMC7 est un projet de développement de l’accès aux TIC dans les chefs-lieux de communes du pays, qui résulte d’une initiative de deux FAI privés, Isocel et OTI. Ces deux opérateurs ont recherché des financements et proposé au Gouvernement béninois un partenariat en vue de créer dans le pays 14 centres multimédia communautaires (7 pour chaque FAI) permettant de fournir aux populations des communes concernées un ensemble de services fondés sur une connectivité haut-débit : Accueil d’étudiants pour des formations à distance (en coopération avec ICDC, un centre de formation en ligne) ; Positions spécialisées pour l’accès aux services en ligne des administrations ; Service de cybercafé ouvert au public à un prix abordable ; Offre de salles pour séminaires et d’espaces de travail à louer pour les entreprises. 2.1.3.1.1. Présentation synthétique du projet Ce projet, qui était initialement orienté vers l’offre de services avec une portée limitée, s’est ensuite transformé en projet d’infrastructures car (i) les responsables du secteur ont élargi sa portée à l’ensemble des communes du pays et (ii) il est apparu nécessaire de créer, pour assurer le raccordement haut débit des futurs CMC, un réseau de transport composé d’une part du réseau existant de fibres optiques de BTSA et d’autre part de nouvelles liaisons permettant d’étendre la desserte de ce réseau et de le sécuriser par création de boucles. Le réseau serait apporté par le projet à BTSA qui conforterait ainsi sa position de « carrier » national haut débit ; la figure suivante présente l’ossature du réseau d’infrastructures de télécommunications 7 Les informations écrites disponibles sur ce projet sont rares. Nous rapportons ici notre compréhension du projet sur la base des entretiens que nous avons eus avec quelques parties prenantes. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 22 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Fig. 12. Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Synoptique du réseau de transport du projet CMC Source : MCTIC Le Gouvernement a approché les sociétés Huawei (Chine) et Samsung (Corée) pour la réalisation de ce projet, et il également demandé à leurs gouvernements respectifs d’apporter des financements. La composante confiée à Huawei comporterait la création de boucles optiques au Nord et à l’Est du pays, pour un montant de 80 M$. La composante confiée à Samsung comprendrait la création d’une boucle optique à l’Ouest du pays ainsi que la mise en place de deux Data centers, pour un montant de 60 M$. L’ensemble des investissements permettrait de connecter au réseau national haut débit l’ensemble des chefs-lieux de communes du pays, la majorité en fibres optiques et quelques-unes par faisceaux hertziens. A ce jour, un contrat entre le Gouvernement béninois et Huawei vient d’être signé et le processus de mise en place d’un prêt de l’Eximbank chinoise a été engagé ; en revanche, aucune information n’a été obtenu quant à la situation de la composante coréenne du projet. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 23 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Il semble que, pour leur part, les deux FAI vont prendre en charge l’acquisition des terrains et l’édification des centres communautaires dans les 14 communes visées initialement, un investissement estimé à 6 milliards de FCFA. 2.1.3.2. Commentaires formulés par le Consultant Assez curieusement, pour un projet de cette envergure, il semble qu’aucune étude de faisabilité technico-économique n’ait été réalisée à ce jour. Il est donc fondé de s’interroger sur la viabilité technique et économique d’un projet aussi ambitieux, d’autant qu’aucun de nos interlocuteurs n’a été en mesure de nous indiquer quel serait le tarif de transport du trafic issu des CMC, qui est pourtant un élément fondamental de tout modèle économique8. Il faut aussi regretter l’absence de projet pilote qui aurait pu permettre de tester en grandeur nature, sur un site déjà desservi par le réseau de BTSA, la validité des concepts qui sous-tendent le projet. En première approche, et en l’état actuel du marché de l’Internet au Bénin, la demande n’est probablement pas suffisante pour assurer l’amortissement des investissements d’infrastructure, ce qui implique que l’État devra probablement assumer seul pendant plusieurs années le remboursement des emprunts. Sur cette base, il pourrait être envisageable de proposer des tarifs de transport suffisamment bas pour ramener les tarifs des services à un niveau abordable pour les clients locaux et permettre ainsi l’émergence d’une demande et, à long terme, un retour sur investissement. En ce qui concerne le modèle financier des centres communautaires eux-mêmes, il semble que les FAI qui ont proposé ce projet n’envisagent pas, à court ou moyen termes, de couvrir les importantes charges de fonctionnement des CMC par les seuls produits des services vendus. Pour ces opérateurs, une part importante de ces charges serait supportée par les partenaires de développement publics ou privés, intéressés par les objectifs du projet. Ces aides ne seront toutefois peut-être pas mobilisables de manière durable pour l’ensemble des communes du pays. 2.1.4. Programme national de gouvernance électronique (PNGE) Le Consultant n’a pu avoir accès au dernier document descriptif du PNGE, actuellement en cours d’approbation par le Gouvernement. Par ailleurs, il semble que ce document porte principalement sur un état d’avancement de la mise en œuvre du DPS 2008 et du PNGE 2008. L’analyse de la situation du PNGE, projet qui n’est encore qu’au stade de la genèse, est basée sur les données suivantes : Un ensemble d’informations verbales recueillies auprès de cadres du MCTIC ; L’étude de faisabilité du PNGE (Rapport final 2008) ; Un extrait du document provisoire « Aperçu du PNGE », remis par le coordinateur du programme. En fait, le premier document se présente plutôt comme un plan stratégique relatif à la mise en œuvre de la gouvernance électronique dans la logique du DPS 2008 ; ainsi, il énumère des objectifs volontaristes sans pour autant évaluer les ressources nécessaires à leur mise en œuvre, notamment au plan financier. 8 Rappelons que c’est le niveau trop élevé de ce tarif qui semble avoir fait échouer le projet Post Cyber. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 24 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Portant sur la période 2008-2011, ce document est aujourd’hui caduque mais en l’absence d’autres documents formalisés, il est malgré tout intéressant de l’analyser afin d’évaluer le niveau de prise en compte du milieu rural, en l’occurrence de l’échelon administratif communal. A noter que ce plan stratégique prend totalement en compte la dimension « commune », sans toutefois définir les services à fournir aux bénéficiaires cibles décomposés en quatre segments : (i) les citoyens, (ii) les entreprises, (iii) les agents et (iv) l’administration. Ainsi, la prise en compte de la dimension commune apparait aussi bien dans les axes stratégiques, que dans le plan d’actions et les projets prioritaires à réaliser sur la période 2008-2011, à savoir : Mise en place de réseaux locaux dans les mairies dans le cadre du projet « un fonctionnaire, un ordinateur, une connexion » ; Généralisation de l’usage de la bureautique et la messagerie électronique jusque dans les communes ; Lancement d’un plan national de formation aux TIC pour tous les fonctionnaires ; Mise en place d’un national TIC de développement communal ; Interconnexion des communes aux autres échelons administratifs via un accès Internet à haut débit et mise en place d’archivage électronique (GED) ainsi que d’e-services aux usagers ; Octroi de licences de développement aux communes ; Lancement d’un programme « e-foncier » sur l’ensemble du territoire ; Mutualisation des ressources, notamment au niveau de chaque commune et pour ce qui concerne les infrastructures de télécommunications qui devront être fournies par BTSA. Nota : Dans ce premier document, aucune mention n’est faite aux besoins en services TIC des établissements scolaires et sanitaires des communes, ni, plus globalement, des applications de type e-santé et e-éducation. Le second document analysé pourrait en principe être considéré comme une synthèse des réflexions entreprises par le MCTIC à ce jour ; réflexions qui pourraient être utilisées pour effectuer une mise à jour du document précédent, bien plus complet. Ainsi, ce document présente les différents objectifs du PNGE, tels que perçus en 2013 ; à commencer par l’objectif global fixé qui est de « rendre l’économie béninoise plus compétitive et plus productive ... accroître la performance, l’efficacité et l’efficience de l’administration publique ... permettre aux différents usagers d’accéder plus facilement à des services publics de meilleure qualité indépendamment de leur sexe, de leur religion, de leur origine, de leur classe sociale, de leur lieu géographique de résidence, de leur sensibilité politique… », avec des objectifs spécifiques qui visent simultanément à : Améliorer l’efficacité de l’action gouvernementale, notamment par le suivi des processus de décisions ; Améliorer la qualité des services publics fournis aux usagers ; Accroître l’accès des usagers aux services publics ; Promouvoir l’équité dans la délivrance des services publics. A noter que l’offre de services devrait être basée sur les principes suivants : PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 25 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Les usagers se répartissent en quatre catégories, à savoir : (i) les citoyens, (ii) les entreprises, (iii) les représentants des partis politiques et (iv) de la société civile ; Les différents services sont fournis selon le principe du « guichet unique » à partir d’un centre communal. Le tableau suivant présente une liste provisionnelle de services d’e-gouvernement, sans pour autant, semble-t-il que ces propositions fassent suite à une étude approfondie des besoins de l’administration en matière d’applications informatiques et de services. Tabl. 1 - Liste de services envisagés pour l’e-gouvernement USAGERS CIBLES DOMAINES État civil Formalités administratives Citoyens Judiciaire Fonciers et urbanismes Partis politiques o Acte de naissance, o Certificat de mariage o Certificat de décès… o Carte d’Identité, o Passeport o Certificat de nationalité o Casier judiciaire o Certificat de divorce o o o o Convention de vente Permis de construire Permis d’habiter Titre foncier… Formalités o Création o Fiscalité o Liquidation Appui o o o o o o o o Formalités o Création o Dissolution Appui o Services d’appui aux ONG o Certificat d’invention ou d’innovation… Formalités o Création d’activité o Cessation d’activité Entreprises Associations et ONG SERVICES FINALS Gestion et productivité Recherche de financements Recherche d’informations Transferts de technologies Accès aux marchés Relation avec les fournisseurs, Partenariat interentreprises, Mise en réseau Source : MCTIC, mise en forme ARTELIA PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 26 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin A noter, l’absence de mention des applications e-santé et e-éducation pose un double questionnement, à savoir : (i) quelle(s) entité(s) traite(nt) de ces deux aspects ? et (ii) comment assurer à terme l’intégration de toutes les fonctionnalités e-administration dans un système d’information coordonné ? Par ailleurs, lors de l’enquête réalisée auprès des chefs de service informatique des différents ministères, il est apparu que ces derniers ne semblaient pas être impliqués dans la réflexion PNGE mais simplement informés de l’évolution du projet. 2.1.4.1. LES PROJETS TIC EN COURS DANS LES MINISTÈRES Un état des lieux des projets TIC destinés à s’étendre au-delà des chefs-lieux de préfecture a été entrepris ; pour ce faire, une dizaine d’entretiens ont été organisés avec des représentants des directions nationales tout particulièrement concernées par le défi de la desserte des zones rurales. 2.1.4.1.1. Ministère de l’Économie et des Finances (MEF) Le MEF met actuellement en place le Plan d’Évolution du Système d’Information (PESI) adopté en 2011 ; une étude globale pour l’interconnexion de ses sites a été lancée avec le soutien de la Coopération néerlandaise. L’objectif du MEF est d’assurer une traçabilité aussi précise que possible de toutes les activités sur les différents sites et pour ce faire d’interconnecter ceux-ci, à terme jusque dans les communes, pour les quatre entités du ministère que sont (i) les Impôts, (ii) le Trésor, (iii) le Budget et (iv) les Douanes, soit un total d’environ 200 sites répartis sur la totalité du territoire jusqu’aux postes frontières les plus éloignés. A noter que le service des Douanes possède son propre réseau dédié, différent du réseau général du MEF, mais auquel il sert de Backup. A ce jour, l’interconnexion est encore très partielle, au mieux limitée aux préfectures par une infrastructure à fibre optique, complétée si nécessaire par des prolongements BLR ou, encore dans les cas particuliers de sites éloignés (ex : postes frontière) par liaisons VSAT particulièrement couteuses à l’exploitation ; à ce jour, la DOIP n’est pas en mesure d’évaluer les besoins de capacité réseau dont elle aura besoin au niveau des communes. Le MEF regrette que l’interconnexion soit encore trop limitée et considère comme impératif qu’elle soit complétée au plus vite jusque dans les communes. 2.1.4.1.2. Ministère de la Santé Il y a deux projets en cours dans la Direction Nationale des Établissements Hospitaliers et de Soins (DNEHS), à savoir : Le tronçon béninois du projet de Télémédecine qui implique, à ce jour, le CNHU de Cotonou ; ce projet panafricain est soutenu par le gouvernement indien et devrait se terminer en 2014 ; L’informatisation et l’interconnexion de dix hôpitaux urbains, y compris dans les chefs-lieux de préfecture ; le projet est financé par la diaspora béninoise dans la cadre d’un partenariat avec le gouvernement français (programme de co-développement). Le second projet a été lancé en 2009. Depuis cette date, il a permis la mise en place d’applications de téléconsultations et de téléstaffs et s’est arrêté mi-2012, à l’achèvement du programme de financement. Bien qu’une négociation soit en cours pour assurer la pérennité du projet, il y a peu PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 27 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin de chance que celle-ci aboutisse compte tenu des coûts d’exploitation relativement élevés : faute de fibre optique disponible sur certains sites, l’interconnexion se fait par VSAT, conduisant à des dépenses mensuelles de l’ordre de 4 MFCFA. Le ministère a engagé un projet d’interconnexion des hôpitaux sur les agglomérations de Cotonou et Parakou qui vise à renforcer les performances des services de santé. Ce projet est trop limité géographiquement pour être pérenne, une négociation est en cours pour interconnecter six hôpitaux supplémentaires en province et à moyen terme atteindre les soixante-quinze hôpitaux de district du pays. La Direction de la Santé de la Mère et de l’Enfant (DSME) travaille avec les relais communautaires à partir des Centres de santé communaux. Deux projets TIC ont déjà été entrepris avec l’aide d’ONG et de partenaires au développement, basés sur l’envoi de messages d’information sous forme de SMS aux centres communautaires, notamment pour améliorer les prises de décision face à la problématique de la mortalité infantile et maternelle avec CARE ou avec le programme BASICS dans plusieurs zones sanitaires sur financement d’USAID. De plus, la DSME entreprend l’élaboration d’un plan intégré de communication visant à améliorer la santé de l’enfant et de la mère, ceci avec l’aide de deux partenaires spécialisés. 2.1.4.1.3. MAEP (Agriculture) En matière d’accès à l’information et de communication, le MAEP s’est fixé trois objectifs prioritaires : Le recensement national de l’Agriculture (RNA) consistant à collecter toutes les données statistiques, caractéristiques de la situation sur le terrain, sous forme structurée. La saisie des informations se fera, sans papier, à l’aide de tablettes et du logiciel CSPRO, avec enregistrement direct dans une base de données à intervalles réguliers. Les téléchargements des résultats seront effectués au niveau communal dans les SCDA (Secteur Communal pour le Développement Agricole) qui devront donc être connectés ; La constitution d’une base de données, recensant les projets de développement agricole en cours ou projetés, accessible à partir d’une plateforme Web à destination de tous les acteurs publics et privés concernés. Le projet est actuellement au stade des termes de référence et un consultant sera prochainement recruté pour la mise en œuvre ; Le programme d’interconnexion national dans le cadre duquel un projet pilote vient d’être engagé. Le réseau en cours d’installation couvrira, au stade du pilote, l’agglomération de Cotonou et interconnectera une dizaine de sites parmi lesquels ONASA, Directions Pêche et Élevage, INSAE et ASECNA. A terme, l’interconnexion sera étendue aux CARDER (Centre Agricole Régional pour le développement Rural) dans les 12 départements. L’ONASA (Office National des Statistiques Agricoles) a mis en place un système d’Information de marché (SIM) utilisant les radios rurales comme support de communications. 2.1.4.1.4. MRAI (Réforme administrative) Le ministère de la Réforme Administrative et Institutionnelle intervient en transversal par rapport aux autres ministères : il dirige les investigations quant à des problématiques qui leur sont communes et nécessitent des prises de position politiques pour leur mise en œuvre, à savoir : PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 28 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Circulation et conservation de l’information au sein de l’administration publique : la question de l’accès constitue une préoccupation particulière et le MRAI a contribué à la définition de la stratégie nationale TIC et se soucie des besoins des populations qui ne seraient pas satisfaites ; Cohérence des applications des différents ministères et partage de ressources quand cela est possible : ainsi, le ministère participe aux travaux d’harmonisation pour la définition des plateformes de communication dans le cadre du projet e-gouvernement et pour la recherche de solutions intégrées en matière de gestion électronique des documents. Par rapport aux structures décentralisées, il est impliqué dans les chantiers de réflexion suivants : État civil : création d’un identifiant national unique pour chaque habitant de la commune ; projet/programme visant à assurer la prise en charge du citoyen tout au long de sa vie et qui devrait être développé au ministère de l’Intérieur ; Définition de e-services en rapport avec le projet e-gouvernement avec en plus des applications e-éducation et e-santé qui seraient fournies à partir de bornes d’information situées dans la « maison du citoyen » (concept qui semble voisin de celui du CMC). 2.1.4.1.5. MDGLAAT (Décentralisation et aménagement du territoire) Un projet d’interconnexion des préfectures avec le ministère a été démarré en 2010 sur la base d’un schéma directeur établi en 2006. Le réseau d’interconnexion est constitué de liaisons BLR sur Cotonou-Porto-Novo et de liaisons louées filaires BTSA au tarif mensuel de 360 000 FCFA pour un débit de 256K. Tous les bureaux des préfectures sont câblés. Le MDGLAAT recherche des partenaires avec la coopération allemande pour financer l’extension du réseau vers les communes de manière à avoir les moyens de caractériser les activités de chacune d’entre elles, ceci en lien avec la délégation à l’aménagement du territoire. Parallèlement à cet investissement dans les infrastructures, le ministère envisage d’accompagner les communes afin de les conduire à s’approprier l’outil informatique, notamment par la formation du personnel utilisateur et par une sensibilisation des élus aux TIC. 2.1.4.1.6. MESRS (Enseignement secondaire) Selon le directeur des Infrastructures, l’usage des TIC ne correspond pas à une réelle préoccupation des décideurs du ministère. A ce jour, il n’existe aucune volonté politique d’investir dans ce domaine, aucune réflexion approfondie n’a d’ailleurs été menée sur ce thème à l’intérieur du ministère. Cependant, le directeur des Infrastructures estime que le MESRS souffre de graves lacunes en matière de communication, qui se sont accentuées ces dix dernières années à commencer par le téléphone fixe qui devient quasiment inutilisable du fait des dégradations du réseau fixe de BTSA, notamment dans les établissements en zones rurales. Quant au téléphone mobile, qui constitue la seule alternative technique, il ne s’agit pas pour autant d’une solution viable, puisque les fonctionnaires qui y font appel sont tenus, d’utiliser leur portable personnel et acheter leur crédit. De plus, la couverture des établissements scolaires en milieu rural est très mauvaise : dans 70% des collèges, il est difficile de téléphoner sans sortir des bâtiments pour aller se positionner à un endroit particulier où il est possible de se connecter au réseau. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 29 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Le directeur signale également un problème fondamental à l’heure actuelle dans l’éducation, à savoir les effectifs prohibitifs par classe et demande s’il n’existe pas de solution TIC type téléenseignement pour contribuer à la résolution de ce problème. 2.1.4.1.7. MFASSNHPTA (Famille et solidarité) Dans ce ministère, la Direction de la Promotion de la Femme et du Genre suit plus particulièrement le sort des femmes rurales qui souffrent d’inégalités socioculturelles, à commencer par l’analphabétisme. Dans ce cadre, la DPFG accompagne les femmes individuellement ou en groupes communautaires afin de les aider par exemple à gérer les problèmes de surproduction (recherche de débouchés) ou de difficultés d’approvisionnement des intrants. Pour ce faire, les représentants de la DPFG traitent avec les Centres de Promotion Sociale des mairies dont la mission est d’appuyer les populations à la base. En 2005, la DPFG a lancé un ambitieux projet, à savoir le réseau NTIC/CPS qui visait à interconnecter 85 points de présence, répartis dans les 77 communes avec un total de 170 postes NTIC gérés par une centaine d’animatrices et des agents Internet. Du fait de la faiblesse des infrastructures de télécommunications à l’intérieur du pays, le projet se limite à ce jour à l’équipement bureautique de 40 CPS, non connectés. Dans la Direction des personnes handicapées, un seul projet TIC a été mené en 2008 en partenariat avec MTN au bénéfice de handicapés moteurs. Le projet consistait à équiper 50 personnes handicapées afin de leur permettre d’exercer une activité de revente de communications téléphoniques type téléboutique à l’aide de tricycles « adaptés ». Il a débuté par un cycle de formation, mais l’accompagnement par la suite semble ne pas avoir été suffisant pour pérenniser l’expérience qui aura malgré tout duré 2 à 3 ans. Il est par ailleurs à noter que le service fourni à l’époque ne répond plus au besoin actuel du marché, dans la mesure où la pénétration des téléphones portables s’est considérablement améliorée. La DRIPH est en train d’élaborer un plan d’action pour la mise en œuvre de la Politique Nationale de Protection des Personnes Handicapées, qui devrait être approuvé par les autorités en Juin 2013 et dans lequel la dimension TIC sera pleinement prise en compte. 2.1.4.1.8. MJLDH (Justice) Le ministère est très pauvrement équipé en informatique (ex : pas de salle informatique sécurisée, ni secourue correctement du fait de l’indisponibilité récurrente du fuel pour alimenter le groupe électrogène). Il n’y pas non plus de vision arrêtée en matière de TIC, l’élaboration d’un schéma directeur est envisagée mais il est difficile de convaincre la hiérarchie d’investir dans ce domaine. Le service informatique du ministère souhaite interconnecter au ministère à Cotonou au minimum 27 sites, répartis sur la totalité du territoire national, parmi lesquels les quelques communes rurales qui hébergent un tribunal d’instance ou une prison. Ce projet vise à corriger les lacunes actuelles et à mettre en place un ensemble d’applications métiers réparties, à savoir : Fichier centralisé de casier judiciaire accessible depuis les 27 sites, afin de recouper certaines informations ; Des applications métiers pour assurer la gestion de la « chaine civile » et de la « chaine pénale » ; Des applications de gestion pour : PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 30 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Les prisons et le suivi des détenus (AGIP) ; L’État civil ; Le registre du commerce. Aujourd’hui, faute de fichier centralisé accessible à distance, les citoyens sont obligés d’aller chercher un certificat dans leur commune de naissance, plutôt que de l’obtenir dans le tribunal le plus proche de leur lieu de résidence. Dans un premier temps, ces applications seront exploitées de manière autonome sur chaque site, sans synchronisation en temps réel. A terme, il s’agira de les connecter en réseau, ce qui permettra de disposer de bases à jour en temps réel. Les besoins de bande passante seront relativement faibles (128K à 256K maximum) du fait de la puissance de traitement des serveurs répartis. En 2010, quatre à cinq tribunaux ont été connectés mais le prestataire FAI a suspendu le service pour défaut de paiement. 2.1.4.1.9. MDAEP (Développement) Un projet d’interconnexion des six directions départementales (ancienne découpe administrative) est en chantier et devrait aboutir en 2013-2014, organisé autour d’un hub VSAT à 1024/2048. Le chef du service informatique souligne un besoin spécifique relatif au futur recensement national pour lequel tous les enquêteurs seront équipés de smartphones avec GPS et se connecteront à l’aide de SIM dédiées. Le MDAEP est par ailleurs interconnecté avec six autres ministères dans le cadre d’une application de centralisation du point d’avancement de leurs programmes (SHISEPIP) avec une sécurisation Réseau vers le ministère des Finances. A ce jour, le réseau est basé, faute de fibre optique disponible, sur des LS de BTSA louées 200 000 FCFA/mois. A terme, cette application devrait être étendue à tous les ministères sur Cotonou. SAPIP est la seule application du ministère qui implique les communes pour le suivi et l’évaluation de l’avancement des plans de développement communaux mais elle sera portée par le réseau national du ministère des Finances (SIFUP). 2.1.4.1.10. MCMEJF (Microfinance) Le ministère a été approché en tant que fournisseur d’offres de microcrédits et finalement une rencontre s’est tenue avec des représentants la Direction du Fonds National de Microfinance (FNM). Le FNM a pour mission de renforcer les capacités financières et opérationnelles des Institutions de Microfinance (IMF) afin que le secteur soit en capacité de satisfaire les besoins en termes de services de proximité, financiers et non financiers, au profit des personnes n’ayant pas accès au système financier classique. Le FNM intervient simultanément dans les domaines suivants : Refinancement et lignes de crédit au profit des IMF ; Sécurisation des prêts et bonification des taux d’intérêts ; Appuis institutionnels et renforcement des capacités des IMF et des bénéficiaires ; PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 31 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Mise en place de nouveaux produits à vocation technologique (ex : « Mobile banking ») ; Gouvernance et gestion. Concrètement, le FNM pourrait contribuer directement et/ou indirectement au développement du service universel dans deux domaines complémentaires où l’attribution de prêts ciblés, avec des taux d’intérêts raisonnables, constitue un puissant levier de développement, à savoir : Faciliter l’acquisition de téléphones portables par les personnes qui en ont l’utilité mais qui en sont privées par manque de cash ; Soutenir financièrement les créateurs d’activités génératrices de revenus dans le secteur TIC (ex. : gérants de boutiques de vente de téléphones, de cartes de crédits, de recharges de batterie...). Nota : le FNM pourrait également avoir comme rôle de veiller à ce que les caisses de crédit étendent leurs offres de services actuelles en offrant des nouveaux produits répondant aux deux besoins exprimés ci-dessus. 2.2. CADRAGE INSTITUTIONNEL ET FINANCIER 2.2.1. Orientations de la politique sectorielle nationale En 2008, le Ministère de la Communication et des Technologies de l’Information et de la Communication a adopté par décret9 un Document de Politique et de Stratégie du secteur de Télécommunications et de la Poste (DPS). Il semblerait que ce document soit en cours d’actualisation mais, à ce jour, le Consultant n’a pas obtenu communication du projet de nouvelle DPS. Il sera donc à terme important de vérifier que la nouvelle DPS ne se trouve pas en contradiction avec les résultats et les recommandations issus de la présente étude relative à la définition de la stratégie en matière d’accès et de service universel dans le secteur des télécommunications et des TIC, ainsi qu’avec le plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin. S’agissant de la DPS actuellement en vigueur, celle-ci se fonde sur la vision du gouvernement béninois de « Faire du Bénin le quartier Numérique de l’Afrique ». Cette vision s’appuie sur les deux piliers suivants : e-gouvernement ; e-business. Afin de concrétiser sa vision via la mise en œuvre de ces deux piliers, le gouvernement béninois a choisi de privilégier cinq axes stratégiques : 9 Axe 1 : La mise en place d’un cadre juridique et institutionnel favorisant un développement harmonieux des secteurs, comblant le vide juridique sur les TIC et promouvant l’usage généralisé des TIC au Bénin ; Axe 2 : Le déploiement d’infrastructures de qualité de classe mondiale et compétitives ; Axe 3 : Le développement de ressources humaines qualifiées ; Décret n°2008-780 du 31 décembre 2008 PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 32 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Axe 4 : Le développement de contenus adaptés aux besoins du pays dans tous les secteurs (éducation, santé, agriculture, tourisme, commerce) ; Axe 5 : La mise en place d’un environnement compétitif soutenant le rôle des TIC comme moteur de la croissance économique et attirant les investissements privés nationaux et étrangers. Le premier axe relatif à la réforme du cadre juridique et institutionnel est en voie d’être concrétisé au travers de l’adoption prochaine du projet de loi relative aux communications électroniques et à la poste. Ce projet de loi prévoit expressément la clarification des « voies et moyens pour assurer le service universel dans les zones les plus défavorisées afin que tout citoyen, où qu’il se trouve sur le territoire national puisse accéder à des services de TIC de qualité et à moindre coût. A cette effet, le Fonds de Développement Universel des TIC (FDUTIC) sera renforcé par les contributions des opérateurs de télécommunications au titre du service universel, les subventions éventuelles de l’État ou tout legs » (cf. DPS 2008 page 16). Par ailleurs et, à l’évidence, le déploiement d’infrastructures de qualité et de contenus adaptés aux besoins du pays doit servir de soubassement à toute stratégie d’accès/service universel dans le domaine des TIC. Plus en détail, la DPS 2008 prévoit des objectifs de court terme (2008-2012) pour sa mise en œuvre et notamment avec l’objectif 8 de « promouvoir l’accès universel par l’extension du réseau de télécommunications, au plus tard en 2009 ». Par ailleurs s’agissant des synergies avec le secteur postal, il faut noter : dans le cadre du volet e-gouvernement, l’objectif 5 de « s’appuyer sur le réseau postal pour offrir aux populations des zones défavorisées des services publics TIC au plus tard fin 2009 » ; dans le cadre du volet e-business, l’objectif 2 d’ « encourager le développement d’outils TIC adaptés au réseau postal (porte-monnaie électronique, courrier hybride, suivi des envois, etc.) au plus tard fin 2009 ». 2.2.2. Programmes de développement dédiés aux populations vulnérables Plus largement, dans le cadre la démarche globale visant à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) fixés par les Nations Unies, le Bénin a engagé un certain nombre de programmes de développement ciblés. Certains d’entre eux fixent des objectifs qu’il y aura lieu de prendre en compte dans la définition de la stratégie d’accès universel TIC, à savoir : La Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté (SCRP) qui s’étend sur la période 2011-2015 ; Le Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole (PSRSA) adopté en 2010 ; Le Plan National de Promotion du Genre (PNPG) adopté en 2009 ; La Politique Nationale de Protection et d’Intégration des Personnes Handicapées (PNPIPH), applicable à la période 2007-2016. Par ailleurs, il est important d’évaluer dans quelle mesure les services TIC peuvent contribuer à l’atteinte des objectifs fixés par ces programmes ciblés. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 33 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin 2.2.2.1. STRATÉGIE DE CROISSANCE ET DE RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ La SCRP prend directement en compte avec ces cinq axes d’intervention, le développement des infrastructures de transports et de communication, parmi lesquelles figurent les infrastructures de communication et des Technologies de l’Information et de la Communication (Axe 2). Ainsi, la SCRP souligne un certain nombre de constats et d’orientations reflétant la conscience aiguë de la contribution essentielle du secteur des technologies de l’information et de la communication à la croissance et au développement social du pays ; il y est ainsi noté : « L’examen du cadre juridique des télécommunications révèle que les textes actuels sont inadéquats face au développement de ce secteur stratégique, ainsi qu’aux attentes des opérateurs publics et privés. (…) Le public ne bénéficie pas encore de tous les avantages de cette ouverture et les opérateurs souffrent d’un manque de régulation opérationnelle effective (interconnexion, gestion des fréquences, gestion des différends) et de l’absence d’un cadre légal et réglementaire adapté. La plupart de ces réseaux locaux sont saturés et ne permettent pas de raccorder de nouveaux abonnés. A cet égard, le Gouvernement s’est engagé à moderniser le cadre juridique pour faciliter un développement harmonieux du secteur et mieux insérer le Benin dans la société de l’information ». Par ailleurs, dans le chapitre traitant du développement des infrastructures numériques, parmi les actions gouvernementales préconisées, est envisagée précisément « la mise en œuvre de la stratégie d’accès aux TIC dans les zones rurales ou enclavées ». 2.2.2.2. PLAN STRATÉGIQUE DE RELANCE DU SECTEUR AGRICOLE Comme indiqué dans le PSRSA10, les défis majeurs pour l’agriculture béninoise à l’horizon 2015 sont de trois ordres : Couverture des besoins alimentaires et nutritionnels de la population ; Amélioration de la productivité et de la compétitivité du secteur agricole et rural ; Amélioration de l’attractivité de l’activité agricole et du milieu rural. Sans mentionner nommément les services TIC, le PSRSA insiste sur la nécessité d’étendre et de moderniser « les infrastructures de télécommunications de plus en plus essentielles dans un contexte où l’accès aux informations de marché est un facteur clef pour la compétitivité des produits » ; c’est ainsi que les agriculteurs pourront disposer en temps réel des informations utiles et indispensables pour maîtriser leurs prises de décisions et mieux conduire leurs activités. Plus globalement, les besoins d’information identifiés dans le cadre du PSRSA porte sur les domaines essentiels suivants : Deux systèmes d’information apparaissent véritablement indispensables, à savoir : Un système d’information de marché (production et vente) ouvert à tous les acteurs de la chaîne de la valeur ; Un système d’information fiable sur le foncier rural contribuant à la fois à sécuriser les exploitants agricoles et à favoriser le développement d’un marché du foncier. Un accompagnement rapproché des exploitants agricoles sous forme de : Vulgarisation des connaissances techniques et des meilleures pratiques ; 10 http://www.ecowrex.org/sites/default/files/2010%20Plan%20Estrategique%20Secteur%20Agricole%20%20Min%20Agric.pdf PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 34 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Conseils en termes de gestion, organisation et planification des activités, accès au marché, techniques culturales, sécurité alimentaire et nutritionnel, prévention sanitaire humaine et animale. Enfin, le PSRSA dans son annexe présente dix fiches d’actions transversales dont l’une concerne directement les services TIC, à savoir la fiche N°9, intitulée « Information et Communication » qui indique : « L’accès périodique aux informations utiles est indispensable aux acteurs pour maîtriser les prises de décisions et disposer de données nécessaires à la conduite de leurs activités agricoles....Il importe alors qu’une véritable politique de communication et d’information agricole soit élaborée pour mettre à temps à la disposition des organisations paysannes, des exploitants agricoles et d’autres acteurs du monde rural, des informations nécessaires sur le secteur ... L’objectif visé est d’assurer la disponibilité et l’accessibilité d’informations fiables et utiles sur le secteur agricole et plus spécifiquement de : Doter le secteur agricole d’une politique de communication et d’information sur le secteur ; Renforcer les capacités des agents en charge de la communication et de l’information dans le secteur agricole ; Mettre en place les mécanismes facilitant l’accès aux informations à tous les usagers. Par ailleurs, dans la fiche N°7 consacré à la promotion du Genre, il est donné en autre comme objectif de « Développer un système d’information et de communication sur le Genre pour un changement de comportement dans le secteur agricole et rural ». 2.2.2.3. PLAN NATIONAL DE PROMOTION DU GENRE L’adoption du Plan National de Promotion du Genre (PNPG) s’inscrit dans le droit fil de la signature, par le Bénin, de la Convention des Nations Unies sur l’Élimination de toutes les Formes de Discrimination à l’Égard des Femmes (CEDEF) en 1992 et de celle du Protocole additionnel à la Charte Africaine11 des droits de l’homme et des peuples en 2009. Le PNPG est fondé sur les cinq axes stratégiques suivants : Mettre en place des mesures rendant effectives l’égalité et l’équité entre homme et femme dans l’accès à l’éducation, à l’alphabétisation et aux structures de prise de décisions dans toutes les sphères (individuel, familial, communautaire, national et international) ; Renforcer l’institutionnalisation du genre à tous les niveaux, ainsi que l’application effective des conventions et textes nationaux et internationaux favorables à l’égalité et l’équité entre homme et femme ; Renforcer l’engagement de la société civile et la prise de conscience des femmes et des hommes pour la promotion du genre tout en assurant une bonne implication des hommes dans le processus ; Assurer l’autonomisation des femmes et une meilleure prise en compte du genre dans les Plans de Développement Communaux ; 11 Il préconise « … l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes… » et indique que « les États signataires de ce Protocole se sont engagés à modifier les schémas et modèles de comportements socioculturels de la femme et de l’homme, par l’éducation du public, par le biais des stratégies d’information, d’éducation et de communication, en vue de parvenir à l’élimination de toutes les pratiques culturelles et traditionnelles néfastes et de toutes autres pratiques fondées sur l’idée d’infériorité ou de supériorité de l’un ou l’autre sexe, ou sur les rôles stéréotypés de la femme et de l’homme » ; PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 35 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Réduire la pauvreté monétaire des femmes et leur assurer un accès et un contrôle équitables aux ressources. Que ce soit dans la définition de ces axes stratégiques ou dans l’état des lieux de la mise en œuvre de l’égalité des genres au Bénin, il y a lieu de noter que les TIC ne sont pas nommément pris en compte. 2.2.2.4. POLITIQUE NATIONALE DE PROTECTION ET D’INTÉGRATION DES PERSONNES HANDICAPÉES La mise à jour de la Politique Nationale de Protection et d’Intégration des Personnes Handicapées, adoptée au Bénin en décembre 2011 pour la période 2012-2012, tient désormais compte de la Convention relative aux Droits des Personnes Handicapées12 (CDPH) qui a été ratifiée le 30 novembre 2011 par 105 pays dont le Bénin. Cette convention fixe très clairement les dispositions légales et réglementaires que les États Parties s’engagent à mettre en œuvre au bénéfice des Personnes Handicapées. Certaines de ces dispositions touchent directement les obligations de Service universel et la portée du Fonds de Service Universel. Dans son préambule, la Convention reconnait « (v) qu’il importe que les personnes handicapées aient pleinement accès aux équipements physiques, sociaux, économiques et culturels, à la santé et à l’éducation ainsi qu’à l’information et à la communication pour jouir pleinement de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales ». A l’article 3, la Convention énonce entre autres quatre principes généraux qui conduisent à étendre la définition des obligations de Service Universel afin d’y assurer la prise en compte des personnes handicapées à savoir : La non-discrimination ; La participation et l’intégration pleines et effectives à la société ; L’égalité des chances ; L’accessibilité. Dans son article 9 consacré à l’ « accessibilité », la Convention incite les États Parties à prendre des mesures visant à promouvoir, entre autres : « D’autres formes appropriées d’aide et d’accompagnement des personnes handicapées afin de leur assurer l’accès à l’Information ; L’accès des personnes handicapées aux nouveaux systèmes et technologies de l’Information et de la Communication, y compris l’Internet ; L’étude, la mise au point, la production et la diffusion de systèmes et technologies de l’Information et de la Communication à un stade précoce, de façon à en assurer l’accessibilité à un coût minimal ». Quant à la PNPIPH au Bénin, elle se donne comme objectif global de « Promouvoir les droits humains, l’équité et le genre sans discrimination en tenant compte des besoins spécifiques des personnes handicapées dans tous les secteurs de la vie nationale ». 12 http://www2.ohchr.org/french/law/disabilities-convention.htm PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 36 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin L’objectif spécifique N° 3 est de « Promouvoir l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées » ; cet objectif spécifique se décline par les orientations stratégiques suivantes, pour ce qui concerne les services TIC : Orientation stratégique N°3 : « Renforcement de l’accès des personnes handicapées à l’information et la Communication » incite à prendre en compte les aspects suivants : Association des langages de signes dans les programmes TV ; Formation des enseignants en langage gestuel et en braille ; Amélioration et renforcement de l’accès des personnes handicapées visuelles et auditives aux services TIC par des services « adaptés ». Les autres orientations stratégiques ne citent pas les services TIC qui pourraient néanmoins y contribuer efficacement ; il s’agit notamment des orientations suivantes : Faciliter l’autonomie financière des personnes handicapées (ex : Mobile banking) ; Promotion et diversification de la formation et de l’insertion professionnelle (ex : eéducation) ; Renforcement des capacités des groupes culturels des personnes handicapées (ex : accès à Internet « adaptés ») ; Assurer la documentation continue sur la situation des personnes handicapées au Bénin (ex : site Web dédié). 2.2.3. Capacité contributive au financement du Service universel En application de l’article 14 de l’Ordonnance N° 2002-02 du 31 janvier 2002, les cahiers des charges et les conventions d’exploitation des opérateurs mobiles et des FAI fixent le montant de leur contribution aux charges de l’accès universel en pourcentage du chiffre d’affaires HT du concessionnaire et hors charges d’interconnexion, à savoir : 1% pour l’accès universel ; 0,5% pour l’aménagement du territoire et la protection de l’environnement ; 0,5% pour la recherche et la formation. Selon ces dispositions, en considérant que 1 à 1,5% du chiffre d’affaires du secteur (BTSA non compris) est consacré au développement du Service universel, il pourrait être collecté de 1,5 à 2,3 milliards de FCFA par an, sur la base des résultats enregistrés en 2012. A fin 2012, le montant collecté au titre du développement de l’accès universel depuis l’origine des versements est compris entre 4,3 et 6,5 milliards de FCFA ; ce montant a été versé par l’ARPT sur un compte spécial du Trésor dont les règles de fonctionnement restent à définir. D’autres sources de contributions financières pourraient être envisagées, notamment en provenance du budget de l’État ou des bailleurs institutionnels, comme cela se pratique dans certains autres pays, en Afrique australe ou au Nigeria par exemple, là où la motivation des pouvoirs publics en faveur du développement du Service universel est plus affirmée. Cependant, en Afrique de l’Ouest, il est à noter que la contribution du budget de l’État au développement au Service universel est rarement envisagée, compte tenu du poids des autres secteurs d’activités, moins argentés que celui des télécommunications ; toutefois, il est arrivé que des institutions financières, notamment la Banque Mondiale, prennent en charge des projets pilotes dans le cadre d’un programme national de développement du Service universel. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 37 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Par ailleurs, d’autres aides publiques ou privées pourraient être mobilisées sur des thèmes plus spécifiques, tels que la promotion des services TIC et la formation à leur utilisation auprès des catégories de populations les plus fragiles qui sont déjà la cible de ce programme de développement dédiés. 2.3. CARACTÉRISATION DES BESOINS ET DES CONTRAINTES EN MATIÈRE DE SERVICE UNIVERSEL 2.3.1. Évaluation des populations en déficit d’accès aux services TIC 2.3.1.1. DÉFICIT D’ACCÈS À LA TÉLÉPHONIE MOBILE Parmi les différentes méthodes d’évaluation de la couverture téléphonique dans le cadre de l’état des lieux, celle qui a conduit à estimer que le taux de couverture de la population totale à fin 2011 était de 90%, a été retenue comme hypothèse dans la suite du raisonnement. Par ailleurs, les paramètres suivants sont retenus comme hypothèses de calcul, à savoir : Total de la population nationale en 2011 : 9,3 millions d’habitants ; Nombre de personnes disposant d’un téléphone : 3,3 millions, correspondant au nombre de SIM actives à fin 2011 divisé par le nombre moyen de cartes SIM par usager, supposé égal à 2 pour le Bénin, par analogie à d’autres pays. En toute rigueur, la population en déficit d’accès comprend exclusivement les personnes en âge de téléphoner, à savoir celles âgées de plus de 16 ans, soit seulement 53% de la population totale du Bénin ; en considérant cette hypothèse supplémentaire, il apparait que le taux de pénétration téléphonique au Bénin est de 66% par usager en âge de téléphoner et de 132% par carte SIM actives. Par ailleurs, il est à noter que la population en déficit d’accès se décompose en deux catégories bien distinctes, à savoir : Les personnes qui résident dans des zones non encore couvertes par le réseau GSM et qui sont à une distance trop importante des limites de couverture du réseau ; Les personnes résidant dans les zones couvertes par le réseau GSM mais qui ne peuvent pas en réalité accéder au service du fait d’une barrière à l’accès (ex : personnes qui, pour différentes raisons ne possèdent pas de téléphone portable) ; Le tableau suivant présente les résultats de cette évaluation en distinguant les deux catégories de population à couvrir, telles que définies en début de paragraphe. Ainsi, avec l’hypothèse d’un taux de couverture de 90% de la population totale, comme présenté dans le tableau suivant, (parmi la population en âge de téléphoner, âgée de 16 ans et plus), 500 000 personnes résideraient dans des zones non encore couvertes et 1 200 000 résidant dans des zones couvertes seraient encore privées de téléphone, pour la plupart dans les zones rurales. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 38 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Tabl. 2 - Segmentation de la population en déficit d’accès Taux de couverture Population de 16 ans et + 90% 1 - Hors réseau 500 000 2 - Couverte sans téléphone 1 200 000 Source : Estimation Artelia, données ATRPT La figure suivante récapitule les hypothèses et les principaux résultats de l’évaluation de la population en déficit d’accès téléphonique. Fig. 13. Caractérisation de la population en déficit d’accès téléphonique 2.3.1.2. DÉFICIT D’ACCÈS À INTERNET Comme indiqué dans le rapport d’état des lieux, les populations pouvant accéder à Internet sont très peu nombreuses et résident principalement dans les zones urbanisées. Ainsi, avec les mêmes hypothèses de population que dans le paragraphe précédent, le taux de pénétration d’Internet en termes d’accès individuels de la population en âge de pratiquer est de : 0,9% pour les services Internet fixes (tous types de débit confondus) ; 5,6% pour le service Internet mobile. Plus largement, en considérant la population qui accède à Internet via des accès collectifs type cybercafé, le nombre d’utilisateurs Internet au Bénin est de 334 000, selon l’estimation UIT, soit un taux de pénétration de 8% ; ce qui se traduit par une évaluation de la population en déficit d’accès Internet d’environ 4 millions, soit 93% de la population en âge de pratiquer. La figure suivante récapitule les hypothèses et les principaux résultats de l’évaluation de la population en déficit d’accès téléphonique. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 39 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Fig. 14. 2.3.2. Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Caractérisation de la population en déficit d’accès à Internet Caractérisation des populations les plus vulnérables 2.3.2.1. LES POPULATIONS RURALES Près de 60% de la population béninoise réside en zones rurales ; ce pourcentage n’a cessé de décroitre depuis 30 ans, comme présenté dans le tableau suivant. L’exode rural représente l’une des menaces les plus graves pour le développement économique et social du Bénin. Malgré cet exode vers les villes, la population rurale a doublé en 30 ans pour dépasser 5 millions d’habitants à fin 2010. Tabl. 3 - Évolution de la population rurale sur 30 ans Population 1979 1992 2002 2007 2010 Rural (M.hab.) 2,57 3,26 4,23 4,7 5,04 Rural (%) 73 % 64 % 61 % 58% 57% Sources : INSAE, Banque Mondiale La population rurale se caractérise par un niveau de développement économique et social relativement inférieur à celui des villes et, de plus, il existe des écarts importants entre les différents départements « ruraux ». Pour évaluer cette disparité, le Consultant a utilisé un indicateur internationalement reconnu, à savoir l’Indice de Développement Humain (IDH)13 ; le premier graphique présente la distribution des IDH par département faisant apparaitre aux extrêmes (i) les trois départements les plus développés : Littoral, Ouémé et Atlantique, les plus urbanisés qui tirent la moyenne nationale vers le haut et (ii) les trois départements les moins développés : Donga, Atacora et Alibori, situés au nord du pays. 13 Indicateur composite publié régulièrement par le PNUD ; il quantifie le niveau de développement économique et social d’un pays, d’une région, d’une commune ...il est construit à partir de 3 indicateurs de base : niveau de revenu, état de santé et niveau d’éducation évalués dans la zone géographique considérée. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 40 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Fig. 15. Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Distribution de l’indice de Développement Humain par département Dans les zones rurales, l’activité économique est en très grande partie tirée par le secteur agricole qui est un des tous premiers contributeurs au développement économique du pays, à savoir : 30% au PIB national ; 90% des recettes d’exportation ; 15% des recettes de l’État ; 70% des emplois, y compris le secteur informel qui représente à lui seul plus 90% de la population active. Bien que le développement agricole constitue l’une des priorités nationales, le budget de l’État consacré à ce secteur n’était en 2008 que de 5,6% du budget national, très en deçà de l’engagement de 10% pris par les États africains à Maputo en 2003. Les activités agricoles sont très majoritairement exercées dans de petites et moyennes exploitations de type familial, orientées vers la polyculture associée souvent au petit élevage. Le nombre de ces exploitations est d’environ 500 000 à 600 000, avec une superficie moyenne estimée à 1,7 ha et sur laquelle vivent en moyenne 7 personnes ; 90% d’entre elles sont dirigées par des hommes et seulement 1/4 des terres arables sont cultivées. Pour les entrepreneurs ruraux, l’accès aux services TIC apparait aujourd’hui comme une opportunité à ne pas manquer pour améliorer à la fois productivité et rentabilité de leur exploitation ainsi que les conditions de vie de leur famille ; en effet, comme en atteste l’évaluation de plusieurs projets pilotes menés sur le terrain, les services TIC permettent à de tels entrepreneurs d’accéder en temps réel à des informations essentielles dans les différents domaines suivants : Commercialisation des produits agricoles Réduction du pouvoir des intermédiaires, du fait d’une meilleure transparence quant aux informations sur les marchés ; Gestion de la périssabilité des denrées agricoles du fait d’une meilleure information sur les volumes de production par rapport à la demande ; Augmentation de la taille du marché accessible, du fait de la capacité des TIC à étendre la visibilité des offres très au-delà des limites du territoire de production. Amélioration de la productivité PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 41 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Méthodes de culture et connaissance de la potentialité des sols, du fait d’un accès plus facile à des informations pertinentes sur les meilleures pratiques ; Parades contre les conditions climatiques hostiles et les calamités, du fait d’un accès en temps réel aux prévisions météo et informations sur la propagation des épidémies et la progression des ravageurs ; Gestion permanente de la production, du fait de l’accès rendu possible à des outils informatiques dédiés. Optimisation des approvisionnements professionnels et alimentaires Achats et modalités d’utilisation des intrants (semences, engrais, pesticides) ; Régulation des écarts entre l’offre et la demande pour une réduction des pénuries alimentaires Gestion du patrimoine et des ressources financières Moyens de paiement et d’épargne de proximité (ex : M.banking) ; Réduction des taux d’intérêt du microcrédit grâce aux outils de gestion informatique ; Formalisation et gestion du foncier. 2.3.2.2. LES FEMMES Les inégalités de genre sont très marquées au Bénin comme le met en évidence la publication de l’index du World Economic Forum (G3I)14. Le Bénin est classé 117ème sur 135 au plan mondial. Le graphique suivant compare la situation du Bénin avec deux pays d’Afrique subsaharienne, l’Afrique du Sud classée 16ème et le Ghana classé 71ème d’où il ressort, en examinant la valeur des indicateurs primaires composant le G3I que le Bénin doit essentiellement son classement au très faible engagement des femmes dans la politique et un accès à l’éducation relativement inégalitaire. Fig. 16. Comparaison de l’inégalité de genre en Afrique subsaharienne Sources : World Economic Forum 2012, présentation ARTELIA 14 Global Gender Gap Index, mesurant l’écart entre hommes et femmes pour ce qui concerne les engagements dans l’économie et la politique, ainsi que l’accès à la santé et à l’éducation, http://www3.weforum.org/docs/WEF_GenderGap_Report_2012.pdf PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 42 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Au Bénin, que ce soit dans la définition des axes stratégiques du PNPG ou dans l’avancement de la mise en œuvre des programmes d’action pour l’égalité des genres, il y a lieu de noter que les TIC ne sont pas nommément prises en compte ; et pourtant l’accessibilité aux TIC apparait incontournable dès lors que cette problématique se présente à la fois (i) comme l’un des critères caractéristiques de l’inégalité entre hommes et femmes et par ailleurs, (ii) comme un outil susceptible d’améliorer au quotidien les conditions de vie et de travail des femmes et ainsi de réduire certaines inégalités. A notre connaissance, il n’existe pas de statistiques précises sur les inégalités hommes/femmes quant à l’accès aux services TIC dans les zones rurales ; cependant, il est bien connu que, par exemple, l’écart de niveaux d’équipement en matière de téléphones portables est considérable et cela est dû à un ensemble de barrières qui se cumulent et pénalisent tout particulièrement les femmes, à savoir, par ordre d’importance : Les traditions socioculturelles qui fixent la répartition des rôles entre hommes et femmes et confinent souvent les femmes, surtout en milieu rural, dans leur univers familial, les mettant ainsi, par principe, en dehors de l’information et donc des TIC ; comme le confirment de nombreux témoignages, beaucoup d’hommes en zones rurales ont du mal à admettre que leur femme puisse disposer d’un téléphone portable et ainsi, de possibilités de contact avec l’extérieur, sans leur en référer ; Des niveaux de pauvreté15 en moyenne plus élevés que chez les hommes : la pauvreté monétaire (de 36% à 30%) limite le pouvoir d’achat et donc la possibilité d’acquérir un téléphone portable et le crédit de communication ; une plus grande pauvreté non monétaire, induite par une faiblesse en moyenne des actifs de la femme, va, quant à elle, limiter la valeur des garanties et, par voie de conséquence, l’accès au crédit ; Un accès limité aux ressources physiques et aux moyens de production mais également à des informations essentielles à un meilleur exercice de leurs activités familiales et professionnelles ; Un plus faible taux d’alphabétisation (de 30% à 55% pour les hommes)16 et d’instruction ; bien que ce critère ne soit pas totalement bloquant pour l’usage d’un téléphone portable, il n’en reste pas moins qu’il s’agit, pour beaucoup de personnes, d’un frein, au moins au plan psychologique. A contrario, comme en attestent certains projets TIC (Bopa, Pésinet) qui sont présentés dans les paragraphes précédents, l’accès aux TIC peut contribuer efficacement à la réduction des inégalités entre hommes et femmes ; en effet, de tels services (ex : téléphone portable mais également Internet) contribuent grandement à développer leur niveau d’autonomie et leur pouvoir de décision, notamment au plan de la maitrise de la production, de l’efficacité commerciale, de la formation de l’accès aux soins... Concernant Internet, la situation est encore plus critique dans la mesure où la pénétration est considérablement plus faible que pour le téléphone mobile : la couverture d’Internet est aujourd’hui limitée aux cybercafés des grandes villes et à quelques ménages aisés qui disposent d’un accès Internet à domicile. 15 La pauvreté monétaire correspond au revenu total de la personne, somme des revenus en espèces et en nature ; la pauvreté non monétaire est un indicateur de la valeur du patrimoine matériel et social dont dispose la personne. 16 Taux d’alphabétisation des personnes adultes (au dessus de 15 ans) – INSAE 2010 ; le taux d’alphabétisation des jeunes (15 – 24 ans) est aussi défavorable au sexe féminin : de 50% à plus de 70% pour les garçons. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 43 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin 2.3.2.3. LES JEUNES Il est ici proposé de décomposer la population «Jeunes », exerçant une activité scolaire ou professionnelle, en trois tranches, à savoir : Tranche 1 : de 5 à 15 ans, jeunes en âge de fréquenter une école primaire ou un collège ; Tranche 2 : 15 ans à 25 ans, jeunes en âge de fréquenter un lycée, l’université ou d’exercer une activité professionnelle ; Tranche 3 : 25 ans à 35 ans, en âge d’exercer une activité professionnelle. Ainsi définie, la population « Jeunes » au Bénin s’élevait à fin 2010 à 5, 586 millions d’habitants, soit 62% de la population totale ; un ratio qui devrait rester stable d’ici 2020, date à laquelle la population « Jeunes » attendrait 7,325 millions, en augmentation de 31% par rapport à 2010. La répartition de cette population est présentée sur le diagramme suivant. Fig. 17. Répartition de la population « Jeunes » au Bénin Source : perspective.usherbrooke.ca, analyse et présentation ARTELIA Il est important de sensibiliser les « Jeunes » à l’usage des TIC et, pour les plus âgés, de les former en leur présentant parallèlement les bénéfices à retirer de ces usages potentiels. Ainsi, pour les jeunes de la tranche 1, il s’agirait d’une sensibilisation à l’usage des services TIC dans le cadre du programme scolaire, sous forme de cours d’éveil. Pour les jeunes de la tranche 2, il s’agirait plutôt d’un apprentissage des techniques d’utilisation de l’ordinateur et de quelques logiciels standard de bureautique ; les TIC devant à ce stade être à la fois considérées (i) comme une nouvelle matière à apprendre et (ii) comme un nouvel outil pédagogique dont il est important de bien maitriser l’usage. Il est fondamental que les jeunes soient correctement formés à l’usage des TIC à la fin de leur cursus scolaire afin d’augmenter leur valeur à l’embauche et de se montrer opérationnel dès le début d’exercice du premier emploi. Enfin, pour les jeunes de la tranche 3, l’utilisation des TIC se montrera plus particulièrement utile dans les circonstances suivantes : Pour la recherche d’emploi où la capacité à naviguer sur Internet est fondamentale ; PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 44 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Pour les candidats à la création d’entreprises, il est fondamental que les pouvoirs publics et les institutions spécialisées mettent en place des programmes de formation et d’accompagnement à leur intention .... Dans le secteur TIC où il s’agira plutôt de créer des incubateurs en mesure d’accompagner les jeunes entrepreneurs ; Hors secteur TIC, il s’agira de former les jeunes entrepreneurs aux bénéfices à retirer de l’usage des services TIC et de la manière de les introduire dans leurs différentes activités comme outil de travail. 2.3.2.4. LES PERSONNES HANDICAPÉES Les seules données caractérisant la situation des personnes handicapées au Bénin datent du RGPH 2002 qui indiquait que près de 3% de l’effectif total de la population souffrait d’un handicap, également répartis entre hommes et femmes. Les principaux handicaps rencontrés sont la malvoyance et la cécité ainsi que la paralysie des membres inférieurs. Les personnes handicapées sont inégalement réparties sur le territoire national ; elles sont principalement concentrées dans les départements suivants : Atlantique (16%), Mono (12%), Ouémé (11%) et Littoral (11%). La répartition entre les tranches d’âge est la suivante : Moins de 10 ans : 11,6% ; Entre 10 ans et 54 ans : 54,1% ; Plus de 55 ans : 34,3 %. Elles sont en majorité analphabètes (moins de 30% d’entre elles savent lire et écrire en langues nationales) ; les personnes handicapées les plus alphabétisées sont majoritairement des hommes qui résident en milieu urbain. Parmi les personnes handicapées, moins de 20% ont un niveau primaire, moins de 10% ont un niveau secondaire et moins de 1% un niveau supérieur. La moitié des personnes handicapées est inactive ; celles qui sont en activité travaillent principalement dans l’agriculture et le commerce. 2.3.3. Besoins et attentes exprimés lors de l’étude de la demande dans les communes rurales 2.3.3.1. MÉTHODOLOGIE ET OBJECTIFS DE L’ENQUÊTE L’étude de la demande visait à caractériser l’environnement de vie et de travail des principales catégories d’acteurs locaux ainsi que leurs besoins et contraintes en matière de services de communication et d’information. Pour ce qui concerne les besoins, les informations recherchées portaient sur les éléments suivants : Besoins primaires en matière d’information et de communication (voir explication dans la description de la méthodologie ci-après) ; PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 45 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Degré de connaissance et d’usage des TIC ; Mode et conditions d’accès aux services TIC ; Nature de l’usage des services TIC ; Profil indicatif de consommation des services TIC. Une enquête terrain a été menée en collaboration avec un cabinet d’étude béninois, CEDA Consult. Plus de 100 questionnaires ont été administrés dans un échantillon de 5 communes rurales du pays, choisies pour leur représentativité de la situation au plan national. Les objectifs de l’enquête, selon qu’il s’agissait de la partie quantitative ou de la partie qualitative, étaient les suivants : La partie quantitative a permis d’identifier un ensemble d’indications caractéristiques à la fois des conditions de vie de la population et de leur environnement ainsi que le niveau de satisfaction de leurs besoins en matière de services de communication et d’information. La capacité de dépense des populations a été plus particulièrement examinée. L’enquête proprement dite a consisté en une collecte de données par l’administration de questionnaires individuels auprès des ménages ou des petits professionnels, utilisateurs potentiels de services TIC ; La partie qualitative a permis de caractériser les comportements et les attentes des populations en regard de la problématique de l’accès à l’information et aux moyens de communication. Elle a consisté en une collecte de données par l’administration de questionnaires individuels semi-directifs auprès de représentants des acteurs locaux et à l’organisation de focus group autours de la problématique des TIC. Fig. 18. Présentation synthétique de la méthodologie d’enquête en zones rurales Les communes enquêtées ont été sélectionnées en fonction de leur profil socio-économique. L’indicateur de base IDH a été utilisé afin de cibler des communes représentatives des différentes situations de développement économique et social en milieu rural. Le choix des communes représentatives dans lesquelles a été réalisée l’enquête de la demande a été arrêté par le sous-comité de suivi qui s’est réuni le 16 janvier 2013 sur la base d’un dossier de décision préparé par le Consultant. Les communes retenues sont présentées dans les deux illustrations suivantes. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 46 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Tabl. 4 - Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Présentation des 5 communes représentatives Quintiles Département Communes IDH Q1 Atacora Cobly 0,344 Q2 Alibori Banikora 0,398 Q3 Atacora Pehunco 0,426 Q4 Collines Ouesse 0,452 Q5 Zou Agbangnizou Fig. 19. 0,489 Localisation des 5 communes représentatives PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 47 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin L’enquête de la demande a été effectuée sur l’échantillon suivant : 20 chefs de ménage ayant une activité professionnelle : il s’agissait le plus souvent de petits professionnels dont les activités professionnelles et familiales sont confondues (ex : paysans exploitant 1 à 5 ha, artisans, petits commerçants, etc.). Cette population est très largement majoritaire dans les zones rurales et peut donc, de ce fait, constituer l’essentiel de l’échantillon de référence pour ce qui concerne l’étude quantitative. 1 ou 2 gérant de Télécentres ou professionnels assimilés du secteur TIC (Cybercafés, Téléboutiques, fournisseur local d’accès Internet …) ; 4 responsables locaux d’activités économiques ou sociales telles que : organisations professionnelles, chefs d’établissement de santé ou d’éducation, autorités administratives, ONG, associations communautaires. Il s’agissait ici d’interroger des responsables qui avaient une connaissance concrète des besoins et des attentes des populations et des professionnels locaux en matière de TIC ; Un focus group par commune auprès d’un groupe homogène de résidents, soit des femmes, soit des jeunes. 2.3.3.2. RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE AUPRÈS DES CHEFS DE MÉNAGES Le profil type du chef de ménage rencontré s’établit ainsi : Age moyen : 40 ans ; Taille du ménage : 7,5 personnes Niveau d’éducation du chef de ménage : Primaire (25%), Secondaire (42%), Supérieur (5%) et non scolarisé (2%) ; Profession principale : 81% de non salariés, majoritairement agriculteurs (64%) avec une taille d’exploitation moyenne de 9 ha en polyculture, mais aussi des éleveurs, de artisans, et des fonctionnaires; Niveau de revenus : difficile à estimer par manque de suivi comptable ; 10% seulement déclarent équilibrer leur budget et encore pour quelques-uns avec difficultés passagères 2.3.3.2.1. Identification des besoins et des moyens de communication et d’accès à l’information Les principaux besoins primaires exprimés par les chefs de ménages en matière d’information sont les suivants, par ordre de priorité : Prendre des nouvelles des proches (familles, amis, …) ; Mieux vendre ma production ou mes prestations ; Protéger les cultures contre les prédateurs ; Connaitre la situation sur les marchés agricoles (prix, stocks …) ; Améliorer les rendements des cultures (ex : engrais, …) ; La liste ci-dessus présente les besoins exprimés dans la priorité la plus élevée par au moins 25% des chefs de ménages et le tableau suivant présente un récapitulatif de l’ensemble des besoins primaires d’information exprimés par la centaine de chefs de ménages interrogés, également répartis sur les 5 communes représentatives. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 48 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Tabl. 5 - Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Expression des besoins d’informations prioritaires pour les chefs de ménage Fréquence des niveaux de priorité du besoin (5 = priorité maximum) 1 2 3 4 5 Prendre des nouvelles des proches 0% 1% 2% 1% 96% Mieux vendre ma production ou mes prestations 37% 2% 8% 18% 35% Protéger les cultures contre les prédateurs 52% 2% 3% 11% 32% Connaitre la situation sur les marchés agricoles 43% 2% 11% 15% 29% Améliorer les rendements des cultures 53% 3% 7% 10% 27% Contacter quelqu’un en cas d’urgence 53% 3% 8% 27% 8% Avoir des nouvelles du pays ou de l’étranger 70% 4% 18% 3% 4% Apprendre (alphabétisation, écoles) 90% 1% 0% 5% 4% Mieux soigner les animaux 90% 0% 1% 5% 4% Mieux se soigner 88% 2% 4% 2% 3% Obtenir des renseignements administratifs 89% 5% 1% 4% 1% Avoir un meilleur accès à la nourriture 89% 9% 2% 0% 0% Source : enquête ARTELIA Pour accéder à ces différentes informations au quotidien, les chefs de ménage utilisent principalement les moyens de communications suivants : Téléphone mobile ; Radios ; Réunions communautaires ; Télévision et moyens de transport / déplacement viennent loin derrière. Le tableau suivant présente un récapitulatif des moyens de communication (au sens large du terme, c'est-à-dire tous les moyens électroniques ou physiques, utilisables pour échanger de l’information) avec le niveau de priorité accordé à chacun d’entre eux. Tabl. 6 - Principaux moyens de communication utilisés par les chefs de ménage Fréquence des niveaux de priorité du besoin (5 = priorité maximum) 1 et - 2 3 4 5 Je téléphone 8% 2% 0% 1% 89% J’écoute les informations à la radio 31% 6% 12% 22% 29% Je participe à des réunions communautaires 40% 15% 20% 4% 21% Je prends un moyen de transport 45% 7% 16% 25% 7% Je regarde la télévision 74% 5% 5% 9% 7% J’envoie un messager 89% 2% 5% 2% 2% J’envoie un message par courrier 91% 3% 3% 2% 1% Je me prive de l’information dont j’ai besoin 100% 0% 0% 0% 0% Source : enquête ARTELIA PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 49 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Après avoir identifié les moyens de communication préférés des chefs de ménages, l’enquête a permis de quantifier sommairement la répartition de la fréquence des recours selon le type de services TIC, tel que présenté dans le tableau suivant. Tabl. 7 - Degré d’usage des moyens de communication par les chefs de ménage Fréquence de recours au média (selon le nombre par mois) 0 1 2 3 4 5 et + Téléphone mobile 1% 0% 0% 0% 1% 98% Radio de proximité 41% 6% 5% 3% 3% 42% Internet 93% 1% 1% 2% 0% 3% Téléphone fixe 90% 3% 3% 2% 1% 1% Source : enquête ARTELIA Ainsi, il apparait clairement que les moyens de communication et d’accès à l’information les plus utilisés dans les zones rurales sont le téléphone portable et la radio ; en revanche, l’usage d’Internet reste encore très marginal. 2.3.3.2.2. Caractérisation du comportement des chefs de ménage utilisateurs du téléphone mobile L’enquête a mis en évidence la mauvaise qualité de couverture du réseau dans les communes rurales, qui se traduit par la nécessité pour plus de la moitié des possesseurs de téléphones portables de se déplacer pour accéder au réseau, notamment dans les communes de Banikoara et de Péhuncon ; à noter que ces résultats sont aggravés par rapport à la réalité, puisque, selon la méthodologie suivie, les chefs de ménage interrogés devaient résider à 50% dans des zones à qualité de couverture marginale ou hors couverture, mais il n’en reste pas moins que les enquêteurs n’ont rencontré aucune difficulté pour identifier de tels profils ! Le tableau suivant présente les distances à parcourir à l’intérieur de chaque commune pour accéder au réseau mobile. Tabl. 8 - Distances à parcourir pour capter le réseau mobile 0 < 5 km 5 – 10 km > 10 km Agbangnizoun 55% 45% 0% 0% Banikoara 25% 50% 0% 25% Cobly 40% 35% 25% 0% Péhunco 25% 75% 0% 0% Ouessé 88% 12% 0% 0% Total 45% 44% 5% 5% Distance à parcourir Source : enquête ARTELIA Il est à noter que 90% des chefs de ménage ont acheté leur téléphone pour un prix compris entre 6000 FCFA et 68000 FCFA ; 80% d’entre eux utilisent leur téléphone alternativement pour leurs activités personnelles et professionnelles. Par ailleurs, plus de la moitié d’entre eux utilisent chacun 2 cartes SIM ou plus. Concernant la perception du niveau de prix des communications téléphoniques par les chefs de ménages, les résultats sont les suivants : PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 50 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin 65 % les trouvent « corrects » et 11% « Bon marché » ; 25 % seulement, les trouvent trop élevés. De tels résultats confirment l’importance de la valeur d’usage du téléphone pour des chefs de ménages à faible revenu dans les zones rurales ; un tel enseignement est confirmé par l’analyse des dépenses en termes des cartes de recharge, à savoir de faibles montants, renouvelés très fréquemment, tous les 2 jours en moyenne. Ainsi, le montant des recharges se répartit de la manière suivante : 25% avec des montants de 200 FCFA ou moins, 56% de 500FCFA, 12% de 1 000 FCFA et 7% de 2 000 FCFA ou plus. Outre la mauvaise qualité de couverture, les deux autres principales difficultés rencontrées par les chefs de ménage pour téléphoner sont les suivantes : Trouver un point de vente de recharges pour 25 % à 75 % d’entre eux (selon les communes, soit au total 62 % pour la totalité des communes ; Recharger la batterie de leur téléphone pour 75 % d’entre eux, avec des résultats par commune variant de 70% à 100% dans les communes d’Agbangnizoun et d’Ouessé. De telles lacunes en zones rurales pénalisent à la fois les utilisateurs qui se voient momentanément de priver de téléphoner et également les opérateurs qui subissent un manque à gagner sur leurs revenus potentiels. Concernant la consommation, il s’agit essentiellement d’appels téléphoniques, à raison d’une vingtaine par semaine et les SMS restent marginaux, la plupart des SMS reçus sont des publicités émises par les opérateurs. La dépense moyenne mensuelle déclarée par les chefs de ménage est de 9 325 FCFA, variant de 7000 FCFA à 12000 FCFA selon les moyennes communales , à noter qu’il s’agit là de montants particulièrement élevés , même en tenant compte du fait que cette consommation peut également comprendre des communications passées par d’autres membres du ménage. 2.3.3.2.3. Caractérisation de l’usage d’Internet en zones rurales Mons de 10% des enquêtés ont déjà utilisé Internet. Ils sont en majorité jeunes (moyenne d’âge de 30 ans) avec un niveau d’étude secondaire ou supérieur. Un seul enquêté est agriculteur, les autres sont enseignants, fonctionnaires ou cadres. Quatre utilisateurs ont accès à Internet avec leur téléphone portable, 3 vont au cybercentre et un utilisateur a accès à Internet à son domicile. Parmi les utilisateurs de cybercentre, un chef de ménage déclare parcourir entre 1 et 5 km pour y accéder et deux autres entre 5 et 10 km. Ils considèrent tous que l’éloignement des cybercentres est un frein à l’usage d’Internet. Les utilisateurs de cybercentre s’y rendent en moyenne 6 fois par semaine. La durée de consultation dans un cybercentre est d’une heure en moyenne pour un coût de 300 FCFA par session. Deux utilisateurs estiment que le prix de l’heure de navigation est bon marché et un autre pense qu’il est seulement acceptable. Pour un bon accès (distance, qualité de service) au réseau, les répondants seraient prêts à payer en moyenne 5 500 FCFA par semaine pour la navigation sur Internet, soit 18 000 FCFA par mois. Il s’agit de répondants ayant déjà utilisé Internet et ayant un niveau de revenu assez élevé. Huit utilisateurs sur 9 ont un usage personnel d’Internet et 4 en font un usage professionnel. La première application d’Internet est le mail, suivi par la consultation de sites d’information. Un seul PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 51 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin de ces neufs utilisateurs fréquente des réseaux sociaux. Deux enquêtés déclarent utiliser Internet pour des formalités administratives. L’achat en ligne et la vidéoconférence n’ont jamais été cités. La qualité de service est jugée moyenne par 6 utilisateurs et mauvaise par 3. Les principales difficultés citées sont l’instabilité du réseau, la faiblesse du débit et les coupures régulières. 2.3.3.3. RÉSULTATS DES FOCUS GROUPS Dans chaque commune représentative, une réunion de groupe a été organisée avec des représentants de la population et une réunion d’un groupe de femmes dans le village rural de Village de Glo-Doto, commune de Calavi ; à noter que, dans le cadre de l’enquête, ce type de rencontres est très utilement venu compléter l’échantillon de chefs de ménage qui était exclusivement constitué d’hommes. Les informations recueillies dans ces groupes confortent les résultats de l’enquête réalisée auprès des chefs de ménage. Les participants ont , tout d’abord, pointés les problèmes qui grèvent, de leur point de vue le développement de leur commune, à savoir : État des routes d’accès ; Absence de réseau d'énergie électrique ; Faible niveau d’équipement de la commune en infrastructure (scolaire, santé, etc.) ; Éloignement des services déconcentrés de l’État ; Faible diffusion des TIC. En matière de TIC, les participants ont essentiellement exprimé les besoins suivants : Développement de la couverture mobile ; Développement de Cybercentres dans les communes à un prix abordable ; Mesures d’accompagnement telles que la formation et éducation à l’usage de l’informatique ; Vulgarisation des TIC dans les établissements scolaires. En complément, une réunion de groupe de femmes a été organisé avec une population féminine majoritairement analphabète, travaillant aux champs et vendant une partie de la production sur les marchés ; à noter qu’une part des revenus ainsi générés est conservé par les femmes. Les besoins en information exprimé par ce groupe concernent les domaines suivants : Techniques agricoles ; Informations administratives ; Santé infantile : nourriture et hygiène des enfants, méthodes d’accouchement, analyses d’échographies, soins des maladies les plus communes chez les enfants (rougeole, diarrhées et toux). Malgré leur faible revenu et leur taux réduit d’analphabétisme, la quasi-totalité des femmes utilisent le téléphone mobile et le gère de la manière suivante : PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 52 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Achat du crédit téléphonique grâce à leur propre revenu (sans passer par le chef de ménage), prélevé sur les produits de la vente de produits agricoles sur les marchés ; Montant de dépenses compris entre 300 FCFA à 1 000 FCFA par semaine ; 10 minutes de marche pour acheter du crédit et recharger la batterie du téléphone (100 FCFA la recharge) ; Les femmes déclarent éprouver des difficultés pour gérer leurs dépenses, notamment pour établir un lien entre le temps de communication et la consommation de crédit téléphonique. Par ailleurs, il est à noter qu’Internet était totalement méconnu par les femmes de ce groupe. 2.3.3.4. RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE AUPRÈS DES ACTEURS LOCAUX Une enquête qualitative a été organisée auprès de 25 acteurs professionnels locaux répartis dans les 5 communes représentatives afin de caractériser leur mode d’usage des TIC et leurs besoins dans ce domaine ; il s’agissait essentiellement de chefs d’entreprises, de commerçants et de fonctionnaires. La téléphonie est le service TIC majoritairement utilisé par ces professionnels pour communiquer ; le nombre d’appels est de 25 par semaine en moyenne, avec des durées d’appel variant entre 3 et 20 minutes ; les acteurs locaux interrogés font état des observations suivantes : Le prix des communications est jugé globalement acceptable ; Dans plus de la moitié de ces organisations, les communications sont directement payées par les employés qui utilisent leur téléphone personnel ; La dépense moyenne par acteur est 29000 FCFA par mois ; Principales difficultés liées à l’utilisation du téléphone mobile Accès à l’électricité (recharge des batteries) ; Qualité du réseau ; Prix des communications. Concernant Internet, un seul de ces professionnels l’utilise à son bureau dans une administration. Par ailleurs, il est à noter que 40% des ces acteurs professionnels utilisent des outils bureautiques type suite Microsoft sur du matériels provenant essentiellement, pour les administrations de dotations de l’autorité de tutelle ou de dons. Les principaux freins à l’utilisation de l’Informatique et d’Internet sont, pour eux, les suivants : Accès à l’électricité ; Degré de maitrise des outils ; Bande passante disponible et qualité des connexions ; Prix des abonnements. Étant donné le décalage apparaissant entre le taux d’utilisateur de bureautique d’une part et d’Internet d’autre part, il est clair que le manque de connexions disponibles dans les zones est un véritable frein au développement des TIC. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 53 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin 2.3.3.5. RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE AUPRÈS DES FOURNISSEURS DE SERVICES TIC Une autre enquête qualitative a également été menée auprès de 8 fournisseurs locaux de services TIC ; il s’agissait principalement de gérants de boutiques qui commercialisent tout ou partie des services suivants : Vente de communications téléphoniques ; Vente de cartes SIM et de recharges de crédits ; Vente de transferts des crédits ; Recharge des batteries ; Appel téléphonique collectif ; Vente d’accessoires pour téléphones portables ; Navigation sur Internet (dans 2 boutiques seulement); Photocopie / impression / reliure. Le chiffre d’affaires annuel de ces boutiques est inférieur à 5 MFCFA ; les établissements dont le chiffre d’affaires est supérieur à 0,5 MFCFA (soit la moitié de l’échantillon) emploient entre une et 3 personnes, les autres sont exploités par une seule personne. Les gérants sont tous éduqués mais peinent à analyser leurs produits et dépenses en tant que fournisseurs de services TIC. Selon les gérants de boutiques, les principales informations recherchées par leurs clients sont présentées dans le tableau suivant ; à noter, des résultats légèrement différents de ceux obtenus dans l’enquête auprès des chefs de ménage, s’expliquant par le fait que le profil des consommateurs est différent selon qu’il s’agit d’agriculteurs ou de visiteurs qui se déplacent en boutique. Tabl. 9 - Informations recherchées par les visiteurs des boutiques rurales Types d’informations recherchées Fréquence Prendre des nouvelles des proches 32% Contacter quelqu’un en cas d’urgence 15% Connaitre la situation sur les marchés agricoles 12% Avoir des nouvelles du pays ou de l’étranger 11% Mieux soigner les animaux 11% Améliorer les rendements des cultures 10% Protéger les cultures contre les prédateurs 10% Apprendre (alphabétisation, écoles) 8% Avoir un meilleur accès à la nourriture 7% Mieux vendre ma production ou mes prestations 5% Mieux se soigner 4% Obtenir des renseignements administratifs 2% Source : enquête ARTELIA Le téléphone mobile est le principal moyen de communication utilisé pour obtenir ces informations qui, de ce fait, apparait comme la principale activité des boutiques, alors qu’Internet reste encore marginal du fait du manque de connexions ; le tableau suivant présente la répartition des différentes activités des boutiques. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 54 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Tabl. 10 - Contenu des offres de services des boutiques Services TIC fournis Fréquence Téléphone mobile 35% Photocopie et scan 25% Traitement de texte 14% Internet 4% Téléphone fixe 0% Source : enquête ARTELIA Pour accéder à ces services, les clients les plus éloignés des boutiques doivent parcourir les distances présentées dans le tableau suivant. Tabl. 11 - Distance à parcourir pour accéder aux services dans les boutiques Distances Fréquence < 1 km 25% 1 km – 5 km 25% 5 km – 10 km 12% > 10 km 38% Source : enquête ARTELIA Concernant la téléphonie, le nombre d’appels journaliers passés dans la boutique varie entre 10 et 50 pour des durées moyennes de 5 minutes ; dans trois des boutiques enquêtées, les clients jugent la qualité des appels « bonne », et dans les autres, « moyenne ». Les montants des recharges achetées dans les boutiques varient entre 100 FCFA et 2 000 FCFA. Le montant des cartes ou de transferts de crédit le plus souvent vendus s’élèvent à 200 FCFA. Les clients possèdent en moyenne deux cartes SIM ; à noter que 4 boutiques proposent le prêt de téléphone mobile. Trois parmi les boutiques reçoivent des appels pour leurs clients, entre 3 et 70 par semaine selon les boutiques et, dans un tel cas, les gérants envoient un messager pour aller chercher le client à son domicile et le prévenir (ce service est généralement gratuit). Les principales difficultés rencontrées par les clients pour téléphoner sont les suivantes : Éloignement des villages ; Prix des communications ; Lectures des informations sur le terminal mobile. Quant aux services d’accès à Internet, ils ne sont proposés que par 2 établissements qui sont visités en moyenne par 30 à 50 clients par jour pour une durée moyenne de connexion de 45 mn à 2 heures ; ceci correspond à une forte consommation pour une commune rurale témoignant du manque à gagner résultant du trop faible nombre de connexions disponible aujourd’hui. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 55 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin En matière de pouvoir d’achat, les gérants de téléboutiques estiment que leurs clients sont prêts à dépenser 1900 FCFA par semaine pour accéder aux services TIC (Téléphone et Internet de bonne qualité. Pour atteindre un tel objectif, les gérants pointent les principales attentes, à savoir : Une formation des agents de téléboutique ; Un renforcement de la couverture téléphonique ; Une meilleure couverture Internet et une plus grande bande passante ; Un prix des abonnements Internet pour les cybercentres moins élevés ; Un meilleur accès à l’électricité pour la recharge des téléphones et l’alimentation des équipements. 2.3.4. Besoins et attentes exprimés lors de l’enquête dans les ministères Dans le cadre de l’enquête portant sur l’identification des projets TIC à couverture rurale, en cours dans les différents ministères, un grand nombre des représentants rencontrés ont exprimé leur forte attente quant à la nécessité de connexion des communes avec les établissements de l’administration centrale. Le tableau suivant présente, pour chacun des principaux ministères, le nombre de sites à interconnecter. En première approximation, il y aurait globalement à terme plus 1300 sites à connecter et même jusqu’à 2000 sites en incluant les établissements scolaires ; parmi ces sites, il faut notamment citer les établissements suivants : (i) les quatre sites du MEF, les centres de santé (en moyenne 10 par commune, répartis sur le territoire), les hôpitaux, les CARDER, les centres de promotion sociale, ... Tabl. 12 - Évaluation des besoins d’interconnexion des ministères MINISTÈRES DESSERTE TOTAL SITES FINANCE Communale Postes frontières SANTÉ Communale 75 Hôpitaux 670 CdS AGRICULTURE Communale 77 CARDER DÉCENTRALISATION Communale 77 ETS. SCOLAIRES À confirmer 724 FAMILLE Communale 85 CPS JUSTICE Tribunaux 200 27 Source : enquête ARTELIA PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 56 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin 2.3.4.1. MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE ET DES FINANCES Le MEF est très ambitieux en termes de services à offrir aux usagers et pour ce faire, il est bien évidemment nécessaire que toutes les communes soient préalablement connectés par une infrastructure large bande ; parmi les services planifiés, il faut noter par exemple : Télédéclaration d’impôts à partir de bornes sécurisées, voire à partir de téléphones portables ; Services déconcentrés dans le cadre du programme d’e.gouvernement tels que par exemple la requête de documents officiels à distance (archivage électronique) ; Mise en place d’un Identifiant Fiscal Unique (IFU) afin d’être en capacité d’atteindre tout citoyen, où qu’il soit. Par ailleurs, la Direction de l’Organisation et du Système d’Information du MEF exprime le souhait que le MCTIC veille à une plus grande coordination des réseaux des différents ministères et prône une mutualisation des ressources, notamment pour ce qui concerne les infrastructures de télécommunications. 2.3.4.2. MINISTÈRE DE LA SANTÉ Pour le ministère de la Santé, il s’agit en premier lieu de répondre au besoin de connexion des Centres de Santé qui souffrent d’un manque d’informations sanitaires de terrain, aussi bien en termes d’informations au fil de l’eau que de statistiques. De telles informations sont indispensables aux personnels de santé pour prendre des décisions pertinentes. L’OMS vient d’ailleurs de proposer aux personnels des établissements hospitaliers un cycle de formation sur les statistiques des maladies et la méthodologie de classification de celles-ci. 2.3.4.3. MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE Pour le ministère de l’Agriculture, la priorité réside également dans la constitution et l’accès à distance à des bases de données statistiques, du fait des exigences exprimées dans ce domaine par les pouvoirs publics centraux et les représentants des bailleurs de fonds institutionnels engagés dans des programmes de développement nationaux. Ainsi, il est prévu d’organiser un recensement national de l’Agriculture (RNA) consistant à collecter toutes les données statistiques, caractéristiques de la situation sur le terrain, sous forme structurée. La saisie des informations se fera, sans papier, à l’aide de tablettes et du logiciel CSPRO, avec enregistrement direct dans une base de données à intervalles réguliers. Les téléchargements des résultats seront effectués au niveau communal dans les SCDA (Secteur Communal pour le Développement Agricole) qui devront donc être connectés. 2.3.4.4. MINISTERE DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE Le MDGLAAT projette d’étendre son réseau jusqu’au niveau communal de manière à avoir les moyens de caractériser les activités de chacune d’entre elles, ceci en lien avec la délégation à l’aménagement du territoire. Parallèlement à cet investissement dans les infrastructures, le ministère envisage d’accompagner les communes afin de les conduire à s’approprier l’outil informatique, notamment par la formation du personnel utilisateur et par une sensibilisation des élus aux TIC. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 57 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE 2.3.4.5. Le directeur des Infrastructures estime que le MESRS souffre de graves lacunes en matière de communication, qui se sont accentuées ces dix dernières années à commencer par le téléphone fixe qui devient quasiment inutilisable du fait des dégradations du réseau fixe de BTSA, notamment dans les établissements en zones rurales. Quant au téléphone mobile, qui constitue la seule alternative technique, il ne constitue pas pour autant une solution viable puisque les fonctionnaires qui y font appel sont tenus d’utiliser leur portable personnel et acheter leur crédit. De plus, la couverture des établissements scolaires en milieu rural est très mauvaise : dans 70% des collèges, il est difficile de téléphoner sans sortir des bâtiments pour aller se positionner à un endroit particulier où il est possible de se connecter au réseau. 2.3.4.6. MINISTERE DE LA FAMILLE Depuis 2005, la Direction de la promotion de la Femme et du Genre porte un ambitieux projet, à savoir le réseau NTIC/CPS qui vise à interconnecter 85 points de présence (essentiellement les Centres de Promotion Sociale), répartis dans les 77 communes avec un total de 170 postes NTIC gérés par une centaine d’animatrices et des agents Internet. Du fait de la faiblesse des infrastructures de télécommunications à l’intérieur du pays, le projet se limite à ce jour à l’équipement bureautique de 40 CPS, non connectés. 2.3.4.7. MINISTÈRE DE LA JUSTICE Le service informatique du ministère souhaite interconnecter au minimum 27 sites, répartis sur la totalité du territoire national, parmi lesquels les quelques communes rurales qui hébergent un tribunal d’instance ou une prison. 2.3.5. Synthèse des besoins exprimés lors des enquêtes terrain La figure suivante présente un récapitulatif des besoins des bénéficiaires potentiels qui sont présentés en distinguant selon deux dimensions complémentaires, à savoir : La forme d’expression du besoin selon qu’ils sont exprimés en (i) termes de services TIC proprement dit ou (ii) en termes plus génériques, notamment de la part des personnes ne maitrisant pas les TIC, alors qualifiés de « besoins primaires » ; La finalité des services requis selon qu’ils sont exprimés dans le cadre (i) soit d’un usage personnel ou (ii) soit pour des applications professionnelles PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 58 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Fig. 20. Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Récapitulatif des besoins exprimés lors des enquêtes Ainsi, à la lecture du diagramme, il apparait clairement que le besoin prioritaire en matière de Service universel est pour les particuliers de disposer de moyens de communication leur permettant de créer davantage de lien social (notamment pour le développement des contacts avec leurs proches), ce qui se traduit dans le contexte béninois d’aujourd’hui par le souhait de voir se développer la couverture mobile sur la totalité du territoire. Pour ces mêmes particuliers, la priorité est clairement dans l’attente de services téléphoniques par rapport à Internet qui reste quasiment inconnus dans les zones rurales, bien que certains besoins primaires puissent être satisfaits par Internet. Quant aux professionnels, le besoin essentiel apparait comme étant la connexion à haut débit des chefs lieux de communes, y compris bien évidemment les communes rurales ; d’autres besoins importants sont aussi exprimés selon les différents corps de métiers tels que l’accès à des informations sur les marchés agricoles et sur les techniques culturales ou en matière de santé infantile ainsi que la nécessité de disposer de bases de données statistiques dans certaines administrations communales ; à noter également, une prise de conscience des acteurs ruraux quant à la nécessité de découvrir les services TIC et de se doter en équipements adaptés. 2.3.6. Portée et enjeux du Service universel La figure suivante présente les principaux maillons de la chaine de fourniture des services TIC aux utilisateurs potentiels en distinguant (i) les services TIC de base, objet du Service universel et (ii) des services à valeur ajoutée dont la disponibilité est conditionnée à l’existence de l’offre de Service universel sur le périmètre géographique considéré. De plus, il est tout particulièrement important de noter que le Service universel proprement dit est basé sur les deux composantes fondamentales suivantes, à savoir : de services d’accès aux infrastructures, appelés dans la suite du texte « services de connectivité » ; il s’agit notamment des services basiques de téléphonie mobile ou d’accès à Internet ; PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 59 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin de services spécifiques complémentaires aux services de connectivité visant à lever les quelques barrières à l’accès que rencontrent certaines catégories d’utilisateurs potentiels ; il s’agit par exemple des indispensables services d’accompagnement à apporter aux personnes illettrées ou encore aux femmes en milieu rural qui leur permettent d’accéder effectivement aux services TIC disponibles dans leur périmètre de vie ou de travail. Fig. 21. Portée du Service universel Pour mémoire, les principales barrières à l’accès dont il est ici question, portent sur tout ou partie des domaines suivants : Les contraintes d’environnement qui incluent aussi bien la difficulté à se mettre en contact avec les personnes les plus isolées (temps et distance de marche acceptable par exemple) que la disponibilité d’électricité à proximité, la faiblesse des voies de communication, les conditions climatiques hostiles ou les risques de malveillance ; sur ce plan, il y a également lieu de veiller à la cohérence des investissements engagés selon les différents axes de développement économique et social (ex : un programme de désenclavement est d’autant plus efficient qu’il prévoit simultanément la mise en place des moyens de transport, de la distribution d’électricité, ... et pas uniquement des services de communication et d’accès à l’information ; Les coûts d’accès qui doivent eux-mêmes être décomposés en 2 rubriques distinctes le coût d’entrée, c'est-à-dire le prix minimum à payer pour accéder au service (ex : l’achat du terminal portable dont le paiement « cash » est souvent rédhibitoire en zones rurales, coût minimum d’achat d’une carte SIM hors crédit) ; dans le cas de contrats « post payés », il s’agit de l’abonnement et des frais de connexion ; les dépenses de consommation, c'est-à-dire le prix à payer en fonction de la durée et de la destination des appels ; dans le cas du prépayé, ce montant est retiré du crédit disponible sur le compte de la carte SIM et doit être rechargé avant épuisement ou dans un délai maximum ; Le degré de pertinence des services fournis qui qualifie l’adéquation du service fourni par rapport aux besoins essentiels de l’utilisateur et selon ses capacités personnelles. La solvabilité d’une personne et sa capacité à payer un service dépend largement de la valeur d’usage de ce service ; la valeur d’usage consiste à évaluer la rentabilité de l’achat d’un service donné, (rentabilité est à prendre dans son acception la plus large : rentabilité économique et sociale, à court, moyen et long terme), il s’agit ainsi de valoriser les bénéfices qui seront réellement retirés de l’usage du service. L’enquête réalisée dans les cinq communes rurales au Bénin a montré à plusieurs reprises que des utilisateurs, même relativement pauvres, sont la plupart du temps prêts à payer pour un service dès lors qu’ils en retirent un bénéfice significatif, ce qui clairement le cas pour le téléphone mobile. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 60 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Le niveau de maîtrise et de pratique des services TIC, ainsi de nombreux utilisateurs potentiels en zones rurales peuvent être privés d’un accès effectif à l’information (même si l’accès physique est disponible localement), du fait de leur faible niveau d’éducation (illettrisme, langue parlée, appréhension par rapport à la technologie, manque de maîtrise de l’outil bureautique, …) ; cependant, la plupart de ces barrières pour importantes qu’elles soient, ne sont pas rédhibitoires dès lors qu’elles sont assumées (ex : un gérant de Télécentre peut offrir un service qui consiste à traduire une page Web ou à taper au clavier un e-mail pour son client de passage, illettré), Le statut socioculturel des personnes conditionne également très fortement leur capacité effective d’accéder aux services TIC même lorsque ces derniers sont disponibles à proximité ; en effet, de nombreux blocages d’ordre social et culturel interdisent à certaines catégories de personne de faire usage des services TIC dans certaines conditions, et tout particulièrement dans les zones rurales où le poids des traditions culturelles reste encore très lourd. Plus généralement, il apparait que ce type de barrières est plus particulièrement difficile à franchir pour les catégories de populations vulnérables, telles que les ruraux, les femmes, les jeunes et les personnes handicapées. Le Service universel ainsi défini apparait sans aucun doute comme une opportunité pour toutes les parties prenantes, à savoir que : Les utilisateurs finals, bénéficiaires des services TIC qui y trouvent un moyen de (i) satisfaire des besoins essentiels dans les zones non encore desservies et/ou de (ii) disposer de nouveaux outils de travail pour ce qui concerne les professionnels, leur permettant ainsi d’améliorer leurs conditions de travail et leurs revenus. Les fournisseurs d’infrastructures et de services TIC y trouvent des bénéfices significatifs en termes (i) d’ouverture et de « défrichage » de marchés non solvables à court terme et (ii) d’augmentation de la valeur réseau (un nouvel abonné rural induit beaucoup plus de trafic dans le réseau que le seul trafic qu’il émet personnellement) Les Pouvoirs publics en tirent profit à différents niveaux pour (i) remplir leur mission d’extension du Service universel, (ii) parfaire l’aménagement « numérique » du territoire, (iii) véhiculer des informations sensibles, et parfois vitales, dans les domaines de la santé et de l’éducation et plus largement pour (iv) consolider la cohésion nationale et l’intégration des populations à différents niveaux : entre urbains et ruraux d’abord, ainsi qu’au niveau régional et mondial. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 61 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird 3. Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin PRESENTATION DE LA STRATÉGIE DE SERVICE UNIVERSEL La stratégie de Service universel est définie par cinq orientations stratégiques de premier ordre qui portent sur les domaines essentiels suivants, à savoir : 1. La définition générique du Service universel, en cohérence avec la politique nationale TIC et les programmes de développement dédiés aux populations vulnérables concernées par l’extension du Service universel ; 2. Les différentes catégories de bénéficiaires dont il s’agit de satisfaire les besoins essentiels ; 3. Le contenu du panier de services essentiels constituant l’offre de Service universel ; 4. Les sources et les mécanismes de financement pour la mise en œuvre des projets de Service universel ; 5. Les modalités de gouvernance et de pilotage à adopter pour garantir le bon déroulement du programme de SU. La figure suivante présente ainsi sous forme synthétique les cinq domaines d’interventions qui fondent la stratégie de Service universel au Bénin. Fig. 22. Domaines essentiels pour la définition de la stratégie de Service universel A ces cinq premières orientations ayant pour objectif premier de définir la stratégie de Service universel s’ajoutent cinq autres orientations stratégiques qui visent à arrêter les principes directeurs pour la mise en œuvre de cette stratégie, à savoir : 6. Les aménagements réglementaires à mettre en place pour encadrer une mise en œuvre efficiente du programme de déploiement ; 7. La procédure de sélection des opérateurs attributaires pour l’exécution des projets de Service universel ; 8. Les modalités pour la planification à moyen terme du programme de déploiement à l’échelle nationale ; PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 62 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin 9. Les mesures d’accompagnement à apporter aux principaux bénéficiaires potentiels afin que ces derniers puissent en tirer le meilleur profit ; 10. L’approche à adopter pour l’exécution du programme pilote qui constituera la première étape du plan de déploiement à l’échelle nationale. 3.1. ORIENTATION STRATÉGIQUE N°1 : DÉFINITION GÉNÉRIQUE DU SERVICE UNIVERSEL La première orientation stratégique a pour objet d’arrêter la définition du Service universel, en des termes suffisamment génériques, afin de garantir la pérennité d’une telle définition qui devra en effet rester une référence pertinente durant une longue période, au moins pendant la période de mise en œuvre du programme de déploiement. La définition générique du Service universel au Bénin est donnée dans l’encadré suivant ; des précisions par rapport à cette définition sont données dans les orientations stratégiques suivantes. Le Service Universel est un ensemble de mesures d’intérêt public, visant à garantir au plus grand nombre l’usage d’un panier de services de communication et d’accès à l’information, destinés à satisfaire leurs besoins essentiels au quotidien. Les principes essentiels sur lesquels est basée cette définition, sont les suivants : « un ensemble de mesures d’intérêt public », signifiant ainsi que le Service universel en matière d’accès aux services de communication s’apparente à un service public fourni sous la responsabilité des autorités publiques nationales ; « au plus grand nombre », signifiant que le Service universel doit être fourni à un maximum de bénéficiaires potentiels compte tenu des contraintes de mise en œuvre du Service universel, notamment en fonction du chronogramme de disponibilité des ressources financières nécessaires pour soutenir l’investissement dans la réalisation des programmes de déploiement, établis par les autorités politiques en vertu du principe énoncé à l’alinéa précédent ; « un panier de services ... des besoins essentiels» : le Service universel est à considérer comme un catalogue minimum de services de base supposés satisfaire des besoins reconnus comme indispensables aux populations ainsi qu’aux acteurs publics et privés concernés afin de leur assurer des conditions de vie et de travail décentes. La satisfaction de tels « besoins essentiels » vise à permettre aux bénéficiaires d’entretenir des liens sociaux malgré leur isolement, d’accès à des services de santé jugés vitaux, à des services d’éducation et de formation... et pour ce qui concerne les acteurs professionnels, de disposer d’outils de travail plus efficaces. Comme tout service public, le Service universel en matière de TIC doit être fourni dans un cadre parfaitement réglementé qui vise notamment à garantir une offre de services respectant les principes suivants : Le Service universel est fourni au prix du marché, ce dernier étant fixé par l’Autorité de régulation et soumis à des révisions périodiques ; Le Service universel est fourni avec un niveau de qualité de service suffisant, défini dans la le cahier des opérateurs attributaires ; PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 63 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Le Service universel est fourni dans le respect de l’équité entre les personnes, indépendamment de leur situation géographique, de leur niveau de vie, d’éducation, de santé, de leur âge et de leur sexe ; Le Service universel ne peut être fourni dans l’instant à toutes les personnes qui en sont privées, il est mis à leur disposition progressivement dans le temps et conditionné par le niveau de ressources financières et humaines mises à disposition du programme de déploiement. 3.2. ORIENTATION STRATÉGIQUE N°2 : LES BÉNÉFICIAIRES DU SERVICE UNIVERSEL La deuxième orientation stratégique, telle que présentée dans l’encadré suivant, a pour objet de définir les différentes catégories de bénéficiaires du Service universel, c'est-à-dire les personnes à qui ce dernier s’adresse directement. Le Service universel vise à fournir des services de communication et d’accès à l’information à deux catégories distinctes de bénéficiaires potentiels qui sont (i) les particuliers et (ii) les professionnels, étant entendu que chaque catégorie se caractérise par l’expression de besoins différenciés. Concernant la première catégorie, il s’agit de particuliers, également appelés indifféremment « populations », « grand public » qui résident sur un territoire donné et qui, pour améliorer leurs conditions de vie, aspirent à disposer de moyens de communication adaptés. Parmi ceux-ci, il y a lieu de considérer également les besoins spécifiques des populations les plus vulnérables, à savoir, comme identifié dans la cadre de la présente étude : les populations rurales, les femmes, les jeunes et les personnes handicapées. Quant à la deuxième catégorie, elle comprend les professionnels publics et privés qui, pour exercer leurs missions respectives, ont un besoin impérieux de services TIC de base adaptés à leurs besoins essentiels ; des besoins qui sont relativement différents de ceux des particuliers. Dans une telle approche, le Service universel apparait comme un outil d’aménagement du territoire permettant d’élever le niveau de développement économique et social, de réduire la pauvreté, ...outil d’aménagement mis à la disposition des acteurs publics locaux dans le domaine de la santé, de l’éducation, de l’administration ainsi qu’au bénéfice des entreprises privées de toute taille, implantées localement (artisans, commerçants, paysans, PME/TPE, établissements industriels et financiers ...). En matière de fourniture du Service universel, les deux catégories sont traitées selon un principe d’équité : à chacun selon ses besoins essentiels. 3.3. ORIENTATION STRATÉGIQUE N°3 : LE CONTENU DU SERVICE UNIVERSEL La troisième orientation stratégique a pour objet de définir le catalogue de services TIC de base, aussi appelé « panier de services », qui constituent le Service universel tel que présenté dans l’encadré suivant. Le Service universel est composé de trois types distincts et complémentaires de services : (i) des services de connectivité pour les particuliers capitalisant sur une large pénétration des services mobiles et la mise en place de points d’accès publics, (ii) des services d’échanges de données adaptés aux besoins des professionnels et (iii) des services d’accompagnement des utilisateurs rencontrant des difficultés dans l’usage des services TIC. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 64 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Les services de connectivité pour les particuliers 3.3.1. Les services de connectivité pour les particuliers comprennent les services de communication suivants, avec pour chaque type, un objectif de couverture planifié, à savoir : Une extension de la couverture du réseau mobile (téléphonie et données) avec les objectifs quantitatifs de couverture suivant selon les différents types de services de communication, à savoir : o En téléphonie mobile, la couverture complète du territoire à l’horizon 2020, avec un niveau de qualité de service garanti ; o En accès mobile à Internet, la couverture la totalité des communes à l’horizon 2024. Un point d’accès collectif à Internet dans chaque chef-lieu de commune, à l’horizon 2024 permettant de plus la connexion d’une Radio de proximité17 3.3.2. Les services de données pour les professionnels Les services d’échanges de données pour les professionnels présentent des caractéristiques garanties à hauteur des exigences des applications professionnelles, à savoir : De tels services sont à fournir dans chaque chef-lieu de commune et sont destinés en premier lieu au cybercafé communal et pour le reste partagés entre différentes catégories d’utilisateurs telles qu’énumérées dans l’alinéa suivant ; Ils sont destinés en priorité aux utilisateurs suivants : hôpitaux, services administratifs, radios de proximité et entreprises ; Les services sont fournis avec une qualité de service garantie (débit, SLA, GTR), telle qu’exigée par les applications informatiques et plus particulièrement les applications métiers ; Ils sont basés sur une liaison à haut débit à partager entre les utilisateurs selon la capacité Large bande disponible dans la commune concernée ; cette liaison est par ailleurs prévue pour être prolongée pour les utilisateurs qui le souhaitent à l’intérieur de chaque commune (ex : liaison IP sur WiMAX/Wifi) ; La fourniture des terminaux de données ainsi que les prolongements des liaisons vers des sites distants ne font pas parti du Service universel. 3.3.3. Les services d’accompagnement des utilisateurs Les services d’accompagnement des utilisateurs visent à faciliter à ces derniers l’usage des services TIC, que ce soit des particuliers ou des professionnels afin que ceux-ci soient en mesure de tirer le meilleur profit de tels services, dans leur cadre de vie ou pour l’exercice de leurs métiers respectifs ; de tels services d’accompagnement font partie intégrante de l’offre de services disponible dans chaque cybercafé communal et visent à répondre aux besoins des personnes cibles en fonction de la barrière spécifique à l’accès qui les frappe, à savoir : 17 Pour les personnes les plus isolées dans les zones rurales, il est nécessaire que la couverture en téléphonie mobile, pour être véritablement effective, soit complétée par la ème La Radio est le 2 media le plus répandu au Bénin, juste derrière le téléphone mobile : une radio connectée à Internet permet de relayer l’information jusque dans les zones les plus reculées. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 65 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin disponibilité de cartes de crédit téléphonique et de point de recharge de batterie à une distance raisonnable de ces personnes ; Pour les personnes dont le niveau d’éducation est trop faible pour utiliser avec aisance les services TIC autres que les services audio (téléphonie mobile ou radio de proximité), un accompagnement individuel est proposé à tout visiteur de chaque cybercafé communal, que ce soit, selon le niveau de chacun, pour les aider à lire un message ou à utiliser un poste bureautique; une telle assistance permet ainsi de lever une grande partie des barrières à l’usage d’Internet et à la pratique des échanges de messages écrits entre personnes, tels que SMS ou emails ; Pour les jeunes, qui apparaissent comme une catégorie de population à fort potentiel pour le développement des usages des TIC, il convient d’introduire cette discipline dans les programmes scolaires aussi bien en termes de contenu des programmes que de support pédagogique pour l’enseignement ; Pour les personnes pénalisées par leur situation socioculturelle, telles que les femmes et les jeunes, il est nécessaire d’organiser à leur intention des temps de sensibilisation et de formation ; Pour les personnes souffrant d’un handicap physique et qui reste en déficit d’accès malgré les services d’accompagnement proposés dans les 3 alinéas précédents, notamment pour ce qui concerne les personnes à mobilité réduite, il est également nécessaire d’envisager la prise de mesures complémentaires afin que ces personnes soient malgré tout servies. 3.4. ORIENTATION STRATÉGIQUE N°4 : LE MÉCANISME DE FINANCEMENT DES PROJETS DE SERVICE UNIVERSEL La quatrième orientation stratégique a pour objet de définir le mécanisme de financement des projets de service universel, telle que présentée dans l’encadré ci-après. Le financement des projets de Service universel est assuré par les opérateurs désignés comme opérateurs de service universel qui bénéficient, le cas échéant, soit (i) d’une subvention apportée par le Fonds de Développement des Communications Électroniques et de la Poste (FDCEP) afin de compenser la part d’investissement consentie qui ne peut être rentabilisée dans des zones concernées, soit (ii) d’une réduction de leur contribution au FDCEP à hauteur de tout ou partie de l’investissement consenti, selon le mécanisme dit de « Pay or Play » étant entendu que les deux mécanismes, subvention et « Pay or Play », peuvent se conjuguer. Par ailleurs, certains projets peuvent également bénéficier d’un financement public ou de dons apportés par les agences de développement ou les ONG. 3.4.1. Recourir aux contributions du secteur privé Le financement des projets de service universel sera apporté par le FDCEP, approvisionné essentiellement par les contributions financières des opérateurs. Il est recommandé d’utiliser le financement privé car ces ressources financières ont déjà été mobilisées tandis que les financements publics ou des bailleurs de fond sont rares et souvent compliqués à utiliser. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 66 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin En effet, les opérateurs versent d’ores et déjà une contribution à hauteur de 1% de leurs chiffres d’affaires hors taxe et hors charge d’interconnexion. Jusqu’à présent ces fonds n’ont pas été utilisés. L’ATRPT a collecté les fonds qui ont été reversés sur un compte courant ouvert au Trésor Public au nom du MCTIC avec l’intitulé « Recettes Autorité transitoire de régulation des postes et télécommunications ». Le solde créditeur de ce compte qui comprend également d’autres contributions est d’environ 8,6 milliards de FCFA. La collecte réalisée au profit du futur FDCEP est estimée à environ 4,3 milliards de FCFA. La collecte pour 2012 représente environ 3 mds FCFA, toutes contributions confondues, dont environ 1,5 milliards de FCFA au titre du service universel. 3.4.2. Contrôler le bon niveau de subvention Si l’équilibre d’exploitation est envisageable à moyen terme (cas de la plupart des dessertes mobiles), l’octroi d’une subvention de premier investissement permet en général d’assurer un niveau de rentabilité correct pour l’opérateur de Service universel. Cette subvention est alors versée en fonction du calendrier de réalisation des investissements et de mise en place des services (on peut prévoir plusieurs échéances correspondant chacune à une étape de réalisation). Dans tous les cas, elle ne peut être entièrement libérée que lorsque : Le réseau a été installé et interconnecté aux autres réseaux de communications électroniques du pays ; Les services sont disponibles et conformes aux prescriptions figurant dans le cahier des charges de la procédure de sélection de l’opérateur chargé du Service universel. Si l’équilibre d’exploitation n’est pas envisageable à moyen terme (cas notamment des accès Internet), un mécanisme de subvention de fonctionnement pourrait être nécessaire. Dans ce cas, le montant de la subvention sera calculé annuellement, sur la base du calcul du coût net effectif de mise en œuvre du service universel (voir section suivante). Outre ce calcul, il convient d’évaluer régulièrement (par exemple tous les trois ans) l’impact des activités subventionnées afin, le cas échéant, de les réorienter pour plus d’efficacité aux plans social et économique. 3.4.3. Contrôler le bon niveau de subvention Afin d’assurer l’efficacité du programme et éviter les effets pervers (subventionnement excessif d’un opérateur), il est recommandé de minimiser les subventions versées en utilisant une méthode de calcul du coût net du Service universel robuste et simple, sur base de laquelle sera évaluée le montant de la subvention demandée. Le coût net du Service universel correspond à la différence entre les coûts pertinents d'investissement et d'exploitation encourus pour la fourniture de ces services et les recettes directes et indirectes induites par ces derniers. Dans le cadre des procédures de sélection des entreprises qui seront chargées de fournir le service universel, il sera demandé aux candidats de présenter leur estimation du coût net du service universel pour les lots (zones géographiques et services) auxquels ils répondront. Cette estimation permettra d’évaluer le montant de la subvention requise. Comme indiqué à la section précédente, selon la structure temporelle des coûts, il s’agira soit d’une subvention d’investissement soit d’une subvention d’exploitation à verser pendant au moins quelques années. Le coût du service universel doit être projeté année par année sur toute la durée de la licence de service universel. Il prend en compte en particulier : Le nombre de clients et les trafics entrant et sortant (lorsqu’il s’agit de la fourniture de services de communications électroniques) ; PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 67 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Les charges d’investissement ; Les charges d'exploitation techniques et non techniques ; Le coût du capital investi ; Les recettes directes et indirectes. Ces informations doivent être actualisées et transmises à l’Autorité de régulation à la fin de chaque exercice comptable en vue (i) de la mise à jour du modèle et (ii) le cas échéant, de l’évaluation de la subvention annuelle à verser. En vue d’une part de planifier et de préparer les nouveaux projets, et d’autre part de calculer les montants des subventions annuelles, l’Autorité de régulation devra disposer d’un modèle des coûts et des charges prévisionnels. Un tel modèle sur tableur a été utilisé pour planifier la mise en œuvre de la stratégie de Service universel (cf. section 4 du présent rapport). Ce modèle devra être actualisé et adapté régulièrement en fonction notamment de l’évolution (ou d’une meilleure connaissance) des principaux paramètres, notamment : La structure des coûts (investissement et exploitation) pour chacun des éléments de réseaux ou catégories de services ; Le montant des coûts unitaires de référence ; La structure de la demande pour chaque type de service (densité de clientèle, trafic par utilisateur, ARPU etc.). 3.4.4. Privilégier le mode « Pay or Play » En théorie, la mise en œuvre de mécanismes concurrentiels devrait permettre l’optimisation du niveau des subventions, au moins dans le cas où seule une subvention d’investissement est requise. La procédure adéquate consiste à lancer un appel d’offres et de retenir pour le candidat qui demande la moindre subvention (cf. section suivante). Toutefois, ce principe se heurte en pratique à plusieurs difficultés qui expliquent le très faible taux de réussite de cette procédure en Afrique, notamment : Le nombre d’opérateurs susceptibles d’entrer en compétition pour la réalisation d’un projet de service universel est généralement réduit aux opérateurs déjà présents sur le marché et il s’avère que tous ne sont pas intéressés à participer à un processus d’appel d’offres complexe ; La gestion de ce processus par les autorités est complexe et se traduit par des lenteurs dans la préparation et le lancement des appels d’offres. Le mécanisme de « Pay or Play » constitue une approche plus souple qui permet en outre aux opérateurs qui réalisent des projets du SU de réduire leurs contributions financières au FDCEP. Ainsi, au lieu de contribuer financièrement au développement du réseau d’un autre opérateur désigné pour fournir le Service universel, un opérateur peut choisir d’étendre son propre réseau avec certes, sur le court terme, un risque de rentabilité nulle ou négative au regard des investissements correspondants mais des effets positifs de réseaux sur le moyen et le long terme. Un tel mécanisme de financement du service universel présente un double avantage car il profite à tous les opérateurs : à la fois ceux qui réaliseront les projets et les autres (possibilité d’accéder aux réseaux financés par le FDCEP). PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 68 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Par ailleurs, en réduisant au maximum la collecte matérielle de la contribution financière des opérateurs du Service universel, il permet de minimiser en grande partie les coûts administratifs ou de fonctionnement de ce fonds et/ou d’une institution. La solution équivaut alors à un fonds de Service universel virtuel. Dans cette hypothèse, les obligations de Service universel sont réparties après accord avec les opérateurs existants sur la prise en charge par chacun d’eux des obligations de Service universel par exemple en termes de zones à couvrir. C’est ici le mode « Pay or Play » qui ne requiert pas l’octroi d’une licence d’opérateur dans la mesure où les entreprises requises sont déjà opérateurs. Mais il se peut également que le gouvernement souhaite favoriser l’émergence de nouveaux acteurs privés par l’octroi d’une licence locale d’opérateur de réseaux et/ou services de communications électroniques ou que le projet de Service universel exige l’octroi d’une subvention. Les acteurs seront alors sélectionnés dans le cadre d’un appel à la concurrence conformément à l’article 16 du projet de loi (cf. paragraphe suivant) qu’ils soient opérateurs ou nouveaux acteurs sur le marché. 3.4.5. Sélectionner les opérateurs chargés de fournir le service universel dans le cadre d’un appel à la concurrence Dans la seconde hypothèse visée ci-dessus, les missions de Service universel sont assignées par l’Autorité de régulation à de nouveaux acteurs privés à la suite d'une procédure d'appel d’offres ouverte à tous les candidats répondant à des critères de préqualification définis à l’avance dans le règlement de la procédure (crédibilité technique et financière). En effet, selon l’article 97 du projet de loi, l’Autorité de régulation peut « désigner » des fournisseurs spécifiques chargés localement, sur des zones identifiées, de la fourniture de l’accès/service universel. Ces fournisseurs particuliers doivent obtenir une licence spécifique assortie d’un cahier des charges aux termes de l’appel à la concurrence prévu à l’article 16 du projet de loi. De ce point de vue, il ne faut pas sous-estimer la lourdeur des procédures applicables à l’octroi d’une licence au Bénin si, comme le prévoit l’actuel projet de loi, il reste soumis aux règles du code des marchés publics et des délégations de service public. Au niveau de la sélection proprement dite, il est également nécessaire de définir des critères a priori, tant techniques qu'économiques, qui, comprennent par exemple la taille de la zone géographique à desservir et le plafonnement des tarifs pour les abonnés. Dans leurs offres, les soumissionnaires sont autorisés à : Offrir un service minimum dans chaque village (cabine téléphonique publique), tout en gardant la liberté d’offrir d’autres services tels que des lignes téléphoniques individuelles et des services d’accès à Internet ; et Demander l’octroi d’une subvention de soutien pour la mise en place du service minimum afin d’assurer la rentabilité de leur investissement. Le soumissionnaire retenu est celui qui demande le plus faible montant de subvention. Cette méthode dite d’enchères négatives est expressément visée à l’article 98 du projet de loi, à savoir : « Les subventions dont accordées au titre du service universel par le biais de différents mécanismes dont : (…) des enchères concurrentielles de subvention minimum pour réduire le montant du financement nécessaires aux projets d’accès publics (…) ». PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 69 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Cette méthode permet donc de maximiser l’effet de levier de l’investissement public. Elle repose sur : La confiance et le recours à l’esprit d’entreprise du secteur privé, par opposition à une démarche fondée sur l’obligation de mise en place d’un service minimum ; Un équilibre judicieux entre régulation positive et « leadership » des pouvoirs publics ; Une sélection des projets de Service universel à partir des demandes locales de raccordement et non arbitrairement décidée par le gouvernement. 3.5. ORIENTATION STRATÉGIQUE N°5 : LES MODALITÉS DE GOUVERNANCE ET DE PILOTAGE DU SERVICE UNIVERSEL La cinquième orientation, résumée dans l’encadré ci-après, définit les principes de gouvernance permettant une gestion appropriée du Service universel. Les modalités de gouvernance du Fonds de Service universel et de pilotage des programmes de déploiement sont fondés sur les principes suivants : (i) une séparation des missions d’ordre stratégique et de contrôle, de celles d’ordre opérationnel, (ii) une gouvernance collégiale intégrant des représentants des principales parties prenantes, (iii) une gestion comptable transparente et à frais de structures minima. Dans ce cadre, il est recommandé de ne pas créer une nouvelle entité pour gérer le FDCEP car cela ne pourrait que générer des frais de structures au détriment de la réalisation des projets et créer des délais opérationnels supplémentaires dus à l’articulation nécessaire avec les compétences des structures existantes (Ministère, Autorité de régulation) 3.5.1. Contraintes législatives Comme les rapports précédents l’ont montré : L’adoption de la nouvelle loi sur les communications électroniques entraînera l’instauration effective du FDCEP alimenté par les contributions des opérateurs mobiles et des FAI. Il faut noter à ce titre que le FDCEP ne finance pas uniquement le Service universel mais également la formation et la recherche appliquées au domaine des communications électroniques ; Malheureusement, le projet de loi ne précise pas le statut du FDCEP, notamment si ce Fonds est une entité spécifique possédant une autonomie juridique et financière, ni son mode de gestion (renvoyé à l’adoption d’un décret, cf. article 99), ni le rôle et la composition de l’organe indépendant qui devrait le contrôler (articles 97 et 99) ; Il ne précise pas non plus les modes d’allocations des fonds disponibles aux différentes missions du Fonds : Service universel, formation et recherche ; Il ne semble pas non plus que le projet de loi confie expressément à l’Autorité de régulation une quelconque compétence pour gérer le FDCEP ; Néanmoins, il est possible de déduire a minima les postulats suivants : L’Autorité de régulation détermine le niveau de subvention à accorder, c'est-à-dire le coût net du Service universel ; PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 70 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Le calcul de ce coût doit être vérifié par un organisme indépendant du FDCEP et également a priori indépendant de l’Autorité de régulation puisque c’est elle qui établit ce calcul ; La rédaction actuelle de l’article 99 du projet de loi ne présume pas de la forme que doit revêtir le FDCEP. Elle n’impose donc pas la création d’une nouvelle entité autonome, dotée de la personnalité morale pour la gestion de ce fonds. Par ailleurs, comme il a été indiqué dans l’encadré ci-dessus la création d’une telle entité ne viendrait qu’alourdir la gestion du service universel et créer des frais de structure au détriment de la réalisation effective des projets et, in fine, au détriment des populations concernées par les services. Ces postulats et les expériences étrangères précédemment analyses nous conduisent à formuler les recommandations ci-après. 3.5.2. Inopportunité de créer une nouvelle structure Comme il a été vu plus haut, la loi n’impose pas la création d’une entité autonome pour gérer le FDCEP mais, sans doute, tel était son esprit au moment de sa rédaction. Dans ce contexte, il est proposé de placer les fonds collectés auprès des opérateurs au titre du FDCEP sur un compte de l’Autorité de régulation ouvert dans un établissement bancaire de premier rang pour en individualiser parfaitement la gestion, assurer leur disponibilité et, le cas échéant, leur rentabilité. Il n’empêche que la gestion de ce fonds doit être transparente, collégiale et parfaitement contrôlée. 3.5.3. Séparer des missions stratégiques et d’ordre opérationnel De par le projet de loi, les missions de définition des orientations stratégiques du SU et de leur mise en œuvre sont déjà séparées puisque : Il revient au Ministère chargé du secteur des TIC (en concertation avec l’Autorité de régulation) de : définir la politique nationale identifiant les objectifs du Service universel appropriés et réalistes et d’entreprendre régulièrement des études afin d’identifier les besoins, de concevoir la réglementation et les pratiques afférentes (art. 83 du projet de loi) ; réévaluer tous les 2 ans la portée du Service universel (art.93) ; définir l’approche la plus efficace et la plus adaptée de sa mise en œuvre (art. 95) L’Autorité de régulation, quant à elle, est chargée de : veiller à la fourniture d’un Service universel de qualité à des conditions tarifaires accessibles à tous ; d’établir des objectifs de performance à respecter par les entreprises chargées du Service universel (desserte, QoS, etc.) et d’en contrôler le respect ; d’établir le calcul du coût net du service universel, celui devant être vérifié par un organisme indépendant (du FDCEP et de l’Autorité). Reste donc à décider des mécanismes de gestion du FDCEP qui doivent être précisés par décret en Conseil des Ministres (art. 99 du projet de loi) Par voie de conséquence : PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 71 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Au niveau stratégique, la définition des principes, des priorités de déploiements, approbation des programmes incombe au Ministère en charge du secteur TIC, en concertation avec l’Autorité de régulation ; Au niveau opérationnel, la préparation et le pilotage des projets et la gestion du FDCEP peuvent être confiés au régulateur avec le concours des parties intéressées (collectivités locales, directions informatiques des ministères, opérateurs…) conformément à l’article 94 du projet de loi qui prévoit l’obligation de coopération avec ces parties. 3.5.4. Une gouvernance collégiale de la mise en œuvre du Service Universel et du FDCEP Pour éviter les conflits d’intérêt dans la réalisation des projets de Service universel, la gestion opérationnelle de la mise en œuvre du Service universel et la gestion du FDCEP font l’objet d’une gouvernance collégiale qui comprend des représentants de toutes les parties prenantes, y compris à titre consultatif : des opérateurs payeurs ; des représentants des associations agréées de consommateurs. Dans ce cadre, les parties prenantes seraient représentées à deux niveaux : Un Comité d’Orientation du Service universel chargé de proposer des programmes annuels et le budget associé à l’approbation du MCTIC ; cette Commission est composée du Secrétaire exécutif de l’Autorité, des représentants des Ministres concernés (chargés des droits de consommateurs, des collectivités locales etc.), d'un représentant des associations de consommateurs et des représentants des opérateurs désignés. Les membres de ce comité seront désignés par arrêté du Ministre chargés des TIC ; Une Comité d’exécution du Service universel constitué du directeur du Service « Économie des Réseaux, Prospectives et Service universel » de l’Autorité, des directeurs techniques chargés des TIC au sein des ministères concernés et des directeurs techniques des opérateurs. Les membres du Comité d’Exécution sont désignés en leur sein par les entités concernées. Les décaissements à titre de subvention ou les exonérations de contribution au titre du FDCEP sont mises en œuvre par le Secrétaire exécutif de l’Autorité de régulation après avis conforme du Comité d’Orientation. Les règles de fonctionnement et notamment de décision des deux comités sont précisées par le décret relatif au Service universel qui institue ces deux comités. Par ailleurs, afin d’assurer la pérennité du fonctionnement des organes, les représentants de chaque partie sont désignés intuitu personae de façon à ce qu’ils exercent leurs fonctions euxmêmes, de manière permanente en limitant les possibilités de délégations. Enfin, bien que cette étude ne concerne que le Service universel, il est recommandé d'appliquer les mêmes principes à la gestion du FDCEP pour ses missions au titre de la formation et la recherche. A ce titre, les Comités d’orientation du Service universel et d’exécution du Service universel préconisés pourraient se voir appelés Comité d’Orientation du FDCEP et Comité d’Exécution du FDCEP et être constitués de la même façon. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 72 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird 3.5.5. Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Gestion financière FDCEP La gestion du FDCEP doit générer que le minimum de coûts supplémentaires. Pour cela, la gestion courante (encaissements, décaissements, comptabilité) peut être assurée par l’Autorité de régulation, qui tient une comptabilité spécifique. Comme indiqués plus haut, les fonds doivent être alors placés dans un établissement bancaire de premier rang pour assurer leur disponibilité et, le cas échéant, leur rentabilité. 3.5.6. Contrôle interne /externe du FDCEP Le contrôle interne de la gestion du FDCEP est réalisé par l’Autorité de régulation dans le cadre de ses procédures standards de contrôle interne. Le contrôle externe du FDCEP est réalisé une fois par an par des Commissaires aux comptes spécifiquement désignés à cet effet et qui sont également chargés de valider le calcul du coût net du Service universel établi par l’Autorité de régulation conformément à l’article 97 du projet de loi. La gestion des comptes du FDCEP, comme l’ensemble des comptes de l’Autorité de régulation, est assujettie au contrôle financier a postériori de la Chambre des comptes de la Cour Suprême. A ce titre, les états financiers annuels certifiés par un Commissaire aux comptes désigné à cet effet sont transmis à la Chambre des comptes, au plus tard six mois après la fin de l’exercice contrôlé. 3.6. ORIENTATION STRATÉGIQUE N°6 : AMÉNAGEMENTS RÉGLEMENTAIRES La sixième orientation postule certaines modifications à apporter aux textes réglementaires pour une meilleure prise en compte du Service universel. Des aménagements réglementaires sont apportés aux textes ou projets de textes existants afin de (i) clarifier, compléter et homogénéiser les cahiers des charges des opérateurs ; (ii) renforcer les obligations de partage des infrastructures actives et passives, (iii) introduire expressément le mécanisme de « Pay or Play » et (iv) préciser la portée du décret prévue à l’article 99 du projet de loi. Les aménagements réglementaires à apporter portent à la fois sur le cahier des charges des opérateurs et sur le projet de loi relative aux Communications Électroniques et à la Poste en République du Bénin. Dans le cadre de la révision des cahiers des charges des opérateurs, il s’agit plus spécifiquement de : Introduire l’obligation d’itinérance nationale (i) dans les zones déjà couvertes par un opérateur mais où une couverture par plusieurs opérateurs ne serait pas rentable et (ii) dans les zones à couvrir dans le cadre du Service universel ; Renforcer les obligations de partage des infrastructures existantes (sites radios/points hauts) au profit notamment de l’opérateur chargé du Service universel ; Respecter le principe d’équité tarifaire (application des mêmes tarifs dans les zones de Service universel que dans les autres) ; Compléter et homogénéiser les cahiers des charges existants ; PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 73 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Clarifier les obligations des opérateurs dominants notamment en matière d’accès.18 Dans le projet de loi relative aux Communications Électroniques et à la Poste en République du Bénin, il s’agit de prévoir le mécanisme de « Pay or Play » dans l’article 9819 et de donner une portée plus grande au décret prévu à l’article 9920 (cf. nos rapports précédents). 3.7. ORIENTATION STRATÉGIQUE N°7 : PROCÉDURE DE SÉLECTION DES OPÉRATEURS ATTRIBUTAIRES La septième orientation définit les principes qui orientent la définition des modalités de sélection des opérateurs chargés du déploiement des projets de Service universel. Les modalités de sélection des opérateurs en charge de réaliser les projets de Service universel sont différentes en fonction des 2 scénarii suivants : (i) un mode « Play or Play » : les obligations de Service universel sont réparties entre les opérateurs existants aux termes d’une convention signée entre l’Autorité et ces opérateurs en contrepartie d’une réduction de leur contribution au FDCEP ; (ii) l’octroi d’une subvention : les obligations de Service universel sont mises à la charge d’opérateurs existants ou de nouveaux acteurs privés en contrepartie d’une subvention dans le cadre d’un appel à la concurrence (enchère négative) pour l’octroi d’une licence spécifique de Service universel. 18 A ce titre, le Consultant a également proposé à l’issue de son bilan réglementaire de revoir l’article 42 du projet de loi. Article 98 revu Les subventions sont accordées au titre du service universel par le biais de différents mécanismes dont : un mécanisme d’approche global orientée vers le marché ; des enchères concurrentielles de subvention minimum pour réduire le montant du financement nécessaire aux projets d’accès public ; un mécanisme d’analyse permettant d’arriver rapidement à un équilibre financier, particulièrement lorsqu’on accorde de l’importance aux technologies peu couteuses et innovantes. 19 La subvention accordée à un opérateur assujetti au paiement de la contribution au financement de l’accès/service universel peut faire l’objet d’un mécanisme de compensation avec cette contribution : soit par réduction de leur contribution au titre de l'accès/service universel et dans la limite des montants dus par cet opérateur ; soit par paiement à cet opérateur, pour les montants en excédant de la contribution à laquelle il est assujetti. Le paiement de la compensation ou la réduction de la contribution interviennent lorsque les conditions suivantes sont remplies : le réseau de communications électroniques a été installé et interconnecté aux autres réseaux de communications électroniques du pays et raccorde effectivement l’usager les services sont disponibles et conformes au projet d’accès/services universel. 20 Article 99 Il est créé un Fonds de Développement des Communications Électroniques et de la Poste (FDCEP). Le fonds est destiné à contribuer : au financement de l’accès/service universel ; au financement du développement des ressources humaines par le biais de la formation et des projets de recherche appliquée dans le domaine des communications électroniques et de poste ; Les modalités de mise en œuvre de l’accès/service universel et de gestion du fonds ainsi que de l’affectation des ressources à ses diverses missions ainsi que les modalités de désignation de l’organisme indépendant visé à l’article 97 sont déterminées par décret pris en Conseil des ministres. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 74 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird 3.7.1. Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Le mode de sélection « Pay or Play » A l’issue d’une concertation entre les opérateurs existants et le régulateur, il est défini une répartition à l’amiable de la prise en charge des obligations de Service universel par chacun des opérateurs en contrepartie d’une réduction ou exonération proportionnée de leur contribution au FDCEP. Une convention est signée entre chaque opérateur concerné et l’Autorité de régulation afin de définir : Les obligations de l’opérateur en termes de définition des services, de couverture et de qualité de service ; Les obligations renforcées d’itinérance nationale et de partage d’infrastructures : Ainsi, l’opérateur du Service universel, le premier qui arrive sur les lieux, a pour obligation : d’offrir un service de « Roaming » mobile pour les autres opérateurs ; de partager ses infrastructures avec les autres opérateurs qui viendraient éventuellement dans la zone a posteriori ; Les exonérations consenties à l’opérateur au titre de sa contribution au FDCEP (durée et pourcentage) ; Les modalités de contrôle et de sanction par l’Autorité. L’opérateur de Service universel ne bénéficie d’aucune exclusivité mais reste libre d’offrir des services supplémentaires au Service universel de base (ex : Services à valeur ajoutée). 3.7.2. Sélection des opérateurs SU sur la base d’un appel d’offres de type « enchères négatives » Dans cette hypothèse, il a été décidé a priori – ou constaté à l’issue de la procédure de concertation avec les opérateurs dans le cadre de la mise en œuvre du mode « Pay or Play » qu’il est nécessaire d’octroyer une subvention pour réaliser le projet de Service universel envisagé. Dans ce cas, une procédure d’appel à la concurrence est à organiser pour l’octroi d’une « licence rurale ». L'appel à la concurrence est ouvert à tous les opérateurs (télécoms et FAI) présents en place ainsi que les nouveaux entrants, après qualification stricte de ces derniers. Cette procédure suit les règles applicables aux délégations de Service universel au Bénin (Loi n°2009-02 du 7 août 2009 portant code des marchés publics et des délégations de service public en République du Bénin).21 La licence est attribuée à l'opérateur qui demande la subvention la plus faible pour la réalisation du projet de Service universel en question. 3.7.3. Procédure standard pour la sélection des prestataires de services Pour la mise en œuvre des programmes de renforcement de capacités notamment, il est nécessaire de faire appel à des prestataires de services généralistes (ex : cabinets de formation, agence de communication ...) pour réaliser des activités qui ne correspondent pas aux métiers de base des opérateurs. 21 Comme indiqué précédemment, les procédures de marchés publics sont très lourdes dans leur application. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 75 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin La sélection de ces prestataires de services suit alors les règles applicables en matière de marchés publics de services au Bénin (Loi n°2009-02 du 7 août 2009 portant code des marchés publics et des délégations de service public en République du Bénin).22 3.8. ORIENTATION STRATÉGIQUE N°8 : PRINCIPE DE PLANIFICATION DU DÉPLOIEMENT La huitième orientation définit les principes directeurs qui déterminent les modalités de déploiement du programme national de déploiement du Service universel, tels que défini dans l’encadré suivant. La programmation des déploiements du Service universel est basée sur le respect des priorités suivantes : (i) la transparence de la classification des communes et de la définition des priorités de déploiement, (ii) les communes à plus fort potentiel de développement économique et social à plus faible coût de desserte sont servies en premier et (iii) le service téléphonique, déployé avant Internet. 3.8.1. Une transparence de la classification des communes et de la définition des priorités de déploiement La classification des communes rurales en vue de la définition des priorités de déploiement est établie selon une procédure transparente et fondée sur des critères objectifs tels que les indices de développement économique et social, les coûts de desserte et la taille des populations bénéficiaires. L’indice utilisé est l’indice de développement humain (IDH), indice composite qui prend en compte le développement économique, le développement de l’éducation et celui du système de santé. Cet indice est calculé régulièrement pour chaque commune par l’INSAE en collaboration avec le PNUD. Les coûts de desserte sont évalués sur la base d’une modélisation du coût net du service universel conforme aux principes exposés plus haut. La pondération de ces critères est fonction de la nature des services. En effet, les niveaux de déploiement actuels ainsi que les coûts de mise en œuvre sont très différents selon les services, ce qui rend nécessaire l’adaptation des approches. Les principes généraux sont exposés dans les sections suivantes pour les trois services de référence retenus dans l’orientation stratégique n° 3 : téléphonie mobile, Internet mobile et accès Internet collectif. Les délais de réalisation sont fonction de la modélisation économique et financière qui sous-tend le plan de mise en œuvre exposé au chapitre 4 ci-après. 3.8.2. Achever la couverture du territoire en téléphonie mobile Le constat initial a mis en évidence que la majorité du territoire est couverte, mais qu’il subsiste un certain nombre de zones géographiques encore non desservies. Ces zones ont été regroupées en lots géographiquement cohérents, avec une priorité donnée aux lots les plus peuplés. Cette approche permettra de réaliser rapidement la couverture zones peuplées non correctement 22 Comme indiqué précédemment, les procédures de marchés publics sont très lourdes dans leur application. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 76 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin desservies puis d’achever la couverture du territoire avec une desserte des zones moins peuplées, notamment les réserves naturelles. La réalisation de cet objectif a été répartie sur 7 ans, avec la mise en œuvre d’un lot par an. 3.8.3. Équiper chaque chef-lieu de commune rurale d’un accès collectif à Internet Cet accès collectif permettra notamment : La mise en place d’un cybercentre permettant au public d’accéder à l’Internet à un tarif raisonnable (du même ordre de grandeur que celui des cybercafés des grandes villes) ; La desserte d’une radio communautaire ; Le raccordement d’administrations et/ou de clients professionnels. Il concerne 69 communes. L’ordre de priorité est fonction de deux critères : La disponibilité d’une desserte en haut débit : les communes desservies par les artères en fibres optiques de BTSA seront desservies en priorité au cours des trois premières années. Les autres communes seront desservies dans un second temps, si possible après le déploiement des backbones complémentaires prévus par le projet CMC ; L’indice IDH de la commune : pour chacune des catégories de communes résultant de l’application du premier critère, les communes présentant l’indice IDH le plus élevé seront couvertes en priorité. La réalisation de ce programme est prévue en 10 tranches annuelles. Toutefois, la première tranche, qui correspondra aux projets pilotes, aura une durée de deux ans, afin de permettre au cours de la seconde année la réalisation d’une évaluation approfondie. En effet, les projections financières issues du modèle de coût mettent en évidence de nombreuses incertitudes sur les paramètres principaux (volume de clientèle, chiffre d’affaires, coûts récurrents etc.) et un fort risque de pertes récurrentes impliquant des subventions annuelles significatives. L’analyse des performances des projets pilotes permettra d’affiner cette analyse et d’adapter la configuration de ce volet de la stratégie grâce à une meilleure connaissance des structures de coûts et de produits ainsi que des attentes de la clientèle. 3.8.4. Couvrir la population en services Internet mobile A la date de publication du présent plan, les cahiers des charges associés aux licences de réseaux mobiles haut débit ne sont pas connus. La planification du déploiement de l’Internet mobile a été réalisée en identifiant dans un premier lieu, grâce au modèle de calcul des coûts, les communes dans lesquelles le déploiement de services mobiles haut débit est potentiellement rentable. Cette modélisation met en évidence 26 communes dont la densité de population est insuffisante pour assurer la rentabilité d’un déploiement haut débit sur la base des paramètres de consommation retenus. La réalisation de la couverture de ces 26 communes est prévue sur une durée de 7 ans à compter de la quatrième année de mise en œuvre de la stratégie. Les dessertes sont programmées par valeurs d’IDH décroissantes. 3.8.5. Une révision régulière de la planification Les principes de planification formulés ci-dessus devront être remis en question périodiquement afin de prendre en compte les enseignements tirés des projets réalisés, notamment en termes PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 77 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin d’amélioration de l’évaluation des coûts nets et d’adaptation de l’offre aux besoins des populations et des clients professionnels. Cette revue pourra intervenir annuellement lors de l’établissement du programme de déploiement pour l’année suivante et, de manière plus approfondie, tous les deux ans au terme des évaluations périodiques de la politique nationale de service universel prévues par le projet de code des communications électroniques et de la poste. 3.9. ORIENTATION STRATÉGIQUE N°9 : DES MESURES D’ACCOMPAGNEMENT DES ACTEURS CONCERNÉS Pour rester pleinement pertinent dans la durée, les différents projets de déploiement d’infrastructures et de services de connectivité doivent être systématiquement complétés par la mise en œuvre de mesures d’accompagnement auprès des différentes catégories d’acteurs concernés par le développement et l’usage des services TIC. Ainsi, la neuvième orientation stratégique a pour objet de définir les modalités de mise en œuvre de la gamme de services d’accompagnement, préalablement introduite dans l’orientation N°3 ; ces modalités reposent sur la base des principes directeurs définis dans l’encadré suivant. Différents programmes ciblés de sensibilisation, d’incitation et formation sont organisés afin de faciliter la mise en œuvre et l’usage des services TIC, là où ils sont encore trop peu utilisés ; de tels programmes d’accompagnement ciblent à la fois (i) les décideurs publics et privés, (ii) tous les acteurs potentiellement en charge de la mise en œuvre du Service universel ainsi que (iii) les bénéficiaires potentiels souffrant de barrières à l’usage auxquels sont fournis des services d’accompagnement personnalisés. Le montant du budget destiné à financer la mise en œuvre de ces programmes s’élève à 10 % du montant consacré aux projets de déploiement des infrastructures et des services TIC. 3.9.1. Sensibiliser les décideurs publics et privés Le développement des usages des services TIC au plan national et au plan local dépend largement de la motivation et du volontarisme en la matière des pouvoirs publics et des acteurs privés, notamment des chefs d’entreprises. Ainsi, l’objectif de ce programme est de sensibiliser les principaux décideurs béninois (pouvoirs publics en priorité, chefs d’entreprises, institutions financières et bailleurs de fonds, représentants de la société civile) et les utilisateurs professionnels au rôle essentiel que peuvent jouer les TIC dans tous les domaines du développement économique, politique, social, et culturel ; les décideurs publics et privés seront alors en mesure de considérer systématiquement l’usage des TIC lors de la préparation de leurs nouveaux projets. Un tel programme doit être mis en œuvre dès la première année du programme de déploiement national afin que les décideurs s’approprient aussi rapidement que possible le défi à relever en matière de services TIC ; en effet, la concrétisation de la politique nationale de Service universel sur le terrain sera d’autant plus effective que les décideurs publics et privés seront convaincus des bénéfices à retirer de l’usage des services TIC, et inversement, faute d’un volontarisme suffisant de la part de ces décideurs, la mise en œuvre du programme pourrait être lourdement ralentie, voire échouer comme cela a été le cas dans de nombreux pays africains. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 78 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird 3.9.2. Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Amplifier l’engagement des acteurs privés dans l’offre de services TIC En premier lieu, il convient d’être rappelé que pour relever le défi du Service universel au plan national, les pouvoirs publics ont choisi de faire appel au secteur privé, en l’occurrence les opérateurs de télécommunications et les fournisseurs d’accès Internet, qu’il s’agisse bien entendu des déploiements mais également des modalités de financement (voir Orientation stratégique N°4) ; il reste toutefois ici, dans le cadre du Service universel, à les sensibiliser sur la nécessité d’optimiser leurs offres de services de façon à mieux prendre en compte l’existence de barrières à l’usage rencontrées par certaines catégories d’utilisateurs (voir détails au paragraphe suivant). En complément de l’interpellation des « grands » acteurs, il y a également lieu d’inciter à l’engagement de « petits » acteurs en mesure de compléter l’offre nationale des grands opérateurs en y apportant des prolongements sous forme de services de proximité ; il faut alors considérer deux principales catégories d’acteurs, à savoir : Des fournisseurs de services à valeur ajoutée innovants dont les offres portent essentiellement sur le contenu et les applications TIC (ex : plateformes de services connectées au réseau GSM accessibles via SMS, agrégateurs de contenus ...). Bien que ces services ne fassent pas partie du Service universel proprement dit, ils contribuent à augmenter le trafic dans les réseaux et par voie de conséquence, améliorent le retour sur investissement des opérateurs repoussant d’autant la limite de rentabilité des zones rurales à couvrir ; il s’agit ainsi d’activer ce cercle vertueux qui finit par bénéficier à toutes les parties prenantes (utilisateurs, opérateurs et pouvoirs publics); Des microentrepreneurs locaux, potentiellement en capacité de fournir des services de proximité dont sont privées certaines catégories de populations éloignées, ce qui est très fréquent dans la zones rurales (ex : vendeurs de recharges de crédits et de batteries) ; il s’agit là de lever certaines barrières à l’accès aux services TIC dans les zones couvertes par le réseau mobile. Dans le cadre du programme de Service universel, priorité est naturellement donnée à la deuxième catégorie, du fait aussi que la première catégorie est déjà en partie adressée par le programme d’incubation porté par l’AGeNTIC. 3.9.3. Accompagner les utilisateurs en déficit d’accès Il existe dans les zones couvertes par les réseaux de télécommunications des personnes (population totale estimée à 1,2 million d’habitant au Bénin pour ce qui concerne la téléphonie mobile) qui pourtant, n’ont toujours pas accès aux services TIC et donc privées du Service universel ; ces personnes sont pour la plupart pénalisées par leur statut socioculturel et/ou économique et ) et l’extension du Service universel doit prendre en compte cette problématique et veiller à leur apporter des solutions pertinentes. Certaines catégories de population, qui ont été largement caractérisées dans les paragraphes précédents, sont plus particulièrement victimes de telles barrières ; il s’agit notamment des populations dites les plus vulnérables que sont : les populations rurales, les femmes, les jeunes et les personnes handicapées. La mise en œuvre de ces activités d’accompagnement sur le terrain repose très largement sur le cybercafé communal (Orientation stratégique N°3), situé à proximité des bénéficiaires potentiels. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 79 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Priorité est donnée aux quatre domaines d’intervention suivants dédiés à une catégorie de personnes vulnérables mais accessibles à toutes celles qui éprouvent le même type de besoins et visent à tirer pleinement profit de l’usage des services TIC, à savoir : Les utilisateurs non familiarisés à l’usage des services TIC ; Les populations éprouvant des difficultés dans la pratique des services TIC, notamment les populations jeunes, à fort potentiel de progrès ; Les femmes rurales, à la fois géographiquement isolées et plus particulièrement pénalisées dont le statut socioculturel quant à l’accès et à la pratique des applications TIC ; Les personnes handicapées qui rencontrent au quotidien des difficultés pratiques pour accéder aux services TIC dans la mesure où leur problématique particulière n’est pas encore prise en compte dans les offres des opérateurs et FAI. Nota : les différents programmes d’accompagnement visant à répondre à ces différents objectifs stratégiques sont détaillés dans le Plan d’action qui suit. 3.10. ORIENTATION STRATÉGIQUE N°10 : APPROCHE POUR LA MISE EN OEUVRE DU PROGRAMME PILOTE La dixième orientation stratégique a pour objet de définir les objectifs et les principales orientations qui guideront la réalisation de la phase pilote, tel que présenté dans l’encadré suivant. Préalablement au lancement du programme national de déploiement, une phase pilote est organisée consistant à mettre en œuvre, dans le cadre de plusieurs projets pilotes spécialisés, (i) des services TIC de base constitutifs du Service universel ainsi que (ii) des services à valeur ajoutée dans le but d’évaluer l’impact des services TIC sur le développement économique et social local. 3.10.1. Objectifs spécifiques de la phase pilote Les principaux objectifs de la phase pilote sont les suivants : Optimiser et valider la méthodologie de pilotage du programme de déploiement national, portant notamment sur les aspects les plus sensibles ; Tester la pertinence des services TIC fournis ainsi que les contraintes de mise en œuvre et d’exploitation sur le terrain ; Évaluer l’impact des services TIC sur le territoire d’implantation. 3.10.2. Services TIC à fournir par chaque opérateur de projet pilote A titre exceptionnel et limité à la durée de la phase pilote, les services TIC suivants sont fournis par l’opérateur de chaque projet pilote, à savoir : Tout ou partie du panier de services TIC de base constituant le SU, y compris les services d’accompagnement des utilisateurs les plus vulnérables ; Des applications métiers et des services à valeur ajoutée de proximité afin d’évaluer la possibilité de valoriser les infrastructures déployées au-delà du seul Service universel ; PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 80 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird 4. Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Des tests de suivi et de contrôle du bon déroulement de l’usage des services TIC fournis, pour alimenter l’étude d’impact a posteriori. PLAN D’ACTION POUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA STRATÉGIE 4.1. 4.1.1. SCÉNARIO DE MISE EN ŒUVRE DE LA STRATÉGIE Service téléphonique 4.1.1.1. ALLOTISSEMENT Le déploiement du service de téléphonie mobile se fera exclusivement dans les zones rurales non encore couvertes par les opérateurs. L’objectif est de finaliser la couverture sur l’ensemble du territoire et de supprimer les « zones blanches » au point de vue du service de téléphonie mobile. A partir des informations fournies par les opérateurs sur le positionnement des BTS dans le pays, il a été effectué une simulation cartographique de la couverture mobile actuelle permettant de mettre en évidence les zones non couvertes (cf. carte ci-dessous). La principale hypothèse retenue pour la simulation est un rayon de portée radio moyen de 12,7 km par station de base. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 81 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Fig. 23. Cartographie des zones non couvertes Source : Artelia Les zones non couvertes sont composées de portions plus ou moins contigües de plusieurs communes. Dans certaines de ces communes, les portions non couvertes peuvent être de très faible surface (de l’ordre d’une dizaine de km²). L’allotissement proposé est donc réalisé non pas par commune mais sur une base de proximité géographique. 7 lots de surfaces globalement équivalentes regroupant des communes adjacentes ou voisines ont été définis afin de permettre une répartition des investissements sur plusieurs années. Les zones dans lesquelles la couverture doit être finalisée peuvent être adjacentes à plusieurs communes. La carte ci-après présente la localisation de ces lots : Fig. 24. Allotissement téléphonie mobile Source : Artelia A défaut d’un système d’information géographique sur les populations plus détaillé, l’évaluation de la population concernée par chaque lot a été réalisée sur la base des éléments suivants : PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 82 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin les densités de population des zones périphériques de chaque commune (c’est-à-dire excluant le centre de la commune) ; l’estimation des surfaces non couvertes, fournie par le système d’information géographique développé pour la réalisation de l’étude. Les données de population proviennent du recensement général de la population de 2002. Elles ont été actualisées avec un taux d’accroissement annuel de 3%. Le tableau qui suit présente les estimations de surfaces des communes et des populations restant à couvrir par commune non intégralement couverte par le réseau mobile. La population moyenne à couvrir par commune est de 16 000 habitants environ pour une surface moyenne de 924 km² (soit l’installation de 2 BTS par commune en moyenne). Tabl. 13 Commune Aplahoue Banikoara Bante Bassila Bembereke Boukoumbe Cobly Copargo Dassa-Zoume Djidja Djougou Glazoue Gogounou Kalale Kandi Karimama Kerou Ketou Klouekanme Kouande Malanville Materi Natitingou NDali Nikki Ouesse Pehunco Perere Savalou Save Segbana Sinende Tanguiete Tchaourou Toucountouna Zagnanado Total Caractéristiques des zones blanches Surface (km2) Population à couvrir 140 2 408 555 3 755 648 141 141 5 303 447 745 381 1 973 1 879 847 1 383 2 354 571 3 1 388 1 463 46 26 1 034 1 081 831 452 768 498 749 2 121 563 73 3 014 467 19 33 270 18 751 97 970 19 049 42 300 18 741 8 044 6 414 224 15 622 19 559 30 903 23 048 38 557 57 532 23 307 9 978 24 695 27 304 901 25 425 44 021 2 302 411 19 883 25 331 30 782 8 655 16 633 19 540 23 116 23 981 12 719 635 49 455 7 414 1 093 794 299 PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 83 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Sur cette base, le tableau ci-après présente la superficie et la population de chacun des lots. Les surfaces à couvrir par lot sont situées entre 3 048 km² et 6 440 km² et les populations entre 43 000 et 99 000 habitants. Tabl. 14 Lot Caractéristiques des lots Surface (km2) Population à couvrir 1 3 048 136 789 2 6 440 125 465 3 5 667 138 045 4 5 412 118 565 5 3 575 59 759 6 4 696 134 347 7 4 433 81 328 33 270 794 299 Total général 4.1.1.2. NIVEAU DE SUBVENTION PAR LOT Le besoin de subvention pour chacun des lots a été évalué grâce à un modèle technicoéconomique sur tableur Excel. Ce modèle permet de calculer le montant des subventions nécessaires pour assurer un taux de rentabilité de 20% sur une période de 10 ans (cette rentabilité est classique et régulièrement observée pour les opérateurs mobiles en Afrique). Le modèle permet de démontrer qu’une subvention initiale (subvention d’investissement) est suffisante pour assurer cet objectif pour chacun des lots. 4.1.1.2.1. Hypothèses Le détail des hypothèses utilisées pour l’évaluation des coûts d’investissement, des coûts récurrents et des revenus est détaillé en annexe. Les principales hypothèses impactant sensiblement les résultats de la modélisation sont présentées ci-dessous. Pour les coûts d’investissement : - Portée des BTS : 12,7 km de rayon de portée. Ce rayon moyen permet de prendre en compte la présence d’éventuels obstacles à la propagation radio, comme des collines. - Hauteur moyenne des pylônes : 50 m ; - Coût unitaire par BTS de 101 750°Euros (détail des coûts précisé en annexe). - Alimentation en énergie par la CEB (coûts d’investissements peu élevés mais coûts récurrents importants). Pour les coûts récurrents : - Une part du trafic international de 5%, c’est-à-dire que 5% des appels entrants ou sortants sont des appels vers ou depuis un pays étranger (ce qui a une influence sur le coût de la bande passante). - Un coût de la bande passante passant de 300 €/Mbps la première année et de 100 €/Mbps 5 années plus tard. Cette diminution est liée à une augmentation du trafic sur le backbone national générant une diminution des tarifs. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 84 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin - Un coût de la bande passante internationale passant de 1 000 €/Mbps la première année à 300 €/Mbps 5 années plus tard, pour des raisons identiques. - Besoin moyen en bande passante de 1 kbps par client mobile, correspondant à un trafic moyen par abonné de l’ordre de 0,05 Erlang à l’heure chargée. Pour les revenus : - Taux d’accroissement moyen de la population de 3%. - Taux de pénétration de 5% la première année et de 50% la dernière année. Cette hypothèse est réaliste dans la mesure où l’expérience montre que la téléphonie mobile est un service très rapidement adopté par la population une fois ce dernier accessible. - Un ARPU compris entre 800 et 1 800 FCFA initialement, avec une baisse annuelle de 5%. Ces niveaux d’ARPU proviennent de l’analyse de l’existant et des résultats de l’enquête auprès des populations rurales. Le niveau moyen d’ARPU pour chaque lot a été ajusté sur la base de l’IDH moyen des communes concernées. La baisse des ARPU traduit à la fois l’évolution régulière à la baisse des tarifs et la diminution du pouvoir d’achat moyen des nouveaux clients (plus le service se développe, plus il touche les populations aux revenus les plus faibles). 4.1.1.2.2. Résultats Le tableau ci-après présente les projections financières pour le premier lot. Les projections chacun des lots sont présentées en annexe. Tabl. 15 2014 Population cible Habitants Taux de pénétration % Nombre d'utilisateurs 2015 136 789 2016 Simulation lot 1 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 140 893 145 120 149 473 153 957 158 576 163 333 168 233 173 280 178 479 183 833 0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45% 50% Clients 0 7 045 14 512 22 421 30 791 39 644 49 000 58 882 69 312 80 315 91 917 Produits K Euros 0 145 284 419 547 671 790 904 1 014 1 119 1 219 Hypothèse d'ARPU : 1500 FCFA M FCFA 0 95 187 275 359 440 518 593 665 734 800 Investissements K Euros -1 342 M FCFA 0 K Euros 0 -345 -399 -430 -437 -416 -451 -487 -525 -565 -608 M. FCFA 0 -526 -608 -655 -665 -635 -687 -742 -800 -862 -927 K Euros 889 M FCFA 583 OPEX Subvention nécessaire PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 85 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin 1 500 1 000 500 0 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 -500 -1 000 -1 500 Produits Fig. 25. OPEX Investissements Simulation financière lot 1 La simulation financière globale pour l’ensemble des lots aboutit à un montant total de la subvention nécessaire égal à 9,3 mds FCFA sur une période 11 ans. Tabl. 16 - Simulation globale téléphonie mobile 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 794 299 818 128 842 671 867 952 893 990 920 810 948 434 976 887 1 006 194 1 036 380 1 067 471 0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45% 50% Population cible Habitants Taux de pénétration % Nombre d'utilisateurs Clients 0 40 906 84 267 130 193 178 798 230 202 284 530 341 910 402 477 466 371 533 735 Produits K Euros 0 842 1 652 2 430 3 179 3 898 4 588 5 251 5 887 6 496 7 081 Hypothèse d'ARPU : 1500 FCFA M FCFA 0 552 1 083 1 594 2 085 2 557 3 010 3 444 3 861 4 261 4 645 Investisseme nts K Euros -12 656 M FCFA 0 K Euros 0 -2 987 -3 298 -3 479 -3 517 -3 401 -3 600 -3 810 -4 031 -4 265 -4 512 M. FCFA 0 -4 553 -5 027 -5 303 -5 362 -5 185 -5 488 -5 808 -6 146 -6 502 -6 878 K Euros 14 144 M FCFA 9 278 OPEX Subvention nécessaire PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 86 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin 10 000 5 000 0 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 -5 000 -10 000 -15 000 Produits Fig. 26. OPEX Investissements Simulation financière globale téléphonie 4.1.1.3. PRIORISATION DES LOTS Pour le service téléphonique, la stratégie de finalisation de la couverture téléphonique et la priorisation des lots est basée sur les principes suivants : - Les zones localisées au Nord et au Nord-Ouest (lots 5 et 6) sont principalement constituées de réserves, donc très peu peuplées. La finalisation de la couverture de ces zones sera donc effectuée dans les dernières années du plan de déploiement. - Le choix de l’année de déploiement des autres lots (lots 1 à 5 et lot 7) est fondé sur une analyse selon deux critères : (i) la population et (ii) le coût du projet par habitant. Le tableau qui suit présente ces deux éléments. Tabl. 17 - Critères d’analyse Coût du Niveau de Numéro de Population projet par subvention lot (hab.) habitant (€ (€) / hab.) 1 136 789 889 068 6,5 2 125 465 3 146 328 25,1 3 138 045 2 645 760 19,2 4 118 565 2 518 039 21,2 5 59 759 2 303 744 38,6 6 134 347 2 350 328 17,5 7 81 328 1 346 446 16,6 Pour chaque lot, hormis les lots 5 et 6 qui seront réalisés en dernier, une note a été attribuée pour chacun de ces deux paramètres. Cette note est égale à 1 lorsque le paramètre est optimal (respectivement maximum de population et minimum de coût par habitant). Dans les autres cas, elle reflète l’écart relatif entre la valeur observée pour la zone et la valeur optimale. La moyenne de ces deux notes permet de déterminer la priorité parmi ces 5 lots. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 87 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Tabl. 18 Numéro de lot 1 2 3 4 5 6 7 Note coût du projet par habitant 1,0 0,9 1,0 0,9 0,6 Priorisation des lots Note population Note globale Année de déploiement 0,8 0,3 0,5 0,5 0,6 0,9 0,6 0,8 0,7 0,6 1 4 2 3 5 Le premier lot couvre une population relativement importante (98 819 habitants selon nos estimations) avec un niveau de subvention assez faible (786 203 Euros). Ce lot a par ailleurs été retenu comme projet pilote, de manière à valider l’approche proposée. Au final, l’ordre de déploiement des lots est le suivant : Tabl. 19 - Année de déploiement des lots de téléphonie fixe Année de déploiement Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 Année 6 Année 7 Lot 1 3 4 2 7 5 6 L’ordre de réalisation de ces lots est présenté dans la carte ci-dessous : Fig. 27. Allotissement et ordre de déploiement de la couverture en téléphonie PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 88 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird 4.1.2. Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Autres services 4.1.2.1. INTERNET FIXE 4.1.2.1.1. Principes généraux Pour l’internet fixe, la stratégie retenue consiste à mettre en place dans chaque chef-lieu de commune un cybercentre et un point d’accès du type Wifi. Le service sera déployé dans les communes non urbaines (les communes urbaines sont a priori déjà équipées de cyber-cafés fournissant des services similaires). Le nombre de ces communes est estimé à 69. Le déploiement sera effectué sur une durée totale de 11 ans, la première année étant consacrée aux projets pilotes et la suivante à leur évaluation. Les projets pilotes concerneront 3 communes. Les 9 lots suivants, qui seront réalisés au cours des années 3 à 11, concerneront en moyenne 7 communes chacun. La priorité sera donnée aux communes disposant du meilleur potentiel de développement, caractérisé par le niveau de l’indice IDH, afin de maximiser l’impact socio-économique du projet. Les communes avec les niveaux d’IDH les plus élevés sont donc choisies en premier. Toutefois, en attendant l’achèvement complet du backbone national programmé dans le cadre du projet CMC, le choix des communes à couvrir dans les premières années se limitera à celles qui sont desservies par le backbone en fibre optique existant. En effet, sans points d’accès haut débit, la disponibilité d’une bande passante suffisante à un coût raisonnable n’est pas garantie. Cette démarche se traduit par une programmation en deux grandes étapes : (i) limitation aux sites desservis par le backbone existant au cours des 4 premières années de mise en œuvre de la stratégie et (ii) prise en compte des autres communes ciblées au cours des années suivantes (le backbone complet étant supposé réalisé dans ce délai). Le tableau qui suit présente des 22 communes équipées de points de présence du backbone optique existant. Tabl. 20 - Communes desservies par le backbone existant ABOMEY ABOMEY-CALAVI AGBANGNIZOUN ALLADA BEMBEREKE BOHICON COME COTONOU DASSA-ZOUME DJOUGOU GLAZOUE GOGOUNOU GRAND-POPO KANDI KARIMAMA 4.1.2.1.2. MALANVILLE NATITINGOU NDALI OUESSE OUIDAH PARAKOU PORTO-NOVO SAVE SEME-KPODJI SINENDE TANGUIETE TCHAOUROU TOUCOUNTOUNA ZA-KPOTA ZOGBODOMEY Choix des communes pilotes (années 1 et 2) Pour le choix des communes pilotes, nous avons envisagé de sélectionner en priorité les communes enquêtées au cours de la phase de diagnostic, qui représentent un échantillon PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 89 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin représentatif de divers niveaux de développement et de positionnement géographique. Ces communes sont : Cobly, Banikoara, Péhunco, Ouéssé et Agbangnizoun. Parmi ces cinq communes, seulement deux possèdent un point de présence du backbone national : Ouéssé et Agbaninzoun. Ces deux communes sont en conséquence choisies en priorité pour les pilotes. Pour compléter ce choix, ont été prises en compte les communes desservies par le backbone existant et présentant le niveau d’IDH le plus élevé. La première est Save, limitrophe d’Ouéssé. Il lui a été préféré N’Dali, commune située plus au nord du pays. Ce choix permet d’avoir un panel de commune complet (une au Sud, une au Centre et une plus au Nord). Ce choix reste à valider par les Autorités béninoises avant la publication du rapport final. 4.1.2.1.3. Choix des communes des lots 2 à 4 (réalisation au cours des années 3 à 5) Le choix des communes pour les lots 2 à 4 sont motivés par deux critères : - la desserte par le backbone existant ; - l’IDH le plus élevé. Cette procédure permet de répartir 19 communes dans les lots 2 à 4, à raison de 7 communes par lot pour les lots 2 et 3 et de 5 communes pour le 4ème lot. Tabl. 21 - Lots 2 à 4 (première partie) Lot 2 Lot 3 Lot 4 (1ere partie) BEMBEREKE ALLADA COME BOHICON DASSA-ZOUME KANDI DJOUGOU GLAZOUE KARIMAMA GOGOUNOU SINENDE MALANVILLE NATITINGOU TANGUIETE TOUCOUNTOUNA SAVE TCHAOUROU ZA-KPOTA ZOGBODOMEY La réalisation du lot 2 aura lieu en année 3, ce qui permettra de prendre en compte les leçons tirées des projets pilotes. Le lot 4 étant incomplet (moins de 7 communes) sera complété par tirage de 2 communes supplémentaires parmi les communes à desservir par le backbone national élargi (voir ci-dessous). 4.1.2.1.4. Choix des communes des lots 4 à 10 (réalisation au cours des années 5 à 11) Pour les lots suivants, l’option retenue consiste à appliquer uniquement le critère de niveau d’IDH. Sur cette base, le lot 4 est complété par deux communes puis les lots 5 à 10 sont constitués sur la base d’un classement des communes ciblées par niveau d’IDH décroissant. Nous supposons à partir de l’année 4 que des projets de développement de backbone seront arrivés à maturité dans les communes non équipées. Si non, il est sera possible d’utiliser les réseaux de transmission des opérateurs mobile sur de petites capacités de bande passante ou d’utiliser des transmissions satellitaires (ce qui n’est pas sans impact sur l’économie des projets). Les deux communes aux IDH les plus élevés ont été logées dans le lot 4. Les lots 5 à 10 sont élaborés selon cette même procédure. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 90 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Tabl. 22 Lot 4 partie) Lots 4 (deuxième partie) à lot 10 Lot 5 Lot 6 Lot 7 Lot 8 Lot 9 Lot 10 ADJARRA AGUEGUES ADJOHOUN ADJA-OUERE BANTE AKPROMISSERETE BOPA COPARGO ATHIEME AFANGNI BASSILA KLOUEKANME AVRANKOU BOUKOUMBE BANIKOARA APLAHOUE COVE NIKKI BONOU DJAKOTOME HOUEYOGBE COBLY DANGBO PERERE KALALE DJIDJA KOUANDE DOGBO KETOU POBE LALO MATERI KPOMASSE KEROU OUAKE TOFFO PEHUNCO OUINHI LOKOSSA SAKETE SO-AVA TORI-BOSSITO ZAGNANADO SEGBANA ème (2 SAVALOU 4.1.2.1.5. TOVIKLIN ZE Programmation globale Le tableau ci-dessous synthétise la programmation des lots 2 à 10, qui seront réalisés après évaluation des projets pilotes : Tabl. 23 - Répartition des communes pour les projets internet fixe Lot 2 Lot 3 Lot 4 Lot 5 Lot 6 Lot 7 Lot 8 Lot 9 Lot 10 BEMBEREKE ALLADA COME ADJARRA AFANGNI ADJAOUERE BANTE AKPROMISSERETE BOPA BOHICON DASSAZOUME KANDI AGUEGUES APLAHOUE BASSILA KLOUEKAN ME AVRANKOU BOUKOUMB E DJOUGOU GLAZOUE KARIMAMA ATHIEME COBLY COVE NIKKI BONOU DJAKOTOM E GOGOUNOU SINENDE MALANVILLE BANIKOARA KEROU DANGBO PERERE KALALE DJIDJA NATITINGOU TANGUIET E TOUCOUNT OUNA COPARGO KOUANDE KETOU POBE LALO MATERI SAVE TCHAOUR OU ADJARRA HOUEYOGB E KPOMASSE OUAKE TOFFO PEHUNCO OUINHI ZA-KPOTA ZOGBODO MEY COPARGO LOKOSSA SAKETE SO-AVA TORIBOSSITO ZAGNANAD O SEGBANA SAVALOU TOVIKLIN ZE N.B. Cette programmation pourra être revue à l’issue de la réalisation des projets pilotes, sur la base de l’expérience acquise, notamment en matière de structuration, de coût et d’impact socioéconomique des projets. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 91 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin La carte qui suit présente une visualisation du déploiement des infrastructures internet fixe sur les 11 années du projet (projet pilote inclus). Les zones en blanc correspondent aux communes non ciblées car déjà desservies. Fig. 28. 4.1.2.1.6. Priorisation des communes pour internet fixe Financement Les besoins de financement ont été évalués grâce à un modèle technico-économique qui décrit les différents flux financiers (investissements, produits et charges d’exploitation), en fonction de paramètres d’utilisation qui sont présentés en annexe. Ce modèle met en évidence l’existence de déficits d’exploitation durables liés aux charges récurrentes relativement importantes. Ces déficits décroissent au cours de la période mais rendent nécessaire le versement de subventions de fonctionnement dont le volume augmente en proportion du nombre de communes ciblées. Le montant de ces subventions est présenté ci-après dans la section consacrée au cadrage financier du programme. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 92 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin 4.1.2.2. INTERNET MOBILE L’attribution de licences mobiles de réseaux/services haut débit est en cours au moment de la réalisation du présent rapport. En principe, deux opérateurs devraient recevoir de telles licences en 2013. Toutefois, les consultants n’ont pu obtenir de précision sur la nature des obligations de couverture de ces opérateurs. Pour pallier cette lacune, la programmation des interventions au titre du Service Universel dans le domaine de l’Internet mobile a été réalisée en deux étapes : - La première consiste à déterminer un périmètre d’intervention pour la politique de Service Universel. A cet effet, un modèle technico-économique a été utilisé pour identifier les seuils de rentabilité requis pour une exploitation concurrentielle de l’Internet mobile. Cette première étape permet d’identifier les communes qui ne remplissent pas ces critères de rentabilité et qui devraient donc faire l’objet de financements au titre du service universel. - La seconde étape correspond à la définition du programme de réalisation, sur la base de critères objectifs de priorisation des communes à couvrir. 4.1.2.2.1. Limite de rentabilité des communes La caractéristique fondamentale permettant de définir la limite de rentabilité des communes est la densité de population : - Si une commune est peu densément peuplée, il est nécessaire de déployer un ensemble d’équipements important pour des revenus dégagés faibles. La rentabilité est donc faible pour l’opérateur. Cette commune n’est donc pas attractive pour un investisseur privé d’un point de vue financier. - En revanche, si une commune est densément peuplée, la rentabilité des investissements est améliorée. Ce type de commune est attractif pour un opérateur privé, puisqu’elle permet de dégager des profits. La sélection des communes rentables se base sur une modélisation économique d’implantation d’un projet d’internet mobile avec une seule de station de base. Il s’agit de définir à partir de quel niveau de densité dans la zone d’influence de la station de base le projet est rentable. Les principales hypothèses de modélisation sont les suivantes (le détail est présenté en annexe) : Hypothèse générale - Taux minimum de rentabilité des investissements pour un opérateur privé : 20% Investissement - Rayon de portée de la station de base : 12,7 km. - Coût d’une station de base (Node B) : 29 000 Euros Coûts récurrents - Part du trafic international de 40%. - Entretien et maintenance : 15% du montant des investissements. - Augmentation du débit par client de 10 kbps au départ à 50 kbps en fin de période. Revenus - Hypothèse d’ARPU mensuel de 3 000 FCFA par client mobile. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 93 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird - Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Taux de pénétration d’internet mobile de 0,5% la première année à 3% la dernière année. La simulation consiste à déterminer la population minimale (donc la densité) nécessaire afin de garantir une rentabilité des investissements de 20% au moins. L’aire d’action d’une BS (Base Station) est de 507 km². Il est supposé que deux opérateurs sont présents sur la zone ce qui dans la modélisation revient à doubler les charges d’investissement et de fonctionnement. Fig. 29. Limite de rentabilité Un calcul à l’aide d’un simple solveur permet de déterminer la densité limite permettant un Taux de Rentabilité Interne (TRI) de 20%, soit une Valeur Actuelle Nette (VAN) de 169 049 Euros sur une période de 10 ans. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 94 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Tabl. 24 Population par BS Hab. 32 288 Densité limite hab. km2 63,7 Année 0 Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 Année 6 Année 7 Année 8 0 -10 386 -16 722 -23 010 -27 266 -29 099 -29 383 -28 022 -25 346 -21 632 -17 812 0 2 22 722 33 237 41 490 48 091 53 486 58 008 61 901 65 347 71 444 -58 000 -10 384 6 000 10 226 14 224 18 992 24 103 29 986 36 554 43 715 53 631 Investissement Euros Coûts récurrents Euros Revenus Euros CASH FLOW Euros VAN Euros 169 049 TRI % Calcul de la densité limite Année Année 10 9 -58 000 20% La densité minimum requise sur la base des hypothèses ci-dessus est de 63,7 habitants par kilomètre carré. La carte qui suit présente les communes ayant une densité inférieure à cette limite, qui nécessiteraient donc une intervention au titre de la politique de Service Universel. Fig. 30. Communes éligibles à une subvention des investissements pour internet mobile PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 95 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Ces 26 communes éligibles sont présentées dans le tableau ci-après : Tabl. 25 - Communes éligibles à la subvention des investissements pour internet mobile BEMBEREKE NDALI SAVALOU SAVE BANIKOARA KEROU KOUANDE NATITINGOU BASSILA GOGOUNOU OUESSE BANTE NIKKI 4.1.2.2.2. PEHUNCO PERERE KALALE SINENDE TCHAOUROU DJIDJA MATERI SEGBANA TANGUIETE KANDI KARIMAMA MALANVILLE TOUCOUNTOUNA Programmation des interventions Le cadrage économique global (voir ci-après) montre qu’il n’est pas possible de développer l’ensemble des projets en même temps (téléphonie mobile, internet fixe, internet mobile et mesures d’accompagnement) dans la limite des fonds disponibles annuellement. Par ailleurs, le déploiement des services internet mobile haut débit ne fait que commencer et il faut laisser aux opérateurs le temps de déployer en priorité les réseaux dans les zones rentables. Pour ces deux raisons, le déploiement du service internet mobile dans les communes identifiées ci-dessus n’est programmé qu’à partir de l’année 4. Ces communes ont donc été divisées en sept lots pour assurer des investissements réguliers jusqu’à l’horizon 2024. A l’instar du service internet fixe, la priorisation des lots est effectuée sur la base du niveau de l’IDH des communes ciblées. Le principe est de favoriser dans un premier temps les communes où la clientèle pourra être solvable tout en visant des professionnels et des infrastructures sociales (pour rappel, l’indicateur IDH mesure le niveau de développement économique, social et éducatif). Les résultats des calculs donnent les 7 lots de 3 ou 4 communes : Tabl. 26 Lot 1 Lot 2 BEMBEREKE BANIKOARA Lots de communes pour internet mobile Lot 3 Lot 4 Lot 5 Lot 6 Lot 7 BASSILA BANTE KALALE DJIDJA KANDI NDALI KEROU GOGOUNOU NIKKI SINENDE MATERI KARIMAMA SAVALOU KOUANDE OUESSE PEHUNCO TCHAOUROU SEGBANA MALANVILLE SAVE NATITINGOU TANGUIETE TOUCOUNT OUNA PERERE PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 96 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Fig. 31. 4.1.2.2.3. Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Priorisation des communes pour internet mobile Besoins de financement Compte-tenu du peu d’informations disponibles à l’heure actuelle sur le marché de l’Internet mobile, une modélisation détaillée des subventions nécessaires serait prématurée. Une telle modélisation sera possible au lancement des projets, en utilisant un modèle similaire à celui de la téléphonie mobile et en utilisant les profils d’usage du service résultant de l’expérience acquise après 4 ans de déploiement du service dans les zones couvertes par les opérateurs. A ce stade, nous avons donc budgétisé, à titre provisionnel, un montant correspondant à la valeur des investissements de couverture à réaliser. Ce montant est présenté ci-après dans la section relative au cadrage financier du programme. 4.1.3. Mesures d’accompagnement à l’usage des services TIC Conformément à la neuvième orientation stratégique, il est mis en place un ensemble de programmes de renforcement de capacités ciblés visant à sensibiliser, inciter et accompagner à l’usage des services TIC ; des programmes qui nécessitent simultanément l’engagement des pouvoirs publics, des acteurs privés (en premier lieu, les fournisseurs de services mais également PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 97 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin les utilisateurs professionnels) ainsi que tous les bénéficiaires potentiels de l’usage de services TIC ; il est ainsi prévu, dans le cadre du présent plan d’action, d’engager six programmes de renforcement de capacités avec les objectifs suivants : 1. Sensibiliser les décideurs publics et privés aux bénéfices à retirer de l’usage des services TIC dans le cadre de leur activités professionnelles ; 2. Inciter les entrepreneurs locaux à se mettre en situation (création ou développement de microentreprises) d’offrir des services de proximité visant à prolonger les offres nationales des opérateurs et FAI ; 3. Guider individuellement les visiteurs du cybercafé communal dans l’usage des services TIC, notamment pour ce qui concerne l’accès à Internet ; 4. Sensibiliser et former collectivement une partie de la population rurale à l’usage des services TIC ; 5. Vulgariser et permettre aux femmes rurales de s’approprier l’usage des services TIC, et notamment du téléphone portable ; 6. Sensibiliser les fournisseurs de services TIC à la nécessité de prendre en compte les contraintes particulières des personnes handicapées et d’ « adapter » leurs offres de services. Afin d’assurer une meilleure coordination de la mise en œuvre des programmes de renforcement de capacités, sous l’égide du Comité d’exécution du Service universel (tel que défini dans l’orientation N°5), des réunions dédiées au management opérationnel de ces programmes, incluant les différentes mesures d’accompagnement des utilisateurs, sont périodiquement organisées ; les participants à ces réunions sont des représentants des opérateurs de télécommunications et des fournisseurs d’accès Internet, des ministères et des collectivités territoriales, des organisations professionnelles et des associations de consommateurs. A noter que les quatre derniers programmes évoqués ciblent en priorité les populations les plus vulnérables dont le profil et les besoins et contraintes ont été largement caractérisés dans les chapitres précédents : il s’agit des quatre catégories prioritaires suivantes : (i) les populations rurales, (ii) les femmes, (iii) les jeunes et (iv) les personnes handicapées. Les activités liées à l’exécution de ces quatre programmes se déroulent essentiellement dans le cybercafé communal qui, de ce fait joue un rôle essentiel dans la chaine de valeur du Service universel dans les différentes communes du territoire. 4.1.3.1. MISSION ET RÔLE DU CYBERCAFÉ COMMUNAL Chaque cybercafé communal, tel que défini dans le cadre de l’orientation stratégique n°3 apparait comme un maillon essentiel de la chaîne de fourniture du Service universel ; ainsi, c’est à son personnel qu’incombe notamment la responsabilité de « faire tomber les dernières barrières à l’accès » dont sont victimes les personnes les plus vulnérables telles que définies plus haut. Ainsi, chaque cybercafé communal prend en charge, sous certaines conditions, les services d’accompagnement individuel personnalisés afin de répondre à tous les utilisateurs qui en exprime la demande ; son personnel doit donc être correctement dimensionné pour répondre efficacement à de telles demandes. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 98 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin En termes de statut, le cybercafé communal est à considérer comme une entreprise sociale23qui commercialise deux catégories de services, à savoir : Des services imposés dans le cadre du Service universel à des prix régulés et qui, de ce fait, reçoit, en compensation, une subvention d’un montant approprié de la part du FSU comme tout autre fournisseur contributeur à la fourniture du Service universel ; Des services librement fournis, au risque et péril du gérant. Plus généralement, le gérant du cybercafé communal se positionne comme l’animateur TIC sur le territoire communal ; sa mission spécifique relative à l’accompagnement individuel des visiteurs rencontrant des difficultés d’usage des services TIC est valorisée à un hauteur d’un mitemps qui est pris en charge par les pouvoirs publics, du fait qu’il s’agit d’une activité commercialement non rentable. 4.1.3.2. PROGRAMME DE SENSIBILISATION À L’INTENTION DES DÉCIDEURS PUBLICS ET PRIVÉS L’objectif de ce programme est de sensibiliser les principaux décideurs béninois (pouvoirs publics en priorité, chefs d’entreprises, institutions financières et bailleurs de fonds, représentants de la société civile) ainsi que les utilisateurs professionnels au rôle essentiel que peuvent jouer les TIC dans tous les domaines du développement économique, politique, social, et culturel ; les décideurs publics et privés seront en mesure de considérer systématiquement l’usage des TIC lors de la préparation de leurs nouveaux projets. Il s’agit concrètement d’organiser des réunions de sensibilisation ciblées à l’intention de différents panels de cadres décideurs appartenant aux institutions publiques et privées citées dans le paragraphe précédent ; ainsi, les deux premières années du programme de déploiement, deux réunions mensuelles sont organisées, regroupant chacune 10 à 15 personnes autour d’un animateur/formateur maitrisant parfaitement les bénéfices concrets à retirer de l’usage des services TIC ; en milieu rural, ces réunions prennent la forme de rencontres publiques organisées dans chaque chef lieu de commune avec un animateur itinérant spécialisé. L’objectif d’un tel programme est de toucher environ 300 décideurs publics et privés. Le programme de sensibilisation inclut également un séminaire national annuel de concertation qui est ouvert à tous les acteurs du secteur TIC et à tous les utilisateurs potentiels de services TIC ; un tel événement périodique peut également offrir l’opportunité de faire le point sur l’avancement du programme national de déploiement du Service universel. La réalisation d’un tel programme de sensibilisation nécessite d’entreprendre les principales tâches suivantes : Conception d’un argumentaire chiffré justifiant, pour les utilisateurs potentiels, le bien fondé et l’apport concret des investissements dans les TIC (par exemple : en quoi les services TIC peuvent-ils véritablement constituer un outil de lutte contre la pauvreté ?) ; Définition du programme de formation (contenu, liste des participants, logistique,…) ; Organisation de chacune des réunions et méthodologie de suivi (bilan global et évaluations ponctuelles) ; Animation des différentes réunions de sensibilisation et des ateliers de concertation. 23 Une forme particulière d’entreprise de type « Social Business » qui se fixe à la fois des objectifs de rentabilité financière et de valeur ajoutée sociale ; les bénéfices d’une telle entreprise sont réinvestis dans l’entreprise elle-même. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 99 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Un tel programme doit être mis en œuvre le plus rapidement possible du fait qu’il conditionne la réussite du programme national de déploiement du Service universel ; en effet, la concrétisation de la politique nationale de service universel sur le terrain sera d’autant plus effective que les décideurs publics et privés seront convaincus des bénéfices à retirer de l’usage des services TIC, et inversement, faute d’un volontarisme suffisant de la part de ces décideurs, la mise en œuvre du programme pourrait être lourdement ralenti, voire échouer comme cela a été le cas dans de nombreux pays africains. 4.1.3.3. PROGRAMME D’INCITATION ET DE FORMATION DES MICROENTREPRENEURS LOCAUX Une campagne nationale est lancée par l’Autorité de régulation en partenariat avec tous les opérateurs de télécommunications visant à susciter la création de microentreprises afin densifier le réseau de prestataires de services locaux, notamment pour les cinq activités suivantes en déficit d’offre comme l’a démontré l’enquête dans les zones rurales : Points de ventes de cartes prépayées et de terminaux ; Points de recharges de batteries ; Points relais m.banking ; Téléboutiques téléphoniques fixes ou itinérantes dans les zones d’ombre persistantes du territoire, en complément de la couverture téléphonique fournie dans le cadre du Service universel ; Mise en place de cybercafés, en complément du cybercafé communal. Nota : Dans ce cadre, les opérateurs de télécommunications et les fournisseurs d’accès Internet sont invités à compléter leurs offres de services24 pour permettre à ces microentrepreneurs d’exercer pleinement ces nouvelles activités. Par ailleurs dans le cadre du groupe de travail évoqué plus haut, l’Autorité de régulation, en partenariat avec AGeNTIC en charge de la mise en place d’un programme national d’incubation25 et les opérateurs, veillent à sensibiliser les opérateurs de télécommunications et les fournisseurs d’accès Internet à la nécessité de développer des services à valeur ajoutée de proximité basés sur du contenu local et des applications métiers ; de tels services à valeur ajoutée nécessitent, selon la taille du marché correspondant, d’être fournis par les opérateurs eux-mêmes ou par des prestataires spécialisés de petite taille (PME innovantes) après avoir été incubées par AGeNTIC, par exemple. Les activités à engager pendant le déroulement du programme portent sur les aspects suivants : Organisation d’un atelier national de sensibilisation à l’intention des microentrepreneurs potentiels installés en zones rurales ; Sélection des candidats susceptibles de suivre la formation 24 Concernant par exemple les points de recharge de batterie, ils pourraient ajouter à leurs offres un kit de recharge solaire comme cela est maintenant pratiqué par exemple au Rwanda et en Ouganda ; de même, les opérateurs (ou leur distributeurs) dans le souci d’améliorer leur proximité avec leurs clients trouveraient intérêt à nouer des partenariats avec ces microentrepreneurs pour la revente de crédits ou comme agent local de distribution de leurs services de m.banking. 25 Un tel programme vient d’être lancé à Cotonou avec le soutien de la Banque mondiale et plusieurs porteurs de projet ont d’ores et déjà postulé pour bénéficier d’un hébergement et d’un accompagnement. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 100 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Préparation et animation des sessions de formation à destination des microentrepreneurs et des gérants de cybercafés. L’objectif du programme est de former annuellement, 20 microentrepreneurs ainsi que 20 gérants cybercafés pendant les 4 premières années. 4.1.3.4. ACCOMPAGNEMENT DES UTILISATEURS NON FAMILIARISÉS À L’USAGE DES SERVICES TIC Chaque visiteur du cybercafé rencontrant des difficultés particulières pour accéder aux services TIC fournis au public peut demander à bénéficier d’une aide personnalisée auprès du personnel, sans surcoût financier propre à cette demande particulière. Les services d’accompagnement personnalisés qui sont alors fournis, portent sur les domaines suivants : Lecture de messages reçus au format texte (SMS, Internet) pour les personnes illettrées ; Envoi de messages électroniques type e-mail ; Navigation sur Internet et recherche d’informations ciblées ; Pratique du poste bureautique et des logiciels associés. Nota : Ce service d’accompagnement individuel ne doit pas dériver vers une formation, c’est pourquoi afin d’éviter les abus, le temps consacré à ce soutien individuel ne peut dépasser 20%du temps global d’utilisation des services (ex : un utilisateur qui se connecte pendant une heure peut bénéficier d’une assistance individuelle pendant 20 mn au maximum) 4.1.3.5. SENSIBILISATION ET FORMATION À L’USAGE DES SERVICES TIC Un programme de sensibilisation et de formation à l’usage des services TIC est proposé à des groupes de 10 à 15 personnes appartenant à une catégorie de populations vulnérables et rencontrant des difficultés particulières pour l’usage des services TIC, à raison de 5 séances de 3 heures, répétées 2 fois dans l’année; un tel programme d’envergure nationale est réparti au niveau local sur chaque cybercafé communal qui assurera la formation en question avec un contenu de programme et un support d’animation définis au niveau national mais qui peuvent toutefois être légèrement adaptés en fonction de la situation locale. Le programme étalé sur 3 ans permet ainsi de former au total près d’une centaine de personnes par commune. Ce programme s’adresse en priorité aux populations les plus vulnérables rencontrant des difficultés particulières pour l’usage des services TIC et notamment aux jeunes qui représentent à la fois la catégorie de population la plus concernée par la découverte et l’usage des services TIC, qui montrent un très grand engouement pour les nouvelles technologies et font preuve d’une grande faculté d’appropriation, sans égale par rapport aux autres générations. Le contenu enseigné se veut à la fois concret et orienté dans le sens d’une mise en pratique aisée ; il porte sur les principaux domaines de connaissance suivants : Introduction aux principaux services TIC : présentation, objectifs et bénéfices à retirer Usage du téléphone portable ; Usage du poste bureautique ; Usage d’Internet ; PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 101 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Recherche d’information pertinente sur Internet ; Pratique de la messagerie électronique Pratique des réseaux sociaux. 4.1.3.6. VULGARISATION ET APPROPRIATION DES SERVICES TIC PAR LES FEMMES RURALES Un programme de vulgarisation d’envergure nationale est organisé au bénéfice des femmes rurales ; un tel programme a pour objet de faciliter l’accès des femmes aux services TIC de façon à ce qu’elles s’approprient pleinement cet outil de communication d’être en mesure d’améliorer leurs conditions de vie et de travail au quotidien. Afin qu’un maximum de femmes rurales soient potentiellement concernées, le service TIC de référence retenu dans le cadre du programme porte exclusivement, dans un premier temps, sur l’appropriation du téléphone portable, à l’image de ce qui vient d’être réalisé avec succès par l’ONG AquaDeD26. Les bénéficiaires sont des groupements de femmes rurales sélectionnés sur des critères de motivation, d’expérience ainsi que de bonne gestion et dont les membres exercent une activité économique à titre individuel. Le programme de vulgarisation et d’appropriation est mis en place par un prestataire spécialisé sous contrat avec l’Autorité de régulation et vise deux groupements dans chacun des onze départements « ruraux » ; ce nombre est jugé suffisant dans la mesure où la démarche ainsi menée dans ces communes-là doit rapidement se propager grâce au « bouche à oreille » sur la totalité du territoire départemental. Le déroulement du programme avec chaque groupement est décomposé en 4 étapes, à savoir : Sélection des groupements bénéficiaires sur appel d’offres ; Lancement du projet dans chaque groupement (présentation du projet à l’ensemble de la communauté et notamment auprès des hommes, formation des femmes, remise à titre gracieux d’un téléphone avec un crédit de 5000 FCFA à chaque membre du groupement à raison de 10 téléphones au maximum par groupement) ; Période d’exploitation d’une durée de 9 mois pendant laquelle chaque femme utilise son téléphone pour ses besoins personnels et professionnels en achetant elle-même son crédit ; pendant cette période, chaque groupement est accompagné à distance et des bilans mensuels sont systématiquement effectués ; Étude d’impact du projet au plan du développement économique et social. 26 En 2009, l’ONG AquaDeD a mis en place un projet de ce type au profit des groupements de femmes « ALLODO » à Bopa (Mono) et « WANGNINAN ») à Gangban (Ouémé). Le projet a créé une véritable émulation au sein du groupement d’abord, dans les familles elles-mêmes ensuite (les hommes qui n’avaient pas encore de téléphones ont fait des économies pour en acheter eux-aussi, les jeunes ont demandé à participer aux formations) et le groupement a vu sa notoriété se développer dans tout le département, favorisant ainsi la commercialisation des produits. . PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 102 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Un tel programme s’inscrit parfaitement dans les axes stratégiques du Plan National de Promotion du Genre (PNPG), notamment pour ce qui concerne « la recherche de l’égalité entre les genres ... dans l’accès aux prises de décisions, ... l’autonomisation des femmes, la réduction de la pauvreté ... et un accès équitable aux ressources » contribuant ainsi à réduire concrètement les inégalités de genre tout particulièrement marquées au Bénin, notamment dans les zones rurales. Nota : Un tel programme est monté en partenariat avec la Direction de la Promotion de le Femme et du Genre au ministère de la Famille, des Affaires Sociales, de la Solidarité Nationale, des Handicapés et des Personnes de Troisième Age (MFASSNHPTA). 4.1.3.7. MESURES D’ADAPTATION DES SERVICES TIC POUR LES PERSONNES HANDICAPÉES A ce jour, au Bénin comme dans beaucoup d’autres pays, le catalogue des opérateurs de télécommunications et des fournisseurs d’accès à Internet ne contient pas de services adaptés aux besoins et aux contraintes spécifiques des personnes handicapées ; afin de tenter de remédier à cette lacune, un plan de sensibilisation des fournisseurs de services TIC est mis en place invitant ces derniers à : Intégrer des services « adaptés » dans leurs offres afin de faciliter l’accessibilité des personnes handicapées, tels que par exemple des services de conversion du mode des messages (d’écrit à vocal et inversement selon le type de handicap) ou encore des claviers adaptés ; Densifier leur réseau de distribution, en particulier au niveau de revendeurs de cartes afin que leur nombre croissant aidant, les personnes à mobilité réduite soient plus proches d’un lieu où elles pourront recharger leur téléphone ; Recruter un nombre minimum de personnes handicapées dans leur personnel, y compris dans le cybercafé communal ; Organiser une chaine de solidarité à l’intérieur de la commune pour réduire le déficit d’accès des personnes handicapées (ex : une chaine de solidarité peut être organisée à l’intérieur de la commune sous l’égide du cybercafé communal) ; L’étude, la mise au point, la production et la diffusion de systèmes et technologies de l’Information et de la Communication à un stade précoce, de façon à en assurer l’accessibilité à un coût minimal ». Anticiper la prise en compte des besoins des personnes handicapées dès la conception des services (principe du « concurrent engineering ») de façon à assurer une meilleure accessibilité à un coût minimum. Par ailleurs, dans le même objectif, mais cette fois-ci de manière contraignante, chaque cybercafé communal doit être accessible aux personnes handicapées aussi bien au plan de l’accès physique des personnes (aménagement des locaux) qu’au plan des services TIC (accompagnement individuel personnalisé) ; de plus, chaque gérant de cybercafé est tenu de répertorier plus particulièrement tous ces clients souffrant d’un handicap ainsi que leurs contraintes spécifiques. Enfin, conformément à la recommandation de la Politique Nationale de Protection et d’Intégration des Personnes Handicapées au Bénin, un site Web dédié doit être mis en place pour assurer les 2 rôles suivants : PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 103 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Documentation sur la situation des personnes handicapées, portée à l’attention de l’ensemble de la population ; Outils d’intégration à la disposition des personnes handicapées dans la société, grâce à un accès facilité aux informations pertinentes dans la vie courante et pour l’insertion professionnelle. Nota : Ce programme est monté en partenariat avec la Direction de la Réadaptation et de l'Intégration des Personnes Handicapées au ministère de la Famille, des Affaires Sociales, de la Solidarité Nationale, des Handicapés et des Personnes de Troisième Age (MFASSNHPTA). 4.1.3.8. BUDGET PRÉVISIONNEL POUR LES PROGRAMMES DE RENFORCEMENT DE CAPACITÉS Le tableau suivant présente les évaluations budgétaires de chacun des programmes de renforcement de capacités ainsi que le récapitulatif global pour les 5 premières années du plan d’actions. Tabl. 27 - Budget prévisionnel des programmes de renforcement de capacités 1 2 3 4 5 Total 1. Sensibilisation des décideurs 35,35 31,85 5,45 5,45 5,45 83,55 2. Incitation des entrepreneurs locaux 45,95 62,75 37,2 62,75 0 208,65 3. Accompagnement individuel en cyber 10,5 10,5 10,5 10,5 10,5 52,5 4. Jeunes & TIC 79,3 75,8 75,8 0 0 230,9 48 48 40 40 0 176 6. Personnes handicapées & TIC 14,4 26,6 0 0 0 41 Total (K€) 233,5 255,5 168,95 118,7 15,95 792,6 Budget prévisionnel (K€) 5. Femmes rurales & TIC 4.1.4. Cadrage financier du programme 4.1.4.1. RESSOURCES DISPONIBLES ANNUELLEMENT Les revenus disponibles annuellement pour le financement des activités du service universel proviennent de la contribution des opérateurs. Le fonds de service universel est abondé à partir de la contribution des opérateurs à hauteur de 1% de leur chiffre d’affaires (cf. infra). La contribution prévisionnelle des opérateurs sur la période 2014 - 2024 a été évaluée à partir du chiffre d’affaires du secteur sur les années 2008 à 2011. Le taux de croissance annuel du chiffre d’affaires a été évalué à 5% sur les 10 années du projet. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 104 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin La première année (2014) est consacrée à la mise en œuvre des projets pilotes. Il n’est pas certain que le fonds de service universel soit totalement opérationnel et abondé cette année. C’est pourquoi nous avons donc prévu un montant d’un millions d’Euros pour le financement des projets pilotes qui pourrait en partie être financé par le projet e-Bénin ou le Ministère. Les fonds disponibles sont présentés en seconde ligne du tableau ci-dessous. La collecte prévisionnelle est de 3 302 k€ en 2015 pour atteindre 5 123 k€ en 2024. Tabl. 28 - Fonds disponibles annuellement 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 CA annuel Md FCFA 206,29 216,61 227,44 238,81 250,75 263,29 276,45 290,28 304,79 320,03 336,03 Ressources disponibles K Euros 1 000 3 302 3 467 3 641 3 823 4 014 4 215 4 425 4 647 4 879 5 123 4.1.4.2. SIMULATION GLOBALE La simulation globale rapproche les dépenses liées à la réalisation du programme décrit dans les sections précédentes au montant des fonds disponibles annuellement. Les dépenses sont constituées des postes suivants : Mesures d’accompagnement des projets ; Subvention pour la finalisation de la couverture en téléphonie fixe ; Développement de l’internet fixe dans 69 communes ; Financement d’infrastructure internet mobile dans 26 communes Post-évaluation des projets pilotes ; Promotion, formation et accompagnement des projets pilote. Le maximum des dépenses est atteint en 2019 avec 4 105 k€. A partir de 2021, une fois la couverture en téléphonie mobile achevée, le niveau des dépenses diminue fortement, à hauteur de 1 489 k€. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 105 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Tabl. 29 - Simulation globale 2 014 2 015 2 016 2 017 2 018 2 019 2 020 2 021 2 022 2 023 2 024 Ressources annuelle k Euros 1 000 3 302 3 467 3 641 3 823 4 014 4 215 4 425 4 647 4 879 5 123 Emplois k Euros 1 127 2 904 3 049 3 776 2 822 4 105 4 037 1 489 1 467 1 385 1 194 Mesures d'accompagnement k Euros 65 221 247 169 119 100 100 100 100 100 100 Téléphonie k Euros 889 2 646 2 518 3 146 1 346 2 304 2 350 0 0 0 0 Internet fixe k Euros 42 37 284 461 603 744 745 751 584 444 224 Internet mobile k Euros 0 0 0 0 754 957 841 638 783 841 870 Post-évaluation du projet pilote k Euros 100 Promotion, formation et accompagnement des projets pilotes k Euros 30 Le graphique ci-après présente une comparaison entre les dépenses prévisionnelles et la trésorerie disponible annuellement (en prenant en compte les reports des excédents d’une année sur la suivante). Les investissements dans la téléphonie mobile cessent en 2020 (finalisation de la couverture). Ils s’arrêtent en 2024 pour internet (fixe et mobile), c’est-à-dire la fin de période de planification couverte par le présent rapport. A partir de l’année 2020, les principaux investissements auront été effectués dans le cadre des projets décrits ici, il pourra alors être envisagé la préparation de nouveaux projets à partir de 2019 dans le cadre du SU (sur de nouveaux services, par exemple la couverture haut débit) ou bien une réduction du niveau de cotisation des opérateurs. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 106 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin 10 000 9 000 8 000 k Euros 7 000 6 000 5 000 4 000 3 000 2 000 1 000 0 2 014 2 015 2 016 Mesures d'accompagnement Fig. 32. 2 017 2 018 Téléphonie 2 019 2 020 Internet fixe 2 021 2 022 Internet mobile 2 023 2 024 Trésorerie disponible Modélisation financière pour l’ensemble du projet Nota : le programme décrit dans les sections précédentes prend en compte l’adaptation des besoins prévisionnels de financement aux ressources prévisionnelles du Fonds de développement des communications électroniques et de la poste. Cet ajustement est réalisé sur la base d’une modélisation financière dont les paramètres devront être ajustés périodiquement pour prendre en compte les enseignements tirés de l’expérience. Cela pourra conduire à une révision périodique du programme initial, qui doit donc être considéré comme une planification indicative. Les modalités de mise en œuvre de ces ajustements sont précisées dans les sections suivantes. 4.2. CHRONOGRAMME DE MISE EN ŒUVRE 4.2.1. Programmation initiale Le schéma ci-dessous présente de manière synthétique le chronogramme de réalisation du programme présenté dans les sections précédentes. 2014 (pilote) Service 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 Mesures d'accompagnement Pilote téléphonie Téléphonie mobile Pilote internet fixe Evaluation pilote internet fixe Internet fixe Internet mobile Fig. 33. Chronogramme prévisionnel de réalisation du programme PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 107 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Ce plan de déploiement est détaillé ci-dessous année par année. 2014 (pilote) : Téléphonie mobile : lot 1 de couverture du territoire Internet fixe : projet pilotes (AGBANGNIZOUN, NDALI, OUESSE) Mesures d’accompagnement27 o Incitation des micro-entrepreneurs o Accompagnement individuel en cyber o Jeunes & TIC 2015 Téléphonie mobile : Lot 3 Internet fixe : évaluation des projets pilote Mesures d’accompagnement : o o o o o o Sensibilisation des décideurs Incitation des micro-entrepreneurs Accompagnement individuel en cyber Jeunes & TIC Femmes rurales & TIC Personnes handicapées & TIC 2016 Téléphonie mobile : Lot 4 Internet fixe : BEMBEREKE, BOHICON, DJOUGOU, GOGOUNOU, NATITINGOU, SAVE, ZA-KPOTA Mesures d’accompagnement : o o o o o o 27 Sensibilisation des décideurs Incitation des micro-entrepreneurs Accompagnement individuel en cyber Jeunes & TIC Femmes rurales & TIC Personnes handicapées & TIC Programmes de renforcement de capacités visant à faciliter l’usage des services TIC par les utilisateurs potentiels PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 108 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin 2017 Téléphonie mobile : Lot 2 Internet fixe : ALLADA, DASSA-ZOUME, TCHAOUROU, ZOGBODOMEY Mesures d’accompagnement : o o o o o GLAZOUE, SINENDE, TANGUIETE, Sensibilisation des décideurs Incitation des micro-entrepreneurs Accompagnement individuel en cyber Jeunes & TIC Femmes rurales & TIC 2018 Téléphonie mobile : Lot 7 Internet fixe : COME, KANDI, KARIMAMA, MALANVILLE, TOUCOUNTOUNA, ADJARRA, COPARGO Mesures d’accompagnement : o Sensibilisation des décideurs o Incitation des micro-entrepreneurs o Accompagnement individuel en cyber o Femmes rurales & TIC Internet mobile : BEMBEREKE, NDALI, SAVALOU, SAVE 2019 Téléphonie mobile : Lot 5 Internet fixe : AGUEGUES, ATHIEME, KPOMASSE, LOKOSSA, SAVALOU Mesures d’accompagnement : BANIKOARA, HOUEYOGBE, KOUANDE, o Incitation des micro-entrepreneurs o Accompagnement individuel en cyber o Jeunes & TIC Internet mobile : BANIKOARA, KEROU, KOUANDE, NATITINGOU 2020 Téléphonie mobile : Lot 6 PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 109 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Internet fixe : AFANGNI, APLAHOUE, COBLY, KEROU, KOUANDE, KPOMASSE, SAKETE Mesures d’accompagnement : o Incitation des micro-entrepreneurs o Accompagnement individuel en cyber o Jeunes & TIC Internet mobile : BASSILA, GOGOUNOU, OUESSE 2021 Internet fixe : ADJA-OUERE, BASSILA, COVE, DANGBO, KETOU, OUAKE, SO-AVA, TOVIKLIN Mesures d’accompagnement : o Incitation des micro-entrepreneurs o Accompagnement individuel en cyber o Jeunes & TIC Internet mobile : BANTE, NIKKI, PEHUNCO, PERERE 2022 Internet fixe : BANTE, KLOUEKANME, NIKKI, PERERE, POBE, TOFFO, TORI-BOSSITO Mesures d’accompagnement : o Incitation des micro-entrepreneurs o Accompagnement individuel en cyber o Jeunes & TIC Internet mobile : KALALE, SINENDE, TCHAOUROU 2023 Internet fixe : AKPRO-MISSERETE, AVRANKOU, BONOU, KALALE, LALO, PEHUNCO, ZAGNANADO Mesures d’accompagnement : o Incitation des micro-entrepreneurs o Accompagnement individuel en cyber o Jeunes & TIC Internet mobile : DJIDJA, MATERI, SEGBANA, TANGUIETE PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 110 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin 2024 Internet fixe : BOPA, SEGBANA, ZE Mesures d’accompagnement : BOUKOUMBE, DJAKOTOME, DJIDJA, MATERI, OUINHI, o Incitation des micro-entrepreneurs o Accompagnement individuel en cyber o Jeunes & TIC Internet mobile : KANDI, KARIMAMA, MALANVILLE, TOUCOUNTOUNA 4.2.2. Modalités de mise en œuvre des programmes annuels 4.2.2.1. OBJECTIFS La présente section présente un plan de travail pour la préparation et la mise en œuvre des étapes annuelles de réalisation du programme défini ci-dessus. Ces travaux ont pour objectifs principaux de : Définir précisément le périmètre des projets à réaliser ; Définir les contours techniques de ces projets ; Actualiser les projections financières et définir le budget annuel du FDCIP ; Sélectionner les opérateurs et prestataires en charge des différents volets du programme annuel ; Assurer le suivi de réalisation des travaux et prestation ; Ordonnancer le paiement des subventions ; Assurer l’évaluation ex-post des projets réalisés. Les responsabilités des différents intervenants sont réparties conformément au projet de décret présenté au chapitre 5 du présent rapport. 4.2.2.2. PLAN D’ACTION ANNUEL Le cycle proposé comporte quatre actions principales, à répéter chaque année : Programmation annuelle, tenant compte notamment de la prise en compte des réalisations des années précédentes, de l’expérience acquise et des ressources disponibles. Cette programmation inclut les actions d’accompagnement ; Définition technique des projets, lancement des appels d’offres et/ou négociation avec les opérateurs (cas du « pay or play ») et désignation des opérateurs et prestataires adjudicataires ; Réalisation des projets programmés ; PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 111 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Mise en œuvre des actions d’accompagnement. Les différentes composantes de ce cycle sont décrites dans le tableau ci-dessous. A noter que le chaque programme annuel se développe en fait sur une période de trois années : il démarre au cours de l’année N-1 avec la phase de préparation et de budgétisation des projets, qui sont réalisés au cours de l’année N. Une évaluation ex-post est réalisée en outre tous les deux ans (voir section suivante). La programmation pour la réalisation des projets pilotes est présentée dans la section 6.2 du présent rapport. PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I PAGE 112 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Tabl. 30 - Activité Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Plan de travail annuel pour la mise en œuvre des projets de service universel Responsable Commentaires Début Fin 1. Programmation pour l’année N (à réaliser en année N-1) Cadrage du programme Identification et analyse économique des projets ARCEP Comparaison des réalisations avec les objectifs du programme pluriannuel et Identification des causes des glissements éventuels, Actualisation des paramètres du modèle technico-économique, Évaluation du montant des ressources mobilisables 06/N-1 07/N-1 ARCEP + CESU Choix des projets en tenant compte du programme pluriannuel, le cas échéant réajusté, des éventuels glissements constatés et des dessertes réalisées indépendamment par les opérateurs, Analyse du coût prévisionnel des projets et des mesures d’accompagnement en tenant compte de l’expérience acquise, Cadrage budgétaire 09/N-1 11/N-1 Survey des sites des projets : Choix d’implantation des cybercentres et identification des backhauls pour les réseaux Internet, Identification précise des zones blanches à couvrir et positionnement des sites mobiles, Finalisation des spécifications techniques, Ajustement (si nécessaire) et finalisation du budget 10/N-1 11/N-1 Présentation par l’ARCEP au COSU du projet de programme annuel (projets et mesures d’accompagnement) et validation 12/N-1 12/N-1 Survey et spécifications techniques ARCEP + CESU Validation du programme COSU 30 28 29 + ARCEP 28 Comité d’exécution d’accès / service universel (voir projet de décret ci-après) 29 Cette tâche pourrait être réalisée avec l’appui d’un consultant externe, au moins au cours des premières années. 30 Comité d’orientation du service/accès universel (cf. projet de décret ci-après) STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013 PAGE 113 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Activité Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Responsable Commentaires Début Fin 2a. Mise en œuvre des appels d’offres Finalisation des DAO ARCEP + CESU Intégration des spécifications techniques Insertion des dates clés (lancement, remise des offres, adjudication) 12/N-1 12/N-1 Lancement des DAO ARCEP Un appel d’offre par lot 01/N 01/N Analyse des offres ARCEP A réaliser pour chaque lot 03/N 03/N ARCEP + CESU Désignation des adjudicataires Négociation des conventions ou contrats Signature des conventions ou contrats Attribution de licences (cas des nouveaux opérateurs) 03/N 04/N 04/N 05/N 03/N 04/N 04/N 05/N Attribution 2b. Négociations avec les opérateurs (option « pay or play) ARCEP + CESU Liste des sites à couvrir et spécifications techniques Modélisation technico-économique 12/N-1 12/N-1 Négociation et répartition des sites ARCEP Identification des opérateurs candidats, Répartition des sites entre les candidats, Validation/adaptation du modèle technico-économique et calcul du montant de la subvention pour chaque opérateur 01/N 02/N Validation ARCEP + CESU Validation des résultats des négociations Signature des conventions 03/N 03/N 03/N 03/N Réalisation des projets Adjudicataires Chronogramme à adapter en fonction des conventions 04/N 12/N Suivi et contrôle ARCEP Suivi général d’exécution Contrôle de conformité des équipements Contrôle de disponibilité des services 09/N 12/N Décaissement des subventions ARCEP CAPEX : sur la base des rapports de contrôle OPEX : sur la base des comptes certifiés de l’exercice précédent 09/N 04/N 12/N 06/N Élaboration des dossier de négociation 3. Réalisation des projets 31 31 Éventuellement avec l’appui d’un consultant externe pendant les premières années. STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013 PAGE 114 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Activité Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Responsable Commentaires Début Fin 4. Mise en œuvre des mesures d’accompagnement Sélection des prestataires ARCEP + CESU Définition des termes de référence 32 Consultations ou appels d’offres (selon montant) Adjudication et signature des contrats 12/N-1 01/N 04/N 12/N-1 01/N 04/N Mise en œuvre des actions Prestataires Conformément aux contrats de prestation 05/N 04/N+1 Contrôle et évaluation ARCT Suivi périodique (présence au cours de plusieurs activités) Analyse d’impact (au moins une par an et par type d’action) 03/N 09/N 12/N 12/N ARCEP + CESU + Commissaires aux comptes Collecte régulière de données sur les projets et travaux en cours (composantes techniques, socioéconomiques et financières) Elaboration d’un rapport annuel d’activité Arrêté et audit des comptes annuels du FDCEP 01/N 12/N 01/N+1 03/N+1 COSU Analyse et discussion du rapport annuel Analyse et approbation des comptes annuels du FDCEP 04/N+1 04/N+1 5. Reporting Préparation du rapport annuel sur l’accès/service universel Validation 4.2.2.3. RÉÉVALUATION PÉRIODIQUE DE LA PROGRAMMATION Une révision à intervalles réguliers du plan pluriannuel est indispensable en vue de permettre une adaptation de ce plan en fonction d’une part de l’analyse des résultats obtenus et d’autre part d’une réévaluation des objectifs de SU. Le projet de loi prévoit une évaluation de la politique de service universel tous les deux ans. Cette évaluation fournit une opportunité pour adapter le modèle technico-économique et, le cas échéant, réviser le programme de réalisation en tenant compte de l’expérience acquise, notamment d’une meilleure connaissance des paramètres techniques, économiques et financiers. Le tableau ci-après présente les principales étapes de cette évaluation biennale. 32 Les consultations pour les actions d’accompagnement pourront être étalées sur l’année si les prestataires sont en charge d’interventions localisées. STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013 PAGE 115 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Tabl. 31 Activité 1. Recrutement de consultants Plan de travail pour l’évaluation biennale du programme Responsable Commentaires Début Fin 33 Élaboration des Termes de Référence MTIC / COSU / ARCEP L’objectif de la mission sera de réaliser un bilan de la mise en œuvre du SU, de proposer les adaptations à apporter à la politique de SU et, après validation de ces adaptations par les autorités sectorielles, de préparer une version révisée du programme de mise en œuvre Lancement de l’appel d’offres ARCEP Consultation ouverte aux cabinets nationaux et internationaux possédant des compétences économiques, réglementaires et techniques dans le secteur des TIC 01/N 03/N Analyse des offres COSU / ARCEP Notation pondérée sur la base de la qualité de la proposition technique et du montant de la proposition financière 04/N 05/N Attribution COSU / ARCEP Négociation et signature du contrat avec l’adjudicataire retenu 05/N 05/N ARCEP + Consultant Comparaison des résultats avec la programmation initiale Identification des zones blanches restantes ou communes à couvrir en Internet fixe ou mobile 06/N 07/ N ARCEP + Consultant Analyse de projets représentatifs pour mesurer l’impact des réalisations aux plans technique et socioéconomique, Analyse de l’efficience des actions d’accompagnement 07/N 09/N ARCEP + Consultant Diagnostic des résultats et des insuffisances du programme et de sa mise en œuvre Présentation de propositions pour la révision de la politique de SU et du programme de mise en œuvre 09/N 10/N 12/N-1 12/N-1 34 2. Diagnostic de la mise en œuvre de la stratégie de SU et état des lieux de la disponibilité et de l’usage des TIC Etat d’avancement de la mise en œuvre de la stratégie Analyse d’impact Synthèse et propositions 33 En option. Pourrait être utile pour la réalisation des premières évaluations. 34 N est l’année de réalisation de l’évaluation qui porte sur les activités des années N-2 et N-1, sauf la première qui concernera les projets pilotes. Si le programme démarre en 2014, l’année de réalisation de la première évaluation sera 2015 (évaluation des projets pilotes) et les évaluations suivantes auront lieu en 2017, 2019 etc. STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013 PAGE 116 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Activité Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Responsable Commentaires Début Fin 3. Analyse et prise en compte du rapport d’évaluation Présentation et discussion Aménagement de la stratégie sectorielle et du programme de mise en œuvre COSU / MCTIC / ARCT / autres parties 35 prenantes Tenue d’un atelier national autour du rapport d’évaluation Discussion des propositions d’adaptation de la stratégie de SU et du programme de mise en œuvre Adoption des nouvelles orientations stratégiques par le Ministre ARCEP / Consultants Aménagement du programme de travail sur la base des décisions du Ministre Prise en compte dans la programmation de l’année N+1 10/N 10/N 11/N 11/N 11/N 11/N 35 Les parties prenantes incluent les opérateurs et prestataires de services TIC et les bénéficiaires des projets, notamment les administrations et services publics utilisateurs, les opérateurs économiques des communes, les responsables communaux, les associations de consommateurs etc. STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013 PAGE 117 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird 5. Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin CADRE RÉGLEMENTAIRE POUR LA STRATÉGIE DE SERVICE UNIVERSEL Le projet de décret dont le texte propose un cadre réglementaire pour la mise en œuvre des orientations stratégiques définies par le présent document, en conformité avec le projet de Code des Communications Électroniques et de la Poste en cours d’adoption. REPUBLIQUE DU BENIN PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE DECRET N° xxx DU xxx Relatif à l'accès/service universel et au Fond du Développement des Communications Électroniques et de la Poste LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, CHEF DE L'ETAT, CHEF DU GOUVERNEMENT Vu la Loi n° 90-032 du 11 décembre 1990 portant Constitution de la République du Bénin ; Vu la Proclamation le 29 mars 2006 par la Cour Constitutionnelle des résultats définitifs de l'élection présidentielle du 19 mars 2006 ; Vu la Loi XXX; Vu Sur proposition du Ministre … DECRETE Article 1 Le présent décret a pour objet de fixer les modalités de mise en œuvre de l'accès/ service universel et de fonctionnement du Fonds du Développement des Communications Électroniques et de la Poste (ci-après le "FDCEP") dans les conditions prévues par la Loi XXX (ci-après la "Loi") STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – RAPPORT FINAL- VOLUME I PAGE 118 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Article 2 Les termes utilisés dans le présent décret ont la signification que leur confère la Loi. Par ailleurs, au sens du présent décret le Ministre signifie le ministre en charge des communications électroniques. Titre 1 : Définitions Article 3 Les obligations d'accès/service universel sont assurées dans le respect des principes d'égalité, de continuité et d'adaptabilité. Elles comprennent : une composante obligatoire définie et fournie par tout opérateur conformément aux articles 88, 90 et 91 de la Loi ; une composante spécifique définie par le Ministre dans le cadre de la politique nationale d'accès/service universel prévue à l'article 83 de la Loi qui fait l'objet d'une évaluation biennale et peut être révisée en cas de besoin à la lumière des évolutions sociales, économiques et technologiques. Cette composante est fournie par des entreprises désignées conformément au présent décret. Article 4 La composante obligatoire d'accès /service universel est fournie par les opérateurs à leur charge et n'ouvre droit à aucune compensation. Elle comprend : l’obligation de satisfaire toute demande de raccordement à leur réseau de communications électroniques dans la zone de couverture définie par leur cahier des charges ; la contribution à la mise en œuvre d’un annuaire et de services de renseignements téléphoniques sous une forme définie par l'Autorité de régulation ; l'acheminement gratuit des appels d’urgence gratuits ; la mise en place de points d’accès payants aux services des communications électroniques ouverts au public dans des conditions raisonnables en termes de nombre et de répartition géographique. Article 5 La composante spécifique d'accès /service universel tient compte de : l'évolution des réseaux et des offres de services, l'évolution de la population et des activités économiques, les besoins et les priorités exprimées par les représentants des collectivités locales et les utilisateurs. Elle comprend notamment : STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – RAPPORT FINAL- VOLUME I PAGE 119 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin des services de communications électroniques destinés aux particuliers, la mise en place de points d’accès publics à ces services, des services de communications électroniques adaptés aux besoins des professionnels notamment des services d’échanges de données, des services d’accompagnement des utilisateurs rencontrant des difficultés dans l’usage des TIC, en particulier afin de satisfaire les besoins des utilisateurs handicapés et des utilisateurs ayant des besoins sociaux spécifiques, la mise en place des réseaux et installations de communications électroniques nécessaires pour fournir les services ci-dessus. Lorsque la fourniture de la composante spécifique d'accès/service universel représente une charge injustifiée pour les entreprises désignées comme fournisseurs de cette composante, elle ouvre droit à une compensation déterminée par l'Autorité de régulation dans les conditions prévues au présent décret. Titre 2 : Organisation Section 1 : Comité d'orientation du service universel Article 6 Il est institué auprès du Ministre un Comité d'orientation de l'accès/service universel. Article 7 Le Comité d'orientation de l'accès/service universel est composé : du Président et du Vice-président du Conseil de régulation de l’Autorité de régulation, d'un représentant du ministère en charge des collectivités locales et de l'aménagement du territoire désigné sur proposition du ministre concerné ; d'un représentant du ministère en charge des droits des consommateurs désigné sur proposition du ministre concerné ; d'un représentant du ministère en charge de l'éducation désigné sur proposition du ministre concerné ; d'un représentant du ministre en charge des affaires sociales, de la solidarité nationale, des personnes handicapés et du troisième âge désigné sur proposition du ministre concerné ; d'un représentant du ministre chargé de l'économie désigné sur proposition du ministre concerné ; deux représentants des opérateurs béninois sur proposition des organisations représentatives de la profession ; STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – RAPPORT FINAL- VOLUME I PAGE 120 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin deux représentants des organisations des utilisateurs de services de communications électroniques désignés par l'Autorité de régulation sur proposition des associations d'utilisateurs du secteur La liste des membres ci-dessus du Comité d'orientation de l'accès/service universel fait l'objet d'un arrêté le ministre en charge des communications électroniques. Le ministre en charge des communications électroniques est membre de droit du Comité d'orientation du service universel et occupe la fonction de Président. Le Secrétaire exécutif de l'Autorité de régulation assure le Secrétariat du Comité d'orientation du service universel. Article 8 Le Comité d'orientation de l'accès/service universel se réunit au moins 2 fois par an et à tout moment sur convocation de son Président ou sur demande de plus de cinq de ses membres. Le Comité d'orientation de l'accès/service universel ne peut délibérer que si six au moins de ses membres sont présents. Les décisions du Comité d'orientation de l'accès/service universel sont prises à la majorité simple des voix de ses membres présents ou représentés. En cas de partage des voix, la voix du Président est prépondérante. Un membre du Comité d'orientation ne peut représenter plus d'un autre membre à la fois. Article 9 Le Comité d'orientation de l'accès/service universel est chargé : d'arrêter le programme annuel de mise en œuvre de l'accès /service universel conformément à la politique nationale d'accès/service universel définie par le Ministre ; d'établir le budget et le calendrier de mise en œuvre de ce programme ; de contrôler et approuver la gestion du Fonds de développement des communications électroniques et de la poste ; d'émettre un avis sur le montant des subventions ou des exonérations au titre de la contribution au Fonds de développement des communications électroniques et de la poste, accordés aux opérateurs fournissant la composante spécifique de l'accès/ service universel ; ainsi que sur le prix des services fournis par les entreprises mentionnées à l'article 20. d'autoriser le versement des subventions du Fonds de développement des communications ou les exonérations au titre de la contribution au Fonds de développement des communications électroniques et de la poste électroniques et de la poste, lorsque les conditions de versement de ces subventions ou de ces exonérations sont remplies ; de valider les cahiers des charges des entreprises chargées de la composante spécifique d'accès service universel ; STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – RAPPORT FINAL- VOLUME I PAGE 121 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin de publier un rapport annuel sur la mise en œuvre de l'accès /service universel et le bilan des actions entreprises au titre de l'accès/service universel. Lorsque qu'il arrête le programme d'accès/service universel annuel de mise en œuvre de l'accès /service universel, le Comité d'orientation de l'accès/service universel précise : le mode de désignation retenu pour la sélection des entreprises chargées de la fourniture de la composante spécifique de l'accès/service universel conformément à l'article 13 du présent décret ; les localités ou les zones dans lesquelles la composante spécifique de l'accès/service universel doit être fournie ; la liste des services à fournir dans chaque localité ou zone ; le calendrier de déploiement ; le cas échéant, les dispositions spécifiques relatives à la qualité de service ; le mode de financement retenu pour chaque projet l'accès/service universel conformément aux Article 14 et suivants du présent décret. Section 2 : Comité d'exécution d'accès service universel Article 10 Il est institué auprès de l'Autorité de régulation un Comité d'exécution d'accès/service universel. Article 11 Le Comité d'exécution de l'accès/ service universel est composé de : le Secrétaire exécutif de l’Autorité de régulation, Président, un représentant du département en charge du service universel de l'Autorité de régulation, un représentant du département en charge des affaires juridiques et des relations avec les consommateurs de l’Autorité de régulation, les directeurs techniques chargés des TIC au sein des ministères représentés au sein du Comité d'orientation de l'accès/service universel ; les directeurs techniques des opérateurs béninois. Hormis le Secrétaire exécutif de l’Autorité de régulation, les autres membres du Comité d’exécution sont désignés en leur sein par les entités représentées. Article 12 Le Comité d'exécution assiste l'Autorité de régulation dans les tâches prescrites à l'article suivant. A ce titre, il se réunit mensuellement afin de donner son avis consultatif sur les différentes étapes de la mise en œuvre du programme le programme annuel de mise en œuvre de l'accès /service universel. STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – RAPPORT FINAL- VOLUME I PAGE 122 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin L'Autorité de régulation prend le plus grand compte de l'avis du Comité d'exécution. Par ailleurs, le Comité d'exécution est chargé de porter à la connaissance du Comité d'orientation de l'accès service-universel toutes les informations utiles et qui lui seraient demandées ; Section 3 : Autorité de régulation Article 13 Dans le cadre de la mise en œuvre de l'accès/service universel, l'Autorité de régulation est chargée de : organiser et superviser, sur demande du Comité d'orientation de l'accès/service universel, les études de couverture et de besoins ; établir le coût net de l'accès/service universel ; rédiger les cahiers des charges des opérateurs chargés de la composante spécifique d'accès/service universel ; organiser et superviser les procédures de désignation des entreprises de la composante spécifique d'accès/service universel ; suivre et contrôler la bonne exécution des obligations d'accès/service universel par les entreprises qui en sont chargés ; préparer le rapport annuel sur la mise en œuvre de l'accès/service universel et le bilan des actions entreprises au titre de l'accès/service universel à soumettre au Comité d'orientation de l'accès/service-universel ; Titre 3 : Désignation des opérateurs chargés de la composante spécifique d'accès/service universel Section 1 – Principes Article 14 Il existe deux modes de désignation des entreprises chargées de la composante spécifique d'accès/service universel : la concertation avec les opérateurs, l'appel à la concurrence. Article 15 La concertation avec les opérateurs peut être mise en œuvre lorsque les conditions suivantes sont remplies : le projet concerne essentiellement l’extension de couverture d’un service fourni par un nombre restreint d’opérateurs ; STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – RAPPORT FINAL- VOLUME I PAGE 123 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin la viabilité économique du projet est assurée à moyen et long terme sous réserve d’une subvention initiale dont le montant est compensable avec les contributions des opérateurs concernés au Fonds de développement des communications électroniques et de la poste ; les opérateurs retenus s’engagent à fournir aux autres opérateurs un accès ouvert aux infrastructures et aux services mis en place par le projet, à des conditions approuvées par l’Autorité de régulation. Un appel à la concurrence est mis en œuvre lorsque les conditions ci-dessus ne sont pas remplies ou en cas d’échec de la concertation. Il est ouvert à toutes les entreprises ayant démontré leur capacités financières et techniques à prendre en charge les obligations d'accès /service universel définies dans le cahier des charges du dossier d'appel d'offres en contrepartie, le cas échéant, d'une subvention du Fonds de développement des communications électroniques et de la poste. Section 2 : Mécanisme de concertation Article 16 Sur les zones et pour les services pour lesquels le Comité d'orientation d'accès/service universel considère que : il existe un déficit de couverture en services de communications électroniques visés par la politique nationale d’accès/service universel ; les services ne peuvent être rentables dans un cadre concurrentiel imposant à plusieurs opérateurs d’établir des réseaux distincts ; le coût net du service universel est inférieur au montant des contributions des opérateurs concernés au Fonds de développement des communications électroniques et de la poste, Dans cette hypothèse, l’Autorité de régulation initie la concertation avec les opérateurs titulaires de licences d’établissement de réseaux de communications électroniques fournissant les services visés afin de définir les obligations d'accès services universels prises en charge par chacun des opérateurs dans une ou plusieurs localités ou zones. Pour l’évaluation du coût net du service universel dans chacune des zones couvertes par le projet, l’Autorité de régulation établit un modèle économique dont elle valide les paramètres avec les opérateurs concernés. La répartition des zones d'accès/service universel entre les différents opérateurs doit permettre d'éviter la duplication d'infrastructures qu'il serait déraisonnable de reproduire au regard de la densité de population de la zone à couvrir. Le projet de répartition des zones résultant de la concertation entre l’Autorité de régulation et les opérateurs concernés est soumis pour accord au Comité d'exécution de l'accès universel. Article 17 L'opérateur qui consent à la prise en charge prévue ci-dessus des obligations au titre de la composante spécifique d'accès/service universel signe avec l'Autorité de régulation une convention de service universel qui précise : STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – RAPPORT FINAL- VOLUME I PAGE 124 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin les services fournis ; les zones et le calendrier de déploiement ; les obligations de qualité de service ; le calendrier de déploiement ; les obligations d’accès ouvert aux infrastructures et/ou aux services à la charge de l'opérateur de service universel, y compris, le cas échéant, les obligations d’itinérance nationale ; le montant de l'exonération de contribution au Fonds de développement des communications électroniques et de la poste à hauteur du coût net de l'accès/service universel fourni et ses modalités ; les modalités de contrôle de l'exécution des obligations d'accès /service universel par l'Autorité de régulation ; les sanctions en cas de non-respect de ces obligations ; la durée de la convention ; les modalités de modification et de renouvellement de la convention, l'évolution des réseaux et des offres de services pour tenir compte notamment des progrès technologiques et de l'évolution de la population, de ses besoins et des activités économiques. La convention de service universel est distincte de la licence (ou de l'autorisation) et du cahier des charges assorti dont serait titulaire au préalable l'opérateur pour exercer ses activités de communications électroniques sur le territoire du Bénin. Section 3 : Désignation par appel à concurrence Article 18 Sur les zones et pour les services pour lesquels le Comité d'orientation d'accès/service universel considère que : il existe un déficit de couverture en services de communications électroniques visés par la politique nationale d’accès/service universel ; le mécanisme de concertation ci-dessus n’est pas applicable ou a échoué, L'entreprise chargée de fournir la composante spécifique d'accès/service universel est désignée à l'issue d'une procédure d'appel à la concurrence. Article 19 Dans cette hypothèse, l’Autorité de régulation organise, en concertation avec le Comité d'exécution de l'accès universel, un appel à concurrence, ouvert ou restreint, conformément aux dispositions prévues à l’article 16 de la Loi. Le Dossier d'appel à la concurrence précise : STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – RAPPORT FINAL- VOLUME I PAGE 125 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin les localités ou les zones dans lesquelles la composante spécifique de l'accès/service universel doit être fournie ; la liste des services à fournir ; le cas échéant, l'allotissement par zones et par services ; les obligations d’accès ouvert aux infrastructures et/ou aux services à la charge de l'opérateur de service universel, y compris, le cas échéant, les obligations d’itinérance nationale ; les dispositions spécifiques relatives à la qualité de service ; le délai de remise des offres ; les critères de qualification ; les critères de sélection et de notation des offres, la durée de la licence de service universel Il inclut également un cahier des charges type qui devra être complété par les candidats sur la base de ses engagements. Article 20 Les candidats dont l'offre technique est conforme aux prescriptions du règlement d’appel d’offres sont qualifiés pour l’analyse des offres financières. Cette analyse porte sur le montant et la répartition dans le temps de la subvention demandée. Les candidats qualifiés dont l’offre financière est jugée la mieux disante conformément aux critères de notation publiés dans le dossier d’appel d’offres sont désignés comme adjudicataires. Article 21 Les adjudicataires se voient attribuer une licence ou une autorisation spécifique pour la fourniture de l'accès/service universel selon le régime qui est applicable à l'activité concernée. Si l'activité d'accès/service universel déployée est soumise au régime de la licence un décret approuve les termes de la licence et du cahier des charges assorti conformément à l'article 15 de la Loi. Cet article ne s'applique pas aux services mentionnés à l'article 22 suivant. Article 22 Le Conseil d'orientation de l'accès /service universel peut inclure dans le programme annuel des services autres que ceux de communications électroniques, notamment des services de promotion et de formation au bénéfice des usagers. Ces services sont éligibles à un financement du FDCEP. Ils font l'objet d'une procédure d'appel à la concurrence conforme aux dispositions du Code des marchés publics au Bénin, sil l'acquéreur est une personne publique. STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – RAPPORT FINAL- VOLUME I PAGE 126 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Article 23 Le cahier des charges d'un opérateur chargé de fournir la composante spécifique d'accès/service universel détermine les conditions générales de fourniture de l'accès/ service universel, notamment les obligations du fournisseur en termes de : zones de couverture ; objectifs de desserte par zone (pourcentage de population couverte), de performance et de qualité de service ; conditions d’exploitation technique économiques et commerciales, en particulier les services supplémentaires pouvant être offerts ; obligations tarifaires ; partage des infrastructures physiques ; accès ouvert aux services, y compris le cas échéant itinérance nationale ; le cas échant, le montant et les conditions de versement d'une subvention du Fonds de Développement des Communications Électroniques et de la Poste ; obligations de contrôle et d’information ; sanctions applicables en cas de non-respect des dispositions des cahiers des charges ; conditions de modification et de renouvellement. Titre 4 : Coûts net du service universel Article 24 Le coût net de l'accès/service universel correspond à la différence entre les coûts pertinents d’investissement et d’exploitation encourus pour la fourniture de ce service et les recettes directes et indirectes induites par ce service. L'Autorité de régulation détermine les règles de calcul pour la détermination du coût net de fourniture du service universel. Article 25 Lorsque le versement de subventions d’exploitation est prévu par la licence ou l’autorisation d’un opérateur de service universel, le coût net de l'accès/service universel est calculé annuellement par cet opérateur et transmis à l’Autorité de régulation pour vérification. L’operateur doit fournir en appui du calcul du coût net les informations détaillées, par chaque zone notamment : les investissements réalisés ; STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – RAPPORT FINAL- VOLUME I PAGE 127 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin les coûts d’exploitation techniques et non techniques, y compris le coût du capital investi ; les indicateurs commerciaux (nombre de clients, trafics entrant et sortant etc.) ; les tarifs des principaux services de détail et de gros (notamment au titre du partage d’infrastructures et/ou de l’accès aux services) ; les produits directs et indirects, en dissociant les services de détail des services de gros. Ces informations sont fournies sous une forme définie par l’Autorité de régulation. Les données sont fournies pour chaque année écoulée à compter de l’attribution de la licence ou de l’autorisation. Une évaluation prévisionnelle pour les années restant à courir jusqu’au terme de la licence ou de l’autorisation est également fournie. Les données historiques sont certifiées par un auditeur externe. L’autorité de régulation peut diligenter tout contrôle technique et/ou comptable lui permettant de vérifier la validité des informations fournies par les opérateurs en application du présent article. Lorsque seule une subvention d’investissement est nécessaire, le calcul du coût du service universel sera effectué a priori par l’Autorité de régulation sur la base d’un modèle standard quelle adaptera à la nature des services et à l’environnement technique et économique du projet considéré. Ce modèle comprendra notamment une projection année par année des composantes suivantes : charges d’investissement initiales et ultérieures (renouvellements, extensions etc.) ; indicateurs commerciaux (nombre de clients, trafics entrant et sortant etc.) ; tarifs des principaux services de détail et de gros (notamment au titre du partage d’infrastructures et/ou de l’accès aux services) ; les produits directs et indirects, en dissociant les services de détail des services de gros. Le coût du service universel sera déterminé sur la base de la valeur actuelle nette des flux financiers prévisionnels sur la période de validité de la licence ou de l’autorisation. Le taux d’actualisation utilisé sera fondé sur une évaluation du coût du capital investi par les opérateurs, tenant compte des conditions spécifiques du marché béninois. Ce calcul sera confronté à celui des opérateurs candidats : soit au cours du processus de concertation, conformément à l’article 15 ci-dessus. Le calcul de l’Autorité sera alors amendé pour prendre en compte les paramètres résultant de la concertation ; soit dans le cadre du processus d’appel d’offres, au titre duquel chaque candidat sera appelé à présenter son propre modèle de calcul du coût du service universel en justification du montant de la subvention demandée. Article 26 Une compensation du coût net de l'accès/ service universel est octroyée aux opérateurs désignés pour fournir la composante spécifique de l'accès/service universel : STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – RAPPORT FINAL- VOLUME I PAGE 128 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin soit par exonération de toute ou partie de la contribution au Fonds de Développement des Communications Électroniques et de la Poste ; soit par versement(s) d'une subvention issue du Fonds de Développement des Communications Électroniques et de la Poste pour les entreprises sélectionnées par appel d'offres ; soit par une combinaison de ces deux méthodes. Cette exonération et/ou ce (ou ces) versement(s) interviennent lorsque les services sont disponibles et conformes aux prescriptions du cahiers des charges de l'opérateur chargé de l'accès/service universel, et dans les limites prescrites par ce cahier des charges. Titre 5 : Le Fonds de Développement des Communications Électroniques et de la Poste Article 27 Le Fonds de Développement des Communications Électroniques et de la Poste est géré par l'Autorité de régulation sous le contrôle du Comité d'orientation de l'accès/service universel. Les contributions des opérateurs au financement de l'accès/service universel sont placées sur un ou plusieurs comptes ouverts dans un ou des établissements bancaires de premier rang et distincts des autres comptes de l’Autorité de régulation. La comptabilité du FDCEP est tenue sous les mêmes formes que celle des autres activités de l’Autorité de régulation, mais de manière totalement distincte. L’Autorité de régulation établit chaque année les états financiers du Fonds qu’elle soumet au Comité d'orientation de l'accès/service universel. Le budget prévisionnel annuel du Fonds est arrêté chaque année par le Comité d'orientation de l'accès/service universel sur proposition de l’Autorité de régulation. Article 28 Le Fonds de Développement des Communications Électroniques et de la Poste est alimenté par : des contributions versées par les opérateurs les dons et legs ; les subventions éventuelles de l’État, des collectivités locales ou des bailleurs de fonds, publics ou privés. Les contributions au Fonds sont recouvrées par l'Autorité de régulation. Article 29 Les décaissements du Fonds de Développement des Communications Électroniques et de la Poste sont ordonnés par le Secrétaire Exécutif de l'Autorité de régulation après approbation du Comité d'exécution de l'accès universel. STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – RAPPORT FINAL- VOLUME I PAGE 129 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Les excédents des ressources du FDCEP sur ses dépenses pour un exercice donné sont reportés en fin d'exercice sur l'exercice suivant. Article 30 Les états financiers et le bilan annuels de l'Autorité de régulation incluent une annexe spécifique relative au FDCEP. Article 31 Le contrôle externe du FDCEP est réalisé une fois par an par un Commissaire aux comptes spécifiquement désigné à cet effet et qui est également chargé de valider le calcul du coût net du service universel établi par l’Autorité de régulation conformément à l’article 97 de la Loi. La gestion des comptes du FDCEP, comme l’ensemble des comptes de l’Autorité de régulation, est assujettie au contrôle financier a postériori de la Chambre des comptes de la Cour Suprême. A ce titre, les comptes annuels du FDCEP certifiés par le Commissaire aux comptes désigné à cet effet sont transmis à la Chambre des comptes au plus tard six mois après la fin de l’exercice contrôlé Titre 6 : Dispositions transitoires et finales Article 32 Les contributions des opérateurs au financement de l'accès/service universel, de l'aménagement numérique du territoire et de la formation, disponibles à la date de publication du présent décret, sur le compte courant ouvert au Trésor Public au nom du MCTIC avec l’intitulé « Recettes autorité transitoire de régulation des postes et télécommunications » sont transférées sur le ou les comptes bancaires du FDCEP prévue à l'article 26. Article 33 Le présent décret entre en vigueur à compter de la date de sa publication au Journal Officiel. STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – RAPPORT FINAL- VOLUME I PAGE 130 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird 6. Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin ASSISTANCE AU LANCEMENT DU PROGRAMME PILOTE 6.1. PRINCIPES DIRECTEURS POUR LE DÉPLOIEMENT DE LA PHASE PILOTE 6.1.1. Objectifs de la phase pilote Pour mémoire, les principaux objectifs de la phase pilote sont les suivants : Évaluer l’impact des services TIC sur le territoire d’implantation, en termes de : Conditions de vie et de travail des bénéficiaires ; Accroissement du niveau de développement économique et social. Optimiser et valider la méthodologie de pilotage du programme de déploiement national, portant notamment sur les aspects les plus sensibles, tels que : La procédure de sélection des opérateurs de Service universel ; Le mode de calcul des subventions maximum à accorder à ces derniers. Tester la pertinence des services TIC fournis ainsi que les contraintes de mise en œuvre et d’exploitation sur le terrain, à savoir : Les services de connectivité de base (Téléphone et Internet) ; Les services à valeur ajoutée introduits ici pour valoriser les bénéfices à retirer des services TIC, une fois le Service universel disponible ; Les services d’accompagnement personnalisé des utilisateurs, faisant partie intégrante du Service universel (cf. orientation stratégique N°3). Ainsi, la dernière étape de la phase pilote consiste à réaliser formellement une étude d’impact sur le territoire d’implantation de chaque projet pilote, après six mois d’exploitation commerciale. 6.1.2. Services à fournir dans le cadre du programme pilote A titre exceptionnel et limité à la durée de la phase pilote (1 an après la mise en place des réseaux et services), les services TIC suivants sont fournis par l’opérateur de chaque projet pilote, à savoir : Tout ou partie du panier de services TIC de base constituant le Service universel, y compris les services d’accompagnement des utilisateurs les plus vulnérables ; Des applications métiers et des services à valeur ajoutée de proximité afin d’évaluer la possibilité de valoriser les infrastructures déployées au-delà du seul Service universel ; Des tests de suivi et de contrôle du bon déroulement de l’usage des services TIC fournis, pour alimenter l’étude d’impact a posteriori. 6.1.3. Principes méthodologiques pour la réalisation de la phase pilote La phase pilote comprendra plusieurs projets pilotes préfigurant les déploiements d’infrastructures et de services TIC qui seront mis en œuvre dans le cadre des étapes suivantes du Plan national de développement du Service universel. STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – RAPPORT FINAL- VOLUME I PAGE 131 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Les projets pilotes seront décomposés en deux catégories complémentaires, selon le type d’infrastructures à étendre et de services TIC à fournir dans les zones rurales au titre du Service universel, à savoir : La téléphonie mobile ; L’accès collectif à Internet. Outre cette caractérisation par la nature des infrastructures et des services à mettre en place, chaque projet devra fournir mettre en place des applications spécifiques à valeur ajoutée locale qui auront pour objectif de favoriser le développement de l’usage des TIC par les populations ou les secteurs d’activités ciblés. Les populations ou secteurs destinataires de ces interventions spécifiques seront choisis parmi les catégories ci-dessous : Populations : vulnérables ; populations rurales, femmes, jeunes, personnes handicapées ou Secteurs d’activités : agriculture, commerce, services, santé, éducation, administration publique. La nature précise de ces interventions spécifiques, à mettre en œuvre sous-forme de micro-projets en complément des projets principaux, sera définie par les opérateurs en association avec des partenaires locaux compétents. Elle bénéficiera ainsi des savoir-faire et expériences indispensables à leur réussite. A cet effet, chacune des entreprises attributaires des conventions de service pour la réalisation et l’exploitation de chaque projet pilote sera constituée sous forme d’un consortium, dirigé par un opérateur télécom ou un FAI dûment licencié, obligatoirement associé avec des partenaires locaux, tels que : Des acteurs métiers : centre de santé, collège, organisation paysanne, entreprises ; Des experts en ingénierie sociale : ONG, associations locales ; Des prestataires de services TIC locaux : cyber, vendeurs de crédits, relais m-banking etc. Ce principe d’organisation d’un consortium opérateur de projet pilote est présenté sur la figure suivante. Fig. 34. Présentation de l’écosystème pour la réalisation des projets pilotes d’accès Internet fixe STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – RAPPORT FINAL- VOLUME I PAGE 132 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Profil caractéristique de chaque projet pilote 6.1.4. Conformément aux principes directeurs définis dans le cadre de l’orientation stratégique N° 10 et détaillés dans les paragraphes précédents, les différents projets pilotes proposés, au nombre de 6, (3 basé sur la téléphonie mobile et 3 sur Internet fixe) sont présentés ci-dessous. D’un point de vue pratique, chacun de ces projets est défini par les trois caractéristiques principales suivantes : La localisation géographique ; La nature des infrastructures et services de base à mettre en place ; Le domaine d’application à valeur ajoutée spécifique retenu. A noter que les choix proposés sont, à ce stade, indicatifs et qu’ils devront être validés ou amendés par les autorités béninoises. 6.1.4.1. PROJET PILOTE N°1 : Libellé : Appropriation de l’usage du téléphone portable par les femmes rurales ; Localisation : Zones blanches dans les communes de Savé, Kétou et Dassa ; Infrastructure et services TIC : Téléphone mobile et SMS ; Finalité principale : Développement de l’usage du téléphone portable auprès des populations rurales en déficit d’accès ; Population cible : Femmes rurales ; Secteurs d’activités concernés : Agriculture, pisciculture, élevage, commerce et services ; Applications spécifiques : o Émancipation et autonomisation des femmes par l’usage des services TIC ; o Amélioration de la commercialisation des productions rurales et des relations avec les clients potentiels Partenaires à associer : ONG locale, système d’information de marché. 6.1.4.2. PROJET PILOTE N°2 : Libellé : Services d’assistance en techniques culturales aux agriculteurs ; Localisation : Zones blanches dans les communes de Banté, Savalou, Djidja et Aplahoué ; Infrastructure et services TIC : Téléphone mobile et SMS ; Finalité principale : Développement de l’usage du téléphone portable pour améliorer la productivité des petites exploitations agricoles ainsi que par voie de conséquence leurs revenus et la sécurité alimentaire sur le territoire rural concerné ; Population cible : petits producteurs agricoles ; Secteurs d’activités concernés : Agriculture, pisciculture et élevage ; Application spécifique : Mise en place d’une « hot line » sur les meilleures techniques culturales accessibles par téléphone portable et/ou SMS par les agriculteurs locaux. STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – RAPPORT FINAL- VOLUME I PAGE 133 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Partenaires à associer : Ministère de l’Agriculture et ses représentants locaux (SCDA/CeCPA). 6.1.4.3. PROJET PILOTE N°3 Libellé : Service d’alertes pour la prévention des risques en zones rurales ; Localisation : idem Projet Pilote N°1 ou Projet Pilote N°2 ; Infrastructure et services TIC : Téléphone mobile et SMS ; Finalité principale : Utilisation de la téléphonie mobile pour la protection des populations rurales, notamment au plan sanitaire (humain, animal, végétal) ; Population cible : Populations rurales ; Secteurs d’activités concernés : Agriculture, santé humaine et animale, risques phytosanitaires ; Application spécifique : Diffusion d’alertes par SMS ou téléphone portable relatives aux risques sanitaires ; Partenaires à associer : ONG locale, ministères de l’Agriculture et la Santé ainsi que leurs représentants locaux (SCDA/CeCPA, centre de santé). 6.1.4.4. PROJET PILOTE N°4 Libellé : Application Santé publique Localisation : Chef lieu de la commune d’Agbangnizoun Infrastructure et services TIC : Cybercentre communautaire et couverture BLR proche des établissements publics concernés, complétés par une radio de proximité Finalité principale : Utilisation d’Internet pour sensibiliser les populations rurales à la prévention sanitaire ; Population cible : Familles rurales et plus particulièrement les enfants ; Secteurs d’activités concernés : Santé publique (e.santé) ; Application spécifique : Sensibilisation des mères à la prévention sanitaire infantile au niveau des centres de santé ou par radio et le cas échéant par le téléphone portable ; Partenaires à associer : ONG locale de santé, ministère de la Santé et centres de santé communaux, ministère de la Famille et centre de promotion social de la commune. 6.1.4.5. PROJET PILOTE N°5 Libellé : Application Éducation numérique ; Localisation : Chef lieu de la commune de N’Dali ; Infrastructure et services TIC : Cybercentre communautaire et couverture BLR proche des établissements publics concernés, complétés par une radio de proximité Finalité principale : Utilisation d’Internet pour sensibiliser les Jeunes à l’usage d’Internet et en faciliter l’apprentissage ; STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – RAPPORT FINAL- VOLUME I PAGE 134 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Population cible : Jeunes en cours de scolarisation ; Secteurs d’activités concernés : Éducation publique (e.learning) ; Application spécifique : Introduction de l’enseignement des TIC dans les programmes scolaires, afin d’en faciliter l’apprentissage auprès des élèves ; Partenaires à associer : ONG locale d’éducation, ministère de l’éducation nationale et établissements scolaires communaux. 6.1.4.6. PROJET PILOTE N°6 Libellé : Application visant à caractériser les populations vulnérables ; Localisation : Chef lieu de la commune d’Ouèssè ; Infrastructure et services TIC : Cybercentre communautaire et couverture BLR proche des établissements publics concernés, complétés par une radio de proximité Finalité principale : Recensement des populations vulnérables dans la commune ; Population cible : Femmes rurales, jeunes et personnes handicapées ; Secteurs d’activités concernés : Administration publique (e.administration) ; Application spécifique : Identification et recensement via un site Web et la radio communale, des besoins et des contraintes des personnes vulnérables ; Partenaires à associer : Mairie de la Commune, centre de promotion sociale et points de présence des administrations centrales (Finance, Santé, Agriculture, Personnes handicapées, Famille et Genre). NOTA : L’approche proposée pour la mise en œuvre du programme pilote permet ainsi d’adresser une vaste panoplie des problèmes majeurs rencontrés par les populations rurales et les acteurs au quotidien, aussi bien dans leurs activités personnelles que familiales. A ce stade, ces domaines d’application spécifiques sont proposés à titre indicatif et sous réserve des priorités retenues par les autorités béninoises. Notamment, l’affectation des domaines pourra être modifiée en fonction du choix et/ou des caractéristiques des communes retenues pour la réalisation des projets pilotes. 6.2. CADRE DE MISE EN ŒUVRE DES PROJETS PILOTES Programmation générale 6.2.1. Chaque projet Pilote se déroulera en quatre phases principales, à savoir : Phase 1 : Préparation. Elle portera essentiellement sur les domaines suivants : o Enquête dans chaque commune visée pour qualifier le contexte après avoir introduit le projet auprès des autorités locales et des habitants. Cet échange permettra notamment de valider le choix des applications sociales spécifiques qui seront testées dans chaque commune ; o Survey de la couverture mobile dans la zone blanche objet du projet 1. Ce survey qui sera réalisé sous forme de « drive-test » permettra d’affiner la connaissance des contours de la zone blanche et d’identifier les sites possibles pour l’implantation de BTS supplémentaires. o Finalisation des dossiers d’appel d’offres. STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – RAPPORT FINAL- VOLUME I PAGE 135 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Phase 2 Adjudication des projets. Elle consistera à sélectionner les opérateurs qui seront chargés de la réalisation des projets pilotes de Service universel. Elle comprendra les activités suivantes : o Lancement des appels d’offres ; o Dans le cas du Projet n° 1 et si cette option est retenue36, l’adjudication pourrait être réalisée selon la procédure de concertation proposée dans le projet de décret (mode « Pay or Play ») ; o Analyse des offres et attribution des licences. Phase 3 : Déploiement des réseaux et services TIC. Elle débutera dès la signature des conventions avec les entreprises adjudicataires et se poursuivra jusqu’au lancement commercial des services et au démarrage des micro-projets d’applications sociales spécifiques. L’ARCEP et le comité d’exécution assureront un suivi général de cette phase afin de vérifier le respect du chronogramme contractuel et d’intervenir, si nécessaire, en cas de difficulté. Phase 4 : Exploitation des services et mise en œuvre des micro-projets. Elle comprend d’une part l’exploitation des infrastructures et services TIC qui est destinée à se poursuivre pendant plusieurs années et d’autre part la mise en œuvre des micro-projets applicatifs sur une période d’un an ; Nota : Pendant le déroulement des Phases 3 et 4, les opérateurs seront astreints à un rapport mensuel durant toute la durée du projet pilote, ce qui permettra à l’ARCEP de vérifier le bon déroulement des travaux de réalisation et le respect des conditions d’exploitation technique et commerciales des services TIC figurant dans les conventions de service universel. Phase 5 : Évaluation ex-Post. Elle visera à réaliser un bilan global de chaque projet pilote et à définir les enseignements à en tirer pour affiner les conditions de lancement et de mise en œuvre des phases suivantes du programme sur l’ensemble du territoire national. Elle comportera les activités suivantes : o Évaluation des procédures d’attribution et des conditions d’exécution du projet pilote ; o Étude de l’impact du projet pilote sur les acteurs locaux au plan économique et social ; o Évaluation des micro-projets d’applications spécifiques. Pour chacune de ces phases, les principales activités à entreprendre sont décrites en détail dans les sections suivantes et le chronogramme récapitulatif du déroulement du projet Pilote présenté sur la figure suivante. A noter que les phases 1 et 2 peuvent être réalisées dans l’année qui précède la réalisation du projet pilote. 36 Cela peut dépendre de la source de financement : si le projet pilote est financé par la Banque Mondiale, un appel d’offres sera nécessaire. STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – RAPPORT FINAL- VOLUME I PAGE 136 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Trimestre Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1. Préparation 2. Adjudication 3. Déploiement 4. Exploitation 5. Evaluation Recommandations Fig. 35. 6.2.2. Chronogramme indicatif de mise en œuvre et d’évaluation des projets pilotes Cadrage des micro-projets d’applications spécifiques à base de services à valeur ajoutée Ces micro-projets à réaliser en association avec des partenaires spécialisés ont pour but de servir de démonstrateurs de l’intérêt des TIC pour les secteurs et les populations ciblées. Dans la mesure où ces micro-projets doivent être adaptés au contexte économique et social dans lequel ils devront être réalisés, il est proposé de laisser une marge de manœuvre importante aux soumissionnaires. Ainsi l’évaluation des offres pourra tenir compte de la qualité des micro-projets proposés, qui sera jugée sur la base d’une maquette et d’une présentation de l’expérience des partenaires que s’associera l’opérateur TIC. A titre d’exemple, on trouvera ci-dessous quelques éléments de cadrage de tels projets (à adapter aux conditions locales) : Projet de développement économique : Amélioration de la commercialisation des produits agricoles ou encore des pratiques culturales en permettant l’accès à des bases d’informations sur les prix de marché ou sur les meilleures pratiques pour l’usage des engrais des pesticides .... ; Projet de Santé publique : Amélioration de la prévention sanitaire infantile dans la Commune, en impliquant un hôpital et plusieurs centres de santé, basée sur l’usage d’Internet, si possible couplé avec une radio de proximité pour la diffusion plus large des informations sur le territoire. Ce projet serait réalisé grâce à la collaboration, au minimum du gérant du cybercentre de la commune (créé dans le cadre du projet pilote), des responsables des établissements sanitaires, d’un représentant du ministère de tutelle et d’une ONG nationale spécialisée dans le domaine de la santé publique. Techniquement, il serait fondé sur la connexion des établissements de santé participants au réseau Internet local. Projet éducatif : Ce projet viserait à contribuer significativement à l’apprentissage de l’usage des services TIC et de la bureautique pour les Jeunes en cours de scolarisation, en STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – RAPPORT FINAL- VOLUME I PAGE 137 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin impliquant trois établissements scolaires à mission diversifiée dont un au moins accueille déjà des jeunes handicapés physiques (général, agricole, non voyant ou artisanat). Ce projet serait réalisé grâce à la collaboration, au minimum du gérant du cybercentre de la commune (créé dans le cadre du projet pilote), des responsables des établissements scolaires, d’un représentant du ministère de tutelle et d’une ONG nationale spécialisée dans le domaine de l’éducation en milieu rural. Il s’appuierait sur le raccordement à Internet des établissements scolaires retenus et sur l’installation de quelques microordinateurs dans chacun d’entre eux. Projets d’appui aux personnes vulnérables : Il viserait dans un premier temps à recenser les besoins et les contraintes de deux catégories de personnes vulnérables, à savoir les femmes rurales et les personnes handicapées, en impliquant la mairie de la Commune, les centres de promotion sociale et les représentants des points de présence des administrations centrales (Finance, Santé, Agriculture, Personnes handicapées, Famille et Genre), puis dans un second temps à développer des applications TIC appropriées aux besoins des populations ciblées. Ce projet sera réalisé en coopération avec les autorités locales, les représentants des administrations concernées et avec la collaboration d’une association compétente dans le domaine du développement rural sur le plan institutionnel. Dans tous les cas, l’appui et la collaboration d’une radio de proximité constituerait un avantage important en vue de maximiser l’impact du projet grâce à une meilleure diffusion de l’information. L’annexe 7.2 présente quelques projets emblématiques réalisés au Bénin et plus largement dans différents pays d’Afrique subsaharienne qui font appel à des applications concrètes des services TIC au bénéfice du développement rural sur le plan économique et social, suivi d’ une analyse critique de leurs résultats notamment en ce qui concerne la problématique de pérennisation et de reproductibilité des projets TIC. STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – RAPPORT FINAL- VOLUME I PAGE 138 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird 7. Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin ANNEXE 7.1. PRINCIPAUX PARAMÈTRES ET RÉSULTATS DE LA MODÉLISATION 7.1.1. Hypothèses de modélisation 7.1.1.1. TÉLÉPHONIE MOBILE Hypothèses Unité Valeur Investissement Portée km 12,7 Choix du type de site type Type 2: 50 m Choix d'alimentation en énergie type Energie primaire SBE Dimensionnement du FH type E/R - PDH - 8 Mbit/s Site Euros 15 000 Pylône Euros 37 500 Travaux / services Euros 40 000 Divers Euros 9 250 Total pylône Euros 101 750 Euros 25 000 Euros 30000 Coûts d'investissement Backhaul PDH - 8 Mbit/s Energie Energie primaire CEB Coûts récurrents STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013 PAGE 139 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Hypothèses Unité Valeur 0 0 Tarif de la bande passante internationale année de référence Euros/ Mbps 300 Tarif de la bande passante internationale année de référence + 5 Euros/ Mbps 100 Tarif de transport national année de référence Euros/ Mbps 1 000 Tarif de transport national année de référence + 5 Euros/ Mbps 300 Part trafic international téléphonie % 0 Part trafic international internet % 1 kbps 1 Energie primaire CEB Euros / an 10 000 Sans énergie primaire Euros / an 45 000 Energie solaire Euros / an 5 000 % immo brute 0 € / an / site 1 500 Taux de pénétration de la téléphonie mobile année de référence + 1 % 5% Taux de pénétration de la téléphonie mobile cible (année de ref + 10 ans) % 1 FCFA / mois Entre 750 et 1875 FCFA / mois selon le niveau socioéconomique % 5% Transport Traffic Débit par client téléphonie mobile Entretien et maintenance Gardiens Revenus ARPU Baisse annuelle ARPU STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013 PAGE 140 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin 7.1.1.2. INTERNET FIXE Hypothèses Unité Valeur Investissement Centre communautaire CPE Euros 500 Téléphones + PC + scan Euros 3 000 Aménagement Euros 3 000 Energie Euros 5 000 Borne Wifi Euros 1 000 Cœur de réseau Euros 500 Service (design, installation, etc.) Euros 1 000 Euros/ Mbps 100 Euros/ Mbps 300 Borne d'accès internet Coûts récurrents Coût de backhaul (sur les communes non reliées par la FO) Tarif de la bande passante pour le déport Transport Tarifs Tarif de la bande passante internationale année de référence Tarif de la bande passante internationale année de référence + 5 Tarif de transport national année de référence Euros/ Mbps 100 Euros/ Mbps 1 000 Tarif de transport national année de référence + 10 Euros/ Mbps 100 Autres coûts Télécentres communautaires Maintenance & entretien Location locaux Personnel % Immo 30% Euros / an Euros / télécentre / an 2 400 % 40% 3 000 Trafics Part trafic international internet Débit nominal par télécentre 2 014 kbps 512 2 024 kbps 2 056 2 014 kbps 512 Revenus Revenus Revenu par télécentre 0 Début de période Fin de période Nombre d'ordinateurs nb 2 6 Débit nominal borne d'accès internet Revenus STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013 PAGE 141 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Hypothèses Unité Valeur Tarif horaire FCFA / heure 300 200 % 0 1 Taux d'utilisation Horaires d'ouvertures heure jour 10 10 Jour d'ouverture j / mois 30 30 Revenu mensuel FCFA/mois 72 000 252 000 0% 0% 4 0 Revenu borne d'accès internet par commune Nombre d'établissements de service public nb Nombre d'établissements de service public n+10 nb 6 0 Nombre de professionnels nb 2 0 nb 8 0 FCFA / mois 40 000 0 Nombre de professionnels n+10 Revenu moyen par utilisateur 7.1.1.3. INTERNET MOBILE Hypothèses Unité Valeur Node B Euros 20 000 MGW + Core network Euros 9 000 km 13 Tarif de la bande passante internationale année de référence Euros/ Mbps 300 Tarif de la bande passante internationale année de référence + 5 Euros/ Mbps 100 Tarif de transport national année de référence Euros/ Mbps 1 000 Tarif de transport national année de référence + 5 Euros/ Mbps 100 Investissement Porté BS Coûts récurrents STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013 PAGE 142 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Hypothèses Unité Valeur % 40% 2014 kbps 10 2024 kbps 50 Taux de pénétration internet mobile année de référence +1 % 1% Taux de pénétration internet mobile cible (année de ref + 10 ans) % 3% Part trafic international internet Traffic Débit par client internet mobile Revenus STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013 PAGE 143 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Projections financières projets téléphonie mobile 7.1.2. 7.1.2.1. LOT 1 Lot 1 Population cible Taux de pénétration Nombre d'utilisateurs Produits Hypothèse d'ARPU : 1125 FCFA Investissements 2014 136 789 0% 0 0 0 -1 342 0 0 0 889 583 Habitants % Clients K Euros M FCFA K Euros M FCFA K Euros M. FCFA K Euros M FCFA OPEX Subvention nécessaire 2015 140 893 5% 7 045 145 95 2016 145 120 10% 14 512 284 187 2017 149 473 15% 22 421 419 275 2018 153 957 20% 30 791 547 359 2019 158 576 25% 39 644 671 440 2020 163 333 30% 49 000 790 518 2021 168 233 35% 58 882 904 593 2022 173 280 40% 69 312 1 014 665 2023 178 479 45% 80 315 1 119 734 2024 183 833 50% 91 917 1 219 800 -345 -526 -399 -608 -430 -655 -437 -665 -416 -635 -451 -687 -487 -742 -525 -800 -565 -862 -608 -927 1 500 1 000 500 0 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 -500 -1 000 -1 500 Produits OPEX STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013 Investissements PAGE 144 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird 7.1.2.1. Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin LOT 2 Lot 2 Population cible Taux de pénétration Nombre d'utilisateurs Produits Hypothèse d'ARPU : 1125 FCFA Investissements OPEX Subvention nécessaire 1 500 1 000 500 0 -500 -1 000 -1 500 -2 000 -2 500 -3 000 2014 2015 2016 2017 Produits 7.1.2.1. 2014 125 465 0% 0 0 0 -2 493 0 0 0 3 146 2 064 Habitants % Clients K Euros M FCFA K Euros M FCFA K Euros M. FCFA K Euros M FCFA 2018 2019 OPEX 2015 129 229 5% 6 461 133 87 2016 133 105 10% 13 311 261 171 2017 137 099 15% 20 565 384 252 2018 141 211 20% 28 242 502 329 2019 145 448 25% 36 362 616 404 2020 149 811 30% 44 943 725 475 2021 154 306 35% 54 007 829 544 2022 158 935 40% 63 574 930 610 2023 163 703 45% 73 666 1 026 673 2024 168 614 50% 84 307 1 118 734 -572 -871 -621 -946 -649 -990 -655 -999 -637 -971 -668 -1 019 -702 -1 070 -737 -1 123 -774 -1 179 -812 -1 239 2020 2021 2022 2023 2024 Investissements LOT 3 Lot 3 Population cible Taux de pénétration Nombre d'utilisateurs Produits Hypothèse d'ARPU : 1125 FCFA Investissements OPEX Subvention nécessaire Habitants % Clients K Euros M FCFA K Euros M FCFA K Euros M. FCFA K Euros M FCFA STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013 2014 138 045 0% 0 0 0 -2 301 0 0 0 2 646 1 736 2015 142 187 5% 7 109 146 96 2016 146 452 10% 14 645 287 188 2017 150 846 15% 22 627 422 277 2018 155 371 20% 31 074 552 362 2019 160 033 25% 40 008 677 444 2020 164 834 30% 49 450 797 523 2021 169 779 35% 59 422 913 599 2022 174 872 40% 69 949 1 023 671 2023 180 118 45% 81 053 1 129 741 2024 185 522 50% 92 761 1 231 807 -540 -823 -594 -905 -625 -953 -632 -963 -612 -932 -646 -985 -683 -1 041 -721 -1 099 -762 -1 161 -805 -1 227 PAGE 145 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin 1 500 1 000 500 0 -500 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 -1 000 -1 500 -2 000 -2 500 Produits 7.1.2.1. OPEX Investissements LOT 4 Lot 4 Population cible Taux de pénétration Nombre d'utilisateurs Produits Hypothèse d'ARPU : 1125 FCFA Investissements OPEX Subvention nécessaire Habitants % Clients K Euros M FCFA K Euros M FCFA K Euros M. FCFA K Euros M FCFA STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013 2014 118 565 0% 0 0 0 -2 109 0 0 0 2 518 1 652 2015 122 122 5% 6 106 126 82 2016 125 786 10% 12 579 247 162 2017 129 560 15% 19 434 363 238 2018 133 446 20% 26 689 474 311 2019 137 450 25% 34 362 582 382 2020 141 573 30% 42 472 685 449 2021 145 820 35% 51 037 784 514 2022 150 195 40% 60 078 879 576 2023 154 701 45% 69 615 970 636 2024 159 342 50% 79 671 1 057 693 -490 -748 -537 -818 -564 -859 -570 -868 -552 -842 -582 -887 -613 -935 -646 -985 -681 -1 038 -718 -1 095 PAGE 146 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin 1 500 1 000 500 0 -500 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 -1 000 -1 500 -2 000 -2 500 Produits 7.1.2.1. OPEX Investissements LOT 5 Lot 5 Population cible Taux de pénétration Nombre d'utilisateurs Produits Hypothèse d'ARPU : 937,5 FCFA Investissements OPEX Subvention nécessaire Habitants % Clients K Euros M FCFA K Euros M FCFA K Euros M. FCFA K Euros M FCFA STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013 2014 59 759 0% 0 0 0 -1 534 0 0 0 2 304 1 511 2015 61 552 5% 3 078 53 35 2016 63 399 10% 6 340 104 68 2017 65 301 15% 9 795 152 100 2018 67 260 20% 13 452 199 131 2019 69 277 25% 17 319 244 160 2020 71 356 30% 21 407 288 189 2021 73 496 35% 25 724 329 216 2022 75 701 40% 30 281 369 242 2023 77 972 45% 35 088 407 267 2024 80 312 50% 40 156 444 291 -342 -522 -366 -558 -379 -578 -382 -583 -373 -569 -388 -592 -404 -616 -421 -642 -439 -669 -457 -697 PAGE 147 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin 1 000 500 0 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 -500 -1 000 -1 500 -2 000 Produits 7.1.2.1. OPEX Investissements LOT 6 Lot 6 Population cible Taux de pénétration Nombre d'utilisateurs Produits Hypothèse d'ARPU : 937,5 FCFA Investissements OPEX Subvention nécessaire Habitants % Clients K Euros M FCFA K Euros M FCFA K Euros M. FCFA K Euros M FCFA STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013 2014 134 347 0% 0 0 0 -1 918 0 0 0 2 350 1 542 2015 138 378 5% 6 919 119 78 2016 142 529 10% 14 253 233 153 2017 146 805 15% 22 021 343 225 2018 151 209 20% 30 242 448 294 2019 155 745 25% 38 936 549 360 2020 160 417 30% 48 125 647 424 2021 165 230 35% 57 830 740 485 2022 170 187 40% 68 075 830 544 2023 175 292 45% 78 882 916 601 2024 180 551 50% 90 276 998 655 -460 -701 -513 -782 -543 -828 -550 -838 -530 -808 -564 -859 -599 -914 -637 -971 -676 -1 031 -718 -1 095 PAGE 148 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin 1 500 1 000 500 0 -500 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 -1 000 -1 500 -2 000 -2 500 Produits 7.1.2.1. OPEX Investissements LOT 7 Lot 7 Population cible Taux de pénétration Nombre d'utilisateurs Produits Hypothèse d'ARPU : 1875 FCFA Investissements OPEX Subvention nécessaire Habitants % Clients K Euros M FCFA K Euros M FCFA K Euros M. FCFA K Euros M FCFA STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013 2014 81 328 0% 0 0 0 -1 726 0 0 0 1 346 883 2015 83 768 5% 4 188 144 94 2016 86 281 10% 8 628 282 185 2017 88 869 15% 13 330 415 272 2018 91 535 20% 18 307 542 356 2019 94 281 25% 23 570 665 436 2020 97 110 30% 29 133 783 514 2021 100 023 35% 35 008 896 588 2022 103 024 40% 41 209 1 005 659 2023 106 114 45% 47 751 1 109 727 2024 109 298 50% 54 649 1 208 793 -393 -599 -425 -647 -443 -675 -447 -682 -435 -663 -455 -694 -477 -727 -500 -762 -524 -798 -549 -837 PAGE 149 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin 1 500 1 000 500 0 -500 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 -1 000 -1 500 -2 000 Produits OPEX STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013 Investissements PAGE 150 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Projections financières projet internet fixe 7.1.3. Résultat Investissement Coûts récurrents Euros Euros -42 000 0 0 -53 355 -98 000 -246 553 -98 000 -476 592 -98 000 -683 381 -112 000 -892 709 -98 000 -992 845 -112 000 -1 089 622 -98 000 -1 042 721 -98 000 -975 466 -112 000 -823 945 Revenus Euros 0 16 684 60 223 114 007 178 036 260 359 345 608 450 615 557 085 629 163 711 486 CASH FLOW Euros -42 000 -36 671 -284 330 -460 584 -603 345 -744 350 -745 236 -751 007 -583 636 -444 303 -224 459 VAN TRI Euros % -1 843 921 #NOMBRE! 1 000 000 500 000 0 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 -500 000 -1 000 000 -1 500 000 Produits OPEX STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013 Investissements PAGE 151 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Projections financières projet internet mobile 7.1.4. Analyse pour un projet (une seule BS). Ce calcul par solveur vise à établir le volume minimum de population requis pour assurer la rentabilité d’une station de base. Le montant des revenus est fonction d’une part de cette population et d’autre part d’une courbe de projection de la pénétration du service (cf. paramètres dans la section 7.1.1.3). La densité de population est déduite de ce volume en le divisant par la superficie moyenne couverte par une BS (environ 500 km²). Population par BS Densité limite Hab. hab. km2 32 288 63.7 Année 0 Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5 Année 6 Année 7 Année 8 Année 9 Année 10 -58 000 0 -10 386 -16 722 -23 010 -27 266 -29 099 -29 383 -28 022 -25 346 -21 632 -17 812 Investissement Coûts récurrents Euros Euros Revenus Euros 0 2 22 722 33 237 41 490 48 091 53 486 58 008 61 901 65 347 71 444 CASH FLOW Euros -58 000 -10 384 6 000 10 226 14 224 18 992 24 103 29 986 36 554 43 715 53 631 VAN TRI Euros % 0 20% 80 000 60 000 40 000 20 000 0 -20 000 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 -40 000 -60 000 -80 000 Produits OPEX STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013 Investissements PAGE 152 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird 7.2. Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin EXEMPLES D’APPLICATIONS TIC AYANT UN IMPACT SUR LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL DES POPULATIONS RURALES l Afin d’illustrer les opportunités d’utilisation des services TIC en milieu rural, un échantillon des meilleures pratiques est ici présenté en deux temps : (i) le tableau synthétique suivant et ensuite (ii) une description détaillée de chacun d’entre eux en tant qu’exemples concrets d’applications TIC au service du monde professionnel. A noter que cette liste est centrée sur des projets déployés en Afrique de l’Ouest et pour la plupart intimement connu par le Consultant qui y a activement participé ; les projets retenus ici ont été engagés il y plusieurs années (jusqu’à 10 ans) et peuvent être ainsi évalués avec une période de recul suffisante. Cependant, deux projets supplémentaires, actuellement conduits en Afrique de l’Est, considérée à juste titre comme la sous-région la plus en avance en matière de services à valeur ajoutée en milieu rural, ont été ajoutés à la liste à des fins de comparaison. Tabl. 32 - Projets représentatifs de services TIC à valeur ajoutée pour les zones rurales PROJETS Plateforme communautaire de téléphonie Mobile Classes numériques en réseau Place de marché virtuelle Services de prévention sanitaire infantile Système d’Information de marché (Cloud) Plateforme Agrobusiness Centre d’appel en Conseil agricole Programme promotion e.agriculture Radio participative VOLTASTAR Incubateur d’entreprises TIC STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013 PORTEURS AQUA – DeD Bénin CERCO Bénin Manobi Afrique de l’Ouest Pésinet BÉNÉFICIAIRES Groupement de femmes rurales Jeunes scolarisés dans l’enseignement secondaire et supérieur Petits producteurs agricoles Enfants en bas âge Sénégal, Mali Esoko Afrique de l’Ouest DRUMNET Kenya M.KILIMO Kenya GSMA – mAgri Afrique de l’Ouest DIMITRA Informations de la filière « Fruits et légumes » Acteurs de la filière agricole Petits producteurs agricoles Petits producteurs agricoles Communauté rurale Ghana CTIC Sénégal Jeunes entrepreneurs du secteur TIC PAGE 153 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird 7.2.1. Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Plateforme communautaire de Téléphonie mobile – AquaDeD Bénin Le projet conduit par l’ONG AquaDeD, spécialisée dans l’aquaculture et le développement rural, vise à faciliter l’accès à l’information grâce aux outils TIC pour des groupements féminins de production et de transformation des produits de pêche. Concrètement, le projet a consisté en 2009 à mettre à disposition des membres de des groupements « ALLODO » à Bopa (Mono) et « WANGNINAN ») à Gangban (Ouémé), un ordinateur et une douzaine de téléphones portables pour faciliter les échanges entre eux et avec l’ONG, qui suivait par ailleurs le projet de pisciculture dans sa globalité. Le projet a été mise en place en 3 étapes, à savoir : Sélection de deux groupements très bien structurés et sensibilisation des membres aux TIC et aux bénéfices à retirer de leur usage ; Remise des téléphones portables basiques avec un premier crédit (les femmes ont dû ensuite alimenter elles-mêmes leur crédit) à des membres sélectionnés et formation de ces dernières ; Lancement du projet sur le terrain et suivi quotidien du trafic téléphonique pendant un an. Le projet fonctionne très bien à ce jour sans plus aucune intervention de l’ONG ; les femmes (dont certaines étaient illettrées) se sont parfaitement approprié la technologie après avoir surmonté tous les blocages culturels, ceci vraisemblablement grâce à la méthodologie d’accompagnement apportée par AquaDeD. Les femmes conscientes des bénéfices retirés de l’expérience ont ensuite en cas de besoin renouvelé leur portable sur fonds propres. Le projet a créé une véritable émulation au sein du groupement d’abord, dans les familles ellesmêmes ensuite (les hommes qui n’avaient pas encore de téléphones ont fait des économies pour en acheter eux-aussi, les jeunes ont demandé à participer aux formations) et le groupement a vu sa notoriété se développer dans tout le département, favorisant ainsi la commercialisation des produits. Ce projet TIC fondé sur des services de téléphonie basiques nécessitent très peu d’investissement et sont reproductibles dans n’importe quelle commune rurale pour tout type d’activité dans l’agriculture, la pêche et l’élevage, pour peu qu’il y ait accompagnement structuré avant l’introduction du projet. 7.2.2. Réseau de classes numériques – Cerco Bénin Le projet CERCO37, mis en œuvre à l’initiative d’un jeune entrepreneur privé, vise à fournir un enseignement de qualité aux élèves béninois « non classés38 » en âge de fréquenter les établissements scolaires du second degré. L’originalité du projet se situe à deux niveaux bien distincts qui apparaissent comme les deux principaux facteurs clés de succès, à savoir : 37 http://www.groupecerco.com/fr 38 En fin d’année, afin de ne pas dépasser le quota de places disponibles dans les classes supérieures, un certain nombre d’élèves avec de moins bons résultats étaient exclus de l’enseignement, il étaient appelés « non classés » ; cette politique a été abandonnée il y a quelques années et maintenant tous les élèves passent obligatoirement en classe supérieure, ce qui se traduit un effectif moyen par classe très élevé. STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013 PAGE 154 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Un modèle économique autofinancé par les frais de scolarité payés par les parents et viable sur le modèle du « Social business » : le projet n’a bénéficié d’aucune subvention ; Un usage des solutions TIC poussé à l’extrême (« les classes numériques ») qui a permis à la fois de réduire les coûts de gestion des élèves et des professeurs, d’améliorer la qualité pédagogique des enseignements, de compenser le manque de professeurs et les classes surchargées grâce aux solutions de téléenseignement, d’établir des liens permanents avec les parents d’élèves et enfin de permettre aux élèves d’avoir accès à leur cours à partir d’un cybercafé quelconque. La mise en œuvre du projet CERCO repose ainsi sur l’architecture réseaux et services TIC présentée sur la figure suivante. Fig. 36. Architecture TIC du projet CERCO Source : JM Blanchard Comme indiqué sur la figure, les différents établissements scolaires répartis sur le territoire sont connectés entre eux et avec le siège Cerco situé à Cotonou, par un réseau privé interne. Cerco informe les parents d’élèves par SMS (ex : résultats scolaires, absences, convocations, ...) et les élèves peuvent accéder en dehors du collège et de leur domicile à leur dossier personnel via Internet à partir du cybercafé de leur choix. Le projet a été lancé en 1998 par Alain CAPO-CHICHI. En dix ans d’existence, il a atteint les objectifs suivants : 70 collèges mis en place avec une fréquentation totale de plus de 130 000 élèves et 60 000 personnes initiées à l’informatique. En 2008, du fait de l’évolution de la politique publique (disparition des « non classés »), le fondateur a décidé de céder toutes les activités liées aux établissements secondaires au Bénin pour se consacrer à temps plein au développement des activités de l’institut CERCO (enseignement supérieur) au Bénin, au Mali, au Burkina Faso et, tout récemment, en Côte d’Ivoire. Le niveau des objectifs atteints et le fait que le projet ait pu se développer ainsi sans subvention atteste du bien-fondé de l’approche et du leadership exceptionnel de son fondateur. STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013 PAGE 155 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird 7.2.3. Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Place de marché virtuelle – Manobi Sénégal Le très emblématique projet Manobi constitue l’un des premiers exemples pertinents de l’usage des services TIC à valeur ajoutée dans les zones rurales avec comme cibles les petits producteurs de fruits et légumes au Sénégal : des enquêteurs relèvent périodiquement sur les marchés de Dakar les prix de vente finals des produits à l’étalage ainsi que des indications caractéristiques de l’activité des marchés (situation offre/demande) et transfère ces informations vers une base de données hébergée sur un site Web dédié. L’information recueillie est automatiquement organisée pour répondre précisément aux besoins spécifiques des acteurs de la filière et utilisée par exemple par les petits producteurs pour négocier la vente de leurs chargements avec des intermédiairestransporteurs ou commerçants, à la sortie de ferme ; quant à ces derniers, ils connaissent mieux ainsi l’offre des producteurs et les besoins des marchés, ils peuvent alors s’orienter selon les arrivages et les prix pratiqués. Les services sont fournis sur une plateforme de services TIC à valeur ajoutée, présentée sur la figure suivante. Fig. 37. Place de marché virtuelle de Manobi Source : JM Blanchard Sur la base des enseignements retirés de ces premières expériences et avec l’aide de partenaires comme CRDI, InfoDev, Sonatel, Alcatel, GTZ, USAID etc. Manobi a poursuivi son développement notamment en industrialisant sa plateforme de communication sous l’appellation m-Agri39. Elle a été commercialisée auprès de différents clients au Sénégal et dans la sous-région. 7.2.4. Services de prévention sanitaire infantile – Pésinet, Sénégal et Mali Le domaine d’intervention du projet Pésinet est la prévention sanitaire. Il vise à réduire le taux de mortalité infantile et à améliorer le suivi médical des enfants âgés de moins de 5 ans. Pour ce 39 http://magri.manobi.com/?M=1 STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013 PAGE 156 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin faire, un service de pesée régulière des enfants est proposé par abonnement aux familles d’un quartier donné. Des agents de pesée, des femmes du quartier formées pour l’occasion, sont rémunérés pour procéder aux relevés de poids à domicile avec une périodicité définie. Les informations de pesée sont transmises par le réseau mobile jusqu’à la base de données située en général dans l’hôpital de district. Le praticien responsable du diagnostic à distance peut rapidement trier les quelques courbes de poids suspectes et, en cas de problème avéré, alerter par SMS les parents de l’enfant supposé être victime d’un problème de santé et finalement inviter la famille à présenter son enfant pour une consultation. Un tel service présente de nombreux autres avantages, à savoir : Augmentation de la productivité du corps médical : les praticiens très souvent en souseffectif ne consultent que les enfants supposés malades et les pesées sont faites en amont par du personnel bien moins qualifié ; Engagement des parents concrétisé par le paiement d’un abonnement même modique, conduisant à une prise de conscience de la prévention sanitaire, conscientisation qui s’étend aux populations des quartiers avoisinants par le bouche à oreille. Le service Pésinet est fourni à partir d’une plateforme TIC multicanal telle que présentée sur la figure suivante. Fig. 38. Plateforme TIC pour la prévention sanitaire infantile Source : JM Blanchard Le projet Pésinet a été lancé par Afrique Initiatives avec le soutien d’Alcatel au début des années 2000, à St Louis au Sénégal et a donné de bons résultats jusqu’en 2005. Il a notamment permis, selon l’hôpital de St. Louis, de réduire la mortalité infantile dans un rapport 20 pour une population suivie de 1500 enfants. A cette date, le projet a perdu sa principale source de financement et le modèle économique s’est révélé trop fragile pour assurer la suite du projet. Un audit effectué à STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013 PAGE 157 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin l’époque avait mis en évidence le fait que le salaire du directeur de projet était anormalement élevé et que la périodicité des pesées était trop basse ainsi des prix d’abonnement trop modiques. Le projet a été, depuis lors repris au Mali avec un modèle économique plus robuste avec le soutien d’Alcatel-Lucent et d’Orange Mali40. Un projet pilote fonctionne dans un quartier de Bamako depuis 2010 et il est question d’en déployer un autre, cette année, au Burkina Faso en partenariat avec la fondation Mérieux. 7.2.5. Système d’information de marché de type Cloud – Esoko, Ghana Esoko 41est un système d’information de marché en ligne accessible principalement par téléphones portables ; il a été lancé en 2005 pour la collecte et la distribution des informations sur les prix par SMS et e-mails, à l’image du projet Manobi décrit ci-avant. La plateforme technologique, anciennement appelée Tradenet, a été développée par une start-up ghanéenne Busylab, son positionnement marketing initial a évolué et Esoko se présente aujourd’hui comme « une offre de services de consultation permettant à différents types d’organisations telles que des agriculteurs, des entreprises, des associations, des collectivités) de gérer les flux d'information qui circulent entre elles ... en améliorant ainsi la transparence des marchés et l'efficacité opérationnelle des organisations », avec un focus particulier sur les chaînes de valeur agricoles. Ainsi, Esoko consolide et fournit du contenu d’information à ses clients abonnés tel que prix des produits, offres d’achats et de ventes, prévisions météo ou encore des conseils en techniques culturales. Les clients en question peuvent choisir de garder ces informations pour leur usage personnel ou de les partager mais peuvent aussi accéder à d’autres contenus publics déjà disponibles sur la plateforme. Esoko est un service de type « Cloud » accessible par téléphones portables ou PC et ne nécessite aucun matériel ou logiciel spécifique supplémentaire. Les clients peuvent acquérir une licence d’utilisation et peuvent personnaliser leur espace personnel en intégrant des applications et des données qui leur resteront dédiés avec l’aide des services techniques d’Esoko. Esoko est aujourd’hui leader du marché, présent dans 15 pays à travers des distributeurs locaux au Ghana, Côte d’Ivoire, Nigeria et Ghana pour l’Afrique de l’Ouest ; la structure emploie aujourd’hui 45 personnes. Il s’agit là sans aucun doute d’une des plus belles réussites de ces dernières années dans le domaine des applications TIC en zones rurales, projet réussi grâce à la très forte capacité de leadership et d’innovation de son fondateur, Mark Davis. 7.2.6. Plate forme Agrobusiness – Drumnet, Kenya Le projet DRUMNET vise à mettre en réseau les principaux acteurs d’une filière agricole, à savoir : 40 Les producteurs ; Les fournisseurs d’intrants ; http://www.pesinet.org/wp/fr/2009/06/pilot-project/ 41 http://www.esoko.com/fr/about/index.php#farmers : « Mustapha Korantsir, producteur d'ananas au Ghana, vendait 2 000 ananas aux négociants locaux au prix de 0,25 Ghana Cedi l'unité. Grâce aux alertes SMS Esoko, il a réalisé qu'il pouvait vendre à un bien meilleur prix puisque que le prix moyen sur le marché final tournait autour de 1,20 Ghana Cedi, l'unité. Fort de cette information, il a pu négocier un meilleur prix et a vendu ses ananas autour de 0,40 Ghana Cedi, l'unité – une augmentation du prix de 60%! » STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013 PAGE 158 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Les transformateurs industriels ; Les établissements financiers. Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Grâce à une plateforme intégrée de type e-business, les différents acteurs de la filière peuvent ainsi aisément interagir et négocier entre eux ; cet outil contribue également à structurer la filière et à diffuser les bonnes pratiques et les retours d’expérience. Une telle plateforme s’apparente à un extranet multicanal (Internet et téléphone portable) ou à un ERP (Enterprise Ressource Planning) étendu à tous les professionnels adhérents de la filière ; au quotidien, la plateforme peut fournir des alertes par SMS, l’accès à des bases de données régulièrement mises à jour, du reporting programmé, les tendances sur le marché, les offres et demandes de transaction dans la filière, les procédures de paiement à distance ... DRUMNET développe ses services avec l’aide des producteurs en zones rurales qui, du fait de leur motivation et de leur sens des affaires, constituent une excellente base marketing pour diffuser les produits et services DRUMNET ; l’objectif est ainsi de créer des réseaux d’entrepreneurs sur l’ensemble du pays et au-delà. Après une première expérience en Afrique du Sud, DRUMNET a été lancé en 2004 au Kenya dans la Province centrale, au profit des petits producteurs de céréales et de fruits qui souffraient tout particulièrement de leur isolement par rapport à leurs acheteurs et fournisseurs potentiels. Plus récemment, de nouveaux projets pilotes ont été lancé dans 4 provinces du Kenya où la plateforme a été utilisée dans des contextes Agrobusiness tels que la filière d’exportation des fleurs et la filière des oléagineux (culture du tournesol et fabrication des huiles et autres matières grasses) en partenariat, dans ce dernier cas, avec la raffinerie BIDCO et la Banque EQUITY ainsi qu’avec les fournisseurs d’intrants spécialisés et les différents producteurs de tournesol adhérents, au nombre de 4000. Les principaux bénéfices retirés par les parties prenantes sont les suivants : Réduction des coûts de transactions grâce à un meilleur accès au marché et au crédit ; il a été montré que les services DRUMNET avaient permis d’augmenter les revenus des petits producteurs de plus de 30% ; Sécurisation des ventes de produits pour une large base de petits producteurs ; Amélioration de la viabilité du marché pour les fournisseurs d’intrants, contraints par le passé de vendre à crédit ; Création d’un environnement favorable à l’engagement des établissements financiers (Banques commerciales, IMF) dans la filière agricole en partie composée de petits producteurs. Le coût d’exploitation DRUMNET est relativement élevé, à savoir 6,80 $ par utilisateur, du fait que la base utilisateurs n’a pas atteint la masse critique et qu’ainsi le projet reste dépendant de subventions ; une autre menace pèse sur le projet, il s’agit de la variabilité des revenus des petits producteurs soumis aux aléas climatiques et notamment aux périodes de sécheresse qui deviennent de plus en plus longues au Kenya. L’avenir du projet actuellement porté par PrideAfrica42, une organisation à but non-lucratif réside dans sa capacité marketing à étendre et à sécuriser la base d’utilisateurs, il est probable que le 42 http://www.prideafrica.com. STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013 PAGE 159 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin marketing viral ne suffira pas et qu’en conséquence, il sera rapidement nécessaire d’établir un partenariat avec un grand acteur du secteur de type fournisseur de services à valeur ajoutée. 7.2.7. Services d’Assistance Téléphonique – M.kilimo, Kenya M-KILIMO43 est une « hotline » téléphonique spécialisée en agriculture qui répond aux questions des paysans kenyans, à la recherche d’informations fiables et pertinentes dans leur contexte, sur les techniques culturales (préparation des sols, semences, choix et dosage des engrais, récolte, transformation, commercialisation ...), la protection des cultures contre les maladies et les nuisibles (choix et dosage des traitements), les conditions climatiques, les prévisions météorologiques ... Le paysan qui souhaite poser une question précise appelle le centre d’appel KenCall via l’un des 3 opérateurs mobiles sur un N° spécial après s’être enregistré gratuitement lors du premier appel. Il pose sa question dans la langue de leur choix (Anglais, Swahili, autre langues locales) et une réponse lui est en principe donnée en temps réel, toutefois si les spécialistes présentes sur la plateforme ne sont pas en mesure de répondre immédiatement, la question est confiée à des experts de 2ème niveau qui s’engagent à répondre dans un délai maximum de 24 heures. Pour les paysans, les informations obtenues leur permettent de prendre des décisions plus pertinentes qui leurs permettent à la fois d’améliorer leur productivité (meilleurs rendements) et leur chiffre d’affaire (prix de vente et quantités supérieurs), par voie de conséquence de meilleures conditions de vie pour leur famille (sécurité alimentaire, accès aux services sociaux). Le projet pilote a été lancé en 2009 par KenCall, le premier centre d’appel conventionnel au Kenya, la fondation Rockfeller et GSMA ; durant la première année, plus de 30 000 paysans se sont connectés ; la pérennité du projet n’est pas encore prouvée et ne sera atteinte que dans la mesure où un modèle économique viable sera opérationnel et pour ce faire les revenus des communications devront entre autre être suffisamment élevés pour financer les salaires des experts de la plateforme ; un autre risque structurel devra par ailleurs être géré, il s’agit de garantir la pertinence et la fiabilité des informations dans le contexte particulier de chaque paysan, ce qui n’est pas véritablement aisé pour une plateforme nationale 7.2.8. mAgri - GSMA, tous pays en développement GSMA est l’association internationale qui regroupe tous les acteurs de l’industrie GSM, à commencer par les opérateurs et les fournisseurs d’équipements télécoms. Depuis plusieurs années, GSMA a lancé, afin de développer l’usage de la technologie GSM, un vaste programme de promotion des applications innovantes et des services à valeur ajoutée sur réseaux mobiles, notamment au bénéfice des populations et des agents économiques et sociaux dans les pays en développement. Les experts de GSMA ont constaté, comme indiqué sur la figure suivante, que : 43 Les rendements des producteurs agricoles dans les pays en développement restaient très inférieurs à la moyenne mondiale. Ils ont considéré que cela était dû pour partie au fait qu’ils n’avaient pas suffisamment accès à un ensemble d’informations critiques pour gérer leur exploitation, à savoir les prévisions météo et les techniques de lutte contre les parasites (insectes, maladies cryptogamiques) ou encore pour le dosage des engrais ; http://m-kilimo.com/ STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013 PAGE 160 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin La technologie mobile, compte tenu de son taux élevé de pénétration dans les pays en développement – qui devrait dépasser 100 % après 2014 – est en mesure de relever le défi de l’accès à l’information et ainsi d’apporter aux exploitants agricoles isolés les moyens de prendre des décisions plus pertinentes et d’augmenter ainsi leur productivité et leurs revenus. Fig. 39. Apport de la technologie mobile en zones rurales C’est ce constat qui a conduit GSMA mis en place le programme mAgri44 dans le cadre duquel se place l’initiative mFarmer lancée en 2011 en partenariat avec la fondation BMG et USAID qui a conduit à déployer des projets pilotes dans onze pays africains dont le Ghana, le Mali et le Nigeria en Afrique de l’Ouest : des projets qui consistent à développer et à exploiter des services d’information à valeur ajoutée. Chacun de ces projets a été monté par un consortium constitué d’un opérateur mobile, d’organisations agricoles publiques (ex : ministère de l’Agriculture) et privées professionnelles (ex : organisations paysannes). Le programme mAgri fournit également une assistance aux opérateurs de services à valeur ajoutée (ruralVAS), notamment sous les formes suivantes : 44 Assistance technique pour le développement des applications et la mise en œuvre des services de type mFarmer, avec notamment une boite à outil balisant les différentes étapes de la conception des services à leur exploitation technique et commerciale ; Partage d’expériences et des meilleures pratiques ; http://www.gsma.com/mobilefordevelopment/programmes/magri/programme-overview STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013 PAGE 161 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin Assistance pour la conduite des études d’impact et de viabilité après des projets déployés. 7.2.9. Radio participative Volta Star – Dimitra, Ghana Le projet a consisté à associer à une station de radiodiffusion de proximité standard une plateforme IVR45 à reconnaissance vocale afin d’enrichir les services standards, notamment des fonctions de traduction ; par exemple, un appelant pouvait choisir la langue utilisée pour l’échange (« akan » ou « éwé ») ainsi que le format du message (Texte ou Voix). Cette plateforme a également permis de faciliter le « post » de résumés audio d’informations pour les agriculteurs avec flexibilité pour la détermination des plages horaires de diffusion ; ainsi, par exemple, l’auditeur peut sélectionner un thème spécifique et l’écouter pendant 5 mn dans la langue de son choix. Selon les promoteurs du projet, cette expérience a confirmé que « la voix reste le support le plus pertinent et le plus riche pour véhiculer de l’information auprès des populations rurales ». 7.2.10. Incubateur d’entreprises – CTIC, Dakar Il s’agit d’une pépinière d’entreprises46 qui visent à se positionner dans le secteur TIC ; cette structure créée en 2011 repose sur un partenariat public/privé dont les principaux acteurs sont le gouvernement sénégalais (engagé de longue date dans le soutien aux PME), la Banque mondiale (InfoDev qui a une longue expérience en matière de création d’incubateurs au plan mondial), Sonatel, GIZ (Coopération allemande), CDE (UE/ACP) ... L’incubateur CTIC fournit à ses clients les services suivants : Une infrastructure d’hébergement de 500 m2 mettant à disposition des entreprises toute la logistique de bureaux intelligents ainsi que des services et des espaces mutualisés (ex : accueil téléphonique, salles de réunion et de vidéoconférence) ; Un accompagnement individuel (« coaching ») personnalisé (aides à l’élaboration du plan stratégique, au montage du dossier de financement, au « réseautage » et formation. Il s’adresse à la fois aux personnes (i) qui sont dans un processus de création d’entreprise ou (ii) qui possèdent déjà une entreprise ; dans un premier temps, la pépinière a été organisée pour accompagner à la fois une trentaine d’entreprises et/ou de porteurs de projet. A ce jour, CTIC a déjà accueilli dix entreprises en incubation et autant de porteurs de projets en pré-incubation. 7.2.11. Problématique de pérennisation et de reproductibilité des projets TIC Durant ces dernières années, plusieurs projets du type de ceux évoqués dans les deux paragraphes précédents ont été largement médiatisés par leurs promoteurs mais il faut bien 45 Interactive Voice Recognition, serveur vocal interactif libre de type « Freedom Fone » ; www.freedonfone.org 46 http://www.cticdakar.com STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013 PAGE 162 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin reconnaitre aujourd’hui que, pour la majorité d’entre eux, les résultats obtenus ne sont pas à la hauteur des espérances qu’ils avaient fait naître auprès des populations et des bénéficiaires potentiels durant les premières années de leur lancement ; à savoir que beaucoup d’entre eux n’ont pas encore réussi à passer du stade de « projet pilote » à celui du déploiement d’envergure. Cette situation d’échec relatif s’explique par les principales raisons suivantes : Un leadership insuffisant de la part des porteurs de projets, apparaissant à deux niveaux : Dans la recherche d’un modèle économique viable et pérenne ; de ce point de vue, il est à noter que le recours aux subventions, certes souvent indispensables pendant les premières années de fonctionnement, a, dans la plupart des cas, un effet pervers à moyen terme ; Dans le management du projet lui-même, souvent caractérisé à la fois (i) par un manque d’évaluation périodique des résultats obtenus (ex : situation financière, impact du projet sur les bénéficiaires cibles) et (ii) par une absence de projection dans l’avenir (Budget prévisionnel et Business plan, même s’il s’agit d’un projet à caractère social) ; sachant que ces différents niveaux d’analyse ont pour principal objectif de retirer des enseignements du passé et d’apporter des correctifs à la stratégie suivie jusqu’alors. Nota : De ce point de vue, les projets CERCO et ESOKO, dont le succès est principalement dû aux qualités de leadership et d’innovation de leurs fondateurs ainsi qu’à leurs capacités à développer un projet sans aucune subvention, font figure d’exceptions qui corroborent l’analyse des raisons des situations de relatif échec présentées ci-avant. Un manque d’implication des grands acteurs publics et privés, à savoir : Les opérateurs de télécommunications qui, lorsqu’ils s’y impliquent, le font uniquement dans le cadre de leur politique RSE alors qu’ils auraient un rôle « business » à y jouer du fait de leur position incontournable dans l’écosystème. De plus, ces opérateurs perdent une opportunité de développer leur chiffre d’affaires en matière de services à valeur ajoutée, relais de croissance indispensables dans un marché en voie de saturation sur la base des offres de services actuelles ; Les pouvoirs publics qui se devraient d’intervenir à la fois en matière (i) de soutien financier (fonds d’amorçage plutôt que subventions) et (ii) de soutien à la création d’entreprises (centres d’incubation pour le développement de services à valeur ajoutée). A ce titre, ils pourraient se présenter comme partenaires des opérateurs de télécommunications. Un comportement trop exclusif de certaines ONG et partenaires de développement qui rechignent à s’engager, y compris dans des projets pilotes, en partenariat avec des acteurs commerciaux ; ce type de partenariat apparait pourtant, notamment en milieu rural, comme une des solutions à envisager, en tout premier lieu, tant est évidente la complémentarité de compétences qui apparait (i) entre une ONG connaissant particulièrement bien les comportements des populations et des acteurs locaux et (ii) un opérateur de télécommunications qui dispose des ressources nécessaires pour la mise en place de solutions technico-économiques adaptés à des besoins identifiés avec l’assistance de l’ONG en question. Il semble que la situation des projets de services TIC à valeur ajoutée soit plus favorable en Afrique de l’Est où dans plusieurs pays (Kenya, Ouganda47, Rwanda, Mozambique ...), non pas 47 http://www.brodsi.org.ug STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013 PAGE 163 ARTELIA Ville & Transport Bird & Bird Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin tant par le nombre d’idées innovantes mais surtout par la capacité des acteurs de la sousrégion à engager davantage de projets sur le terrain ; cela tient en partie au fort engagement des pouvoirs publics en Afrique de l’Est, notamment en termes d’investissement en milieu rural, sans commune mesure à ce qui fait en Afrique de l’Ouest.. STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013 PAGE 164