étude pour la définition de la stratégie d`accès universel - Absu-cep

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étude pour la définition de la stratégie d`accès universel - Absu-cep
RÉPUBLIQUE DU BÉNIN
MINISTÈRE DE LA COMMUNICATION
ET DES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION
UNITÉ DE COORDINATION DU PROJET E-BÉNIN
OBJECTIFS
ÉTUDE POUR LA DÉFINITION DE LA STRATÉGIE
D’ACCÈS UNIVERSEL TÉLÉCOM ET TIC
ET DU PLAN D’ACTIONS POUR LA MISE
EN ŒUVRE DE PROJETS PILOTES
EN RÉPUBLIQUE DU BÉNIN
PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE
ET DU PLAN D’ACTION
RAPPORT FINAL – VOLUME I
DATE : 9 DÉCEMBRE 2013
ARTELIA Ville & Transport
Bird & Bird
Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
SOMMAIRE
1.
INTRODUCTION _______________________________________________________________ 4
2.
CADRE DE RÉFÉRENCE POUR LA DÉFINITION DE LA STRATÉGIE DE
SERVICE UNIVERSEL _________________________________________________________ 5
2.1.
RÉCAPITULATIF DE L’ÉTAT DES LIEUX ___________________________________________ 5
2.1.1.
Situation des infrastructures et des services TIC ______________________________________ 5
2.1.1.1.
2.1.1.2.
2.1.1.3.
2.1.1.4.
2.1.2.
Situation des infrastructures connexes _____________________________________________ 20
2.1.2.1.
2.1.2.2.
2.1.3.
Orientations de la politique sectorielle nationale______________________________________ 32
Programmes de développement dédiés aux populations vulnérables ____________________ 33
2.2.2.1.
2.2.2.2.
2.2.2.3.
2.2.2.4.
2.2.3.
STRATÉGIE DE CROISSANCE ET DE RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ _________________________ 34
PLAN STRATÉGIQUE DE RELANCE DU SECTEUR AGRICOLE _______________________________ 34
PLAN NATIONAL DE PROMOTION DU GENRE_____________________________________________ 35
POLITIQUE NATIONALE DE PROTECTION ET D’INTÉGRATION DES PERSONNES HANDICAPÉES _ 36
Capacité contributive au financement du Service universel_____________________________ 37
CARACTÉRISATION DES BESOINS ET DES CONTRAINTES EN MATIÈRE DE SERVICE
UNIVERSEL __________________________________________________________________ 38
2.3.1.
Évaluation des populations en déficit d’accès aux services TIC _________________________ 38
2.3.1.1.
2.3.1.2.
2.3.2.
2.3.3.
MÉTHODOLOGIE ET OBJECTIFS DE L’ENQUÊTE __________________________________________ 45
RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE AUPRÈS DES CHEFS DE MÉNAGES ____________________________ 48
RÉSULTATS DES FOCUS GROUPS _____________________________________________________ 52
RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE AUPRÈS DES ACTEURS LOCAUX ______________________________ 53
RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE AUPRÈS DES FOURNISSEURS DE SERVICES TIC ________________ 54
Besoins et attentes exprimés lors de l’enquête dans les ministères ______________________ 56
2.3.4.1.
2.3.4.2.
2.3.4.3.
2.3.4.4.
2.3.4.5.
2.3.4.6.
2.3.4.7.
2.3.5.
2.3.6.
LES POPULATIONS RURALES__________________________________________________________ 40
LES FEMMES ________________________________________________________________________ 42
LES JEUNES ________________________________________________________________________ 44
LES PERSONNES HANDICAPÉES _______________________________________________________ 45
Besoins et attentes exprimés lors de l’étude de la demande dans les communes rurales ____ 45
2.3.3.1.
2.3.3.2.
2.3.3.3.
2.3.3.4.
2.3.3.5.
2.3.4.
DÉFICIT D’ACCÈS À LA TÉLÉPHONIE MOBILE ____________________________________________ 38
DÉFICIT D’ACCÈS À INTERNET _________________________________________________________ 39
Caractérisation des populations les plus vulnérables _________________________________ 40
2.3.2.1.
2.3.2.2.
2.3.2.3.
2.3.2.4.
3.
LE PROJET CMC _____________________________________________________________________ 22
LES PROJETS TIC EN COURS DANS LES MINISTÈRES _____________________________________ 27
CADRAGE INSTITUTIONNEL ET FINANCIER _______________________________________ 32
2.2.1.
2.2.2.
2.3.
LE RÉSEAU POSTAL__________________________________________________________________ 20
LE RÉSEAU PUBLIC DE DISTRIBUTION D’ÉLECTRICITÉ ____________________________________ 20
Situation des projets TIC à couverture rurale ________________________________________ 22
2.1.3.1.
2.1.4.1.
2.2.
L’OPERATEUR HISTORIQUE ____________________________________________________________ 5
LES RESEAUX MOBILES _______________________________________________________________ 8
SERVICES D’ACCÈS INTERNET ________________________________________________________ 16
LES RADIOS DE PROXIMITÉ ___________________________________________________________ 18
MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE ET DES FINANCES __________________________________________ 57
MINISTÈRE DE LA SANTÉ _____________________________________________________________ 57
MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE ________________________________________________________ 57
MINISTERE DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ________________________________________ 57
MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE __________________________________________ 58
MINISTERE DE LA FAMILLE ____________________________________________________________ 58
MINISTÈRE DE LA JUSTICE ____________________________________________________________ 58
Synthèse des besoins exprimés lors des enquêtes terrain _____________________________ 58
Portée et enjeux du Service universel_______________________________________________ 59
PRESENTATION DE LA STRATÉGIE DE SERVICE UNIVERSEL ____________ 62
3.1.
3.2.
3.3.
ORIENTATION STRATÉGIQUE N°1 : DÉFINITION GÉNÉRIQUE DU SERVICE UNIVERSEL _ 63
ORIENTATION STRATÉGIQUE N°2 : LES BÉNÉFICIAIRES DU SERVICE UNIVERSEL _____ 64
ORIENTATION STRATÉGIQUE N°3 : LE CONTENU DU SERVICE UNIVERSEL ___________ 64
3.3.1.
3.3.2.
3.3.3.
Les services de connectivité pour les particuliers ____________________________________ 65
Les services de données pour les professionnels ____________________________________ 65
Les services d’accompagnement des utilisateurs_____________________________________ 65
PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I
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3.4.
ORIENTATION STRATÉGIQUE N°4 : LE MÉCANISME DE FINANCEMENT DES PROJETS
DE SERVICE UNIVERSEL _______________________________________________________ 66
3.4.1.
3.4.2.
3.4.3.
3.4.4.
3.4.5.
3.5.
69
Contraintes législatives __________________________________________________________
Inopportunité de créer une nouvelle structure________________________________________
Séparer des missions stratégiques et d’ordre opérationnel_____________________________
Une gouvernance collégiale de la mise en œuvre du Service Universel et du FDCEP________
Gestion financière FDCEP ________________________________________________________
Contrôle interne /externe du FDCEP ________________________________________________
70
71
71
72
73
73
Le mode de sélection « Pay or Play » _______________________________________________ 75
Sélection des opérateurs SU sur la base d’un appel d’offres de type « enchères négatives » _ 75
Procédure standard pour la sélection des prestataires de services ______________________ 75
ORIENTATION STRATÉGIQUE N°8 : PRINCIPE DE PLANIFICATION DU DÉPLOIEMENT___ 76
3.8.1.
3.8.2.
3.8.3.
3.8.4.
3.8.5.
3.9.
66
67
67
68
ORIENTATION STRATÉGIQUE N°6 : AMÉNAGEMENTS RÉGLEMENTAIRES ____________ 73
ORIENTATION STRATÉGIQUE N°7 : PROCÉDURE DE SÉLECTION DES OPÉRATEURS
ATTRIBUTAIRES ______________________________________________________________ 74
3.7.1.
3.7.2.
3.7.3.
3.8.
Recourir aux contributions du secteur privé _________________________________________
Contrôler le bon niveau de subvention______________________________________________
Contrôler le bon niveau de subvention______________________________________________
Privilégier le mode « Pay or Play » _________________________________________________
Sélectionner les opérateurs chargés de fournir le service universel dans le cadre d’un appel
à la concurrence ________________________________________________________________
ORIENTATION STRATÉGIQUE N°5 : LES MODALITÉS DE GOUVERNANCE ET DE
PILOTAGE DU SERVICE UNIVERSEL _____________________________________________ 70
3.5.1.
3.5.2.
3.5.3.
3.5.4.
3.5.5.
3.5.6.
3.6.
3.7.
Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
Une transparence de la classification des communes et de la définition des priorités de
déploiement____________________________________________________________________
Achever la couverture du territoire en téléphonie mobile_______________________________
Équiper chaque chef-lieu de commune rurale d’un accès collectif à Internet ______________
Couvrir la population en services Internet mobile _____________________________________
Une révision régulière de la planification ____________________________________________
76
76
77
77
77
ORIENTATION STRATÉGIQUE N°9 : DES MESURES D’ACCOMPAGNEMENT DES
ACTEURS CONCERNÉS ________________________________________________________ 78
3.9.1.
3.9.2.
3.9.3.
Sensibiliser les décideurs publics et privés__________________________________________ 78
Amplifier l’engagement des acteurs privés dans l’offre de services TIC___________________ 79
Accompagner les utilisateurs en déficit d’accès ______________________________________ 79
3.10. ORIENTATION STRATÉGIQUE N°10 : APPROCHE POUR LA MISE EN OEUVRE DU
PROGRAMME PILOTE _________________________________________________________ 80
3.10.1. Objectifs spécifiques de la phase pilote _____________________________________________ 80
3.10.2. Services TIC à fournir par chaque opérateur de projet pilote____________________________ 80
4.
PLAN D’ACTION POUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA STRATÉGIE ___________ 81
4.1.
SCÉNARIO DE MISE EN ŒUVRE DE LA STRATÉGIE ________________________________ 81
4.1.1.
Service téléphonique ____________________________________________________________ 81
4.1.1.1.
4.1.1.2.
4.1.1.3.
4.1.2.
Autres services _________________________________________________________________ 89
4.1.2.1.
4.1.2.2.
4.1.3.
MISSION ET RÔLE DU CYBERCAFÉ COMMUNAL __________________________________________ 98
PROGRAMME DE SENSIBILISATION À L’INTENTION DES DÉCIDEURS PUBLICS ET PRIVÉS ______ 99
PROGRAMME D’INCITATION ET DE FORMATION DES MICROENTREPRENEURS LOCAUX ______ 100
ACCOMPAGNEMENT DES UTILISATEURS NON FAMILIARISÉS À L’USAGE DES SERVICES TIC __ 101
SENSIBILISATION ET FORMATION À L’USAGE DES SERVICES TIC __________________________ 101
VULGARISATION ET APPROPRIATION DES SERVICES TIC PAR LES FEMMES RURALES _______ 102
MESURES D’ADAPTATION DES SERVICES TIC POUR LES PERSONNES HANDICAPÉES________ 103
BUDGET PRÉVISIONNEL POUR LES PROGRAMMES DE RENFORCEMENT DE CAPACITÉS _____ 104
Cadrage financier du programme _________________________________________________ 104
4.1.4.1.
4.1.4.2.
4.2.
INTERNET FIXE ______________________________________________________________________ 89
INTERNET MOBILE ___________________________________________________________________ 93
Mesures d’accompagnement à l’usage des services TIC _______________________________ 97
4.1.3.1.
4.1.3.2.
4.1.3.3.
4.1.3.4.
4.1.3.5.
4.1.3.6.
4.1.3.7.
4.1.3.8.
4.1.4.
ALLOTISSEMENT ____________________________________________________________________ 81
NIVEAU DE SUBVENTION PAR LOT _____________________________________________________ 84
PRIORISATION DES LOTS _____________________________________________________________ 87
RESSOURCES DISPONIBLES ANNUELLEMENT __________________________________________ 104
SIMULATION GLOBALE ______________________________________________________________ 105
CHRONOGRAMME DE MISE EN ŒUVRE _________________________________________ 107
4.2.1.
4.2.2.
Programmation initiale __________________________________________________________ 107
Modalités de mise en œuvre des programmes annuels _______________________________ 111
PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I
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4.2.2.1.
4.2.2.2.
4.2.2.3.
5.
6.
OBJECTIFS ________________________________________________________________________ 111
PLAN D’ACTION ANNUEL _____________________________________________________________ 111
RÉÉVALUATION PÉRIODIQUE DE LA PROGRAMMATION __________________________________ 115
CADRE RÉGLEMENTAIRE POUR LA STRATÉGIE DE SERVICE UNIVERSEL118
ASSISTANCE AU LANCEMENT DU PROGRAMME PILOTE ________________ 131
6.1.
PRINCIPES DIRECTEURS POUR LE DÉPLOIEMENT DE LA PHASE PILOTE____________ 131
6.1.1.
6.1.2.
6.1.3.
6.1.4.
Objectifs de la phase pilote ______________________________________________________
Services à fournir dans le cadre du programme pilote ________________________________
Principes méthodologiques pour la réalisation de la phase pilote ______________________
Profil caractéristique de chaque projet pilote _______________________________________
6.1.4.1.
6.1.4.2.
6.1.4.3.
6.1.4.4.
6.1.4.5.
6.1.4.6.
6.2.
131
131
131
133
PROJET PILOTE N°1 : ________________________________________________________________ 133
PROJET PILOTE N°2 : ________________________________________________________________ 133
PROJET PILOTE N°3 _________________________________________________________________ 134
PROJET PILOTE N°4 _________________________________________________________________ 134
PROJET PILOTE N°5 _________________________________________________________________ 134
PROJET PILOTE N°6 _________________________________________________________________ 135
CADRE DE MISE EN ŒUVRE DES PROJETS PILOTES _____________________________ 135
6.2.1.
6.2.2.
7.
Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
Programmation générale ________________________________________________________ 135
Cadrage des micro-projets d’applications spécifiques à base de services à valeur ajoutée _ 137
ANNEXE ____________________________________________________________________ 139
7.1.
PRINCIPAUX PARAMÈTRES ET RÉSULTATS DE LA MODÉLISATION_________________ 139
7.1.1.
Hypothèses de modélisation _____________________________________________________ 139
7.1.1.1.
7.1.1.2.
7.1.1.3.
7.1.2.
Projections financières projets téléphonie mobile ___________________________________ 144
7.1.2.1.
7.1.2.1.
7.1.2.1.
7.1.2.1.
7.1.2.1.
7.1.2.1.
7.1.2.1.
7.1.3.
7.1.4.
7.2.
TÉLÉPHONIE MOBILE________________________________________________________________ 139
INTERNET FIXE _____________________________________________________________________ 141
INTERNET MOBILE __________________________________________________________________ 142
LOT 1
LOT 2
LOT 3
LOT 4
LOT 5
LOT 6
LOT 7
_____________________________________________________________________________ 144
_____________________________________________________________________________ 145
_____________________________________________________________________________ 145
_____________________________________________________________________________ 146
_____________________________________________________________________________ 147
_____________________________________________________________________________ 148
_____________________________________________________________________________ 149
Projections financières projet internet fixe _________________________________________ 151
Projections financières projet internet mobile _______________________________________ 152
EXEMPLES D’APPLICATIONS TIC AYANT UN IMPACT SUR LE DÉVELOPPEMENT
ÉCONOMIQUE ET SOCIAL DES POPULATIONS RURALES __________________________ 153
7.2.1.
7.2.2.
7.2.3.
7.2.4.
7.2.5.
7.2.6.
7.2.7.
7.2.8.
7.2.9.
7.2.10.
7.2.11.
Plateforme communautaire de Téléphonie mobile – AquaDeD Bénin ____________________
Réseau de classes numériques – Cerco Bénin ______________________________________
Place de marché virtuelle – Manobi Sénégal ________________________________________
Services de prévention sanitaire infantile – Pésinet, Sénégal et Mali ____________________
Système d’information de marché de type Cloud – Esoko, Ghana ______________________
Plate forme Agrobusiness – Drumnet, Kenya _______________________________________
Services d’Assistance Téléphonique – M.kilimo, Kenya _______________________________
mAgri - GSMA, tous pays en développement________________________________________
Radio participative Volta Star – Dimitra, Ghana______________________________________
Incubateur d’entreprises – CTIC, Dakar ____________________________________________
Problématique de pérennisation et de reproductibilité des projets TIC __________________
PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I
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1.
Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
INTRODUCTION
Le présent rapport final fait suite à l’atelier de présentation de l’état des lieux et des options
stratégiques pour l’accès/service universel, qui s’est déroulé le 4 avril 2013. Le cadre de référence
incluant l’état des lieux du secteur est rappelé au chapitre 2.
Sur la base des options retenues à la suite de cet atelier, le rapport définit ensuite une stratégie de
mise en œuvre de l’accès/service universel qui s’appuie sur 10 orientations principales, exposées
au chapitre 3. Un plan de mise en œuvre de cette stratégie est proposé au chapitre 4, sur la base
d’une modélisation financière qui vise à assurer la cohérence entre les actions programmées et les
ressources mobilisables.
Pour permettre la mise en œuvre de ce plan, un cadre réglementaire a été élaboré, sous la forme
d’un projet de décret d’application de la loi sur les communications électroniques et la poste
actuellement en cours d’adoption. Ce projet est présenté au chapitre 5. Il définit notamment le rôle
des différents intervenants, les modalités de mise en œuvre des projets de service universel et les
règles de gestion du Fonds de développement des communications électroniques et de la poste.
Enfin, le chapitre 6 présente un cadre pour la définition et la mise en œuvre des projets pilotes qui
serviront à tester et à évaluer la stratégie proposée.
Enfin, le chapitre 6 présente un cadre pour la définition et la mise en œuvre des projets pilotes qui
serviront à tester et à évaluer la stratégie proposée.
Par ailleurs, le rapport a été complété par un second volume qui rassemble les outils développés
par les consultants en vue de la mise en œuvre des projets pilotes, notamment les projets de
dossiers d’appel d’offres pour l’attribution de ces projets pilotes.
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2.
Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
CADRE DE RÉFÉRENCE POUR LA DÉFINITION DE LA STRATÉGIE
DE SERVICE UNIVERSEL
2.1.
RÉCAPITULATIF DE L’ÉTAT DES LIEUX
2.1.1.
Situation des infrastructures et des services TIC
2.1.1.1. L’OPERATEUR HISTORIQUE
L’opérateur historique Bénin Télécoms (BTSA) est en situation de monopole exploitant en matière
de réseaux fixes ; comme dans la plupart des autres pays de la sous-région, le marché fixe est
quasi-stagnant avec une télédensité qui plafonne à près de 1,7 ligne pour 100 habitants depuis
2008 ; ceci malgré le regain de clientèle apporté en 2006 par l’introduction du CDMA qui est venue
compensée la chute du nombre d’abonnés sur le réseau filaire.
Le chiffre d’affaires de la téléphonie fixe est pour sa part en forte décroissance, en raison de la
baisse de l’ARPU (consommation mensuelle moyenne par ligne), qui est passé de 36 000 FCFA
en 2007 à 6 400 FCFA en 2011. La principale cause de cette chute est la baisse importante des
tarifs mobiles, qui sont maintenant plus bas que les tarifs fixes pour les communications off-net et
internationales.
Globalement, BTSA est le fournisseur d’accès Internet qui offre la meilleure couverture du
territoire. Toutefois, en dehors des grandes villes, l’accès Internet est assuré par le réseau CDMA
mais cette offre est loin de couvrir l’ensemble de la population et encore moins les zones rurales.
2.1.1.1.1.
Couverture des infrastructures fixes
Les réseaux d’infrastructures de télécommunications exploités par BTSA à l’échelle nationale
comprennent d’une part un réseau de transmission et d’autre part deux types de réseaux
d’accès : (i) réseau filaire et (ii) réseau sans fil à boucle locale radio utilisant les technologies
CDMA et WiMAX.

Le réseau de transmission, dont la couverture du territoire national est présentée sur la
figure suivante, est lui-même constitué de plusieurs composantes, à savoir :

Une station terrienne de télécommunications par satellite située à Abomey-Calavi dans
la banlieue de Cotonou ;

Un point d’atterrissement du câble sous-marin SAT3/WASC ;

Un réseau terrestre de fibres optiques comprenant un axe sud reliant Cotonou, d’une
part à Porto-Novo et au Nigeria et d’autre part au Togo via Ouidah, et un axe Nord qui
se divise à Parakou en deux branches l’une en direction du Burkina Faso via
Natitingou et l’autre vers le Niger via Kandi et Malanville. Ce réseau est interconnecté
avec ceux des pays voisins, sauf dans le cas du Burkina Faso qui n’a pas construit de
liaison directe en fibre optique vers le Bénin (le trafic entre les deux pays est acheminé
à travers le Togo) ;

Des liaisons par faisceaux hertziens qui desservent notamment les sites du réseau
situés à l’écart des fibres optiques.
Le réseau de fibres optiques de BTSA pourrait constituer l’ossature des réseaux nationaux du
Bénin. Toutefois, certains opérateurs qui louent ou louaient des capacités à l’opérateur public se
plaignent d’une qualité de service insuffisante, notamment de coupures trop fréquentes des
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liaisons. Cela a conduit certains de ces opérateurs à développer leur propre backbone national, en
technologie hertzienne.
Fig. 1.
Réseau national et international de transmission de BTSA
Source : Archives Artelia

Le réseau d’accès filaire comprend des centraux principaux situés à Cotonou, PortoNovo, Parakou et Savalou. La couverture du pays est assurée via des unités de
raccordement distantes. De manière générale, les réseaux d’accès filaires sont anciens et
relativement vétustes, particulièrement dans les localités isolées. En outre, ils font l’objet de
vols de cuivre, qui génèrent de longues périodes de coupure pour les abonnés des réseaux
atteints.
A noter que BTSA a mis en place à partir de 2005 des équipements ADSL dans quelques
villes, notamment Cotonou et sa périphérie, Porto-Novo, Bohicon, Abomey, Tchaourou,
Parakou et Pobè. La qualité du service fournie est toutefois tributaire de celle du réseau
d’accès filaire.
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
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Quant au réseau d’accès sans fil, il est constitué de boucles locales radios (BLR), basées
sur l’une des deux technologies suivantes

Le réseau d’accès à base de technologie CDMA qui a été mis en service en 2007,
comporte actuellement 61 BTS, réparties sur 46 communes. Les positions des BTS
figurent sur la carte ci-dessous, qui montre la concentration du réseau dans les zones
peuplées du sud du pays.

Fig. 2.
Positionnement des stations de base CDMA
Source : ATRPT
A noter que ce réseau CDMA supporte des services de voix et d’accès Internet. Il a été
porté à la norme EVDO (équivalent de la 3G) qui lui permet d’offrir des débits allant jusqu’à
3 Mbps. A ce jour, hors des principaux centres de population, seules les zones couvertes
par le réseau CDMA offrent un accès au service téléphonique fixe.

2.1.1.1.2.
Le réseau d’accès à base de technologie WiMAX, pour sa part, est encore limité à 6
BTS qui couvrent Cotonou et quelques localités de sa périphérie (Calavi, Cococodji,
Godomey).
Stratégie d’extension des couvertures en services TIC
Dans la mesure où la couverture des réseaux mobiles est déjà nettement plus dense que celle du
réseau fixe et où la demande des populations pauvres est plus orientée vers les services mobiles
que vers le fixe, BTSA n’a pas un intérêt manifeste à densifier son réseau dans les zones rurales.
En pratique, BTSA observe que les clients qui lui restent dans les zones rurales sont
essentiellement les services publics (gendarmerie, dispensaires, administrations locales etc.). A ce
jour, aucune évaluation du coût de ce service n’a été effectuée.
BTSA est encore en phase de restructuration et il lui est donc difficile d’élaborer une stratégie
claire faute de moyens pour la mettre en œuvre. En tout état de cause, sa situation financière
actuelle, obérée notamment par la chute du marché de la téléphonie fixe et la perte d’une partie du
marché des capacités internationales, ne lui permet pas d’investir dans des projets qui ne soient
pas rapidement rentables.
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L’opérateur s’estime en outre lésé par la demande qui lui est faite par l’ATRPT de libérer la bande
880-890 MHz utilisée par son réseau CDMA, qui doit être transférée au réseau 3G de MTN.
Un des axes stratégiques de BTSA est le développement de son activité de carrier national et
international. A ce titre, avec l’appui de l’État, BTSA est associé au projet de raccordement au
Bénin du câble sous-marin ACE ainsi qu’au projet CMC, dans le cadre duquel seront construites
de nouvelles liaisons nationales en fibres optiques qui lui permettront de sécuriser son backbone
national.
2.1.1.2. LES RESEAUX MOBILES
Le marché des télécommunications mobiles béninois compte aujourd’hui cinq acteurs :

LIBERCOM est le réseau mobile de l’opérateur historique Bénin Télécoms, créé en 1998 ;

BBCOM est un opérateur à capitaux majoritairement béninois ;

MOOV (ex TELECEL) est une filiale de l’opérateur émirati Etisalat ;

MTN (ex SPACETEL) fait partie du groupe sud-africain MTN ;

GLO, filiale du groupe Nigérian Globacom, est le dernier entrant qui a commencé ses
activités en 2008.
En 2011, le chiffre d’affaires du secteur a atteint 165 milliards de FCFA. MTN domine
largement le marché mobile avec 58% des produits, suivi de Moov (27%), puis GLO (12%).
2.1.1.2.1.
Positionnement des opérateurs mobiles sur le marché
Globalement, le chiffre d’affaires du secteur mobile croît chaque année à un taux supérieur à 10%.
Seuls MTN et Moov voient leur chiffre d’affaires augmenter chaque année sur les cinq dernières
années. A l’inverse, BB COM et Libercom font face à un effondrement de leur chiffre d’affaires
depuis quatre ans. Après avoir fortement progressé les deux premières années de son lancement,
le chiffre d’affaires de GLO a diminué dès la 3ième année.
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Variation annuelle des chiffres d'affaires des opérateurs mobiles
Source : ATRPT et Artelia
Cette évolution des chiffres d’affaires est fortement corrélée avec les montants des
investissements consentis par les différents opérateurs, comme le montre le graphe ci-dessous.
Ainsi, Libercom et BB COM, qui détiennent les deux plus faibles parts de marché, sont aussi les
opérateurs qui ont le moins investi au cours des dernières années. De même, GLO a pratiquement
cessé ses investissements à partir de 2010, deux ans après le lancement de son réseau, ce qui
explique sa régression récente.
Fig. 4.
Évolution des investissements des opérateurs mobiles
Source : ATRPT
Le marché mobile compte, à fin juin 2012 selon les données ATRPT, 7,9 millions de lignes
répertoriées (soit un taux de pénétration de 85,6%). Le marché semble se rapprocher d’un seuil de
saturation, qui se traduit par un ralentissement de la croissance du parc d’abonnés en 2012. Ce
phénomène pourrait aussi être lié à la convergence des tarifs des différents opérateurs, qui rend la
possession de plusieurs SIM moins utile, ainsi qu’à l’obligation d’enregistrement, qui la rend plus
compliquée à gérer par les clients.
Par ailleurs, le nombre d’abonnés actifs (abonnés ayant utilisé leur ligne au moins une fois dans
les 6 derniers mois) est nettement plus faible que le nombre de lignes répertoriées : à la fin 2011,
il approchait les 6,6 millions de lignes soit une télédensité active de 72,6% contre 85,6%
pour le total des lignes répertoriées à la même date. Dans les analyses ci-après, sont uniquement
considérées les lignes actives qui représentent plus fidèlement la réalité du parc.
Sans surprise, ce sont MTN et Moov qui ont les parcs d’abonnés les plus importants et qui
profitent le plus de la croissance du marché.
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Fig. 5.
Parcs d'abonnés mobiles par opérateur
Source : ATRPT – juin 2012
Les parts de marché (en nombre d’abonnés) des cinq opérateurs donnent Moov (34%) et MTN
(33%) au coude à coude suivi de GLO (20%) qui a ravi la troisième place à BBCom (10%) et
Libercom (3%) pourtant présents sur le marché avant lui. Assez curieusement, la position de Moov
ne se reflète pas en termes de trafic par client ni par conséquent de chiffre d’affaires (voir plus
haut).
Comme indiqué plus haut, les tarifs de la téléphonie mobile ont connu au cours des dernières
années une évolution à la baisse, qui a abouti à l’application par tous les opérateurs d’un tarif de
base (hors promotions) de 1 FCFA par seconde (60 FCFA par minute) aussi bien pour les appels
on-net que off-net et même vers certaines destinations internationales.
Les ARPU (revenus mensuels moyens par utilisateur) des différents opérateurs évoluent de
manière contrastée au cours des 4 dernières années. Sur la période, tous les opérateurs voient
leur ARPU diminuer fortement, de 87% pour BB COM à 19% pour Moov qui est l’opérateur dont
l’ARPU baisse le moins. MTN a conservé au fil des années le niveau d’ARPU le plus élevé
malgré une basse de 32% sur la période ; c’est ce niveau élevé d’ARPU qui lui permet de dominer
les autres opérateurs en termes de chiffre d’affaires.
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Fig. 6.
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Évolution des ARPU mobiles par lignes actives
Source : ATRPT et ARTELIA
Nota : Il a été demandé aux opérateurs mobiles de fournir des d’informations sur les différences
entre les ARPU des zones urbaines et des zones rurales. Ces informations ont fait l’objet d’un
questionnaire remis aux opérateurs et qui est resté sans réponse précise sur ce point, à la date de
publication du présent rapport.
2.1.1.2.2.
Services offerts et perspectives d’évolution
L’ensemble des opérateurs offrent à la fois :

un service de téléphonie mobile (norme GSM 2G) ;

un service d’accès mobile à Internet, utilisant la norme GPRS/EDGE (débit maximum
théorique de 400 kbps).
Selon les trois opérateurs rencontrés (MTN, Moov et GLO), l’accès Internet mobile est disponible
sur l’ensemble de leur réseau. Toutefois, le réseau est configuré pour donner la priorité à la voix.
De ce fait, les débits disponibles sont limités en période de fort trafic.
MTN est en outre le seul opérateur à avoir obtenu une licence lui permettant de mettre en œuvre
des technologies mobiles haut débit. Il a commencé le déploiement d’un réseau 3G qui, à ce jour,
ne couvre que l’agglomération de Cotonou. Les axes de développement à court terme (2013)
portent sur les principales autres villes du pays (Porto-Novo, Bohicon, Parakou). A ce stade,
l’opérateur ne prévoit pas de déployer ce service dans les zones peu denses, ceci d’autant moins
que le chiffre d’affaires issu des services de données est très faible actuellement (de l’ordre de 2%
du total).
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2.1.1.2.3.
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Étude détaillée de la couverture des réseaux mobiles
Une étude visant à évaluer la couverture du territoire national par les réseaux de téléphonie aux
normes GSM a été effectuée en 2011 par le bureau d’études CERT pour le compte de l’ATRPT.
Il s’agissait d’établir la cartographie détaillée de la couverture de la population et du territoire par
les réseaux des cinq opérateurs GSM, à la fois réseau par réseau et globalement. La campagne
de mesure s’est déroulée sur la période de septembre 2011 à novembre 2011 dans les 77 chefslieux de communes et les principaux villages et axes routiers du territoire.
En conclusion, l’étude concluait que la couverture de la population béninoise était quasitotale (99,5%) et celle du territoire très importante (90,3%).
Toutefois, plusieurs éléments détaillés ci-après, conduisent à penser que les performances réelles
des réseaux sont surévaluées par cette étude. En effet, les modalités d’évaluation de la couverture
des opérateurs présentent plusieurs limites méthodologiques, à savoir :

Une partie non négligeable du territoire, notamment dans les zones rurales, n’a pas été
visitée. Le calcul des taux de couverture dans ces zones a été effectué par interpolation,
c’est-à-dire par un calcul théorique dont le résultat n’est pas nécessairement représentatif
de la réalité ;

Les rapports d’études communiqués au Consultant ne précisent pas quelle documentation
démographique de base a été utilisée pour la mesure de la population couverte par les
réseaux. Il s’agit d’une lacune importante dans la mesure où le degré de précision des
calculs de couverture de la population dépend essentiellement du niveau de connaissance
détaillée de la répartition de la population sur le territoire.

Le choix du seuil d’accessibilité retenu, à savoir un signal reçu supérieur à - 103 dBm,
correspond à une probabilité de réussite d’appel de 85%, selon les calculs effectués par le
Consultant avec du matériel professionnel. Outre que cette probabilité est inférieure au
niveau exigé par les cahiers des charges (95%), il n’est pas évident que des terminaux «
grand public » parviennent à la même probabilité de réussite. En tout état de cause, elle
correspond à une utilisation en extérieur (« Outdoor »), le niveau de signal nécessaire pour
permettre l’accès au réseau depuis l’intérieur d’un bâtiment (« Indoor ») ou d’un véhicule
(« Incar ») étant nettement supérieur.
Par ailleurs, les opérateurs rencontrés ont déclaré que le niveau de couverture réel de leurs
réseaux était inférieur à celui affiché dans les résultats de l’étude.
Ces incertitudes conduisent à recommander un approfondissement de l’analyse de couverture des
réseaux mobiles. En effet, si une partie significative de la population ne bénéficie pas d’une
couverture effective, elle devra être prise en compte pour l’élaboration de la stratégie de service
universel.
De ce fait et dans un premier temps, le Consultant a procédé à une évaluation théorique de la
couverture à partir des données disponibles sur les réseaux (voir section suivante). Dans un
second temps, il est recommandé que cette question fasse l’objet d’une concertation approfondie
entre les autorités (MCTIC et ATRPT) et les opérateurs, dont l’objectif serait d’identifier les zones
peuplées qui ne sont pas couvertes par les réseaux mobiles.
Cette concertation pourrait notamment être fondée sur la collecte par l’ATRPT auprès de chaque
opérateur de la liste des villages couverts et non couverts par son réseau (pour mémoire, le cahier
des charges des opérateurs impose de couvrir 80% des villages du pays, obligation dont il
convient de contrôler le respect).
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Pour évaluer la couverture théorique de la population répartie sur le territoire, le Consultant a
utilisé comme base la localisation des BTS des opérateurs sur le territoire béninois remise par
l’ATRPT. A l’aide d’un logiciel de cartographie, il a ensuite positionné chacune des BTS sur un
fond de carte. Une telle carte montre bien la plus forte densité des implantations des sites mobiles
au sud du pays, à proximité de la zone littorale et dans l’agglomération de Cotonou et ses
environs. L’emplacement des BTS suit souvent les routes principales. Toutes les communes sont
couvertes par au moins une station de base. Néanmoins, la présence d’une BTS ne garantit pas la
couverture de l’ensemble du territoire et de la population de la commune. La carte présentée sur la
figure suivante montre également que très peu de BTS sont situées dans les forêts et parcs du
pays. Cela confirme bien la faible couverture radio de ces zones par les réseaux mobiles.
Fig. 7.
Localisation des BTS des opérateurs et parcs naturels
Source : ATRPT, traitement géographique ARTELIA
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A partir de la localisation des BTS, le Consultant a effectué une modélisation de la couverture de
chaque réseau mobile en prenant un rayon de couverture moyen par BTS de 15 kilomètres. Ce
rayon correspond à des macro-cellules usuellement utilisées dans les zones rurales (qui ont
généralement 35 km de diamètre en moyenne). Un tel rayon de couverture apparait adapté à une
modélisation simplifiée dont l’objectif est de repérer les zones non couvertes en milieu rural. En
milieu urbain, les diamètres des cellules sont plus faibles, mais la densité et le nombre de BTS
étant très importante, le choix du rayon ne modifie que très peu la surface couverte par l’ensemble
des BTS de la zone. Les zones d’ombre, relativement réduites, y résultent essentiellement de
problèmes de propagation spécifiques au milieu urbain (zones masquées par des immeubles,
parcours multiples etc.).
La figure suivante présente le résultat de cette modélisation et met notamment en évidence que :

Plusieurs zones rurales (encadrées en rouge) restent à couvrir dans le nord et le centre du
pays ;

Les opérateurs MTN et MOOV (respectivement de couleur jaune et verte) fournissent à eux
deux, la plus grande partie de la couverture mobile du pays.
Fig. 8.
Localisation et couverture des BTS des opérateurs mobiles
Source : ATRPT, traitement géographique ARTELIA
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Pour évaluer avec précision le taux de couverture de la population, il serait nécessaire de disposer
d’un découpage administratif du pays sous forme vectorielle (c’est-à-dire compatible avec un
logiciel de cartographie) au niveau des arrondissements et des villages à l’intérieur des communes
du fait que la répartition de la population dans les communes n’est pas uniforme.
En l’absence de telles informations, l’évaluation du taux de couverture a été poursuivie en
superposant deux cartes, à savoir (i) la carte des densités de population et (ii) la carte de
couverture théorique de couverture des réseaux (cercles hachurés) ; la figure suivante présente le
résultat de cette superposition et met notamment en évidence les zones avec une densité de
population relativement importante (supérieure à 30 habitants / km²) ne bénéficiant pas d’une
couverture mobile satisfaisante (cercles bleus).
Fig. 9.
Densité de population et couverture théorique des réseaux mobiles
Source : INSAE, ATRPT et ARTELIA
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Cette simulation montre bien que la couverture mobile n’est probablement pas complète en termes
de population et que certaines zones avec des densités relativement importantes (entre 30 et
40 habitants / km²) ne sont pas couvertes ou ont un service de mauvaise qualité (puissance
du signal très faible, incompatible avec une réception « Indoor »).
Dans ces conditions d’incertitude quant à la valeur précise du niveau de couverture de la
population béninoise, le Consultant a retenu comme hypothèse de travail pour la suite de l’analyse
un taux de couverture égale de la population de l’ordre de 90% qui se situe entre la valeur
avancée par l’étude ATRPT (plus de 99%) et la valeur annoncée par les opérateurs dans le cadre
de l’étude GSMA 2012 (85%).
2.1.1.3. SERVICES D’ACCÈS INTERNET
2.1.1.3.1.
Structure du marché
Sur le marché de l’Internet « fixe », cinq FAI sont titulaires d’une licence et interviennent, en plus
de BTSA qui exploite son réseau fixe sans licence. Toutefois, parmi les cinq FAI titulaires d’une
licence depuis 2011, seuls deux d’entre eux (Isocel et OTI) semblent avoir réellement une activité
commerciale. En outre, quelques opérateurs « historiques » maintiennent, semble-t-il, une activité
sans toutefois disposer d’autorisation à cet effet.
Le parc d’abonnés Internet de BTSA à fin juin 2012 s’élève à 40 000 abonnés. Ce parc est
composé à plus de 87% d’abonnés de type CDMA et à 10% d’abonnés ADSL. Après avoir
fortement progressé suite au déploiement du CDMA, la croissance du parc d’abonnés marque le
pas. Ainsi, de près de40% en 2010, puis en 2011, cette croissance n’était plus que de 6% sur les 6
premiers mois de 2012.
Le nombre d’abonnés des autres FAI (OTI et Isocel) est mal connu, l’ATRPT n’ayant pas encore
collecté de statistiques sur ces opérateurs. D’après les entretiens menés avec ces deux FAI, leur
nombre d’abonnés serait de l’ordre de quelques milliers (5000 environ pour Isocel, 1500 environ
pour OTI). Ces opérateurs visent en priorité le marché professionnel, notamment les entreprises
ou organisations multi-sites.
Les services grand public offerts que ce soit par BTSA ou les deux autres FAI sont des services à
relativement faible débit. L’offre la plus souscrite actuellement est une offre proposant un débit de
512 kbps. Les prix des offres proposées par BTSA et ses deux concurrents permettent de disposer
d’une connexion à 512 kbps pour un tarif compris entre 25 000 FCFA/ mois et 37 500 FCFA/mois.
Fig. 10.
Prix des offres Internet fixe (base 512 kbps)
Source : ATRPT et sites FAI
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Trois autres FAI ont obtenu en janvier 2012 des autorisations pour le développement de réseaux
d’accès radio. Il s’agit des sociétés Univercell, EIT et Marlan’s Telecom. A notre connaissance, ces
opérateurs n’ont pas encore commencé à développer leurs réseaux.
2.1.1.3.2.
Stratégie de développement de la couverture Internet
Concernant les services d’accès fixes à Internet, il est à noter que BTSA offre des services Internet
sur les différents supports suivants :

le Réseau Téléphonique Commuté (RTC) ;

le Réseau Numérique à Intégration de Services (RNIS) ;

la Technologie CDMA ;

la Technologie WIMAX ;

les liaisons ADSL ;

les Liaisons Spécialisées (LS).
Si les services RTC sont disponibles sur l’ensemble du réseau de BTSA, les technologies
permettant des accès à haut débit sont déployées pour l’essentiel sur les grandes villes, voire
pour certains comme la technologie WIMAX sur la seule capitale Cotonou (6 stations de base
couvrent la capitale).
L’accès Internet par la technologie CDMA (EVDO) est quant à lui disponible sur l’ensemble du
réseau CDMA de BTSA. Ce réseau couvre les principales agglomérations du pays mais
aucunement les zones rurales.
Les deux principaux FAI privés en activité (ISOCEL et OTI) n’offrent pour l’instant des services
fixes grand public que sur la seule ville de Cotonou. Ils mettent toutefois à disposition des services
Internet dédiés à des clients professionnels dans les villes de l’intérieur du pays à la demande.
Certains de ces clients professionnels sont des gérants de cyber-centres qui offrent des services
Internet grand public (navigation, mail) dans des agglomérations de province. Toutefois, ils
envisagent de déployer des solutions de type « hot spot » prépayé dans les autres villes du Bénin
au cours de l’année 2013 ce qui permettra de densifier l’accès Internet dans les villes de province.
Le projet CMC, auquel prennent part les FAI, prévoit le déploiement de centres communautaires
dans l’ensemble des 77 communes du Bénin à long-terme. A moyen terme, il est prévu la
construction de 14 centres pilotes dans 14 communes. Ces centres pilotes permettraient de
renforcer l’accès aux services Internet dans des chefs-lieux de communes (zones urbaines et
périurbaines) et les agglomérations mais ne garantiront pas un accès dans les zones rurales.
Concernant les services d’accès à Internet par réseaux mobiles, il est à noter que MTN a
débuté le déploiement de son réseau 3G. Pour l’instant disponible uniquement sur la ville de
Cotonou, il devrait être déployé progressivement au cours des deux ans à venir dans les
principales villes du Bénin. Le déploiement de la 3G en milieu rural n’est a priori pas envisagé. La
politique de développement de l’accès haut-débit mobile reste donc actuellement cantonnée aux
zones urbaines et périurbaines.
L’accès mobile data est disponible en GPRS ou EDGE sur l’ensemble des réseaux des 3
principaux opérateurs mobiles (MTN, MOOV et GLO). Malgré des débits relativement faibles,
l’accès mobile est donc théoriquement disponible dans les zones couvertes par les réseaux GSM
des opérateurs (avec toutefois une portée moindre que la voix). Néanmoins, les opérateurs
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mobiles donnent la priorité à la voix sur leurs réseaux 2G ce qui limite l’accès aux services
Internet.
2.1.1.4. LES RADIOS DE PROXIMITÉ
La réglementation applicable à l’exploitation des radios de proximité est contenue dans les textes
suivants :

la Loi Organique N° 92-021 du 21 août 1992 relative à la Haute Autorité de l'Audiovisuel et
de la Communication ;

la Loi N° 97-010 du 20 août 1997 portant libéralisation de l'espace audiovisuel et
dispositions pénales spéciales relatives aux délits en matière de presse et de
communication audiovisuelle en République du Bénin.
2.1.1.4.1.
État de la couverture du territoire
Il existe près de 60 radios de proximité au Bénin parmi lesquelles 34 adhèrent à la Fédération des
Radios Communautaires du Bénin (FERCAB).
Plusieurs types de radios coexistent actuellement, à savoir :

29 radios communautaires ;

5 radios locales rurales affiliées à ORTB ;

20 radios commerciales de proximité ;

4 radios confessionnelles.
Avec en moyenne près d’une radio par commune, la couverture du territoire pourrait paraitre
quasi-totale, d’autant plus que certaines radios ont la capacité, avec des pylônes de 60 mètres de
couvrir jusqu’à 2 ou 3 communes ; cependant, il existe encore de nombreuses zones d’ombre, qu’il
s’agisse de la couverture radio proprement dite (au-delà de 50 Km de portée, la réception s’avère
médiocre) ou du fait que celle-ci couvre des zones où sont parlées des langues différentes
(environ une vingtaine, du nord au sud du Bénin).
A noter que les radios communautaires sont fortement concurrencées par les radios commerciales
qui pratiquent pourtant des tarifs nettement plus élevés mais qui n’ont pas de limitation d’offre; en
effet, les radios communautaires ne sont pas autorisées à réaliser plus de 15% de leur chiffre
d’affaires en recettes publicitaires, ce qui limite leur marge opérationnelle, compromettant ainsi leur
équilibre financier.
Deux projets pilotes sont actuellement en cours de lancement, à savoir :

Mise en place d’une Radio numérique de type communautaire à Djidja, avec le soutien
du PNUD ;

Ouverture de 2 Centres Multimédia Communautaires (CMC) à Bembéréké et Nikki,
avec le soutien de la Coopération suisse.
2.1.1.4.2.
Connexion des radios de proximité à Internet
Certains animateurs radios se connectent à Internet via le réseau mobile GPRS mais les
connexions sont instables et, de ce fait, non utilisables pour faire du transfert de contenus. Un
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autre souci pour la connexion des radios est le manque d’outils bureautiques. Cependant, un
projet pilote est en préparation en partenariat avec la Coopération suisse visant à mettre en place
deux centres multimédia communautaires de type UNESCO (cybercafé couplé avec une radio de
proximité1) à Nikki et Bembèrèkè.
Il est clair que la connexion à Internet représente une opportunité pour améliorer la richesse du
contenu des programmes diffusés, compte tenu de la richesse des informations disponibles sur le
Web.
A noter que l’interconnexion Radio de proximité/ Internet constitue une excellente approche
pour l’accès universel aux contenus d’information, complémentaire de celle basée sur la
téléphonie, et qui se présente ainsi :

Un segment Internet (aujourd’hui quasi inexistant) qui apporterait l’information jusqu’à
l’émetteur radio ;

… prolongé par une diffusion radio sur le dernier maillon de la chaine couvrant les
populations les plus éloignés (zones de 30 à 70 km de rayon), là où l’accès à Internet
restera inaccessible à moyen terme.
Dans les zones rurales les plus reculées, la radio apparaît depuis bien longtemps comme le
média de diffusion d’information le plus approprié, contribuant à assurer l’Accès Universel, en
présentant de nombreux avantages , à savoir :

Avantage économique (réduction des CAPEX et OPEX) ;

Taux de pénétration très élevé des postes de radio (jusqu’à 90% des ménages dans
certaines régions) ;

Message véhiculé sous forme orale ;

Possibilité de développer du contenu local et des programmes de proximité ;

Mode de gestion communautaire, couramment utilisé dans le monde rural.
Cependant, une telle opportunité ne pourra être pleinement exploitée que dans la mesure où les
conditions suivantes seront simultanément remplies, à savoir :
1

Extension de la couverture d’Internet dans les zones rurales avec une qualité de service
suffisante ;

Attention particulière à la rigueur de gestion des installations radios et dans la recherche
d’un équilibre financier ;

Formation du personnel à l’exploitation technique d’équipements numériques (Internet et
radios).
http://portal.unesco.org/ci/fr/ev.php-URL_ID=1263&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html
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2.1.2.
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Situation des infrastructures connexes
2.1.2.1. LE RÉSEAU POSTAL
La Poste du Bénin SA, issue comme Bénin Télécoms de la scission de l’OPT, dispose
actuellement d’un réseau de 91 bureaux de poste de plein exercice (dont 2 sont actuellement
fermés) et de 13 postes communautaires2 (dont 3 sont actuellement fermées). Ce réseau couvre
potentiellement 70 des 77 communes du pays mais seulement 65 actuellement du fait des 5
bureaux et postes communautaires temporairement fermés.
La Poste a situé en bonne place dans sa stratégie le développement des services TIC. Elle offre
notamment dans une agence de Cotonou des services de « business center » (accès Internet,
photocopie, cabine téléphonique etc.).
Dans le cadre d’un projet intitulé « Post Cyber », elle a même acquis et partiellement installé des
équipements destinés à interconnecter ses bureaux les plus importants en vue, à la fois, de rendre
sa gestion et son offre de services plus efficaces et d’offrir au public des services TIC, notamment
de type Cyber centre. Ce projet très coûteux, financé par un emprunt, a malheureusement échoué
car, notamment, La Poste n’est pas en mesure de payer le loyer élevé demandé par BTSA pour
les liaisons spécialisées nécessaires à la mise en place du réseau3.
Dans une perspective de mise en place de services d’accès public aux TIC, les bureaux de poste
et les postes communautaires restent une option intéressante mais la situation financière de La
Poste ne lui permet pas de fournir des services à perte.
2.1.2.2. LE RÉSEAU PUBLIC DE DISTRIBUTION D’ÉLECTRICITÉ
Selon d’ABERME4, le taux d’électrification des zones rurales était de moins de 2% en 2007, alors
que les populations rurales représentent plus de 57% de la population totale. Ce taux serait
actuellement de 3% grâce à la mise en œuvre de projets qui vont de la pré-électrification par
énergie solaire à la mise en œuvre de raccordements au réseau conventionnel de la SBE
(modalité adoptée pour la majorité des projets).
Les projets d’électrification rurale se poursuivent grâce aux concours financiers de divers bailleurs
de fonds et du gouvernement béninois.
A noter qu’il existe un système d’information géographique en ligne5 permettant d’identifier les
localités raccordées ou non au réseau SBE sur le site du programme « Facilité Energie » ; la figure
suivante présente un échantillon de ce SIG montrant les localités raccordées (en jaune) et non
raccordées (en brun) dans le Nord du pays.
Une coordination entre les projets d’électrification rurale et les projets de déploiement du service
universel TIC pourrait permettre d’une part, de réduire les coûts d’investissement en générateurs
2
Les postes communautaires sont des agences mises en place et exploitées aux frais des collectivités locales, qui sont
placées sous la supervision d’un bureau de plein exercice.
3
Cet échec mériterait d’ailleurs une analyse approfondie qui serait très utile pour les projets à venir du secteur et
notamment du service universel. Une telle analyse permettrait de mettre en évidence les causes profondes de cet échec
et de définir des procédures de planification et de mise en œuvre des projets permettant de les prendre en compte.
4
Agence Béninoise d’Électrification Rurale et de Maitrise de l’Énergie, établissement public qui a pour mission de mettre
en œuvre la politique de l’État dans les domaines de l’électrification rurale et de la maîtrise d’énergie.
5
http://www.benin-energie.org/sig/default.asp
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électriques et d’autre part, de garantir la possibilité pour les clients de recharger leurs terminaux.
Cette coordination est toutefois difficile à mettre en œuvre dans le cas de la couverture
téléphonique car les localités les plus importantes, prioritaires pour l’électrification, sont
généralement déjà couvertes par les réseaux des opérateurs mobiles. En tout état de cause,
l’analyse du niveau d’électrification des zones cibles devra être effectuée dans le cadre des
travaux préparatoires des projets de service universel TIC.
Fig. 11.
Localités électrifiées et non électrifiées dans le Nord du Bénin
Source : SIG Bénin Énergie
Par ailleurs, il est à noter que, pour pallier le manque d’électricité dans les zones rurales, les
opérateurs mobiles commercialisent dans certains pays des kits de recharge de téléphones
portables, comprenant un mini-panneau solaire et un système de régulation ; ainsi, au Rwanda et
en Ouganda, MTN vient lancer un kit complet au prix de 182$ et d’une puissance de 15 W,
permettant de recharger 10 téléphones basique par jour6.
6
http://fenixintl.com/products/readyset-power-system
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2.1.3.
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Situation des projets TIC à couverture rurale
2.1.3.1. LE PROJET CMC
Le projet CMC7 est un projet de développement de l’accès aux TIC dans les chefs-lieux de
communes du pays, qui résulte d’une initiative de deux FAI privés, Isocel et OTI. Ces deux
opérateurs ont recherché des financements et proposé au Gouvernement béninois un partenariat
en vue de créer dans le pays 14 centres multimédia communautaires (7 pour chaque FAI)
permettant de fournir aux populations des communes concernées un ensemble de services fondés
sur une connectivité haut-débit :

Accueil d’étudiants pour des formations à distance (en coopération avec ICDC, un centre
de formation en ligne) ;

Positions spécialisées pour l’accès aux services en ligne des administrations ;

Service de cybercafé ouvert au public à un prix abordable ;

Offre de salles pour séminaires et d’espaces de travail à louer pour les entreprises.
2.1.3.1.1.
Présentation synthétique du projet
Ce projet, qui était initialement orienté vers l’offre de services avec une portée limitée, s’est ensuite
transformé en projet d’infrastructures car (i) les responsables du secteur ont élargi sa portée à
l’ensemble des communes du pays et (ii) il est apparu nécessaire de créer, pour assurer le
raccordement haut débit des futurs CMC, un réseau de transport composé d’une part du réseau
existant de fibres optiques de BTSA et d’autre part de nouvelles liaisons permettant d’étendre la
desserte de ce réseau et de le sécuriser par création de boucles. Le réseau serait apporté par le
projet à BTSA qui conforterait ainsi sa position de « carrier » national haut débit ; la figure suivante
présente l’ossature du réseau d’infrastructures de télécommunications
7
Les informations écrites disponibles sur ce projet sont rares. Nous rapportons ici notre compréhension du projet sur la
base des entretiens que nous avons eus avec quelques parties prenantes.
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Fig. 12.
Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
Synoptique du réseau de transport du projet CMC
Source : MCTIC
Le Gouvernement a approché les sociétés Huawei (Chine) et Samsung (Corée) pour la réalisation
de ce projet, et il également demandé à leurs gouvernements respectifs d’apporter des
financements. La composante confiée à Huawei comporterait la création de boucles optiques au
Nord et à l’Est du pays, pour un montant de 80 M$. La composante confiée à Samsung
comprendrait la création d’une boucle optique à l’Ouest du pays ainsi que la mise en place de
deux Data centers, pour un montant de 60 M$. L’ensemble des investissements permettrait de
connecter au réseau national haut débit l’ensemble des chefs-lieux de communes du pays, la
majorité en fibres optiques et quelques-unes par faisceaux hertziens.
A ce jour, un contrat entre le Gouvernement béninois et Huawei vient d’être signé et le processus
de mise en place d’un prêt de l’Eximbank chinoise a été engagé ; en revanche, aucune information
n’a été obtenu quant à la situation de la composante coréenne du projet.
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Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
Il semble que, pour leur part, les deux FAI vont prendre en charge l’acquisition des terrains et
l’édification des centres communautaires dans les 14 communes visées initialement, un
investissement estimé à 6 milliards de FCFA.
2.1.3.2.
Commentaires formulés par le Consultant
Assez curieusement, pour un projet de cette envergure, il semble qu’aucune étude de faisabilité
technico-économique n’ait été réalisée à ce jour. Il est donc fondé de s’interroger sur la viabilité
technique et économique d’un projet aussi ambitieux, d’autant qu’aucun de nos interlocuteurs n’a
été en mesure de nous indiquer quel serait le tarif de transport du trafic issu des CMC, qui est
pourtant un élément fondamental de tout modèle économique8. Il faut aussi regretter l’absence de
projet pilote qui aurait pu permettre de tester en grandeur nature, sur un site déjà desservi par le
réseau de BTSA, la validité des concepts qui sous-tendent le projet.
En première approche, et en l’état actuel du marché de l’Internet au Bénin, la demande n’est
probablement pas suffisante pour assurer l’amortissement des investissements d’infrastructure, ce
qui implique que l’État devra probablement assumer seul pendant plusieurs années le
remboursement des emprunts. Sur cette base, il pourrait être envisageable de proposer des tarifs
de transport suffisamment bas pour ramener les tarifs des services à un niveau abordable pour les
clients locaux et permettre ainsi l’émergence d’une demande et, à long terme, un retour sur
investissement.
En ce qui concerne le modèle financier des centres communautaires eux-mêmes, il semble que
les FAI qui ont proposé ce projet n’envisagent pas, à court ou moyen termes, de couvrir les
importantes charges de fonctionnement des CMC par les seuls produits des services vendus. Pour
ces opérateurs, une part importante de ces charges serait supportée par les partenaires de
développement publics ou privés, intéressés par les objectifs du projet. Ces aides ne seront
toutefois peut-être pas mobilisables de manière durable pour l’ensemble des communes du pays.
2.1.4.
Programme national de gouvernance électronique (PNGE)
Le Consultant n’a pu avoir accès au dernier document descriptif du PNGE, actuellement en cours
d’approbation par le Gouvernement. Par ailleurs, il semble que ce document porte principalement
sur un état d’avancement de la mise en œuvre du DPS 2008 et du PNGE 2008.
L’analyse de la situation du PNGE, projet qui n’est encore qu’au stade de la genèse, est basée
sur les données suivantes :

Un ensemble d’informations verbales recueillies auprès de cadres du MCTIC ;

L’étude de faisabilité du PNGE (Rapport final 2008) ;

Un extrait du document provisoire « Aperçu du PNGE », remis par le coordinateur du
programme.
En fait, le premier document se présente plutôt comme un plan stratégique relatif à la mise en
œuvre de la gouvernance électronique dans la logique du DPS 2008 ; ainsi, il énumère des
objectifs volontaristes sans pour autant évaluer les ressources nécessaires à leur mise en œuvre,
notamment au plan financier.
8
Rappelons que c’est le niveau trop élevé de ce tarif qui semble avoir fait échouer le projet Post Cyber.
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et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
Portant sur la période 2008-2011, ce document est aujourd’hui caduque mais en l’absence
d’autres documents formalisés, il est malgré tout intéressant de l’analyser afin d’évaluer le niveau
de prise en compte du milieu rural, en l’occurrence de l’échelon administratif communal.
A noter que ce plan stratégique prend totalement en compte la dimension « commune »,
sans toutefois définir les services à fournir aux bénéficiaires cibles décomposés en quatre
segments : (i) les citoyens, (ii) les entreprises, (iii) les agents et (iv) l’administration. Ainsi, la prise
en compte de la dimension commune apparait aussi bien dans les axes stratégiques, que dans le
plan d’actions et les projets prioritaires à réaliser sur la période 2008-2011, à savoir :

Mise en place de réseaux locaux dans les mairies dans le cadre du projet « un
fonctionnaire, un ordinateur, une connexion » ;

Généralisation de l’usage de la bureautique et la messagerie électronique jusque dans les
communes ;

Lancement d’un plan national de formation aux TIC pour tous les fonctionnaires ;

Mise en place d’un national TIC de développement communal ;

Interconnexion des communes aux autres échelons administratifs via un accès Internet à
haut débit et mise en place d’archivage électronique (GED) ainsi que d’e-services aux
usagers ;

Octroi de licences de développement aux communes ;

Lancement d’un programme « e-foncier » sur l’ensemble du territoire ;

Mutualisation des ressources, notamment au niveau de chaque commune et pour ce qui
concerne les infrastructures de télécommunications qui devront être fournies par BTSA.
Nota : Dans ce premier document, aucune mention n’est faite aux besoins en services TIC des
établissements scolaires et sanitaires des communes, ni, plus globalement, des applications de
type e-santé et e-éducation.
Le second document analysé pourrait en principe être considéré comme une synthèse des
réflexions entreprises par le MCTIC à ce jour ; réflexions qui pourraient être utilisées pour effectuer
une mise à jour du document précédent, bien plus complet.
Ainsi, ce document présente les différents objectifs du PNGE, tels que perçus en 2013 ; à
commencer par l’objectif global fixé qui est de « rendre l’économie béninoise plus compétitive et
plus productive ... accroître la performance, l’efficacité et l’efficience de l’administration publique ...
permettre aux différents usagers d’accéder plus facilement à des services publics de meilleure
qualité indépendamment de leur sexe, de leur religion, de leur origine, de leur classe sociale, de
leur lieu géographique de résidence, de leur sensibilité politique… », avec des objectifs spécifiques
qui visent simultanément à :

Améliorer l’efficacité de l’action gouvernementale, notamment par le suivi des processus de
décisions ;

Améliorer la qualité des services publics fournis aux usagers ;

Accroître l’accès des usagers aux services publics ;

Promouvoir l’équité dans la délivrance des services publics.
A noter que l’offre de services devrait être basée sur les principes suivants :
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
Les usagers se répartissent en quatre catégories, à savoir : (i) les citoyens, (ii) les
entreprises, (iii) les représentants des partis politiques et (iv) de la société civile ;

Les différents services sont fournis selon le principe du « guichet unique » à partir d’un
centre communal.
Le tableau suivant présente une liste provisionnelle de services d’e-gouvernement, sans pour
autant, semble-t-il que ces propositions fassent suite à une étude approfondie des besoins de
l’administration en matière d’applications informatiques et de services.
Tabl. 1 - Liste de services envisagés pour l’e-gouvernement
USAGERS CIBLES
DOMAINES
État civil
Formalités administratives
Citoyens
Judiciaire
Fonciers et urbanismes
Partis politiques
o Acte de naissance,
o Certificat de mariage
o Certificat de décès…
o Carte d’Identité,
o Passeport
o Certificat de nationalité
o Casier judiciaire
o Certificat de divorce
o
o
o
o
Convention de vente
Permis de construire
Permis d’habiter
Titre foncier…
Formalités
o Création
o Fiscalité
o Liquidation
Appui
o
o
o
o
o
o
o
o
Formalités
o Création
o Dissolution
Appui
o Services d’appui aux ONG
o Certificat d’invention ou d’innovation…
Formalités
o Création d’activité
o Cessation d’activité
Entreprises
Associations
et ONG
SERVICES FINALS
Gestion et productivité
Recherche de financements
Recherche d’informations
Transferts de technologies
Accès aux marchés
Relation avec les fournisseurs,
Partenariat interentreprises,
Mise en réseau
Source : MCTIC, mise en forme ARTELIA
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A noter, l’absence de mention des applications e-santé et e-éducation pose un double
questionnement, à savoir : (i) quelle(s) entité(s) traite(nt) de ces deux aspects ? et (ii) comment
assurer à terme l’intégration de toutes les fonctionnalités e-administration dans un système
d’information coordonné ?
Par ailleurs, lors de l’enquête réalisée auprès des chefs de service informatique des différents
ministères, il est apparu que ces derniers ne semblaient pas être impliqués dans la réflexion PNGE
mais simplement informés de l’évolution du projet.
2.1.4.1. LES PROJETS TIC EN COURS DANS LES MINISTÈRES
Un état des lieux des projets TIC destinés à s’étendre au-delà des chefs-lieux de préfecture a été
entrepris ; pour ce faire, une dizaine d’entretiens ont été organisés avec des représentants des
directions nationales tout particulièrement concernées par le défi de la desserte des zones rurales.
2.1.4.1.1.
Ministère de l’Économie et des Finances (MEF)
Le MEF met actuellement en place le Plan d’Évolution du Système d’Information (PESI) adopté en
2011 ; une étude globale pour l’interconnexion de ses sites a été lancée avec le soutien de la
Coopération néerlandaise.
L’objectif du MEF est d’assurer une traçabilité aussi précise que possible de toutes les activités sur
les différents sites et pour ce faire d’interconnecter ceux-ci, à terme jusque dans les communes,
pour les quatre entités du ministère que sont (i) les Impôts, (ii) le Trésor, (iii) le Budget et (iv) les
Douanes, soit un total d’environ 200 sites répartis sur la totalité du territoire jusqu’aux postes
frontières les plus éloignés.
A noter que le service des Douanes possède son propre réseau dédié, différent du réseau général
du MEF, mais auquel il sert de Backup.
A ce jour, l’interconnexion est encore très partielle, au mieux limitée aux préfectures par une
infrastructure à fibre optique, complétée si nécessaire par des prolongements BLR ou, encore
dans les cas particuliers de sites éloignés (ex : postes frontière) par liaisons VSAT particulièrement
couteuses à l’exploitation ; à ce jour, la DOIP n’est pas en mesure d’évaluer les besoins de
capacité réseau dont elle aura besoin au niveau des communes.
Le MEF regrette que l’interconnexion soit encore trop limitée et considère comme impératif
qu’elle soit complétée au plus vite jusque dans les communes.
2.1.4.1.2.
Ministère de la Santé
Il y a deux projets en cours dans la Direction Nationale des Établissements Hospitaliers et de
Soins (DNEHS), à savoir :

Le tronçon béninois du projet de Télémédecine qui implique, à ce jour, le CNHU de
Cotonou ; ce projet panafricain est soutenu par le gouvernement indien et devrait se
terminer en 2014 ;

L’informatisation et l’interconnexion de dix hôpitaux urbains, y compris dans les chefs-lieux
de préfecture ; le projet est financé par la diaspora béninoise dans la cadre d’un partenariat
avec le gouvernement français (programme de co-développement).
Le second projet a été lancé en 2009. Depuis cette date, il a permis la mise en place d’applications
de téléconsultations et de téléstaffs et s’est arrêté mi-2012, à l’achèvement du programme de
financement. Bien qu’une négociation soit en cours pour assurer la pérennité du projet, il y a peu
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de chance que celle-ci aboutisse compte tenu des coûts d’exploitation relativement élevés : faute
de fibre optique disponible sur certains sites, l’interconnexion se fait par VSAT, conduisant à des
dépenses mensuelles de l’ordre de 4 MFCFA.
Le ministère a engagé un projet d’interconnexion des hôpitaux sur les agglomérations de Cotonou
et Parakou qui vise à renforcer les performances des services de santé. Ce projet est trop limité
géographiquement pour être pérenne, une négociation est en cours pour interconnecter six
hôpitaux supplémentaires en province et à moyen terme atteindre les soixante-quinze hôpitaux de
district du pays.
La Direction de la Santé de la Mère et de l’Enfant (DSME) travaille avec les relais communautaires
à partir des Centres de santé communaux. Deux projets TIC ont déjà été entrepris avec l’aide
d’ONG et de partenaires au développement, basés sur l’envoi de messages d’information sous
forme de SMS aux centres communautaires, notamment pour améliorer les prises de décision face
à la problématique de la mortalité infantile et maternelle avec CARE ou avec le programme
BASICS dans plusieurs zones sanitaires sur financement d’USAID.
De plus, la DSME entreprend l’élaboration d’un plan intégré de communication visant à améliorer
la santé de l’enfant et de la mère, ceci avec l’aide de deux partenaires spécialisés.
2.1.4.1.3.
MAEP (Agriculture)
En matière d’accès à l’information et de communication, le MAEP s’est fixé trois objectifs
prioritaires :

Le recensement national de l’Agriculture (RNA) consistant à collecter toutes les données
statistiques, caractéristiques de la situation sur le terrain, sous forme structurée.
La saisie des informations se fera, sans papier, à l’aide de tablettes et du logiciel
CSPRO, avec enregistrement direct dans une base de données à intervalles réguliers. Les
téléchargements des résultats seront effectués au niveau communal dans les SCDA
(Secteur Communal pour le Développement Agricole) qui devront donc être connectés ;

La constitution d’une base de données, recensant les projets de développement
agricole en cours ou projetés, accessible à partir d’une plateforme Web à destination de
tous les acteurs publics et privés concernés. Le projet est actuellement au stade des
termes de référence et un consultant sera prochainement recruté pour la mise en œuvre ;

Le programme d’interconnexion national dans le cadre duquel un projet pilote vient
d’être engagé. Le réseau en cours d’installation couvrira, au stade du pilote,
l’agglomération de Cotonou et interconnectera une dizaine de sites parmi lesquels ONASA,
Directions Pêche et Élevage, INSAE et ASECNA. A terme, l’interconnexion sera étendue
aux CARDER (Centre Agricole Régional pour le développement Rural) dans les 12
départements.
L’ONASA (Office National des Statistiques Agricoles) a mis en place un système d’Information de
marché (SIM) utilisant les radios rurales comme support de communications.
2.1.4.1.4.
MRAI (Réforme administrative)
Le ministère de la Réforme Administrative et Institutionnelle intervient en transversal par rapport
aux autres ministères : il dirige les investigations quant à des problématiques qui leur sont
communes et nécessitent des prises de position politiques pour leur mise en œuvre, à savoir :
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
Circulation et conservation de l’information au sein de l’administration publique : la question
de l’accès constitue une préoccupation particulière et le MRAI a contribué à la définition
de la stratégie nationale TIC et se soucie des besoins des populations qui ne seraient pas
satisfaites ;

Cohérence des applications des différents ministères et partage de ressources quand cela
est possible : ainsi, le ministère participe aux travaux d’harmonisation pour la définition des
plateformes de communication dans le cadre du projet e-gouvernement et pour la
recherche de solutions intégrées en matière de gestion électronique des documents.
Par rapport aux structures décentralisées, il est impliqué dans les chantiers de réflexion suivants :

État civil : création d’un identifiant national unique pour chaque habitant de la commune ;
projet/programme visant à assurer la prise en charge du citoyen tout au long de sa vie et
qui devrait être développé au ministère de l’Intérieur ;

Définition de e-services en rapport avec le projet e-gouvernement avec en plus des
applications e-éducation et e-santé qui seraient fournies à partir de bornes d’information
situées dans la « maison du citoyen » (concept qui semble voisin de celui du CMC).
2.1.4.1.5.
MDGLAAT (Décentralisation et aménagement du territoire)
Un projet d’interconnexion des préfectures avec le ministère a été démarré en 2010 sur la base
d’un schéma directeur établi en 2006.
Le réseau d’interconnexion est constitué de liaisons BLR sur Cotonou-Porto-Novo et de liaisons
louées filaires BTSA au tarif mensuel de 360 000 FCFA pour un débit de 256K. Tous les bureaux
des préfectures sont câblés.
Le MDGLAAT recherche des partenaires avec la coopération allemande pour financer
l’extension du réseau vers les communes de manière à avoir les moyens de caractériser les
activités de chacune d’entre elles, ceci en lien avec la délégation à l’aménagement du territoire.
Parallèlement à cet investissement dans les infrastructures, le ministère envisage d’accompagner
les communes afin de les conduire à s’approprier l’outil informatique, notamment par la formation
du personnel utilisateur et par une sensibilisation des élus aux TIC.
2.1.4.1.6.
MESRS (Enseignement secondaire)
Selon le directeur des Infrastructures, l’usage des TIC ne correspond pas à une réelle
préoccupation des décideurs du ministère. A ce jour, il n’existe aucune volonté politique
d’investir dans ce domaine, aucune réflexion approfondie n’a d’ailleurs été menée sur ce thème
à l’intérieur du ministère.
Cependant, le directeur des Infrastructures estime que le MESRS souffre de graves lacunes en
matière de communication, qui se sont accentuées ces dix dernières années à commencer par le
téléphone fixe qui devient quasiment inutilisable du fait des dégradations du réseau fixe de BTSA,
notamment dans les établissements en zones rurales.
Quant au téléphone mobile, qui constitue la seule alternative technique, il ne s’agit pas pour autant
d’une solution viable, puisque les fonctionnaires qui y font appel sont tenus, d’utiliser leur portable
personnel et acheter leur crédit. De plus, la couverture des établissements scolaires en milieu rural
est très mauvaise : dans 70% des collèges, il est difficile de téléphoner sans sortir des
bâtiments pour aller se positionner à un endroit particulier où il est possible de se connecter au
réseau.
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Le directeur signale également un problème fondamental à l’heure actuelle dans l’éducation, à
savoir les effectifs prohibitifs par classe et demande s’il n’existe pas de solution TIC type
téléenseignement pour contribuer à la résolution de ce problème.
2.1.4.1.7.
MFASSNHPTA (Famille et solidarité)
Dans ce ministère, la Direction de la Promotion de la Femme et du Genre suit plus
particulièrement le sort des femmes rurales qui souffrent d’inégalités socioculturelles, à
commencer par l’analphabétisme. Dans ce cadre, la DPFG accompagne les femmes
individuellement ou en groupes communautaires afin de les aider par exemple à gérer les
problèmes de surproduction (recherche de débouchés) ou de difficultés d’approvisionnement des
intrants.
Pour ce faire, les représentants de la DPFG traitent avec les Centres de Promotion Sociale des
mairies dont la mission est d’appuyer les populations à la base.
En 2005, la DPFG a lancé un ambitieux projet, à savoir le réseau NTIC/CPS qui visait à
interconnecter 85 points de présence, répartis dans les 77 communes avec un total de 170 postes
NTIC gérés par une centaine d’animatrices et des agents Internet. Du fait de la faiblesse des
infrastructures de télécommunications à l’intérieur du pays, le projet se limite à ce jour à
l’équipement bureautique de 40 CPS, non connectés.
Dans la Direction des personnes handicapées, un seul projet TIC a été mené en 2008 en
partenariat avec MTN au bénéfice de handicapés moteurs. Le projet consistait à équiper 50
personnes handicapées afin de leur permettre d’exercer une activité de revente de
communications téléphoniques type téléboutique à l’aide de tricycles « adaptés ». Il a débuté par
un cycle de formation, mais l’accompagnement par la suite semble ne pas avoir été suffisant pour
pérenniser l’expérience qui aura malgré tout duré 2 à 3 ans. Il est par ailleurs à noter que le
service fourni à l’époque ne répond plus au besoin actuel du marché, dans la mesure où la
pénétration des téléphones portables s’est considérablement améliorée.
La DRIPH est en train d’élaborer un plan d’action pour la mise en œuvre de la Politique Nationale
de Protection des Personnes Handicapées, qui devrait être approuvé par les autorités en Juin
2013 et dans lequel la dimension TIC sera pleinement prise en compte.
2.1.4.1.8.
MJLDH (Justice)
Le ministère est très pauvrement équipé en informatique (ex : pas de salle informatique sécurisée,
ni secourue correctement du fait de l’indisponibilité récurrente du fuel pour alimenter le groupe
électrogène). Il n’y pas non plus de vision arrêtée en matière de TIC, l’élaboration d’un schéma
directeur est envisagée mais il est difficile de convaincre la hiérarchie d’investir dans ce domaine.
Le service informatique du ministère souhaite interconnecter au ministère à Cotonou au minimum
27 sites, répartis sur la totalité du territoire national, parmi lesquels les quelques communes rurales
qui hébergent un tribunal d’instance ou une prison. Ce projet vise à corriger les lacunes actuelles
et à mettre en place un ensemble d’applications métiers réparties, à savoir :

Fichier centralisé de casier judiciaire accessible depuis les 27 sites, afin de recouper
certaines informations ;

Des applications métiers pour assurer la gestion de la « chaine civile » et de la « chaine
pénale » ;

Des applications de gestion pour :
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
Les prisons et le suivi des détenus (AGIP) ;

L’État civil ;

Le registre du commerce.
Aujourd’hui, faute de fichier centralisé accessible à distance, les citoyens sont obligés d’aller
chercher un certificat dans leur commune de naissance, plutôt que de l’obtenir dans le tribunal le
plus proche de leur lieu de résidence.
Dans un premier temps, ces applications seront exploitées de manière autonome sur chaque site,
sans synchronisation en temps réel. A terme, il s’agira de les connecter en réseau, ce qui
permettra de disposer de bases à jour en temps réel. Les besoins de bande passante seront
relativement faibles (128K à 256K maximum) du fait de la puissance de traitement des serveurs
répartis.
En 2010, quatre à cinq tribunaux ont été connectés mais le prestataire FAI a suspendu le service
pour défaut de paiement.
2.1.4.1.9.
MDAEP (Développement)
Un projet d’interconnexion des six directions départementales (ancienne découpe administrative)
est en chantier et devrait aboutir en 2013-2014, organisé autour d’un hub VSAT à 1024/2048.
Le chef du service informatique souligne un besoin spécifique relatif au futur recensement national
pour lequel tous les enquêteurs seront équipés de smartphones avec GPS et se connecteront à
l’aide de SIM dédiées.
Le MDAEP est par ailleurs interconnecté avec six autres ministères dans le cadre d’une
application de centralisation du point d’avancement de leurs programmes (SHISEPIP) avec une
sécurisation Réseau vers le ministère des Finances. A ce jour, le réseau est basé, faute de fibre
optique disponible, sur des LS de BTSA louées 200 000 FCFA/mois. A terme, cette application
devrait être étendue à tous les ministères sur Cotonou.
SAPIP est la seule application du ministère qui implique les communes pour le suivi et
l’évaluation de l’avancement des plans de développement communaux mais elle sera portée par le
réseau national du ministère des Finances (SIFUP).
2.1.4.1.10.
MCMEJF (Microfinance)
Le ministère a été approché en tant que fournisseur d’offres de microcrédits et finalement une
rencontre s’est tenue avec des représentants la Direction du Fonds National de Microfinance
(FNM).
Le FNM a pour mission de renforcer les capacités financières et opérationnelles des Institutions de
Microfinance (IMF) afin que le secteur soit en capacité de satisfaire les besoins en termes de
services de proximité, financiers et non financiers, au profit des personnes n’ayant pas accès au
système financier classique.
Le FNM intervient simultanément dans les domaines suivants :

Refinancement et lignes de crédit au profit des IMF ;

Sécurisation des prêts et bonification des taux d’intérêts ;

Appuis institutionnels et renforcement des capacités des IMF et des bénéficiaires ;
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
Mise en place de nouveaux produits à vocation technologique (ex : « Mobile banking ») ;

Gouvernance et gestion.
Concrètement, le FNM pourrait contribuer directement et/ou indirectement au développement du
service universel dans deux domaines complémentaires où l’attribution de prêts ciblés, avec des
taux d’intérêts raisonnables, constitue un puissant levier de développement, à savoir :

Faciliter l’acquisition de téléphones portables par les personnes qui en ont l’utilité mais
qui en sont privées par manque de cash ;

Soutenir financièrement les créateurs d’activités génératrices de revenus dans le
secteur TIC (ex. : gérants de boutiques de vente de téléphones, de cartes de crédits, de
recharges de batterie...).
Nota : le FNM pourrait également avoir comme rôle de veiller à ce que les caisses de crédit
étendent leurs offres de services actuelles en offrant des nouveaux produits répondant aux deux
besoins exprimés ci-dessus.
2.2.
CADRAGE INSTITUTIONNEL ET FINANCIER
2.2.1.
Orientations de la politique sectorielle nationale
En 2008, le Ministère de la Communication et des Technologies de l’Information et de la
Communication a adopté par décret9 un Document de Politique et de Stratégie du secteur de
Télécommunications et de la Poste (DPS).
Il semblerait que ce document soit en cours d’actualisation mais, à ce jour, le Consultant n’a pas
obtenu communication du projet de nouvelle DPS. Il sera donc à terme important de vérifier que la
nouvelle DPS ne se trouve pas en contradiction avec les résultats et les recommandations issus
de la présente étude relative à la définition de la stratégie en matière d’accès et de service
universel dans le secteur des télécommunications et des TIC, ainsi qu’avec le plan d’actions pour
la mise en œuvre de projets pilotes en République du Bénin.
S’agissant de la DPS actuellement en vigueur, celle-ci se fonde sur la vision du gouvernement
béninois de « Faire du Bénin le quartier Numérique de l’Afrique ». Cette vision s’appuie sur les
deux piliers suivants :

e-gouvernement ;

e-business.
Afin de concrétiser sa vision via la mise en œuvre de ces deux piliers, le gouvernement béninois a
choisi de privilégier cinq axes stratégiques :
9

Axe 1 : La mise en place d’un cadre juridique et institutionnel favorisant un développement
harmonieux des secteurs, comblant le vide juridique sur les TIC et promouvant l’usage
généralisé des TIC au Bénin ;

Axe 2 : Le déploiement d’infrastructures de qualité de classe mondiale et compétitives ;

Axe 3 : Le développement de ressources humaines qualifiées ;
Décret n°2008-780 du 31 décembre 2008
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et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
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
Axe 4 : Le développement de contenus adaptés aux besoins du pays dans tous les
secteurs (éducation, santé, agriculture, tourisme, commerce) ;

Axe 5 : La mise en place d’un environnement compétitif soutenant le rôle des TIC comme
moteur de la croissance économique et attirant les investissements privés nationaux et
étrangers.
Le premier axe relatif à la réforme du cadre juridique et institutionnel est en voie d’être concrétisé
au travers de l’adoption prochaine du projet de loi relative aux communications électroniques et à
la poste. Ce projet de loi prévoit expressément la clarification des « voies et moyens pour assurer
le service universel dans les zones les plus défavorisées afin que tout citoyen, où qu’il se trouve
sur le territoire national puisse accéder à des services de TIC de qualité et à moindre coût. A cette
effet, le Fonds de Développement Universel des TIC (FDUTIC) sera renforcé par les contributions
des opérateurs de télécommunications au titre du service universel, les subventions éventuelles de
l’État ou tout legs » (cf. DPS 2008 page 16).
Par ailleurs et, à l’évidence, le déploiement d’infrastructures de qualité et de contenus adaptés aux
besoins du pays doit servir de soubassement à toute stratégie d’accès/service universel dans le
domaine des TIC.
Plus en détail, la DPS 2008 prévoit des objectifs de court terme (2008-2012) pour sa mise en
œuvre et notamment avec l’objectif 8 de « promouvoir l’accès universel par l’extension du réseau
de télécommunications, au plus tard en 2009 ».
Par ailleurs s’agissant des synergies avec le secteur postal, il faut noter :

dans le cadre du volet e-gouvernement, l’objectif 5 de « s’appuyer sur le réseau postal
pour offrir aux populations des zones défavorisées des services publics TIC au plus tard fin
2009 » ;

dans le cadre du volet e-business, l’objectif 2 d’ « encourager le développement d’outils
TIC adaptés au réseau postal (porte-monnaie électronique, courrier hybride, suivi des
envois, etc.) au plus tard fin 2009 ».
2.2.2.
Programmes de développement dédiés aux populations vulnérables
Plus largement, dans le cadre la démarche globale visant à atteindre les Objectifs du Millénaire
pour le Développement (OMD) fixés par les Nations Unies, le Bénin a engagé un certain nombre
de programmes de développement ciblés. Certains d’entre eux fixent des objectifs qu’il y aura lieu
de prendre en compte dans la définition de la stratégie d’accès universel TIC, à savoir :

La Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté (SCRP) qui s’étend sur la
période 2011-2015 ;

Le Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole (PSRSA) adopté en 2010 ;

Le Plan National de Promotion du Genre (PNPG) adopté en 2009 ;

La Politique Nationale de Protection et d’Intégration des Personnes Handicapées
(PNPIPH), applicable à la période 2007-2016.
Par ailleurs, il est important d’évaluer dans quelle mesure les services TIC peuvent contribuer à
l’atteinte des objectifs fixés par ces programmes ciblés.
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2.2.2.1. STRATÉGIE DE CROISSANCE ET DE RÉDUCTION DE LA PAUVRETÉ
La SCRP prend directement en compte avec ces cinq axes d’intervention, le développement des
infrastructures de transports et de communication, parmi lesquelles figurent les infrastructures de
communication et des Technologies de l’Information et de la Communication (Axe 2).
Ainsi, la SCRP souligne un certain nombre de constats et d’orientations reflétant la conscience
aiguë de la contribution essentielle du secteur des technologies de l’information et de la
communication à la croissance et au développement social du pays ; il y est ainsi noté : «
L’examen du cadre juridique des télécommunications révèle que les textes actuels sont inadéquats
face au développement de ce secteur stratégique, ainsi qu’aux attentes des opérateurs publics et
privés. (…) Le public ne bénéficie pas encore de tous les avantages de cette ouverture et les
opérateurs souffrent d’un manque de régulation opérationnelle effective (interconnexion, gestion
des fréquences, gestion des différends) et de l’absence d’un cadre légal et réglementaire adapté.
La plupart de ces réseaux locaux sont saturés et ne permettent pas de raccorder de nouveaux
abonnés. A cet égard, le Gouvernement s’est engagé à moderniser le cadre juridique pour faciliter
un développement harmonieux du secteur et mieux insérer le Benin dans la société de
l’information ».
Par ailleurs, dans le chapitre traitant du développement des infrastructures numériques, parmi les
actions gouvernementales préconisées, est envisagée précisément « la mise en œuvre de la
stratégie d’accès aux TIC dans les zones rurales ou enclavées ».
2.2.2.2. PLAN STRATÉGIQUE DE RELANCE DU SECTEUR AGRICOLE
Comme indiqué dans le PSRSA10, les défis majeurs pour l’agriculture béninoise à l’horizon 2015
sont de trois ordres :

Couverture des besoins alimentaires et nutritionnels de la population ;

Amélioration de la productivité et de la compétitivité du secteur agricole et rural ;

Amélioration de l’attractivité de l’activité agricole et du milieu rural.
Sans mentionner nommément les services TIC, le PSRSA insiste sur la nécessité d’étendre et de
moderniser « les infrastructures de télécommunications de plus en plus essentielles dans
un contexte où l’accès aux informations de marché est un facteur clef pour la compétitivité
des produits » ; c’est ainsi que les agriculteurs pourront disposer en temps réel des informations
utiles et indispensables pour maîtriser leurs prises de décisions et mieux conduire leurs activités.
Plus globalement, les besoins d’information identifiés dans le cadre du PSRSA porte sur les
domaines essentiels suivants :


Deux systèmes d’information apparaissent véritablement indispensables, à savoir :

Un système d’information de marché (production et vente) ouvert à tous les acteurs
de la chaîne de la valeur ;

Un système d’information fiable sur le foncier rural contribuant à la fois à sécuriser
les exploitants agricoles et à favoriser le développement d’un marché du foncier.
Un accompagnement rapproché des exploitants agricoles sous forme de :

Vulgarisation des connaissances techniques et des meilleures pratiques ;
10
http://www.ecowrex.org/sites/default/files/2010%20Plan%20Estrategique%20Secteur%20Agricole%20%20Min%20Agric.pdf
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
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Conseils en termes de gestion, organisation et planification des activités, accès au
marché, techniques culturales, sécurité alimentaire et nutritionnel, prévention sanitaire
humaine et animale.
Enfin, le PSRSA dans son annexe présente dix fiches d’actions transversales dont l’une concerne
directement les services TIC, à savoir la fiche N°9, intitulée « Information et Communication » qui
indique : « L’accès périodique aux informations utiles est indispensable aux acteurs pour
maîtriser les prises de décisions et disposer de données nécessaires à la conduite de leurs
activités agricoles....Il importe alors qu’une véritable politique de communication et d’information
agricole soit élaborée pour mettre à temps à la disposition des organisations paysannes, des
exploitants agricoles et d’autres acteurs du monde rural, des informations nécessaires sur le
secteur ... L’objectif visé est d’assurer la disponibilité et l’accessibilité d’informations fiables et
utiles sur le secteur agricole et plus spécifiquement de :

Doter le secteur agricole d’une politique de communication et d’information sur le secteur ;

Renforcer les capacités des agents en charge de la communication et de l’information dans
le secteur agricole ;

Mettre en place les mécanismes facilitant l’accès aux informations à tous les usagers.
Par ailleurs, dans la fiche N°7 consacré à la promotion du Genre, il est donné en autre comme
objectif de « Développer un système d’information et de communication sur le Genre pour
un changement de comportement dans le secteur agricole et rural ».
2.2.2.3. PLAN NATIONAL DE PROMOTION DU GENRE
L’adoption du Plan National de Promotion du Genre (PNPG) s’inscrit dans le droit fil de la
signature, par le Bénin, de la Convention des Nations Unies sur l’Élimination de toutes les Formes
de Discrimination à l’Égard des Femmes (CEDEF) en 1992 et de celle du Protocole additionnel à
la Charte Africaine11 des droits de l’homme et des peuples en 2009.
Le PNPG est fondé sur les cinq axes stratégiques suivants :

Mettre en place des mesures rendant effectives l’égalité et l’équité entre homme et femme
dans l’accès à l’éducation, à l’alphabétisation et aux structures de prise de décisions dans
toutes les sphères (individuel, familial, communautaire, national et international) ;

Renforcer l’institutionnalisation du genre à tous les niveaux, ainsi que l’application effective
des conventions et textes nationaux et internationaux favorables à l’égalité et l’équité entre
homme et femme ;

Renforcer l’engagement de la société civile et la prise de conscience des femmes et des
hommes pour la promotion du genre tout en assurant une bonne implication des hommes
dans le processus ;

Assurer l’autonomisation des femmes et une meilleure prise en compte du genre dans les
Plans de Développement Communaux ;
11
Il préconise « … l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes… » et indique que « les États signataires de
ce Protocole se sont engagés à modifier les schémas et modèles de comportements socioculturels de la femme et de
l’homme, par l’éducation du public, par le biais des stratégies d’information, d’éducation et de communication, en vue de
parvenir à l’élimination de toutes les pratiques culturelles et traditionnelles néfastes et de toutes autres pratiques fondées
sur l’idée d’infériorité ou de supériorité de l’un ou l’autre sexe, ou sur les rôles stéréotypés de la femme et de l’homme » ;
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
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Réduire la pauvreté monétaire des femmes et leur assurer un accès et un contrôle
équitables aux ressources.
Que ce soit dans la définition de ces axes stratégiques ou dans l’état des lieux de la mise en
œuvre de l’égalité des genres au Bénin, il y a lieu de noter que les TIC ne sont pas nommément
pris en compte.
2.2.2.4. POLITIQUE NATIONALE DE PROTECTION ET D’INTÉGRATION DES PERSONNES
HANDICAPÉES
La mise à jour de la Politique Nationale de Protection et d’Intégration des Personnes
Handicapées, adoptée au Bénin en décembre 2011 pour la période 2012-2012, tient désormais
compte de la Convention relative aux Droits des Personnes Handicapées12 (CDPH) qui a été
ratifiée le 30 novembre 2011 par 105 pays dont le Bénin. Cette convention fixe très clairement les
dispositions légales et réglementaires que les États Parties s’engagent à mettre en œuvre au
bénéfice des Personnes Handicapées. Certaines de ces dispositions touchent directement les
obligations de Service universel et la portée du Fonds de Service Universel.
Dans son préambule, la Convention reconnait « (v) qu’il importe que les personnes handicapées
aient pleinement accès aux équipements physiques, sociaux, économiques et culturels, à la
santé et à l’éducation ainsi qu’à l’information et à la communication pour jouir pleinement de
tous les droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales ».
A l’article 3, la Convention énonce entre autres quatre principes généraux qui conduisent à étendre
la définition des obligations de Service Universel afin d’y assurer la prise en compte des personnes
handicapées à savoir :

La non-discrimination ;

La participation et l’intégration pleines et effectives à la société ;

L’égalité des chances ;

L’accessibilité.
Dans son article 9 consacré à l’ « accessibilité », la Convention incite les États Parties à prendre
des mesures visant à promouvoir, entre autres :

« D’autres formes appropriées d’aide et d’accompagnement des personnes handicapées
afin de leur assurer l’accès à l’Information ;

L’accès des personnes handicapées aux nouveaux systèmes et technologies de
l’Information et de la Communication, y compris l’Internet ;

L’étude, la mise au point, la production et la diffusion de systèmes et technologies de
l’Information et de la Communication à un stade précoce, de façon à en assurer
l’accessibilité à un coût minimal ».
Quant à la PNPIPH au Bénin, elle se donne comme objectif global de « Promouvoir les droits
humains, l’équité et le genre sans discrimination en tenant compte des besoins spécifiques des
personnes handicapées dans tous les secteurs de la vie nationale ».
12
http://www2.ohchr.org/french/law/disabilities-convention.htm
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L’objectif spécifique N° 3 est de « Promouvoir l’insertion sociale et professionnelle des personnes
handicapées » ; cet objectif spécifique se décline par les orientations stratégiques suivantes, pour
ce qui concerne les services TIC :


Orientation stratégique N°3 : « Renforcement de l’accès des personnes handicapées à
l’information et la Communication » incite à prendre en compte les aspects suivants :

Association des langages de signes dans les programmes TV ;

Formation des enseignants en langage gestuel et en braille ;

Amélioration et renforcement de l’accès des personnes handicapées visuelles et
auditives aux services TIC par des services « adaptés ».
Les autres orientations stratégiques ne citent pas les services TIC qui pourraient
néanmoins y contribuer efficacement ; il s’agit notamment des orientations suivantes :

Faciliter l’autonomie financière des personnes handicapées (ex : Mobile banking) ;

Promotion et diversification de la formation et de l’insertion professionnelle (ex : eéducation) ;

Renforcement des capacités des groupes culturels des personnes handicapées (ex :
accès à Internet « adaptés ») ;

Assurer la documentation continue sur la situation des personnes handicapées au
Bénin (ex : site Web dédié).
2.2.3.
Capacité contributive au financement du Service universel
En application de l’article 14 de l’Ordonnance N° 2002-02 du 31 janvier 2002, les cahiers des
charges et les conventions d’exploitation des opérateurs mobiles et des FAI fixent le montant de
leur contribution aux charges de l’accès universel en pourcentage du chiffre d’affaires HT du
concessionnaire et hors charges d’interconnexion, à savoir :

1% pour l’accès universel ;

0,5% pour l’aménagement du territoire et la protection de l’environnement ;

0,5% pour la recherche et la formation.
Selon ces dispositions, en considérant que 1 à 1,5% du chiffre d’affaires du secteur (BTSA non
compris) est consacré au développement du Service universel, il pourrait être collecté de 1,5 à 2,3
milliards de FCFA par an, sur la base des résultats enregistrés en 2012.
A fin 2012, le montant collecté au titre du développement de l’accès universel depuis l’origine des
versements est compris entre 4,3 et 6,5 milliards de FCFA ; ce montant a été versé par l’ARPT
sur un compte spécial du Trésor dont les règles de fonctionnement restent à définir.
D’autres sources de contributions financières pourraient être envisagées, notamment en
provenance du budget de l’État ou des bailleurs institutionnels, comme cela se pratique dans
certains autres pays, en Afrique australe ou au Nigeria par exemple, là où la motivation des
pouvoirs publics en faveur du développement du Service universel est plus affirmée.
Cependant, en Afrique de l’Ouest, il est à noter que la contribution du budget de l’État au
développement au Service universel est rarement envisagée, compte tenu du poids des autres
secteurs d’activités, moins argentés que celui des télécommunications ; toutefois, il est arrivé que
des institutions financières, notamment la Banque Mondiale, prennent en charge des projets
pilotes dans le cadre d’un programme national de développement du Service universel.
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Par ailleurs, d’autres aides publiques ou privées pourraient être mobilisées sur des thèmes plus
spécifiques, tels que la promotion des services TIC et la formation à leur utilisation auprès des
catégories de populations les plus fragiles qui sont déjà la cible de ce programme de
développement dédiés.
2.3.
CARACTÉRISATION DES BESOINS ET DES CONTRAINTES EN
MATIÈRE DE SERVICE UNIVERSEL
2.3.1.
Évaluation des populations en déficit d’accès aux services TIC
2.3.1.1. DÉFICIT D’ACCÈS À LA TÉLÉPHONIE MOBILE
Parmi les différentes méthodes d’évaluation de la couverture téléphonique dans le cadre de l’état
des lieux, celle qui a conduit à estimer que le taux de couverture de la population totale à fin
2011 était de 90%, a été retenue comme hypothèse dans la suite du raisonnement.
Par ailleurs, les paramètres suivants sont retenus comme hypothèses de calcul, à savoir :

Total de la population nationale en 2011 : 9,3 millions d’habitants ;

Nombre de personnes disposant d’un téléphone : 3,3 millions, correspondant au nombre de
SIM actives à fin 2011 divisé par le nombre moyen de cartes SIM par usager, supposé égal
à 2 pour le Bénin, par analogie à d’autres pays.
En toute rigueur, la population en déficit d’accès comprend exclusivement les personnes en âge
de téléphoner, à savoir celles âgées de plus de 16 ans, soit seulement 53% de la population totale
du Bénin ; en considérant cette hypothèse supplémentaire, il apparait que le taux de pénétration
téléphonique au Bénin est de 66% par usager en âge de téléphoner et de 132% par carte SIM
actives.
Par ailleurs, il est à noter que la population en déficit d’accès se décompose en deux catégories
bien distinctes, à savoir :

Les personnes qui résident dans des zones non encore couvertes par le réseau GSM et
qui sont à une distance trop importante des limites de couverture du réseau ;

Les personnes résidant dans les zones couvertes par le réseau GSM mais qui ne peuvent
pas en réalité accéder au service du fait d’une barrière à l’accès (ex : personnes qui,
pour différentes raisons ne possèdent pas de téléphone portable) ;
Le tableau suivant présente les résultats de cette évaluation en distinguant les deux catégories de
population à couvrir, telles que définies en début de paragraphe.
Ainsi, avec l’hypothèse d’un taux de couverture de 90% de la population totale, comme présenté
dans le tableau suivant, (parmi la population en âge de téléphoner, âgée de 16 ans et plus),
500 000 personnes résideraient dans des zones non encore couvertes et 1 200 000 résidant
dans des zones couvertes seraient encore privées de téléphone, pour la plupart dans les
zones rurales.
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Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
Tabl. 2 - Segmentation de la population en déficit d’accès
Taux de couverture
Population de 16 ans et +
90%
1 - Hors réseau
500 000
2 - Couverte sans téléphone
1 200 000
Source : Estimation Artelia, données ATRPT
La figure suivante récapitule les hypothèses et les principaux résultats de l’évaluation de la
population en déficit d’accès téléphonique.
Fig. 13.
Caractérisation de la population en déficit d’accès téléphonique
2.3.1.2. DÉFICIT D’ACCÈS À INTERNET
Comme indiqué dans le rapport d’état des lieux, les populations pouvant accéder à Internet sont
très peu nombreuses et résident principalement dans les zones urbanisées.
Ainsi, avec les mêmes hypothèses de population que dans le paragraphe précédent, le taux de
pénétration d’Internet en termes d’accès individuels de la population en âge de pratiquer est de :

0,9% pour les services Internet fixes (tous types de débit confondus) ;

5,6% pour le service Internet mobile.
Plus largement, en considérant la population qui accède à Internet via des accès collectifs type
cybercafé, le nombre d’utilisateurs Internet au Bénin est de 334 000, selon l’estimation UIT, soit un
taux de pénétration de 8% ; ce qui se traduit par une évaluation de la population en déficit
d’accès Internet d’environ 4 millions, soit 93% de la population en âge de pratiquer.
La figure suivante récapitule les hypothèses et les principaux résultats de l’évaluation de la
population en déficit d’accès téléphonique.
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Fig. 14.
2.3.2.
Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
Caractérisation de la population en déficit d’accès à Internet
Caractérisation des populations les plus vulnérables
2.3.2.1. LES POPULATIONS RURALES
Près de 60% de la population béninoise réside en zones rurales ; ce pourcentage n’a cessé de
décroitre depuis 30 ans, comme présenté dans le tableau suivant. L’exode rural représente l’une
des menaces les plus graves pour le développement économique et social du Bénin. Malgré cet
exode vers les villes, la population rurale a doublé en 30 ans pour dépasser 5 millions d’habitants
à fin 2010.
Tabl. 3 -
Évolution de la population rurale sur 30 ans
Population
1979
1992
2002
2007
2010
Rural (M.hab.)
2,57
3,26
4,23
4,7
5,04
Rural (%)
73 %
64 %
61 %
58%
57%
Sources : INSAE, Banque Mondiale
La population rurale se caractérise par un niveau de développement économique et social
relativement inférieur à celui des villes et, de plus, il existe des écarts importants entre les
différents départements « ruraux ». Pour évaluer cette disparité, le Consultant a utilisé un
indicateur internationalement reconnu, à savoir l’Indice de Développement Humain (IDH)13 ; le
premier graphique présente la distribution des IDH par département faisant apparaitre aux
extrêmes (i) les trois départements les plus développés : Littoral, Ouémé et Atlantique, les plus
urbanisés qui tirent la moyenne nationale vers le haut et (ii) les trois départements les moins
développés : Donga, Atacora et Alibori, situés au nord du pays.
13
Indicateur composite publié régulièrement par le PNUD ; il quantifie le niveau de développement économique et social
d’un pays, d’une région, d’une commune ...il est construit à partir de 3 indicateurs de base : niveau de revenu, état de
santé et niveau d’éducation évalués dans la zone géographique considérée.
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Fig. 15.
Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
Distribution de l’indice de Développement Humain par département
Dans les zones rurales, l’activité économique est en très grande partie tirée par le secteur
agricole qui est un des tous premiers contributeurs au développement économique du pays,
à savoir :

30% au PIB national ;

90% des recettes d’exportation ;

15% des recettes de l’État ;

70% des emplois, y compris le secteur informel qui représente à lui seul plus 90% de la
population active.
Bien que le développement agricole constitue l’une des priorités nationales, le budget de l’État
consacré à ce secteur n’était en 2008 que de 5,6% du budget national, très en deçà de
l’engagement de 10% pris par les États africains à Maputo en 2003.
Les activités agricoles sont très majoritairement exercées dans de petites et moyennes
exploitations de type familial, orientées vers la polyculture associée souvent au petit élevage. Le
nombre de ces exploitations est d’environ 500 000 à 600 000, avec une superficie moyenne
estimée à 1,7 ha et sur laquelle vivent en moyenne 7 personnes ; 90% d’entre elles sont dirigées
par des hommes et seulement 1/4 des terres arables sont cultivées.
Pour les entrepreneurs ruraux, l’accès aux services TIC apparait aujourd’hui comme une
opportunité à ne pas manquer pour améliorer à la fois productivité et rentabilité de leur exploitation
ainsi que les conditions de vie de leur famille ; en effet, comme en atteste l’évaluation de plusieurs
projets pilotes menés sur le terrain, les services TIC permettent à de tels entrepreneurs d’accéder
en temps réel à des informations essentielles dans les différents domaines suivants :


Commercialisation des produits agricoles

Réduction du pouvoir des intermédiaires, du fait d’une meilleure transparence quant
aux informations sur les marchés ;

Gestion de la périssabilité des denrées agricoles du fait d’une meilleure information sur
les volumes de production par rapport à la demande ;

Augmentation de la taille du marché accessible, du fait de la capacité des TIC à
étendre la visibilité des offres très au-delà des limites du territoire de production.
Amélioration de la productivité
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

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
Méthodes de culture et connaissance de la potentialité des sols, du fait d’un accès plus
facile à des informations pertinentes sur les meilleures pratiques ;

Parades contre les conditions climatiques hostiles et les calamités, du fait d’un accès
en temps réel aux prévisions météo et informations sur la propagation des épidémies
et la progression des ravageurs ;

Gestion permanente de la production, du fait de l’accès rendu possible à des outils
informatiques dédiés.
Optimisation des approvisionnements professionnels et alimentaires

Achats et modalités d’utilisation des intrants (semences, engrais, pesticides) ;

Régulation des écarts entre l’offre et la demande pour une réduction des pénuries
alimentaires
Gestion du patrimoine et des ressources financières

Moyens de paiement et d’épargne de proximité (ex : M.banking) ;

Réduction des taux d’intérêt du microcrédit grâce aux outils de gestion informatique ;

Formalisation et gestion du foncier.
2.3.2.2. LES FEMMES
Les inégalités de genre sont très marquées au Bénin comme le met en évidence la publication de
l’index du World Economic Forum (G3I)14. Le Bénin est classé 117ème sur 135 au plan mondial.
Le graphique suivant compare la situation du Bénin avec deux pays d’Afrique subsaharienne,
l’Afrique du Sud classée 16ème et le Ghana classé 71ème d’où il ressort, en examinant la valeur des
indicateurs primaires composant le G3I que le Bénin doit essentiellement son classement au très
faible engagement des femmes dans la politique et un accès à l’éducation relativement
inégalitaire.
Fig. 16.
Comparaison de l’inégalité de genre en Afrique subsaharienne
Sources : World Economic Forum 2012, présentation ARTELIA
14
Global Gender Gap Index, mesurant l’écart entre hommes et femmes pour ce qui concerne les engagements dans
l’économie et la politique, ainsi que l’accès à la santé et à l’éducation,
http://www3.weforum.org/docs/WEF_GenderGap_Report_2012.pdf
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en République du Bénin
Au Bénin, que ce soit dans la définition des axes stratégiques du PNPG ou dans l’avancement de
la mise en œuvre des programmes d’action pour l’égalité des genres, il y a lieu de noter que les
TIC ne sont pas nommément prises en compte ; et pourtant l’accessibilité aux TIC apparait
incontournable dès lors que cette problématique se présente à la fois (i) comme l’un des critères
caractéristiques de l’inégalité entre hommes et femmes et par ailleurs, (ii) comme un outil
susceptible d’améliorer au quotidien les conditions de vie et de travail des femmes et ainsi de
réduire certaines inégalités.
A notre connaissance, il n’existe pas de statistiques précises sur les inégalités hommes/femmes
quant à l’accès aux services TIC dans les zones rurales ; cependant, il est bien connu que, par
exemple, l’écart de niveaux d’équipement en matière de téléphones portables est considérable et
cela est dû à un ensemble de barrières qui se cumulent et pénalisent tout particulièrement les
femmes, à savoir, par ordre d’importance :

Les traditions socioculturelles qui fixent la répartition des rôles entre hommes et femmes et
confinent souvent les femmes, surtout en milieu rural, dans leur univers familial, les mettant
ainsi, par principe, en dehors de l’information et donc des TIC ; comme le confirment de
nombreux témoignages, beaucoup d’hommes en zones rurales ont du mal à admettre que
leur femme puisse disposer d’un téléphone portable et ainsi, de possibilités de contact avec
l’extérieur, sans leur en référer ;

Des niveaux de pauvreté15 en moyenne plus élevés que chez les hommes : la pauvreté
monétaire (de 36% à 30%) limite le pouvoir d’achat et donc la possibilité d’acquérir un
téléphone portable et le crédit de communication ; une plus grande pauvreté non
monétaire, induite par une faiblesse en moyenne des actifs de la femme, va, quant à elle,
limiter la valeur des garanties et, par voie de conséquence, l’accès au crédit ;

Un accès limité aux ressources physiques et aux moyens de production mais également à
des informations essentielles à un meilleur exercice de leurs activités familiales et
professionnelles ;

Un plus faible taux d’alphabétisation (de 30% à 55% pour les hommes)16 et d’instruction ;
bien que ce critère ne soit pas totalement bloquant pour l’usage d’un téléphone portable, il
n’en reste pas moins qu’il s’agit, pour beaucoup de personnes, d’un frein, au moins au plan
psychologique.

A contrario, comme en attestent certains projets TIC (Bopa, Pésinet) qui sont présentés
dans les paragraphes précédents, l’accès aux TIC peut contribuer efficacement à la
réduction des inégalités entre hommes et femmes ; en effet, de tels services (ex :
téléphone portable mais également Internet) contribuent grandement à développer leur
niveau d’autonomie et leur pouvoir de décision, notamment au plan de la maitrise de la
production, de l’efficacité commerciale, de la formation de l’accès aux soins...
Concernant Internet, la situation est encore plus critique dans la mesure où la pénétration est
considérablement plus faible que pour le téléphone mobile : la couverture d’Internet est aujourd’hui
limitée aux cybercafés des grandes villes et à quelques ménages aisés qui disposent d’un accès
Internet à domicile.
15
La pauvreté monétaire correspond au revenu total de la personne, somme des revenus en espèces et en nature ; la
pauvreté non monétaire est un indicateur de la valeur du patrimoine matériel et social dont dispose la personne.
16
Taux d’alphabétisation des personnes adultes (au dessus de 15 ans) – INSAE 2010 ; le taux d’alphabétisation des
jeunes (15 – 24 ans) est aussi défavorable au sexe féminin : de 50% à plus de 70% pour les garçons.
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2.3.2.3. LES JEUNES
Il est ici proposé de décomposer la population «Jeunes », exerçant une activité scolaire ou
professionnelle, en trois tranches, à savoir :

Tranche 1 : de 5 à 15 ans, jeunes en âge de fréquenter une école primaire ou un collège ;

Tranche 2 : 15 ans à 25 ans, jeunes en âge de fréquenter un lycée, l’université ou
d’exercer une activité professionnelle ;

Tranche 3 : 25 ans à 35 ans, en âge d’exercer une activité professionnelle.
Ainsi définie, la population « Jeunes » au Bénin s’élevait à fin 2010 à 5, 586 millions d’habitants,
soit 62% de la population totale ; un ratio qui devrait rester stable d’ici 2020, date à laquelle la
population « Jeunes » attendrait 7,325 millions, en augmentation de 31% par rapport à 2010. La
répartition de cette population est présentée sur le diagramme suivant.
Fig. 17.
Répartition de la population « Jeunes » au Bénin
Source : perspective.usherbrooke.ca, analyse et présentation ARTELIA
Il est important de sensibiliser les « Jeunes » à l’usage des TIC et, pour les plus âgés, de les
former en leur présentant parallèlement les bénéfices à retirer de ces usages potentiels.
Ainsi, pour les jeunes de la tranche 1, il s’agirait d’une sensibilisation à l’usage des services TIC
dans le cadre du programme scolaire, sous forme de cours d’éveil.
Pour les jeunes de la tranche 2, il s’agirait plutôt d’un apprentissage des techniques d’utilisation de
l’ordinateur et de quelques logiciels standard de bureautique ; les TIC devant à ce stade être à la
fois considérées (i) comme une nouvelle matière à apprendre et (ii) comme un nouvel outil
pédagogique dont il est important de bien maitriser l’usage. Il est fondamental que les jeunes
soient correctement formés à l’usage des TIC à la fin de leur cursus scolaire afin d’augmenter leur
valeur à l’embauche et de se montrer opérationnel dès le début d’exercice du premier emploi.
Enfin, pour les jeunes de la tranche 3, l’utilisation des TIC se montrera plus particulièrement utile
dans les circonstances suivantes :

Pour la recherche d’emploi où la capacité à naviguer sur Internet est fondamentale ;
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
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Pour les candidats à la création d’entreprises, il est fondamental que les pouvoirs publics et
les institutions spécialisées mettent en place des programmes de formation et
d’accompagnement à leur intention ....

Dans le secteur TIC où il s’agira plutôt de créer des incubateurs en mesure
d’accompagner les jeunes entrepreneurs ;

Hors secteur TIC, il s’agira de former les jeunes entrepreneurs aux bénéfices à retirer
de l’usage des services TIC et de la manière de les introduire dans leurs différentes
activités comme outil de travail.
2.3.2.4. LES PERSONNES HANDICAPÉES
Les seules données caractérisant la situation des personnes handicapées au Bénin datent du
RGPH 2002 qui indiquait que près de 3% de l’effectif total de la population souffrait d’un handicap,
également répartis entre hommes et femmes.
Les principaux handicaps rencontrés sont la malvoyance et la cécité ainsi que la paralysie des
membres inférieurs.
Les personnes handicapées sont inégalement réparties sur le territoire national ; elles sont
principalement concentrées dans les départements suivants : Atlantique (16%), Mono (12%),
Ouémé (11%) et Littoral (11%).
La répartition entre les tranches d’âge est la suivante :

Moins de 10 ans : 11,6% ;

Entre 10 ans et 54 ans : 54,1% ;

Plus de 55 ans : 34,3 %.
Elles sont en majorité analphabètes (moins de 30% d’entre elles savent lire et écrire en langues
nationales) ; les personnes handicapées les plus alphabétisées sont majoritairement des hommes
qui résident en milieu urbain.
Parmi les personnes handicapées, moins de 20% ont un niveau primaire, moins de 10% ont un
niveau secondaire et moins de 1% un niveau supérieur.
La moitié des personnes handicapées est inactive ; celles qui sont en activité travaillent
principalement dans l’agriculture et le commerce.
2.3.3.
Besoins et attentes exprimés lors de l’étude de la demande dans
les communes rurales
2.3.3.1. MÉTHODOLOGIE ET OBJECTIFS DE L’ENQUÊTE
L’étude de la demande visait à caractériser l’environnement de vie et de travail des principales
catégories d’acteurs locaux ainsi que leurs besoins et contraintes en matière de services de
communication et d’information. Pour ce qui concerne les besoins, les informations recherchées
portaient sur les éléments suivants :

Besoins primaires en matière d’information et de communication (voir explication dans la
description de la méthodologie ci-après) ;
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



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Degré de connaissance et d’usage des TIC ;
Mode et conditions d’accès aux services TIC ;
Nature de l’usage des services TIC ;
Profil indicatif de consommation des services TIC.
Une enquête terrain a été menée en collaboration avec un cabinet d’étude béninois, CEDA
Consult. Plus de 100 questionnaires ont été administrés dans un échantillon de 5 communes
rurales du pays, choisies pour leur représentativité de la situation au plan national.
Les objectifs de l’enquête, selon qu’il s’agissait de la partie quantitative ou de la partie qualitative,
étaient les suivants :

La partie quantitative a permis d’identifier un ensemble d’indications caractéristiques à la
fois des conditions de vie de la population et de leur environnement ainsi que le niveau de
satisfaction de leurs besoins en matière de services de communication et d’information. La
capacité de dépense des populations a été plus particulièrement examinée. L’enquête
proprement dite a consisté en une collecte de données par l’administration de
questionnaires individuels auprès des ménages ou des petits professionnels, utilisateurs
potentiels de services TIC ;

La partie qualitative a permis de caractériser les comportements et les attentes des
populations en regard de la problématique de l’accès à l’information et aux moyens de
communication. Elle a consisté en une collecte de données par l’administration de
questionnaires individuels semi-directifs auprès de représentants des acteurs locaux et
à l’organisation de focus group autours de la problématique des TIC.
Fig. 18.
Présentation synthétique de la méthodologie d’enquête en zones rurales
Les communes enquêtées ont été sélectionnées en fonction de leur profil socio-économique.
L’indicateur de base IDH a été utilisé afin de cibler des communes représentatives des différentes
situations de développement économique et social en milieu rural.
Le choix des communes représentatives dans lesquelles a été réalisée l’enquête de la demande a
été arrêté par le sous-comité de suivi qui s’est réuni le 16 janvier 2013 sur la base d’un dossier de
décision préparé par le Consultant. Les communes retenues sont présentées dans les deux
illustrations suivantes.
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Tabl. 4 -
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Présentation des 5 communes représentatives
Quintiles
Département
Communes
IDH
Q1
Atacora
Cobly
0,344
Q2
Alibori
Banikora
0,398
Q3
Atacora
Pehunco
0,426
Q4
Collines
Ouesse
0,452
Q5
Zou
Agbangnizou
Fig. 19.
0,489
Localisation des 5 communes représentatives
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L’enquête de la demande a été effectuée sur l’échantillon suivant :

20 chefs de ménage ayant une activité professionnelle : il s’agissait le plus souvent de
petits professionnels dont les activités professionnelles et familiales sont confondues (ex :
paysans exploitant 1 à 5 ha, artisans, petits commerçants, etc.). Cette population est très
largement majoritaire dans les zones rurales et peut donc, de ce fait, constituer l’essentiel
de l’échantillon de référence pour ce qui concerne l’étude quantitative.

1 ou 2 gérant de Télécentres ou professionnels assimilés du secteur TIC (Cybercafés,
Téléboutiques, fournisseur local d’accès Internet …) ;

4 responsables locaux d’activités économiques ou sociales telles que : organisations
professionnelles, chefs d’établissement de santé ou d’éducation, autorités administratives,
ONG, associations communautaires. Il s’agissait ici d’interroger des responsables qui
avaient une connaissance concrète des besoins et des attentes des populations et des
professionnels locaux en matière de TIC ;

Un focus group par commune auprès d’un groupe homogène de résidents, soit des
femmes, soit des jeunes.
2.3.3.2. RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE AUPRÈS DES CHEFS DE MÉNAGES
Le profil type du chef de ménage rencontré s’établit ainsi :

Age moyen : 40 ans ;

Taille du ménage : 7,5 personnes

Niveau d’éducation du chef de ménage : Primaire (25%), Secondaire (42%), Supérieur
(5%) et non scolarisé (2%) ;

Profession principale : 81% de non salariés, majoritairement agriculteurs (64%) avec une
taille d’exploitation moyenne de 9 ha en polyculture, mais aussi des éleveurs, de artisans,
et des fonctionnaires;

Niveau de revenus : difficile à estimer par manque de suivi comptable ; 10% seulement
déclarent équilibrer leur budget et encore pour quelques-uns avec difficultés passagères
2.3.3.2.1.
Identification des besoins et des moyens de communication et d’accès à l’information
Les principaux besoins primaires exprimés par les chefs de ménages en matière d’information sont
les suivants, par ordre de priorité :

Prendre des nouvelles des proches (familles, amis, …) ;

Mieux vendre ma production ou mes prestations ;

Protéger les cultures contre les prédateurs ;

Connaitre la situation sur les marchés agricoles (prix, stocks …) ;

Améliorer les rendements des cultures (ex : engrais, …) ;
La liste ci-dessus présente les besoins exprimés dans la priorité la plus élevée par au moins 25%
des chefs de ménages et le tableau suivant présente un récapitulatif de l’ensemble des besoins
primaires d’information exprimés par la centaine de chefs de ménages interrogés, également
répartis sur les 5 communes représentatives.
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Tabl. 5 -
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Expression des besoins d’informations prioritaires pour les chefs de ménage
Fréquence des niveaux de priorité du besoin
(5 = priorité maximum)
1
2
3
4
5
Prendre des nouvelles des proches
0%
1%
2%
1%
96%
Mieux vendre ma production ou mes prestations
37%
2%
8%
18%
35%
Protéger les cultures contre les prédateurs
52%
2%
3%
11%
32%
Connaitre la situation sur les marchés agricoles
43%
2%
11%
15%
29%
Améliorer les rendements des cultures
53%
3%
7%
10%
27%
Contacter quelqu’un en cas d’urgence
53%
3%
8%
27%
8%
Avoir des nouvelles du pays ou de l’étranger
70%
4%
18%
3%
4%
Apprendre (alphabétisation, écoles)
90%
1%
0%
5%
4%
Mieux soigner les animaux
90%
0%
1%
5%
4%
Mieux se soigner
88%
2%
4%
2%
3%
Obtenir des renseignements administratifs
89%
5%
1%
4%
1%
Avoir un meilleur accès à la nourriture
89%
9%
2%
0%
0%
Source : enquête ARTELIA
Pour accéder à ces différentes informations au quotidien, les chefs de ménage utilisent
principalement les moyens de communications suivants :

Téléphone mobile ;

Radios ;

Réunions communautaires ;

Télévision et moyens de transport / déplacement viennent loin derrière.
Le tableau suivant présente un récapitulatif des moyens de communication (au sens large du
terme, c'est-à-dire tous les moyens électroniques ou physiques, utilisables pour échanger de
l’information) avec le niveau de priorité accordé à chacun d’entre eux.
Tabl. 6 -
Principaux moyens de communication utilisés par les chefs de ménage
Fréquence des niveaux de priorité du besoin
(5 = priorité maximum)
1 et -
2
3
4
5
Je téléphone
8%
2%
0%
1%
89%
J’écoute les informations à la radio
31%
6%
12%
22%
29%
Je participe à des réunions communautaires
40%
15%
20%
4%
21%
Je prends un moyen de transport
45%
7%
16%
25%
7%
Je regarde la télévision
74%
5%
5%
9%
7%
J’envoie un messager
89%
2%
5%
2%
2%
J’envoie un message par courrier
91%
3%
3%
2%
1%
Je me prive de l’information dont j’ai besoin
100%
0%
0%
0%
0%
Source : enquête ARTELIA
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Après avoir identifié les moyens de communication préférés des chefs de ménages, l’enquête a
permis de quantifier sommairement la répartition de la fréquence des recours selon le type de
services TIC, tel que présenté dans le tableau suivant.
Tabl. 7 -
Degré d’usage des moyens de communication par les chefs de ménage
Fréquence de recours au média
(selon le nombre par mois)
0
1
2
3
4
5 et +
Téléphone mobile
1%
0%
0%
0%
1%
98%
Radio de proximité
41%
6%
5%
3%
3%
42%
Internet
93%
1%
1%
2%
0%
3%
Téléphone fixe
90%
3%
3%
2%
1%
1%
Source : enquête ARTELIA
Ainsi, il apparait clairement que les moyens de communication et d’accès à l’information les
plus utilisés dans les zones rurales sont le téléphone portable et la radio ; en revanche,
l’usage d’Internet reste encore très marginal.
2.3.3.2.2.
Caractérisation du comportement des chefs de ménage utilisateurs du téléphone
mobile
L’enquête a mis en évidence la mauvaise qualité de couverture du réseau dans les
communes rurales, qui se traduit par la nécessité pour plus de la moitié des possesseurs de
téléphones portables de se déplacer pour accéder au réseau, notamment dans les communes de
Banikoara et de Péhuncon ; à noter que ces résultats sont aggravés par rapport à la réalité,
puisque, selon la méthodologie suivie, les chefs de ménage interrogés devaient résider à 50%
dans des zones à qualité de couverture marginale ou hors couverture, mais il n’en reste pas moins
que les enquêteurs n’ont rencontré aucune difficulté pour identifier de tels profils !
Le tableau suivant présente les distances à parcourir à l’intérieur de chaque commune pour
accéder au réseau mobile.
Tabl. 8 -
Distances à parcourir pour capter le réseau mobile
0
< 5 km
5 – 10 km
> 10 km
Agbangnizoun
55%
45%
0%
0%
Banikoara
25%
50%
0%
25%
Cobly
40%
35%
25%
0%
Péhunco
25%
75%
0%
0%
Ouessé
88%
12%
0%
0%
Total
45%
44%
5%
5%
Distance à parcourir
Source : enquête ARTELIA
Il est à noter que 90% des chefs de ménage ont acheté leur téléphone pour un prix compris entre
6000 FCFA et 68000 FCFA ; 80% d’entre eux utilisent leur téléphone alternativement pour leurs
activités personnelles et professionnelles. Par ailleurs, plus de la moitié d’entre eux utilisent
chacun 2 cartes SIM ou plus.
Concernant la perception du niveau de prix des communications téléphoniques par les chefs de
ménages, les résultats sont les suivants :
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

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65 % les trouvent « corrects » et 11% « Bon marché » ;
25 % seulement, les trouvent trop élevés.
De tels résultats confirment l’importance de la valeur d’usage du téléphone pour des chefs de
ménages à faible revenu dans les zones rurales ; un tel enseignement est confirmé par l’analyse
des dépenses en termes des cartes de recharge, à savoir de faibles montants, renouvelés très
fréquemment, tous les 2 jours en moyenne.
Ainsi, le montant des recharges se répartit de la manière suivante : 25% avec des montants de
200 FCFA ou moins, 56% de 500FCFA, 12% de 1 000 FCFA et 7% de 2 000 FCFA ou plus.
Outre la mauvaise qualité de couverture, les deux autres principales difficultés rencontrées par
les chefs de ménage pour téléphoner sont les suivantes :

Trouver un point de vente de recharges pour 25 % à 75 % d’entre eux (selon les
communes, soit au total 62 % pour la totalité des communes ;

Recharger la batterie de leur téléphone pour 75 % d’entre eux, avec des résultats par
commune variant de 70% à 100% dans les communes d’Agbangnizoun et d’Ouessé.
De telles lacunes en zones rurales pénalisent à la fois les utilisateurs qui se voient
momentanément de priver de téléphoner et également les opérateurs qui subissent un manque à
gagner sur leurs revenus potentiels.
Concernant la consommation, il s’agit essentiellement d’appels téléphoniques, à raison d’une
vingtaine par semaine et les SMS restent marginaux, la plupart des SMS reçus sont des publicités
émises par les opérateurs. La dépense moyenne mensuelle déclarée par les chefs de ménage
est de 9 325 FCFA, variant de 7000 FCFA à 12000 FCFA selon les moyennes communales , à
noter qu’il s’agit là de montants particulièrement élevés , même en tenant compte du fait que cette
consommation peut également comprendre des communications passées par d’autres membres
du ménage.
2.3.3.2.3.
Caractérisation de l’usage d’Internet en zones rurales
Mons de 10% des enquêtés ont déjà utilisé Internet. Ils sont en majorité jeunes (moyenne d’âge de
30 ans) avec un niveau d’étude secondaire ou supérieur. Un seul enquêté est agriculteur, les
autres sont enseignants, fonctionnaires ou cadres. Quatre utilisateurs ont accès à Internet avec
leur téléphone portable, 3 vont au cybercentre et un utilisateur a accès à Internet à son domicile.
Parmi les utilisateurs de cybercentre, un chef de ménage déclare parcourir entre 1 et 5 km pour y
accéder et deux autres entre 5 et 10 km. Ils considèrent tous que l’éloignement des
cybercentres est un frein à l’usage d’Internet.
Les utilisateurs de cybercentre s’y rendent en moyenne 6 fois par semaine. La durée de
consultation dans un cybercentre est d’une heure en moyenne pour un coût de 300 FCFA par
session. Deux utilisateurs estiment que le prix de l’heure de navigation est bon marché et un autre
pense qu’il est seulement acceptable.
Pour un bon accès (distance, qualité de service) au réseau, les répondants seraient prêts à
payer en moyenne 5 500 FCFA par semaine pour la navigation sur Internet, soit 18 000 FCFA
par mois. Il s’agit de répondants ayant déjà utilisé Internet et ayant un niveau de revenu assez
élevé.
Huit utilisateurs sur 9 ont un usage personnel d’Internet et 4 en font un usage professionnel. La
première application d’Internet est le mail, suivi par la consultation de sites d’information. Un seul
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de ces neufs utilisateurs fréquente des réseaux sociaux. Deux enquêtés déclarent utiliser Internet
pour des formalités administratives. L’achat en ligne et la vidéoconférence n’ont jamais été cités.
La qualité de service est jugée moyenne par 6 utilisateurs et mauvaise par 3. Les principales
difficultés citées sont l’instabilité du réseau, la faiblesse du débit et les coupures régulières.
2.3.3.3. RÉSULTATS DES FOCUS GROUPS
Dans chaque commune représentative, une réunion de groupe a été organisée avec des
représentants de la population et une réunion d’un groupe de femmes dans le village rural de
Village de Glo-Doto, commune de Calavi ; à noter que, dans le cadre de l’enquête, ce type de
rencontres est très utilement venu compléter l’échantillon de chefs de ménage qui était
exclusivement constitué d’hommes.
Les informations recueillies dans ces groupes confortent les résultats de l’enquête réalisée auprès
des chefs de ménage.
Les participants ont , tout d’abord, pointés les problèmes qui grèvent, de leur point de vue le
développement de leur commune, à savoir :

État des routes d’accès ;

Absence de réseau d'énergie électrique ;

Faible niveau d’équipement de la commune en infrastructure (scolaire, santé, etc.) ;

Éloignement des services déconcentrés de l’État ;

Faible diffusion des TIC.
En matière de TIC, les participants ont essentiellement exprimé les besoins suivants :

Développement de la couverture mobile ;

Développement de Cybercentres dans les communes à un prix abordable ;

Mesures d’accompagnement telles que la formation et éducation à l’usage de
l’informatique ;

Vulgarisation des TIC dans les établissements scolaires.
En complément, une réunion de groupe de femmes a été organisé avec une population féminine
majoritairement analphabète, travaillant aux champs et vendant une partie de la production sur les
marchés ; à noter qu’une part des revenus ainsi générés est conservé par les femmes.
Les besoins en information exprimé par ce groupe concernent les domaines suivants :

Techniques agricoles ;

Informations administratives ;

Santé infantile : nourriture et hygiène des enfants, méthodes d’accouchement, analyses
d’échographies, soins des maladies les plus communes chez les enfants (rougeole,
diarrhées et toux).
Malgré leur faible revenu et leur taux réduit d’analphabétisme, la quasi-totalité des femmes
utilisent le téléphone mobile et le gère de la manière suivante :
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
Achat du crédit téléphonique grâce à leur propre revenu (sans passer par le chef de
ménage), prélevé sur les produits de la vente de produits agricoles sur les marchés ;

Montant de dépenses compris entre 300 FCFA à 1 000 FCFA par semaine ;

10 minutes de marche pour acheter du crédit et recharger la batterie du téléphone (100
FCFA la recharge) ;
Les femmes déclarent éprouver des difficultés pour gérer leurs dépenses, notamment pour établir
un lien entre le temps de communication et la consommation de crédit téléphonique.
Par ailleurs, il est à noter qu’Internet était totalement méconnu par les femmes de ce groupe.
2.3.3.4. RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE AUPRÈS DES ACTEURS LOCAUX
Une enquête qualitative a été organisée auprès de 25 acteurs professionnels locaux répartis dans
les 5 communes représentatives afin de caractériser leur mode d’usage des TIC et leurs besoins
dans ce domaine ; il s’agissait essentiellement de chefs d’entreprises, de commerçants et de
fonctionnaires.
La téléphonie est le service TIC majoritairement utilisé par ces professionnels pour communiquer ;
le nombre d’appels est de 25 par semaine en moyenne, avec des durées d’appel variant entre 3 et
20 minutes ; les acteurs locaux interrogés font état des observations suivantes :

Le prix des communications est jugé globalement acceptable ;

Dans plus de la moitié de ces organisations, les communications sont directement payées
par les employés qui utilisent leur téléphone personnel ;

La dépense moyenne par acteur est 29000 FCFA par mois ;

Principales difficultés liées à l’utilisation du téléphone mobile

Accès à l’électricité (recharge des batteries) ;

Qualité du réseau ;

Prix des communications.
Concernant Internet, un seul de ces professionnels l’utilise à son bureau dans une administration.
Par ailleurs, il est à noter que 40% des ces acteurs professionnels utilisent des outils bureautiques
type suite Microsoft sur du matériels provenant essentiellement, pour les administrations de
dotations de l’autorité de tutelle ou de dons.
Les principaux freins à l’utilisation de l’Informatique et d’Internet sont, pour eux, les suivants :

Accès à l’électricité ;

Degré de maitrise des outils ;

Bande passante disponible et qualité des connexions ;

Prix des abonnements.
Étant donné le décalage apparaissant entre le taux d’utilisateur de bureautique d’une part et
d’Internet d’autre part, il est clair que le manque de connexions disponibles dans les zones est un
véritable frein au développement des TIC.
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2.3.3.5. RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE AUPRÈS DES FOURNISSEURS DE SERVICES TIC
Une autre enquête qualitative a également été menée auprès de 8 fournisseurs locaux de services
TIC ; il s’agissait principalement de gérants de boutiques qui commercialisent tout ou partie des
services suivants :








Vente de communications téléphoniques ;
Vente de cartes SIM et de recharges de crédits ;
Vente de transferts des crédits ;
Recharge des batteries ;
Appel téléphonique collectif ;
Vente d’accessoires pour téléphones portables ;
Navigation sur Internet (dans 2 boutiques seulement);
Photocopie / impression / reliure.
Le chiffre d’affaires annuel de ces boutiques est inférieur à 5 MFCFA ; les établissements dont le
chiffre d’affaires est supérieur à 0,5 MFCFA (soit la moitié de l’échantillon) emploient entre une et 3
personnes, les autres sont exploités par une seule personne. Les gérants sont tous éduqués mais
peinent à analyser leurs produits et dépenses en tant que fournisseurs de services TIC.
Selon les gérants de boutiques, les principales informations recherchées par leurs clients sont
présentées dans le tableau suivant ; à noter, des résultats légèrement différents de ceux obtenus
dans l’enquête auprès des chefs de ménage, s’expliquant par le fait que le profil des
consommateurs est différent selon qu’il s’agit d’agriculteurs ou de visiteurs qui se déplacent en
boutique.
Tabl. 9 -
Informations recherchées par les visiteurs des boutiques rurales
Types d’informations recherchées
Fréquence
Prendre des nouvelles des proches
32%
Contacter quelqu’un en cas d’urgence
15%
Connaitre la situation sur les marchés agricoles
12%
Avoir des nouvelles du pays ou de l’étranger
11%
Mieux soigner les animaux
11%
Améliorer les rendements des cultures
10%
Protéger les cultures contre les prédateurs
10%
Apprendre (alphabétisation, écoles)
8%
Avoir un meilleur accès à la nourriture
7%
Mieux vendre ma production ou mes prestations
5%
Mieux se soigner
4%
Obtenir des renseignements administratifs
2%
Source : enquête ARTELIA
Le téléphone mobile est le principal moyen de communication utilisé pour obtenir ces informations
qui, de ce fait, apparait comme la principale activité des boutiques, alors qu’Internet reste encore
marginal du fait du manque de connexions ; le tableau suivant présente la répartition des
différentes activités des boutiques.
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Tabl. 10 - Contenu des offres de services des boutiques
Services TIC fournis
Fréquence
Téléphone mobile
35%
Photocopie et scan
25%
Traitement de texte
14%
Internet
4%
Téléphone fixe
0%
Source : enquête ARTELIA
Pour accéder à ces services, les clients les plus éloignés des boutiques doivent parcourir les
distances présentées dans le tableau suivant.
Tabl. 11 - Distance à parcourir pour accéder aux services dans les boutiques
Distances
Fréquence
< 1 km
25%
1 km – 5 km
25%
5 km – 10 km
12%
> 10 km
38%
Source : enquête ARTELIA
Concernant la téléphonie, le nombre d’appels journaliers passés dans la boutique varie entre 10 et
50 pour des durées moyennes de 5 minutes ; dans trois des boutiques enquêtées, les clients
jugent la qualité des appels « bonne », et dans les autres, « moyenne ».
Les montants des recharges achetées dans les boutiques varient entre 100 FCFA et 2 000 FCFA.
Le montant des cartes ou de transferts de crédit le plus souvent vendus s’élèvent à 200 FCFA. Les
clients possèdent en moyenne deux cartes SIM ; à noter que 4 boutiques proposent le prêt de
téléphone mobile.
Trois parmi les boutiques reçoivent des appels pour leurs clients, entre 3 et 70 par semaine selon
les boutiques et, dans un tel cas, les gérants envoient un messager pour aller chercher le client à
son domicile et le prévenir (ce service est généralement gratuit).
Les principales difficultés rencontrées par les clients pour téléphoner sont les suivantes :

Éloignement des villages ;

Prix des communications ;

Lectures des informations sur le terminal mobile.
Quant aux services d’accès à Internet, ils ne sont proposés que par 2 établissements qui sont
visités en moyenne par 30 à 50 clients par jour pour une durée moyenne de connexion de 45
mn à 2 heures ; ceci correspond à une forte consommation pour une commune rurale témoignant
du manque à gagner résultant du trop faible nombre de connexions disponible aujourd’hui.
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En matière de pouvoir d’achat, les gérants de téléboutiques estiment que leurs clients sont prêts
à dépenser 1900 FCFA par semaine pour accéder aux services TIC (Téléphone et Internet de
bonne qualité.
Pour atteindre un tel objectif, les gérants pointent les principales attentes, à savoir :

Une formation des agents de téléboutique ;

Un renforcement de la couverture téléphonique ;

Une meilleure couverture Internet et une plus grande bande passante ;

Un prix des abonnements Internet pour les cybercentres moins élevés ;

Un meilleur accès à l’électricité pour la recharge des téléphones et l’alimentation des
équipements.
2.3.4.
Besoins et attentes exprimés lors de l’enquête dans les ministères
Dans le cadre de l’enquête portant sur l’identification des projets TIC à couverture rurale, en cours
dans les différents ministères, un grand nombre des représentants rencontrés ont exprimé leur
forte attente quant à la nécessité de connexion des communes avec les établissements de
l’administration centrale.
Le tableau suivant présente, pour chacun des principaux ministères, le nombre de sites à
interconnecter. En première approximation, il y aurait globalement à terme plus 1300 sites à
connecter et même jusqu’à 2000 sites en incluant les établissements scolaires ; parmi ces
sites, il faut notamment citer les établissements suivants : (i) les quatre sites du MEF, les centres
de santé (en moyenne 10 par commune, répartis sur le territoire), les hôpitaux, les CARDER, les
centres de promotion sociale, ...
Tabl. 12 -
Évaluation des besoins d’interconnexion des ministères
MINISTÈRES
DESSERTE
TOTAL SITES
FINANCE
Communale
Postes frontières
SANTÉ
Communale
75 Hôpitaux
670 CdS
AGRICULTURE
Communale
77 CARDER
DÉCENTRALISATION
Communale
77
ETS. SCOLAIRES
À confirmer
724
FAMILLE
Communale
85 CPS
JUSTICE
Tribunaux
200
27
Source : enquête ARTELIA
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2.3.4.1. MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE ET DES FINANCES
Le MEF est très ambitieux en termes de services à offrir aux usagers et pour ce faire, il est bien
évidemment nécessaire que toutes les communes soient préalablement connectés par une
infrastructure large bande ; parmi les services planifiés, il faut noter par exemple :

Télédéclaration d’impôts à partir de bornes sécurisées, voire à partir de téléphones
portables ;

Services déconcentrés dans le cadre du programme d’e.gouvernement tels que par
exemple la requête de documents officiels à distance (archivage électronique) ;

Mise en place d’un Identifiant Fiscal Unique (IFU) afin d’être en capacité d’atteindre tout
citoyen, où qu’il soit.
Par ailleurs, la Direction de l’Organisation et du Système d’Information du MEF exprime le souhait
que le MCTIC veille à une plus grande coordination des réseaux des différents ministères et prône
une mutualisation des ressources, notamment pour ce qui concerne les infrastructures de
télécommunications.
2.3.4.2. MINISTÈRE DE LA SANTÉ
Pour le ministère de la Santé, il s’agit en premier lieu de répondre au besoin de connexion des
Centres de Santé qui souffrent d’un manque d’informations sanitaires de terrain, aussi bien en
termes d’informations au fil de l’eau que de statistiques. De telles informations sont indispensables
aux personnels de santé pour prendre des décisions pertinentes.
L’OMS vient d’ailleurs de proposer aux personnels des établissements hospitaliers un cycle de
formation sur les statistiques des maladies et la méthodologie de classification de celles-ci.
2.3.4.3. MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE
Pour le ministère de l’Agriculture, la priorité réside également dans la constitution et l’accès à
distance à des bases de données statistiques, du fait des exigences exprimées dans ce domaine
par les pouvoirs publics centraux et les représentants des bailleurs de fonds institutionnels
engagés dans des programmes de développement nationaux.
Ainsi, il est prévu d’organiser un recensement national de l’Agriculture (RNA) consistant à collecter
toutes les données statistiques, caractéristiques de la situation sur le terrain, sous forme
structurée.
La saisie des informations se fera, sans papier, à l’aide de tablettes et du logiciel CSPRO, avec
enregistrement direct dans une base de données à intervalles réguliers. Les téléchargements des
résultats seront effectués au niveau communal dans les SCDA (Secteur Communal pour le
Développement Agricole) qui devront donc être connectés.
2.3.4.4.
MINISTERE DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
Le MDGLAAT projette d’étendre son réseau jusqu’au niveau communal de manière à avoir les
moyens de caractériser les activités de chacune d’entre elles, ceci en lien avec la délégation à
l’aménagement du territoire. Parallèlement à cet investissement dans les infrastructures, le
ministère envisage d’accompagner les communes afin de les conduire à s’approprier l’outil
informatique, notamment par la formation du personnel utilisateur et par une sensibilisation des
élus aux TIC.
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MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SECONDAIRE
2.3.4.5.
Le directeur des Infrastructures estime que le MESRS souffre de graves lacunes en matière de
communication, qui se sont accentuées ces dix dernières années à commencer par le téléphone
fixe qui devient quasiment inutilisable du fait des dégradations du réseau fixe de BTSA,
notamment dans les établissements en zones rurales.
Quant au téléphone mobile, qui constitue la seule alternative technique, il ne constitue pas pour
autant une solution viable puisque les fonctionnaires qui y font appel sont tenus d’utiliser leur
portable personnel et acheter leur crédit. De plus, la couverture des établissements scolaires en
milieu rural est très mauvaise : dans 70% des collèges, il est difficile de téléphoner sans sortir des
bâtiments pour aller se positionner à un endroit particulier où il est possible de se connecter au
réseau.
2.3.4.6. MINISTERE DE LA FAMILLE
Depuis 2005, la Direction de la promotion de la Femme et du Genre porte un ambitieux projet, à
savoir le réseau NTIC/CPS qui vise à interconnecter 85 points de présence (essentiellement les
Centres de Promotion Sociale), répartis dans les 77 communes avec un total de 170 postes NTIC
gérés par une centaine d’animatrices et des agents Internet. Du fait de la faiblesse des
infrastructures de télécommunications à l’intérieur du pays, le projet se limite à ce jour à
l’équipement bureautique de 40 CPS, non connectés.
2.3.4.7. MINISTÈRE DE LA JUSTICE
Le service informatique du ministère souhaite interconnecter au minimum 27 sites, répartis sur la
totalité du territoire national, parmi lesquels les quelques communes rurales qui hébergent un
tribunal d’instance ou une prison.
2.3.5.
Synthèse des besoins exprimés lors des enquêtes terrain
La figure suivante présente un récapitulatif des besoins des bénéficiaires potentiels
qui sont présentés en distinguant selon deux dimensions complémentaires, à savoir :

La forme d’expression du besoin selon qu’ils sont exprimés en (i) termes de services TIC
proprement dit ou (ii) en termes plus génériques, notamment de la part des personnes ne
maitrisant pas les TIC, alors qualifiés de « besoins primaires » ;

La finalité des services requis selon qu’ils sont exprimés dans le cadre (i) soit d’un usage
personnel ou (ii) soit pour des applications professionnelles
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Fig. 20.
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Récapitulatif des besoins exprimés lors des enquêtes
Ainsi, à la lecture du diagramme, il apparait clairement que le besoin prioritaire en matière de
Service universel est pour les particuliers de disposer de moyens de communication leur
permettant de créer davantage de lien social (notamment pour le développement des contacts
avec leurs proches), ce qui se traduit dans le contexte béninois d’aujourd’hui par le souhait de voir
se développer la couverture mobile sur la totalité du territoire.
Pour ces mêmes particuliers, la priorité est clairement dans l’attente de services téléphoniques
par rapport à Internet qui reste quasiment inconnus dans les zones rurales, bien que certains
besoins primaires puissent être satisfaits par Internet.
Quant aux professionnels, le besoin essentiel apparait comme étant la connexion à haut débit
des chefs lieux de communes, y compris bien évidemment les communes rurales ; d’autres
besoins importants sont aussi exprimés selon les différents corps de métiers tels que l’accès à
des informations sur les marchés agricoles et sur les techniques culturales ou en matière de
santé infantile ainsi que la nécessité de disposer de bases de données statistiques dans
certaines administrations communales ; à noter également, une prise de conscience des
acteurs ruraux quant à la nécessité de découvrir les services TIC et de se doter en équipements
adaptés.
2.3.6.
Portée et enjeux du Service universel
La figure suivante présente les principaux maillons de la chaine de fourniture des services TIC aux
utilisateurs potentiels en distinguant (i) les services TIC de base, objet du Service universel et (ii)
des services à valeur ajoutée dont la disponibilité est conditionnée à l’existence de l’offre de
Service universel sur le périmètre géographique considéré.
De plus, il est tout particulièrement important de noter que le Service universel proprement dit est
basé sur les deux composantes fondamentales suivantes, à savoir :

de services d’accès aux infrastructures, appelés dans la suite du texte « services de
connectivité » ; il s’agit notamment des services basiques de téléphonie mobile ou d’accès
à Internet ;
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
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de services spécifiques complémentaires aux services de connectivité visant à lever les
quelques barrières à l’accès que rencontrent certaines catégories d’utilisateurs potentiels ;
il s’agit par exemple des indispensables services d’accompagnement à apporter aux
personnes illettrées ou encore aux femmes en milieu rural qui leur permettent d’accéder
effectivement aux services TIC disponibles dans leur périmètre de vie ou de travail.
Fig. 21.
Portée du Service universel
Pour mémoire, les principales barrières à l’accès dont il est ici question, portent sur tout ou partie
des domaines suivants :

Les contraintes d’environnement qui incluent aussi bien la difficulté à se mettre en
contact avec les personnes les plus isolées (temps et distance de marche acceptable par
exemple) que la disponibilité d’électricité à proximité, la faiblesse des voies de
communication, les conditions climatiques hostiles ou les risques de malveillance ; sur ce
plan, il y a également lieu de veiller à la cohérence des investissements engagés selon les
différents axes de développement économique et social (ex : un programme de
désenclavement est d’autant plus efficient qu’il prévoit simultanément la mise en place des
moyens de transport, de la distribution d’électricité, ... et pas uniquement des services de
communication et d’accès à l’information ;

Les coûts d’accès qui doivent eux-mêmes être décomposés en 2 rubriques distinctes


le coût d’entrée, c'est-à-dire le prix minimum à payer pour accéder au service (ex :
l’achat du terminal portable dont le paiement « cash » est souvent rédhibitoire en
zones rurales, coût minimum d’achat d’une carte SIM hors crédit) ; dans le cas de
contrats « post payés », il s’agit de l’abonnement et des frais de connexion ;

les dépenses de consommation, c'est-à-dire le prix à payer en fonction de la durée et
de la destination des appels ; dans le cas du prépayé, ce montant est retiré du crédit
disponible sur le compte de la carte SIM et doit être rechargé avant épuisement ou
dans un délai maximum ;
Le degré de pertinence des services fournis qui qualifie l’adéquation du service fourni
par rapport aux besoins essentiels de l’utilisateur et selon ses capacités personnelles. La
solvabilité d’une personne et sa capacité à payer un service dépend largement de la valeur
d’usage de ce service ; la valeur d’usage consiste à évaluer la rentabilité de l’achat d’un
service donné, (rentabilité est à prendre dans son acception la plus large : rentabilité
économique et sociale, à court, moyen et long terme), il s’agit ainsi de valoriser les
bénéfices qui seront réellement retirés de l’usage du service. L’enquête réalisée dans les
cinq communes rurales au Bénin a montré à plusieurs reprises que des utilisateurs, même
relativement pauvres, sont la plupart du temps prêts à payer pour un service dès lors qu’ils
en retirent un bénéfice significatif, ce qui clairement le cas pour le téléphone mobile.
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
Le niveau de maîtrise et de pratique des services TIC, ainsi de nombreux utilisateurs
potentiels en zones rurales peuvent être privés d’un accès effectif à l’information (même si
l’accès physique est disponible localement), du fait de leur faible niveau d’éducation
(illettrisme, langue parlée, appréhension par rapport à la technologie, manque de maîtrise
de l’outil bureautique, …) ; cependant, la plupart de ces barrières pour importantes qu’elles
soient, ne sont pas rédhibitoires dès lors qu’elles sont assumées (ex : un gérant de
Télécentre peut offrir un service qui consiste à traduire une page Web ou à taper au clavier
un e-mail pour son client de passage, illettré),

Le statut socioculturel des personnes conditionne également très fortement leur
capacité effective d’accéder aux services TIC même lorsque ces derniers sont disponibles
à proximité ; en effet, de nombreux blocages d’ordre social et culturel interdisent à
certaines catégories de personne de faire usage des services TIC dans certaines
conditions, et tout particulièrement dans les zones rurales où le poids des traditions
culturelles reste encore très lourd. Plus généralement, il apparait que ce type de barrières
est plus particulièrement difficile à franchir pour les catégories de populations vulnérables,
telles que les ruraux, les femmes, les jeunes et les personnes handicapées.
Le Service universel ainsi défini apparait sans aucun doute comme une opportunité pour toutes les
parties prenantes, à savoir que :

Les utilisateurs finals, bénéficiaires des services TIC qui y trouvent un moyen de (i)
satisfaire des besoins essentiels dans les zones non encore desservies et/ou de (ii)
disposer de nouveaux outils de travail pour ce qui concerne les professionnels, leur
permettant ainsi d’améliorer leurs conditions de travail et leurs revenus.

Les fournisseurs d’infrastructures et de services TIC y trouvent des bénéfices
significatifs en termes (i) d’ouverture et de « défrichage » de marchés non solvables à court
terme et (ii) d’augmentation de la valeur réseau (un nouvel abonné rural induit beaucoup
plus de trafic dans le réseau que le seul trafic qu’il émet personnellement)

Les Pouvoirs publics en tirent profit à différents niveaux pour (i) remplir leur mission
d’extension du Service universel, (ii) parfaire l’aménagement « numérique » du territoire,
(iii) véhiculer des informations sensibles, et parfois vitales, dans les domaines de la santé
et de l’éducation et plus largement pour (iv) consolider la cohésion nationale et l’intégration
des populations à différents niveaux : entre urbains et ruraux d’abord, ainsi qu’au niveau
régional et mondial.
PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I
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3.
Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
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en République du Bénin
PRESENTATION DE LA STRATÉGIE DE SERVICE UNIVERSEL
La stratégie de Service universel est définie par cinq orientations stratégiques de premier
ordre qui portent sur les domaines essentiels suivants, à savoir :
1. La définition générique du Service universel, en cohérence avec la politique
nationale TIC et les programmes de développement dédiés aux populations
vulnérables concernées par l’extension du Service universel ;
2. Les différentes catégories de bénéficiaires dont il s’agit de satisfaire les besoins
essentiels ;
3. Le contenu du panier de services essentiels constituant l’offre de Service
universel ;
4. Les sources et les mécanismes de financement pour la mise en œuvre des
projets de Service universel ;
5. Les modalités de gouvernance et de pilotage à adopter pour garantir le bon
déroulement du programme de SU.
La figure suivante présente ainsi sous forme synthétique les cinq domaines d’interventions qui
fondent la stratégie de Service universel au Bénin.
Fig. 22.
Domaines essentiels pour la définition de la stratégie de Service universel
A ces cinq premières orientations ayant pour objectif premier de définir la stratégie de Service
universel s’ajoutent cinq autres orientations stratégiques qui visent à arrêter les principes
directeurs pour la mise en œuvre de cette stratégie, à savoir :
6. Les aménagements réglementaires à mettre en place pour encadrer une mise en
œuvre efficiente du programme de déploiement ;
7. La procédure de sélection des opérateurs attributaires pour l’exécution des
projets de Service universel ;
8. Les modalités pour la planification à moyen terme du programme de
déploiement à l’échelle nationale ;
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9. Les mesures d’accompagnement à apporter aux principaux bénéficiaires
potentiels afin que ces derniers puissent en tirer le meilleur profit ;
10. L’approche à adopter pour l’exécution du programme pilote qui constituera la
première étape du plan de déploiement à l’échelle nationale.
3.1.
ORIENTATION STRATÉGIQUE N°1 : DÉFINITION GÉNÉRIQUE DU
SERVICE UNIVERSEL
La première orientation stratégique a pour objet d’arrêter la définition du Service universel, en des
termes suffisamment génériques, afin de garantir la pérennité d’une telle définition qui devra en
effet rester une référence pertinente durant une longue période, au moins pendant la période de
mise en œuvre du programme de déploiement.
La définition générique du Service universel au Bénin est donnée dans l’encadré suivant ; des
précisions par rapport à cette définition sont données dans les orientations stratégiques suivantes.
Le Service Universel est un ensemble de mesures d’intérêt public, visant à garantir au plus
grand nombre l’usage d’un panier de services de communication et d’accès à l’information,
destinés à satisfaire leurs besoins essentiels au quotidien.
Les principes essentiels sur lesquels est basée cette définition, sont les suivants :

« un ensemble de mesures d’intérêt public », signifiant ainsi que le Service universel en
matière d’accès aux services de communication s’apparente à un service public fourni
sous la responsabilité des autorités publiques nationales ;

« au plus grand nombre », signifiant que le Service universel doit être fourni à un
maximum de bénéficiaires potentiels compte tenu des contraintes de mise en œuvre du
Service universel, notamment en fonction du chronogramme de disponibilité des
ressources financières nécessaires pour soutenir l’investissement dans la réalisation des
programmes de déploiement, établis par les autorités politiques en vertu du principe
énoncé à l’alinéa précédent ;

« un panier de services ... des besoins essentiels» : le Service universel est à
considérer comme un catalogue minimum de services de base supposés satisfaire des
besoins reconnus comme indispensables aux populations ainsi qu’aux acteurs publics
et privés concernés afin de leur assurer des conditions de vie et de travail décentes. La
satisfaction de tels « besoins essentiels » vise à permettre aux bénéficiaires d’entretenir
des liens sociaux malgré leur isolement, d’accès à des services de santé jugés vitaux, à
des services d’éducation et de formation... et pour ce qui concerne les acteurs
professionnels, de disposer d’outils de travail plus efficaces.
Comme tout service public, le Service universel en matière de TIC doit être fourni dans un cadre
parfaitement réglementé qui vise notamment à garantir une offre de services respectant les
principes suivants :

Le Service universel est fourni au prix du marché, ce dernier étant fixé par l’Autorité de
régulation et soumis à des révisions périodiques ;

Le Service universel est fourni avec un niveau de qualité de service suffisant, défini
dans la le cahier des opérateurs attributaires ;
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
Le Service universel est fourni dans le respect de l’équité entre les personnes,
indépendamment de leur situation géographique, de leur niveau de vie, d’éducation, de
santé, de leur âge et de leur sexe ;

Le Service universel ne peut être fourni dans l’instant à toutes les personnes qui en sont
privées, il est mis à leur disposition progressivement dans le temps et conditionné
par le niveau de ressources financières et humaines mises à disposition du programme
de déploiement.
3.2.
ORIENTATION STRATÉGIQUE N°2 : LES BÉNÉFICIAIRES DU
SERVICE UNIVERSEL
La deuxième orientation stratégique, telle que présentée dans l’encadré suivant, a pour objet de
définir les différentes catégories de bénéficiaires du Service universel, c'est-à-dire les personnes à
qui ce dernier s’adresse directement.
Le Service universel vise à fournir des services de communication et d’accès à l’information à
deux catégories distinctes de bénéficiaires potentiels qui sont (i) les particuliers et (ii) les
professionnels, étant entendu que chaque catégorie se caractérise par l’expression de
besoins différenciés.
Concernant la première catégorie, il s’agit de particuliers, également appelés indifféremment
« populations », « grand public » qui résident sur un territoire donné et qui, pour améliorer leurs
conditions de vie, aspirent à disposer de moyens de communication adaptés. Parmi ceux-ci, il y a
lieu de considérer également les besoins spécifiques des populations les plus vulnérables, à
savoir, comme identifié dans la cadre de la présente étude : les populations rurales, les femmes,
les jeunes et les personnes handicapées.
Quant à la deuxième catégorie, elle comprend les professionnels publics et privés qui, pour
exercer leurs missions respectives, ont un besoin impérieux de services TIC de base adaptés à
leurs besoins essentiels ; des besoins qui sont relativement différents de ceux des particuliers.
Dans une telle approche, le Service universel apparait comme un outil d’aménagement du
territoire permettant d’élever le niveau de développement économique et social, de réduire la
pauvreté, ...outil d’aménagement mis à la disposition des acteurs publics locaux dans le domaine
de la santé, de l’éducation, de l’administration ainsi qu’au bénéfice des entreprises privées de
toute taille, implantées localement (artisans, commerçants, paysans, PME/TPE, établissements
industriels et financiers ...).
En matière de fourniture du Service universel, les deux catégories sont traitées selon un principe
d’équité : à chacun selon ses besoins essentiels.
3.3.
ORIENTATION STRATÉGIQUE N°3 : LE CONTENU DU SERVICE
UNIVERSEL
La troisième orientation stratégique a pour objet de définir le catalogue de services TIC de base,
aussi appelé « panier de services », qui constituent le Service universel tel que présenté dans
l’encadré suivant.
Le Service universel est composé de trois types distincts et complémentaires de services : (i)
des services de connectivité pour les particuliers capitalisant sur une large pénétration des
services mobiles et la mise en place de points d’accès publics, (ii) des services d’échanges
de données adaptés aux besoins des professionnels et (iii) des services
d’accompagnement des utilisateurs rencontrant des difficultés dans l’usage des services
TIC.
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Les services de connectivité pour les particuliers
3.3.1.
Les services de connectivité pour les particuliers comprennent les services de communication
suivants, avec pour chaque type, un objectif de couverture planifié, à savoir :


Une extension de la couverture du réseau mobile (téléphonie et données) avec les
objectifs quantitatifs de couverture suivant selon les différents types de services de
communication, à savoir :
o
En téléphonie mobile, la couverture complète du territoire à l’horizon 2020, avec un
niveau de qualité de service garanti ;
o
En accès mobile à Internet, la couverture la totalité des communes à l’horizon 2024.
Un point d’accès collectif à Internet dans chaque chef-lieu de commune, à l’horizon
2024 permettant de plus la connexion d’une Radio de proximité17
3.3.2.
Les services de données pour les professionnels
Les services d’échanges de données pour les professionnels présentent des caractéristiques
garanties à hauteur des exigences des applications professionnelles, à savoir :

De tels services sont à fournir dans chaque chef-lieu de commune et sont destinés en
premier lieu au cybercafé communal et pour le reste partagés entre différentes
catégories d’utilisateurs telles qu’énumérées dans l’alinéa suivant ;

Ils sont destinés en priorité aux utilisateurs suivants : hôpitaux, services administratifs,
radios de proximité et entreprises ;

Les services sont fournis avec une qualité de service garantie (débit, SLA, GTR), telle
qu’exigée par les applications informatiques et plus particulièrement les applications
métiers ;

Ils sont basés sur une liaison à haut débit à partager entre les utilisateurs selon la
capacité Large bande disponible dans la commune concernée ; cette liaison est par ailleurs
prévue pour être prolongée pour les utilisateurs qui le souhaitent à l’intérieur de chaque
commune (ex : liaison IP sur WiMAX/Wifi) ;

La fourniture des terminaux de données ainsi que les prolongements des liaisons
vers des sites distants ne font pas parti du Service universel.
3.3.3.
Les services d’accompagnement des utilisateurs
Les services d’accompagnement des utilisateurs visent à faciliter à ces derniers l’usage des
services TIC, que ce soit des particuliers ou des professionnels afin que ceux-ci soient en mesure
de tirer le meilleur profit de tels services, dans leur cadre de vie ou pour l’exercice de leurs métiers
respectifs ; de tels services d’accompagnement font partie intégrante de l’offre de services
disponible dans chaque cybercafé communal et visent à répondre aux besoins des personnes
cibles en fonction de la barrière spécifique à l’accès qui les frappe, à savoir :

17
Pour les personnes les plus isolées dans les zones rurales, il est nécessaire que la
couverture en téléphonie mobile, pour être véritablement effective, soit complétée par la
ème
La Radio est le 2
media le plus répandu au Bénin, juste derrière le téléphone mobile : une radio connectée à
Internet permet de relayer l’information jusque dans les zones les plus reculées.
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disponibilité de cartes de crédit téléphonique et de point de recharge de batterie à
une distance raisonnable de ces personnes ;

Pour les personnes dont le niveau d’éducation est trop faible pour utiliser avec aisance
les services TIC autres que les services audio (téléphonie mobile ou radio de proximité), un
accompagnement individuel est proposé à tout visiteur de chaque cybercafé
communal, que ce soit, selon le niveau de chacun, pour les aider à lire un message ou à
utiliser un poste bureautique; une telle assistance permet ainsi de lever une grande partie
des barrières à l’usage d’Internet et à la pratique des échanges de messages écrits entre
personnes, tels que SMS ou emails ;

Pour les jeunes, qui apparaissent comme une catégorie de population à fort potentiel
pour le développement des usages des TIC, il convient d’introduire cette discipline dans les
programmes scolaires aussi bien en termes de contenu des programmes que de support
pédagogique pour l’enseignement ;

Pour les personnes pénalisées par leur situation socioculturelle, telles que les
femmes et les jeunes, il est nécessaire d’organiser à leur intention des temps de
sensibilisation et de formation ;

Pour les personnes souffrant d’un handicap physique et qui reste en déficit d’accès
malgré les services d’accompagnement proposés dans les 3 alinéas précédents,
notamment pour ce qui concerne les personnes à mobilité réduite, il est également
nécessaire d’envisager la prise de mesures complémentaires afin que ces personnes
soient malgré tout servies.
3.4.
ORIENTATION STRATÉGIQUE N°4 : LE MÉCANISME DE
FINANCEMENT DES PROJETS DE SERVICE UNIVERSEL
La quatrième orientation stratégique a pour objet de définir le mécanisme de financement des
projets de service universel, telle que présentée dans l’encadré ci-après.
Le financement des projets de Service universel est assuré par les opérateurs désignés
comme opérateurs de service universel qui bénéficient, le cas échéant, soit (i) d’une
subvention apportée par le Fonds de Développement des Communications Électroniques et de
la Poste (FDCEP) afin de compenser la part d’investissement consentie qui ne peut être
rentabilisée dans des zones concernées, soit (ii) d’une réduction de leur contribution au
FDCEP à hauteur de tout ou partie de l’investissement consenti, selon le mécanisme dit de
« Pay or Play » étant entendu que les deux mécanismes, subvention et « Pay or Play »,
peuvent se conjuguer. Par ailleurs, certains projets peuvent également bénéficier d’un
financement public ou de dons apportés par les agences de développement ou les ONG.
3.4.1.
Recourir aux contributions du secteur privé
Le financement des projets de service universel sera apporté par le FDCEP, approvisionné
essentiellement par les contributions financières des opérateurs.
Il est recommandé d’utiliser le financement privé car ces ressources financières ont déjà été
mobilisées tandis que les financements publics ou des bailleurs de fond sont rares et souvent
compliqués à utiliser.
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En effet, les opérateurs versent d’ores et déjà une contribution à hauteur de 1% de leurs chiffres
d’affaires hors taxe et hors charge d’interconnexion. Jusqu’à présent ces fonds n’ont pas été
utilisés. L’ATRPT a collecté les fonds qui ont été reversés sur un compte courant ouvert au Trésor
Public au nom du MCTIC avec l’intitulé « Recettes Autorité transitoire de régulation des postes et
télécommunications ». Le solde créditeur de ce compte qui comprend également d’autres
contributions est d’environ 8,6 milliards de FCFA. La collecte réalisée au profit du futur FDCEP
est estimée à environ 4,3 milliards de FCFA. La collecte pour 2012 représente environ 3 mds
FCFA, toutes contributions confondues, dont environ 1,5 milliards de FCFA au titre du service
universel.
3.4.2.
Contrôler le bon niveau de subvention
Si l’équilibre d’exploitation est envisageable à moyen terme (cas de la plupart des dessertes
mobiles), l’octroi d’une subvention de premier investissement permet en général d’assurer un
niveau de rentabilité correct pour l’opérateur de Service universel.
Cette subvention est alors versée en fonction du calendrier de réalisation des investissements et
de mise en place des services (on peut prévoir plusieurs échéances correspondant chacune à une
étape de réalisation). Dans tous les cas, elle ne peut être entièrement libérée que lorsque :

Le réseau a été installé et interconnecté aux autres réseaux de communications
électroniques du pays ;

Les services sont disponibles et conformes aux prescriptions figurant dans le cahier des
charges de la procédure de sélection de l’opérateur chargé du Service universel.
Si l’équilibre d’exploitation n’est pas envisageable à moyen terme (cas notamment des accès
Internet), un mécanisme de subvention de fonctionnement pourrait être nécessaire. Dans ce cas,
le montant de la subvention sera calculé annuellement, sur la base du calcul du coût net effectif de
mise en œuvre du service universel (voir section suivante). Outre ce calcul, il convient d’évaluer
régulièrement (par exemple tous les trois ans) l’impact des activités subventionnées afin, le cas
échéant, de les réorienter pour plus d’efficacité aux plans social et économique.
3.4.3.
Contrôler le bon niveau de subvention
Afin d’assurer l’efficacité du programme et éviter les effets pervers (subventionnement excessif
d’un opérateur), il est recommandé de minimiser les subventions versées en utilisant une
méthode de calcul du coût net du Service universel robuste et simple, sur base de laquelle
sera évaluée le montant de la subvention demandée.
Le coût net du Service universel correspond à la différence entre les coûts pertinents
d'investissement et d'exploitation encourus pour la fourniture de ces services et les recettes
directes et indirectes induites par ces derniers.
Dans le cadre des procédures de sélection des entreprises qui seront chargées de fournir le
service universel, il sera demandé aux candidats de présenter leur estimation du coût net du
service universel pour les lots (zones géographiques et services) auxquels ils répondront. Cette
estimation permettra d’évaluer le montant de la subvention requise. Comme indiqué à la section
précédente, selon la structure temporelle des coûts, il s’agira soit d’une subvention
d’investissement soit d’une subvention d’exploitation à verser pendant au moins quelques années.
Le coût du service universel doit être projeté année par année sur toute la durée de la licence de
service universel. Il prend en compte en particulier :

Le nombre de clients et les trafics entrant et sortant (lorsqu’il s’agit de la fourniture de
services de communications électroniques) ;
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
Les charges d’investissement ;

Les charges d'exploitation techniques et non techniques ;

Le coût du capital investi ;

Les recettes directes et indirectes.
Ces informations doivent être actualisées et transmises à l’Autorité de régulation à la fin de chaque
exercice comptable en vue (i) de la mise à jour du modèle et (ii) le cas échéant, de l’évaluation de
la subvention annuelle à verser.
En vue d’une part de planifier et de préparer les nouveaux projets, et d’autre part de calculer les
montants des subventions annuelles, l’Autorité de régulation devra disposer d’un modèle des coûts
et des charges prévisionnels. Un tel modèle sur tableur a été utilisé pour planifier la mise en œuvre
de la stratégie de Service universel (cf. section 4 du présent rapport). Ce modèle devra être
actualisé et adapté régulièrement en fonction notamment de l’évolution (ou d’une meilleure
connaissance) des principaux paramètres, notamment :

La structure des coûts (investissement et exploitation) pour chacun des éléments de
réseaux ou catégories de services ;

Le montant des coûts unitaires de référence ;

La structure de la demande pour chaque type de service (densité de clientèle, trafic par
utilisateur, ARPU etc.).
3.4.4.
Privilégier le mode « Pay or Play »
En théorie, la mise en œuvre de mécanismes concurrentiels devrait permettre l’optimisation du
niveau des subventions, au moins dans le cas où seule une subvention d’investissement est
requise. La procédure adéquate consiste à lancer un appel d’offres et de retenir pour le candidat
qui demande la moindre subvention (cf. section suivante). Toutefois, ce principe se heurte en
pratique à plusieurs difficultés qui expliquent le très faible taux de réussite de cette procédure en
Afrique, notamment :

Le nombre d’opérateurs susceptibles d’entrer en compétition pour la réalisation d’un projet
de service universel est généralement réduit aux opérateurs déjà présents sur le marché et
il s’avère que tous ne sont pas intéressés à participer à un processus d’appel d’offres
complexe ;

La gestion de ce processus par les autorités est complexe et se traduit par des lenteurs
dans la préparation et le lancement des appels d’offres.
Le mécanisme de « Pay or Play » constitue une approche plus souple qui permet en outre aux
opérateurs qui réalisent des projets du SU de réduire leurs contributions financières au FDCEP.
Ainsi, au lieu de contribuer financièrement au développement du réseau d’un autre opérateur
désigné pour fournir le Service universel, un opérateur peut choisir d’étendre son propre réseau
avec certes, sur le court terme, un risque de rentabilité nulle ou négative au regard des
investissements correspondants mais des effets positifs de réseaux sur le moyen et le long terme.
Un tel mécanisme de financement du service universel présente un double avantage car il profite à
tous les opérateurs : à la fois ceux qui réaliseront les projets et les autres (possibilité d’accéder aux
réseaux financés par le FDCEP).
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Par ailleurs, en réduisant au maximum la collecte matérielle de la contribution financière des
opérateurs du Service universel, il permet de minimiser en grande partie les coûts administratifs ou
de fonctionnement de ce fonds et/ou d’une institution. La solution équivaut alors à un fonds de
Service universel virtuel.
Dans cette hypothèse, les obligations de Service universel sont réparties après accord avec les
opérateurs existants sur la prise en charge par chacun d’eux des obligations de Service universel
par exemple en termes de zones à couvrir. C’est ici le mode « Pay or Play » qui ne requiert pas
l’octroi d’une licence d’opérateur dans la mesure où les entreprises requises sont déjà opérateurs.
Mais il se peut également que le gouvernement souhaite favoriser l’émergence de nouveaux
acteurs privés par l’octroi d’une licence locale d’opérateur de réseaux et/ou services de
communications électroniques ou que le projet de Service universel exige l’octroi d’une
subvention. Les acteurs seront alors sélectionnés dans le cadre d’un appel à la concurrence
conformément à l’article 16 du projet de loi (cf. paragraphe suivant) qu’ils soient opérateurs ou
nouveaux acteurs sur le marché.
3.4.5.
Sélectionner les opérateurs chargés de fournir le service universel
dans le cadre d’un appel à la concurrence
Dans la seconde hypothèse visée ci-dessus, les missions de Service universel sont assignées par
l’Autorité de régulation à de nouveaux acteurs privés à la suite d'une procédure d'appel d’offres
ouverte à tous les candidats répondant à des critères de préqualification définis à l’avance dans le
règlement de la procédure (crédibilité technique et financière).
En effet, selon l’article 97 du projet de loi, l’Autorité de régulation peut « désigner » des
fournisseurs spécifiques chargés localement, sur des zones identifiées, de la fourniture de
l’accès/service universel. Ces fournisseurs particuliers doivent obtenir une licence spécifique
assortie d’un cahier des charges aux termes de l’appel à la concurrence prévu à l’article 16 du
projet de loi.
De ce point de vue, il ne faut pas sous-estimer la lourdeur des procédures applicables à
l’octroi d’une licence au Bénin si, comme le prévoit l’actuel projet de loi, il reste soumis aux
règles du code des marchés publics et des délégations de service public.
Au niveau de la sélection proprement dite, il est également nécessaire de définir des critères a
priori, tant techniques qu'économiques, qui, comprennent par exemple la taille de la zone
géographique à desservir et le plafonnement des tarifs pour les abonnés.
Dans leurs offres, les soumissionnaires sont autorisés à :

Offrir un service minimum dans chaque village (cabine téléphonique publique), tout en
gardant la liberté d’offrir d’autres services tels que des lignes téléphoniques individuelles et
des services d’accès à Internet ; et

Demander l’octroi d’une subvention de soutien pour la mise en place du service minimum
afin d’assurer la rentabilité de leur investissement.
Le soumissionnaire retenu est celui qui demande le plus faible montant de subvention.
Cette méthode dite d’enchères négatives est expressément visée à l’article 98 du projet de loi, à
savoir : « Les subventions dont accordées au titre du service universel par le biais de différents
mécanismes dont : (…) des enchères concurrentielles de subvention minimum pour réduire le
montant du financement nécessaires aux projets d’accès publics (…) ».
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Cette méthode permet donc de maximiser l’effet de levier de l’investissement public. Elle repose
sur :

La confiance et le recours à l’esprit d’entreprise du secteur privé, par opposition à une
démarche fondée sur l’obligation de mise en place d’un service minimum ;

Un équilibre judicieux entre régulation positive et « leadership » des pouvoirs publics ;

Une sélection des projets de Service universel à partir des demandes locales de
raccordement et non arbitrairement décidée par le gouvernement.
3.5.
ORIENTATION STRATÉGIQUE N°5 : LES MODALITÉS DE
GOUVERNANCE ET DE PILOTAGE DU SERVICE UNIVERSEL
La cinquième orientation, résumée dans l’encadré ci-après, définit les principes de gouvernance
permettant une gestion appropriée du Service universel.
Les modalités de gouvernance du Fonds de Service universel et de pilotage des
programmes de déploiement sont fondés sur les principes suivants : (i) une séparation des
missions d’ordre stratégique et de contrôle, de celles d’ordre opérationnel, (ii) une
gouvernance collégiale intégrant des représentants des principales parties prenantes, (iii)
une gestion comptable transparente et à frais de structures minima.
Dans ce cadre, il est recommandé de ne pas créer une nouvelle entité pour gérer le FDCEP
car cela ne pourrait que générer des frais de structures au détriment de la réalisation des
projets et créer des délais opérationnels supplémentaires dus à l’articulation nécessaire avec
les compétences des structures existantes (Ministère, Autorité de régulation)
3.5.1.
Contraintes législatives
Comme les rapports précédents l’ont montré :

L’adoption de la nouvelle loi sur les communications électroniques entraînera l’instauration
effective du FDCEP alimenté par les contributions des opérateurs mobiles et des FAI. Il
faut noter à ce titre que le FDCEP ne finance pas uniquement le Service universel mais
également la formation et la recherche appliquées au domaine des communications
électroniques ;

Malheureusement, le projet de loi ne précise pas le statut du FDCEP, notamment si ce
Fonds est une entité spécifique possédant une autonomie juridique et financière, ni son
mode de gestion (renvoyé à l’adoption d’un décret, cf. article 99), ni le rôle et la
composition de l’organe indépendant qui devrait le contrôler (articles 97 et 99) ;

Il ne précise pas non plus les modes d’allocations des fonds disponibles aux différentes
missions du Fonds : Service universel, formation et recherche ;

Il ne semble pas non plus que le projet de loi confie expressément à l’Autorité de régulation
une quelconque compétence pour gérer le FDCEP ;
Néanmoins, il est possible de déduire a minima les postulats suivants :

L’Autorité de régulation détermine le niveau de subvention à accorder, c'est-à-dire le coût
net du Service universel ;
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
Le calcul de ce coût doit être vérifié par un organisme indépendant du FDCEP et
également a priori indépendant de l’Autorité de régulation puisque c’est elle qui établit ce
calcul ;

La rédaction actuelle de l’article 99 du projet de loi ne présume pas de la forme que doit
revêtir le FDCEP. Elle n’impose donc pas la création d’une nouvelle entité autonome, dotée
de la personnalité morale pour la gestion de ce fonds.
Par ailleurs, comme il a été indiqué dans l’encadré ci-dessus la création d’une telle entité ne
viendrait qu’alourdir la gestion du service universel et créer des frais de structure au détriment de
la réalisation effective des projets et, in fine, au détriment des populations concernées par les
services.
Ces postulats et les expériences étrangères précédemment analyses nous conduisent à formuler
les recommandations ci-après.
3.5.2.
Inopportunité de créer une nouvelle structure
Comme il a été vu plus haut, la loi n’impose pas la création d’une entité autonome pour gérer le
FDCEP mais, sans doute, tel était son esprit au moment de sa rédaction.
Dans ce contexte, il est proposé de placer les fonds collectés auprès des opérateurs au titre du
FDCEP sur un compte de l’Autorité de régulation ouvert dans un établissement bancaire de
premier rang pour en individualiser parfaitement la gestion, assurer leur disponibilité et, le cas
échéant, leur rentabilité.
Il n’empêche que la gestion de ce fonds doit être transparente, collégiale et parfaitement contrôlée.
3.5.3.
Séparer des missions stratégiques et d’ordre opérationnel
De par le projet de loi, les missions de définition des orientations stratégiques du SU et de leur
mise en œuvre sont déjà séparées puisque :


Il revient au Ministère chargé du secteur des TIC (en concertation avec l’Autorité de
régulation) de :

définir la politique nationale identifiant les objectifs du Service universel appropriés et
réalistes et d’entreprendre régulièrement des études afin d’identifier les besoins, de
concevoir la réglementation et les pratiques afférentes (art. 83 du projet de loi) ;

réévaluer tous les 2 ans la portée du Service universel (art.93) ;

définir l’approche la plus efficace et la plus adaptée de sa mise en œuvre (art. 95)
L’Autorité de régulation, quant à elle, est chargée de :

veiller à la fourniture d’un Service universel de qualité à des conditions tarifaires
accessibles à tous ;

d’établir des objectifs de performance à respecter par les entreprises chargées du
Service universel (desserte, QoS, etc.) et d’en contrôler le respect ;

d’établir le calcul du coût net du service universel, celui devant être vérifié par un
organisme indépendant (du FDCEP et de l’Autorité).
Reste donc à décider des mécanismes de gestion du FDCEP qui doivent être précisés par décret
en Conseil des Ministres (art. 99 du projet de loi)
Par voie de conséquence :
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
Au niveau stratégique, la définition des principes, des priorités de déploiements,
approbation des programmes incombe au Ministère en charge du secteur TIC, en
concertation avec l’Autorité de régulation ;

Au niveau opérationnel, la préparation et le pilotage des projets et la gestion du FDCEP
peuvent être confiés au régulateur avec le concours des parties intéressées (collectivités
locales, directions informatiques des ministères, opérateurs…) conformément à l’article 94
du projet de loi qui prévoit l’obligation de coopération avec ces parties.
3.5.4.
Une gouvernance collégiale de la mise en œuvre du Service
Universel et du FDCEP
Pour éviter les conflits d’intérêt dans la réalisation des projets de Service universel, la gestion
opérationnelle de la mise en œuvre du Service universel et la gestion du FDCEP font l’objet d’une
gouvernance collégiale qui comprend des représentants de toutes les parties prenantes, y compris
à titre consultatif :

des opérateurs payeurs ;

des représentants des associations agréées de consommateurs.
Dans ce cadre, les parties prenantes seraient représentées à deux niveaux :

Un Comité d’Orientation du Service universel chargé de proposer des programmes
annuels et le budget associé à l’approbation du MCTIC ; cette Commission est composée
du Secrétaire exécutif de l’Autorité, des représentants des Ministres concernés (chargés
des droits de consommateurs, des collectivités locales etc.), d'un représentant des
associations de consommateurs et des représentants des opérateurs désignés. Les
membres de ce comité seront désignés par arrêté du Ministre chargés des TIC ;

Une Comité d’exécution du Service universel constitué du directeur du Service
« Économie des Réseaux, Prospectives et Service universel » de l’Autorité, des directeurs
techniques chargés des TIC au sein des ministères concernés et des directeurs techniques
des opérateurs. Les membres du Comité d’Exécution sont désignés en leur sein par les
entités concernées.
Les décaissements à titre de subvention ou les exonérations de contribution au titre du FDCEP
sont mises en œuvre par le Secrétaire exécutif de l’Autorité de régulation après avis conforme du
Comité d’Orientation.
Les règles de fonctionnement et notamment de décision des deux comités sont précisées par le
décret relatif au Service universel qui institue ces deux comités.
Par ailleurs, afin d’assurer la pérennité du fonctionnement des organes, les représentants de
chaque partie sont désignés intuitu personae de façon à ce qu’ils exercent leurs fonctions euxmêmes, de manière permanente en limitant les possibilités de délégations.
Enfin, bien que cette étude ne concerne que le Service universel, il est recommandé d'appliquer
les mêmes principes à la gestion du FDCEP pour ses missions au titre de la formation et la
recherche.
A ce titre, les Comités d’orientation du Service universel et d’exécution du Service universel
préconisés pourraient se voir appelés Comité d’Orientation du FDCEP et Comité d’Exécution du
FDCEP et être constitués de la même façon.
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3.5.5.
Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
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en République du Bénin
Gestion financière FDCEP
La gestion du FDCEP doit générer que le minimum de coûts supplémentaires. Pour cela, la
gestion courante (encaissements, décaissements, comptabilité) peut être assurée par l’Autorité de
régulation, qui tient une comptabilité spécifique. Comme indiqués plus haut, les fonds doivent être
alors placés dans un établissement bancaire de premier rang pour assurer leur disponibilité et, le
cas échéant, leur rentabilité.
3.5.6.
Contrôle interne /externe du FDCEP
Le contrôle interne de la gestion du FDCEP est réalisé par l’Autorité de régulation dans le cadre de
ses procédures standards de contrôle interne.
Le contrôle externe du FDCEP est réalisé une fois par an par des Commissaires aux comptes
spécifiquement désignés à cet effet et qui sont également chargés de valider le calcul du coût net
du Service universel établi par l’Autorité de régulation conformément à l’article 97 du projet de loi.
La gestion des comptes du FDCEP, comme l’ensemble des comptes de l’Autorité de régulation,
est assujettie au contrôle financier a postériori de la Chambre des comptes de la Cour Suprême. A
ce titre, les états financiers annuels certifiés par un Commissaire aux comptes désigné à cet effet
sont transmis à la Chambre des comptes, au plus tard six mois après la fin de l’exercice contrôlé.
3.6.
ORIENTATION STRATÉGIQUE N°6 : AMÉNAGEMENTS
RÉGLEMENTAIRES
La sixième orientation postule certaines modifications à apporter aux textes réglementaires pour
une meilleure prise en compte du Service universel.
Des aménagements réglementaires sont apportés aux textes ou projets de textes
existants afin de (i) clarifier, compléter et homogénéiser les cahiers des charges des
opérateurs ; (ii) renforcer les obligations de partage des infrastructures actives et passives, (iii)
introduire expressément le mécanisme de « Pay or Play » et (iv) préciser la portée du décret
prévue à l’article 99 du projet de loi.
Les aménagements réglementaires à apporter portent à la fois sur le cahier des charges des
opérateurs et sur le projet de loi relative aux Communications Électroniques et à la Poste en
République du Bénin.
Dans le cadre de la révision des cahiers des charges des opérateurs, il s’agit plus spécifiquement
de :

Introduire l’obligation d’itinérance nationale (i) dans les zones déjà couvertes par un
opérateur mais où une couverture par plusieurs opérateurs ne serait pas rentable et (ii)
dans les zones à couvrir dans le cadre du Service universel ;

Renforcer les obligations de partage des infrastructures existantes (sites radios/points
hauts) au profit notamment de l’opérateur chargé du Service universel ;

Respecter le principe d’équité tarifaire (application des mêmes tarifs dans les zones de
Service universel que dans les autres) ;

Compléter et homogénéiser les cahiers des charges existants ;
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
Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
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en République du Bénin
Clarifier les obligations des opérateurs dominants notamment en matière d’accès.18
Dans le projet de loi relative aux Communications Électroniques et à la Poste en République du
Bénin, il s’agit de prévoir le mécanisme de « Pay or Play » dans l’article 9819 et de donner une
portée plus grande au décret prévu à l’article 9920 (cf. nos rapports précédents).
3.7.
ORIENTATION STRATÉGIQUE N°7 : PROCÉDURE DE SÉLECTION
DES OPÉRATEURS ATTRIBUTAIRES
La septième orientation définit les principes qui orientent la définition des modalités de sélection
des opérateurs chargés du déploiement des projets de Service universel.
Les modalités de sélection des opérateurs en charge de réaliser les projets de Service
universel sont différentes en fonction des 2 scénarii suivants :
(i) un mode « Play or Play » : les obligations de Service universel sont réparties entre les
opérateurs existants aux termes d’une convention signée entre l’Autorité et ces opérateurs en
contrepartie d’une réduction de leur contribution au FDCEP ; (ii) l’octroi d’une subvention :
les obligations de Service universel sont mises à la charge d’opérateurs existants ou de
nouveaux acteurs privés en contrepartie d’une subvention dans le cadre d’un appel à la
concurrence (enchère négative) pour l’octroi d’une licence spécifique de Service universel.
18
A ce titre, le Consultant a également proposé à l’issue de son bilan réglementaire de revoir l’article 42 du projet de loi.
Article 98 revu
Les subventions sont accordées au titre du service universel par le biais de différents mécanismes dont :

un mécanisme d’approche global orientée vers le marché ;

des enchères concurrentielles de subvention minimum pour réduire le montant du financement nécessaire aux
projets d’accès public ;

un mécanisme d’analyse permettant d’arriver rapidement à un équilibre financier, particulièrement lorsqu’on
accorde de l’importance aux technologies peu couteuses et innovantes.
19
La subvention accordée à un opérateur assujetti au paiement de la contribution au financement de l’accès/service
universel peut faire l’objet d’un mécanisme de compensation avec cette contribution :

soit par réduction de leur contribution au titre de l'accès/service universel et dans la limite des montants dus par
cet opérateur ;

soit par paiement à cet opérateur, pour les montants en excédant de la contribution à laquelle il est assujetti.
Le paiement de la compensation ou la réduction de la contribution interviennent lorsque les conditions suivantes sont
remplies :

le réseau de communications électroniques a été installé et interconnecté aux autres réseaux de communications
électroniques du pays et raccorde effectivement l’usager

les services sont disponibles et conformes au projet d’accès/services universel.
20
Article 99
Il est créé un Fonds de Développement des Communications Électroniques et de la Poste (FDCEP). Le fonds est
destiné à contribuer :

au financement de l’accès/service universel ;

au financement du développement des ressources humaines par le biais de la formation et des projets de
recherche appliquée dans le domaine des communications électroniques et de poste ;
Les modalités de mise en œuvre de l’accès/service universel et de gestion du fonds ainsi que de l’affectation des
ressources à ses diverses missions ainsi que les modalités de désignation de l’organisme indépendant visé à l’article 97
sont déterminées par décret pris en Conseil des ministres.
PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I
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3.7.1.
Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
Le mode de sélection « Pay or Play »
A l’issue d’une concertation entre les opérateurs existants et le régulateur, il est défini une
répartition à l’amiable de la prise en charge des obligations de Service universel par chacun des
opérateurs en contrepartie d’une réduction ou exonération proportionnée de leur contribution au
FDCEP.
Une convention est signée entre chaque opérateur concerné et l’Autorité de régulation afin de
définir :

Les obligations de l’opérateur en termes de définition des services, de couverture et de
qualité de service ;

Les obligations renforcées d’itinérance nationale et de partage d’infrastructures : Ainsi,
l’opérateur du Service universel, le premier qui arrive sur les lieux, a pour obligation :

d’offrir un service de « Roaming » mobile pour les autres opérateurs ;

de partager ses infrastructures avec les autres opérateurs qui viendraient
éventuellement dans la zone a posteriori ;

Les exonérations consenties à l’opérateur au titre de sa contribution au FDCEP (durée et
pourcentage) ;

Les modalités de contrôle et de sanction par l’Autorité.
L’opérateur de Service universel ne bénéficie d’aucune exclusivité mais reste libre d’offrir des
services supplémentaires au Service universel de base (ex : Services à valeur ajoutée).
3.7.2.
Sélection des opérateurs SU sur la base d’un appel d’offres de type
« enchères négatives »
Dans cette hypothèse, il a été décidé a priori – ou constaté à l’issue de la procédure de
concertation avec les opérateurs dans le cadre de la mise en œuvre du mode « Pay or Play » qu’il est nécessaire d’octroyer une subvention pour réaliser le projet de Service universel envisagé.
Dans ce cas, une procédure d’appel à la concurrence est à organiser pour l’octroi d’une « licence
rurale ». L'appel à la concurrence est ouvert à tous les opérateurs (télécoms et FAI) présents en
place ainsi que les nouveaux entrants, après qualification stricte de ces derniers.
Cette procédure suit les règles applicables aux délégations de Service universel au Bénin (Loi
n°2009-02 du 7 août 2009 portant code des marchés publics et des délégations de service public
en République du Bénin).21
La licence est attribuée à l'opérateur qui demande la subvention la plus faible pour la réalisation du
projet de Service universel en question.
3.7.3.
Procédure standard pour la sélection des prestataires de services
Pour la mise en œuvre des programmes de renforcement de capacités notamment, il est
nécessaire de faire appel à des prestataires de services généralistes (ex : cabinets de formation,
agence de communication ...) pour réaliser des activités qui ne correspondent pas aux métiers de
base des opérateurs.
21
Comme indiqué précédemment, les procédures de marchés publics sont très lourdes dans leur application.
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Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
La sélection de ces prestataires de services suit alors les règles applicables en matière de
marchés publics de services au Bénin (Loi n°2009-02 du 7 août 2009 portant code des marchés
publics et des délégations de service public en République du Bénin).22
3.8.
ORIENTATION STRATÉGIQUE N°8 : PRINCIPE DE
PLANIFICATION DU DÉPLOIEMENT
La huitième orientation définit les principes directeurs qui déterminent les modalités de
déploiement du programme national de déploiement du Service universel, tels que défini dans
l’encadré suivant.
La programmation des déploiements du Service universel est basée sur le respect des priorités
suivantes : (i) la transparence de la classification des communes et de la définition des
priorités de déploiement, (ii) les communes à plus fort potentiel de développement
économique et social à plus faible coût de desserte sont servies en premier et (iii) le service
téléphonique, déployé avant Internet.
3.8.1.
Une transparence de la classification des communes et de la
définition des priorités de déploiement
La classification des communes rurales en vue de la définition des priorités de déploiement est
établie selon une procédure transparente et fondée sur des critères objectifs tels que les indices
de développement économique et social, les coûts de desserte et la taille des populations
bénéficiaires.
L’indice utilisé est l’indice de développement humain (IDH), indice composite qui prend en compte
le développement économique, le développement de l’éducation et celui du système de santé. Cet
indice est calculé régulièrement pour chaque commune par l’INSAE en collaboration avec le
PNUD.
Les coûts de desserte sont évalués sur la base d’une modélisation du coût net du service universel
conforme aux principes exposés plus haut.
La pondération de ces critères est fonction de la nature des services. En effet, les niveaux de
déploiement actuels ainsi que les coûts de mise en œuvre sont très différents selon les services,
ce qui rend nécessaire l’adaptation des approches. Les principes généraux sont exposés dans les
sections suivantes pour les trois services de référence retenus dans l’orientation stratégique n° 3 :
téléphonie mobile, Internet mobile et accès Internet collectif.
Les délais de réalisation sont fonction de la modélisation économique et financière qui sous-tend le
plan de mise en œuvre exposé au chapitre 4 ci-après.
3.8.2.
Achever la couverture du territoire en téléphonie mobile
Le constat initial a mis en évidence que la majorité du territoire est couverte, mais qu’il subsiste un
certain nombre de zones géographiques encore non desservies. Ces zones ont été regroupées en
lots géographiquement cohérents, avec une priorité donnée aux lots les plus peuplés. Cette
approche permettra de réaliser rapidement la couverture zones peuplées non correctement
22
Comme indiqué précédemment, les procédures de marchés publics sont très lourdes dans leur application.
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desservies puis d’achever la couverture du territoire avec une desserte des zones moins peuplées,
notamment les réserves naturelles.
La réalisation de cet objectif a été répartie sur 7 ans, avec la mise en œuvre d’un lot par an.
3.8.3.
Équiper chaque chef-lieu de commune rurale d’un accès collectif à
Internet
Cet accès collectif permettra notamment :

La mise en place d’un cybercentre permettant au public d’accéder à l’Internet à un tarif
raisonnable (du même ordre de grandeur que celui des cybercafés des grandes villes) ;

La desserte d’une radio communautaire ;

Le raccordement d’administrations et/ou de clients professionnels.
Il concerne 69 communes. L’ordre de priorité est fonction de deux critères :

La disponibilité d’une desserte en haut débit : les communes desservies par les artères en
fibres optiques de BTSA seront desservies en priorité au cours des trois premières années.
Les autres communes seront desservies dans un second temps, si possible après le
déploiement des backbones complémentaires prévus par le projet CMC ;

L’indice IDH de la commune : pour chacune des catégories de communes résultant de
l’application du premier critère, les communes présentant l’indice IDH le plus élevé seront
couvertes en priorité.
La réalisation de ce programme est prévue en 10 tranches annuelles. Toutefois, la première
tranche, qui correspondra aux projets pilotes, aura une durée de deux ans, afin de permettre au
cours de la seconde année la réalisation d’une évaluation approfondie. En effet, les projections
financières issues du modèle de coût mettent en évidence de nombreuses incertitudes sur les
paramètres principaux (volume de clientèle, chiffre d’affaires, coûts récurrents etc.) et un fort
risque de pertes récurrentes impliquant des subventions annuelles significatives. L’analyse des
performances des projets pilotes permettra d’affiner cette analyse et d’adapter la configuration de
ce volet de la stratégie grâce à une meilleure connaissance des structures de coûts et de produits
ainsi que des attentes de la clientèle.
3.8.4.
Couvrir la population en services Internet mobile
A la date de publication du présent plan, les cahiers des charges associés aux licences de réseaux
mobiles haut débit ne sont pas connus. La planification du déploiement de l’Internet mobile a été
réalisée en identifiant dans un premier lieu, grâce au modèle de calcul des coûts, les communes
dans lesquelles le déploiement de services mobiles haut débit est potentiellement rentable. Cette
modélisation met en évidence 26 communes dont la densité de population est insuffisante pour
assurer la rentabilité d’un déploiement haut débit sur la base des paramètres de consommation
retenus.
La réalisation de la couverture de ces 26 communes est prévue sur une durée de 7 ans à compter
de la quatrième année de mise en œuvre de la stratégie. Les dessertes sont programmées par
valeurs d’IDH décroissantes.
3.8.5.
Une révision régulière de la planification
Les principes de planification formulés ci-dessus devront être remis en question périodiquement
afin de prendre en compte les enseignements tirés des projets réalisés, notamment en termes
PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I
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d’amélioration de l’évaluation des coûts nets et d’adaptation de l’offre aux besoins des populations
et des clients professionnels.
Cette revue pourra intervenir annuellement lors de l’établissement du programme de déploiement
pour l’année suivante et, de manière plus approfondie, tous les deux ans au terme des évaluations
périodiques de la politique nationale de service universel prévues par le projet de code des
communications électroniques et de la poste.
3.9.
ORIENTATION STRATÉGIQUE N°9 : DES MESURES
D’ACCOMPAGNEMENT DES ACTEURS CONCERNÉS
Pour rester pleinement pertinent dans la durée, les différents projets de déploiement
d’infrastructures et de services de connectivité doivent être systématiquement complétés par la
mise en œuvre de mesures d’accompagnement auprès des différentes catégories d’acteurs
concernés par le développement et l’usage des services TIC.
Ainsi, la neuvième orientation stratégique a pour objet de définir les modalités de mise en œuvre
de la gamme de services d’accompagnement, préalablement introduite dans l’orientation N°3 ; ces
modalités reposent sur la base des principes directeurs définis dans l’encadré suivant.
Différents programmes ciblés de sensibilisation, d’incitation et formation sont organisés
afin de faciliter la mise en œuvre et l’usage des services TIC, là où ils sont encore trop peu
utilisés ; de tels programmes d’accompagnement ciblent à la fois (i) les décideurs publics et
privés, (ii) tous les acteurs potentiellement en charge de la mise en œuvre du Service
universel ainsi que (iii) les bénéficiaires potentiels souffrant de barrières à l’usage
auxquels sont fournis des services d’accompagnement personnalisés. Le montant du budget
destiné à financer la mise en œuvre de ces programmes s’élève à 10 % du montant consacré
aux projets de déploiement des infrastructures et des services TIC.
3.9.1.
Sensibiliser les décideurs publics et privés
Le développement des usages des services TIC au plan national et au plan local dépend
largement de la motivation et du volontarisme en la matière des pouvoirs publics et des acteurs
privés, notamment des chefs d’entreprises.
Ainsi, l’objectif de ce programme est de sensibiliser les principaux décideurs béninois
(pouvoirs publics en priorité, chefs d’entreprises, institutions financières et bailleurs de fonds,
représentants de la société civile) et les utilisateurs professionnels au rôle essentiel que
peuvent jouer les TIC dans tous les domaines du développement économique, politique, social,
et culturel ; les décideurs publics et privés seront alors en mesure de considérer systématiquement
l’usage des TIC lors de la préparation de leurs nouveaux projets.
Un tel programme doit être mis en œuvre dès la première année du programme de déploiement
national afin que les décideurs s’approprient aussi rapidement que possible le défi à relever en
matière de services TIC ; en effet, la concrétisation de la politique nationale de Service universel
sur le terrain sera d’autant plus effective que les décideurs publics et privés seront convaincus
des bénéfices à retirer de l’usage des services TIC, et inversement, faute d’un volontarisme
suffisant de la part de ces décideurs, la mise en œuvre du programme pourrait être lourdement
ralentie, voire échouer comme cela a été le cas dans de nombreux pays africains.
PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I
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3.9.2.
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Amplifier l’engagement des acteurs privés dans l’offre de services
TIC
En premier lieu, il convient d’être rappelé que pour relever le défi du Service universel au plan
national, les pouvoirs publics ont choisi de faire appel au secteur privé, en l’occurrence les
opérateurs de télécommunications et les fournisseurs d’accès Internet, qu’il s’agisse bien entendu
des déploiements mais également des modalités de financement (voir Orientation stratégique
N°4) ; il reste toutefois ici, dans le cadre du Service universel, à les sensibiliser sur la nécessité
d’optimiser leurs offres de services de façon à mieux prendre en compte l’existence de
barrières à l’usage rencontrées par certaines catégories d’utilisateurs (voir détails au paragraphe
suivant).
En complément de l’interpellation des « grands » acteurs, il y a également lieu d’inciter à
l’engagement de « petits » acteurs en mesure de compléter l’offre nationale des grands opérateurs
en y apportant des prolongements sous forme de services de proximité ; il faut alors considérer
deux principales catégories d’acteurs, à savoir :

Des fournisseurs de services à valeur ajoutée innovants dont les offres portent
essentiellement sur le contenu et les applications TIC (ex : plateformes de services
connectées au réseau GSM accessibles via SMS, agrégateurs de contenus ...).
Bien que ces services ne fassent pas partie du Service universel proprement dit, ils
contribuent à augmenter le trafic dans les réseaux et par voie de conséquence, améliorent
le retour sur investissement des opérateurs repoussant d’autant la limite de rentabilité des
zones rurales à couvrir ; il s’agit ainsi d’activer ce cercle vertueux qui finit par bénéficier à
toutes les parties prenantes (utilisateurs, opérateurs et pouvoirs publics);

Des microentrepreneurs locaux, potentiellement en capacité de fournir des services de
proximité dont sont privées certaines catégories de populations éloignées, ce qui est très
fréquent dans la zones rurales (ex : vendeurs de recharges de crédits et de batteries) ; il
s’agit là de lever certaines barrières à l’accès aux services TIC dans les zones couvertes
par le réseau mobile.
Dans le cadre du programme de Service universel, priorité est naturellement donnée à la
deuxième catégorie, du fait aussi que la première catégorie est déjà en partie adressée par le
programme d’incubation porté par l’AGeNTIC.
3.9.3.
Accompagner les utilisateurs en déficit d’accès
Il existe dans les zones couvertes par les réseaux de télécommunications des personnes
(population totale estimée à 1,2 million d’habitant au Bénin pour ce qui concerne la téléphonie
mobile) qui pourtant, n’ont toujours pas accès aux services TIC et donc privées du Service
universel ; ces personnes sont pour la plupart pénalisées par leur statut socioculturel et/ou
économique et ) et l’extension du Service universel doit prendre en compte cette problématique et
veiller à leur apporter des solutions pertinentes.
Certaines catégories de population, qui ont été largement caractérisées dans les paragraphes
précédents, sont plus particulièrement victimes de telles barrières ; il s’agit notamment des
populations dites les plus vulnérables que sont : les populations rurales, les femmes, les
jeunes et les personnes handicapées.
La mise en œuvre de ces activités d’accompagnement sur le terrain repose très largement sur le
cybercafé communal (Orientation stratégique N°3), situé à proximité des bénéficiaires potentiels.
PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I
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Priorité est donnée aux quatre domaines d’intervention suivants dédiés à une catégorie de
personnes vulnérables mais accessibles à toutes celles qui éprouvent le même type de besoins et
visent à tirer pleinement profit de l’usage des services TIC, à savoir :

Les utilisateurs non familiarisés à l’usage des services TIC ;

Les populations éprouvant des difficultés dans la pratique des services TIC, notamment les
populations jeunes, à fort potentiel de progrès ;

Les femmes rurales, à la fois géographiquement isolées et plus particulièrement
pénalisées dont le statut socioculturel quant à l’accès et à la pratique des applications TIC ;

Les personnes handicapées qui rencontrent au quotidien des difficultés pratiques pour
accéder aux services TIC dans la mesure où leur problématique particulière n’est pas
encore prise en compte dans les offres des opérateurs et FAI.
Nota : les différents programmes d’accompagnement visant à répondre à ces différents objectifs
stratégiques sont détaillés dans le Plan d’action qui suit.
3.10.
ORIENTATION STRATÉGIQUE N°10 : APPROCHE POUR LA MISE
EN OEUVRE DU PROGRAMME PILOTE
La dixième orientation stratégique a pour objet de définir les objectifs et les principales orientations
qui guideront la réalisation de la phase pilote, tel que présenté dans l’encadré suivant.
Préalablement au lancement du programme national de déploiement, une phase pilote est
organisée consistant à mettre en œuvre, dans le cadre de plusieurs projets pilotes spécialisés,
(i) des services TIC de base constitutifs du Service universel ainsi que (ii) des services à
valeur ajoutée dans le but d’évaluer l’impact des services TIC sur le développement
économique et social local.
3.10.1.
Objectifs spécifiques de la phase pilote
Les principaux objectifs de la phase pilote sont les suivants :

Optimiser et valider la méthodologie de pilotage du programme de déploiement
national, portant notamment sur les aspects les plus sensibles ;

Tester la pertinence des services TIC fournis ainsi que les contraintes de mise en œuvre
et d’exploitation sur le terrain ;

Évaluer l’impact des services TIC sur le territoire d’implantation.
3.10.2.
Services TIC à fournir par chaque opérateur de projet pilote
A titre exceptionnel et limité à la durée de la phase pilote, les services TIC suivants sont fournis
par l’opérateur de chaque projet pilote, à savoir :

Tout ou partie du panier de services TIC de base constituant le SU, y compris les services
d’accompagnement des utilisateurs les plus vulnérables ;

Des applications métiers et des services à valeur ajoutée de proximité afin d’évaluer la
possibilité de valoriser les infrastructures déployées au-delà du seul Service universel ;
PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I
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
4.
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Des tests de suivi et de contrôle du bon déroulement de l’usage des services TIC
fournis, pour alimenter l’étude d’impact a posteriori.
PLAN D’ACTION POUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA STRATÉGIE
4.1.
4.1.1.
SCÉNARIO DE MISE EN ŒUVRE DE LA STRATÉGIE
Service téléphonique
4.1.1.1. ALLOTISSEMENT
Le déploiement du service de téléphonie mobile se fera exclusivement dans les zones rurales non
encore couvertes par les opérateurs. L’objectif est de finaliser la couverture sur l’ensemble du
territoire et de supprimer les « zones blanches » au point de vue du service de téléphonie mobile.
A partir des informations fournies par les opérateurs sur le positionnement des BTS dans le pays, il
a été effectué une simulation cartographique de la couverture mobile actuelle permettant de mettre
en évidence les zones non couvertes (cf. carte ci-dessous). La principale hypothèse retenue pour
la simulation est un rayon de portée radio moyen de 12,7 km par station de base.
PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I
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Fig. 23.
Cartographie des zones non couvertes
Source : Artelia
Les zones non couvertes sont composées de portions plus ou moins contigües de plusieurs
communes. Dans certaines de ces communes, les portions non couvertes peuvent être de très
faible surface (de l’ordre d’une dizaine de km²). L’allotissement proposé est donc réalisé non pas
par commune mais sur une base de proximité géographique.
7 lots de surfaces globalement équivalentes regroupant des communes adjacentes ou voisines ont
été définis afin de permettre une répartition des investissements sur plusieurs années. Les zones
dans lesquelles la couverture doit être finalisée peuvent être adjacentes à plusieurs communes. La
carte ci-après présente la localisation de ces lots :
Fig. 24.
Allotissement téléphonie mobile
Source : Artelia
A défaut d’un système d’information géographique sur les populations plus détaillé, l’évaluation de
la population concernée par chaque lot a été réalisée sur la base des éléments suivants :
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
les densités de population des zones périphériques de chaque commune (c’est-à-dire
excluant le centre de la commune) ;

l’estimation des surfaces non couvertes, fournie par le système d’information géographique
développé pour la réalisation de l’étude.
Les données de population proviennent du recensement général de la population de 2002. Elles
ont été actualisées avec un taux d’accroissement annuel de 3%.
Le tableau qui suit présente les estimations de surfaces des communes et des populations restant
à couvrir par commune non intégralement couverte par le réseau mobile. La population moyenne à
couvrir par commune est de 16 000 habitants environ pour une surface moyenne de 924 km² (soit
l’installation de 2 BTS par commune en moyenne).
Tabl. 13 Commune
Aplahoue
Banikoara
Bante
Bassila
Bembereke
Boukoumbe
Cobly
Copargo
Dassa-Zoume
Djidja
Djougou
Glazoue
Gogounou
Kalale
Kandi
Karimama
Kerou
Ketou
Klouekanme
Kouande
Malanville
Materi
Natitingou
NDali
Nikki
Ouesse
Pehunco
Perere
Savalou
Save
Segbana
Sinende
Tanguiete
Tchaourou
Toucountouna
Zagnanado
Total
Caractéristiques des zones blanches
Surface (km2)
Population à couvrir
140
2 408
555
3 755
648
141
141
5
303
447
745
381
1 973
1 879
847
1 383
2 354
571
3
1 388
1 463
46
26
1 034
1 081
831
452
768
498
749
2 121
563
73
3 014
467
19
33 270
18 751
97 970
19 049
42 300
18 741
8 044
6 414
224
15 622
19 559
30 903
23 048
38 557
57 532
23 307
9 978
24 695
27 304
901
25 425
44 021
2 302
411
19 883
25 331
30 782
8 655
16 633
19 540
23 116
23 981
12 719
635
49 455
7 414
1 093
794 299
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Sur cette base, le tableau ci-après présente la superficie et la population de chacun des lots. Les
surfaces à couvrir par lot sont situées entre 3 048 km² et 6 440 km² et les populations entre 43 000
et 99 000 habitants.
Tabl. 14 Lot
Caractéristiques des lots
Surface (km2)
Population à couvrir
1
3 048
136 789
2
6 440
125 465
3
5 667
138 045
4
5 412
118 565
5
3 575
59 759
6
4 696
134 347
7
4 433
81 328
33 270
794 299
Total général
4.1.1.2. NIVEAU DE SUBVENTION PAR LOT
Le besoin de subvention pour chacun des lots a été évalué grâce à un modèle technicoéconomique sur tableur Excel. Ce modèle permet de calculer le montant des subventions
nécessaires pour assurer un taux de rentabilité de 20% sur une période de 10 ans (cette rentabilité
est classique et régulièrement observée pour les opérateurs mobiles en Afrique). Le modèle
permet de démontrer qu’une subvention initiale (subvention d’investissement) est suffisante pour
assurer cet objectif pour chacun des lots.
4.1.1.2.1.
Hypothèses
Le détail des hypothèses utilisées pour l’évaluation des coûts d’investissement, des coûts
récurrents et des revenus est détaillé en annexe. Les principales hypothèses impactant
sensiblement les résultats de la modélisation sont présentées ci-dessous.
Pour les coûts d’investissement :
-
Portée des BTS : 12,7 km de rayon de portée. Ce rayon moyen permet de prendre en
compte la présence d’éventuels obstacles à la propagation radio, comme des collines.
-
Hauteur moyenne des pylônes : 50 m ;
-
Coût unitaire par BTS de 101 750°Euros (détail des coûts précisé en annexe).
-
Alimentation en énergie par la CEB (coûts d’investissements peu élevés mais coûts
récurrents importants).
Pour les coûts récurrents :
-
Une part du trafic international de 5%, c’est-à-dire que 5% des appels entrants ou sortants
sont des appels vers ou depuis un pays étranger (ce qui a une influence sur le coût de la
bande passante).
-
Un coût de la bande passante passant de 300 €/Mbps la première année et de 100 €/Mbps
5 années plus tard. Cette diminution est liée à une augmentation du trafic sur le backbone
national générant une diminution des tarifs.
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-
Un coût de la bande passante internationale passant de 1 000 €/Mbps la première année à
300 €/Mbps 5 années plus tard, pour des raisons identiques.
-
Besoin moyen en bande passante de 1 kbps par client mobile, correspondant à un trafic
moyen par abonné de l’ordre de 0,05 Erlang à l’heure chargée.
Pour les revenus :
-
Taux d’accroissement moyen de la population de 3%.
-
Taux de pénétration de 5% la première année et de 50% la dernière année. Cette
hypothèse est réaliste dans la mesure où l’expérience montre que la téléphonie mobile est
un service très rapidement adopté par la population une fois ce dernier accessible.
-
Un ARPU compris entre 800 et 1 800 FCFA initialement, avec une baisse annuelle de 5%.
Ces niveaux d’ARPU proviennent de l’analyse de l’existant et des résultats de l’enquête
auprès des populations rurales. Le niveau moyen d’ARPU pour chaque lot a été ajusté sur
la base de l’IDH moyen des communes concernées. La baisse des ARPU traduit à la fois
l’évolution régulière à la baisse des tarifs et la diminution du pouvoir d’achat moyen des
nouveaux clients (plus le service se développe, plus il touche les populations aux revenus
les plus faibles).
4.1.1.2.2.
Résultats
Le tableau ci-après présente les projections financières pour le premier lot. Les projections chacun
des lots sont présentées en annexe.
Tabl. 15 2014
Population cible
Habitants
Taux de pénétration
%
Nombre d'utilisateurs
2015
136 789
2016
Simulation lot 1
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
2024
140 893 145 120 149 473 153 957 158 576 163 333 168 233 173 280 178 479 183 833
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
40%
45%
50%
Clients
0
7 045
14 512
22 421
30 791
39 644
49 000
58 882
69 312
80 315
91 917
Produits
K Euros
0
145
284
419
547
671
790
904
1 014
1 119
1 219
Hypothèse d'ARPU :
1500 FCFA
M FCFA
0
95
187
275
359
440
518
593
665
734
800
Investissements
K Euros
-1 342
M FCFA
0
K Euros
0
-345
-399
-430
-437
-416
-451
-487
-525
-565
-608
M. FCFA
0
-526
-608
-655
-665
-635
-687
-742
-800
-862
-927
K Euros
889
M FCFA
583
OPEX
Subvention nécessaire
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en République du Bénin
1 500
1 000
500
0
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
2024
-500
-1 000
-1 500
Produits
Fig. 25.
OPEX
Investissements
Simulation financière lot 1
La simulation financière globale pour l’ensemble des lots aboutit à un montant total de la
subvention nécessaire égal à 9,3 mds FCFA sur une période 11 ans.
Tabl. 16 -
Simulation globale téléphonie mobile
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
2024
794 299
818 128
842 671
867 952
893 990
920 810
948 434
976 887
1 006
194
1 036
380
1 067
471
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
40%
45%
50%
Population
cible
Habitants
Taux de
pénétration
%
Nombre
d'utilisateurs
Clients
0
40 906
84 267
130 193
178 798
230 202
284 530
341 910
402 477
466 371
533 735
Produits
K Euros
0
842
1 652
2 430
3 179
3 898
4 588
5 251
5 887
6 496
7 081
Hypothèse
d'ARPU :
1500 FCFA
M FCFA
0
552
1 083
1 594
2 085
2 557
3 010
3 444
3 861
4 261
4 645
Investisseme
nts
K Euros
-12 656
M FCFA
0
K Euros
0
-2 987
-3 298
-3 479
-3 517
-3 401
-3 600
-3 810
-4 031
-4 265
-4 512
M. FCFA
0
-4 553
-5 027
-5 303
-5 362
-5 185
-5 488
-5 808
-6 146
-6 502
-6 878
K Euros
14 144
M FCFA
9 278
OPEX
Subvention
nécessaire
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10 000
5 000
0
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
2024
-5 000
-10 000
-15 000
Produits
Fig. 26.
OPEX
Investissements
Simulation financière globale téléphonie
4.1.1.3. PRIORISATION DES LOTS
Pour le service téléphonique, la stratégie de finalisation de la couverture téléphonique et la
priorisation des lots est basée sur les principes suivants :
-
Les zones localisées au Nord et au Nord-Ouest (lots 5 et 6) sont principalement
constituées de réserves, donc très peu peuplées. La finalisation de la couverture de ces
zones sera donc effectuée dans les dernières années du plan de déploiement.
-
Le choix de l’année de déploiement des autres lots (lots 1 à 5 et lot 7) est fondé sur une
analyse selon deux critères : (i) la population et (ii) le coût du projet par habitant. Le tableau
qui suit présente ces deux éléments.
Tabl. 17 -
Critères d’analyse
Coût du
Niveau de
Numéro de Population
projet par
subvention
lot
(hab.)
habitant (€
(€)
/ hab.)
1
136 789
889 068
6,5
2
125 465
3 146 328
25,1
3
138 045
2 645 760
19,2
4
118 565
2 518 039
21,2
5
59 759
2 303 744
38,6
6
134 347
2 350 328
17,5
7
81 328
1 346 446
16,6
Pour chaque lot, hormis les lots 5 et 6 qui seront réalisés en dernier, une note a été
attribuée pour chacun de ces deux paramètres. Cette note est égale à 1 lorsque le
paramètre est optimal (respectivement maximum de population et minimum de coût par
habitant). Dans les autres cas, elle reflète l’écart relatif entre la valeur observée pour la
zone et la valeur optimale. La moyenne de ces deux notes permet de déterminer la priorité
parmi ces 5 lots.
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Tabl. 18 Numéro de
lot
1
2
3
4
5
6
7
Note coût
du projet
par
habitant
1,0
0,9
1,0
0,9
0,6
Priorisation des lots
Note
population
Note
globale
Année de
déploiement
0,8
0,3
0,5
0,5
0,6
0,9
0,6
0,8
0,7
0,6
1
4
2
3
5
Le premier lot couvre une population relativement importante (98 819 habitants selon nos
estimations) avec un niveau de subvention assez faible (786 203 Euros). Ce lot a par ailleurs été
retenu comme projet pilote, de manière à valider l’approche proposée.
Au final, l’ordre de déploiement des lots est le suivant :
Tabl. 19 -
Année de déploiement des lots de téléphonie fixe
Année de
déploiement
Année 1
Année 2
Année 3
Année 4
Année 5
Année 6
Année 7
Lot
1
3
4
2
7
5
6
L’ordre de réalisation de ces lots est présenté dans la carte ci-dessous :
Fig. 27.
Allotissement et ordre de déploiement de la couverture en téléphonie
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4.1.2.
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Autres services
4.1.2.1. INTERNET FIXE
4.1.2.1.1.
Principes généraux
Pour l’internet fixe, la stratégie retenue consiste à mettre en place dans chaque chef-lieu de
commune un cybercentre et un point d’accès du type Wifi. Le service sera déployé dans les
communes non urbaines (les communes urbaines sont a priori déjà équipées de cyber-cafés
fournissant des services similaires). Le nombre de ces communes est estimé à 69.
Le déploiement sera effectué sur une durée totale de 11 ans, la première année étant consacrée
aux projets pilotes et la suivante à leur évaluation. Les projets pilotes concerneront 3 communes.
Les 9 lots suivants, qui seront réalisés au cours des années 3 à 11, concerneront en moyenne 7
communes chacun.
La priorité sera donnée aux communes disposant du meilleur potentiel de développement,
caractérisé par le niveau de l’indice IDH, afin de maximiser l’impact socio-économique du projet.
Les communes avec les niveaux d’IDH les plus élevés sont donc choisies en premier.
Toutefois, en attendant l’achèvement complet du backbone national programmé dans le cadre du
projet CMC, le choix des communes à couvrir dans les premières années se limitera à celles qui
sont desservies par le backbone en fibre optique existant. En effet, sans points d’accès haut débit,
la disponibilité d’une bande passante suffisante à un coût raisonnable n’est pas garantie.
Cette démarche se traduit par une programmation en deux grandes étapes : (i) limitation aux sites
desservis par le backbone existant au cours des 4 premières années de mise en œuvre de la
stratégie et (ii) prise en compte des autres communes ciblées au cours des années suivantes (le
backbone complet étant supposé réalisé dans ce délai).
Le tableau qui suit présente des 22 communes équipées de points de présence du backbone
optique existant.
Tabl. 20 -
Communes desservies par le backbone existant
ABOMEY
ABOMEY-CALAVI
AGBANGNIZOUN
ALLADA
BEMBEREKE
BOHICON
COME
COTONOU
DASSA-ZOUME
DJOUGOU
GLAZOUE
GOGOUNOU
GRAND-POPO
KANDI
KARIMAMA
4.1.2.1.2.
MALANVILLE
NATITINGOU
NDALI
OUESSE
OUIDAH
PARAKOU
PORTO-NOVO
SAVE
SEME-KPODJI
SINENDE
TANGUIETE
TCHAOUROU
TOUCOUNTOUNA
ZA-KPOTA
ZOGBODOMEY
Choix des communes pilotes (années 1 et 2)
Pour le choix des communes pilotes, nous avons envisagé de sélectionner en priorité les
communes enquêtées au cours de la phase de diagnostic, qui représentent un échantillon
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représentatif de divers niveaux de développement et de positionnement géographique. Ces
communes sont : Cobly, Banikoara, Péhunco, Ouéssé et Agbangnizoun.
Parmi ces cinq communes, seulement deux possèdent un point de présence du backbone
national : Ouéssé et Agbaninzoun. Ces deux communes sont en conséquence choisies en
priorité pour les pilotes.
Pour compléter ce choix, ont été prises en compte les communes desservies par le backbone
existant et présentant le niveau d’IDH le plus élevé. La première est Save, limitrophe d’Ouéssé. Il
lui a été préféré N’Dali, commune située plus au nord du pays. Ce choix permet d’avoir un panel
de commune complet (une au Sud, une au Centre et une plus au Nord). Ce choix reste à valider
par les Autorités béninoises avant la publication du rapport final.
4.1.2.1.3.
Choix des communes des lots 2 à 4 (réalisation au cours des années 3 à 5)
Le choix des communes pour les lots 2 à 4 sont motivés par deux critères :
-
la desserte par le backbone existant ;
-
l’IDH le plus élevé.
Cette procédure permet de répartir 19 communes dans les lots 2 à 4, à raison de 7 communes par
lot pour les lots 2 et 3 et de 5 communes pour le 4ème lot.
Tabl. 21 -
Lots 2 à 4 (première partie)
Lot 2
Lot 3
Lot 4 (1ere partie)
BEMBEREKE
ALLADA
COME
BOHICON
DASSA-ZOUME
KANDI
DJOUGOU
GLAZOUE
KARIMAMA
GOGOUNOU
SINENDE
MALANVILLE
NATITINGOU
TANGUIETE
TOUCOUNTOUNA
SAVE
TCHAOUROU
ZA-KPOTA
ZOGBODOMEY
La réalisation du lot 2 aura lieu en année 3, ce qui permettra de prendre en compte les leçons
tirées des projets pilotes. Le lot 4 étant incomplet (moins de 7 communes) sera complété par tirage
de 2 communes supplémentaires parmi les communes à desservir par le backbone national élargi
(voir ci-dessous).
4.1.2.1.4.
Choix des communes des lots 4 à 10 (réalisation au cours des années 5 à 11)
Pour les lots suivants, l’option retenue consiste à appliquer uniquement le critère de niveau d’IDH.
Sur cette base, le lot 4 est complété par deux communes puis les lots 5 à 10 sont constitués sur la
base d’un classement des communes ciblées par niveau d’IDH décroissant.
Nous supposons à partir de l’année 4 que des projets de développement de backbone seront
arrivés à maturité dans les communes non équipées. Si non, il est sera possible d’utiliser les
réseaux de transmission des opérateurs mobile sur de petites capacités de bande passante ou
d’utiliser des transmissions satellitaires (ce qui n’est pas sans impact sur l’économie des projets).
Les deux communes aux IDH les plus élevés ont été logées dans le lot 4. Les lots 5 à 10 sont
élaborés selon cette même procédure.
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Tabl. 22 Lot 4
partie)
Lots 4 (deuxième partie) à lot 10
Lot 5
Lot 6
Lot 7
Lot 8
Lot 9
Lot 10
ADJARRA
AGUEGUES
ADJOHOUN
ADJA-OUERE
BANTE
AKPROMISSERETE
BOPA
COPARGO
ATHIEME
AFANGNI
BASSILA
KLOUEKANME
AVRANKOU
BOUKOUMBE
BANIKOARA
APLAHOUE
COVE
NIKKI
BONOU
DJAKOTOME
HOUEYOGBE
COBLY
DANGBO
PERERE
KALALE
DJIDJA
KOUANDE
DOGBO
KETOU
POBE
LALO
MATERI
KPOMASSE
KEROU
OUAKE
TOFFO
PEHUNCO
OUINHI
LOKOSSA
SAKETE
SO-AVA
TORI-BOSSITO
ZAGNANADO
SEGBANA
ème
(2
SAVALOU
4.1.2.1.5.
TOVIKLIN
ZE
Programmation globale
Le tableau ci-dessous synthétise la programmation des lots 2 à 10, qui seront réalisés après
évaluation des projets pilotes :
Tabl. 23 -
Répartition des communes pour les projets internet fixe
Lot 2
Lot 3
Lot 4
Lot 5
Lot 6
Lot 7
Lot 8
Lot 9
Lot 10
BEMBEREKE
ALLADA
COME
ADJARRA
AFANGNI
ADJAOUERE
BANTE
AKPROMISSERETE
BOPA
BOHICON
DASSAZOUME
KANDI
AGUEGUES
APLAHOUE
BASSILA
KLOUEKAN
ME
AVRANKOU
BOUKOUMB
E
DJOUGOU
GLAZOUE
KARIMAMA
ATHIEME
COBLY
COVE
NIKKI
BONOU
DJAKOTOM
E
GOGOUNOU
SINENDE
MALANVILLE
BANIKOARA
KEROU
DANGBO
PERERE
KALALE
DJIDJA
NATITINGOU
TANGUIET
E
TOUCOUNT
OUNA
COPARGO
KOUANDE
KETOU
POBE
LALO
MATERI
SAVE
TCHAOUR
OU
ADJARRA
HOUEYOGB
E
KPOMASSE
OUAKE
TOFFO
PEHUNCO
OUINHI
ZA-KPOTA
ZOGBODO
MEY
COPARGO
LOKOSSA
SAKETE
SO-AVA
TORIBOSSITO
ZAGNANAD
O
SEGBANA
SAVALOU
TOVIKLIN
ZE
N.B. Cette programmation pourra être revue à l’issue de la réalisation des projets pilotes, sur la
base de l’expérience acquise, notamment en matière de structuration, de coût et d’impact socioéconomique des projets.
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La carte qui suit présente une visualisation du déploiement des infrastructures internet fixe sur les
11 années du projet (projet pilote inclus). Les zones en blanc correspondent aux communes non
ciblées car déjà desservies.
Fig. 28.
4.1.2.1.6.
Priorisation des communes pour internet fixe
Financement
Les besoins de financement ont été évalués grâce à un modèle technico-économique qui décrit les
différents flux financiers (investissements, produits et charges d’exploitation), en fonction de
paramètres d’utilisation qui sont présentés en annexe.
Ce modèle met en évidence l’existence de déficits d’exploitation durables liés aux charges
récurrentes relativement importantes. Ces déficits décroissent au cours de la période mais rendent
nécessaire le versement de subventions de fonctionnement dont le volume augmente en
proportion du nombre de communes ciblées.
Le montant de ces subventions est présenté ci-après dans la section consacrée au cadrage
financier du programme.
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4.1.2.2. INTERNET MOBILE
L’attribution de licences mobiles de réseaux/services haut débit est en cours au moment de la
réalisation du présent rapport. En principe, deux opérateurs devraient recevoir de telles licences
en 2013. Toutefois, les consultants n’ont pu obtenir de précision sur la nature des obligations de
couverture de ces opérateurs. Pour pallier cette lacune, la programmation des interventions au titre
du Service Universel dans le domaine de l’Internet mobile a été réalisée en deux étapes :
-
La première consiste à déterminer un périmètre d’intervention pour la politique de Service
Universel. A cet effet, un modèle technico-économique a été utilisé pour identifier les seuils
de rentabilité requis pour une exploitation concurrentielle de l’Internet mobile. Cette
première étape permet d’identifier les communes qui ne remplissent pas ces critères de
rentabilité et qui devraient donc faire l’objet de financements au titre du service universel.
-
La seconde étape correspond à la définition du programme de réalisation, sur la base de
critères objectifs de priorisation des communes à couvrir.
4.1.2.2.1.
Limite de rentabilité des communes
La caractéristique fondamentale permettant de définir la limite de rentabilité des communes est la
densité de population :
-
Si une commune est peu densément peuplée, il est nécessaire de déployer un ensemble
d’équipements important pour des revenus dégagés faibles. La rentabilité est donc faible
pour l’opérateur. Cette commune n’est donc pas attractive pour un investisseur privé d’un
point de vue financier.
-
En revanche, si une commune est densément peuplée, la rentabilité des investissements
est améliorée. Ce type de commune est attractif pour un opérateur privé, puisqu’elle
permet de dégager des profits.
La sélection des communes rentables se base sur une modélisation économique d’implantation
d’un projet d’internet mobile avec une seule de station de base. Il s’agit de définir à partir de quel
niveau de densité dans la zone d’influence de la station de base le projet est rentable. Les
principales hypothèses de modélisation sont les suivantes (le détail est présenté en annexe) :
Hypothèse générale
-
Taux minimum de rentabilité des investissements pour un opérateur privé : 20%
Investissement
-
Rayon de portée de la station de base : 12,7 km.
-
Coût d’une station de base (Node B) : 29 000 Euros
Coûts récurrents
-
Part du trafic international de 40%.
-
Entretien et maintenance : 15% du montant des investissements.
-
Augmentation du débit par client de 10 kbps au départ à 50 kbps en fin de période.
Revenus
-
Hypothèse d’ARPU mensuel de 3 000 FCFA par client mobile.
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-
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Taux de pénétration d’internet mobile de 0,5% la première année à 3% la dernière année.
La simulation consiste à déterminer la population minimale (donc la densité) nécessaire afin de
garantir une rentabilité des investissements de 20% au moins. L’aire d’action d’une BS (Base
Station) est de 507 km².
Il est supposé que deux opérateurs sont présents sur la zone ce qui dans la modélisation revient à
doubler les charges d’investissement et de fonctionnement.
Fig. 29.
Limite de rentabilité
Un calcul à l’aide d’un simple solveur permet de déterminer la densité limite permettant un Taux de
Rentabilité Interne (TRI) de 20%, soit une Valeur Actuelle Nette (VAN) de 169 049 Euros sur une
période de 10 ans.
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Tabl. 24 Population par
BS
Hab.
32 288
Densité limite
hab.
km2
63,7
Année
0
Année
1
Année
2
Année
3
Année
4
Année
5
Année
6
Année
7
Année
8
0
-10 386
-16 722
-23 010
-27 266
-29 099
-29 383
-28 022
-25 346
-21 632
-17 812
0
2
22 722
33 237
41 490
48 091
53 486
58 008
61 901
65 347
71 444
-58 000
-10 384
6 000
10 226
14 224
18 992
24 103
29 986
36 554
43 715
53 631
Investissement
Euros
Coûts
récurrents
Euros
Revenus
Euros
CASH FLOW
Euros
VAN
Euros 169 049
TRI
%
Calcul de la densité limite
Année
Année 10
9
-58 000
20%
La densité minimum requise sur la base des hypothèses ci-dessus est de 63,7 habitants par
kilomètre carré. La carte qui suit présente les communes ayant une densité inférieure à cette
limite, qui nécessiteraient donc une intervention au titre de la politique de Service Universel.
Fig. 30.
Communes éligibles à une subvention des investissements
pour internet mobile
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Ces 26 communes éligibles sont présentées dans le tableau ci-après :
Tabl. 25 -
Communes éligibles à la subvention des investissements pour internet
mobile
BEMBEREKE
NDALI
SAVALOU
SAVE
BANIKOARA
KEROU
KOUANDE
NATITINGOU
BASSILA
GOGOUNOU
OUESSE
BANTE
NIKKI
4.1.2.2.2.
PEHUNCO
PERERE
KALALE
SINENDE
TCHAOUROU
DJIDJA
MATERI
SEGBANA
TANGUIETE
KANDI
KARIMAMA
MALANVILLE
TOUCOUNTOUNA
Programmation des interventions
Le cadrage économique global (voir ci-après) montre qu’il n’est pas possible de développer
l’ensemble des projets en même temps (téléphonie mobile, internet fixe, internet mobile et
mesures d’accompagnement) dans la limite des fonds disponibles annuellement. Par ailleurs, le
déploiement des services internet mobile haut débit ne fait que commencer et il faut laisser aux
opérateurs le temps de déployer en priorité les réseaux dans les zones rentables.
Pour ces deux raisons, le déploiement du service internet mobile dans les communes identifiées
ci-dessus n’est programmé qu’à partir de l’année 4. Ces communes ont donc été divisées en sept
lots pour assurer des investissements réguliers jusqu’à l’horizon 2024.
A l’instar du service internet fixe, la priorisation des lots est effectuée sur la base du niveau de
l’IDH des communes ciblées. Le principe est de favoriser dans un premier temps les communes où
la clientèle pourra être solvable tout en visant des professionnels et des infrastructures sociales
(pour rappel, l’indicateur IDH mesure le niveau de développement économique, social et éducatif).
Les résultats des calculs donnent les 7 lots de 3 ou 4 communes :
Tabl. 26 Lot 1
Lot 2
BEMBEREKE BANIKOARA
Lots de communes pour internet mobile
Lot 3
Lot 4
Lot 5
Lot 6
Lot 7
BASSILA
BANTE
KALALE
DJIDJA
KANDI
NDALI
KEROU
GOGOUNOU
NIKKI
SINENDE
MATERI
KARIMAMA
SAVALOU
KOUANDE
OUESSE
PEHUNCO
TCHAOUROU
SEGBANA
MALANVILLE
SAVE
NATITINGOU
TANGUIETE
TOUCOUNT
OUNA
PERERE
PRÉSENTATION DE LA STRATÉGIE ET DU PLAN D’ACTION – RAPPORT FINAL – VOLUME I
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Fig. 31.
4.1.2.2.3.
Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
Priorisation des communes pour internet mobile
Besoins de financement
Compte-tenu du peu d’informations disponibles à l’heure actuelle sur le marché de l’Internet
mobile, une modélisation détaillée des subventions nécessaires serait prématurée. Une telle
modélisation sera possible au lancement des projets, en utilisant un modèle similaire à celui de la
téléphonie mobile et en utilisant les profils d’usage du service résultant de l’expérience acquise
après 4 ans de déploiement du service dans les zones couvertes par les opérateurs.
A ce stade, nous avons donc budgétisé, à titre provisionnel, un montant correspondant à la valeur
des investissements de couverture à réaliser. Ce montant est présenté ci-après dans la section
relative au cadrage financier du programme.
4.1.3.
Mesures d’accompagnement à l’usage des services TIC
Conformément à la neuvième orientation stratégique, il est mis en place un ensemble de
programmes de renforcement de capacités ciblés visant à sensibiliser, inciter et accompagner à
l’usage des services TIC ; des programmes qui nécessitent simultanément l’engagement des
pouvoirs publics, des acteurs privés (en premier lieu, les fournisseurs de services mais également
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et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
les utilisateurs professionnels) ainsi que tous les bénéficiaires potentiels de l’usage de services
TIC ; il est ainsi prévu, dans le cadre du présent plan d’action, d’engager six programmes de
renforcement de capacités avec les objectifs suivants :
1.
Sensibiliser les décideurs publics et privés aux bénéfices à retirer de l’usage des
services TIC dans le cadre de leur activités professionnelles ;
2.
Inciter les entrepreneurs locaux à se mettre en situation (création ou développement de
microentreprises) d’offrir des services de proximité visant à prolonger les offres nationales
des opérateurs et FAI ;
3.
Guider individuellement les visiteurs du cybercafé communal dans l’usage des
services TIC, notamment pour ce qui concerne l’accès à Internet ;
4.
Sensibiliser et former collectivement une partie de la population rurale à l’usage des
services TIC ;
5.
Vulgariser et permettre aux femmes rurales de s’approprier l’usage des services TIC,
et notamment du téléphone portable ;
6.
Sensibiliser les fournisseurs de services TIC à la nécessité de prendre en compte les
contraintes particulières des personnes handicapées et d’ « adapter » leurs offres de
services.
Afin d’assurer une meilleure coordination de la mise en œuvre des programmes de renforcement
de capacités, sous l’égide du Comité d’exécution du Service universel (tel que défini dans
l’orientation N°5), des réunions dédiées au management opérationnel de ces programmes,
incluant les différentes mesures d’accompagnement des utilisateurs, sont périodiquement
organisées ; les participants à ces réunions sont des représentants des opérateurs de
télécommunications et des fournisseurs d’accès Internet, des ministères et des collectivités
territoriales, des organisations professionnelles et des associations de consommateurs.
A noter que les quatre derniers programmes évoqués ciblent en priorité les populations les plus
vulnérables dont le profil et les besoins et contraintes ont été largement caractérisés dans les
chapitres précédents : il s’agit des quatre catégories prioritaires suivantes : (i) les populations
rurales, (ii) les femmes, (iii) les jeunes et (iv) les personnes handicapées. Les activités liées à
l’exécution de ces quatre programmes se déroulent essentiellement dans le cybercafé communal
qui, de ce fait joue un rôle essentiel dans la chaine de valeur du Service universel dans les
différentes communes du territoire.
4.1.3.1. MISSION ET RÔLE DU CYBERCAFÉ COMMUNAL
Chaque cybercafé communal, tel que défini dans le cadre de l’orientation stratégique n°3 apparait
comme un maillon essentiel de la chaîne de fourniture du Service universel ; ainsi, c’est à
son personnel qu’incombe notamment la responsabilité de « faire tomber les dernières barrières à
l’accès » dont sont victimes les personnes les plus vulnérables telles que définies plus haut.
Ainsi, chaque cybercafé communal prend en charge, sous certaines conditions, les services
d’accompagnement individuel personnalisés afin de répondre à tous les utilisateurs qui en
exprime la demande ; son personnel doit donc être correctement dimensionné pour répondre
efficacement à de telles demandes.
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En termes de statut, le cybercafé communal est à considérer comme une entreprise sociale23qui
commercialise deux catégories de services, à savoir :

Des services imposés dans le cadre du Service universel à des prix régulés et qui, de
ce fait, reçoit, en compensation, une subvention d’un montant approprié de la part du
FSU comme tout autre fournisseur contributeur à la fourniture du Service universel ;

Des services librement fournis, au risque et péril du gérant.
Plus généralement, le gérant du cybercafé communal se positionne comme l’animateur TIC sur
le territoire communal ; sa mission spécifique relative à l’accompagnement individuel des
visiteurs rencontrant des difficultés d’usage des services TIC est valorisée à un hauteur d’un mitemps qui est pris en charge par les pouvoirs publics, du fait qu’il s’agit d’une activité
commercialement non rentable.
4.1.3.2. PROGRAMME DE SENSIBILISATION À L’INTENTION DES DÉCIDEURS PUBLICS ET
PRIVÉS
L’objectif de ce programme est de sensibiliser les principaux décideurs béninois (pouvoirs
publics en priorité, chefs d’entreprises, institutions financières et bailleurs de fonds, représentants
de la société civile) ainsi que les utilisateurs professionnels au rôle essentiel que peuvent jouer
les TIC dans tous les domaines du développement économique, politique, social, et culturel ; les
décideurs publics et privés seront en mesure de considérer systématiquement l’usage des TIC lors
de la préparation de leurs nouveaux projets.
Il s’agit concrètement d’organiser des réunions de sensibilisation ciblées à l’intention de
différents panels de cadres décideurs appartenant aux institutions publiques et privées citées
dans le paragraphe précédent ; ainsi, les deux premières années du programme de déploiement,
deux réunions mensuelles sont organisées, regroupant chacune 10 à 15 personnes autour d’un
animateur/formateur maitrisant parfaitement les bénéfices concrets à retirer de l’usage des
services TIC ; en milieu rural, ces réunions prennent la forme de rencontres publiques organisées
dans chaque chef lieu de commune avec un animateur itinérant spécialisé. L’objectif d’un tel
programme est de toucher environ 300 décideurs publics et privés.
Le programme de sensibilisation inclut également un séminaire national annuel de concertation
qui est ouvert à tous les acteurs du secteur TIC et à tous les utilisateurs potentiels de services
TIC ; un tel événement périodique peut également offrir l’opportunité de faire le point sur
l’avancement du programme national de déploiement du Service universel.
La réalisation d’un tel programme de sensibilisation nécessite d’entreprendre les principales
tâches suivantes :

Conception d’un argumentaire chiffré justifiant, pour les utilisateurs potentiels, le bien fondé
et l’apport concret des investissements dans les TIC (par exemple : en quoi les services
TIC peuvent-ils véritablement constituer un outil de lutte contre la pauvreté ?) ;

Définition du programme de formation (contenu, liste des participants, logistique,…) ;

Organisation de chacune des réunions et méthodologie de suivi (bilan global et évaluations
ponctuelles) ;

Animation des différentes réunions de sensibilisation et des ateliers de concertation.
23
Une forme particulière d’entreprise de type « Social Business » qui se fixe à la fois des objectifs de rentabilité
financière et de valeur ajoutée sociale ; les bénéfices d’une telle entreprise sont réinvestis dans l’entreprise elle-même.
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Un tel programme doit être mis en œuvre le plus rapidement possible du fait qu’il conditionne la
réussite du programme national de déploiement du Service universel ; en effet, la concrétisation de
la politique nationale de service universel sur le terrain sera d’autant plus effective que les
décideurs publics et privés seront convaincus des bénéfices à retirer de l’usage des
services TIC, et inversement, faute d’un volontarisme suffisant de la part de ces décideurs, la
mise en œuvre du programme pourrait être lourdement ralenti, voire échouer comme cela a été le
cas dans de nombreux pays africains.
4.1.3.3. PROGRAMME D’INCITATION ET DE FORMATION DES MICROENTREPRENEURS
LOCAUX
Une campagne nationale est lancée par l’Autorité de régulation en partenariat avec tous les
opérateurs de télécommunications visant à susciter la création de microentreprises afin
densifier le réseau de prestataires de services locaux, notamment pour les cinq activités suivantes
en déficit d’offre comme l’a démontré l’enquête dans les zones rurales :

Points de ventes de cartes prépayées et de terminaux ;

Points de recharges de batteries ;

Points relais m.banking ;

Téléboutiques téléphoniques fixes ou itinérantes dans les zones d’ombre persistantes du
territoire, en complément de la couverture téléphonique fournie dans le cadre du Service
universel ;

Mise en place de cybercafés, en complément du cybercafé communal.
Nota : Dans ce cadre, les opérateurs de télécommunications et les fournisseurs d’accès Internet
sont invités à compléter leurs offres de services24 pour permettre à ces microentrepreneurs
d’exercer pleinement ces nouvelles activités.
Par ailleurs dans le cadre du groupe de travail évoqué plus haut, l’Autorité de régulation, en
partenariat avec AGeNTIC en charge de la mise en place d’un programme national
d’incubation25 et les opérateurs, veillent à sensibiliser les opérateurs de télécommunications
et les fournisseurs d’accès Internet à la nécessité de développer des services à valeur
ajoutée de proximité basés sur du contenu local et des applications métiers ; de tels services à
valeur ajoutée nécessitent, selon la taille du marché correspondant, d’être fournis par les
opérateurs eux-mêmes ou par des prestataires spécialisés de petite taille (PME innovantes) après
avoir été incubées par AGeNTIC, par exemple.
Les activités à engager pendant le déroulement du programme portent sur les aspects suivants :

Organisation d’un atelier national de sensibilisation à l’intention des microentrepreneurs
potentiels installés en zones rurales ;

Sélection des candidats susceptibles de suivre la formation
24
Concernant par exemple les points de recharge de batterie, ils pourraient ajouter à leurs offres un kit de recharge
solaire comme cela est maintenant pratiqué par exemple au Rwanda et en Ouganda ; de même, les opérateurs (ou leur
distributeurs) dans le souci d’améliorer leur proximité avec leurs clients trouveraient intérêt à nouer des partenariats avec
ces microentrepreneurs pour la revente de crédits ou comme agent local de distribution de leurs services de m.banking.
25
Un tel programme vient d’être lancé à Cotonou avec le soutien de la Banque mondiale et plusieurs porteurs de projet
ont d’ores et déjà postulé pour bénéficier d’un hébergement et d’un accompagnement.
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
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Préparation et animation des sessions de formation à destination des microentrepreneurs
et des gérants de cybercafés.
L’objectif du programme est de former annuellement, 20 microentrepreneurs ainsi que 20 gérants
cybercafés pendant les 4 premières années.
4.1.3.4. ACCOMPAGNEMENT DES UTILISATEURS NON FAMILIARISÉS À L’USAGE DES
SERVICES TIC
Chaque visiteur du cybercafé rencontrant des difficultés particulières pour accéder aux services
TIC fournis au public peut demander à bénéficier d’une aide personnalisée auprès du
personnel, sans surcoût financier propre à cette demande particulière.
Les services d’accompagnement personnalisés qui sont alors fournis, portent sur les domaines
suivants :

Lecture de messages reçus au format texte (SMS, Internet) pour les personnes illettrées ;

Envoi de messages électroniques type e-mail ;

Navigation sur Internet et recherche d’informations ciblées ;

Pratique du poste bureautique et des logiciels associés.
Nota : Ce service d’accompagnement individuel ne doit pas dériver vers une formation, c’est
pourquoi afin d’éviter les abus, le temps consacré à ce soutien individuel ne peut dépasser 20%du
temps global d’utilisation des services (ex : un utilisateur qui se connecte pendant une heure peut
bénéficier d’une assistance individuelle pendant 20 mn au maximum)
4.1.3.5. SENSIBILISATION ET FORMATION À L’USAGE DES SERVICES TIC
Un programme de sensibilisation et de formation à l’usage des services TIC est proposé à des
groupes de 10 à 15 personnes appartenant à une catégorie de populations vulnérables et
rencontrant des difficultés particulières pour l’usage des services TIC, à raison de 5 séances de 3
heures, répétées 2 fois dans l’année; un tel programme d’envergure nationale est réparti au
niveau local sur chaque cybercafé communal qui assurera la formation en question avec un
contenu de programme et un support d’animation définis au niveau national mais qui peuvent
toutefois être légèrement adaptés en fonction de la situation locale. Le programme étalé sur 3 ans
permet ainsi de former au total près d’une centaine de personnes par commune.
Ce programme s’adresse en priorité aux populations les plus vulnérables rencontrant des
difficultés particulières pour l’usage des services TIC et notamment aux jeunes qui représentent
à la fois la catégorie de population la plus concernée par la découverte et l’usage des services
TIC, qui montrent un très grand engouement pour les nouvelles technologies et font preuve d’une
grande faculté d’appropriation, sans égale par rapport aux autres générations.
Le contenu enseigné se veut à la fois concret et orienté dans le sens d’une mise en pratique
aisée ; il porte sur les principaux domaines de connaissance suivants :

Introduction aux principaux services TIC : présentation, objectifs et bénéfices à retirer

Usage du téléphone portable ;

Usage du poste bureautique ;

Usage d’Internet ;
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
Recherche d’information pertinente sur Internet ;

Pratique de la messagerie électronique

Pratique des réseaux sociaux.
4.1.3.6. VULGARISATION ET APPROPRIATION DES SERVICES TIC PAR LES FEMMES
RURALES
Un programme de vulgarisation d’envergure nationale est organisé au bénéfice des femmes
rurales ; un tel programme a pour objet de faciliter l’accès des femmes aux services TIC de
façon à ce qu’elles s’approprient pleinement cet outil de communication d’être en mesure
d’améliorer leurs conditions de vie et de travail au quotidien.
Afin qu’un maximum de femmes rurales soient potentiellement concernées, le service TIC de
référence retenu dans le cadre du programme porte exclusivement, dans un premier temps, sur
l’appropriation du téléphone portable, à l’image de ce qui vient d’être réalisé avec succès par
l’ONG AquaDeD26.
Les bénéficiaires sont des groupements de femmes rurales sélectionnés sur des critères de
motivation, d’expérience ainsi que de bonne gestion et dont les membres exercent une activité
économique à titre individuel.
Le programme de vulgarisation et d’appropriation est mis en place par un prestataire spécialisé
sous contrat avec l’Autorité de régulation et vise deux groupements dans chacun des onze
départements « ruraux » ; ce nombre est jugé suffisant dans la mesure où la démarche ainsi
menée dans ces communes-là doit rapidement se propager grâce au « bouche à oreille » sur la
totalité du territoire départemental.
Le déroulement du programme avec chaque groupement est décomposé en 4 étapes, à savoir :

Sélection des groupements bénéficiaires sur appel d’offres ;

Lancement du projet dans chaque groupement (présentation du projet à l’ensemble de la
communauté et notamment auprès des hommes, formation des femmes, remise à titre
gracieux d’un téléphone avec un crédit de 5000 FCFA à chaque membre du groupement à raison de 10 téléphones au maximum par groupement) ;

Période d’exploitation d’une durée de 9 mois pendant laquelle chaque femme utilise son
téléphone pour ses besoins personnels et professionnels en achetant elle-même son
crédit ; pendant cette période, chaque groupement est accompagné à distance et des
bilans mensuels sont systématiquement effectués ;

Étude d’impact du projet au plan du développement économique et social.
26
En 2009, l’ONG AquaDeD a mis en place un projet de ce type au profit des groupements de femmes « ALLODO » à
Bopa (Mono) et « WANGNINAN ») à Gangban (Ouémé). Le projet a créé une véritable émulation au sein du groupement
d’abord, dans les familles elles-mêmes ensuite (les hommes qui n’avaient pas encore de téléphones ont fait des
économies pour en acheter eux-aussi, les jeunes ont demandé à participer aux formations) et le groupement a vu sa
notoriété se développer dans tout le département, favorisant ainsi la commercialisation des produits.
.
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Un tel programme s’inscrit parfaitement dans les axes stratégiques du Plan National de
Promotion du Genre (PNPG), notamment pour ce qui concerne « la recherche de l’égalité entre
les genres ... dans l’accès aux prises de décisions, ... l’autonomisation des femmes, la réduction
de la pauvreté ... et un accès équitable aux ressources » contribuant ainsi à réduire concrètement
les inégalités de genre tout particulièrement marquées au Bénin, notamment dans les zones
rurales.
Nota : Un tel programme est monté en partenariat avec la Direction de la Promotion de le Femme
et du Genre au ministère de la Famille, des Affaires Sociales, de la Solidarité Nationale, des
Handicapés et des Personnes de Troisième Age (MFASSNHPTA).
4.1.3.7. MESURES D’ADAPTATION DES SERVICES TIC POUR LES PERSONNES
HANDICAPÉES
A ce jour, au Bénin comme dans beaucoup d’autres pays, le catalogue des opérateurs de
télécommunications et des fournisseurs d’accès à Internet ne contient pas de services adaptés
aux besoins et aux contraintes spécifiques des personnes handicapées ; afin de tenter de
remédier à cette lacune, un plan de sensibilisation des fournisseurs de services TIC est mis
en place invitant ces derniers à :

Intégrer des services « adaptés » dans leurs offres afin de faciliter l’accessibilité des
personnes handicapées, tels que par exemple des services de conversion du mode des
messages (d’écrit à vocal et inversement selon le type de handicap) ou encore des claviers
adaptés ;

Densifier leur réseau de distribution, en particulier au niveau de revendeurs de cartes
afin que leur nombre croissant aidant, les personnes à mobilité réduite soient plus proches
d’un lieu où elles pourront recharger leur téléphone ;

Recruter un nombre minimum de personnes handicapées dans leur personnel, y compris
dans le cybercafé communal ;

Organiser une chaine de solidarité à l’intérieur de la commune pour réduire le déficit
d’accès des personnes handicapées (ex : une chaine de solidarité peut être organisée à
l’intérieur de la commune sous l’égide du cybercafé communal) ;

L’étude, la mise au point, la production et la diffusion de systèmes et technologies de
l’Information et de la Communication à un stade précoce, de façon à en assurer
l’accessibilité à un coût minimal ».

Anticiper la prise en compte des besoins des personnes handicapées dès la conception
des services (principe du « concurrent engineering ») de façon à assurer une meilleure
accessibilité à un coût minimum.
Par ailleurs, dans le même objectif, mais cette fois-ci de manière contraignante, chaque
cybercafé communal doit être accessible aux personnes handicapées aussi bien au plan de
l’accès physique des personnes (aménagement des locaux) qu’au plan des services TIC
(accompagnement individuel personnalisé) ; de plus, chaque gérant de cybercafé est tenu de
répertorier plus particulièrement tous ces clients souffrant d’un handicap ainsi que leurs
contraintes spécifiques.
Enfin, conformément à la recommandation de la Politique Nationale de Protection et d’Intégration
des Personnes Handicapées au Bénin, un site Web dédié doit être mis en place pour assurer les
2 rôles suivants :
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
Documentation sur la situation des personnes handicapées, portée à l’attention de
l’ensemble de la population ;

Outils d’intégration à la disposition des personnes handicapées dans la société, grâce à
un accès facilité aux informations pertinentes dans la vie courante et pour l’insertion
professionnelle.
Nota : Ce programme est monté en partenariat avec la Direction de la Réadaptation et de
l'Intégration des Personnes Handicapées au ministère de la Famille, des Affaires Sociales, de la
Solidarité Nationale, des Handicapés et des Personnes de Troisième Age (MFASSNHPTA).
4.1.3.8. BUDGET PRÉVISIONNEL POUR LES PROGRAMMES DE RENFORCEMENT DE
CAPACITÉS
Le tableau suivant présente les évaluations budgétaires de chacun des programmes de
renforcement de capacités ainsi que le récapitulatif global pour les 5 premières années du plan
d’actions.
Tabl. 27 -
Budget prévisionnel des programmes de renforcement de capacités
1
2
3
4
5
Total
1. Sensibilisation des décideurs
35,35
31,85
5,45
5,45
5,45
83,55
2. Incitation des entrepreneurs locaux
45,95
62,75
37,2
62,75
0
208,65
3. Accompagnement individuel en cyber
10,5
10,5
10,5
10,5
10,5
52,5
4. Jeunes & TIC
79,3
75,8
75,8
0
0
230,9
48
48
40
40
0
176
6. Personnes handicapées & TIC
14,4
26,6
0
0
0
41
Total (K€)
233,5
255,5
168,95
118,7
15,95
792,6
Budget prévisionnel (K€)
5. Femmes rurales & TIC
4.1.4.
Cadrage financier du programme
4.1.4.1. RESSOURCES DISPONIBLES ANNUELLEMENT
Les revenus disponibles annuellement pour le financement des activités du service universel
proviennent de la contribution des opérateurs. Le fonds de service universel est abondé à partir de
la contribution des opérateurs à hauteur de 1% de leur chiffre d’affaires (cf. infra).
La contribution prévisionnelle des opérateurs sur la période 2014 - 2024 a été évaluée à partir du
chiffre d’affaires du secteur sur les années 2008 à 2011. Le taux de croissance annuel du chiffre
d’affaires a été évalué à 5% sur les 10 années du projet.
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La première année (2014) est consacrée à la mise en œuvre des projets pilotes. Il n’est pas
certain que le fonds de service universel soit totalement opérationnel et abondé cette année. C’est
pourquoi nous avons donc prévu un montant d’un millions d’Euros pour le financement des projets
pilotes qui pourrait en partie être financé par le projet e-Bénin ou le Ministère.
Les fonds disponibles sont présentés en seconde ligne du tableau ci-dessous. La collecte
prévisionnelle est de 3 302 k€ en 2015 pour atteindre 5 123 k€ en 2024.
Tabl. 28 -
Fonds disponibles annuellement
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
2024
CA annuel
Md
FCFA
206,29
216,61
227,44
238,81
250,75
263,29
276,45
290,28
304,79
320,03
336,03
Ressources
disponibles
K
Euros
1 000
3 302
3 467
3 641
3 823
4 014
4 215
4 425
4 647
4 879
5 123
4.1.4.2. SIMULATION GLOBALE
La simulation globale rapproche les dépenses liées à la réalisation du programme décrit dans les
sections précédentes au montant des fonds disponibles annuellement. Les dépenses sont
constituées des postes suivants :

Mesures d’accompagnement des projets ;

Subvention pour la finalisation de la couverture en téléphonie fixe ;

Développement de l’internet fixe dans 69 communes ;

Financement d’infrastructure internet mobile dans 26 communes

Post-évaluation des projets pilotes ;

Promotion, formation et accompagnement des projets pilote.
Le maximum des dépenses est atteint en 2019 avec 4 105 k€. A partir de 2021, une fois la
couverture en téléphonie mobile achevée, le niveau des dépenses diminue fortement, à hauteur de
1 489 k€.
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Tabl. 29 -
Simulation globale
2 014
2 015
2 016
2 017
2 018
2 019
2 020
2 021
2 022
2 023
2 024
Ressources annuelle
k
Euros
1 000
3 302
3 467
3 641
3 823
4 014
4 215
4 425
4 647
4 879
5 123
Emplois
k
Euros
1 127
2 904
3 049
3 776
2 822
4 105
4 037
1 489
1 467
1 385
1 194
Mesures
d'accompagnement
k
Euros
65
221
247
169
119
100
100
100
100
100
100
Téléphonie
k
Euros
889
2 646
2 518
3 146
1 346
2 304
2 350
0
0
0
0
Internet fixe
k
Euros
42
37
284
461
603
744
745
751
584
444
224
Internet mobile
k
Euros
0
0
0
0
754
957
841
638
783
841
870
Post-évaluation du
projet pilote
k
Euros
100
Promotion, formation
et accompagnement
des projets pilotes
k
Euros
30
Le graphique ci-après présente une comparaison entre les dépenses prévisionnelles et la
trésorerie disponible annuellement (en prenant en compte les reports des excédents d’une année
sur la suivante). Les investissements dans la téléphonie mobile cessent en 2020 (finalisation de la
couverture). Ils s’arrêtent en 2024 pour internet (fixe et mobile), c’est-à-dire la fin de période de
planification couverte par le présent rapport.
A partir de l’année 2020, les principaux investissements auront été effectués dans le cadre des
projets décrits ici, il pourra alors être envisagé la préparation de nouveaux projets à partir de 2019
dans le cadre du SU (sur de nouveaux services, par exemple la couverture haut débit) ou bien une
réduction du niveau de cotisation des opérateurs.
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en République du Bénin
10 000
9 000
8 000
k Euros
7 000
6 000
5 000
4 000
3 000
2 000
1 000
0
2 014
2 015
2 016
Mesures d'accompagnement
Fig. 32.
2 017
2 018
Téléphonie
2 019
2 020
Internet fixe
2 021
2 022
Internet mobile
2 023
2 024
Trésorerie disponible
Modélisation financière pour l’ensemble du projet
Nota : le programme décrit dans les sections précédentes prend en compte l’adaptation des
besoins prévisionnels de financement aux ressources prévisionnelles du Fonds de développement
des communications électroniques et de la poste. Cet ajustement est réalisé sur la base d’une
modélisation financière dont les paramètres devront être ajustés périodiquement pour prendre en
compte les enseignements tirés de l’expérience. Cela pourra conduire à une révision périodique du
programme initial, qui doit donc être considéré comme une planification indicative. Les modalités
de mise en œuvre de ces ajustements sont précisées dans les sections suivantes.
4.2.
CHRONOGRAMME DE MISE EN ŒUVRE
4.2.1.
Programmation initiale
Le schéma ci-dessous présente de manière synthétique le chronogramme de réalisation du
programme présenté dans les sections précédentes.
2014
(pilote)
Service
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
2024
Mesures
d'accompagnement
Pilote téléphonie
Téléphonie mobile
Pilote internet fixe
Evaluation pilote
internet fixe
Internet fixe
Internet mobile
Fig. 33.
Chronogramme prévisionnel de réalisation du programme
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Ce plan de déploiement est détaillé ci-dessous année par année.
2014 (pilote) :

Téléphonie mobile : lot 1 de couverture du territoire

Internet fixe : projet pilotes (AGBANGNIZOUN, NDALI, OUESSE)

Mesures d’accompagnement27
o Incitation des micro-entrepreneurs
o Accompagnement individuel en cyber
o Jeunes & TIC
2015

Téléphonie mobile : Lot 3

Internet fixe : évaluation des projets pilote

Mesures d’accompagnement :
o
o
o
o
o
o
Sensibilisation des décideurs
Incitation des micro-entrepreneurs
Accompagnement individuel en cyber
Jeunes & TIC
Femmes rurales & TIC
Personnes handicapées & TIC
2016

Téléphonie mobile : Lot 4

Internet fixe : BEMBEREKE, BOHICON, DJOUGOU, GOGOUNOU, NATITINGOU, SAVE,
ZA-KPOTA

Mesures d’accompagnement :
o
o
o
o
o
o
27
Sensibilisation des décideurs
Incitation des micro-entrepreneurs
Accompagnement individuel en cyber
Jeunes & TIC
Femmes rurales & TIC
Personnes handicapées & TIC
Programmes de renforcement de capacités visant à faciliter l’usage des services TIC par les utilisateurs potentiels
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en République du Bénin
2017

Téléphonie mobile : Lot 2

Internet fixe : ALLADA, DASSA-ZOUME,
TCHAOUROU, ZOGBODOMEY

Mesures d’accompagnement :
o
o
o
o
o
GLAZOUE,
SINENDE,
TANGUIETE,
Sensibilisation des décideurs
Incitation des micro-entrepreneurs
Accompagnement individuel en cyber
Jeunes & TIC
Femmes rurales & TIC
2018

Téléphonie mobile : Lot 7

Internet fixe : COME, KANDI, KARIMAMA, MALANVILLE, TOUCOUNTOUNA, ADJARRA,
COPARGO

Mesures d’accompagnement :
o Sensibilisation des décideurs
o Incitation des micro-entrepreneurs
o Accompagnement individuel en cyber
o Femmes rurales & TIC

Internet mobile : BEMBEREKE, NDALI, SAVALOU, SAVE
2019

Téléphonie mobile : Lot 5

Internet fixe : AGUEGUES, ATHIEME,
KPOMASSE, LOKOSSA, SAVALOU

Mesures d’accompagnement :
BANIKOARA,
HOUEYOGBE,
KOUANDE,
o Incitation des micro-entrepreneurs
o Accompagnement individuel en cyber
o Jeunes & TIC

Internet mobile : BANIKOARA, KEROU, KOUANDE, NATITINGOU
2020

Téléphonie mobile : Lot 6
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en République du Bénin

Internet fixe : AFANGNI, APLAHOUE, COBLY, KEROU, KOUANDE, KPOMASSE,
SAKETE

Mesures d’accompagnement :
o Incitation des micro-entrepreneurs
o Accompagnement individuel en cyber
o Jeunes & TIC

Internet mobile : BASSILA, GOGOUNOU, OUESSE
2021

Internet fixe : ADJA-OUERE, BASSILA, COVE, DANGBO, KETOU, OUAKE, SO-AVA,
TOVIKLIN

Mesures d’accompagnement :
o Incitation des micro-entrepreneurs
o Accompagnement individuel en cyber
o Jeunes & TIC

Internet mobile : BANTE, NIKKI, PEHUNCO, PERERE
2022

Internet fixe : BANTE, KLOUEKANME, NIKKI, PERERE, POBE, TOFFO, TORI-BOSSITO

Mesures d’accompagnement :
o Incitation des micro-entrepreneurs
o Accompagnement individuel en cyber
o Jeunes & TIC

Internet mobile : KALALE, SINENDE, TCHAOUROU
2023

Internet fixe : AKPRO-MISSERETE, AVRANKOU, BONOU, KALALE, LALO, PEHUNCO,
ZAGNANADO

Mesures d’accompagnement :
o Incitation des micro-entrepreneurs
o Accompagnement individuel en cyber
o Jeunes & TIC

Internet mobile : DJIDJA, MATERI, SEGBANA, TANGUIETE
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2024

Internet fixe : BOPA,
SEGBANA, ZE

Mesures d’accompagnement :
BOUKOUMBE,
DJAKOTOME,
DJIDJA,
MATERI,
OUINHI,
o Incitation des micro-entrepreneurs
o Accompagnement individuel en cyber
o Jeunes & TIC

Internet mobile : KANDI, KARIMAMA, MALANVILLE, TOUCOUNTOUNA
4.2.2.
Modalités de mise en œuvre des programmes annuels
4.2.2.1. OBJECTIFS
La présente section présente un plan de travail pour la préparation et la mise en œuvre des étapes
annuelles de réalisation du programme défini ci-dessus. Ces travaux ont pour objectifs principaux
de :

Définir précisément le périmètre des projets à réaliser ;

Définir les contours techniques de ces projets ;

Actualiser les projections financières et définir le budget annuel du FDCIP ;

Sélectionner les opérateurs et prestataires en charge des différents volets du programme
annuel ;

Assurer le suivi de réalisation des travaux et prestation ;

Ordonnancer le paiement des subventions ;

Assurer l’évaluation ex-post des projets réalisés.
Les responsabilités des différents intervenants sont réparties conformément au projet de décret
présenté au chapitre 5 du présent rapport.
4.2.2.2. PLAN D’ACTION ANNUEL
Le cycle proposé comporte quatre actions principales, à répéter chaque année :

Programmation annuelle, tenant compte notamment de la prise en compte des réalisations
des années précédentes, de l’expérience acquise et des ressources disponibles. Cette
programmation inclut les actions d’accompagnement ;

Définition technique des projets, lancement des appels d’offres et/ou négociation avec les
opérateurs (cas du « pay or play ») et désignation des opérateurs et prestataires
adjudicataires ;

Réalisation des projets programmés ;
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
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Mise en œuvre des actions d’accompagnement.
Les différentes composantes de ce cycle sont décrites dans le tableau ci-dessous.
A noter que le chaque programme annuel se développe en fait sur une période de trois années : il
démarre au cours de l’année N-1 avec la phase de préparation et de budgétisation des projets, qui
sont réalisés au cours de l’année N. Une évaluation ex-post est réalisée en outre tous les deux ans
(voir section suivante).
La programmation pour la réalisation des projets pilotes est présentée dans la section 6.2 du
présent rapport.
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Tabl. 30 -
Activité
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et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
Plan de travail annuel pour la mise en œuvre des projets de service universel
Responsable
Commentaires
Début
Fin
1. Programmation pour l’année N (à réaliser en année N-1)
Cadrage du programme
Identification et analyse
économique des projets
ARCEP
Comparaison des réalisations avec les objectifs du programme
pluriannuel et Identification des causes des glissements
éventuels,
Actualisation des paramètres du modèle technico-économique,
Évaluation du montant des ressources mobilisables
06/N-1
07/N-1
ARCEP + CESU
Choix des projets en tenant compte du programme pluriannuel,
le cas échéant réajusté, des éventuels glissements constatés et
des dessertes réalisées indépendamment par les opérateurs,
Analyse du coût prévisionnel des projets et des mesures
d’accompagnement en tenant compte de l’expérience acquise,
Cadrage budgétaire
09/N-1
11/N-1
Survey des sites des projets :
Choix d’implantation des cybercentres et identification des
backhauls pour les réseaux Internet,
Identification précise des zones blanches à couvrir et
positionnement des sites mobiles,
Finalisation des spécifications techniques,
Ajustement (si nécessaire) et finalisation du budget
10/N-1
11/N-1
Présentation par l’ARCEP au COSU du projet de programme
annuel (projets et mesures d’accompagnement) et validation
12/N-1
12/N-1
Survey et spécifications
techniques
ARCEP + CESU
Validation du programme
COSU
30
28
29
+ ARCEP
28
Comité d’exécution d’accès / service universel (voir projet de décret ci-après)
29
Cette tâche pourrait être réalisée avec l’appui d’un consultant externe, au moins au cours des premières années.
30
Comité d’orientation du service/accès universel (cf. projet de décret ci-après)
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Activité
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Responsable
Commentaires
Début
Fin
2a. Mise en œuvre des appels d’offres
Finalisation des DAO
ARCEP + CESU
Intégration des spécifications techniques
Insertion des dates clés (lancement, remise des offres,
adjudication)
12/N-1
12/N-1
Lancement des DAO
ARCEP
Un appel d’offre par lot
01/N
01/N
Analyse des offres
ARCEP
A réaliser pour chaque lot
03/N
03/N
ARCEP + CESU
Désignation des adjudicataires
Négociation des conventions ou contrats
Signature des conventions ou contrats
Attribution de licences (cas des nouveaux opérateurs)
03/N
04/N
04/N
05/N
03/N
04/N
04/N
05/N
Attribution
2b. Négociations avec les opérateurs (option « pay or play)
ARCEP + CESU
Liste des sites à couvrir et spécifications techniques
Modélisation technico-économique
12/N-1
12/N-1
Négociation et répartition des
sites
ARCEP
Identification des opérateurs candidats,
Répartition des sites entre les candidats,
Validation/adaptation du modèle technico-économique et calcul
du montant de la subvention pour chaque opérateur
01/N
02/N
Validation
ARCEP + CESU
Validation des résultats des négociations
Signature des conventions
03/N
03/N
03/N
03/N
Réalisation des projets
Adjudicataires
Chronogramme à adapter en fonction des conventions
04/N
12/N
Suivi et contrôle
ARCEP
Suivi général d’exécution
Contrôle de conformité des équipements
Contrôle de disponibilité des services
09/N
12/N
Décaissement des
subventions
ARCEP
CAPEX : sur la base des rapports de contrôle
OPEX : sur la base des comptes certifiés de l’exercice
précédent
09/N
04/N
12/N
06/N
Élaboration des dossier de
négociation
3. Réalisation des projets
31
31
Éventuellement avec l’appui d’un consultant externe pendant les premières années.
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Activité
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Responsable
Commentaires
Début
Fin
4. Mise en œuvre des mesures d’accompagnement
Sélection des prestataires
ARCEP + CESU
Définition des termes de référence
32
Consultations ou appels d’offres (selon montant)
Adjudication et signature des contrats
12/N-1
01/N
04/N
12/N-1
01/N
04/N
Mise en œuvre des actions
Prestataires
Conformément aux contrats de prestation
05/N
04/N+1
Contrôle et évaluation
ARCT
Suivi périodique (présence au cours de plusieurs activités)
Analyse d’impact (au moins une par an et par type d’action)
03/N
09/N
12/N
12/N
ARCEP + CESU +
Commissaires aux
comptes
Collecte régulière de données sur les projets et travaux en
cours (composantes techniques, socioéconomiques et
financières)
Elaboration d’un rapport annuel d’activité
Arrêté et audit des comptes annuels du FDCEP
01/N
12/N
01/N+1
03/N+1
COSU
Analyse et discussion du rapport annuel
Analyse et approbation des comptes annuels du FDCEP
04/N+1
04/N+1
5. Reporting
Préparation du rapport annuel
sur l’accès/service universel
Validation
4.2.2.3. RÉÉVALUATION PÉRIODIQUE DE LA PROGRAMMATION
Une révision à intervalles réguliers du plan pluriannuel est indispensable en vue de permettre une adaptation de ce plan en fonction d’une
part de l’analyse des résultats obtenus et d’autre part d’une réévaluation des objectifs de SU. Le projet de loi prévoit une évaluation de la
politique de service universel tous les deux ans. Cette évaluation fournit une opportunité pour adapter le modèle technico-économique et,
le cas échéant, réviser le programme de réalisation en tenant compte de l’expérience acquise, notamment d’une meilleure connaissance
des paramètres techniques, économiques et financiers.
Le tableau ci-après présente les principales étapes de cette évaluation biennale.
32
Les consultations pour les actions d’accompagnement pourront être étalées sur l’année si les prestataires sont en charge d’interventions localisées.
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Tabl. 31 Activité
1. Recrutement de consultants
Plan de travail pour l’évaluation biennale du programme
Responsable
Commentaires
Début
Fin
33
Élaboration des Termes de
Référence
MTIC / COSU /
ARCEP
L’objectif de la mission sera de réaliser un bilan de la mise en
œuvre du SU, de proposer les adaptations à apporter à la
politique de SU et, après validation de ces adaptations par les
autorités sectorielles, de préparer une version révisée du
programme de mise en œuvre
Lancement de l’appel d’offres
ARCEP
Consultation ouverte aux cabinets nationaux et internationaux
possédant des compétences économiques, réglementaires et
techniques dans le secteur des TIC
01/N
03/N
Analyse des offres
COSU / ARCEP
Notation pondérée sur la base de la qualité de la proposition
technique et du montant de la proposition financière
04/N
05/N
Attribution
COSU / ARCEP
Négociation et signature du contrat avec l’adjudicataire retenu
05/N
05/N
ARCEP + Consultant
Comparaison des résultats avec la programmation initiale
Identification des zones blanches restantes ou communes à
couvrir en Internet fixe ou mobile
06/N
07/ N
ARCEP + Consultant
Analyse de projets représentatifs pour mesurer l’impact des
réalisations aux plans technique et socioéconomique,
Analyse de l’efficience des actions d’accompagnement
07/N
09/N
ARCEP + Consultant
Diagnostic des résultats et des insuffisances du programme et
de sa mise en œuvre
Présentation de propositions pour la révision de la politique de
SU et du programme de mise en œuvre
09/N
10/N
12/N-1
12/N-1
34
2. Diagnostic de la mise en œuvre de la stratégie de SU et état des lieux de la disponibilité et de l’usage des TIC
Etat d’avancement de la mise
en œuvre de la stratégie
Analyse d’impact
Synthèse et propositions
33
En option. Pourrait être utile pour la réalisation des premières évaluations.
34
N est l’année de réalisation de l’évaluation qui porte sur les activités des années N-2 et N-1, sauf la première qui concernera les projets pilotes. Si le programme
démarre en 2014, l’année de réalisation de la première évaluation sera 2015 (évaluation des projets pilotes) et les évaluations suivantes auront lieu en 2017, 2019 etc.
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Activité
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et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
Responsable
Commentaires
Début
Fin
3. Analyse et prise en compte du rapport d’évaluation
Présentation et discussion
Aménagement de la stratégie
sectorielle et du programme
de mise en œuvre
COSU / MCTIC /
ARCT / autres parties
35
prenantes
Tenue d’un atelier national autour du rapport d’évaluation
Discussion des propositions d’adaptation de la stratégie de SU
et du programme de mise en œuvre
Adoption des nouvelles orientations stratégiques par le Ministre
ARCEP / Consultants
Aménagement du programme de travail sur la base des
décisions du Ministre
Prise en compte dans la programmation de l’année N+1
10/N
10/N
11/N
11/N
11/N
11/N
35
Les parties prenantes incluent les opérateurs et prestataires de services TIC et les bénéficiaires des projets, notamment les administrations et services publics
utilisateurs, les opérateurs économiques des communes, les responsables communaux, les associations de consommateurs etc.
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5.
Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
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en République du Bénin
CADRE RÉGLEMENTAIRE POUR LA STRATÉGIE DE SERVICE
UNIVERSEL
Le projet de décret dont le texte propose un cadre réglementaire pour la mise en œuvre des
orientations stratégiques définies par le présent document, en conformité avec le projet de Code
des Communications Électroniques et de la Poste en cours d’adoption.
REPUBLIQUE DU BENIN
PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE
DECRET N° xxx DU xxx
Relatif à l'accès/service universel et
au Fond du Développement des Communications Électroniques et de la Poste
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE,
CHEF DE L'ETAT,
CHEF DU GOUVERNEMENT
Vu
la Loi n° 90-032 du 11 décembre 1990 portant Constitution de la République du Bénin ;
Vu
la Proclamation le 29 mars 2006 par la Cour Constitutionnelle des résultats définitifs de
l'élection présidentielle du 19 mars 2006 ;
Vu
la Loi XXX;
Vu
Sur proposition du Ministre …
DECRETE
Article 1
Le présent décret a pour objet de fixer les modalités de mise en œuvre de l'accès/ service
universel et de fonctionnement du Fonds du Développement des Communications Électroniques et
de la Poste (ci-après le "FDCEP") dans les conditions prévues par la Loi XXX (ci-après la "Loi")
STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – RAPPORT FINAL- VOLUME I
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en République du Bénin
Article 2
Les termes utilisés dans le présent décret ont la signification que leur confère la Loi.
Par ailleurs, au sens du présent décret le Ministre signifie le ministre en charge des
communications électroniques.
Titre 1 : Définitions
Article 3
Les obligations d'accès/service universel sont assurées dans le respect des principes d'égalité, de
continuité et d'adaptabilité. Elles comprennent :

une composante obligatoire définie et fournie par tout opérateur conformément aux articles 88,
90 et 91 de la Loi ;

une composante spécifique définie par le Ministre dans le cadre de la politique nationale
d'accès/service universel prévue à l'article 83 de la Loi qui fait l'objet d'une évaluation biennale
et peut être révisée en cas de besoin à la lumière des évolutions sociales, économiques et
technologiques. Cette composante est fournie par des entreprises désignées conformément au
présent décret.
Article 4
La composante obligatoire d'accès /service universel est fournie par les opérateurs à leur charge
et n'ouvre droit à aucune compensation. Elle comprend :

l’obligation de satisfaire toute demande de raccordement à leur réseau de communications
électroniques dans la zone de couverture définie par leur cahier des charges ;

la contribution à la mise en œuvre d’un annuaire et de services de renseignements
téléphoniques sous une forme définie par l'Autorité de régulation ;

l'acheminement gratuit des appels d’urgence gratuits ;

la mise en place de points d’accès payants aux services des communications électroniques
ouverts au public dans des conditions raisonnables en termes de nombre et de répartition
géographique.
Article 5
La composante spécifique d'accès /service universel tient compte de :

l'évolution des réseaux et des offres de services,

l'évolution de la population et des activités économiques,

les besoins et les priorités exprimées par les représentants des collectivités locales et les
utilisateurs.
Elle comprend notamment :
STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – RAPPORT FINAL- VOLUME I
PAGE 119
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
des services de communications électroniques destinés aux particuliers,

la mise en place de points d’accès publics à ces services,

des services de communications électroniques adaptés aux besoins des professionnels
notamment des services d’échanges de données,

des services d’accompagnement des utilisateurs rencontrant des difficultés dans l’usage des
TIC, en particulier afin de satisfaire les besoins des utilisateurs handicapés et des utilisateurs
ayant des besoins sociaux spécifiques,

la mise en place des réseaux et installations de communications électroniques nécessaires
pour fournir les services ci-dessus.
Lorsque la fourniture de la composante spécifique d'accès/service universel représente une
charge injustifiée pour les entreprises désignées comme fournisseurs de cette composante, elle
ouvre droit à une compensation déterminée par l'Autorité de régulation dans les conditions
prévues au présent décret.
Titre 2 : Organisation
Section 1 : Comité d'orientation du service universel
Article 6
Il est institué auprès du Ministre un Comité d'orientation de l'accès/service universel.
Article 7
Le Comité d'orientation de l'accès/service universel est composé :

du Président et du Vice-président du Conseil de régulation de l’Autorité de régulation,

d'un représentant du ministère en charge des collectivités locales et de l'aménagement du
territoire désigné sur proposition du ministre concerné ;

d'un représentant du ministère en charge des droits des consommateurs désigné sur
proposition du ministre concerné ;

d'un représentant du ministère en charge de l'éducation désigné sur proposition du ministre
concerné ;

d'un représentant du ministre en charge des affaires sociales, de la solidarité nationale, des
personnes handicapés et du troisième âge désigné sur proposition du ministre concerné ;

d'un représentant du ministre chargé de l'économie désigné sur proposition du ministre
concerné ;

deux représentants des opérateurs béninois sur proposition des organisations représentatives
de la profession ;
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PAGE 120
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
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en République du Bénin
deux représentants des organisations des utilisateurs de services de communications
électroniques désignés par l'Autorité de régulation sur proposition des associations
d'utilisateurs du secteur
La liste des membres ci-dessus du Comité d'orientation de l'accès/service universel fait l'objet d'un
arrêté le ministre en charge des communications électroniques.
Le ministre en charge des communications électroniques est membre de droit du Comité
d'orientation du service universel et occupe la fonction de Président.
Le Secrétaire exécutif de l'Autorité de régulation assure le Secrétariat du Comité d'orientation du
service universel.
Article 8
Le Comité d'orientation de l'accès/service universel se réunit au moins 2 fois par an et à tout
moment sur convocation de son Président ou sur demande de plus de cinq de ses membres.
Le Comité d'orientation de l'accès/service universel ne peut délibérer que si six au moins de ses
membres sont présents.
Les décisions du Comité d'orientation de l'accès/service universel sont prises à la majorité simple
des voix de ses membres présents ou représentés. En cas de partage des voix, la voix du
Président est prépondérante.
Un membre du Comité d'orientation ne peut représenter plus d'un autre membre à la fois.
Article 9
Le Comité d'orientation de l'accès/service universel est chargé :

d'arrêter le programme annuel de mise en œuvre de l'accès /service universel conformément à
la politique nationale d'accès/service universel définie par le Ministre ;

d'établir le budget et le calendrier de mise en œuvre de ce programme ;

de contrôler et approuver la gestion du Fonds de développement des communications
électroniques et de la poste ;

d'émettre un avis sur le montant des subventions ou des exonérations au titre de la
contribution au Fonds de développement des communications électroniques et de la poste,
accordés aux opérateurs fournissant la composante spécifique de l'accès/ service universel ;
ainsi que sur le prix des services fournis par les entreprises mentionnées à l'article 20.

d'autoriser le versement des subventions du Fonds de développement des communications ou
les exonérations au titre de la contribution au Fonds de développement des communications
électroniques et de la poste électroniques et de la poste, lorsque les conditions de versement
de ces subventions ou de ces exonérations sont remplies ;

de valider les cahiers des charges des entreprises chargées de la composante spécifique
d'accès service universel ;
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
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de publier un rapport annuel sur la mise en œuvre de l'accès /service universel et le bilan des
actions entreprises au titre de l'accès/service universel.
Lorsque qu'il arrête le programme d'accès/service universel annuel de mise en œuvre de l'accès
/service universel, le Comité d'orientation de l'accès/service universel précise :

le mode de désignation retenu pour la sélection des entreprises chargées de la fourniture de
la composante spécifique de l'accès/service universel conformément à l'article 13 du présent
décret ;

les localités ou les zones dans lesquelles la composante spécifique de l'accès/service
universel doit être fournie ;

la liste des services à fournir dans chaque localité ou zone ;

le calendrier de déploiement ;

le cas échéant, les dispositions spécifiques relatives à la qualité de service ;

le mode de financement retenu pour chaque projet l'accès/service universel conformément aux
Article 14 et suivants du présent décret.
Section 2 : Comité d'exécution d'accès service universel
Article 10
Il est institué auprès de l'Autorité de régulation un Comité d'exécution d'accès/service universel.
Article 11
Le Comité d'exécution de l'accès/ service universel est composé de :

le Secrétaire exécutif de l’Autorité de régulation, Président,

un représentant du département en charge du service universel de l'Autorité de régulation,

un représentant du département en charge des affaires juridiques et des relations avec les
consommateurs de l’Autorité de régulation,

les directeurs techniques chargés des TIC au sein des ministères représentés au sein du
Comité d'orientation de l'accès/service universel ;

les directeurs techniques des opérateurs béninois.
Hormis le Secrétaire exécutif de l’Autorité de régulation, les autres membres du Comité
d’exécution sont désignés en leur sein par les entités représentées.
Article 12
Le Comité d'exécution assiste l'Autorité de régulation dans les tâches prescrites à l'article suivant.
A ce titre, il se réunit mensuellement afin de donner son avis consultatif sur les différentes étapes
de la mise en œuvre du programme le programme annuel de mise en œuvre de l'accès /service
universel.
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L'Autorité de régulation prend le plus grand compte de l'avis du Comité d'exécution.
Par ailleurs, le Comité d'exécution est chargé de porter à la connaissance du Comité d'orientation
de l'accès service-universel toutes les informations utiles et qui lui seraient demandées ;
Section 3 : Autorité de régulation
Article 13
Dans le cadre de la mise en œuvre de l'accès/service universel, l'Autorité de régulation est
chargée de :

organiser et superviser, sur demande du Comité d'orientation de l'accès/service universel, les
études de couverture et de besoins ;

établir le coût net de l'accès/service universel ;

rédiger les cahiers des charges des opérateurs chargés de la composante spécifique
d'accès/service universel ;

organiser et superviser les procédures de désignation des entreprises de la composante
spécifique d'accès/service universel ;

suivre et contrôler la bonne exécution des obligations d'accès/service universel par les
entreprises qui en sont chargés ;

préparer le rapport annuel sur la mise en œuvre de l'accès/service universel et le bilan des
actions entreprises au titre de l'accès/service universel à soumettre au Comité d'orientation de
l'accès/service-universel ;
Titre 3 : Désignation des opérateurs chargés de la composante spécifique d'accès/service
universel
Section 1 – Principes
Article 14
Il existe deux modes de désignation des entreprises chargées de la composante spécifique
d'accès/service universel :

la concertation avec les opérateurs,

l'appel à la concurrence.
Article 15
La concertation avec les opérateurs peut être mise en œuvre lorsque les conditions suivantes sont
remplies :

le projet concerne essentiellement l’extension de couverture d’un service fourni par un nombre
restreint d’opérateurs ;
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
la viabilité économique du projet est assurée à moyen et long terme sous réserve d’une
subvention initiale dont le montant est compensable avec les contributions des opérateurs
concernés au Fonds de développement des communications électroniques et de la poste ;

les opérateurs retenus s’engagent à fournir aux autres opérateurs un accès ouvert aux
infrastructures et aux services mis en place par le projet, à des conditions approuvées par
l’Autorité de régulation.
Un appel à la concurrence est mis en œuvre lorsque les conditions ci-dessus ne sont pas remplies
ou en cas d’échec de la concertation. Il est ouvert à toutes les entreprises ayant démontré leur
capacités financières et techniques à prendre en charge les obligations d'accès /service universel
définies dans le cahier des charges du dossier d'appel d'offres en contrepartie, le cas échéant,
d'une subvention du Fonds de développement des communications électroniques et de la poste.
Section 2 : Mécanisme de concertation
Article 16
Sur les zones et pour les services pour lesquels le Comité d'orientation d'accès/service universel
considère que :

il existe un déficit de couverture en services de communications électroniques visés par la
politique nationale d’accès/service universel ;

les services ne peuvent être rentables dans un cadre concurrentiel imposant à plusieurs
opérateurs d’établir des réseaux distincts ;

le coût net du service universel est inférieur au montant des contributions des opérateurs
concernés au Fonds de développement des communications électroniques et de la poste,
Dans cette hypothèse, l’Autorité de régulation initie la concertation avec les opérateurs titulaires de
licences d’établissement de réseaux de communications électroniques fournissant les services
visés afin de définir les obligations d'accès services universels prises en charge par chacun des
opérateurs dans une ou plusieurs localités ou zones.
Pour l’évaluation du coût net du service universel dans chacune des zones couvertes par le projet,
l’Autorité de régulation établit un modèle économique dont elle valide les paramètres avec les
opérateurs concernés.
La répartition des zones d'accès/service universel entre les différents opérateurs doit permettre
d'éviter la duplication d'infrastructures qu'il serait déraisonnable de reproduire au regard de la
densité de population de la zone à couvrir.
Le projet de répartition des zones résultant de la concertation entre l’Autorité de régulation et les
opérateurs concernés est soumis pour accord au Comité d'exécution de l'accès universel.
Article 17
L'opérateur qui consent à la prise en charge prévue ci-dessus des obligations au titre de la
composante spécifique d'accès/service universel signe avec l'Autorité de régulation une
convention de service universel qui précise :
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
les services fournis ;

les zones et le calendrier de déploiement ;

les obligations de qualité de service ;

le calendrier de déploiement ;

les obligations d’accès ouvert aux infrastructures et/ou aux services à la charge de l'opérateur
de service universel, y compris, le cas échéant, les obligations d’itinérance nationale ;

le montant de l'exonération de contribution au Fonds de développement des communications
électroniques et de la poste à hauteur du coût net de l'accès/service universel fourni et ses
modalités ;

les modalités de contrôle de l'exécution des obligations d'accès /service universel par l'Autorité
de régulation ;

les sanctions en cas de non-respect de ces obligations ;

la durée de la convention ;

les modalités de modification et de renouvellement de la convention, l'évolution des réseaux et
des offres de services pour tenir compte notamment des progrès technologiques et de
l'évolution de la population, de ses besoins et des activités économiques.
La convention de service universel est distincte de la licence (ou de l'autorisation) et du cahier des
charges assorti dont serait titulaire au préalable l'opérateur pour exercer ses activités de
communications électroniques sur le territoire du Bénin.
Section 3 : Désignation par appel à concurrence
Article 18
Sur les zones et pour les services pour lesquels le Comité d'orientation d'accès/service universel
considère que :

il existe un déficit de couverture en services de communications électroniques visés par la
politique nationale d’accès/service universel ;

le mécanisme de concertation ci-dessus n’est pas applicable ou a échoué,
L'entreprise chargée de fournir la composante spécifique d'accès/service universel est désignée à
l'issue d'une procédure d'appel à la concurrence.
Article 19
Dans cette hypothèse, l’Autorité de régulation organise, en concertation avec le Comité
d'exécution de l'accès universel, un appel à concurrence, ouvert ou restreint, conformément aux
dispositions prévues à l’article 16 de la Loi.
Le Dossier d'appel à la concurrence précise :
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
les localités ou les zones dans lesquelles la composante spécifique de l'accès/service
universel doit être fournie ;

la liste des services à fournir ;

le cas échéant, l'allotissement par zones et par services ;

les obligations d’accès ouvert aux infrastructures et/ou aux services à la charge de l'opérateur
de service universel, y compris, le cas échéant, les obligations d’itinérance nationale ;

les dispositions spécifiques relatives à la qualité de service ;

le délai de remise des offres ;

les critères de qualification ;

les critères de sélection et de notation des offres,

la durée de la licence de service universel
Il inclut également un cahier des charges type qui devra être complété par les candidats sur la
base de ses engagements.
Article 20
Les candidats dont l'offre technique est conforme aux prescriptions du règlement d’appel d’offres
sont qualifiés pour l’analyse des offres financières. Cette analyse porte sur le montant et la
répartition dans le temps de la subvention demandée. Les candidats qualifiés dont l’offre financière
est jugée la mieux disante conformément aux critères de notation publiés dans le dossier d’appel
d’offres sont désignés comme adjudicataires.
Article 21
Les adjudicataires se voient attribuer une licence ou une autorisation spécifique pour la fourniture
de l'accès/service universel selon le régime qui est applicable à l'activité concernée.
Si l'activité d'accès/service universel déployée est soumise au régime de la licence un décret
approuve les termes de la licence et du cahier des charges assorti conformément à l'article 15 de
la Loi.
Cet article ne s'applique pas aux services mentionnés à l'article 22 suivant.
Article 22
Le Conseil d'orientation de l'accès /service universel peut inclure dans le programme annuel des
services autres que ceux de communications électroniques, notamment des services de promotion
et de formation au bénéfice des usagers.
Ces services sont éligibles à un financement du FDCEP. Ils font l'objet d'une procédure d'appel à
la concurrence conforme aux dispositions du Code des marchés publics au Bénin, sil l'acquéreur
est une personne publique.
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Article 23
Le cahier des charges d'un opérateur chargé de fournir la composante spécifique d'accès/service
universel détermine les conditions générales de fourniture de l'accès/ service universel,
notamment les obligations du fournisseur en termes de :

zones de couverture ;

objectifs de desserte par zone (pourcentage de population couverte), de performance et de
qualité de service ;

conditions d’exploitation technique économiques et commerciales, en particulier les services
supplémentaires pouvant être offerts ;

obligations tarifaires ;

partage des infrastructures physiques ;

accès ouvert aux services, y compris le cas échéant itinérance nationale ;

le cas échant, le montant et les conditions de versement d'une subvention du Fonds de
Développement des Communications Électroniques et de la Poste ;

obligations de contrôle et d’information ;

sanctions applicables en cas de non-respect des dispositions des cahiers des charges ;

conditions de modification et de renouvellement.
Titre 4 : Coûts net du service universel
Article 24
Le coût net de l'accès/service universel correspond à la différence entre les coûts pertinents
d’investissement et d’exploitation encourus pour la fourniture de ce service et les recettes directes
et indirectes induites par ce service.
L'Autorité de régulation détermine les règles de calcul pour la détermination du coût net de
fourniture du service universel.
Article 25
Lorsque le versement de subventions d’exploitation est prévu par la licence ou l’autorisation d’un
opérateur de service universel, le coût net de l'accès/service universel est calculé annuellement
par cet opérateur et transmis à l’Autorité de régulation pour vérification.
L’operateur doit fournir en appui du calcul du coût net les informations détaillées, par chaque zone
notamment :

les investissements réalisés ;
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
les coûts d’exploitation techniques et non techniques, y compris le coût du capital investi ;

les indicateurs commerciaux (nombre de clients, trafics entrant et sortant etc.) ;

les tarifs des principaux services de détail et de gros (notamment au titre du partage
d’infrastructures et/ou de l’accès aux services) ;

les produits directs et indirects, en dissociant les services de détail des services de gros.
Ces informations sont fournies sous une forme définie par l’Autorité de régulation. Les données
sont fournies pour chaque année écoulée à compter de l’attribution de la licence ou de
l’autorisation. Une évaluation prévisionnelle pour les années restant à courir jusqu’au terme de la
licence ou de l’autorisation est également fournie. Les données historiques sont certifiées par un
auditeur externe.
L’autorité de régulation peut diligenter tout contrôle technique et/ou comptable lui permettant de
vérifier la validité des informations fournies par les opérateurs en application du présent article.
Lorsque seule une subvention d’investissement est nécessaire, le calcul du coût du service
universel sera effectué a priori par l’Autorité de régulation sur la base d’un modèle standard quelle
adaptera à la nature des services et à l’environnement technique et économique du projet
considéré. Ce modèle comprendra notamment une projection année par année des composantes
suivantes :

charges d’investissement initiales et ultérieures (renouvellements, extensions etc.) ;

indicateurs commerciaux (nombre de clients, trafics entrant et sortant etc.) ;

tarifs des principaux services de détail et de gros (notamment au titre du partage
d’infrastructures et/ou de l’accès aux services) ;

les produits directs et indirects, en dissociant les services de détail des services de gros.
Le coût du service universel sera déterminé sur la base de la valeur actuelle nette des flux
financiers prévisionnels sur la période de validité de la licence ou de l’autorisation. Le taux
d’actualisation utilisé sera fondé sur une évaluation du coût du capital investi par les opérateurs,
tenant compte des conditions spécifiques du marché béninois.
Ce calcul sera confronté à celui des opérateurs candidats :

soit au cours du processus de concertation, conformément à l’article 15 ci-dessus. Le calcul de
l’Autorité sera alors amendé pour prendre en compte les paramètres résultant de la
concertation ;

soit dans le cadre du processus d’appel d’offres, au titre duquel chaque candidat sera appelé à
présenter son propre modèle de calcul du coût du service universel en justification du montant
de la subvention demandée.
Article 26
Une compensation du coût net de l'accès/ service universel est octroyée aux opérateurs désignés
pour fournir la composante spécifique de l'accès/service universel :
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
soit par exonération de toute ou partie de la contribution au Fonds de Développement des
Communications Électroniques et de la Poste ;

soit par versement(s) d'une subvention issue du Fonds de Développement des
Communications Électroniques et de la Poste pour les entreprises sélectionnées par appel
d'offres ;

soit par une combinaison de ces deux méthodes.
Cette exonération et/ou ce (ou ces) versement(s) interviennent lorsque les services sont
disponibles et conformes aux prescriptions du cahiers des charges de l'opérateur chargé de
l'accès/service universel, et dans les limites prescrites par ce cahier des charges.
Titre 5 : Le Fonds de Développement des Communications Électroniques et de la Poste
Article 27
Le Fonds de Développement des Communications Électroniques et de la Poste est géré par
l'Autorité de régulation sous le contrôle du Comité d'orientation de l'accès/service universel.
Les contributions des opérateurs au financement de l'accès/service universel sont placées sur un
ou plusieurs comptes ouverts dans un ou des établissements bancaires de premier rang et
distincts des autres comptes de l’Autorité de régulation.
La comptabilité du FDCEP est tenue sous les mêmes formes que celle des autres activités de
l’Autorité de régulation, mais de manière totalement distincte. L’Autorité de régulation établit
chaque année les états financiers du Fonds qu’elle soumet au Comité d'orientation de
l'accès/service universel.
Le budget prévisionnel annuel du Fonds est arrêté chaque année par le Comité d'orientation de
l'accès/service universel sur proposition de l’Autorité de régulation.
Article 28
Le Fonds de Développement des Communications Électroniques et de la Poste est alimenté par :

des contributions versées par les opérateurs

les dons et legs ;

les subventions éventuelles de l’État, des collectivités locales ou des bailleurs de fonds, publics
ou privés.
Les contributions au Fonds sont recouvrées par l'Autorité de régulation.
Article 29
Les décaissements du Fonds de Développement des Communications Électroniques et de la
Poste sont ordonnés par le Secrétaire Exécutif de l'Autorité de régulation après approbation du
Comité d'exécution de l'accès universel.
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Les excédents des ressources du FDCEP sur ses dépenses pour un exercice donné sont reportés
en fin d'exercice sur l'exercice suivant.
Article 30
Les états financiers et le bilan annuels de l'Autorité de régulation incluent une annexe spécifique
relative au FDCEP.
Article 31
Le contrôle externe du FDCEP est réalisé une fois par an par un Commissaire aux comptes
spécifiquement désigné à cet effet et qui est également chargé de valider le calcul du coût net du
service universel établi par l’Autorité de régulation conformément à l’article 97 de la Loi.
La gestion des comptes du FDCEP, comme l’ensemble des comptes de l’Autorité de régulation,
est assujettie au contrôle financier a postériori de la Chambre des comptes de la Cour Suprême. A
ce titre, les comptes annuels du FDCEP certifiés par le Commissaire aux comptes désigné à cet
effet sont transmis à la Chambre des comptes au plus tard six mois après la fin de l’exercice
contrôlé
Titre 6 : Dispositions transitoires et finales
Article 32
Les contributions des opérateurs au financement de l'accès/service universel, de l'aménagement
numérique du territoire et de la formation, disponibles à la date de publication du présent décret,
sur le compte courant ouvert au Trésor Public au nom du MCTIC avec l’intitulé « Recettes autorité
transitoire de régulation des postes et télécommunications » sont transférées sur le ou les comptes
bancaires du FDCEP prévue à l'article 26.
Article 33
Le présent décret entre en vigueur à compter de la date de sa publication au Journal Officiel.
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6.
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en République du Bénin
ASSISTANCE AU LANCEMENT DU PROGRAMME PILOTE
6.1.
PRINCIPES DIRECTEURS POUR LE DÉPLOIEMENT DE LA PHASE
PILOTE
6.1.1.
Objectifs de la phase pilote
Pour mémoire, les principaux objectifs de la phase pilote sont les suivants :



Évaluer l’impact des services TIC sur le territoire d’implantation, en termes de :

Conditions de vie et de travail des bénéficiaires ;

Accroissement du niveau de développement économique et social.
Optimiser et valider la méthodologie de pilotage du programme de déploiement
national, portant notamment sur les aspects les plus sensibles, tels que :

La procédure de sélection des opérateurs de Service universel ;

Le mode de calcul des subventions maximum à accorder à ces derniers.
Tester la pertinence des services TIC fournis ainsi que les contraintes de mise en œuvre
et d’exploitation sur le terrain, à savoir :

Les services de connectivité de base (Téléphone et Internet) ;

Les services à valeur ajoutée introduits ici pour valoriser les bénéfices à retirer des
services TIC, une fois le Service universel disponible ;

Les services d’accompagnement personnalisé des utilisateurs, faisant partie intégrante
du Service universel (cf. orientation stratégique N°3).
Ainsi, la dernière étape de la phase pilote consiste à réaliser formellement une étude d’impact sur
le territoire d’implantation de chaque projet pilote, après six mois d’exploitation commerciale.
6.1.2.
Services à fournir dans le cadre du programme pilote
A titre exceptionnel et limité à la durée de la phase pilote (1 an après la mise en place des réseaux
et services), les services TIC suivants sont fournis par l’opérateur de chaque projet pilote, à
savoir :

Tout ou partie du panier de services TIC de base constituant le Service universel, y
compris les services d’accompagnement des utilisateurs les plus vulnérables ;

Des applications métiers et des services à valeur ajoutée de proximité afin d’évaluer la
possibilité de valoriser les infrastructures déployées au-delà du seul Service universel ;

Des tests de suivi et de contrôle du bon déroulement de l’usage des services TIC
fournis, pour alimenter l’étude d’impact a posteriori.
6.1.3.
Principes méthodologiques pour la réalisation de la phase pilote
La phase pilote comprendra plusieurs projets pilotes préfigurant les déploiements d’infrastructures
et de services TIC qui seront mis en œuvre dans le cadre des étapes suivantes du Plan national
de développement du Service universel.
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Les projets pilotes seront décomposés en deux catégories complémentaires, selon le type
d’infrastructures à étendre et de services TIC à fournir dans les zones rurales au titre du Service
universel, à savoir :

La téléphonie mobile ;

L’accès collectif à Internet.
Outre cette caractérisation par la nature des infrastructures et des services à mettre en place,
chaque projet devra fournir mettre en place des applications spécifiques à valeur ajoutée locale qui
auront pour objectif de favoriser le développement de l’usage des TIC par les populations ou les
secteurs d’activités ciblés. Les populations ou secteurs destinataires de ces interventions
spécifiques seront choisis parmi les catégories ci-dessous :

Populations :
vulnérables ;
populations
rurales,
femmes,
jeunes,
personnes
handicapées
ou

Secteurs d’activités : agriculture, commerce, services, santé, éducation, administration
publique.
La nature précise de ces interventions spécifiques, à mettre en œuvre sous-forme de micro-projets
en complément des projets principaux, sera définie par les opérateurs en association avec des
partenaires locaux compétents. Elle bénéficiera ainsi des savoir-faire et expériences
indispensables à leur réussite.
A cet effet, chacune des entreprises attributaires des conventions de service pour la réalisation et
l’exploitation de chaque projet pilote sera constituée sous forme d’un consortium, dirigé par un
opérateur télécom ou un FAI dûment licencié, obligatoirement associé avec des partenaires
locaux, tels que :

Des acteurs métiers : centre de santé, collège, organisation paysanne, entreprises ;

Des experts en ingénierie sociale : ONG, associations locales ;

Des prestataires de services TIC locaux : cyber, vendeurs de crédits, relais m-banking
etc.
Ce principe d’organisation d’un consortium opérateur de projet pilote est présenté sur la figure
suivante.
Fig. 34.
Présentation de l’écosystème pour la réalisation des projets pilotes
d’accès Internet fixe
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Profil caractéristique de chaque projet pilote
6.1.4.
Conformément aux principes directeurs définis dans le cadre de l’orientation stratégique N° 10 et
détaillés dans les paragraphes précédents, les différents projets pilotes proposés, au nombre de 6,
(3 basé sur la téléphonie mobile et 3 sur Internet fixe) sont présentés ci-dessous. D’un point de
vue pratique, chacun de ces projets est défini par les trois caractéristiques principales suivantes :

La localisation géographique ;

La nature des infrastructures et services de base à mettre en place ;

Le domaine d’application à valeur ajoutée spécifique retenu.
A noter que les choix proposés sont, à ce stade, indicatifs et qu’ils devront être validés ou
amendés par les autorités béninoises.
6.1.4.1. PROJET PILOTE N°1 :

Libellé : Appropriation de l’usage du téléphone portable par les femmes rurales ;

Localisation : Zones blanches dans les communes de Savé, Kétou et Dassa ;

Infrastructure et services TIC : Téléphone mobile et SMS ;

Finalité principale : Développement de l’usage du téléphone portable auprès des
populations rurales en déficit d’accès ;

Population cible : Femmes rurales ;

Secteurs d’activités concernés : Agriculture, pisciculture, élevage, commerce et services ;

Applications spécifiques :

o
Émancipation et autonomisation des femmes par l’usage des services TIC ;
o
Amélioration de la commercialisation des productions rurales et des relations avec
les clients potentiels
Partenaires à associer : ONG locale, système d’information de marché.
6.1.4.2. PROJET PILOTE N°2 :

Libellé : Services d’assistance en techniques culturales aux agriculteurs ;

Localisation : Zones blanches dans les communes de Banté, Savalou, Djidja et Aplahoué ;

Infrastructure et services TIC : Téléphone mobile et SMS ;

Finalité principale : Développement de l’usage du téléphone portable pour améliorer la
productivité des petites exploitations agricoles ainsi que par voie de conséquence leurs
revenus et la sécurité alimentaire sur le territoire rural concerné ;

Population cible : petits producteurs agricoles ;

Secteurs d’activités concernés : Agriculture, pisciculture et élevage ;

Application spécifique : Mise en place d’une « hot line » sur les meilleures techniques
culturales accessibles par téléphone portable et/ou SMS par les agriculteurs locaux.
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Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
Partenaires à associer : Ministère de l’Agriculture et ses représentants locaux
(SCDA/CeCPA).
6.1.4.3. PROJET PILOTE N°3

Libellé : Service d’alertes pour la prévention des risques en zones rurales ;

Localisation : idem Projet Pilote N°1 ou Projet Pilote N°2 ;

Infrastructure et services TIC : Téléphone mobile et SMS ;

Finalité principale : Utilisation de la téléphonie mobile pour la protection des populations
rurales, notamment au plan sanitaire (humain, animal, végétal) ;

Population cible : Populations rurales ;

Secteurs d’activités concernés : Agriculture, santé humaine et animale, risques
phytosanitaires ;

Application spécifique : Diffusion d’alertes par SMS ou téléphone portable relatives aux
risques sanitaires ;

Partenaires à associer : ONG locale, ministères de l’Agriculture et la Santé ainsi que leurs
représentants locaux (SCDA/CeCPA, centre de santé).
6.1.4.4. PROJET PILOTE N°4

Libellé : Application Santé publique

Localisation : Chef lieu de la commune d’Agbangnizoun

Infrastructure et services TIC : Cybercentre communautaire et couverture BLR proche des
établissements publics concernés, complétés par une radio de proximité

Finalité principale : Utilisation d’Internet pour sensibiliser les populations rurales à la
prévention sanitaire ;

Population cible : Familles rurales et plus particulièrement les enfants ;

Secteurs d’activités concernés : Santé publique (e.santé) ;

Application spécifique : Sensibilisation des mères à la prévention sanitaire infantile au
niveau des centres de santé ou par radio et le cas échéant par le téléphone portable ;

Partenaires à associer : ONG locale de santé, ministère de la Santé et centres de santé
communaux, ministère de la Famille et centre de promotion social de la commune.
6.1.4.5. PROJET PILOTE N°5

Libellé : Application Éducation numérique ;

Localisation : Chef lieu de la commune de N’Dali ;

Infrastructure et services TIC : Cybercentre communautaire et couverture BLR proche des
établissements publics concernés, complétés par une radio de proximité

Finalité principale : Utilisation d’Internet pour sensibiliser les Jeunes à l’usage d’Internet et
en faciliter l’apprentissage ;
STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – RAPPORT FINAL- VOLUME I
PAGE 134
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Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin

Population cible : Jeunes en cours de scolarisation ;

Secteurs d’activités concernés : Éducation publique (e.learning) ;

Application spécifique : Introduction de l’enseignement des TIC dans les programmes
scolaires, afin d’en faciliter l’apprentissage auprès des élèves ;

Partenaires à associer : ONG locale d’éducation, ministère de l’éducation nationale et
établissements scolaires communaux.
6.1.4.6. PROJET PILOTE N°6

Libellé : Application visant à caractériser les populations vulnérables ;

Localisation : Chef lieu de la commune d’Ouèssè ;

Infrastructure et services TIC : Cybercentre communautaire et couverture BLR proche des
établissements publics concernés, complétés par une radio de proximité

Finalité principale : Recensement des populations vulnérables dans la commune ;

Population cible : Femmes rurales, jeunes et personnes handicapées ;

Secteurs d’activités concernés : Administration publique (e.administration) ;

Application spécifique : Identification et recensement via un site Web et la radio
communale, des besoins et des contraintes des personnes vulnérables ;

Partenaires à associer : Mairie de la Commune, centre de promotion sociale et points de
présence des administrations centrales (Finance, Santé, Agriculture, Personnes
handicapées, Famille et Genre).
NOTA : L’approche proposée pour la mise en œuvre du programme pilote permet ainsi d’adresser
une vaste panoplie des problèmes majeurs rencontrés par les populations rurales et les acteurs au
quotidien, aussi bien dans leurs activités personnelles que familiales. A ce stade, ces domaines
d’application spécifiques sont proposés à titre indicatif et sous réserve des priorités retenues par
les autorités béninoises. Notamment, l’affectation des domaines pourra être modifiée en fonction
du choix et/ou des caractéristiques des communes retenues pour la réalisation des projets pilotes.
6.2.
CADRE DE MISE EN ŒUVRE DES PROJETS PILOTES
Programmation générale
6.2.1.
Chaque projet Pilote se déroulera en quatre phases principales, à savoir :

Phase 1 : Préparation. Elle portera essentiellement sur les domaines suivants :
o
Enquête dans chaque commune visée pour qualifier le contexte après avoir introduit
le projet auprès des autorités locales et des habitants. Cet échange permettra
notamment de valider le choix des applications sociales spécifiques qui seront
testées dans chaque commune ;
o
Survey de la couverture mobile dans la zone blanche objet du projet 1. Ce survey
qui sera réalisé sous forme de « drive-test » permettra d’affiner la connaissance des
contours de la zone blanche et d’identifier les sites possibles pour l’implantation de
BTS supplémentaires.
o
Finalisation des dossiers d’appel d’offres.
STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – RAPPORT FINAL- VOLUME I
PAGE 135
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
Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
Phase 2 Adjudication des projets. Elle consistera à sélectionner les opérateurs qui
seront chargés de la réalisation des projets pilotes de Service universel. Elle comprendra
les activités suivantes :
o
Lancement des appels d’offres ;
o
Dans le cas du Projet n° 1 et si cette option est retenue36, l’adjudication pourrait être
réalisée selon la procédure de concertation proposée dans le projet de décret
(mode « Pay or Play ») ;
o
Analyse des offres et attribution des licences.

Phase 3 : Déploiement des réseaux et services TIC. Elle débutera dès la signature des
conventions avec les entreprises adjudicataires et se poursuivra jusqu’au lancement
commercial des services et au démarrage des micro-projets d’applications sociales
spécifiques. L’ARCEP et le comité d’exécution assureront un suivi général de cette phase
afin de vérifier le respect du chronogramme contractuel et d’intervenir, si nécessaire, en
cas de difficulté.

Phase 4 : Exploitation des services et mise en œuvre des micro-projets. Elle
comprend d’une part l’exploitation des infrastructures et services TIC qui est destinée à se
poursuivre pendant plusieurs années et d’autre part la mise en œuvre des micro-projets
applicatifs sur une période d’un an ;
Nota : Pendant le déroulement des Phases 3 et 4, les opérateurs seront astreints à un rapport
mensuel durant toute la durée du projet pilote, ce qui permettra à l’ARCEP de vérifier le bon
déroulement des travaux de réalisation et le respect des conditions d’exploitation technique et
commerciales des services TIC figurant dans les conventions de service universel.

Phase 5 : Évaluation ex-Post. Elle visera à réaliser un bilan global de chaque projet pilote
et à définir les enseignements à en tirer pour affiner les conditions de lancement et de mise
en œuvre des phases suivantes du programme sur l’ensemble du territoire national. Elle
comportera les activités suivantes :
o
Évaluation des procédures d’attribution et des conditions d’exécution du projet
pilote ;
o
Étude de l’impact du projet pilote sur les acteurs locaux au plan économique et
social ;
o
Évaluation des micro-projets d’applications spécifiques.
Pour chacune de ces phases, les principales activités à entreprendre sont décrites en détail dans
les sections suivantes et le chronogramme récapitulatif du déroulement du projet Pilote présenté
sur la figure suivante. A noter que les phases 1 et 2 peuvent être réalisées dans l’année qui
précède la réalisation du projet pilote.
36
Cela peut dépendre de la source de financement : si le projet pilote est financé par la Banque Mondiale, un appel
d’offres sera nécessaire.
STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – RAPPORT FINAL- VOLUME I
PAGE 136
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Trimestre
Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
1. Préparation
2. Adjudication
3. Déploiement
4. Exploitation
5. Evaluation
Recommandations
Fig. 35.
6.2.2.
Chronogramme indicatif de mise en œuvre et d’évaluation des projets
pilotes
Cadrage des micro-projets d’applications spécifiques à base de
services à valeur ajoutée
Ces micro-projets à réaliser en association avec des partenaires spécialisés ont pour but de servir
de démonstrateurs de l’intérêt des TIC pour les secteurs et les populations ciblées. Dans la
mesure où ces micro-projets doivent être adaptés au contexte économique et social dans lequel ils
devront être réalisés, il est proposé de laisser une marge de manœuvre importante aux
soumissionnaires. Ainsi l’évaluation des offres pourra tenir compte de la qualité des micro-projets
proposés, qui sera jugée sur la base d’une maquette et d’une présentation de l’expérience des
partenaires que s’associera l’opérateur TIC.
A titre d’exemple, on trouvera ci-dessous quelques éléments de cadrage de tels projets (à adapter
aux conditions locales) :

Projet de développement économique : Amélioration de la commercialisation des produits
agricoles ou encore des pratiques culturales en permettant l’accès à des bases
d’informations sur les prix de marché ou sur les meilleures pratiques pour l’usage des
engrais des pesticides .... ;

Projet de Santé publique : Amélioration de la prévention sanitaire infantile dans la
Commune, en impliquant un hôpital et plusieurs centres de santé, basée sur l’usage
d’Internet, si possible couplé avec une radio de proximité pour la diffusion plus large des
informations sur le territoire. Ce projet serait réalisé grâce à la collaboration, au minimum
du gérant du cybercentre de la commune (créé dans le cadre du projet pilote), des
responsables des établissements sanitaires, d’un représentant du ministère de tutelle et
d’une ONG nationale spécialisée dans le domaine de la santé publique. Techniquement, il
serait fondé sur la connexion des établissements de santé participants au réseau Internet
local.

Projet éducatif : Ce projet viserait à contribuer significativement à l’apprentissage de
l’usage des services TIC et de la bureautique pour les Jeunes en cours de scolarisation, en
STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – RAPPORT FINAL- VOLUME I
PAGE 137
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et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
impliquant trois établissements scolaires à mission diversifiée dont un au moins accueille
déjà des jeunes handicapés physiques (général, agricole, non voyant ou artisanat).
Ce projet serait réalisé grâce à la collaboration, au minimum du gérant du cybercentre de la
commune (créé dans le cadre du projet pilote), des responsables des établissements
scolaires, d’un représentant du ministère de tutelle et d’une ONG nationale spécialisée
dans le domaine de l’éducation en milieu rural. Il s’appuierait sur le raccordement à Internet
des établissements scolaires retenus et sur l’installation de quelques microordinateurs dans
chacun d’entre eux.

Projets d’appui aux personnes vulnérables : Il viserait dans un premier temps à recenser
les besoins et les contraintes de deux catégories de personnes vulnérables, à savoir les
femmes rurales et les personnes handicapées, en impliquant la mairie de la Commune, les
centres de promotion sociale et les représentants des points de présence des
administrations centrales (Finance, Santé, Agriculture, Personnes handicapées, Famille et
Genre), puis dans un second temps à développer des applications TIC appropriées aux
besoins des populations ciblées.
Ce projet sera réalisé en coopération avec les autorités locales, les représentants des
administrations concernées et avec la collaboration d’une association compétente dans le
domaine du développement rural sur le plan institutionnel.
Dans tous les cas, l’appui et la collaboration d’une radio de proximité constituerait un avantage
important en vue de maximiser l’impact du projet grâce à une meilleure diffusion de l’information.
L’annexe 7.2 présente quelques projets emblématiques réalisés au Bénin et plus largement dans
différents pays d’Afrique subsaharienne qui font appel à des applications concrètes des services
TIC au bénéfice du développement rural sur le plan économique et social, suivi d’ une analyse
critique de leurs résultats notamment en ce qui concerne la problématique de pérennisation et de
reproductibilité des projets TIC.
STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – RAPPORT FINAL- VOLUME I
PAGE 138
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7.
Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
ANNEXE
7.1.
PRINCIPAUX PARAMÈTRES ET RÉSULTATS DE LA MODÉLISATION
7.1.1.
Hypothèses de modélisation
7.1.1.1. TÉLÉPHONIE MOBILE
Hypothèses
Unité
Valeur
Investissement
Portée
km
12,7
Choix du type de site
type
Type 2: 50 m
Choix d'alimentation en énergie
type
Energie primaire SBE
Dimensionnement du FH
type
E/R - PDH - 8 Mbit/s
Site
Euros
15 000
Pylône
Euros
37 500
Travaux / services
Euros
40 000
Divers
Euros
9 250
Total pylône
Euros
101 750
Euros
25 000
Euros
30000
Coûts d'investissement
Backhaul
PDH - 8 Mbit/s
Energie
Energie primaire CEB
Coûts récurrents
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et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
Hypothèses
Unité
Valeur
0
0
Tarif de la bande passante internationale année de référence
Euros/ Mbps
300
Tarif de la bande passante internationale année de référence + 5
Euros/ Mbps
100
Tarif de transport national année de référence
Euros/ Mbps
1 000
Tarif de transport national année de référence + 5
Euros/ Mbps
300
Part trafic international téléphonie
%
0
Part trafic international internet
%
1
kbps
1
Energie primaire CEB
Euros / an
10 000
Sans énergie primaire
Euros / an
45 000
Energie solaire
Euros / an
5 000
% immo brute
0
€ / an / site
1 500
Taux de pénétration de la téléphonie mobile année de référence + 1
%
5%
Taux de pénétration de la téléphonie mobile cible (année de ref + 10
ans)
%
1
FCFA / mois
Entre 750 et 1875 FCFA
/ mois selon le niveau
socioéconomique
%
5%
Transport
Traffic
Débit par client téléphonie mobile
Entretien et maintenance
Gardiens
Revenus
ARPU
Baisse annuelle ARPU
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en République du Bénin
7.1.1.2. INTERNET FIXE
Hypothèses
Unité
Valeur
Investissement
Centre communautaire
CPE
Euros
500
Téléphones + PC + scan
Euros
3 000
Aménagement
Euros
3 000
Energie
Euros
5 000
Borne Wifi
Euros
1 000
Cœur de réseau
Euros
500
Service (design, installation, etc.)
Euros
1 000
Euros/ Mbps
100
Euros/ Mbps
300
Borne d'accès internet
Coûts récurrents
Coût de backhaul (sur les communes non reliées par la FO)
Tarif de la bande passante pour le déport
Transport
Tarifs
Tarif de la bande passante internationale année de référence
Tarif de la bande passante internationale année de référence +
5
Tarif de transport national année de référence
Euros/ Mbps
100
Euros/ Mbps
1 000
Tarif de transport national année de référence + 10
Euros/ Mbps
100
Autres coûts
Télécentres communautaires
Maintenance & entretien
Location locaux
Personnel
% Immo
30%
Euros / an
Euros / télécentre /
an
2 400
%
40%
3 000
Trafics
Part trafic international internet
Débit nominal par télécentre
2 014
kbps
512
2 024
kbps
2 056
2 014
kbps
512
Revenus
Revenus
Revenu par télécentre
0
Début de période
Fin de période
Nombre d'ordinateurs
nb
2
6
Débit nominal borne d'accès internet
Revenus
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et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
Hypothèses
Unité
Valeur
Tarif horaire
FCFA / heure
300
200
%
0
1
Taux d'utilisation
Horaires d'ouvertures
heure jour
10
10
Jour d'ouverture
j / mois
30
30
Revenu mensuel
FCFA/mois
72 000
252 000
0%
0%
4
0
Revenu borne d'accès internet par commune
Nombre d'établissements de service public
nb
Nombre d'établissements de service public n+10
nb
6
0
Nombre de professionnels
nb
2
0
nb
8
0
FCFA / mois
40 000
0
Nombre de professionnels n+10
Revenu moyen par utilisateur
7.1.1.3. INTERNET MOBILE
Hypothèses
Unité
Valeur
Node B
Euros
20 000
MGW + Core network
Euros
9 000
km
13
Tarif de la bande passante internationale année de référence
Euros/ Mbps
300
Tarif de la bande passante internationale année de référence +
5
Euros/ Mbps
100
Tarif de transport national année de référence
Euros/ Mbps
1 000
Tarif de transport national année de référence + 5
Euros/ Mbps
100
Investissement
Porté BS
Coûts récurrents
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et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
Hypothèses
Unité
Valeur
%
40%
2014
kbps
10
2024
kbps
50
Taux de pénétration internet mobile année de référence +1
%
1%
Taux de pénétration internet mobile cible (année de ref + 10
ans)
%
3%
Part trafic international internet
Traffic
Débit par client internet mobile
Revenus
STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013
PAGE 143
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Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
Projections financières projets téléphonie mobile
7.1.2.
7.1.2.1. LOT 1
Lot 1
Population cible
Taux de pénétration
Nombre d'utilisateurs
Produits
Hypothèse d'ARPU : 1125 FCFA
Investissements
2014
136 789
0%
0
0
0
-1 342
0
0
0
889
583
Habitants
%
Clients
K Euros
M FCFA
K Euros
M FCFA
K Euros
M. FCFA
K Euros
M FCFA
OPEX
Subvention nécessaire
2015
140 893
5%
7 045
145
95
2016
145 120
10%
14 512
284
187
2017
149 473
15%
22 421
419
275
2018
153 957
20%
30 791
547
359
2019
158 576
25%
39 644
671
440
2020
163 333
30%
49 000
790
518
2021
168 233
35%
58 882
904
593
2022
173 280
40%
69 312
1 014
665
2023
178 479
45%
80 315
1 119
734
2024
183 833
50%
91 917
1 219
800
-345
-526
-399
-608
-430
-655
-437
-665
-416
-635
-451
-687
-487
-742
-525
-800
-565
-862
-608
-927
1 500
1 000
500
0
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
2024
-500
-1 000
-1 500
Produits
OPEX
STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013
Investissements
PAGE 144
ARTELIA Ville & Transport
Bird & Bird
7.1.2.1.
Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
LOT 2
Lot 2
Population cible
Taux de pénétration
Nombre d'utilisateurs
Produits
Hypothèse d'ARPU : 1125 FCFA
Investissements
OPEX
Subvention nécessaire
1 500
1 000
500
0
-500
-1 000
-1 500
-2 000
-2 500
-3 000
2014
2015
2016
2017
Produits
7.1.2.1.
2014
125 465
0%
0
0
0
-2 493
0
0
0
3 146
2 064
Habitants
%
Clients
K Euros
M FCFA
K Euros
M FCFA
K Euros
M. FCFA
K Euros
M FCFA
2018
2019
OPEX
2015
129 229
5%
6 461
133
87
2016
133 105
10%
13 311
261
171
2017
137 099
15%
20 565
384
252
2018
141 211
20%
28 242
502
329
2019
145 448
25%
36 362
616
404
2020
149 811
30%
44 943
725
475
2021
154 306
35%
54 007
829
544
2022
158 935
40%
63 574
930
610
2023
163 703
45%
73 666
1 026
673
2024
168 614
50%
84 307
1 118
734
-572
-871
-621
-946
-649
-990
-655
-999
-637
-971
-668
-1 019
-702
-1 070
-737
-1 123
-774
-1 179
-812
-1 239
2020
2021
2022
2023
2024
Investissements
LOT 3
Lot 3
Population cible
Taux de pénétration
Nombre d'utilisateurs
Produits
Hypothèse d'ARPU : 1125 FCFA
Investissements
OPEX
Subvention nécessaire
Habitants
%
Clients
K Euros
M FCFA
K Euros
M FCFA
K Euros
M. FCFA
K Euros
M FCFA
STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013
2014
138 045
0%
0
0
0
-2 301
0
0
0
2 646
1 736
2015
142 187
5%
7 109
146
96
2016
146 452
10%
14 645
287
188
2017
150 846
15%
22 627
422
277
2018
155 371
20%
31 074
552
362
2019
160 033
25%
40 008
677
444
2020
164 834
30%
49 450
797
523
2021
169 779
35%
59 422
913
599
2022
174 872
40%
69 949
1 023
671
2023
180 118
45%
81 053
1 129
741
2024
185 522
50%
92 761
1 231
807
-540
-823
-594
-905
-625
-953
-632
-963
-612
-932
-646
-985
-683
-1 041
-721
-1 099
-762
-1 161
-805
-1 227
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Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
1 500
1 000
500
0
-500
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
2024
-1 000
-1 500
-2 000
-2 500
Produits
7.1.2.1.
OPEX
Investissements
LOT 4
Lot 4
Population cible
Taux de pénétration
Nombre d'utilisateurs
Produits
Hypothèse d'ARPU : 1125 FCFA
Investissements
OPEX
Subvention nécessaire
Habitants
%
Clients
K Euros
M FCFA
K Euros
M FCFA
K Euros
M. FCFA
K Euros
M FCFA
STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013
2014
118 565
0%
0
0
0
-2 109
0
0
0
2 518
1 652
2015
122 122
5%
6 106
126
82
2016
125 786
10%
12 579
247
162
2017
129 560
15%
19 434
363
238
2018
133 446
20%
26 689
474
311
2019
137 450
25%
34 362
582
382
2020
141 573
30%
42 472
685
449
2021
145 820
35%
51 037
784
514
2022
150 195
40%
60 078
879
576
2023
154 701
45%
69 615
970
636
2024
159 342
50%
79 671
1 057
693
-490
-748
-537
-818
-564
-859
-570
-868
-552
-842
-582
-887
-613
-935
-646
-985
-681
-1 038
-718
-1 095
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Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
1 500
1 000
500
0
-500
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
2024
-1 000
-1 500
-2 000
-2 500
Produits
7.1.2.1.
OPEX
Investissements
LOT 5
Lot 5
Population cible
Taux de pénétration
Nombre d'utilisateurs
Produits
Hypothèse d'ARPU : 937,5 FCFA
Investissements
OPEX
Subvention nécessaire
Habitants
%
Clients
K Euros
M FCFA
K Euros
M FCFA
K Euros
M. FCFA
K Euros
M FCFA
STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013
2014
59 759
0%
0
0
0
-1 534
0
0
0
2 304
1 511
2015
61 552
5%
3 078
53
35
2016
63 399
10%
6 340
104
68
2017
65 301
15%
9 795
152
100
2018
67 260
20%
13 452
199
131
2019
69 277
25%
17 319
244
160
2020
71 356
30%
21 407
288
189
2021
73 496
35%
25 724
329
216
2022
75 701
40%
30 281
369
242
2023
77 972
45%
35 088
407
267
2024
80 312
50%
40 156
444
291
-342
-522
-366
-558
-379
-578
-382
-583
-373
-569
-388
-592
-404
-616
-421
-642
-439
-669
-457
-697
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et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
1 000
500
0
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
2024
-500
-1 000
-1 500
-2 000
Produits
7.1.2.1.
OPEX
Investissements
LOT 6
Lot 6
Population cible
Taux de pénétration
Nombre d'utilisateurs
Produits
Hypothèse d'ARPU : 937,5 FCFA
Investissements
OPEX
Subvention nécessaire
Habitants
%
Clients
K Euros
M FCFA
K Euros
M FCFA
K Euros
M. FCFA
K Euros
M FCFA
STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013
2014
134 347
0%
0
0
0
-1 918
0
0
0
2 350
1 542
2015
138 378
5%
6 919
119
78
2016
142 529
10%
14 253
233
153
2017
146 805
15%
22 021
343
225
2018
151 209
20%
30 242
448
294
2019
155 745
25%
38 936
549
360
2020
160 417
30%
48 125
647
424
2021
165 230
35%
57 830
740
485
2022
170 187
40%
68 075
830
544
2023
175 292
45%
78 882
916
601
2024
180 551
50%
90 276
998
655
-460
-701
-513
-782
-543
-828
-550
-838
-530
-808
-564
-859
-599
-914
-637
-971
-676
-1 031
-718
-1 095
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et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
1 500
1 000
500
0
-500
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
2024
-1 000
-1 500
-2 000
-2 500
Produits
7.1.2.1.
OPEX
Investissements
LOT 7
Lot 7
Population cible
Taux de pénétration
Nombre d'utilisateurs
Produits
Hypothèse d'ARPU : 1875 FCFA
Investissements
OPEX
Subvention nécessaire
Habitants
%
Clients
K Euros
M FCFA
K Euros
M FCFA
K Euros
M. FCFA
K Euros
M FCFA
STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013
2014
81 328
0%
0
0
0
-1 726
0
0
0
1 346
883
2015
83 768
5%
4 188
144
94
2016
86 281
10%
8 628
282
185
2017
88 869
15%
13 330
415
272
2018
91 535
20%
18 307
542
356
2019
94 281
25%
23 570
665
436
2020
97 110
30%
29 133
783
514
2021
100 023
35%
35 008
896
588
2022
103 024
40%
41 209
1 005
659
2023
106 114
45%
47 751
1 109
727
2024
109 298
50%
54 649
1 208
793
-393
-599
-425
-647
-443
-675
-447
-682
-435
-663
-455
-694
-477
-727
-500
-762
-524
-798
-549
-837
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Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
1 500
1 000
500
0
-500
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
2024
-1 000
-1 500
-2 000
Produits
OPEX
STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013
Investissements
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Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
Projections financières projet internet fixe
7.1.3.
Résultat
Investissement
Coûts récurrents
Euros
Euros
-42 000
0
0
-53 355
-98 000
-246 553
-98 000
-476 592
-98 000
-683 381
-112 000
-892 709
-98 000
-992 845
-112 000
-1 089 622
-98 000
-1 042 721
-98 000
-975 466
-112 000
-823 945
Revenus
Euros
0
16 684
60 223
114 007
178 036
260 359
345 608
450 615
557 085
629 163
711 486
CASH FLOW
Euros
-42 000
-36 671
-284 330
-460 584
-603 345
-744 350
-745 236
-751 007
-583 636
-444 303
-224 459
VAN
TRI
Euros
%
-1 843 921
#NOMBRE!
1 000 000
500 000
0
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
2024
-500 000
-1 000 000
-1 500 000
Produits
OPEX
STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013
Investissements
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Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
Projections financières projet internet mobile
7.1.4.
Analyse pour un projet (une seule BS). Ce calcul par solveur vise à établir le volume minimum de population requis pour assurer la
rentabilité d’une station de base. Le montant des revenus est fonction d’une part de cette population et d’autre part d’une courbe de
projection de la pénétration du service (cf. paramètres dans la section 7.1.1.3). La densité de population est déduite de ce volume en le
divisant par la superficie moyenne couverte par une BS (environ 500 km²).
Population par BS
Densité limite
Hab.
hab. km2
32 288
63.7
Année 0
Année 1
Année 2
Année 3
Année 4
Année 5
Année 6
Année 7
Année 8
Année 9
Année 10
-58 000
0
-10 386
-16 722
-23 010
-27 266
-29 099
-29 383
-28 022
-25 346
-21 632
-17 812
Investissement
Coûts récurrents
Euros
Euros
Revenus
Euros
0
2
22 722
33 237
41 490
48 091
53 486
58 008
61 901
65 347
71 444
CASH FLOW
Euros
-58 000
-10 384
6 000
10 226
14 224
18 992
24 103
29 986
36 554
43 715
53 631
VAN
TRI
Euros
%
0
20%
80 000
60 000
40 000
20 000
0
-20 000
2014
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021
2022
2023
2024
-40 000
-60 000
-80 000
Produits
OPEX
STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013
Investissements
PAGE 152
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7.2.
Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
EXEMPLES D’APPLICATIONS TIC AYANT UN IMPACT SUR LE
DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL DES POPULATIONS
RURALES
l Afin d’illustrer les opportunités d’utilisation des services TIC en milieu rural, un échantillon des meilleures
pratiques est ici présenté en deux temps : (i) le tableau synthétique suivant et ensuite (ii) une description
détaillée de chacun d’entre eux en tant qu’exemples concrets d’applications TIC au service du monde
professionnel.
A noter que cette liste est centrée sur des projets déployés en Afrique de l’Ouest et pour la plupart
intimement connu par le Consultant qui y a activement participé ; les projets retenus ici ont été engagés il y
plusieurs années (jusqu’à 10 ans) et peuvent être ainsi évalués avec une période de recul suffisante.
Cependant, deux projets supplémentaires, actuellement conduits en Afrique de l’Est, considérée à juste titre
comme la sous-région la plus en avance en matière de services à valeur ajoutée en milieu rural, ont été
ajoutés à la liste à des fins de comparaison.
Tabl. 32 -
Projets représentatifs de services TIC à valeur ajoutée pour les zones
rurales
PROJETS
Plateforme
communautaire de
téléphonie Mobile
Classes numériques
en réseau
Place de marché
virtuelle
Services de prévention
sanitaire infantile
Système d’Information
de marché (Cloud)
Plateforme
Agrobusiness
Centre d’appel en
Conseil agricole
Programme promotion
e.agriculture
Radio participative
VOLTASTAR
Incubateur
d’entreprises TIC
STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013
PORTEURS
AQUA – DeD
Bénin
CERCO
Bénin
Manobi
Afrique de l’Ouest
Pésinet
BÉNÉFICIAIRES
Groupement de femmes
rurales
Jeunes scolarisés dans
l’enseignement secondaire
et supérieur
Petits producteurs
agricoles
Enfants en bas âge
Sénégal, Mali
Esoko
Afrique de l’Ouest
DRUMNET
Kenya
M.KILIMO
Kenya
GSMA – mAgri
Afrique de l’Ouest
DIMITRA
Informations de la filière
« Fruits et légumes »
Acteurs de la filière
agricole
Petits producteurs
agricoles
Petits producteurs
agricoles
Communauté rurale
Ghana
CTIC
Sénégal
Jeunes entrepreneurs du
secteur TIC
PAGE 153
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7.2.1.
Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
Plateforme communautaire de Téléphonie mobile – AquaDeD Bénin
Le projet conduit par l’ONG AquaDeD, spécialisée dans l’aquaculture et le développement rural,
vise à faciliter l’accès à l’information grâce aux outils TIC pour des groupements féminins de
production et de transformation des produits de pêche.
Concrètement, le projet a consisté en 2009 à mettre à disposition des membres de des
groupements « ALLODO » à Bopa (Mono) et « WANGNINAN ») à Gangban (Ouémé), un
ordinateur et une douzaine de téléphones portables pour faciliter les échanges entre eux et avec
l’ONG, qui suivait par ailleurs le projet de pisciculture dans sa globalité.
Le projet a été mise en place en 3 étapes, à savoir :

Sélection de deux groupements très bien structurés et sensibilisation des membres aux
TIC et aux bénéfices à retirer de leur usage ;

Remise des téléphones portables basiques avec un premier crédit (les femmes ont dû
ensuite alimenter elles-mêmes leur crédit) à des membres sélectionnés et formation de ces
dernières ;

Lancement du projet sur le terrain et suivi quotidien du trafic téléphonique pendant un an.
Le projet fonctionne très bien à ce jour sans plus aucune intervention de l’ONG ; les femmes (dont
certaines étaient illettrées) se sont parfaitement approprié la technologie après avoir surmonté tous
les blocages culturels, ceci vraisemblablement grâce à la méthodologie d’accompagnement
apportée par AquaDeD. Les femmes conscientes des bénéfices retirés de l’expérience ont ensuite
en cas de besoin renouvelé leur portable sur fonds propres.
Le projet a créé une véritable émulation au sein du groupement d’abord, dans les familles ellesmêmes ensuite (les hommes qui n’avaient pas encore de téléphones ont fait des économies pour
en acheter eux-aussi, les jeunes ont demandé à participer aux formations) et le groupement a vu
sa notoriété se développer dans tout le département, favorisant ainsi la commercialisation des
produits.
Ce projet TIC fondé sur des services de téléphonie basiques nécessitent très peu d’investissement
et sont reproductibles dans n’importe quelle commune rurale pour tout type d’activité dans
l’agriculture, la pêche et l’élevage, pour peu qu’il y ait accompagnement structuré avant
l’introduction du projet.
7.2.2.
Réseau de classes numériques – Cerco Bénin
Le projet CERCO37, mis en œuvre à l’initiative d’un jeune entrepreneur privé, vise à fournir un
enseignement de qualité aux élèves béninois « non classés38 » en âge de fréquenter les
établissements scolaires du second degré.
L’originalité du projet se situe à deux niveaux bien distincts qui apparaissent comme les deux
principaux facteurs clés de succès, à savoir :
37
http://www.groupecerco.com/fr
38
En fin d’année, afin de ne pas dépasser le quota de places disponibles dans les classes supérieures, un certain
nombre d’élèves avec de moins bons résultats étaient exclus de l’enseignement, il étaient appelés « non classés » ;
cette politique a été abandonnée il y a quelques années et maintenant tous les élèves passent obligatoirement en classe
supérieure, ce qui se traduit un effectif moyen par classe très élevé.
STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013
PAGE 154
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Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin

Un modèle économique autofinancé par les frais de scolarité payés par les parents et
viable sur le modèle du « Social business » : le projet n’a bénéficié d’aucune subvention ;

Un usage des solutions TIC poussé à l’extrême (« les classes numériques ») qui a permis à
la fois de réduire les coûts de gestion des élèves et des professeurs, d’améliorer la qualité
pédagogique des enseignements, de compenser le manque de professeurs et les classes
surchargées grâce aux solutions de téléenseignement, d’établir des liens permanents avec
les parents d’élèves et enfin de permettre aux élèves d’avoir accès à leur cours à partir
d’un cybercafé quelconque.
La mise en œuvre du projet CERCO repose ainsi sur l’architecture réseaux et services TIC
présentée sur la figure suivante.
Fig. 36. Architecture TIC du projet CERCO
Source : JM Blanchard
Comme indiqué sur la figure, les différents établissements scolaires répartis sur le territoire sont
connectés entre eux et avec le siège Cerco situé à Cotonou, par un réseau privé interne. Cerco
informe les parents d’élèves par SMS (ex : résultats scolaires, absences, convocations, ...) et les
élèves peuvent accéder en dehors du collège et de leur domicile à leur dossier personnel via
Internet à partir du cybercafé de leur choix.
Le projet a été lancé en 1998 par Alain CAPO-CHICHI. En dix ans d’existence, il a atteint les
objectifs suivants : 70 collèges mis en place avec une fréquentation totale de plus de 130 000
élèves et 60 000 personnes initiées à l’informatique. En 2008, du fait de l’évolution de la politique
publique (disparition des « non classés »), le fondateur a décidé de céder toutes les activités liées
aux établissements secondaires au Bénin pour se consacrer à temps plein au développement des
activités de l’institut CERCO (enseignement supérieur) au Bénin, au Mali, au Burkina Faso et, tout
récemment, en Côte d’Ivoire.
Le niveau des objectifs atteints et le fait que le projet ait pu se développer ainsi sans subvention
atteste du bien-fondé de l’approche et du leadership exceptionnel de son fondateur.
STRATÉGIE SU ET PLAN D’ACTION SU – VP-26/06/2013
PAGE 155
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7.2.3.
Étude pour la définition de la stratégie d’accès universel Télécom et TIC
et du plan d’actions pour la mise en œuvre de projets pilotes
en République du Bénin
Place de marché virtuelle – Manobi Sénégal
Le très emblématique projet Manobi constitue l’un des premiers exemples pertinents de l’usage
des services TIC à valeur ajoutée dans les zones rurales avec comme cibles les petits producteurs
de fruits et légumes au Sénégal : des enquêteurs relèvent périodiquement sur les marchés de
Dakar les prix de vente finals des produits à l’étalage ainsi que des indications caractéristiques de
l’activité des marchés (situation offre/demande) et transfère ces informations vers une base de
données hébergée sur un site Web dédié. L’information recueillie est automatiquement organisée
pour répondre précisément aux besoins spécifiques des acteurs de la filière et utilisée par exemple
par les petits producteurs pour négocier la vente de leurs chargements avec des intermédiairestransporteurs ou commerçants, à la sortie de ferme ; quant à ces derniers, ils connaissent mieux
ainsi l’offre des producteurs et les besoins des marchés, ils peuvent alors s’orienter selon les
arrivages et les prix pratiqués.
Les services sont fournis sur une plateforme de services TIC à valeur ajoutée, présentée sur la
figure suivante.
Fig. 37. Place de marché virtuelle de Manobi
Source : JM Blanchard
Sur la base des enseignements retirés de ces premières expériences et avec l’aide de partenaires
comme CRDI, InfoDev, Sonatel, Alcatel, GTZ, USAID etc. Manobi a poursuivi son développement
notamment en industrialisant sa plateforme de communication sous l’appellation m-Agri39. Elle a
été commercialisée auprès de différents clients au Sénégal et dans la sous-région.
7.2.4.
Services de prévention sanitaire infantile – Pésinet, Sénégal et Mali
Le domaine d’intervention du projet Pésinet est la prévention sanitaire. Il vise à réduire le taux de
mortalité infantile et à améliorer le suivi médical des enfants âgés de moins de 5 ans. Pour ce
39
http://magri.manobi.com/?M=1
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faire, un service de pesée régulière des enfants est proposé par abonnement aux familles d’un
quartier donné. Des agents de pesée, des femmes du quartier formées pour l’occasion, sont
rémunérés pour procéder aux relevés de poids à domicile avec une périodicité définie. Les
informations de pesée sont transmises par le réseau mobile jusqu’à la base de données située en
général dans l’hôpital de district. Le praticien responsable du diagnostic à distance peut
rapidement trier les quelques courbes de poids suspectes et, en cas de problème avéré, alerter
par SMS les parents de l’enfant supposé être victime d’un problème de santé et finalement inviter
la famille à présenter son enfant pour une consultation.
Un tel service présente de nombreux autres avantages, à savoir :

Augmentation de la productivité du corps médical : les praticiens très souvent en souseffectif ne consultent que les enfants supposés malades et les pesées sont faites en amont
par du personnel bien moins qualifié ;

Engagement des parents concrétisé par le paiement d’un abonnement même modique,
conduisant à une prise de conscience de la prévention sanitaire, conscientisation qui
s’étend aux populations des quartiers avoisinants par le bouche à oreille.
Le service Pésinet est fourni à partir d’une plateforme TIC multicanal telle que présentée sur la
figure suivante.
Fig. 38. Plateforme TIC pour la prévention sanitaire infantile
Source : JM Blanchard
Le projet Pésinet a été lancé par Afrique Initiatives avec le soutien d’Alcatel au début des années
2000, à St Louis au Sénégal et a donné de bons résultats jusqu’en 2005. Il a notamment permis,
selon l’hôpital de St. Louis, de réduire la mortalité infantile dans un rapport 20 pour une population
suivie de 1500 enfants. A cette date, le projet a perdu sa principale source de financement et le
modèle économique s’est révélé trop fragile pour assurer la suite du projet. Un audit effectué à
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l’époque avait mis en évidence le fait que le salaire du directeur de projet était anormalement élevé
et que la périodicité des pesées était trop basse ainsi des prix d’abonnement trop modiques.
Le projet a été, depuis lors repris au Mali avec un modèle économique plus robuste avec le soutien
d’Alcatel-Lucent et d’Orange Mali40. Un projet pilote fonctionne dans un quartier de Bamako depuis
2010 et il est question d’en déployer un autre, cette année, au Burkina Faso en partenariat avec la
fondation Mérieux.
7.2.5.
Système d’information de marché de type Cloud – Esoko, Ghana
Esoko 41est un système d’information de marché en ligne accessible principalement par
téléphones portables ; il a été lancé en 2005 pour la collecte et la distribution des informations sur
les prix par SMS et e-mails, à l’image du projet Manobi décrit ci-avant.
La plateforme technologique, anciennement appelée Tradenet, a été développée par une start-up
ghanéenne Busylab, son positionnement marketing initial a évolué et Esoko se présente
aujourd’hui comme « une offre de services de consultation permettant à différents types
d’organisations telles que des agriculteurs, des entreprises, des associations, des collectivités) de
gérer les flux d'information qui circulent entre elles ... en améliorant ainsi la transparence des
marchés et l'efficacité opérationnelle des organisations », avec un focus particulier sur les chaînes
de valeur agricoles. Ainsi, Esoko consolide et fournit du contenu d’information à ses clients
abonnés tel que prix des produits, offres d’achats et de ventes, prévisions météo ou encore des
conseils en techniques culturales. Les clients en question peuvent choisir de garder ces
informations pour leur usage personnel ou de les partager mais peuvent aussi accéder à d’autres
contenus publics déjà disponibles sur la plateforme.
Esoko est un service de type « Cloud » accessible par téléphones portables ou PC et ne nécessite
aucun matériel ou logiciel spécifique supplémentaire. Les clients peuvent acquérir une licence
d’utilisation et peuvent personnaliser leur espace personnel en intégrant des applications et des
données qui leur resteront dédiés avec l’aide des services techniques d’Esoko.
Esoko est aujourd’hui leader du marché, présent dans 15 pays à travers des distributeurs locaux
au Ghana, Côte d’Ivoire, Nigeria et Ghana pour l’Afrique de l’Ouest ; la structure emploie
aujourd’hui 45 personnes.
Il s’agit là sans aucun doute d’une des plus belles réussites de ces dernières années dans le
domaine des applications TIC en zones rurales, projet réussi grâce à la très forte capacité de
leadership et d’innovation de son fondateur, Mark Davis.
7.2.6.
Plate forme Agrobusiness – Drumnet, Kenya
Le projet DRUMNET vise à mettre en réseau les principaux acteurs d’une filière agricole, à savoir :
40

Les producteurs ;

Les fournisseurs d’intrants ;
http://www.pesinet.org/wp/fr/2009/06/pilot-project/
41
http://www.esoko.com/fr/about/index.php#farmers : « Mustapha Korantsir, producteur d'ananas au Ghana, vendait
2 000 ananas aux négociants locaux au prix de 0,25 Ghana Cedi l'unité. Grâce aux alertes SMS Esoko, il a réalisé qu'il
pouvait vendre à un bien meilleur prix puisque que le prix moyen sur le marché final tournait autour de 1,20 Ghana Cedi,
l'unité. Fort de cette information, il a pu négocier un meilleur prix et a vendu ses ananas autour de 0,40 Ghana Cedi,
l'unité – une augmentation du prix de 60%! »
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
Les transformateurs industriels ;

Les établissements financiers.
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Grâce à une plateforme intégrée de type e-business, les différents acteurs de la filière peuvent
ainsi aisément interagir et négocier entre eux ; cet outil contribue également à structurer la filière et
à diffuser les bonnes pratiques et les retours d’expérience.
Une telle plateforme s’apparente à un extranet multicanal (Internet et téléphone portable) ou à un
ERP (Enterprise Ressource Planning) étendu à tous les professionnels adhérents de la filière ; au
quotidien, la plateforme peut fournir des alertes par SMS, l’accès à des bases de données
régulièrement mises à jour, du reporting programmé, les tendances sur le marché, les offres et
demandes de transaction dans la filière, les procédures de paiement à distance ...
DRUMNET développe ses services avec l’aide des producteurs en zones rurales qui, du fait de
leur motivation et de leur sens des affaires, constituent une excellente base marketing pour
diffuser les produits et services DRUMNET ; l’objectif est ainsi de créer des réseaux
d’entrepreneurs sur l’ensemble du pays et au-delà.
Après une première expérience en Afrique du Sud, DRUMNET a été lancé en 2004 au Kenya dans
la Province centrale, au profit des petits producteurs de céréales et de fruits qui souffraient tout
particulièrement de leur isolement par rapport à leurs acheteurs et fournisseurs potentiels.
Plus récemment, de nouveaux projets pilotes ont été lancé dans 4 provinces du Kenya où la
plateforme a été utilisée dans des contextes Agrobusiness tels que la filière d’exportation des
fleurs et la filière des oléagineux (culture du tournesol et fabrication des huiles et autres matières
grasses) en partenariat, dans ce dernier cas, avec la raffinerie BIDCO et la Banque EQUITY ainsi
qu’avec les fournisseurs d’intrants spécialisés et les différents producteurs de tournesol adhérents,
au nombre de 4000.
Les principaux bénéfices retirés par les parties prenantes sont les suivants :

Réduction des coûts de transactions grâce à un meilleur accès au marché et au crédit ; il a
été montré que les services DRUMNET avaient permis d’augmenter les revenus des petits
producteurs de plus de 30% ;

Sécurisation des ventes de produits pour une large base de petits producteurs ;

Amélioration de la viabilité du marché pour les fournisseurs d’intrants, contraints par le
passé de vendre à crédit ;

Création d’un environnement favorable à l’engagement des établissements financiers
(Banques commerciales, IMF) dans la filière agricole en partie composée de petits
producteurs.
Le coût d’exploitation DRUMNET est relativement élevé, à savoir 6,80 $ par utilisateur, du fait que
la base utilisateurs n’a pas atteint la masse critique et qu’ainsi le projet reste dépendant de
subventions ; une autre menace pèse sur le projet, il s’agit de la variabilité des revenus des petits
producteurs soumis aux aléas climatiques et notamment aux périodes de sécheresse qui
deviennent de plus en plus longues au Kenya.
L’avenir du projet actuellement porté par PrideAfrica42, une organisation à but non-lucratif réside
dans sa capacité marketing à étendre et à sécuriser la base d’utilisateurs, il est probable que le
42
http://www.prideafrica.com.
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marketing viral ne suffira pas et qu’en conséquence, il sera rapidement nécessaire d’établir un
partenariat avec un grand acteur du secteur de type fournisseur de services à valeur ajoutée.
7.2.7.
Services d’Assistance Téléphonique – M.kilimo, Kenya
M-KILIMO43 est une « hotline » téléphonique spécialisée en agriculture qui répond aux questions
des paysans kenyans, à la recherche d’informations fiables et pertinentes dans leur contexte, sur
les techniques culturales (préparation des sols, semences, choix et dosage des engrais, récolte,
transformation, commercialisation ...), la protection des cultures contre les maladies et les nuisibles
(choix et dosage des traitements), les conditions climatiques, les prévisions météorologiques ...
Le paysan qui souhaite poser une question précise appelle le centre d’appel KenCall via l’un des 3
opérateurs mobiles sur un N° spécial après s’être enregistré gratuitement lors du premier appel.
Il pose sa question dans la langue de leur choix (Anglais, Swahili, autre langues locales) et une
réponse lui est en principe donnée en temps réel, toutefois si les spécialistes présentes sur la
plateforme ne sont pas en mesure de répondre immédiatement, la question est confiée à des
experts de 2ème niveau qui s’engagent à répondre dans un délai maximum de 24 heures.
Pour les paysans, les informations obtenues leur permettent de prendre des décisions plus
pertinentes qui leurs permettent à la fois d’améliorer leur productivité (meilleurs rendements) et
leur chiffre d’affaire (prix de vente et quantités supérieurs), par voie de conséquence de meilleures
conditions de vie pour leur famille (sécurité alimentaire, accès aux services sociaux).
Le projet pilote a été lancé en 2009 par KenCall, le premier centre d’appel conventionnel au
Kenya, la fondation Rockfeller et GSMA ; durant la première année, plus de 30 000 paysans se
sont connectés ; la pérennité du projet n’est pas encore prouvée et ne sera atteinte que dans la
mesure où un modèle économique viable sera opérationnel et pour ce faire les revenus des
communications devront entre autre être suffisamment élevés pour financer les salaires des
experts de la plateforme ; un autre risque structurel devra par ailleurs être géré, il s’agit de garantir
la pertinence et la fiabilité des informations dans le contexte particulier de chaque paysan, ce qui
n’est pas véritablement aisé pour une plateforme nationale
7.2.8.
mAgri - GSMA, tous pays en développement
GSMA est l’association internationale qui regroupe tous les acteurs de l’industrie GSM, à
commencer par les opérateurs et les fournisseurs d’équipements télécoms. Depuis plusieurs
années, GSMA a lancé, afin de développer l’usage de la technologie GSM, un vaste programme
de promotion des applications innovantes et des services à valeur ajoutée sur réseaux mobiles,
notamment au bénéfice des populations et des agents économiques et sociaux dans les pays en
développement.
Les experts de GSMA ont constaté, comme indiqué sur la figure suivante, que :

43
Les rendements des producteurs agricoles dans les pays en développement restaient très
inférieurs à la moyenne mondiale. Ils ont considéré que cela était dû pour partie au fait
qu’ils n’avaient pas suffisamment accès à un ensemble d’informations critiques pour gérer
leur exploitation, à savoir les prévisions météo et les techniques de lutte contre les
parasites (insectes, maladies cryptogamiques) ou encore pour le dosage des engrais ;
http://m-kilimo.com/
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
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La technologie mobile, compte tenu de son taux élevé de pénétration dans les pays en
développement – qui devrait dépasser 100 % après 2014 – est en mesure de relever le défi
de l’accès à l’information et ainsi d’apporter aux exploitants agricoles isolés les moyens de
prendre des décisions plus pertinentes et d’augmenter ainsi leur productivité et leurs
revenus.
Fig. 39. Apport de la technologie mobile en zones rurales
C’est ce constat qui a conduit GSMA mis en place le programme mAgri44 dans le cadre duquel se
place l’initiative mFarmer lancée en 2011 en partenariat avec la fondation BMG et USAID qui a
conduit à déployer des projets pilotes dans onze pays africains dont le Ghana, le Mali et le Nigeria
en Afrique de l’Ouest : des projets qui consistent à développer et à exploiter des services
d’information à valeur ajoutée.
Chacun de ces projets a été monté par un consortium constitué d’un opérateur mobile,
d’organisations agricoles publiques (ex : ministère de l’Agriculture) et privées professionnelles (ex :
organisations paysannes).
Le programme mAgri fournit également une assistance aux opérateurs de services à valeur
ajoutée (ruralVAS), notamment sous les formes suivantes :
44

Assistance technique pour le développement des applications et la mise en œuvre des
services de type mFarmer, avec notamment une boite à outil balisant les différentes étapes
de la conception des services à leur exploitation technique et commerciale ;

Partage d’expériences et des meilleures pratiques ;
http://www.gsma.com/mobilefordevelopment/programmes/magri/programme-overview
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
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Assistance pour la conduite des études d’impact et de viabilité après des projets déployés.
7.2.9.
Radio participative Volta Star – Dimitra, Ghana
Le projet a consisté à associer à une station de radiodiffusion de proximité standard une
plateforme IVR45 à reconnaissance vocale afin d’enrichir les services standards, notamment des
fonctions de traduction ; par exemple, un appelant pouvait choisir la langue utilisée pour l’échange
(« akan » ou « éwé ») ainsi que le format du message (Texte ou Voix).
Cette plateforme a également permis de faciliter le « post » de résumés audio d’informations pour
les agriculteurs avec flexibilité pour la détermination des plages horaires de diffusion ; ainsi, par
exemple, l’auditeur peut sélectionner un thème spécifique et l’écouter pendant 5 mn dans la
langue de son choix.
Selon les promoteurs du projet, cette expérience a confirmé que « la voix reste le support le plus
pertinent et le plus riche pour véhiculer de l’information auprès des populations rurales ».
7.2.10.
Incubateur d’entreprises – CTIC, Dakar
Il s’agit d’une pépinière d’entreprises46 qui visent à se positionner dans le secteur TIC ; cette
structure créée en 2011 repose sur un partenariat public/privé dont les principaux acteurs sont le
gouvernement sénégalais (engagé de longue date dans le soutien aux PME), la Banque mondiale
(InfoDev qui a une longue expérience en matière de création d’incubateurs au plan mondial),
Sonatel, GIZ (Coopération allemande), CDE (UE/ACP) ...
L’incubateur CTIC fournit à ses clients les services suivants :

Une infrastructure d’hébergement de 500 m2 mettant à disposition des entreprises toute la
logistique de bureaux intelligents ainsi que des services et des espaces mutualisés (ex :
accueil téléphonique, salles de réunion et de vidéoconférence) ;

Un accompagnement individuel (« coaching ») personnalisé (aides à l’élaboration du plan
stratégique, au montage du dossier de financement, au « réseautage » et formation.
Il s’adresse à la fois aux personnes (i) qui sont dans un processus de création d’entreprise ou (ii)
qui possèdent déjà une entreprise ; dans un premier temps, la pépinière a été organisée pour
accompagner à la fois une trentaine d’entreprises et/ou de porteurs de projet.
A ce jour, CTIC a déjà accueilli dix entreprises en incubation et autant de porteurs de projets en
pré-incubation.
7.2.11.
Problématique de pérennisation et de reproductibilité des projets
TIC
Durant ces dernières années, plusieurs projets du type de ceux évoqués dans les deux
paragraphes précédents ont été largement médiatisés par leurs promoteurs mais il faut bien
45
Interactive Voice Recognition, serveur vocal interactif libre de type « Freedom Fone » ; www.freedonfone.org
46
http://www.cticdakar.com
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reconnaitre aujourd’hui que, pour la majorité d’entre eux, les résultats obtenus ne sont pas à la
hauteur des espérances qu’ils avaient fait naître auprès des populations et des bénéficiaires
potentiels durant les premières années de leur lancement ; à savoir que beaucoup d’entre eux
n’ont pas encore réussi à passer du stade de « projet pilote » à celui du déploiement d’envergure.
Cette situation d’échec relatif s’explique par les principales raisons suivantes :

Un leadership insuffisant de la part des porteurs de projets, apparaissant à deux niveaux :

Dans la recherche d’un modèle économique viable et pérenne ; de ce point de vue, il
est à noter que le recours aux subventions, certes souvent indispensables pendant
les premières années de fonctionnement, a, dans la plupart des cas, un effet pervers
à moyen terme ;

Dans le management du projet lui-même, souvent caractérisé à la fois (i) par un
manque d’évaluation périodique des résultats obtenus (ex : situation financière,
impact du projet sur les bénéficiaires cibles) et (ii) par une absence de projection
dans l’avenir (Budget prévisionnel et Business plan, même s’il s’agit d’un projet à
caractère social) ; sachant que ces différents niveaux d’analyse ont pour principal
objectif de retirer des enseignements du passé et d’apporter des correctifs à la
stratégie suivie jusqu’alors.
Nota : De ce point de vue, les projets CERCO et ESOKO, dont le succès est principalement
dû aux qualités de leadership et d’innovation de leurs fondateurs ainsi qu’à leurs capacités à
développer un projet sans aucune subvention, font figure d’exceptions qui corroborent
l’analyse des raisons des situations de relatif échec présentées ci-avant.


Un manque d’implication des grands acteurs publics et privés, à savoir :

Les opérateurs de télécommunications qui, lorsqu’ils s’y impliquent, le font
uniquement dans le cadre de leur politique RSE alors qu’ils auraient un rôle
« business » à y jouer du fait de leur position incontournable dans l’écosystème. De
plus, ces opérateurs perdent une opportunité de développer leur chiffre d’affaires en
matière de services à valeur ajoutée, relais de croissance indispensables dans un
marché en voie de saturation sur la base des offres de services actuelles ;

Les pouvoirs publics qui se devraient d’intervenir à la fois en matière (i) de soutien
financier (fonds d’amorçage plutôt que subventions) et (ii) de soutien à la création
d’entreprises (centres d’incubation pour le développement de services à valeur
ajoutée). A ce titre, ils pourraient se présenter comme partenaires des opérateurs de
télécommunications.
Un comportement trop exclusif de certaines ONG et partenaires de développement qui
rechignent à s’engager, y compris dans des projets pilotes, en partenariat avec des acteurs
commerciaux ; ce type de partenariat apparait pourtant, notamment en milieu rural, comme
une des solutions à envisager, en tout premier lieu, tant est évidente la complémentarité de
compétences qui apparait (i) entre une ONG connaissant particulièrement bien les
comportements des populations et des acteurs locaux et (ii) un opérateur de
télécommunications qui dispose des ressources nécessaires pour la mise en place de
solutions technico-économiques adaptés à des besoins identifiés avec l’assistance de
l’ONG en question.
Il semble que la situation des projets de services TIC à valeur ajoutée soit plus favorable en
Afrique de l’Est où dans plusieurs pays (Kenya, Ouganda47, Rwanda, Mozambique ...), non pas
47
http://www.brodsi.org.ug
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tant par le nombre d’idées innovantes mais surtout par la capacité des acteurs de la sousrégion à engager davantage de projets sur le terrain ; cela tient en partie au fort engagement
des pouvoirs publics en Afrique de l’Est, notamment en termes d’investissement en milieu
rural, sans commune mesure à ce qui fait en Afrique de l’Ouest..
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