Sept ans à la tête de l`Institut hongrois à Paris \(suite de la page 1\)
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n° 20 Janvier 2006 La lettre d’infor mation Amitiés France-Hongrie LES VŒUX DU PRESIDENT En ce début d’année 2006, je tiens, au nom du Conseil d’Administration, à exprimer à toutes celles et à tous ceux qui partagent avec nous cette passion pour l’amitié entre la France et la Hongrie mes meilleurs vœux de bonheur et de santé. Je souhaite cette année riche en évènements positifs pour les associations affiliées, espérant que d’autres nous rejoindront… Nous approchons du 50e anniversaire d’une période qui a marqué le cœur de tous les Hongrois (et j’oserai dire aussi, même si le traumatisme était moins grand, de ceux qui vibraient en essayant de suivre l’évènement par la radio). Cela sera aussi le 125e anniversaire de la naissance de Béla Bartók. Nos Associations ont plein de projets…Nous aurons donc l’occasion, pour beaucoup, de nous retrouver, et pour les plus lointains, ce bulletin, vos messages, et nos réponses seront le moyen de poursuivre notre vie associative. Daniel GUFFROY Président d’Amitiés France-Hongrie Rejoignez France-Hongrie Année 2006 J’adhère à Amitiés France-Hongrie Nom: …………………………….…………… Prénom:……………………….……………. Adresse:……………………………………… ……………….……..…………………………. CP:………………………..….…………….... Ville::…………………………….…………… Envoyez ce bulletin à : Amitiés France-Hongrie Maison des Associations 1, rue Émile Tavan 13100 Aix en Provence Tarif: 25 € (cotisation individuelle) 40 € (cotisation familiale) 60 € (cotisation de soutien) Parcours - Sept ans à la tête de l’Institut hongrois à Paris En janvier prochain, Sándor Csernus directeur de l’Institut hongrois à Paris quittera ses fonctions pour revenir dans son pays. En près de 7 ans d’activité à Paris, cet universitaire, historien médiéviste laisse derrière lui un réseau de contacts franco-hongrois d’une grande richesse. Ils ne sont pas nombreux à pouvoir se vanter d’être restés à leur poste pour un mandat de sept ans. C’est le cas de Sándor Csernus. Suite page 2 Le meilleur souvenir de Sándor Csernus : Magyart ! (photo Institut hongrois) -1- Amitiés France-Hongrie – Lettre d’information n°20 – Janvier 2006 Parcours - Sept ans à la tête de l’Institut hongrois à Paris (suite de la page 1) Le directeur de l’Institut hongrois à Paris quittera en janvier ses fonctions après sept ans de loyaux services. Si l’Institut hongrois perd un excellent directeur, l’université de Szeged sera certainement heureuse de retrouver un non moins excellent professeur. Car, Sándor Csernus aura contribué à l’événement phare de ces dernières années : Magyart, l’année culturelle de la Hongrie en France. Décidée en 1997, la saison s’est déroulée, en en 2001. Cela reste sans conteste, le meilleur souvenir de Sándor Csernus à Paris. En France, Magyart fut d’après lui, « la première saison culturelle organisée selon les principes français de l’interprétation de la culture, basés sur le triptyque suivant : décentralisation – démocratisation – participation de la société civile ». Résultat : plus de 860 événements organisés sur tout le territoire français. La suite ne s’est pas faite attendre : de nombreuses autres saisons culturelles hongroises ont vu le jour dans d’autres pays : France, France, France et l’année prochaine en France. L’image de la Hongrie a changé Deux ans plus tard, c’était la Hongrie qui invitait la culture française chez elle avec un événement phare : l’exposition Monet qui reste dans toutes les mémoires avec 250,000 visiteurs. Et ce professionnel de souligner que l’exposition avait rappelé à juste titre que « la Culture pouvait aussi être rentable ». Sándor Csernus est satisfait « les contacts établis à l’époque entre professionnels des deux pays se sont révélés solides. Les touristes français ont vu leur nombre augmenter de 18% en 2001-2002 ». D’ailleurs, le directeur de l’Institut hongrois à Paris estime que le budget dépensé par chaque touriste a largement remboursé l’investissement financier consacré par la Hongrie à la saison culturelle Magyart. Surtout, l’image de la Hongrie a évolué près des touristes occidentaux. Quant aux collaborations initiées avec et entre artistes, elles perdurent elles aussi : l’exemple le plus probant cité par Sándor Csernus étant le théâtre Kretakör créé à Bobigny, dans la banlieue parisienne. Sándor Csernus et Daniel Guffroy en 1999 (photo France-Hongrie 13) L’image de la Hongrie a alors bénéficié d’événements qui n’étaient pas tous prévus se souvient-il encore mais qui ont beaucoup joué : « une magnifique campagne de publicité de l’office de tourisme dans les couloirs du métro parisien, le prix Nobel de littérature Kertész, ou encore le prix Femina de Magda Szabó ». C.V. (LPJ Budapest) Mercredi 23 novembre 2005 Bienvenue au nouveau directeur András Derdák. Nous ferons plus ample connaissance dans notre prochain bulletin. Des contacts ont déjà eu lieu avec lui pour confirmer la volonté d’Amitiés France-Hongrie de continuer à collaborer avec l’Institut comme à l’époque de Monsieur Csernus. Amitiés France-Hongrie – Lettre d’information n°20 – Janvier 2006 -2- Le Busójárás de Mohács Une antique tradition hongroise La fin de l’automne et l'hiver sont des moments de l'année ou le ciel est le plus souvent foncé et gris, le paysage brun mat ou recouvert de neige, les arbres dénudés, créant un effet fantasmagorique et effrayant, et il peut y avoir une tristesse flottant dans le ciel et dans nos esprits. Heureusement des fêtes et des événements viennent colorés les saisons et ajoutés de la chaleur : Halloween, Thanksgiving, saint Nicolas, sainte Lucie, Noël, saint Sylvestre, Épiphanie, Mardi gras, Carnaval, saint Valentin, … Le carnaval est le moment qui célèbre l'enterrement de l'hiver et l’accueil du printemps. Il remonte à l’Antiquité comme rituel de fertilité. Il dure de l'Épiphanie (6 janvier) à mardi gras (Húshagyó Kedd). Le monde comporte quelques carnavals célèbres : Venise, Rio, New-Orléans, Nice, Dunkerque, Binche… La Hongrie est fière du sien : le Carnaval (farsang) du Busójárás à Mohács. Pendant le carnaval, il y a de la fantaisie, de l'amusement. Comme ailleurs, bals costumés, danses, défilés et autres pratiques fascinantes étranges et peu communes impliquent les coutumes folkloriques traditionnelles locales. La coutume veut que dans les villages hongrois les enfants, le visage barbouillé de suie, portant fièrement un bâton, vont chez les voisins demander un morceau de lard qu’ils mettent à l'extrémité d’une tige, plus tard ils le rôtissent sur un feu brûlant et mangent joyeux tout en chantant. Ils mangent également le beignet traditionnel (fánk). Bien sûr la Hongrie possède d’autres carnavals. A Szeged, le samedi du carnaval, on brûle une sorcière en paille qui est ensuite jetée dans la Tisza afin de bouter hors les murs, les maladies et les esprits diaboliques. A Budapest, Le carnaval « Fanta » sur la place Vörösmarty, inclue un défilé et un concours de costume comportant généralement un saint Nicolas, un Kossuth Lajos, un roi et ses chevaliers, un monstre diabolique (krampusz), une bête masquée, des masques vénitiens, des arlequins et des clowns, et beaucoup d'autres. Si vous visitez la Hongrie en février, il ne faut pas manquer de visiter Mohács pour voir une partie « terrifiante » de la culture hongroise. Pendant cette visite, saisissez l’occasion de voir Mohács et de faire l'expérience et la connaissance des coutumes du « busó ». Elles resteront gravées à jamais dans votre mémoire. En descendant de Budapest, par la rive droite, vous pourrez visiter Szekszárd, faire un détour dans les caves de Villány ; par la rive gauche, Kalocsa et Baja s’offriront à vous avant d’arriver à Mohács. La pratique des busójárás est exécutée dans Mohács par les busós, personnages effrayants et féroces provenant à l’origine du peuple Sokác (ancienne population slave de la région), on les trouve aussi bien en Slovénie qu’en Croatie. La légende et la croyance veut que cette férocité épouvantable était une technique de bataille pour inspirer la crainte aux troupes turques afin de les forcer à la retraite. Le carnaval de Busójárás dure six jours par an (habituellement en février). Il commence par une ouverture le jeudi, puis un petit carnaval (Kisfarsang) le vendredi, puis le plus grand jour est le dimanche (7e dimanche avant Pâques), et se termine enfin avec l’enterrement du carnaval (Farsang Temetés) le mardi. -3- Amitiés France-Hongrie – Lettre d’information n°20 – Janvier 2006 Le programme complet des événements, des programmes, et des attractions peut se retrouver sur www.mohacs.hu (site Web de la ville). Le moteur du carnaval est le défilé des busójárás sauvages, féroces, effrayants. Ils portent des masques grotesques, souvent découpé dans du bois et peint par les artisans locaux, de grandes fourrures et des cloches d’animaux. Ils agitent des crécelles. Ils marchent ou montent sur des chariots avec un cercueil appelé le busó temető. Certains busós offrent des beignets (fánk) avec l'extrémité de fourches et les autres battent « doucement » les femmes avec un objet représentant un symbole de fertilité. En outre, pendant le festival, les busós montent dans des bateaux sur le Danube. Le défilé descend la rue principale menant à la place centrale à côté de l’église orthodoxe. Attention, ils vont essayer de vous arroser de farine ! La rue principale est garnie de marchands et c'est un plaisir de pouvoir acheter un masque, une fourrure, une crécelle, et d'autres articles relatifs au carnaval ou à l’artisanat local. On peut aussi déguster un excellent vin (blanc) chaud en mangeant des saucisses (on est en février et les pieds sont peut-être dans la neige). On peut assister aussi aux démonstrations de danses folkloriques permettant de voir des costumes de diverses régions de la Hongrie. Les busós sont-là pour semer la joie et la bonne humeur ! Il y a le canon à feu et la course de quelques sorcières sur la place et même une sainte Lucie au masque blanc fait une apparition pendant le défilé. La nuit tombe vite en février, un feu énorme au milieu de la place est allumé, un mannequin de paille représentant l’hiver est brûlé en effigie, et les busós exécutent des danses grotesques autour du feu à la stupéfaction et à l'étonnement des spectateurs. Après une éclipse trop longue, de nos jours, il y a de plus en plus de busójárós qui participent au carnaval. C'est une bonne idée de maintenir vivace ces traditions faisant partie intégrante du patrimoine pour que les générations futures puissent aussi les apprécier. Henri TOULOUZE Président d’honneur d’Amitiés France-Hongrie Rakott palacsinta (Gâteau de crêpes meringué) Ingrédients : Pour une douzaine de crêpes : 3 œufs, 300gr de farine, 30cl de lait, 2 sachets de sucre vanillé, 1 cuillère à soupe de rhum ambré, 30 cl d’eau gazeuse, 1 pincée de sel Pour la garniture : 200 gr de noix moulues, 100 gr de sucre en poudre, 6 cuillères à soupe de confiture d’abricot Pour la meringue : 2 blancs d’œufs, 100 gr de sucre en poudre Faire cuire des crêpes de taille moyenne (entre 20 et 24 cm de diamètre). Beurrer un moule à manquer de la même taille. Disposer la première crêpe dans le moule, étaler dessus une cuillère à soupe de confiture d’abricot , mettre la deuxième crêpe, saupoudrer de noix moulues mélangées au sucre en poudre et alterner ainsi crêpe, confiture, crêpe, noix et ainsi de suite. Terminer par une crêpe et couvrir le dessus avec la meringue (2 blancs battus en neige avec une pincée de sel, quelques gouttes de jus de citron et 100 grammes de sucre ajoutés quand la mousse est déjà ferme). Mettre au four pour faire dorer la meringue et servir en tranches comme une tarte. Enikő Sombrin-Sasvári Amitiés France-Hongrie – Lettre d’information n°20 – Janvier 2006 -4- VINS DE HONGRIE LE SUD BALATON A L’HONNEUR L’Académie Hongroise du Vin a élu début décembre les vignerons de l’année 2005. Cette consécration récompense chaque année un ou plusieurs viticulteurs dont l’ensemble de la production mérite d’être mentionnée. Cette année, sur les trois élus, deux opèrent sur la rive sud du lac Balaton ; il s’agit de Légli Ottó de Balatonboglár et de Garamvari Vencel de Balatonlelle. Ce n’est pas la première fois que les viticulteurs du Sud Balaton sont récompensés puisque Illés Gyula de Siófok Kiliti en 1998 et en 2000 à chaque fois pour ses merlots a déjà été honoré. Mais, cela reste encore l’exception pour ne pas insister aujourd’hui sur ce double choix. (Notons que le troisième élu Vincze Béla, viticulteur à Eger a déjà été honoré plusieurs fois tout comme nombre de viticulteurs de la région d’Eger dont les vins sont plus connus, à défaut d’être plus réputés, que ceux du Sud Balaton). Zone de production intense, la région du sud Balaton a longtemps souffert d’une qualité moyenne puisque la quantité primait souvent sur la qualité. De plus, une grande partie des récoltes était destinée à la fabrication de pétillants, ce qui n’encourageait pas à la recherche d’une qualité capable de rivaliser, ne serait-ce qu’avec les vins produits sur la rive Nord. Tout ceci a bien changé, puisque nombre de producteurs affichent aujourd’hui leur savoir-faire, au travers d’une association fondée au printemps 1999 et n’hésitent pas à proposer dégustation et vente directe tout au long « d’une route des vins du sud Balaton » (A Dél-balatoni Borút) qui a été officiellement ouverte le 20 août 2000. De Siófok à Kéthely, une trentaine d’établissements (producteurs, mais aussi restaurateurs et distributeurs) participent à cette démarche de valorisation des vins de cette région du Balaton qui mérite plus qu’un simple regard. A l’époque de l’Empire Romain, le lac Balaton, autant sur sa rive nord que sur sa rive sud, était entouré de routes reliant la Pannonie et l’Italie. De nombreux fragments ont été découverts dans cette région montrant, entre autres, Bacchus avec une grappe de raisin ou un esclave travaillant dans la vigne. L’empereur Probus (de 276 à 282), qui fut procurateur à Acquincum, avant d’atteindre le pouvoir suprême, connaissait la viticulture autour du lac Balaton et en appuyait le développement. Même pendant la domination turque la viticulture survécue, y compris autour du lac, puisque les livres de dîmes des beylicats musulmans prescrivent, parmi les contributions obligatoires des différentes agglomérations, la livraison de vin en proportion de la grandeur de la région viticole. Cette région de vins est en train de devenir une région de grands vins et ne boudez pas votre plaisir de venir les déguster lors de votre prochain séjour en Hongrie car le sud Balaton est aussi une grande région touristique. Un seul regret, c’est que de trop viticulteurs s’empressent aujourd’hui de ne cultiver que des cépages connus à l’étranger dans l’espoir de percer sur ces marchés en oubliant que la typicité des vins hongrois s’expriment aussi avec des cépages qui ont fait la réputation de la Hongrie dans ce domaine. Certes, vous allez déguster des merlots sublimes chez Illés Gyula mais ne passez pas à côté des király -5- Amitiés France-Hongrie – Lettre d’information n°20 – Janvier 2006 léányka véritable révélation du savoir-faire de ce viticulteur. Tout comme les kékfrankos, rencontrés dans la région de Balatonboglár, méritent le détour pour un cépage longtemps décrié dans la région de Sopron et qui retrouve aujourd’hui ses lettres de noblesse tout du moins du côté de Balatonboglár. Les caves de Balatonboglár Mais avant de décrire les cépages, il faut savoir que beaucoup de vignes poussent sur cette partie sud de Balaton sur des sols forestiers formés sur les dépôts de lœss et que nombre de vignes sont également plantées dans du sable ce qui rend les vins de cette rive sud encore plus complexes et encore plus particuliers. Le « király leányka » est le nom hongrois d’un cépage de cuve blanc d’origine roumaine (région de Brasov) le « feteasca regala » qui offre, grâce aux sols hongrois, une typicité encore plus marquée que celle rencontrée dans les vins roumains ; lorsque l’automne est chaud, ce cépage permet d’obtenir des vins liquoreux d’une qualité exceptionnelle et si l’occasion vous en est donnée, n’hésitez pas, ce cépage étant d’ailleurs de plus en plus cultivé en Hongrie. Tout comme le « leányka » cépage blanc d’origine moldave et transylvaine («le « feteasca alba ») qui donne un vin alcoolique, bouqueté, rappelant la pêche et l’abricot et qui, lui aussi, vieilli extrêmement bien. A signaler quand même que les plus grands « leányka » se rencontrent dans la région d’Eger. Le cépage blanc le plus répandu autour du Balaton est l’« olaszrizling1 » ou riesling italien qui, malgré son nom, est d’origine inconnue, ce qui dans ce cas fait dire ou écrire n’importe quoi. Sa production est relativement importante dans cette région, où l’on trouve de très bons et de moins bons « olaszrizling » ; à vous de vous faire, sur place, une opinion. N’oublions pas le « szürkebarát » connu également sous le nom de « pinot gris » qui est une variation grise du pinot noir. Il aurait été apporté vers 1375 par l’empereur Charles IV aux moines cisterciens qui le plantèrent sur les collines de Badacsony d’où son nom de « moine gris », mais aussi le « kéknyelű » surtout autour de Badacsony et pour ceux qui recherchent l’originalité, un conseil, cherchez à déguster un « irsai olivér » en l’achetant directement dans une grande cave, du côté de Balatonboglár par exemple, car vous aurez là l’occasion de découvrir (et d’apprécier je pense) un pur produit viticole hongrois. Ce cépage blanc à deux fins, obtenu par l’hybrideur hongrois Paul Kocsis en 1930 en croisant le « pozsonyi fehér » et le « csabagyöngye » (« perle de Csaba ») mûrit dès la fin août et donne des arômes muscatés fort agréables. Si, au hasard de vos recherches, vous en découvriez un issu du vignoble d’Aszár-Neszmély, n’hésitez pas, c’est sans doute le meilleur. 1 Au Moyen-Âge, le nom « Olasz » ne désignait pas seulement les Italiens, mais plus généralement les Latins dont les Français comme l’atteste le nom d’un village sur la route de Pécs à Mohács. Le mystère de l’origine de l’« olaszrizling » n’en est que plus épais. Amitiés France-Hongrie – Lettre d’information n°20 – Janvier 2006 -6- Parmi les cépages rouges, en dehors du « kékfrankos » et du « merlot » dont nous avons déjà parlé retenez, pour le plaisir de la comparaison, deux cépages d’origine française, le « pinot noir » souvent présenté sous son nom français alors que son nom hongrois est le « kék kisburgundi », et le « cabernet sauvignon » d’appellation identique en français et en hongrois ainsi qu’un cépage d’origine autrichienne, le « zweigelt » du nom de son créateur, qui devient le « rotburger » en Hongrie et dont vous apprécierez la fraîcheur surtout l’été au bord du lac. Ce petit voyage autour du lac Balaton, mais, soyons honnêtes, principalement sur sa rive sud, n’a pour seule ambition que de vous faire mieux connaître ce qui reste, certainement, de mieux approprié pour apprécier la cuisine hongroise et en particulier les poissons du Balaton. Mais comme chacun sait que les goûts et les couleurs ne se discutent pas, on vous laisse seul juge du chemin que vous suivrez pour votre plus grande joie. Colette a écrit : « le vin n’est pas fait pour la soif, mais pour le plaisir » ; à vous de vous laisser guider, non par la soif, mais par le plaisir. Fabien HOUILLER Quelques références : • Marcel Lachiver Vins, vignes et vignerons aux éditions Fayard. • Pierre Galet, dictionnaire encyclopédique des cépages aux éditions Hachette. • Vins de Hongrie, cépages oubliés et millésimes anciens publié par : Agrarmarketing Centrum. • Borgazdaság, Numéro spécial publié à l’occasion du Concours Mondial de Vins, Budapest 1972. • A Dél-balatoni Borút informacios, contact : Kispál Vilmos, tel : 0036 85 350 737. • Régions viticoles de Hongrie, Turista informácio, [email protected]. • Le livre des vins d’Eger aux Editions Csizmadia. Parmi les viticulteurs cités : • Légli Ottó, Balatonboglár, Kilató út 7, tél. : 06 85 350 975 • Garamvari Vencel, 8638 Balatonlelle, Kishegyi út 42, tél. : 00 36 85 454 701, Fax 00 36 85 554 153, email : [email protected], site : http://www.garamvariszolobirtok.hu • Illés Gyula, Siófok Kiliti, Belsöhegy, tél : 00 36 30 2747 149 • Vincze Béla, Eger, Zone industrielle, Bakfai út. -7- Amitiés France-Hongrie – Lettre d’information n°20 – Janvier 2006 A TRAVERS LA PRESSE FRANCOPHONE Ces informations ont été relevées dans la presse francophone de fin décembre/début janvier. Elles ne peuvent en aucun cas refléter l’opinion d’Amitiés France-Hongrie ou de ses dirigeants. Le PIB dans l’Union européenne Le PIB par habitant a varié dans les États membres de 43% à 227% de la moyenne de l’UE25 en 2004. Le PIB par habitant au Luxembourg, exprimé en standards de pouvoir d’achat (SPA), a été plus de deux fois supérieur à la moyenne de l’UE25 en 2004, tandis que celui de l’Irlande était environ 40% au-dessus de la moyenne. Les Pays-Bas, l’Autriche, le Danemark, la Belgique, la Suède et le RoyaumeUni dépassaient la moyenne de l’UE25 d’environ 20%, la Finlande, la France et l’Allemagne d’environ 10%. L’Italie et l’Espagne se situaient au niveau de la moyenne de l’UE25. À Chypre, en Grèce et en Slovénie, le PIB par habitant était inférieur à la moyenne d’environ 20%. Le Portugal, la République tchèque et Malte se situaient environ 30% au-dessous de la moyenne. Le PIB par habitant de la Hongrie était environ 40% inférieur à la moyenne. Il représentait environ la moitié de la moyenne en Slovaquie, en Estonie, en Pologne et en Lituanie, tandis qu’en Lettonie, le PIB par habitant était juste audessous de 45% de la moyenne de l’UE25. Ces données révisées pour 2004 ainsi que les données définitives pour 2003 sont publiées par Eurostat, l’Office statistique des Communautés européennes. BUDGET EUROPEEN 2007-2013. – Non, non et non... bon d'accord ! Après avoir dit, répété et confirmé qu'il refusait le budget proposé par la présidence européenne britannique, car ne pouvant convenir dans sa forme actuelle avec les intérêts de la Hongrie, le Premier ministre Ferenc Gyurcsány a fini par accepter la proposition budgétaire négociée à l'arrachée vendredi dans la nuit. Amitiés France-Hongrie – Lettre d’information n°20 – Janvier 2006 -8- Il est vrai que des changements, qualifiés toutefois de minimes par Etele Baráth, le ministre hongrois sans porte feuille responsable des Affaires européennes, avaient été effectués. La nouvelle version budgétaire doit toutefois concéder un fonds supplémentaires de 140 millions d’euros pour la Hongrie contre 22 millions d’euros précédemment proposé. Hongrie : l'armée manque d'armes adéquates (sondage) Beaucoup de Hongrois estiment que l'armée de leur pays manque d'armement moderne et adéquat pour défendre la nation en cas de conflit militaire, indique le quotidien Magyar Nemzet paru mardi. Selon un sondage, réalisé par un centre de recherches et cité par ce journal, tous les sondés ont indiqué que rien ne devait être épargné pour défendre l'indépendance du pays, mais 77% d'entre eux estiment que l'armée hongroise manque d'armes modernes et d'équipements nécessaires pour la défense nationale. Environ 58% des sondés se sont déclarés persuadés que les Hongrois seraient incapables de se défendre si leur pays était menacé par une guerre, toujours selon le sondage. Celui-ci montre également qu'être soldat est loin d'être un choix de métier populaire en Hongrie, seuls 14% des sondés se déclarant volontaires pour devenir militaires. Energie – Les conséquences de la crise gazière Après les difficultés d’approvisionnement en gaz survenues il y a quelques jours en Hongrie, suite au différend russo-ukrainien, un débat a vu le jour à Budapest pour tenter de se libérer – même partiellement – de la dépendance énergétique avec la Russie. C’est pourquoi, György Hatvani, secrétaire d’État au ministère de l’Économie, a rappelé lors d’un séjour à Bruxelles, l’importance de la recherche de solutions alternatives, telle par exemple la construction d’un gazoduc à partir du Kazakhstan vers l’Union européenne et qui passerait par la Hongrie. A cet effet, le secrétaire d’État a mis l’accent sur l’approbation politique de tous les pays et la réunion de fonds communautaires. Car à l’heure actuelle, il est possible, mais pas facile de recourir à d’autres ressources d’énergies pour assurer le chauffage. En Hongrie, 90 % des appartements sont chauffés avec du gaz, une méthode confortable qui se reflète également sur les prix de l’immobilier. Les appartements équipés en chauffage électrique se vendent moins cher. Actuellement, cela coûte deux fois plus cher de chauffer un appartement en Hongrie qu’en Autriche où les logements font appel à une isolation thermique efficace. Face à une recherche de nouvelles solutions énergétiques, le Premier ministre Ferenc Gyurcsány a précisé que l’application de la politique énergétique devrait désormais passer du niveau national au niveau régional ou communautaire, Le chef de gouvernement hongrois a également incité à la construction d’un terminal de gaz liquide en Croatie sur la base de fonds européens. Cette installation, vanne méridionale de l’Union européenne, permettrait d’acheminer le gaz naturel par des gazoducs en direction d’autres pays du continent. Au niveau hongrois, F. Gyurcsány n’a pas manqué de souligner l’importance de la mise en place de réservoirs stratégiques nationaux tout en remarquant que son gouvernement se pencherait également sur l’élaboration d’un programme d’énergies biologiques. Politique – Les grands enjeux de 2006 Le principal sujet politique en Hongrie à l’aube de cette nouvelle année est évidemment les prochaines élections législatives qui auront lieu dans quatre mois environ. En effet, à l’heure actuelle, seul le président de la République László Sólyom en connaît la date exacte. Une fois gagnée les élections, le parti vainqueur sera confronté à la mise en place et à l’application de grandes réformes plus que nécessaires en Hongrie. Pour autant, les programmes ne sont guère précis. Comme ailleurs, le combat politique se fera plutôt par personnalités interposées, en l’occurrence pour les Socialistes Ferenc Gyurcsány et pour la droite Viktor Orbán. Il y a néanmoins une nouveauté dans le paysage politique en Hongrie. László Sólyom contrairement à ces prédécesseurs a encore montré qu’il ne voulait pas être un Président "qui inaugure les chrysanthèmes" avec un discours du 1er de l'an très politique. DIPLOMATIE – Rencontre avec le Monténégro En début de semaine dernière, le Président de la République de Hongrie László Sólyom et le Premier ministre Ferenc Gyurcsány ont rencontré Filip Vujanovics, président du Monténégro. Ce pays est actuellement candidat pour rejoindre l’Otan et l’Union européenne et la Hongrie soutient ses deux démarches ainsi que le référendum prévu sur l’indépendance du Monténégro. Dans la région, c’est avec la Hongrie que le Monténégro entretient le plus de rapports économiques et commerciaux a déclaré le chef de l’Etat monténégrin. -9- Amitiés France-Hongrie – Lettre d’information n°20 – Janvier 2006 Décembre : la neige En Hongrie, comme dans la plupart des pays européens, l’année 2005 s’est terminée sous la neige. Elle a provoqué le déraillement d'un tramway à Budapest, bloquant plusieurs lignes dans la capitale, alors que des autobus étaient immobilisés. Les habitants de la capitale ont été invités à rester chez eux, ou en cas de nécessité absolue, à emprunter les axes principaux. L’utilisation des équipements spéciaux étaient obligatoires dans de nombreuses régions. La neige a également entraîné des perturbations de trafic sur le réseau ferroviaire en Hongrie, où près de 120 trains accusaient du retard. Ceux qui voulaient une Saint Sylvestre traditionnelle ont été servis ! Comme dans une grande partie de l’Europe, il neige à Budapest depuis le 27 décembre dernier. Cela a commencé dans l’ouest du pays et depuis le 29, la situation est devenue plus critique. Les chutes de neige doublées d’un vent fort, ont ralenti la circulation dans le pays entier, voire rendu impraticables certaines routes. Bus et trains ont accumulé du retard, et plusieurs services de transports réguliers régionaux n’ont carrément pas pu démarrer. De son côté, la circulation aérienne a aussi rencontré des problèmes à l’aéroport Ferihegy. A Budapest même, il faut savoir que 60 engins déblayent les rues régulièrement mais malheureusement cela n’empêche pas que certains autobus ne desservent que difficilement les arrêts situés sur les collines de Buda. Amitiés France-Hongrie – Lettre d’information n°20 – Janvier 2006 Un avion se pose en urgence à Newcastle Newcastle (Angleterre). Un avion s'est posé en urgence sur l'aéroport de Newcastle (Angleterre) peu de temps après son décollage à cause d'un problème technique. Vers 18h30, heure locale, l'appareil de la compagnie irlandaise Easy-Jet en route pour Budapest (Hongrie) s'est mis à tourner au-dessus de l'aéroport pour bruler du kérosène. L'incident semble du à un défaut dans le système d'air conditionné de l'avion et l'équipage en a été informé lorsqu'une légère brume a envahi la cabine. Le commandant de bord a alors décidé de revenir sur l'aéroport de départ pour trouver les causes du problème et a du tourner au-dessus de l'aéroport plusieurs heures afin de bruler suffisamment de kérosène pour pouvoir se poser en toute sécurité. L'avion s'est posé sans incident et les passagers ont été transférés sur d'autres vols de la compagnie. Immobilier – De bonnes occasions ! Alors que le marché de l’immobilier semble reprendre de plus belle en ce début d’année, le ministère hongrois de la Défense compte encaisser plusieurs milliards de HUF avec la vente de bien immobiliers jugés superflus. Cet argent devrait être utilisé pour la modernisation des casernes et la construction de logements. - 10 - Prix – Des hauts et des bas Parmi les denrées alimentaires, la taxe sur le café, le cacao, les jus de fruits, et le champagne est passée de 25 a 20%. Pour les appareils de télécommunication, informatiques, les outils agricoles, les jouets, les meubles et les articles électroniques les prix vont aussi baisser. Par contre dans les restaurants, le montant de l’addition ne bougera pas car la majorité des produits alimentaires est taxée à 15%. Mais cette année, certains prix vont augmenter. En janvier la carte pour les transports en commun de Budapest coûte désormais 6 900 HUF (27,6 euros), un billet de métro reviendra à 185 HUF (74 centimes d’euro) équivalent à environ une augmentation moyenne de 10%. Le ministre de l’Economie János Kóka estime nécessaire de réduire de 30% les effectifs de la MÁV, la compagnie nationale des chemins de fer hongrois. Les ouvriers qualifiés ne sont pas concernés précise-t-on encore afin certainement de rassurer les voyageurs. En échange, l’Etat hongrois attribuerait aux Chemins de fer 100 milliards de HUF, mais exigerait néanmoins le contrôle des pertes financières de la société des chemins de fer en 2006. Une bonne nouvelle dans ce panorama : le ministre a annoncé que des travaux étaient en cours pour relier l’aéroport de Ferihegy de Budapest au centre-ville de la capitale par une voie ferrée. Ces travaux pourraient être terminés dans deux ans et demi. SECURITE ROUTIERE – Port du casque obligatoire pour les cyclistes ! Le ministère de l’Economie et des Transports compte rendre le port du casque et du gilet fluorescent obligatoire pour tous les cyclistes. En moyenne par an, les accidents de la route font 1.300 victimes et plus de 20.000 blessés en Hongrie. Sans mesures sévères de prévention, le pays ne pourra pas satisfaire aux exigences du livre blanc de l’Union européenne. D’après ce document d’ici 2010, les pays membres devront réduire de moitié le nombre des victimes d’accidents de la route. Aussi, les automobilistes aussi sont concernés par les nouvelles mesures. A partir du second semestre 2006, seules les voitures neuves dotées de l’ABS pourront être mises en circulation. Et à partir de la fin mai tous les véhicules de moins de 3,5 tonnes devront être équipés d’un extincteur. Les spécialistes de la sécurité routière ont accueilli ces nouvelles résolutions avec réserve, car en Hongrie les pouvoirs publics n’ont pas encore réussi à généraliser auprès des cyclistes, un éclairage en règle à la tombée de la nuit. CHEMINS DE FER – Moins de personnel, plus de subventions PRIVATISATION – L’aéroport de Budapest est anglais C’est la société BAA International qui est sorti vainqueur de l’appel d’offres sur l’aéroport de Ferihegy. La société anglaise a proposé 464,5 milliards de HUF. Tout le monde ne semble pas ravi de ce choix. Le Fidesz, le parti de l’opposition de droite, les employés de l’aéroport et d’autres encore crient au scandale et des enquêtes concernant cette attribution seraient en cours. C.V. (LPJ Budapest – Radio Budapest) 19 décembre 2005 SANTE – Scandales alimentaires ! La semaine dernière, un lot de 73 tonnes de viande de volailles en décomposition a été saisi en Hongrie. La viande était originaire de République tchèque, Slovaquie et Pologne. Au sein de l’Union européennes, les services de douane ne contrôlent pas systématiquement les marchandises entre pays membres. De plus, les entreprises qui reçoivent ces matières premières pour être transformées ne les déclarent pas toujours aux autorités compétentes, ce qui est le cas pour ce lot de 73 tonnes. Ce cas hongrois ne semble pas le seul parmi les pays de l’Union européenne et il apparait qu’il y a urgence de mettre en place une réglementation plus rigoureuse en matière de sécurité alimentaire entre Etats membres. - 11 Amitiés France-Hongrie – Lettre d’information n°20 – Janvier 2006 Créée sous les auspices de son fondateur Árpád Fasang, la fondation est aujourd’hui présidée par Éva Martonyi, et dirigée par Magda Szabó. Culture – Quelques programmes de 2006 Après plusieurs grandes villes et capitales du monde entier, Budapest va accueillir la fameuse Cowparade. Des vaches en plastique après avoir été décorées seront exposées puis mises aux enchères. Les fonds récoltés seront ensuite offerts à des œuvres caritatives.. Ces expositions aménagées dans des endroits publics ont déjà été réalisées dans plus de 30 grandes villes du monde : Zürich, suivie par Chicago, Manchester, Houston, Bruxelles, Stockholm, Prague, Varsovie, Moscou, Londres et Dublin. Le conseil municipal de Budapest a déclaré que l’objectif de cet événement est de lancer une initiative créative et positive, ouverte et visible par tous, afin de servir une cause noble, celle du bénévolat. Cette semaine a aussi commencé la vente de billets pour le concert tant attendu de Liza Minnelli qui est prévu pour le 10 avril dans l’Arène de Sport László Papp à Budapest. Et cette année, pas d’erreur ni événement imprévus, car les organisateurs veulent à tout prix éviter que le scandale d’il y a deux ans se reproduise. La Hongrie accueillera aussi au cours des sept premiers mois de l’année des stars telles que Depeche Mode, Eros Ramazotti, Eric Clapton ou encore Robbie Williams. ENSEIGNEMENT - Une multitude de petits ponts entre France et Hongrie Cela fait déjà maintenant 14 ans que la Fondation franco-hongroise pour la jeunesse œuvre pour l’apprentissage du français en Hongrie. 770 jeunes diplômés de français de langues étrangères ont pu acquérir en Hongrie leur première expérience dans l’enseignement Les activités de la Fondation franco-hongroise pour la jeunesse s’inscrivent dans un programme de coopération entre les gouvernements hongrois et français, les deux pays qui financent le projet. Amitiés France-Hongrie – Lettre d’information n°20 – Janvier 2006 De gauche à droite, le fondateur de la Fondation Á. Fasang, la directrice M. Szabó et la présidente É. Martonyi (photo : Földes Judit) Depuis l’origine de la mise en place de ces accords, 770 jeunes diplômés français de langues étrangères ont pu acquérir une première expérience dans l’enseignement, dans des conditions toute à fait originales, découvrir un pays, ses habitants et leur culture. Comme le précise Magda Szabó, la directrice de la Fondation, cela constitue “une multitude de petits ponts entre les deux pays“. En effet, après un ou deux ans de présence en Hongrie, les jeunes français repartent dans leur pays avec un réseau de contacts qui d’après les témoignages ne s’effiloche pas au cours des années. D’autant que parfois des couples se sont formés, ce que l’on appelle communément “la génération Erasmus“. Aller dans les établissements d’enseignement professionnel Ces jeunes enseignants français sont aussi des promoteurs ardents de la francophonie dans un pays qui vient d’entrer en tant qu’observateur dans l’organisation internationale. Car rares sont ceux qui se limitent à l’enseignement. Nombre d’entre eux développent des activités parallèles, tels des cours de théâtre, des journaux, des échanges scolaires et autres expositions. La liste est loin d’être exhaustive. Certains même sont à l’origine de festivals de théâtre qui ont su perdurer après leur départ et qui continuent encore aujourd’hui. Car tous les niveaux scolaires sont concernés, de la maternelle à l’université, ces jeunes enseignants doivent apprendre à faire aimer leur langue et la culture française. - 12 - Aujourd’hui, la fondation à d’autres projets, comme de faire profiter les établissements d’enseignement professionnel de la venue de ces jeunes diplômés. Le footballeur hongrois Gábor Zavadszky meurt à l'âge de 31 ans Si vous êtes tenté par l’expérience, prenez contact : D. Le Carre : [email protected] ou [email protected] Histoires de crêpes Comment expliquer l'existence d’un vocabulaire identique dans des langues aussi différentes que l'allemand d’Autriche, le slovaque et le hongrois ? Il semblerait que certains mots puissent aisément sauter d’une famille linguistique à l’autre. Il est vrai que l'Autriche, la Slovaquie et la Hongrie ont appartenu au même empire pendant des années. D'ailleurs, les termes désignant la nourriture y sont curieusement identiques. « Maïs » se dit « kukurica » en slovaque, « kukorica » à Budapest et « Kukuruz » dans l’est de l’Autriche, où l’appellation allemande « Mais » est rarement employée. Gábor Zavadszky, ex-international de l'équipe de football de Hongrie, a été retrouvé sans vie dans son logement du port chypriote de Limassol. C'est le médecin du club d'Apollon, où évoluait le milieu de terrain hongrois, qui a fait la macabre découverte aux alentours de minuit, vendredi, a annoncé à Associated Press, Frixos Savvides, le porte-parole du club chypriote. Agé de 31 ans, le joueur s'était vu prescrire des calmants en raison d'une blessure survenue lors d'une rencontre de coupe en milieu de semaine. Il avait discuté vendredi soir par téléphone avec le médecin du club et l'avait informé qu'il allait mieux. Une autopsie devait être pratiquée samedi sur le corps du Hongrois. Avant de rejoindre Apollon la saison dernière, Zavadszky avait évolué pour le club hongrois de Ferencváros. Illustration de Henning Studte Autre exemple, celui de la crêpe. En Slovaquie, on demandera une « palacinka », en Hongrie une « palacsinta » et une « Palatschinken » près de Vienne. Alors qu'en Allemagne, c’est « Pfannkuchen » qui fait office de terme consacré. Et il existe trop d’anecdotes culinaires équivalentes pour croire à une simple coïncidence. Mais finalement, peu importe les diverses dénominations de la crêpe, pourvu qu'elle soit bonne… - 13 - Amitiés France-Hongrie – Lettre d’information n°20 – Janvier 2006 Dernière minute : Catastrophe aérienne – Une quarantaine de victime et un seul survivant. Jeudi 19 janvier dernier en début de soirée, un avion de la KFOR, la force multinationale de l’Otan au Kosovo s’est écrasé en Hongrie. Il transportait des soldats slovaques de retour de mission. Une quarantaine de personne ont trouvé la mort et l’on ne compte qu’un seul survivant dans un état grave. Il s’agit d’un des pilotes de l’avion et d’après les déclarations de son épouse, c’est lui qui aurait donné l’alerte. Les recherches ont été particulièrement difficiles dans cette région montagneuse et forestière du nord de la Hongrie près de la frontière slovaque. Aucun hélicoptère n’a put survoler la zone de la catastrophe et l’accès a été seulement possible par route ce qui a rendu d’autant plus difficile la tâche des pompiers et des ambulanciers. L’avion a explosé après avoir percuté une montagne. L’enquête pourrait vite avancer puisque le ministre hongrois de la défense Monika Lemperth a déclaré que la boite noire avait été retrouvée. Mais d’ores et déjà, les enquêteurs auraient découverts que le plan de vol de l’avion slovaque n’aurait pas été scrupuleusement respecté. Election – Aux urnes citoyens, les 9 et 23 avril prochain ! Le Président de la République hongroise L. Sólyom, a enfin donné jeudi dernier les dates des prochaines élections législatives : le premier tour aura lieu le dimanche 9 avril et le deuxième tour est prévu pour le dimanche 23 avril. Avec cette décision présidentielle, la campagne électorale est officiellement ouverte. Ferenc Wéber, le chef du Bureau de Presse de l’Office du Président a confirmé qu’aucune consultation n’avait été menée par László Sólyom avec les représentants des partis, et que le Président n’avait au préalable informé personne de sa décision. M. Wéber a souhaité réagir à une certaine presse qui avaient suggéré que Ferenc Gyurcsány, l’actuel Premier ministre et Viktor Orbán, président du plus grand parti de l’opposition, le Fidesz avaient été avertis des deux dates choisies. ECO - Des réformes nécessaires sur fond de campagne électorale En 2006, la politique budgétaire du gouvernement hongrois poursuivra les priorités économiques et sociales déjà établies et soutenues en 2005. Le ministre des Finances János Veres, s’est exprimé dans ce sens lors d’un déjeuner organisé par la Chambre de Commerce américaine. Le ministre des Finances s’est déclaré prêt à poursuivre le programme de convergence européenne en 2006 dont l’objectif principal est de remplir les critères de Maastricht pour la Hongrie d’ici 2008, afin de pouvoir joindre l’Eurozone en 2010. Pour atteindre ces objectifs, une réduction du déficit budgétaire de 0, 7% s’impose et se fera d’un coté par le biais de la politique monétaire avec la réduction des taux de base de la Banque Nationale de Hongrie, et d’un autre côté avec la diminution progressive des effectifs du secteur public. Les réformes nécessaires Le parti socialiste (MSZP) au pouvoir poursuit actuellement des négociations avec ses alliés, notamment le parti de l’Alliance des Libres Démocrates (SzDSz) afin de pouvoir s’attaquer après les élections législatives à la réforme de la santé publique (ainsi que de l’éducation) – une aventure jugée beaucoup trop risquée jusqu’ici par tous les gouvernements hongrois depuis le changement de régime en 1990. Il est vrai qu’un programme radical visant à achever la transformation de l’économie du secteur de la santé publique nécessiterait beaucoup plus de moyens et de responsabilité - surtout éthiques - que les quelques milliers de milliards de HUF qui y seraient investis. Ces domaines sont en ce moment en Hongrie un des bastions de la corruption et gare a tous ceux qui s’y aventurent – y compris les malades ! Les élections législatives de 2006 montreront très bientôt quel parti sera finalement en position de faire avancer les réformes nécessaires. Amitiés France-Hongrie – Lettre d’information n°20 – Janvier 2006 - 14 - Londres et Budapest tancés par leurs pairs sur leur déficit L'Union européenne a sommé la Grande-Bretagne et la Hongrie de ramener leur déficit public sous la barre des 3% du PIB prévu par le Pacte de stabilité de l'euro, une critique mal accueillie par Londres. Les ministres des Finances des Vingt-Cinq ont intégralement suivi la recommandation présentée par la Commission européenne le 11 janvier dernier sur la situation de sept pays de l'UE. La Finlande, seul pays du lot membre de la zone euro, ainsi que la Suède et le Danemark, sont les meilleurs élèves de la classe : ils disposent de surplus budgétaires qui atteignent jusqu'à 3,6% du PIB cette année pour Copenhague. Les efforts de la Slovaquie et de la République tchèque, qui entendent ramener leur déficit sous la barre des 3% du PIB respectivement en 2007 et en 2008, une des conditions pour l'entrée dans la monnaie unique, sont également salués. Mais le déficit budgétaire britannique, qui a atteint 3,3% du PIB en 2004-2005 après 3,2% lors de l'exercice précédent, devrait, selon la Commission, s'élever à plus de 3% en 2006-2007, contrairement aux prévisions présentées par le chancelier de l'Echiquier, Gordon Brown. Les ministres ont jugé ce déficit "excessif" dans la mesure où il n'est pas dû à une chute de la croissance, qui est restée forte malgré un trou d'air à 1,6% en 2005. Ils recommandent donc de sommer le Royaume-Uni de prendre des mesures supplémentaires à celles qu'il a déjà prévues dans le budget pour revenir dans les clous en 2006-2007, même s'ils reconnaissent que la dette britannique reste très faible. Les critiques les plus acérées vont à la Hongrie, dont le déficit s'est élevé à 6,1% du PIB en 2005, et qui n'entend pas corriger le tir avant 2008. Or, l'exécutif européen estime que même ce programme de convergence n'est pas crédible, puisqu'il juge trop optimistes les prévisions de croissance économique sur lesquelles il est basé ainsi que les attentes sur la réduction des dépenses. Les ministres lui ont donc demandé de présenter un nouveau plan de convergence pour le premier septembre prochain. Des livres ayant appartenu au Collège calviniste de Sárospatak vont être rapatriés en Hongrie En attendant d'être restitués à la partie hongroise, les livres ayant appartenu à la bibliothèque du Collège calviniste Sárospatak se trouveront à Nijni Novgorod (à 400 km à l'est de Moscou), a-t-on annoncé lundi à la bibliothèque scientifique régionale. Vendredi dernier la Douma (chambre basse du parlement) a adopté une loi autorisant la remise à la Hongrie des livres de la bibliothèque du Collège calviniste Sárospatak près l'Eglise calviniste de Hongrie. Ces livres avaient été transférés en Union soviétique après la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle la Hongrie avait combattu aux côtés de l'Allemagne. Depuis 1960, ils étaient conservés à Nijni Novgorod (anciennement Gorki). "En attendant d'être remis à la partie hongroise ces livres se trouveront à Nijni Novgorod. La cérémonie aura lieu dans notre bibliothèque", a-t-on indiqué à la bibliothèque régionale. L'interlocuteur de l'agence n'a pas précisé la date à laquelle la remise des livres pourrait avoir lieu du moment que la loi en question doit encore être entérinée par le Conseil de la Fédération, la chambre haute du parlement russe. En 1960, quelque 900 livres en cinq langues - latin, anglais, hongrois, allemand et français - avaient été confiés à la bibliothèque. En les compulsant, les employés de la bibliothèque avaient remarqué qu'un cachet étroit portant un texte illisible se répétait fréquemment sur 131 livres. Par la suite il s'était avéré que les livres appartenaient au Collège calviniste Sárospatak". Trois autres livres avaient été identifiés par la suite et un catalogue comportant 134 titres avait été constitué. Pour l'essentiel, il s'agit d'ouvrages religieux. Représentant une grande valeur artistique, au début de la guerre, le collège les avait remis à la Banque de Hongrie, a poursuivi l'interlocuteur de l'agence. Vers la fin du conflit les livres avaient été transférés en territoire soviétique. C'est en septembre 2003 que la question de la restitution de ces ouvrages avait été soulevée. Selon la législation russe, les objets d'art transférés sur le territoire de l'URSS pendant la Seconde Guerre mondiale et étant propriété russe peuvent être rendus à leur pays d'origine dans quatre cas: si ces objets appartiennent à des victimes de l'holocauste, à des institutions religieuses, à des victimes du nazisme ou s'ils sont la propriété d'Etats qui n'avaient pas été des ennemis de l'URSS. - 15 - Amitiés France-Hongrie – Lettre d’information n°20 – Janvier 2006 L’année 2006 verra la commémoration nationale du Jubilé de Béla Bartók (125e anniversaire de sa naissance) Tout au long de cette année, notre association et les différents comités affiliés auront l’occasion de revenir sur celui-ci. Mais pour bien le préparer, rafraîchissons notre mémoire. Né le 25 mars 1881 à Nagyszentmiklós, Béla Bartók entreprend des études de musique à l'Académie Royale de Budapest auprès d’István Thomán (piano) et János Koessler (composition). Parallèlement à son activité de compositeur, il commence à enquêter de manière systématique sur le folklore hongrois avec son ami Zoltán Kodály (1905-1906), posant ainsi les fondements de l'ethnomusicologie. Il y découvre, outre l'échelle pentatonique, des combinaisons polyrythmiques non symétriques qu'il utilise dans ses premières œuvres pour piano comme dans les «Six danses bulgares» de Mikrokosmos. Peu avant 1914, il donne de nombreuses pièces, dont Allegro barbero (1911) pour piano, dont les rythmes martelés et les contours émaciés, l'équilibre de l'élément magyar et de la nouvelle grammaire, marquent l'avènement d'un style neuf. II poursuit sa lancée avec un opéra, Le Château de Barbe-Bleue (1914-1917), puis avec le ballet Le Mandarin Merveilleux (1918-1919), où se révèle l'influence du Sacre du Printemps. Il continue à composer (concertos pour piano, sonates pour violon et piano, quatuors à cordes...) tout en poursuivant son travail de recensement des musiques folkloriques jusqu'à ce que la montée du nazisme le pousse à s'expatrier aux Etats-Unis, où il meurt le 26 septembre 1945. Chronologie 1907-1934 Professeur de piano à l'Académie royale de musique de Budapest. 1907 3 Chansons populaires hongroises 1908 1er Quatuor à cordes op.7 Début d'une série de 6 quatuors où Bartók donne le meilleur de lui-même. 1908 Pour les enfants, recueil de pièces pour piano où Bartók fournit une contribution importante à la pédagogie musicale. 1918 Le Mandarin merveilleux Outre ses œuvres vocales, ses compositions les plus intéressantes sont ses pièces pour piano, traité pour la première fois par Bartók, en instrument à percussion. 1934-1940 Il se consacre exclusivement à ses recherches. Chaque année voit alors l'éclosion d'un chef-d'œuvre. 1936 Musique pour cordes, percussions et célesta 1937 Sonate pour 2 pianos et percussions 1938 Concerto pour violon et orchestre 1938 Microkosmos 1940- 1945 Hostile au régime politique hongrois proche du nazisme, il choisit d'émigrer aux Etats-Unis. En 1943 : Concerto pour orchestre. Le succès que rencontre cette œuvre lui vaut de nombreuses commandes qui arrivent trop tard. L'incompréhension, la gêne et la maladie hâtent sa fin. Amitiés France-Hongrie – Lettre d’information n°20 – Janvier 2006 - 16 -