Norwegian Wood: La Ballade d`un film l

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Norwegian Wood: La Ballade d`un film l
///////////// Sommaire /////////////
Cinéma
Musique
Plastic Planet
La Nostra Vita
Limitless (The Dark Fields)
Même la pluie
Morning Glory
Sucker Punch
The Fighter
Never Let Me Go
Hop
Hell Driver
Ma Part Du Gateau
Le Monde De Barney
L'agence
A Somewhat Gentle Man
Stone
Noordzee Texas
James Blake
He Who Saw The Deep label
Absolute Dissident
O
Senior
Interpol
Barking
History of Modern
Strange weather, Isn't It?
Who We Touch
Mines
The Runaway
20TEN
The Boxer
Blood Like Lemonade
Where Did The Night Fall
Wait For Me Remixes
Compass
Three Hundred/ Hangover on the Top
Speaking Parts From the Blazing Rows/ Tonnerre
Vendanges/ Balloons
DVD
Une famille très moderne
Kaboom
Night of the Demons
Illégal
Buried
Lourdes
The dinner
Benda Bilili !
Big Tits Zombie (3D) / Yatterman
Insoupçonnable
Simon Werner a disparu ...
Tamara Drewe
Submarino
Machan
Sans Queue ni Tête
Left Bank
Blu-Rays
After.life
Potiche
La Famille Jones
Red
Des Hommes et Des Dieux
The American
Io sono l'amore
Machete
Scott Pilgrim vs. the World
Sleepers
Le Royaume de Ga'Hoole - la légende des gardiens
(2D et 3D)
Course à la mort 1 & 2
Human Target
Paranormal Activity 2
The New Daughter
Trainspotting, Charlie Wilson's War, The Other
Boleyn Girl, Meet Joe Black
Dossiers
Interview avec Christian Bale
Christian Bale over de rol in
boksdrama 'The Fighter', die hem
een Oscar opleverde.
Interview avec Nicolas Cage
In 3D-spektakel 'Drive Angry' keert
Nicolas Cage terug uit de hel om zijn
kleindochter uit de klauwen van een
satanische sekte te redden. 'Dit is
misschien wel mijn meest
entertainende film!'
Norwegian Wood: La Ballade d'un film l'Impossible?
Wie had ooit durven denken dat er een filmbewerking
zou komen van de Japanse auteur Haruki Murakami?
Un monstre à Paris
Eric Bergeron, die al - gedeeltelijk- verantwoordelijk
tekende voor 'The Road to El Dorado' (2000) en het
beschamende 'Shark Tale' (2004) is nu terug met een
ietwat bescheidener project, dat echter even intrigerend
is: 'Un monstre à Paris', waarvan de actie zich situeert in
het begin van de eeuw (de 20ste, welteverstaan).
///////////// Cinéma /////////////
Plastic Planet
"Plastic Planet" est le prototype de documentaire bourré de bonnes intentions mais qui, au final, se révèle moins
émancipatoire qu'anxiogène. Intéressante, cette étude sur l'envahissement - consenti - de notre quotidien par la matière
plastique l'est sans aucun doute (surprenants plans dans lesquels des familles du monde entier posent devant la masse
impressionnante d'objets en plastique se trouvant dans leur domicile). Bien documenté, "Plastic Planet" pose les enjeux
économiques (1 millions de travailleurs en Europe dans ce secteur), environnementaux (une pollution invisible au fond des
océans) et surtout sanitaires de l'utilisation du plastique. Et c'est bien entendu sur les effets néfastes sur la santé (cancers,
infertilité...) de tous ces objets dont nous ne nous méfions pas (tétines de biberon, films plastiques entourant la nourriture
...) que le film s'appesanti de manière particulièrement angoissante. Mais le réalisateur travaille exclusivement à charge. Il
entoure son alarmant constat d'un soupçon de complot entre producteurs et ne propose que de timides alternatives à
l'utilisation du plastique. Ce qui dessert le propos. Un constat mitigé qui vire à l'embarras lorsque le réalisateur singe de
manière un peu pathétique les techniques d'agit prop de Michaël Moore pour dynamiser son film.
Film: 6/10, B.O.: 9/10
Date de sortie : 20 Avril 2011
Durée: 95 min
Réalisé par: Werner Boote
David Morelli
La Nostra Vita
L'année passée, Elio Germano, l'acteur principal de 'La nostra vita', recevait au Festival de Cannes le prix du meilleur
acteur, qu'il se devait de partager avec son partenaire dans 'Biutiful', Javier Bardem.
Germano n'a certainement pas volé ces lauriers mais voilà l'unique chose positive à dire au sujet de 'La nostra vita'. La
déception est d'autant plus grande que ce film est l'oeuvre de Daniele Luchetti, un cinéaste qui a prouvé avec entre autres
'Il mio fratello è figlio unico' qu'il savait manier la logique narrative.
Cette fois-ci, il déçoit son public. A la base, il construit son intrigue (qui rappelle 'La promesse' des frères Dardenne) avec
suffisamment de réflexion. Nous découvrons l'histoire du protagoniste Claudio pas à pas et nous recevons un aperçu des
facteurs qui le conduiront vers des décisions contestables. Finalement, nous comprenons tous que nous aurions donné la
priorité à notre famille dans de pareilles circonstances.
Mais juste au moment où l'on se demande comment Claudio se sortira de la tombe qu'il s'est lui-même creusée, Luchetti
provoque le dénouement ... en disant que tout est résolu. Dans la vie, on a parfois de la chance. Mais un réalisateur qui fait
de la sorte, ne mérite rien d'autre que de la malchance.
Film: 3/10, B.O.: 6/10
Date de sortie : 06 Avril 2011
Durée: 93 min
Réalisé par: Daniele Luchetti
Avec: Raoul Bova, Elio Germano, Stefania Montorsi
Ruben Nollet
Limitless (The Dark Fields)
"En effet, j'ai mal évalué certaines choses", entendons-nous admettre au début de l'histoire Eddie, le protagoniste de ce
thriller spitant, 'Limitless'. En fait, nous sommes à ce moment déjà à la moitié de l'histoire mais le scénario a choisi la voie
du flashback. Quoi qu'il en soit, il semblerait que sa vie sera courte, dommage pour un type au "QI à 4 chiffres".
'Limitless' oscille constamment entre le sérieux et la parodie et conserve étonnamment cet équilibre. Par exemple, quand
Eddie trouve la pilule longtemps recherchée, nous avons droit à une musique angélique. Et la manière avec laquelle il
dépasse sa dose nécessaire suite à la visite d'un gangster russe, est tout à fait ridicule.
Le grand mystère du film n'est pas tant de savoir d'où viennent les pilules d'Eddie ni de connaître son destin, mais à qui
nous devons un dénouement aussi ridicule. Que les scénaristes aient voulu enjoliver la fin déprimante du roman original, je
peux encore le comprendre. Mais l'alternative qu'ils proposent ne tient pas. 'Limitless' mérite mieux. (RN)
Film: 6/10, B.O.: 7/10
Date de sortie : 06 Avril 2011
Durée: 97 min
Réalisé par: Neil Burger
Avec: Robert De Niro, Bradley Cooper, Abbie Cornish
Ruben Nollet
Même la pluie
"Même la Pluie" soupire le titre de ce drame espagnol, qui a été écrit pas le scénariste habituel de Ken Loach, Paul Laverty.
Loach lui-même n'a rien à voir avec le film (la réalisatrice Icìar Bollaìn est madrilène) mais 'También la lluvia' n'a rien à
envier au palmarès du cinéaste britannique. Un style narratif bien pensé, un sens de l'humour sain et un thème social
intéressant, il n'est pas étonnant que Loach et Bollaìn s'entendent bien.
Comme c'est souvent le cas dans les scripts de Laverty, 'También la lluvia' impose le message trop lourdement (surtout
dans la deuxième moitié), comme si le spectateur manquait de jugeote. Mais on parvient à passer outre cela. C'est du
cinéma sincère et convaincant qui a quelque chose d'important à raconter. La Guerre du gaz bolivienne qui est centrale
dans l'histoire a vraiment eu lieu, en avril 2000, et peut facilement se comparer à des situations semblables sur notre
globe. Pour trouver des histoires sur l'exploitation et l'inhumanité, il ne faut hélas pas chercher loin. 'También la lluvia'
montre que ces histoires ne doivent pas nécessairement être désespérantes ou pesantes. (RN)
Film: 7/10, B.O.: 7/10
Date de sortie : 06 Avril 2011
Durée: 104 min
Réalisé par: Icíar Bollain
Réalisé par: Icíar Bollain
Avec: Luis Tosar, Gael García Bernal, Karra Elejalde
Ruben Nollet
Morning Glory
Une ambitieuse et enthousiaste jeune femme reçoit la chance de réaliser son rêve mais doit composer avec une pseudo
vedette grincheuse, récalcitrante et détestable qui traite tout le monde comme de la merde. L'intrigue de Morning Glory fait
beaucoup penser à 'The Devil Wears Prada'. Et devinez quoi ? Les deux films ont été écrits par la même personne.
Pourquoi essayer une nouvelle recette alors que vous savez que l'ancienne a fait ses preuves ? Aline Brosh McKenna (la
scénariste) a donc déplacé l'intrigue du milieu de la mode vers le monde de la télévision, elle a ajouté une romance et hop!
On ne peut donc par parler d'originalité, aussi parce que l'angle romantique est tout aussi inutile que banal. Qu'avons-nous
à faire de la vie amoureuse du personnage principal Becky Fuller alors que l'action intéressante se joue sur le plateau du
programme matinal 'Daybreak' ? Vous trouverez bien sûr les personnages clash, les égos démesurés et d'autres raisons de
pouvoir appeler 'Morning Glory' une comédie. Et les acteurs y mettent aussi du leur. Avec une mention spéciale pour
l'actrice principale Rachel McAdams, qui n'est pas encore appréciée à sa juste valeur. (RN)
Film: 6/10, B.O.: 5/10
Date de sortie : 13 Avril 2011
Durée: 107 min
Réalisé par: Roger Michell
Avec: Harrison Ford, Diane Keaton, Rachel McAdams
Ruben Nollet
Sucker Punch
Vous souvenez-vous encore de 'Burlesque', la comédie musicale catastrophique dans laquelle Christina Aguilera, Cher et
toute une série d'autres dames en lingerie pseudo sexy présentaient l'une après l'autre leur numéro de danse et de chant ?
Et bien mélangez cette absurdité avec l'univers fantastique de 'Lord of the Rings', et vous voilà dans 'Sucker Punch', le
premier film pour lequel le réalisateur Zack Snyder ('300' et 'Watchmen') ne se base pas sur une histoire existante. Enfin,
prenez cela avec des pincettes, car à côté de ces influences susmentionnées, vous reconnaitrez aussi quelques rappels de
'Alice in Wonderland', de nombreux films institutionnels psychiatriques, d'une série de films de guerre et 'The Matrix' et ses
héritiers. En plus, l'histoire d'un groupe de jeunes filles internées qui via leurs rêves s'échappent d'un lugubre asile ne rime
strictement à rien tant sur le plan narratif que de la réalisation.
Les manquements audiovisuels empêchent les switchs anarchiques entre les différents univers fantasmés ou réels d'être
mis en valeur, ce qui étonne de la part du perfectionniste Snyder. Les montages sont tout sauf fluides et le mix rock
durs/compostions originales aurait pu être peaufiné. Conclusion : une cacophonie catastrophique qui après seulement cinq
minutes vous fera sortir les yeux des orbites.
Film: 0/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 30 Mars 2011
Durée: 110 min
Réalisé par: Zack Snyder
Avec: Carla Gugino, Vanessa Hudgens
Steven Tuffin
The Fighter
"Aura-t-on droit à un dangereux feu d'artifice ?", pensaient certains lorsqu'on a annoncé que les plus célèbres têtes
brûlées d'Hollywood allaient collaborer, à savoir le concurrent de George Clooney, David O. Russell, et la terreur des
cameramen, Christan Bale. Et en effet, ce film basé sur l'histoire vraie de deux frères boxeur détonne à l'écran. Le tout
réalisé avec plus d'énergie positive que négative.
Bale a mérité son Oscar pour son interprétation de Dicky Eklund, un accro au crack 'has-been' qui malgré ses problèmes
espère toujours un comeback. C'est pourtant son frère Micky Ward (Mark Wahlberg) qui a encore la chance de faire
carrière sur le ring. Il s'agit aussi de la relation complexe entre les deux frères, leur mère dominante (la gagnante d'un
Oscar: Melissa Leo), leurs sept soeurs et la petite amie de Micky (la brillante Amy Adams). L'étonnant Russell (voir aussi 'I
Heart Huckabees') a choisi une approche réaliste, mais injecte juste ce qu'il faut de poésie. On pourrait croire à un pastiche
de John Waters, idée démentie dès l'apparition des vrais frères à l'écran. Et oui, la réalité est parfois plus étrange que la
fiction !
Film: 8/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 30 Mars 2011
Durée: 113 min
Réalisé par: David O Russell
Avec: Christian Bale, Mark Wahlberg, Melissa Leo, Amy Adams
Steven Tuffin
Never Let Me Go
Attention: cette adaptation cinématographique d'un bestseller de Kazuo Ishiguro, The Remains of the Day, est
incroyablement subtile, et sans manipulation, deux qualités assez rares dans le cinéma actuel. Au milieu de la cacophonie
ambiante dont la machine hollywoodienne a le secret de nos jours, cette histoire de trois camarades de classe particuliers
peut paraître à première vue un peu ennuyeuse. Certains comprendront que derrière un récit de science-fiction se cache
une parabole audacieuse sur la "condition humaine" plus profonde que des milliers d'exposés pseudo intelligents. Les
acteurs principaux, Andrew Garfield ('The Social Network'), Carey Mulligan ('An Education') et Keira Knigthley ('Oh yeah!)',
sont phénoménaux dans ce trio mystérieux qui se débat avec une dignité déchirante dans leur terrible sort. Le réalisateur
de 'One Hour Photo' Mark Romanek veille à ce qu'il n'y ait rien à redire sur le plan audiovisuel, tandis qu'il donne à
l'excellent scénario d'Alex Garland ('The Beach') les qualités susmentionnées. C'est une belle preuve que le cinéma peut
encore penser, peut être sensible sans tomber dans le mélodrame et peut impressionner sans effets numériques. C'est déjà
maintenant un des meilleurs films de l'année !
Film: 10/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 30 Mars 2011
Durée: 103 min
Réalisé par: Mark Romanek
Avec: Keira Knightley, Carey Mulligan, Andrew Garfield, Charlotte Rampling, Sally Hawkins
Steven Tuffin
Hop
L'année passée, Christoper Meledandri et sa société d'animation Illumination Entertainment avaient voulu surprendre avec
la charmante super méchante histoire de "Moi, Moche et Méchant". Avec cette horrible histoire de lapin de Pâques, ils
perdent tout de suite tout crédit.
Que voulez-vous ? Au lieu de construire des mondes numériques fantaisistes, ils ont préféré cette fois-ci un mix banal de
'live action' et d'animation. Pour mener à bien ce projet, ils ont fait appel à Tim Hill, le réalisateur qui a aussi été à l'origine
du film 'Alvin et les Chipmunks'. Sur le plan technique, il y a peu à redire. Le cyclope dans 'X-Men' James Marsden et son
lièvre "buddy" convainquent ensemble sur grand écran. Mais tout comme dans 'Garfield' et d'autres mauvaises sorties
comparables, le casting humain surjoue à l'excès.
Même dans les scènes où ils devraient jouer subtilement, les acteurs semblent participer à un casting pour l'une ou l'autre
mauvaise production de dessin animé de série b. Et puis c'est impardonnable de raconter cette histoire stupide uniquement
dans le but de donner le même cachet à Pâques qu'à Noël. Il manquerait plus que le lapin de Pâques fasse usage du
traîneau magique ! Pourrait-on le lui prêter ?
Film: 2/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 30 Mars 2011
Réalisé par: Tim Hill
Steven Tuffin
Hell Driver
Les critiques sont nombreuses à l'encontre du film 'Drive Angry 3D'. On n'y trouve en effet aucune once de subtilité. Les
performances d'acteurs ne volent pas très haut. Les effets spéciaux relèvent ci-et-là la barre. Et ainsi de suite ...
Cependant il faut être amer pour ne pas pouvoir goûter au plaisir de cette overdose de série-B. Nicolas Cage s'amuse
manifestement dans la peau d'un ancien criminel qui s'échappe de l'enfer pour sauver sa petite-fille des griffes d'une secte
satanique. La bombe platine Amber Heard accompagne notre homme en tant que complice déterminée. William Fichtner
joue le rôle de sa vie dans la peau du Comptable du Gourou en personne. Mais ce sont les différents véhicules dans
lesquelles les acteurs prennent place qui font vraiment le show.
Le réalisateur de 'My Bloody Valentine 3D' Patrick Lussier prouve une fois de plus que les meilleurs effets spéciaux prennent
tout leur sens quand "sexe et violence" se retrouvent à l'écran. Il montre en outre que James Cameron et co. se trompent
lorsqu'ils prétendent que la nouvelle technologie doit être utilisée avec nuance. Vu que ces amateurs du diable ont encore
une fois voulu se montrer effrayants, nous pouvons parler d'un vrai classique du genre !
Film: 6/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 23 Mars 2011
Durée: 104 min
Réalisé par: Patrick Lussier, Todd Farmer
Avec: Nicolas Cage, Amber Heard, William Fichtner
Steven Tuffin
Ma Part Du Gateau
Lorsqu' un réalisateur français qui projette de raconter une histoire sur l'injustice sociale et qui nomme une de ses
protagonistes France, cela suscite les problèmes. Chaque fois que ce nom apparait, cela pousse le spectateur à y voir une
symbolique ; car il voit plus difficilement ce personnage comme un être à part entière.
Si c'était l'unique problème de 'Ma part du gâteau', nous aurions encore pu l'excuser. Le réalisateur/scénariste Cédric
Klapisch jette dès le début toute forme de subtilité par-dessus bord. Même s'il a essayé de remédier à la situation autant
que possible et de donner du crédit tant à la pauvre France qu'au riche Steve, cette volonté est absente.
Au contraire, les tentatives d'alléger la lourde thématique (la scène où France veut se faire passer pour une étrangère et
exagère son accent par exemple) produit l'effet inverse.
On pourra toujours dire que Karin Viard et Gilles Lellouche font de leur mieux. Mais dans un film qui va droit dans le mur et
dont le dénouement est des plus ridicules, leurs efforts sont vains. (RN)
Film: 3/10, B.O.: 5/10
Date de sortie : 23 Mars 2011
Durée: 109 min
Réalisé par: Cédric Klapisch
Avec: Karin Viard, Gilles Lellouche, Audrey Lamy, Zinedine Soualem
Ruben Nollet
Le Monde De Barney
Vous n'irez par voir "Le Monde de Barney" pour sa splendeur visuelle, mais le film n'a pas besoin de montages et de prises
de vue technologiquement complexes ou éblouissantes. La prouesse de cette tragicomédie canadienne repose sur le script
et ses acteurs, pas sur la réalisation.
Comme le titre l'explique, tout le film se base sur le point de vue de Barney Panofsky, un antihéros extrême au talent
incroyable qui arrive à toujours faire le mauvais choix. Il en résulte une vie quelque peu mouvementée, et particulièrement
sur le plan amoureux. Il suffit de voir par exemple comment il tombe éperdument amoureux d'une autre femme le jour de
son mariage.
Dans le film, il regarde avec ironie sur toutes ces occasions manquées mais tout en nous faisant comprendre de ne pas le
juger. Le tout fonctionne grâce à l'interprétation magnifique de Paul Giamatti mais aussi grâce au personnage même. "Le
monde de Barney" distille ses personnages intrigants, profondément humains par leurs failles.
Le film (qui se base sur le roman du même nom du canadien talentueux Mordecai Richler) se dirige au final un peu trop
vers le mélodrame mais cela n'enlève en rien ses mérites. (RN)
Film: 7/10, B.O.: 6/10
Date de sortie : 23 Mars 2011
Durée: 132 min
Réalisé par: Richard J Lewis
Avec: Paul Giamatti, Rosamund Pike, Dustin Hoffman
Ruben Nollet
L'agence
De grandes idées dans un film divertissant à ne pas trop prendre au sérieux. Voilà une bonne façon de résumer 'The
Adjustment Bureau'. Le film se base sur 'Adjustment Team', une nouvelle de Philip K. Dick, le type un peu fou qui nous a
déjà surpris entre autre dans 'Blade Runner', Total Recall' et 'Minority Report' et nous sert un cocktail délicieux de
romantisme, science-fiction, drame, thriller, action et philosophie. Avouons que ce ne sont pas les ingrédients que l'on
retrouve dans un film traditionnel hollywoodien.
Les puristes jetteront tout de même que 'The Adjustment Bureau' trahit l'histoire originale et fait du commerce, une
affirmation qui semble vraie (en tout cas pour l'aspect commercial) mais qui n'est pas vraiment pertinente. Un concept
intellectuel enjolivé par une histoire d'amour et par quelques courses poursuites permet en effet d'attirer le monde dans les
salles mais tout porte à croire que le réalisateur/scénariste George Nolfi ait conservé de bonne foi l'esprit et les idées de
Philip K. Dick.
Au final, malgré la thématique, la réalisation n'a rien de lourd. C'est une réelle performance. (RN)
Film: 6/10, B.O.: 6/10
Date de sortie : 23 Mars 2011
Durée: 106 min
Réalisé par: George Nolfi
Avec: Matt Damon, Emily Blunt, Anthony Mackie, Terrence Stamp
Ruben Nollet
A Somewhat Gentle Man
Un paysage de glace et de la samba. La comédie policière norvégienne 'A Somewhat Gentle Man' annonce dès le départ
qu'elle ne suivra pas les règles. On pourrait la comparer avec le genre de films qui ont fait la célébrité de Guy Ritchie, des
histoires drôles avec de brusques éclats de violence. La grande différence est que 'A Somewhat Gentle Man' ne se contente
pas de ses plaisanteries et trouvailles, avec une fin délibérément malheureuse.
Le réalisateur Hans Petter Moland veille à ce que son histoire garde les pieds sur terre, même lorsque cette réalité semble
bizarre. Lorsque un des gangsters jette sur son épaule une femme qu'il a renversé avec sa voiture et la dépose dans un
container, vous comprenez son geste. Tout comme vous comprenez son attitude odieuse envers son comparse.
Le coeur du film, et la raison pour laquelle il dépasse la compétition, se doit à l'interprétation de Stellan Skarsgård. C'est
étonnant de voir comment l'acteur suédois se fait si petit et retient en même temps toute l'attention. Un bel exemple de
comment tout dire sans ouvrir la bouche.(RN)
Film: 7/10, B.O.: 7/10
Date de sortie : 16 Mars 2011
Durée: 103 min
Réalisé par: Hans Petter Moland
Avec: Stellan Skarsgård, Bjørn Floberg
Ruben Nollet
Stone
En cette époque d'horribles adaptations de jeux vidéo et de franchises apathiques, un drame avec des vedettes comme
Edward Norton et Robert De Niro devrait ravir les amateurs de vrai cinéma. Malheureusement la mentalité dominante des
multiplex est telle que de nombreux cinéphiles se jettent inévitablement sur le 'straight to dvd' ou tout autre home cinéma.
Pourtant il y a longtemps que l'on n'avait plus vu les stars de 'American History X' et de 'Taxi Driver' avec tant d'énergie
sur le grand écran. Le premier incarne un criminel qui après une longue peine de prison tente sa chance pour une libération
anticipée, le deuxième incarne un agent de probation. Leurs conversations, leur situation personnelle et l'ambiguïté avec la
femme fatale du "Cinquième élément", Milla Jovovich, sont portés avec brio à l'écran grâce au réalisateur de 'The Painted
Veil' John Curran. Et même si les rebondissements de la fin de l'histoire semblent moins intéressants, cela fait plaisir de
profiter d'un tel projet au cinéma.
Film: 6/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 16 Mars 2011
Durée: 105 min
Réalisé par: John Curran
Avec: Robert De Niro, Edward Norton, Milla Jovovich
Steven Tuffin
Noordzee Texas
Pim est tout sauf un enfant heureux. Il lui manque la figure paternelle, il s'entend mal avec sa mère accordéoniste et se
sent très seul. Quand il se lie d'amitié avec une famille voisine, tout semble s'améliorer. Il s'amuse avec son nouvel ami et
sa nouvelle amie. Même leur mère le soutient. La tristesse ne se fera à nouveau pas attendre longtemps. Pim se rend
compte qu'il n'assure pas avec les filles et se sent dépourvu. Mais il découvre alors que son voisin n'est pas vraiment
hétérosexuel ! Le premier long métrage gay est un fait.
Bavo Defurne s'est attiré le respect dans le cinéma gay international avec ses excellents courts métrages très stylisés.
Dans 'Noordzee, Texas' il s'octroie à nouveau une approche raffinée. Les images sont étroitement cadrées, la palette de
couleur est au point, les costumes et accessoires semblent crédibles, la mer forme un décor poétique et la maison du bord
de mer paraît très confortable. Defurne a voulu créé un monde plausible. Autre surprise : l'absence d'une approche
universelle.
Film: 6/10, B.O.: 0/10
Date de sortie : 16 Mars 2011
Durée: 93 min
Réalisé par: Bavo Defurne
Avec: Eva van der Gucht, Thomas Coumans
Steven Tuffin
///////////// DVD /////////////
Une famille très moderne
The Switch
Toute simple et rafraîchissante, cette comédie très douce, et un peu amère, repose sur le couple Jennifer Aniston (éternelle
paumée, et éternelle ex 'Firends') et Jason Bateman (prouvant qu'il peut y avoir une vie à l'écran après 'Arrested
Development')... Et ma foi, alors que l'on pouvait légitimement avoir un doute, le duo fait des étincelles dans ce vaudeville
sur fond de micmac parental (un échange de sperme destiné à une insémination artificielle, dans un instant éthylique), et
d'amour non assumé, ou plutôt mal investi! Au final, le spectateur se régale. Parce que sans avoir l'étoffe d'un classique,
'Une famille très moderne' fait passer un agréable moment, relax. Sans complications scénaristique ou tensions narratives
inutiles.
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 01/2011 - Durée: 90 min
Réalisé par: Josh Gordon, Will Speck - Avec: Jennifer Aniston, Jeff Goldblum, Jason Bateman, Juliette Lewis
Distributeur: Paradiso
Gauthier Keyaerts
Kaboom
Délicieusement précieux et maniéré, Smith mène une sympathique vie d'étudiant libertaire sur un Campus universitaire
étasunien. Bi curieux, il aime se frotter aux deux sexes, le plus souvent possible... et ce n'est pas sa meilleure amie
lesbienne qui le contredira, elle-même abonnée aux hormones en fusion! Un doux délire partagé entre la drague sans
entraves, le copinage sincère, les cours (oui, parfois), mais aussi les fantasmes divers. A propos de fantasmes, Smith se
disperse quelque peu: il a craqué sur son colocataire, le musculeux blondin prénommé - à bon escient - Thor, il se laisse
entraîner après une belle défonce dans un plan baise avec une sulfureuse mademoiselle, et subit une confusion certaine
entre réalité et onirisme après avoir fait à répétition le même rêve pour le moins étrange. Après cet événement qui aurait
pu être anodin, le monde de Smith dérape cependant de plus en plus vers l'étrange. Énergique, anarchiste, délirant mais
avec une maîtrise impeccable, sensuel, transgenres tendance gay mais hétéro friendly, 'Kaboom' constitue une surprise de
taille! Malgré ses 52 ans au compteur, le réalisateur Gregg Araki se permet de donner une leçon de fraîcheur juteuse, loin
d'être aussi superficielle qu'elle pourrait le sembler. Succulent, drôle, parfois un peu lourd, 'Kaboom' n'en reste pas moins
une belle déflagration cinématographique.
Film: 8/10, Extras: 6/10
Sortie: 04/2011 - Durée: 88 min
Réalisé par: Gregg Araki - Avec: Thomas Dekker, Haley Bennett, Chris Zylka, Roxane Mesquida
Distributeur: Lumière
Extras: Commentaires audio
Gauthier Keyaerts
Night of the Demons
Stupide à pleurer, joué à la ramasse (mention spéciale à un Edward Furlong boursouflé et qui donne l'impression de
chercher en permanence son prochain fixe), mal foutu... 'Night of the Demons', remake d'un opus pop-co(r )n des 80's
(également connu sous le nom 'Demon House') n'a de prime abord rien pour lui. Mais celles et ceux qui arriveront à passer
l'atroce et ridicule tentative d'exposition, tournée comme un mauvais clip - tics d'images en prime -, se délecteront de cette
gentille bisserie décomplexée. Plus le métrage avance, plus ça délire, et, à force de très grand n'importe quoi, la bonne
humeur surgit! Couillon, mais drôle!
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 03/2011 - Durée: 93 min
Réalisé par: Adam Gierasch - Avec: Tatyana Kanavka, Michael Arata, Shannon Elizabeth, Edward Furlong
Distributeur: E1 Entertainment
Gauthier Keyaerts
Illégal
L'abord de la thématique - ô combien d'actualité - de l'accueil des migrants en Belgique se résume souvent à de froides
statistiques ou à la brève interview d'un sans papier au JT. Plutôt que de se concentrer sur ce qui a emmené les migrants
dans notre plat pays, Olivier Masset-Depasse se penche sur l'implacable mécanique légale et administrative visant à
expulser les sans papiers à travers son symbole le plus visible : les centres fermés. Tania, clandestine vivant en Belgique,
se voit séparée de son fils et est enfermée dans l'un de ces centres. Le réalisateur offre au spectateur la possibilité terrible et bouleversante - de se mettre à la place de cette mère qui lui ressemble tant - elle est blanche et européenne et de vivre avec elle le quotidien déprimant et anxiogène des individus et familles vivant en centre fermé. Supérieurement
interprété par Anne Coesens, illégal est moins un film militant qu'un thriller haletant sur un fond social dramatique et
interpellant.
Film: 8/10, Extras: 0/10
Sortie: 03/2011 - Durée: 95 min
Réalisé par: Olivier Masset-Depasse - Avec: Anne Coesens, Alexandre Golntcharov
David Morelli
Buried
Peu sont celles et ceux ayant résisté à la tentation, d'une poilade facile lors de la lecture du synopsis de ce suffoquant
thriller! Et pourtant... 'Buried' se passe bien dans un lieu unique: un cercueil de fortune, dans lequel est séquestré un otage
américain, fait prisonnier en Irak. Oui, une unité géographique malade, voire suicidaire pour la plupart des réalisateurs,
poussant à l'extrême la logique de Larry Cohen et Joel Schumacher ('Phone Booth'). Ici pas de point de fuite, si ce n'est un
briquet pour donner un peu de lumière, et l'apport du Global System for Mobile communications dans le scénario. Un
acteur, une caisse, un GSM... et quelques voix, afin d'élargir le propos, mais uniquement suggestive ment et
"acousmatiquement". Audacieux visuellement, politiquement et cinématographiquement, 'Buried' n'est clairement pas un
film américain, mais bien l'oeuvre d'un "artisan" ibère: Rodrigo Cortés (géniteur de l'étonnant 'Concursante')... Tant dans
son propos (que je vous laisse découvrir), que dans son économie. Vous l'aurez compris, c'est une véritable bombe!
Film: 8/10, Extras: 7/10
Sortie: 04/2011 - Durée: 93 min
Réalisé par: Rodrigo Cortés - Avec: Ryan Reynolds, Ivana Miño, José Luis García Pérez
Distributeur: Belga
Extras: Making of, featurettes,...
Gauthier Keyaerts
Lourdes
Tétraplégique abonnée aux pèlerinages afin de briser la solitude dont est faite son existence, Christine se retrouve à
Lourdes. Passant avec détachement toutes les étapes classiques de la pèlerine (bénédictions, bains, absorption d'eau
bénite, etc.), elle ne semble pas trop espérer un miracle, même si c'est ce qu'elle désire ardemment. Les jours passent, et
la possibilité de guérison s'éloigne. Et pourtant, des rêves partagés avec d'autres indiquent une action probable de la
Vierge Marie... Ce qui se produit au final! Fadisme et bondieuserie ne sont pas sauvés par une plate fin ambiguë. Détestable.
Film: 3/10, Extras: 0/10
Sortie: 03/2011 - Durée: 96 min
Réalisé par: Jessica Hausner - Avec: Sylvie Testud, Bruno Todeschini, Elina Löwensohn
Gauthier Keyaerts
The dinner
Allumé au lance-flammes par la critique lors de sa sortie, ce 'Dinner for Schmuck' - remake du 'Diner de con' de Francis
Weber - ne mérite pourtant pas autant de haine! OK, ça ne vole pas spécialement très haut, mais au moins cette comédie
fait par moments franchement beaucoup marrer... Sans chercher la subtilité, et misant tout sur l'ami Steve Carell, le
réalisateur Jay Roach (la saga 'Austin Powers') se démarque de l'analyse sociologique soutenant la version française, et
mise tout sur le loufoque et la loi de Murphy. Si vous cherchez un divertissement simple, sans fioritures, voici de quoi vous
délecter.
Film: 6/10, Extras: 6/10
Sortie: 03/2011 - Durée: 114 min
Réalisé par: Jay Roach - Avec: Steve Carell, Paul Rudd, Zach Galifianakis
Distributeur: Paramount
Gauthier Keyaerts
Benda Bilili !
Benda Bilili
Au départ "simple" documentaire sur les musiciens des rues de Kinshasa, commencé en 2005, le travail des réalisateurs
Florent de La Tullay et Renaut Barret, se transforme en quête don quichotesque après leur rencontre avec l'orchestre Staff
Benda Bilili... Un combo étonnant, constitué de musiciens talentueux, tous atteints de handicaps sérieux, notamment liés à
la Polio, tentant de s'en sortir, mais aussi d'aider les enfants pauvres dormant sur des cartons dans les rues. De La Tullay
et Barret décident d'aider le Staff Benda Bilili à sortir un disque, voire accomplir une tournée en-dehors du Congo. Cela se
fera, avec beaucoup de patience et de temps, de courage (vu les nombreux drames) mais aussi le soutien de la maison de
disques Crammed Discs. Touchant, juste et décent malgré des images dures, très peu encadré de commentaires inutiles.
Une réussite totale, et probablement un des plus beaux documentaires (soci) musicaux. Très très fort!
Film: 10/10, Extras: 7/10
Sortie: 03/2011 - Durée: 85 min
Réalisé par: Florent de La Tullaye, Renaud Barret - Avec: Cubain Kabeya, Paulin Kiara-Maigi, Roger Landu
Distributeur: Cinéart / Twin Pics
Extras: Interviews, featurette
Gauthier Keyaerts
Big Tits Zombie (3D) / Yatterman
Une adaptation d'animé pour enfants revisité à la sauce Takashi Miike ('Hell-o Kitty' / 'Kamikaze Girls' sous acide, dirigé par
Tim Burton), copieusement nappé de grosses allusions salaces, et souvent homosexuellement orientée, face à un délire /
déluge de gros lolos parfois filmés en 3D... Le Japon n'a décidemment pas fini de nous étonner! Concernant 'Yatterman', il
faut le voir pour ne pas y croire! Les premières minutes opposent dans un combat drolatique les méchant - totalement
crétins - et les gentils, naïfs et un peu demeurés. Durant cette enfilade de scènes infographiquement "n'importe quoi";
Miike se permet de virer dans les clins d'yeux libidineux, tendance Akira Toriyama ('Dragonball'), version totalement gay!
La suite ne calme en rien cette version insensée du film pour enfant, numéros musicaux inclus. Un cran de plus dans les
délires miikesques, qui pourtant semblait avoir atteint son niveau maximum! 'Big Tits Zombies' (notez déjà le titre subtil)
s'inscrit dans la veine nippo-cheap-gore, l'affiche en atteste, avec ses vrais faux airs de 'One Chambara', 'Mutant Girl
Squad' et autre 'Tokyo Gore Police'. Il y a donc beaucoup de ça, avec une évidente volonté de repompage sur le diptyque
'Grindhouse' des sieurs Rodriguez et Tarantino. Je vous préviens honnêtement, vu la technique 3D au rabais, la migraine
ophtalmique l'emporte sur la tumescence!
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 03/2011 - Durée: 0 min
Réalisé par: Takao Nakano, Takashi Miike - Avec: Io Aikawa, Saori Andô, Shô Sakurai, Sadao Abe
Distributeur: Filmfreak
Extras: making of
Gauthier Keyaerts
Insoupçonnable
Insoupçonnable, vraiment? Je pense que les qualificatifs insupportable, mal foutu, mal joué, peu crédible, ennuyeux
correspondent mieux à la réalité. 'Insoupçonnable' c'est du thriller à cinq balles, horripilant tellement il est raté. Passez
vite votre chemin, il n'est pas difficile de trouver mieux, même dans les pires bacs à soldes de supermarché.
Film: 3/10, Extras: 0/10
Sortie: 02/2011 - Durée: 95 min
Réalisé par: Gabriel Le Bomin - Avec: Charles Berling, Laura Smet, Marc-André Grondin
Distributeur: Studio Canal / Twin Pics
Extras: Making of, interview
Gauthier Keyaerts
Simon Werner a disparu ...
Double maléfique du 'Kaboom', 'Simon Werner a disparu' aurait dû hériter d'un peu de l'exubérance de la frasque arty gay
trash de Gregg Araki... Oui, ça va critiquer sévère ici. Et pourtant j'étais surchauffé à l'idée de voir ce film français, signé
Fabrice Gobert. Ben ouais, fatalement, on y retrouve - en grande partie - une B.O. monumentale composée par les
excellents Sonic Youth. L'un de leurs meilleurs travaux récents. Puis il y a l'aura de mystère suscitée par la bande-annonce.
Mon enthousiasme s'arrête là. Mal joué, monté à la va-vite, incapable d'assimiler son contenu musical, 'Simon Werner a
disparu' ne suscite que de l'ennui.
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 03/2011 - Durée: 87 min
Réalisé par: Fabrice Gobert - Avec: Laurent Delbecque, Jules Pelissier, Laurent Capelutto, Ana Girardot
Distributeur: Lumière
Extras: Making of
Gauthier Keyaerts
Tamara Drewe
De retour dans son village natal, Tamara Drew - journaliste de son état - va susciter bien des émois. En effet, relookée
(elle a fait reconstruire un appendice nasal assez peu flatteur) et devenue une véritable bombe sexuelle sur pattes, elle va
faire chavirer le coeur d'une rock star (ce qui n'est pas du goût de toutes les fans), bouleverser le quotidien de la pension
pour écrivains jouxtant la propriété hérité de ses parents, raviver une ancienne flamme, et ce faisant, chambouler
totalement l'écosystème de la bourgade! Sorte de vaudeville dopé à l'intelligence, d'étude anthropologique caustique, de
représentation simple et élégante de l'effet papillon, 'Tamara Drew' mérite amplement le qualificatif de jouissif! Vu que
sous des faux airs (au départ) de comédie british gentillette, ce film de Stephen Frears emmène le spectateur vers des
contrées amorales, plutôt justes et mises en boîte avec un immense savoir-faire. Voilà une sortie qui mérite toute votre
attention.
Film: 8/10, Extras: 0/10
Sortie: 02/2011 - Durée: 109 min
Réalisé par: Stephen Frears - Avec: Gemma Arterton, Roger Allam, Bill Camp, Dominic Cooper
Distributeur: Cinéart / Twin Pics
Gauthier Keyaerts
Submarino
Thomas Vinterberg avait fracassé la conscience des cinéphiles en 1998 avec son approche du Dogme, intitulée 'Festen'.
Film retors, radical et quelque peu désespéré, cette bombe filmique a laissé tout le monde sans voix, et s'est taillé un
succès non négligeable. Par conte, la suite est plus difficile à gérer pour Vinterberg, car non seulement il ne réussit pas à
transformer ce coup d'essai, mais en plus, il se met carrément critique et spectateurs à dos avec des films assez insipides,
tels que 'Dear Wendy'. Il est amusant d'ailleurs de lire sur la jaquette du dvd de 'Submarino' "Le come-back puissant du
réalisateur de 'Festen'"... Vinterberg n'ayant pas cessé de tourner depuis 1998. Mais en fait, il est clair qu'il existe une
indéniable filiation entre 'Festen' et 'Submarino': cette manière de filmer radicale, cette frontalité des situations,
l'inéluctabilité de la descente aux enfers. Histoire aux accents traumatiques, ce récit quasi psychanalytique fait la part belle
à la laideur, et au nihilisme. Un exercice souvent intéressant, mais parfois totalement casse-gueule! Une cinématographie
typiquement scandinave, pour les fans des moments les plus sombres de Moodysson. Fini de rire mesdames et messieurs!
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 02/2011 - Durée: 105 min
Réalisé par: Thomas Vinterberg - Avec: Dar Salim, Jakob Cedergren
Gauthier Keyaerts
Machan
Basé sur une histoire vraie, 'Machan' (également connu sous le nom de 'Sri Lanka National Handball Team') nous narre
l'histoire de deux Sri Lankais, Stanley et Manoj, qui rêvent de quitter leur pays afin de vivre un peu mieux, mais aussi et
surtout d'aider leurs familles respectives à éponger les nombreuses dettes qui pèsent sur elles. N'arrivant pas à obtenir de
visas par la filière classique, ils décident après plusieurs essais, sur un coup de tête assez farfelu, de créer une équipe bidon - de handball, afin de participer à un tournoi organisé en Allemagne.... étant les seuls à soi-disant "pratiquer" ce
sport, ils incorporent dans leur nom de guerre "équipe nationale"! Cette entreprise démentielle va prendre une tournure
assez inattendue: les rangs des candidats au départ ne cesse de croître de manière anarchique, notamment sous
l'impulsion d'un passeur d'illégaux, qui voit là une solution pour se tirer des ennuis générés par ses arnaques à répétition.
Assez gentillette, mais loin d'être inintéressante, cette histoire abracadabrantesque prend une verve savoureuse et
jubilatoire sur les écrans. Si le fond est sérieux et prenant, la forme est légère, parfois un peu trop d'ailleurs. Mais dans
l'ensemble, 'Machan' mérite amplement le coup d'oeil.
Film: 6/10, Extras: 6/10
Sortie: 02/2011 - Durée: 109 min
Réalisé par: Uberto Pasolini - Avec: Dharmapriya Dias, Gihan De Chickera, Dharshan Dharmaraj, Namal Jayasinghe
Distributeur: Filmfreak
Extras: Interviews, scènes coupées
Gauthier Keyaerts
Sans Queue ni Tête
Alice essaye de vivre grâce au plus vieux métier du monde... Diplômée en histoire de l'Art, elle rêve pourtant d'autres
choses, d'une autre vie, loin des clients de plus en plus tordus qu'elle tente de satisfaire à tout prix. Surtout lorsqu'il
s'avère que leurs libidos deviennent de plus en plus complexes, et génèrent beaucoup trop d'agressivité. Xavier lui
psychanalyste, en pleine déchirure sentimentale. Sa femme et lui parviennent à peine à partager le même espace. Alice et
Xavier atteignent leur point de rupture, et décident chacun de leur côté, de s'en aller. Elle déménage, et souhaite entamer
une thérapie, il fuit le foyer marital, et s'installe à l'hôtel. C'est alors que leurs chemins se croisent. Malgré un scénario
intéressant, et des acteurs brillants, 'Sans queue ni tête' s'avère être un produit générique. La forme y est, mais pas la
saveur, ce qui donne un empilage d'égos loin d'atteindre des sommets...
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 02/2011 - Durée: 95 min
Réalisé par: Jeanne Labrune - Avec: Isabelle Huppert, Bouli Lanners
Distributeur: Twin Pics
Extras: Commentaires audio, scènes coupées, ...
Gauthier Keyaerts
Left Bank
Marie est une jeune athlète dans la fleur de l'âge. Mais alors que sa carrière prend son envol, elle est victime d'un malaise qui révèle que son
corps ne peut suivre l'intensité de ses entraînements, et l'exigence qu'elle lui inflige. Un corps qu'elle abandonne aux charmes de Bobby, un jeune
expert en matière de tir à l'arc. Privée d'efforts sportifs, elle s'abandonne totalement à cet amour nouveau, et rapidement passionnel. Elle décide
assez vite d'emménager temporairement avec son nouvel amant. L'immeuble dans lequel le bellâtre vit s'avère nettement moins hospitalier
qu'elle ne l'avait pensé de prime abord, et semble même renfermer un terrifiant secret. Film fantastique flandrien, 'Left Bank' / 'Linkeroever' se
fraye un chemin à travers le dédale international des festivals dévoués au cinéma de genre, et draine sa horde d'admirateurs. Personnellement,
j'ai été un peu déçu, mais il faut avouer que Pieter Van Hees sait susciter le mystère, et créer des atmosphères visuelles crues et naturalistes, du
plus bel effet!
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 02/2011 - Durée: 95 min
Réalisé par: Pieter van Hees - Avec: Eline Kuppens, Matthias Schoenaerts, Tom de Wispelaere, Sien Eggers
Distributeur: Paradiso
Gauthier Keyaerts
///////////// Blu-Rays /////////////
After.life
Après un accident de voiture, Anna se réveille sur une table froide, au milieu d'une morgue. Lorsqu'arrive l'entrepreneur de
pompes funèbres, elle lui demande ce qu'elle fait en ce lieu de tristesse. Elle apprend alors qu'elle est morte, et que seul
son préparateur, bénéficiant d'un don spécial, peut encore dialoguer avec elle, et ce pour ses derniers jours avant
l'enterrement... Que plus rien ne l'attend en-dehors de ces murs. Bien que ça sente fortement le sapin, Anna ne peut
accepter la situation, et tente de se révolter. A force d'accumuler les louvoiements, Agnieszka Vosloo finit par lasser ses
spectateurs, qui au final préfèreront le bord de la route...
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 03/2011 - Durée: 104 min
Réalisé par: Agnieszka Vosloo - Avec: Liam Neeson, Christina Ricci, Justin Long
Distributeur: E1 Entertainment
Gauthier Keyaerts
Potiche
Bien au-delà d'une simple femme au foyer, Suzanne revêt aux yeux de sa famille, et de ses proches, tous les atours d'une
femme potiche. Docile, béni-oui oui, insouciante, Suzanne va pourtant devoir assumer de lourdes responsabilités, suite à
quelques indélicatesses patronales de son mari autoritaire, narquois et frivole. Ce dernier se retrouve dans un état de santé
lamentable, après avoir piqué une crise de nerfs lors d'un affrontement musclé avec les employés de "sa" société (cadeau
de dot), partis en grève. Suzanne doit alors prendre les rênes de l'entreprise... Mais alors que tout le monde s'attend à ce
qu'elle ne soit qu'une femme de paille, elle y met coeur, énergie, intelligence et dévouement. Une excellente surprise, qui
remet l'ambiance sociale et le chiffre d'affaire sur des rails. Amusant, mais je reste clairement sceptique quant à la
jubilation critique suscitée par ce dernier bébé du talentueux Ozon. Bien, mais juste bien quoi...
Film: 7/10, Extras: 7/10
Sortie: 03/2011 - Durée: 103 min
Réalisé par: François Ozon - Avec: Catherine Deneuve, Gérard Depardieu, Fabrice Luchini, Karin Viard, Judith Godrèche,
Jérémie Renier
Distributeur: Cinéart / Twin Pics
Extras: Making of, bêtisier, ...
Gauthier Keyaerts
La Famille Jones
Malheureusement un peu courte dans ses ambitions, 'La famille Jones' ne manque pourtant pas totalement de charme.
Cette histoire de couple fabriqué de toutes pièces par une compagnie de marketing très direct, afin de susciter la convoitise
et l'achat compulsif de la part de son voisinage direct... attaque sans dents, et files des coups de pattes griffes rétractées!
Dommage, car au final, le message est intéressant (manipulation marketing, cupidité, mensonges, etc.), et le couple Demi
Moore / David Duchovny - entouré de seconds rôles à la hauteur - possède pas mal de peps. Se délecte donc comme une
simple comédie romantique, tendance pas trop idiot mais guimauve au final, plutôt que comme un brûlot potentiel.
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 03/2011 - Durée: 96 min
Réalisé par: Derrick Borte - Avec: Demi Moore, Amber Heard, David Duchovny
Distributeur: Dutch Filmworks
Gauthier Keyaerts
Red
Une adaptation de comics qui pétarade, virevolte, et prend des allures d'actioner / comédie... Non, je ne vais vous parler
une seconde fois de 'Losers', passable, mais avec mention bof. Nettement plus recommandable, bien que n'étant également
qu'un bon défouloir, 'Red' pète plus haut que son Q.I. parfois rase-motte, et offre un spectacle tout bonnement jouissif. Le
casting donne d'ailleurs l'impression de ne pas particulièrement se prendre au sérieux, un peu comme s'il jouait une pièce
de camp de vacances (Karl Urban mis à part, visiblement trop serré dans ses "sous-bêtements"), ce qui apporte une
bouffée d'air frais assez salvatrice à l'entreprise. Un peu stupide, mais fondamentalement généreuse, cette histoire de
barbouzes tatillons lorsqu'on veut les éliminer fera marrer ceux et celles appréciant un rire simple et sans arrière-pensée.
Les extras sont simples et carrés, à l'instar du long-métrage.
Film: 7/10, Extras: 7/10
Sortie: 02/2011 - Durée: 111 min
Réalisé par: Robert Schwentke - Avec: Bruce Willis, Morgan Freeman, Helen Mirren, Mary-Louise Parker
Distributeur: Dutch Filmworks / Belga
Gauthier Keyaerts
Des Hommes et Des Dieux
Bienfaiteurs et gardiens d'une certaine paix morale, une poignée de moines Cisterciens sis en Algérie, plus précisément au
coeur du monastère du mont Atlas, en ce début des années '90, connaissent une période de troubles et de doutes. En
effet, une crise politique et morale gangrénant le pays, ce dernier bascule dans un état de guérilla civile faisant de
nombreuses victimes. Tant du côté des quidams algériens que des cibles non musulmanes... Un autre Coran tente de
s'opposer au régime corrompu, soutenu par une - quasi - junte militaire, imprédictible. Cet affrontement fratricide essaime
les cadavres, et fait monter la peur. Face à cette désagrégation nationale et morale, les moines se demandent que faire:
rester et risquer de mourir, ou partir en laissant livrés à eux-mêmes leurs fidèles amis villageoises et villageois? Faisant notamment - douloureusement écho aux meurtres des chrétiens coptes perpétrées en Egypte, ce film du réalisateur Xavier
Beauvois peut se targuer d'être une réussite intégrale. Sans poser de jugement moral, notre homme laisse christianisme et
islam se côtoyer en une véritable fable fraternelle, jusqu'à ce que le germe génocidaire humain l'emporte sur le bon sens,
et rabaisse au rang de prétexte au massacre la foi, d'où qu'elle provienne. Un magnifique portrait de frères (au sens large),
dépassant les clivages et clichés d'usage.
Film: 9/10, Extras: 8/10
Sortie: 03/2011 - Durée: 120 min
Réalisé par: Xavier Beauvois - Avec: Lambert Wilson, Michael Lonsdale, Roschdy Zem
Distributeur: Lumière
Extras: Documentaire, interview
Gauthier Keyaerts
The American
Jack fait partie de ces personnes discrètes, vu le métier qu'il exerce: tueur à gage, et fournisseur d'armes sur mesure pour
les collègues. Mais, malgré ce profil bas, alors qu'il séjourne paisiblement dans au fond de bois enneigés, sa pulpeuse
compagnie et lui-même sont pris sous un feu nourri lors d'un balade post libidineuse. Jack sort son flingue, abat le sniper
puis son acolyte, et se débarrasse avec tristesse mais détermination du seul témoin encore en vie: sa belle dame. Il
s'enfuit, et prend contact avec un vieil ami de travail, Pavel, qui lui procure une planque, et du boulot. Mais cet exil s'avère
harassant... Entre les heures de travail, la paranoïa grandissante, des ébats en chambre close, et autres attaques
nocturnes, Jack s'égare, et perd peu à peu le contrôle. Malgré une approche - de prime abord - moins plastique que pour
'Control', 'The American' reste un pur produit Anton Corbijn. Le photographe batave fait tout ce qu'il peut pour créer de la
belle image, et surtout, arrive à imposer un thriller zen assez prenant. Si vous résistez à la lancinante lenteur, et à un
Clooney perdu au fond de lui-même.
Film: 8/10, Extras: 0/10
Sortie: 01/2011 - Durée: 105 min
Réalisé par: Anton Corbijn - Avec: George Clooney, Bruce Altman, Thekla Reuten
Distributeur: Dutch Filmworks
Gauthier Keyaerts
Io sono l'amore
Dans l'entretien présent en bonus du DVD, Tilda Swinton explique qu'il lui a fallu plus de 10 ans pour préparer avec Luca
Guadagnino "Io sono l'amore". Le moins que l'on puisse dire, c'est que le résultat se voit à l'écran: mise en scène
millimétrée, photo d'une rare sensualité, personnages finement ciselés, musique somptueuse (l'utilisation de morceaux de
John Adams est renversante)... tout concours à faire de ce film, mélangeant mélodrame, étude sociale et sociologique, un
chef d'oeuvre.
Ce destin de femme qui décide de quitter la prison dorée dans laquelle elle avait oublié de vivre pour vivre une passion
amoureuse, réussit, malgré cet ancrage social fort, à toucher à l'universel en mettant chacun de nous face à une possible
révolution de son existence. Swinton trouve dans ce rôle une de ses performances les plus habitées, de celles qui collent à
la rétine du spectateur pendant des années. Une rétine qui n'en revient toujours pas de cette incroyable expérience
sensuelle.
Film: 8/10, Extras: 0/10
Sortie: 03/2011 - Durée: 120 min
Réalisé par: Luca Guadagnino - Avec: Tilda Swinton, Flavio Parenti, Edoardo Gabbriellini, Pippo Delbono
Distributeur: Cinéart / Twin Pics
David Morelli
Machete
Je me souviens m'être quasi fait dessus lorsque je vis en vision de presse, en ouverture de la projection de 'Planet Terror',
le faux trailer de 'Machete'. Comme beaucoup de geeks au cerveau dysfonctionnel, je fus alors pris d'une envie irrépressible
de pouvoir contempler la version long-métrage. Robert Rodriguez ayant bien vite compris l'impact de cette bande-annonce
mémorable, n'a pas tardé à annoncer la mise en chantier du projet. Youpi avons-nous hurlé tous en choeur!
Malheureusement, le résultat final n'est pas à la hauteur des espérances. Rodriguez n'est pas dans l'ornière où il se
fourvoie assez fréquemment, mais n'arrive pas trop à donner un véritable souffle épique à ce faux opus 'Grindhouse'. Déjà
qu'on connaît l'air, alors nous servir la même chanson, en moins bien, c'est un peu idiot. 'Machete' se laisse donc voir sans
problème d'allergie particulière, mais ne suscite pas l'énorme frisson tant attendu.
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 04/2011 - Durée: 107 min
Réalisé par: Robert Rodriguez - Avec: Danny Trejo, Robert De Niro, Jessica Alba
Distributeur: E1 Entertainment
Gauthier Keyaerts
Scott Pilgrim vs. the World
Scott Pilgrim incarne le parfait exemple d'une certaine "bof generation vingtenaire", tendance canadienne: il joue dans un
groupe... et c'est à peu près tout, mis à part sa propension à faire traîner en longueur la tristesse d'une rupture
douloureuse! Alors qu'il tente de réactiver son émotionnel, en sortant avec une jeune groupie, il tombe en pamoison devant
une jeune et belle mystérieuse Américaine, répondant au doux nom de Ramona Flowers. Mais lorsque leur relation se met
en place, un phénomène curieux se produit: Scott est attaqué par les ex de Ramona. Il devra en vaincre sept pour arriver à
ses fins. L'idée d'un film pur geek mis en boîte par Edgar Wright (les sensationnels 'Shaun of the Dead' et 'Hot Fuzz') avait
de quoi provoquer des frétillements de bâtons de joie. Pourtant, au final l'adaptation de cette bande-dessinée canadienne
ne fait pas totalement mouche. Probablement par trop de surenchères référentielles. Idéalement, deux visions espacées
s'imposent. Une première pour tenter de se prendre cette enfilade de morceaux de bravoure comme on peut. Puis, le
regard plus posé, savourer un peu mieux cette oeuvre assez originale, et agrémentée du savoir-faire musical - notamment
- de Nigel Godrich.
Bilan mitigé, mais malgré tout positif.
Film: 6/10, Extras: 6/10
Sortie: 03/2011 - Durée: 112 min
Réalisé par: Edgar Wright - Avec: Michael Cera, Mary Elizabeth Winstead, Chris Evans, Brandon Routh
Distributeur: Universal
Extras: Scènes coupées.bloopers, documentaires...
Gauthier Keyaerts
Sleepers
Inspiré d'un roman biographique pas mal contesté en son temps, ce long-métrage relativement fleuve (147 minutes) de
l'inégal Barry Levison ('Rain Man', 'What Just Happened') prouve que notre homme peut achever de grandes oeuvres!
Clairement son meilleur film, ce 'Sleepers', sombre histoire de pédophilie sur fond d'univers carcéral pour ados, tournant en
une surprenante revanche, se situe entre les maniérismes cinématographiques de Ron Howard (emphase et musique) et de
Martin Scorsese (rudesse du thème, et radicalité - parfois - de l'image). Passionnant d'un bout à l'autre, porté par un
casting 5 étoiles (Robert de Niro, Brad Pitt, Kevin Bacon, Dustin Hoffman, ...), cet opus ne souffre pas trop de ses quelques
défauts, vu la manière intelligente dont Levinson fait preuve dans sa capacité à relancer le rythme.
Film: 7/10, Extras: 0/10
Sortie: 03/2011 - Durée: 147 min
Réalisé par: Barry Levinson - Avec: Dustin Hoffman, Robert De Niro, Brad Pitt, Kevin Bacon, Jason Patric, Billy Crudup, Ron
Eldard
Distributeur: Universal
Gauthier Keyaerts
Le Royaume de Ga'Hoole - la légende des gardiens (2D et 3D)
Après un visionnement au départ perplexe, j'en suis clairement à me demander pourquoi Zack Snyder s'est fait tailler un
costard lors de la sortie de ce magnifique 'Royaume de Ga'Hoole - la légende des gardiens'! Peut-être est-ce lié à une
certaine volonté de ne pas trop cibler un public précis. Parfois fort violent pour les petiots (on retrouve bien la patte du
réalisateur de '300'), certes un peu naïf pour un adulte en besoin de prise de choux, ce récit épique ne cherche pas la
facilité. Et c'est tant mieux. Personnellement, j'ai trouvé l'animation et le charachter desing bluffant (bien chouettes), la
gestion du rythme impeccable, mais aussi les cadres composés par l'équipe, parfois au bord de la merveille. Sorte de
version condensée du 'Seigneur des anneaux', version animalière et infantile, 'Le Royaume de Ga'Hoole - la légende des
gardiens' ne mérite aucunement l'indifférence, et encore moins une désertion du public. Espérons que cette sortie
domestique, incluant les versions 2D et (vrai) 3D, plus une pléthore de bonus - interactifs ou non - , rameutera un peu plus
les foules. Parce qu'au final, Zack Snyder réussit à proposer une vision originale du cinéma d'animation, une fois de plus
assez libre!
Film: 8/10, Extras: 8/10
Sortie: 03/2011 - Durée: 90 min
Distributeur: Warner
Extras: Maximum Kid Mode, featurettes
Gauthier Keyaerts
Course à la mort 1 & 2
La décision de faire en 2008 un remake du très bis 'Death Race 2000', réalisé en 1975 par l'artisan de l'image Paul Bartel,
en a étonné plus d'un! Autre surprise de taille: cette relecture possède un vrai budget, un réalisateur parfois inspiré,
parfois bousier, soit Paul W.S. Anderson ('Event Horizon: le vaisseau de l'au-dela', Resident Evil' et 'Resident Evil: Afterlife
3D'), et s'offre une star sur mesure, l'hyperkinétique et très drôle Jason Statham. Loin d'être une purge innommable, ce
long-métrage fait son bon office d' "actioner" stéroïdé, bardé de chromes rutilants (sans oublier les croupes charnues,...),
de cascades vrombissantes, et de courses de bagnoles plutôt hardcore. Pas de quoi fouetter sa voisine, mais un plaisir
coupable à consommer à l'aide de bières et de pop corn. Une fois dans le bon état d'esprit, ce 'Death Race' fait mouche.
L'annonce d'une suite Direct to Video n'était pas plus excitante qu'un documentaire sur les hémorroïdes. Mais soyons
honnêtes, si vos attentes restent à un niveau rase-mottes, si vous voulez juste faire péter votre home cinéma, ou si vous
connaissez par coeur l'intégrale des 'Fast and Furious', n'hésitez pas à plonger le regard dans cette variation sans
véritables changements.
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 03/2011 - Durée: 105 min
Réalisé par: Paul WS Anderson - Avec: Jason Statham, Joan Allen, Tyrese Gibson, Ian McShane, Natalie Martinez, Jason
Clarke
Distributeur: Universal
Extras: Commentaires audio, scènes coupées, ...
Gauthier Keyaerts
Human Target
Oui, 'Human Target' se veut l'adaptation - très vague - d'un comics de Peter Milligan, oeuvre graphique inquiétante,
violente, volontairement décousue et perturbante. Des éléments gommés de cette transposition pour le petit écran, se
rapprochant plus de l'esprit potache des séries 80's, que d'un dérapage constant en milieu paranoïaque incontrôlé.
L'histoire tourne autour de Christopher Chance, ancien tueur à gages, devenu un garde du corps borderline, prêt à tout
pour sauver ses clients... Quitte à devenir une cible humaine. Bellâtre sur de lui, Chance a beau exaspérer ses coéquipiers
(Winston et Guerrero), il obtient des résultats. Même si tout a tendance à exploser sur son passage. Comme dit un peu
plus haut, 'Human Target' c'est de la série musclée, mais gentille, sorte de relecture 2011 de 'The A-Team'. Baignes et
gags assez positivement stupides s'enchainent avec une régularité sans faille. Nous sommes loin du chef-d'oeuvre, mais
l'aspect buddy feelgood emporte le morceau. Appréciable, mais à ne pas conserver: ne survit pas au-delà d'une première
dégustation!
Film: 7/10, Extras: 0/10
Sortie: 02/2011 - Durée: 512 min
Réalisé par: Jonathan E. Steinberg - Avec: Mark Valley, Chi McBride, Jackie Earle Haley
Extras: Featurettes, commentaires audio,...
Gauthier Keyaerts
Paranormal Activity 2
Copie assez conforme du premier opus, ce 'Paranormal Activity 2' loupe ses mercantiles intentions... et de manière quelque
peu stupide. En effet, vu la vacuité du produit, l'esprit du spectateur prend le pas sur celui - frappeur - sensé l'effrayer. Du
coup, celles et ceux qui résistent au réflexe d'arrêt du film, digressent dans une sorte d'état semi comateux.
Personnellement, j'ai vu en filigrane le potentiel de cette suite! Dans un univers alternatif, 'Paranormal Activity 2' aurait
repris l'aspect granuleux du premier, plus habilement raccroché les deux volets déjà existants, joué de manière plus
intelligente sur l'aspect répétitif et lancinant des plans proposés (matière à véritable "chorégraphie"), ou encore exploité un
peu plus les ambiances sonores anxiogènes. Il existe au milieu de ce néant un "je ne sais quoi", probablement né de la
frustration, faisant fantasmer sur plus de peur. Peut-être suis-je trop optimiste, trop fan du cinéma de gendre pour ne pas
avoir un mécanisme de défense face à l'intrusion d'un tel gâchis...
Film: 5/10, Extras: 0/10
Sortie: 02/2011 - Durée: 91 min
Réalisé par: Tod Williams - Avec: Katie Featherston, Micah Sloat
Distributeur: Paramount
Extras: Scènes inédites
Gauthier Keyaerts
The New Daughter
John emménage avec ses deux enfants dans une luxueuse et énorme masure, perdue au milieu des bois. L'ambiance n'est
pas au beau fixe... ce déménagement ne s'est pas fait de gaité de coeur. En effet, John et sa progéniture ont été
"remerciés" par l'élément maternel du couple. Un drame qu'encaisse très mal Louisa James, la jeune fille adolescente de
John. Son comportement rebelle et agressif n'inquiète donc personne dans un premier temps. Mais plus les jours passent,
plus la nouvelle demeure semble abriter une dangereux secret, ayant une influence de plus en plus visible sur la
sauvageonne. Intrigué par ces changements radicaux, John se rend compte qu'il existe un lien entre ces sautes d'humeurs
parfois violentes, et un imposant monticule sis sur ses terres. Renseignements pris, il s'agit d'une tombe amérindienne,
sensée abriter une espèce, proche des Dieux, disparue. Plutôt pas trop mal troussé, intelligent dans son économie
rythmique et dans ses effets gores, et surtout très très sombre, 'The New Daughter' ne mérite pas sa réputation de purge,
ou son absence de distribution, malgré ses défauts évidents. Voilà de quoi passer une petite soirée entre amis du frisson
(non, pas la grippe!).
Film: 7/10, Extras: 0/10
Sortie: 02/2011 - Durée: 108 min
Réalisé par: Luis Berdejo - Avec: Kevin Costner, Samantha Mathis, Ivana Baquero
Distributeur: E1 Entertainment
Gauthier Keyaerts
Trainspotting, Charlie Wilson's War, The Other Boleyn Girl, Meet
Joe Black
Voici une nouvelle volée de ressorties haute définition proposée par le très actif éditeur Universal, qui pousse - pour notre
plus grand plaisir - à la survie du support Blu ray.... Un quatuor tout en nuances: de l'indispensable, du correct, de
l'anecdotique. Comme à l'accoutumée, ces réassorts ont tout du lifting: on prend du vieux pour faire du "neuf". Donc, les
interfaces sont pour la plupart assez chiches. Mais bon, ne boudons pas trop notre plaisir, car il y a de l'excellent. Prenons
par exemple le classique amoral, narco-rock'n'roll - inspiré d'un roman d'Irvine Welsh - de qui fit connaître le nom de
Danny Boyle: 'Trainspotting'. Cette reproduction identique à l'identique du contenu de l'édition spéciale DVD, permet de
jouir un peu mieux du mélange détonnant de photogénie aux petits oignons, et de crasse suintant l'héroïne, le speed et
autres désactivateurs de réalité. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce regard "rafraîchi" sur ces "zombies" urbains
file le frisson, la scène du cauchemar mise à part (elle reste foutrement ringarde). Perte de bonus, mais pas de qualité
cinématographique intrinsèque pour 'Charlie Wilson's War'. Analyse molotov de la mise en place de l'ingérence - avec les
effets que l'on connait - américaine sur le sol afghan. Les G.I.'s ont chassé le "russkov", formés les futurs talibans... et
ramassé au final un retour de manivelle dont on parlera à tout jamais. Une quête à la base pourtant louable, en tout cas en
partie, menée par Charlie Wilson. Scénario en béton, casting d'enfer et dialogues sensationnels, dus à la plume très
inspirée d'Aaron Sorkin. Plus anecdotique, mais encore regardable sans trop de séquelles cérébrales graves, 'Meet Joe
Black' manque simplement un peu d'ambition. Trop poli pour être vraiment intéressant - à l'image du Brad Pitt avant décès
-, sans pour autant nécessairement faire fuir le regard. Surtout que l'on parle ici d'un artefact nostalgique (1998), qui ne
souffre par contre pas d'un vieillissement quelconque. Le hasard a voulu (expression de l'inconscient, probablement), que
je me sois envoyé à nouveau le 'The Wolfman' 2010... Quel beau décalage concernant Anthony Hopkins. Dans 'Meet Joe
Black', il est raffiné, posé, philosophe. Alors qu'en paternel maudit de Benicio Del Toro, il affiche un look de gitan, éructe
comme un sénile croisé pitbull. Drôle! Le maillon faible de cette copieuse volée reste 'Deux soeurs pour un roi' / 'The Other
Boleyn Girl', énième variation récente sur le thème de la fumeuse histoire d'amour entre Henri VIII et les soeurs Boleyn.
Eric Bana, Scarlet Johansson et Natalie Portman peuvent s'avérer excellents lorsqu'ils bénéficient de la présence d'acteurs
aux épaules solides... Par contre, en trio de tête, et sous la direction fadasse d'un Justin Chadwick, ça devient assez vite
laborieux! Bref, vous l'aurez compris: c'est donc en fonction de vos goûts personnels (trash, politique, fantastique
bourgeois, historique) et de vos attentes d'un produit Blu ray qu'il faudra orienter votre ou vos choix.
Film: 6/10, Extras: 0/10
Sortie: 01/2011 - Durée: 94 min
Réalisé par: Danny Boyle - Avec: Ewan McGregor, Ewen Bremner, Jonny Lee Miller, Kevin McKidd, Robert Carlyle, Kelly
Macdonald, Peter Mullan, James Cosmo, Eileen Nicholas, Susan Vidler, Pauline Lynch, Shirley Henderson, Stuart McQuarr
Distributeur: Universal
Gauthier Keyaerts
///////////// Musique /////////////
James Blake (James Blake)
Cantonnée pendant des années à de discrètes caves londoniennes, la scène dubstep sort son pâle visage à l'air libre pour
profiter, via les sampling de Rhianna, les sonorités du nouveau Radiohead et des figures montantes comme Magnetic Man,
des sunlights du mainstream. Avec son premier album, James Blake devrait confirmer cette tendance tout en lui proposant
une direction novatrice et emballante. Adepte du less is more, le crooner met en avant sa voix, suave et mélancolique, fille
de James Buckley et Antony Hegarty, en l'entourant... de trois fois rien. Ici des loops rythmiques minimalistes, ici d'un
piano lunaire et, surtout, un peu partout, d'un silence lumineux et fragile. A plusieurs reprises, le jeune londonien touche
au sublime (le soulfull "Wihlems Scream" où rôde le fantôme de Marvin Gaye, "I never learnt to Share", prêche extatique à
l'auto-tune). Cet album antispectaculaire n'est certes pas parfait et bégaye quelque peu sur la longueur. Mais il en émane
une grâce, palpable et irradiante, qui le rend à la fois unique et énigmatique. A écouter à la pointe de l'aube.
CD: 9/10
Genre: Rock
Label: A&M - Distribution: Universal Music
David Morelli
I Like Trains (He Who Saw The Deep label)
Sombres, mélodramatiques, rimbaldiens. Voilà les images, prometteuses de densité émotionnelle et d'élans
lyrico-dépressifs, qui venaient à l'esprit à l'écoute de l'excellent premier EP 'Progress Reform', publié en 2006. Quatre ans
et deux albums plus tard, les iLikeTrains font du surplace dans leur petite flaque de larmes. Promenant ostentatoirement
leur mal de vivre sur les traces de Sigur Ros, Editors et autres And Also the Trees, les wagons du quatuor peinent à nous
transporter dans les profondeurs de l'âme humain. Ils y réussissent parfois de belle manière comme sur le bouleversant
crescendo de 'Sea of Regrets' ou le morceau d'ouverture 'When We Were Kings' aux relents post-rock. Pour le reste, le
groupe de Leeds décline mollement son vague à l'âme, porté par la voix monocorde de Guy Bannister et des violons
envahissants. Creuser toujours le même sillon ne fait pas le mineur de fonds, surtout s'il n'en sort que de trop rares
pépites. LT: And Also the trees, 'Virus Meadow'
CD: 6/10
Genre: Pop, Rock
David Morelli
Killing Joke (Absolute Dissident)
Groupe mythique pour les adorateurs de métal, néo ou gothique, toujours fers de lance d'un esprit punk destroy et
"findumondiste", énorme du riff, et dansant à sa manière, Killing Joke ne cesse de renaître (30 ans au compteur)! Ceux qui
assistèrent à leur double soirée de concerts prodigués l'année passée à l'AB vous le diront: le combo était au comble de sa
forme, affichant son line-up de base avec une fougue et une fierté contagieuse. Leur premier album, éponyme, est devenu
mythique, 'Ha' reste un des lives les plus électrisants captés à ce jour, 'Love Like Blood' fait toujours danser les
romantiques (ou nioukaks comme dirait l'autre), 'Eighties' hurler de joie, et l'album 'Pandemonium' a changé la face du
métal... et la suite (dont une collaboration avec Dave Grohl) n'a pas à démériter. 'Absolute Dissent', 13e album studio des
Killing Joke, marque également le retour du quatuor originel. On y retrouve une sorte de résumé de la carrière des gars:
guitares rageuses, chant transcendant, percus et basses métronomiques, assortis de quelques étonnants slow tempo. Loud!
CD: 7/10
Genre: Metal, hard rock, hard core, Rock
Label: Spinefarm Records - Distribution: V2
Gauthier Keyaerts
Oval (O)
Au départ combo allemand formé en 1991, alors trio (Markus Popp, Sebastian Oschatz, et Frank Metzge), Oval sort un
album - déjà visionnaire - sur la label Ata Tak en 1993. Une sorte de chaînon manquant entre l'acception en recherche du
krautrock (Neu! en ligne de mire) et les futures stars d'une pop indépendante héritière de cette exploration musicale
typiquement germanique, telles que Kreidler ou To Rococo Rot, voire l'esprit Kitty Yo. Bien entendu, Oval rallie la clique
Mille Plateaux (le label mythique créé en 1993 par Achim Szepanski), puis rejoint l'écurie Thrill Jockey. Le groupe se réduit
rapidement à une unité solo: Markus Popp, roi de l'art fragmentaire, musical et installationiste. Popp s'allie à la cause de
son ami et "concurrent" dans l'élégance electronica Jan St. Werner, membre de Mouse on Mars (autre formation
incontournable), histoire de former le fabuleux projet Microstoria. Puis digresse au sein de Gastr De Sol (album
Camoufleur), ou encore de So (avec Eriko Toyoda). Bref, laissons l'exhaustivité de côté, le pédigrée ici décrit dépote
suffisamment! Après un insupportable hiatus, Popp nous assène coup sur coup 'Oh' et 'O'... respectivement E.P. et album.
Deux perles, sises entre la pop futuriste, et le design sonore. Léger, intriguant, mutant, entre le post rock et l'electronica
tendance, parfois génial, souvent brillant. 'O' c'est une évidence à acquérir d'urgence!
CD: 9/10
Genre: Pop, Electronica, Experimental
Label: Thrill Jockey - Distribution: Konkurrent
Gauthier Keyaerts
Royksopp (Senior)
Le pari couillu du duo norvégien de tenter un follow up instrumental radicalement différent du sautillant 'Junior' était, a
priori, remarquable. A postériori, les neuf morceaux de dream pop ambientale et sombre risquent de ne pas être remarqués
par grand monde. Insipides et chichiteux, 'Senior est aussi excitant qu'un trajet dans le luxueux ascenseur d'un home de
vieux nantis. Bon sang, mais c'est madame Laurent que l'on assassine! Et elle aura bien besoin de Télésecours pour ne pas
sombrer dans une dépression comateuse provoquée par cet agrégat d'élégant ennui. On en viendrait presque à regretter le
dernier Air tant il ne se passe rien ici. Et lorsque l'électro-cardiogramme tente une pulsation, comme sur 'Triky 2',
revisitation peu inspirée de 'Junior, c'est Jean-Michel Jarre qui pointe son nez. 'Senior est la bande originale idéale pour
accompagner un documentaire sur la neurasthénie. Débranchez les sonotones! LT: Brian Eno,'Music for Airports'
CD: 3/10
Genre: Dance, Electronica
Label: Virgin - Distribution: Pias
David Morelli
Interpol (Interpol)
Les accents lyriques et pas toujours convaincants de 'Our love to admire' avaient décontenancé pas mal de fans de la
première heure. Interpol tente, avec cet album éponyme, un salvateur retour aux sources. Sans égaler, loin de là, la
beauté irradiante de leur exceptionnel premier album, le désormais trio (le bassiste a quitté le groupe juste après
l'enregistrement) réinvestit l'exploration du côté obscur de l'âme avec classe, sobriété et sans donner l'impression de
resservir la soupe. Le fantôme de Ian Curtis semble moins planer sur les compos des new-yorkais même si, à l'image de
sa pochette, celles-ci évoquent les brisures mélancoliques, les cicatrices toujours béantes et autres tourments dépressifs.
Armés de guitares chirurgicales posées sur des basses au galop, Interpol insuffle à ses mélodies une énergie du désespoir
qui transperce même la carapace des mélodies plus faiblardes. Interpol continue à (se) chercher et c'est très bien ainsi.
Listen to : The National, 'Boxer'
CD: 7/10
Genre: Pop, Rock
Label: Cooperative Music - Distribution: EMI
David Morelli
Underworld (Barking)
Le sixième album d'Underworld, groupe majeur sinon essentiel de l'electronica, est une claque. Dans le mauvais sens du
terme. Leurs deux derniers albums, ainsi que leur production, copieuse, exclusivement accessible sur le web, démontrait
une volonté authentique, à défaut d'être toujours convaincante, de continuer à explorer les recoins en friche de la musique
électronique. Ce 'Barking' donne surtout l'impression que le duo tente, de manière par trop opportuniste, de revenir sur le
devant de la scène en ressortant les synthés vintage pour surfer, comme tant d'autres, sur cet interminable revival 80's
dans laquelle la scène techno semble s'être majoritairement engluée. Résultat des courses: un album bancal où se cotoient
les beaux restes (le single 'Scribble', impeccable), le correct ('Grace', 'Between stars'), le remplissage arty et le carrément
embarrassant ('Always loved a film', hit eurodance en puissance). 'Barking' n'est pas à la hauteur du pedigree.
LT:Orbital,'Insides'
CD: 5/10
Genre: Electro
Label: Underworld.live - Distribution: V2
David Morelli
Orchestral Manoeuvres in the Dark (History of Modern)
Souvenez-vous le mythique groupe électro OMD s'était reformé et avait donné un concert à l'Olympia, à Paris, en mai
2007. Ils avaient joué l'intégralité de leur meilleur album, "Architecture and Morality" (1981), puis en seconde partie avait
interprété leurs plus grands succès. Aujourd'hui, 14 ans après le reformation et 30 ans après "Electricity", OMD sort un
album ! Les fans trentenaires voire quarantenaires devraient apprécier. Sentimentalement. Musicalement, c'est autre
chose. Certes, ces pionniers refont leur "History of Modern" avec un panel de sons électro impressionnant. Des synthés à
la Kraftwerk aux lignes de basse à la Moroder. Les voix d'Andy McCluskey et de Paul Humphreys ont gardé de la fraîcheur
et de l'éclat ; mais musique et voix sont perdues dans un flot continu de choeur (balancer les bras svp) quasi sur la même
note dans tout l'album. Le single "If you want it" l'illustre bien. Une "histoire" qui ne restera pas dans les annales.
CD: 7/10
Genre: Pop, Electro
Label: Blue Noise - Distribution: Pias
Frédéric Jarry
Chk Chk Chk (Strange weather, Isn't It?)
Le nouvel album des !!! (prononcez tchk tchk tchk) est à la fois très excitant et un chouia décevant, soufflant, d'une
manière tempérée qu'on ne leur connaissait pas, le bouillant et le tiède. Bouillant, "Strange Weather, Isn t It?" l'est sans
aucun doute quand les tchk lâchent les brides de leurs chevaux disco punk funk. "The Most certain Sure", "Wannagain
Wannagain" et surtout le bien nommé "The Hammer", tuerie discoïde à rendre Vitalic vert de jalousie, prouvent que les
tchk en ont encore dans le short. Le reste de l'album, s'il est loin de démériter en proposant des mélodies solides et
nerveuses, déçoit, à l'image de la mélodie proprette du single "AM/FM", par son aspect plus lisse, plus sage et étrangement
désabusé. Sans doute est-ce dû à la période chaotique qu'a traversé le groupe (départ de deux musiciens et du second
chanteur John Pugh, décès accidentel du batteur) et qui a failli mettre un point final à son existence. Dans ces conditions,
ce premier album en quatre ans semble presque tenir du miracle. On attend néanmoins les !!! là où leurs morceaux
prennent toute leur démesure festive: sur scène. En espérant que désormais, le groupe soit au beau fixe. Listen to:
Zongamin, 'Fleshtapes'
CD: 7/10
Genre: Electro, Pop
Label: Warp - Distribution: V2
David Morelli
The Charlatans (Who We Touch)
Seuls survivants de la scène Baggy avec Primal Scream, les Charlatans sont surtout associés à l'incontournable 'Only one I
know'. Pourtant, en 15 ans, le quintet indie n'a pas chômé et a sorti, et dans une indifférence totale en dehors de la perfide
Albion, une série de galettes d'excellente facture. Le petit dernier 'Who we Touch', est de cette même veine. Il débute sans
crier gare par un déluge de guitares chaotiques tendant à prouver que les vétérans ont encore la pêche, S'ils calment
néanmoins rapidement le tempo, c'est pour offrir une belle brochette de mélodies pop rock, efficaces et souvent
mélancoliques, portées par des guitares en verve et un orgue apportant densité et emphase (le beau 'Trust in Desire' et
son crescendo, la ballade 'Your pure soul'). Le tout s'achève par un morceau caché aux relents southern rock scandé par
un prêtre habité par le démon. Les Charlatants sont indubitablement un groupe à (re)découvrir. LT: Ian Brown, 'Solarized'
CD: 7/10
Genre: Pop
Label: Cooking Vinyls - Distribution: V2
David Morelli
Menomena (Mines)
Le merveilleux "Queen Black Acid", bouleversant de limpidité, pose dès le départ l'ambition de ce trio de Portland:
dynamiter les mélodies pop et, avec une virtuosité d'orfèvre confondante, orner, chaque fragment de la plus belle parure
qui soit, pour aboutir, une fois ordonnancés, à des morceaux évidents, parfaits et... différents. Portés par des
arrangements aussi variés (saxo, piano, glockenspiel...) qu'élégants et qui ont le bon goût de ne jamais prendre la pose
pour damer le pion à la mélodie - et quelles mélodies! -, Menemona enfile avec une facilité déconcertante ses perles.
Qu'elles soient de lumière (les entrelacs vocaux de 'Dirty cartoon') ou en acier délicatement forgé ("TAOS" scellant la
rencontre de Hendrix et de Elbow), 'Mines' ne souffre d'aucun temps mort. Long en bouche et d'une variété sonore
remarquable, Menomena propose rien de moins qu'un des albums indispensables de 2010. LT: Flaming Lips, 'The Fearless
Freaks'
CD: 9/10
Genre: Pop
Label: City Slang - Distribution: V2
David Morelli
The Magic Numbers (The Runaway)
Les Magic Numbers sont une anomalie, un anachronisme dans l'univers agité et souvent cynique de la scène indie anglaise.
La paire de frères et de soeurs qui composent ce combo folk rock proposent une nouvelle fois d'éteindre nos GSM et de
couper la connexion internet. Ils nous donnent rendez vous dans le jardin (ou près d'une botte de foin s'il y en a une pas
loin), de nous coucher sur le sol, un brin d'herbe (ou de foin si...) en bouche et, les yeux levés vers le ciel, de profiter du
moment, de déconnecter. Déconnecté. Voilà le terme qui sied le mieux à ce troisième album qui fuit sans courir les modes
éphémères et nous invite à retrouver, en mordant dans leur émouvante madeleine à base de mélodies fraiches et
revigorantes, des bribes de la sérénité optimiste des seventies. "The Runaway" n'est pas un album nostalgique mais une
magnifique fuite en avant sur fond de "feel good songs" dans la lignée des Mama's and the Papa's, des Bee Gees et du rock
west Coast. Les Magic Numbers sont une anomalie. Une anomalie magique dont "The Runaways" est le sésame.
CD: 8/10
Genre: Rock, Pop
David Morelli
Prince (20TEN)
C'est l'histoire d'un mec qui fait un tour à vélo, un samedi (le 10 juillet 2010) de canicule. Passant devant une librairie, il se
demande s'il reste une copie du quotidien 'Het Nieuwsblad', dans lequel se retrouve inséré le nouvel album de Prince (oups,
de unpronounceable symbol). Curieux (ben un album de machin chose à 1,40 euro, ça le fait), le cycliste s'approprie l'objet
"collector" en devenir. Il glisse alors dans la poche son bermuda le CD, et se colle la gazette dans le dos. Quelques
kilomètres et litres de sueur plus tard, il revient à son domicile. Le Cd a pris un coup d'humidité, et un quart de page du
journal est imprimé au-dessus de son arrière-train. Ce gusse, vous l'aurez compris, c'est moi. Un ex fan d'un talentueux
artiste qui fut un temps dénommé Prince, vibrant encore régulièrement aux accords du monstrueux album 'Sign O the
Times', et de ses prédécesseurs. '20 Ten', annoncé comme le retour à certaines sources ('1999', 'Purple Rain', etc.) n'est
pas la bombe attendue. L'amiral Nelson ressort avec ferveur ses rythmique flangées et sautillantes, ses gros accords
dégoulinants de synthé, et beaucoup de squelettes mélodiques empruntés à ses anciennes tueries, provoquant des
cascades de suées et de coups de reins. Ici tout sonne donc à l'ancienne, mais par contre, côté mélodique, rien de très bon
à se mettre sous la dent. Ne dépensez pas trop d'énergie pour acquérir ce coup de nostalgie inutile, et actuellement hors
commerce (mais soldé sur le net).
CD: 5/10
Genre: Funk
Gauthier Keyaerts
Kele Okereke (The Boxer)
La premiere vertu de cet album solo du chanteur de Bloc Party est d'être clair quant aux objectifs: faire danser jusqu'à
l'épuisement, des boîtes les plus huppées New York aux campings les plus beauf de la mer du Nord (et vice-versa, y a pas
de raison). Un objectif qui a son importance lorsqu'on se remémore avec une pointe d'agacement le dernier album - raté des Blocs Party qui ressemblait, de base, à leur traditionnel album de remix et sous-utilisait leur pourtant excellent
batteur. Un peu difficile à digérer pour les fans de la première heure qui voient encore en Bloc Party un groupe post punk
crédible plutôt qu'un groupe dance rock assez quelconque. Jouant à fond les basses et sans ambiguïté la carte electro,
Okereke réussit indéniablement sous coup. 'The Boxer' est agressif, puissant et les rythmiques et sonorités africaines, les
mélodies efficaces et la voix de Oreke apportent un supplément d'âme. Il y a des hits à la clé: le single, 'Tenderoni' et
surtout 'Rise' et ses basses monstrueuses façon Vitalic, sont des tueries. On succombe. LT: Vitalic, 'OK Cowboy'
CD: 7/10
Genre: Electro, Rock
Label: Wichita - Distribution: V2
David Morelli
Morcheeba (Blood Like Lemonade)
"'Blood Like Lemonade', c'est l'album que nous aurions dû réaliser après 'Big Calm', en 1998, mais nous avions besoin
d'explorer d'autres horizons pour pouvoir revenir à notre habitat naturel", a reconnu Paul Godfrey, l'un des 2 frères
fondateurs du groupe trip hop de Douvres, Morcheeba. A la question de savoir quel son caractérise ce 7ème album, Skye
Edwards, la chanteuse des débuts mythiques du groupe, répond: "cela sonne Morcheeba bien sûr!". Ce qui est vrai mais
pas si évident, après les errances, heureuses et surtout malheureuses du groupe. Ici, retour aux mélodies légères
douces-amères, comme l'évoque le 1er single 'Even Though' avec sa guitare sèche, ses micro-scratch hip hop, très fin
années'90. La programmation electro flirte toujours avec le blues, la folk et même la country. La voie de Skye, enfin de
retour, a gagné en profondeur, même si le ton est plus pop que soul dans ce road-movie étrange où la musique très chill,
contraste avec des paroles de violence et de sang. Perso, 'Self Made Man' exprime le mieux ce paradoxe, très séduisant.
Comme l'opus.
CD: 9/10
Genre: Lounge
Label: Pias - Distribution: Pias
Frédéric Jarry
UNKLE (Where Did The Night Fall)
Après deux albums de très haute tenue ('War Stories' et 'End titles'), Unkle marque sévèrement le coup avec ce 'Where Did
The Night Fall'. Jusqu'alors à l'avant-garde d'une scène électronique explorant les profondeurs du rock (et inversement) et
tentant, avec la morgue d'explorateurs sonores intrépides, de faire fusionner l'hermétique (Les Beatles, le rap et le trip hop
dans un même mix, couillu), ce cinquième album sort avec une date de péremption déjà dépassée. 'Where Did The Night
Fall' trace en ligne droite dans un sillon électronique/dark wave fréquenté depuis bien longtemps sans tenter d'en influencer
la direction. Unkle, qui a perdu en cours de route Richard File au profit(?) de l'ex-Psychonaut Pablo Clements, livre un
album froid, répétitif et -horreur- prévisible auquel il ne semble croire qu'à moitié. Le splendide 'Another Night Out' qui
clôture l'album laisse néanmoins planer l'espoir d'une reprise en main prochaine. LT: Siouxie and the Banshees, 'The
Rapture'
CD: 5/10
Genre: Electronica, Pop, Experimental
David Morelli
Moby (Wait For Me Remixes)
Sorti pile il y a un an, "Wait for Me" était le 9ème et très attendu album studio du producteur américain Moby, qui depuis la
fin des années'80 (Voodoo Child) mixe avec génie qualité musicale et succès planétaire. L'opus plutôt "ambient" et très
mélodique, tout en cordes et notes au piano, n'hésitant pas sur les choeurs et les voix filtrées, vient d'être "remixé" par les
meilleurs producteurs house et techno du moment. On passe sans transition du downtempo aux beats dansants, ce qui veut
dire que les remixes ne s'adresseront peut-être pas au même public que la musique du Moby d'après "Play". D'autant plus
que les meilleurs remixes ne sont pas ceux de Tiesto, Laurent Wolf ou de Carl Cox, mais bien d'artistes plus underground
comme Popof, Paul Kalkbrenner, Savage Skulls et surtout, Gui Borrato. En bonus, un 2ème CD où Moby renoue avec
l'électro puisque c'est lui qui mixe les remixes, avec brio.
CD: 8/10
Genre: Electro, House
Label: Little Idiot - Distribution: Pias
Frédéric Jarry
Jamie Lidell (Compass)
Voici sans doute l'album le plus abouti de Jamie Lidell, du moins le mieux équilibré. On avait découvert le bonhomme dans
un univers apocalyptique assez bruitiste et on l'avait vu évoluer vers une soul-funk de plus en plus propre, de moins en
moins folle. Pas avare et encore moins pudique en interview, Lidell avoua s'être un peu perdu artistiquement; la faute à
une vie personnelle un peu tumultueuse, ces dernières années. Il a depuis déménagé de Berlin à New-York, s'est pris la
mort de Michael Jackson (l'une de ses idoles!) dans les gencives et a choisi comme collaborateurs rapprochés du jour Beck
et Chris Taylor (de Grizzly Bear). Résultat du franchiment de ce nouveau cap : un album à la fois soul et bruitiste, déviant
et accessible, cohérent et barré, où la voix exceptionnelle du bonhomme se pose sur du funk certes bordélique mais
toujours entraînant.
CD: 8/10
Genre: Soul, Funk, Electronica
Label: Warp - Distribution: V2
Serge Coosemans
The Conformists/ Marvin (Three Hundred/ Hangover on the Top)
Réédition d'un album initialement sorti en 2007 sur le label 54°40' or Fight!, produit en son temps par Steve Albini, ce
'Three Hundred' du combo américain The Conformists, agrémente de son noise fracassé le catalogue d'African Tape. Le son
sec et précis donne à leurs compositions un cachet "punk" technique, sans être ostentatoire. Accélérant et décélérant selon
le bon vouloir de leur géniteur. Sans être incontournable, cette plaque possède des autours aguichants, dont une retenue
et une tension omniprésente assez intéressantes. Moins inspiré, 'Hangover the Top' des Montpelliérains de Marvin fera juste
l'objet d'une écoute curieuse, sans plus...
CD: 6/10
Genre: Post Rock, Experimental, R'n'B
Label: African Tape - Distribution: Mandaï
Gauthier Keyaerts
LEO (88 Man)/ The Healthy and the Badass Motherfucker/ ROOM
204 (Speaking Parts From the Blazing Rows/ Tonnerre
Vendanges/ Balloons)
Le label nantais Kythibong nous a glissé sous l'oreiller trois petite gâteries à se mettre dans le lecteur CD... La première
(sans ordre d'importance, mais bien de situation dans la pile "à chroniquer") passée en revue sera donc les exploits
soniques du duo Leo (88 Man), joliment folk. Comparé à d'illustres homologues étasuniens (Smog, Lambchop, Giant
Sands...), le duo développe ici un son pop-folk plutôt joli, mais jamais vraiment totalement prenant, car peut-être un
chouïa trop bien pensé, et poli. Healthy Boys (and the Motherfucker), malgré un nom de groupe crasseux, reste tout autant
sous le charme de l'acoustique. L'E.P. ici présenté rassemble quatre morceau de Benjamin Nerot accompagné de quelques
amis (ex Bastards), enregistrés en résidence. Ne cherchez pas le tonnerre, ni la vengeance... Duo bétonné et armé, Room
204 continue à explorer les transgressions du bruit en formation minimale. Plutôt sympa! Petite précision: les fans de vinyls
commanderont via la France. Pour l'édition CD il faudra passer par la case Japon (Stiff Slack).
CD: 6/10
Genre: Folk, Rock
Label: Kythibong Records - Distribution: Mandaï
Gauthier Keyaerts
///////////// Dossiers /////////////
Interview avec Christian Bale
C'est grâce à son interprétation de boxeur has-been, accro
au crack, Dicky Eklund, que l'acteur Christian Bale a pu empocher son premier Academy Award. Une célébration un peu ironique: ce personnage
ne rentre pas vraiment dans la liste des rôles très noirs pour lesquels l'acteur de 'The Dark Knight' est connu. "A chaque fois que j'ai passé du
temps avec le vrai Dicky, on s'est pris des fou-rires!"
Lorsque, le 27 février, Christian Bale a reçu l'Oscar du meilleur second rôle masculin pour son interprétation dans 'The Fighter', la première
personne qu'il a remerciée, c'est Dicky Eklund, l'ancien boxeur qui a vaincu sa dépendance au crack pour mener son frère Micky Ward jusqu'au
championnat.
"J'aurais difficilement pu faire autrement," explique Bale en riant, au très chic Four Seasons Hotel de Beverly Hills. "Si je ne l'avais pas autant mis
en avant, j'en aurais encore entendu parler pendant des années."
Ce rôle vous a demandé, à nouveau, une lourde transformation. Cette fois, même vos yeux ont changé.
Bale:
J'aime comparer ça à l'expérience de la 'grenouille qui bout'. Si on met une grenouille dans un pot d'eau et qu'on la réchauffe
lentement, l'animal ne se rend pas compte qu'on est en passe de la cuire vivante. J'ai passé tellement de temps avec Dicky
que j'ai automatiquement assimilé ses traits. Evidemment, je me suis rendu compte que je perdais du poids et que ma manière
de parler était différente. Mais ces mouvements des yeux comme on voit dans les dessins animés et une série d'autres détails,
sont arrivés sans que je ne m'en rende compte le moins du monde.
Un contact de ce type avec la personne sur laquelle votre rôle se base ne peut-il pas poser des problèmes?
Bale:
J'ai évidemment dû faire attention. Si Dicky ne m'avait pas apprécié, j'aurais mis le projet en danger. Il aurait par exemple pu
nous empêcher de tourner dans sa ville natale, Lowell. Il y a juste une chose pour laquelle j'ai été très strict vis-à-vis de Dicky:
"Quand la caméra tourne, plus question de me crier des indications!" (Rit)
Le Lowell du film a l'air d'un lieu 'exagéré'.
Bale:
Pourtant, le rendu est complètement réaliste. Quand j'y passais du temps avec Dicky, on finissait toujours par avoir un fou
rire. Partout où on allait, des gens l'appelaient. Même les flics - ses anciens ennemis - le traitaient comme leur meilleur ami.
Quand ils démarraient leurs sirènes, ils me flanquaient sérieusement les jetons.
Pour la préparation, vous avez aussi visité les lieux où Dicky se procurait de la drogue, les 'crackhouses'.
Bale:
Ironiquement, ces endroits ont été totalement rénovés. Et on était là, trois gars bizarres, en train de demander à de braves
petites familles si on pouvait jeter un oeil dans leur maison. Quand on leur expliquait le passé de leur maison, ils ne
réagissaient pas du tout positivement. (Rit)
Dicky est le x-ième personnage qui vous pousse à l'extrême. Vous n'avez eu aucun doute sur le rôle, au départ?
Bale:
Tout acteur qui aurait refusé ce rôle devrait d'urgence se mettre à la recherche d'un nouveau job. Dicky, c'est un rôle dont on
rêve! Les choses qu'il a faites, la relation compliquée avec son frère Micky. En plus, j'ai eu la chance de travailler avec Mark
Wahlberg, qui pour moi, joue le rôle de sa vie avec Micky.
Etes-vous un aussi grand fan de boxe que Mark, qui a lancé le projet?
Bale:
Disons que ce sport m'a toujours fasciné. Je ne suis pas un vrai amateur. Je ne comprends pas que des gens puissent se
démolir comme ça pour une compétition. En même temps, je ne peux pas nier que lorsque je tombe dessus à la télé, je ne
peux pas décrocher mes yeux de l'écran. Ces derniers temps, je suis plutôt obsédé par les courses de moto. J'ai enfourché une
moto pour la première fois pour 'The Dark Knight', et depuis, mon temps libre, je le passe sur les pistes locales.
Dicky regrette-t-il ses actes?
Bale:
Cela va de soi. Il se rend compte comme personne de tout ce qu'il a foutu en l'air. C'est un cas typique d'orgueil. A un
moment, Dicky semblait pouvoir tout faire. Pendant longtemps, il est parvenu à combiner sport et drogue sans problème. C'est
le crack qui l'a finalement eu. C'est une drogue qui se nourrit de votre passion. Elle lui a fait oublier son amour pour le sport et
sa famille.
Dernière question: vous commencez bientôt les prises de 'The Dark Knight Rises' ...
Bale:
(Interrompt) Je ne peux rien vous dire sur le prochain Batman. Le réalisateur Christopher Nolan me couperait la tête! (Rit)
Merci pour cette discussion.
Norwegian Wood: La Ballade d'un film l'Impossible?
Qui aurait osé miser un pet de lapin nain sur une adaptation
cinématographique de l'auteur japonais Haruki Murakami (à ne pas confondre avec son homonyme nettement plus trash Ryü Murakami!)? Surtout
celle d'un roman vendu à plus de dix millions d'exemplaires au Japon et trois millions à l'international, publié dans 36 pays et traduit en 33
langues! Évidemment, ces chiffres suscitent le respect, et l'attention des financiers, mais quand même... Murakami. Mais bon, il est clair qu'un
succès pareil amènera de toute façon le public vers les salles obscures, et devrait être rentable.
Mais trêve d'ironie, vu qu'au-delà d'un geste purement mercantile, on se retrouve ici face à un véritable travail d'orfèvre. En effet, c'est le très
talentueux Tran Anh Hung ('A la verticale de l'été') qui est à la barre, et Murakami a tenu à être le grand superviseur du chantier. Allant même
jusqu'à diriger les rencontres préliminaires avec le réalisateur français d'origine vietnamienne, afin de s'assurer de ses intentions de départ, et des
budgets mis à disposition. Murakami qui supervise également les différentes avancées du scénario, et donne son accord sur le montage final.
Ode métaphysique, oeuvre à l'essence "memento mori", histoire d'amour à mort, de mort à amour, de liens tissés puis défaits, et de vies
généralement trop courtes pour embrasser toutes les nuances de l'existence, 'Norwegian Woods' étonne par sa poésie et son apesanteur, pourtant
fortement nuancés par de nombreuses tragédies, conditionnant des futurs houleux. Du bien bel ouvrage, certes...
Autre facteur d'étonnement, Tran Anh Hung a tenu à
respecter le caractère profondément japoniste du roman, renonçant à l'envie première de le transposer en d'autres lieux. Un défi de taille, vu qu'il
ne parle pas du tout japonais! L'aide du producteur M. Shinji Ogawa, fortement impliqué dans le tournage, aura été plus que précieuse. Un
respect peu étonnant de la part de Tran Anh Hung, vu que 'Norwegian Woods' n'est que son cinquième long-métrage... en vingt ans! Il a d'ailleurs
fait appel à des collaborateurs déjà croisés auparavant, tels que le directeur de la photographie Ping-Bing Mark Lee, la décoratrice (et actrice)
Tran Nu Yên-Khê, ou encore le monteur Mario Battistel.
Un long-métrage à la pré-production et production hors du
commun, et ce pour narrer une histoire ample et complexe. Soit le destin de Watanabe, meilleur ami de Kizuki, toujours accompagné de sa
précieuse Naoko... dans une relation de plus en plus ambiguë. Les années passent, et surgit tout à coup le drame: Kizuki se suicide. Watanabe
quitte alors Kobe pour mener à bien ses études universitaires à Tokyo, en pleine révolte étudiante (nous sommes fin des 60's). Il y retrouvera par
hasard Naoko, leur chagrin refera surface, en même temps qu'une pulsion amoureuse maladroite, et difficile à gérer.
Un film à réserver, certainement, aux fans de cinéma asiatique lent, prenant son temps (130 minutes) et tout en douceur...
Interview avec Nicolas Cage
Los Angeles - Dans la vraie vie,
Nicolas Cage se comporte de manière nettement plus normale que ce que ses personnages laissent supposer. Le bonhomme qui
prend place face à nous dans le très chic Four Seasons Hotel au coeur de Beverly Hills irradie même une certaine sérénité. Mais dès
qu'on lui parle de 'Drive Angry', il déborde d'enthousiasme:
"Quand j'ai lu le scénario, j'ai vraiment craqué. Je trouvais les personnages incroyablement cools, mais les voitures étaient mille fois plus cool!
Mon personnage, John Milton est dans la plus pure tradition des antihéros américains des années '60 et '70 qu'on pouvait voir au cinéma. Des
personnages joués par Charles Bronson ou des Clint Eastwood.
Il tombait sous le sens que les voitures montrées devaient être de vraies classiques américaines. Les voitures que je conduis dans le film - la '69
Chevelle et la Dodge Charger - sont de véritables icônes aux Etats-Unis. Et à raison, d'ailleurs. Non seulement elles sont belles, mais elles
réagissent comme aucune autre aux commandes du conducteur!"
Après 'G-Force', 'Drive Angry' est votre deuxième projet digital en 3D. Vous appréciez le renouveau de la technologie?
Cage:
J'ai détesté la 3D avec une passion sans bornes. L'ancien système ne ressemblait à rien. Le spectateur était immédiatement
placé hors-jeu. Mais 'My Bloody Valentine 3D', le film précédent du réalisateur de 'Drive Angry', Patrick Lussier, m'a fait voir
que la 3D digitale, c'est l'avenir. Nous avons entamé un nouveau chapitre de l'histoire du cinéma.
Pourtant, le CV de Lussier comporte des erreurs, comme 'Dracula 2000'.
Cage:
Ne vous fourvoyez pas. Il est vrai que par le passé, Patrick s'est trouvé à devoir faire quelques boulots de merde. Mais il ne l'a
fait que pour développer sa connaissance en la matière. En plus, je pense que quand on monte depuis des années les films d'un
maître de l'horreur comme Wes Craven, on n'est plus un bidouilleur. Patrick est capable aujourd'hui d'atteindre le niveau de
magiciens du cinéma comme James Cameron ou Tim Burton. Il m'a fait atteindre un niveau supérieur.
Avez-vous testé toutes les possibilités du processus 3D?
Cage:
Je me suis comporté comme un môme dans un magasin de jouets. Je voulais absolument tout essayer. Ca a peut-être été le
film le plus distrayant de toute ma carrière. Durant une scène de baiser, j'ai eu la bonne idée de sortir ma langue le plus loin
possible. Heureusement, cette scène est restée sur le sol du studio de montage. Je ne pense pas que le public m'aurait été
reconnaissant de cette vision d'horreur. (Rit)
Généralement, les films où on retrouve Nicolas Cage coûtent bien plus cher que 'Drive Angry'. Travailler à petit budget, ça a créé des limites?
Cage:
Tout projet a ses avantages et ses inconvénients. Pour 'Drive Angry', il a été clair dès le premier jour qu'il s'agissait d'une
production indépendante. Du coup, on ne devait pas tenir compte de la commission de contrôle - et donc pas de limites en
termes de violence ou nudité. Mais le revers de la médaille, c'est qu'il fallait travailler avec un budget limité. Ca ne me pose pas
de problème... tant que j'ai droit à ma propre caravane! (Rit)
Vous jouez des personnages de plus en plus bizarres ces derniers temps.
Cage:
Je veux suivre une démarche avant-gardiste en tant qu'acteur, comme un peintre ou un artiste. Et ce n'est possible que dans
des genres plus abstraits, comme l'horreur, la science-fiction ou le fantastique. Ce genre de films vous permettent de vous
conduire de manière très étrange sans perdre la connexion avec le public en salle.
On vous voit même n'ayant plus qu'un seul oeil dans 'Drive Angry'.
Cage:
C'est fantastique, non? Ca faisait longtemps que je cherchais un projet où ce serait possible. J'avais supplié les producteurs de
'Season of the Witch' d'inclure une scène où mon oeil était transpercé par une flèche. Après toutes ces années, Patrick m'a fait
ce plaisir. Je joue enfin un personnage qui rend hommage au mythique cyclope!
Une dernière question: il y a quelques années, vous avez fait vos premiers pas de réalisateur avec 'Sonny'. Quand est-ce qu'on vous retrouvera
sous cette casquette-là?
Cage:
Même si je suis terriblement fier de ce projet, il m'a appris que réaliser, ça demande énormément de temps et d'argent. Et vu
que pour l'heure, mes finances ne sont pas au mieux (Cage a de sérieux problèmes de ce côté-là, ndlr.) je ne me vois pas
remonter sur une chaise de réalisateur dans un futur proche. Pour le moment, je saute sur tout ce qui pourrait me rapporter de
la thune. Raison pour laquelle on me voit dans tellement de sortes de films différents.
Merci pour cette discussion!
Un monstre à Paris
Déjà responsable - en partie - de 'La Route d'Eldorado' (2000) et du pitoyable 'Gang de requins' (2004), Eric Bergeron nous revient avec un
projet plus modeste, mais aussi très affriolant: 'Un monstre à Paris', dont l'action se situe début de siècle, XXe siècle bien entendu!
D'après son géniteur, il ne faut pas pour autant s'attendre à du film d'animation poussiéreux, mais à bien à un métrage haut en couleurs, et
musical! Une note d'intention appréciable, que Bergeron a partagée dès le départ avec Matthieu Chédid ("M" pour les fans) une bonne nouvelle en
soi, et un probable gage de qualité. Chansons et musiques occupent donc une place prépondérante, vu que le personnage principal d' 'Un monstre
à Paris' n'est autre qu'une chanteuse de cabaret, interprétée vocalement par Vanessa Paradis. Autres noms présents en haut de l'affiche: Kevin
Klein ('La Légende de Despereaux'), Adam Goldberg ('2 Days in Paris'), Jay Harrington ('Better Off Ted'), Danny Huston ('Robin des Bois'), Bob
Balaban ('For Your Consideration'), etc.
L'histoire nous narre une période trouble et inventée de l'histoire de la capitale française... Une époque (1910) où sévit une surprenante et étrange
créature qui terrifie les badauds. Deux hommes pourtant peu sujet à se retrouver dans ce genre d'aventures vont traquer cet être inconvenant.
Une épopée gorgée de rebondissements, de révélations, de surprises et d'introspection. Parce qu'au final, le monstre n'est pas toujours celui que
l'on croît.
Ce long-métrage d'animation est annoncé de longue date,
vu que des premières rumeurs, dont l'usage de la 3D ou encore la présence - visiblement non confirmée - au casting (et au scénario) d'Eric et
Ramzy, étaient distillées dans des annonces depuis déjà 2006. Bref, un chantier ambitieux, qui a pris son temps. Et qui dit projet ambitieux, dit
nécessairement EuropaCorp Distribution dans l'aventure... Pas étonnant que Besson ait donné son aval, vu l'arrière-goût très Adèle Blanc-Sec du
métrage. D'ailleurs un peu moins pourri que ce que l'on pouvait craindre, et étonnamment rentable. A se demander si le gros Luc n'en serait pas
capable de vendre au prix de l'or un film basé sur des gros-plans de ses doigts de pieds.
Mais bref, revenons-en à notre ode passéiste, mais sans nostalgie, et tératologique. Le résultat devrait pouvoir s'admirer en cette fin d'année
2011. A vous de voir si ce genre de sujet vous tente... Personnellement, la rétention actuelle d'informations m'a fait un peu peur. J'espère que le
futur nuancera mon côté oiseau de mauvais augure!

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