Séminaire sur la pathologie des murs de soutènement à La Réunion
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Séminaire sur la pathologie des murs de soutènement à La Réunion
Séminaire sur la pathologie des murs de soutènement à La Réunion J-Louis Nédellec BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 Sommaire de la formation 1) Pourquoi cette formation ? 2) Définitions de base 3) Modes de fonctionnement 4) Principaux paramètres régissant la stabilité 5) Justification des ouvrages et normes 6) Dimensions usuelles des murs courants 7) Pathologies classiques 8) Règles de base pour éviter les sinistres 9) Etudes de cas BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 >2 1) Pourquoi cette formation ? BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 >3 La sinistralité des murs de soutènement à La Réunion (cf. Résultats SYCODES 1995-2006 – AQC) > Tous sinistres confondus : • • 87 % des désordres liés à un défaut d’exécution (contre 5,1 % pour un défaut de conception) 5,1 % liés à un défaut de stabilité (79 % défaut d’étanchéité) > Pour les maisons individuelles : • • • Murs de sout. = 8,8 % du nombre de sinistres (5e position) Cout moyen réfection = 2 663 € (5e position) 7,7 % du cout total des réparation (5e position) Une sinistralité non négligeable BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 >2 4 Source : AQC SYCODES BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 >5 > Mais au-delà de l’aspect financier … • des désordres pouvant être très graves : menace sur les personnes en plus des biens • désordres en cascade sur les ouvrages proches (habitations, réseaux, équipements, etc.) • impacts possibles sur des voies d’accès et sur le voisinage • des travaux de réfection souvent lourds et longs • prise en compte dans les règlements PPR mouvements de terrain Des ouvrages fondamentaux qu’il ne faut en aucun cas négliger BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 >2 6 2) Définitions de base BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 >7 Soutènement ou parement ? > Soutènement : • Ouvrage ayant pour fonction de retenir des terres instables ou potentiellement instables et ainsi d’écarter les risques de glissement. • Il permet : – de raidir des talus pour gagner des emprises – de construire en tête de talus ou en pente – de remblayer en conservant les emprises – de stabiliser des talus en mouvement d’abord retenir la poussée des terres dans des terrains mauvais BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 >2 8 Soutènement ou parement ? > Parement : • Ouvrage ayant pour fonction de protéger superficiellement les terres contres les actions érosives (ruissellement, dessication, gel-dégel, etc.) • Egalement face externe d’un mur de soutènement partie de l’ouvrage de soutènement Souvent adopté pour protéger des talus rocheux ou argileux ayant déjà une tenue correcte BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 >2 9 Les principaux types de murs de soutènement > Les murs poids • Les murs poids classiques – – – – – • Murs maçonnée Murs en enrochements Gabions Murs en béton coffré Murs en béton cyclopéen Les murs en remblai renforcé – – – – Murs en Terre Armée Murs Freyssisol Murs VSol etc. BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>10 Les principaux types de murs de soutènement > Les murs à consoles (cantilever) • • • Console amont ou aval Contrefort ou non Bèche ou non BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>11 Les principaux types de murs de soutènement > Les parois cloutées ou ancrées • Parement + ancrages de renforcement (clous ou tirants) BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>12 Les principaux types de murs de soutènement > Les panneaux encastrés • • • • • Agglos ferraillés Béton armé ou métal (palplanches) Mixtes (ex : berlinoise bois-acier) Autostables Encastrement par voiles ou pieux ou dans l’ouvrage sous-jacent • Ancrés ou butonnés BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>13 Principales spécificités Avantages Inconvénients • Murs poids Techniques classiques Couts Capacité limitée Emprises Remblaiements • Murs console Techniques classiques Couts Capacité limitée Emprises Remblaiements • Parois ancrées Capacité assez importante Travaux en hauteur Emprises Pas de remblaiement Tous terrains Travaux spéciaux Parfois longs ancrages Couts • Panneaux encastrés Grande capacité Moyens importants Emprises Pas de remblaiement (tech. classiq. pr agglos) Parfois longs ancrages Terrains meubles Couts Des techniques adaptées à chaque configuration BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>14 3) Modes de fonctionnement BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 15 Les modes de fonctionnement > Les murs poids • Reprise des efforts de poussée et transmission au sol de fondation par effet de levier • Souvent pas ferraillé, d’où nécessité de la stabilité interne au renversement du mur • S’oppose au déplacement également par frottement sur la base • Pour les murs en remblai renforcé, stabilité interne par frettage des armatures dans le remblai qualité fondamentale du sol de fondation et ouvrage assez large BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>16 Les modes de fonctionnement > Les murs à consoles • Les terres pèsent sur le patin arrière se comporte comme un mur poids dont la limite est à l’arrière du patin • Reprise des efforts de poussée et transmission au sol de fondation par effet de levier • S’oppose au déplacement également par frottement sur la base, et par butée sur la bèche • Des efforts importants dans les voiles (M, T) qualité fondamentale du sol de fondation et du ferraillage BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>17 Les modes de fonctionnement > Les parois cloutées ou ancrées • Les efforts de poussée des terres sont transmises au parement qui va mobiliser les ancrages • Résistance à l’arrachement des ancrages audelà des surfaces potentielles de glissement longueur suffisante des ancrages et qualité du scellement BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>18 Les modes de fonctionnement > Les panneaux encastrés • Reprise des efforts de poussée derrière l’écran et transmission à la partie encastrée • Reprise de ces efforts : – soit dans le sol par effet de butée (voire de contre butée) contre le voile enterré ou les pieux – soit dans l’ouvrage sous-jacent • Possibilité d’ancrages ou de butons pour reprendre les efforts horizontaux • Efforts importants dans les voiles (M, T) longueur suffisante de l’encastrement et résistance du panneau BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>19 4) Principaux paramètres régissant la stabilité BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 20 > Les 2 principales catégories de terrains • Les « sols » (acceptation géotechnique) : – Terrain meuble (mou, friable, non cimenté) – Perméabilité de pores – Résistance au cisaillement très variable d’un sol à l’autre, et selon l’état hydrique – Exemples : graves, sables, silts (limons), argiles, etc BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>21 > Les 2 principales catégories de terrains • Les « roches » (acceptation géotechnique) : – Terrain dur (assez peu friable, cimenté) – Perméabilité de fissures – Résistance au cisaillement souvent très bonne pour la matrice et variable selon l’état de fissuration – Exemples : basaltes, granites, grès, calcaires, etc (tous les niveaux intermédiaires entre sols et roches existent : 6 niveaux de classification) BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>22 > Les 2 principales catégories de sols • Les sols pulvérulents (« frottant ») : – Structure dominée par un « squelette » granuleux plus ou moins grossier – Pas de « colle » entre les grains, pas de plasticité – Peu sensible à l’eau – Matériaux perméables – Résistance au cisaillement conférée par le frottement intrinsèque entre les grains : phi = φ (entre 29 et 50°) – Exemples : graves, sables BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>23 > Les 2 principales catégories de sols • Les sols cohérents (« collant ») : – – – – Structure dominée par une « matrice » fine – Exemples : silts (limons, altérites), argiles Résistance au décollement des particules, matériaux souvent plastiques Matériaux peu perméables Résistance au cisaillement conférée avant tout par la cohésion : c (entre 1 et 200 kPa), et dans une moindre mesure par le frottement intrinsèque φ (entre 0 et 25°) . La cohésion est souvent dépendante de l’état hydrique du sol et de son niveau de consolidation (tous les niveaux intermédiaires entre sols pulvérulents et sols cohérents) BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>24 > La résistance au cisaillement des sols • Les sols pulvérulents : a) Sans eau τ = σ . tg φ avec : τ = contrainte de résistance au cisaillement sur le plan de rupture σ = contrainte normale sur le plan de rupture = poids de la colonne de sol φ = angle de frottement intrinsèque du sol = angle du tas de sable La résistance augmente : - plus on appuie perpendiculairement sur la surface de rupture - quand φ augmente (sol plus grossier, plus anguleux, mieux compacté) BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>25 > La résistance au cisaillement des sols • Les sols pulvérulents : b) Avec eau τ’ = σ’ . tg φ avec : τ’ = contrainte effective de résistance au cisaillement sur le plan de rupture σ’ = contrainte effective = σ-u (où u = pression hydrostatique) φ = angle de frottement intrinsèque du sol = angle du tas de sable La résistance diminue quand : - u augmente (pression d’eau dans le sol augmente) BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>26 > La résistance au cisaillement des sols • Les sols cohérents : a) Avec eau τ’ = σ’ . tg φ + c avec : τ’ = contrainte effective de résistance au cisaillement sur le plan de rupture σ’ = contrainte effective = σ-u (où u = pression hydrostatique) φ = angle de frottement intrinsèque du sol (faible dans ce cas) c = cohésion (ne dépend pas de la pression d’eau) La résistance augmente quand : - c augmente (matériau bien consolidé et pas trop humide) BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>27 > Notions de poussée - butée • Actions horizontales sur un écran vertical – Poussée = les terres appuient contre l’écran qui résiste en se déplaçant légèrement vers le vide – Butée = l’écran est sollicité et transmet un effort en se déplaçant vers les terres qui résistent BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>28 > Notions de poussée - butée • Contrainte horizontale de poussée : σ’H = σ’V . Ka – 2 c √Ka (nota : déplacement de l’écran de H/1000 pour limiter l’effort à cette valeur) avec Ka = tg² (π/4 - φ/2) • Contrainte horizontale de butée : σ’H = σ’V . Kp + 2 c √Kp (nota : déplacement de l’écran de H/100 pour mobiliser toute la butée) Avec Ka = tg² (π/4 + φ/2) = 1/Ka La poussée augmente : - avec la hauteur de remblai - quand φ et c diminuent La butée mobilisable est bien supérieure à la poussée BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>29 > Conclusions • Au regard des résultats énoncés précédemment, on pourrait être tenté d’utiliser des sols cohérents fins en remblais derrière des soutènement, mais …. • dans la pratique, il est très fortement recommandé d’utiliser des remblais pulvérulents : – compactage et mise en œuvre aisés – drainant – φ pas sensible à l’eau – pas de différence de comportement à court et long terme BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>30 5) Justification des ouvrages classiques (murs poids et consoles) et normes associées BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 31 Normes > > Pour le bâtiment • DTU 13.12 (NF P 11-711) – Calcul des fondations superficielles • DTU 13.11 (NF P 11.211) – Mise en œuvre des fondations superficielles • BAEL 91 révisées 99 (NF P 18-702) – Règles béton armé • DTU 20.1 (NF P 10-202) – Calcul et mise en œuvre des maçonneries Pour les Travaux Publics • MUR 73 révisé 88 – Ouvrages de soutènement – SETRA BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>32 Vérifications > Plusieurs types de vérifications sont faits BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>33 Vérifications (MUR 73) > Stabilité au renversement • Aux ELU combinaison fondamentale et accidentelle : – > surface du sol comprimé sous la fondation est ≥ 10 % de la surface totale de la semelle Stabilité au poinçonnement • Aux ELU combinaison fondamentale et ELS combinaison rare : – la contrainte admissible du sol de fondation n’est pas dépassée sous la semelle en considérant une sollicitation moyenne pondérée BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>34 Vérifications (MUR 73) > Absence de décompression du sol • Aux ELS combinaison fréquente : – • le sol sous la semelle doit rester entièrement comprimé Aux ELS combinaison rare : – la surface du sol sous la semelle doit être comprimé à plus de 75 % BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>35 Vérifications (MUR 73) > Stabilité au glissement sur la base • Aux ELU combinaison fondamentale et accidentelle : – > Stabilité Interne du mur • > facteurs de sécurité à respecter, variable selon le cas Aux ELU et ELS Stabilité d’ensemble • Aux ELU combinaison fondamentale et accidentelle : – facteurs de sécurité à respecter, variable selon le cas BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>36 6) Dimensions usuelles des murs courants BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 37 Dimension des murs courants > Des éléments et valeurs que l’on retrouve très fréquemment dans la littérature technique sous le terme « Dimensions usuelles pour les murs courants » - Attention, il ne s’agit pas de valeurs de dimensionnement à s’approprier, mais juste de limites pour parler de murs courants (catégorie non officielle) - La pseudo-catégorie « murs courants » n’autorise pas à s’affranchir d’une vérification par un spécialiste, même sommaire BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>38 Dimension des murs courants exemple BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 39 7) Pathologies classiques BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 40 Pathologies classiques > D’après les assureurs (données de la Fédération Française des Sociétés d’Assurance), pour tout type de sinistre : • • Les premiers sinistres arrivent généralement entre 2 et 3 ans Les sinistres arrivent en moyenne après 7 ans BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>41 Pathologies classiques > Classement des causes de sinistres sur les murs de soutènement (chiffres de université de Tlemcen – Algérie à prendre avec prudence pour la France et La Réunion) • 35 % des sinistres causés par l’eau – – • Absence ou mauvais drainage 35 % du cout total des sinistres sur les murs de soutènement 25 % des sinistres causés par un mauvais dimensionnement – Sous-estimation des poussées le déversement excessif, voire le renversement de l’ouvrage, est la manifestation la plus courante – 25 % du cout total des sinistres sur les murs de soutènement BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>42 Pathologies classiques > Classement des causes de sinistres sur les murs de soutènement (suite) • 25 % des sinistres causés par dû à un défaut d’exécution de l’ouvrage – • les défauts de continuité de chaînage sont les plus courants 10 % des sinistres causés par une faute dans le déroulement des travaux – Souvent des imprudences de chantier : . Fouille trop raide qui s’éboule . Remblaiement prématuré alors que les joints et le béton sont encore frais . Compactage excessif du remblai . Chocs d’engins ou de matériel BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>43 Pathologies classiques > Classement des causes de sinistres sur les murs de soutènement (suite) • 5 % de causes diverses – – – – Eaux agressives pour les béton Humidité ambiante détériorant le parement Détérioration des joints de dilatation Fissurations internes préjudiciables BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>44 Causes > Mauvais dimensionnement de l’ouvrage • Sous évaluation des caractéristiques du remblai (γ, c, φ) – – – – Poussée plus forte sur l’ouvrage Efforts plus importants dans la structure Contrainte accrue sous la semelle Résultante nettement plus excentrée BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>45 Causes > Mauvais dimensionnement de l’ouvrage • Sous évaluation des caractéristiques du sol de fondation (γ, c, pl, qc) : sol plus médiocre que prévu ou mal compacté – – Contrainte admissible sous la semelle dépassée Résistance au glissement dépassée BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>46 Causes > Mauvais dimensionnement de l’ouvrage • Mauvaise géométrie (épaisseur, largeur de la semelle, etc.) – – – • Efforts et Moments stabilisateurs sous-dimensionnés Contrainte accrue sous la semelle Résultante nettement plus excentrée Sous-dimensionnement du ferraillage (pour murs en béton armé) – Efforts non admissibles dans la structure BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>47 Causes > Modifications non prévues • Ajout de surcharges (remblais ou structure) avec ou sans rehausse du mur – – – – – Poussée plus forte sur l’ouvrage Efforts plus importants dans la structure Défaut d’encastrement de la réhausse Contrainte accrue sous la semelle Résultante nettement plus excentrée BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>48 Causes > Modifications non prévues • Ajout de surcharges (remblais ou structure) avec ou sans rehausse du mur Exemple virtuel d’un mur poids type, non ferraillé avec le sol suivant : − γ = 19 kN/m3 - c = 0 kPa − φ = 30° BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>49 Une rehausse de 1 m peut suffire à provoquer des désordres graves BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 50 Causes > Drainage défectueux • Mauvais drainage (barbacanes seules), absence de drainage, ou colmatage des barbacanes ou de l’anticontaminant – – – – Poussée plus forte sur l’ouvrage et résultante horizontale plus haute Efforts plus importants dans la structure Contrainte accrue sous la semelle Résultante nettement plus excentrée BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>51 Causes > Drainage défectueux Exemple virtuel d’un mur poids type de 4 m, non ferraillé avec le sol suivant : − γ = 19 kN/m3 - c = 0 kPa − φ = 30° BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>52 Un mauvais drainage peut suffire à provoquer des désordres graves BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 53 Causes > Défauts d’exécution • • • • • • • • • • • Fouille trop raide ou ouverte sur un trop long linéaire ou trop longtemps Remblaiement prématuré Compactage excessif du remblai Chocs d’engins ou de matériel Ferraillage mis à l’envers Mauvais compactage de l’assise Géotextile drainant mis à l’envers Barbacanes non connectées au dispositif drainant Absence de joints de dilatation Absence de chainage ou d’encastrement dans les agglos Etc. BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>54 Conséquences > Pathologies multiples … - Déversement ou gonflement au 1/3 inférieur (voire basculement) - Basculement par la tête - Tassements - Glissements sur la base - Rupture de ferraillage et basculement - Déjointement des panneaux - Glissement sur la base par rupture de la bêche BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>55 8) Règles de base pour éviter les sinistres BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 56 Règles de bases > Au démarrage de l’opération • S’entourer de professionnels compétant et assurés (halte à l’amateurisme de certains particuliers) • Ne pas hésiter à exiger des références et à aller voir un chantier en cours • Pour les murs de plus de 4 m de hauteur, faire appel à un maitre d’œuvre de conception et d’exécution BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>57 Règles de bases > Au stade de la conception • Pour les ouvrages de plus de 4 m de hauteur, exiger une étude particulière : – Géotechnique type G12, voire G2 si le terrain de fondation ne semble pas très rapidement compact ou rocheux, ou si le site montre des indices d’instabilité (cf. PPR) – Dimensionnement complet de l’ouvrage y.c. plans de ferraillage et détails de drainage BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>58 Règles de bases > Au stade de la conception • Pour les ouvrages de moins de 4 m de hauteur, il est possible de s’adosser sur des exemples existants (règles usuelles de constructeurs, utilisation d’abaques, retour d’expérience …) : – Néanmoins, exiger un plan d’exécution justifié afin de pouvoir vérifier la conformité des ouvrages aux attentes – Si le site se révèle délicat géotechniquement (cf. PPR ou épaisseur attendue non négligeable de sols meubles), demander un avis géotechnique minimal (type G11) – Eviter les soutènements en agglos sauf à soigner le chaînage et l’encastrement en pied dans une semelle BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>59 Règles de bases > Au stade de la réalisation • Respecter impérativement les plans d’exécution sauf si cas de force majeure nécessitant une modification qui devra être justifiée • Soigner le drainage car c’est trop souvent l’origine de désordres : – Réaliser un massif filtrant en graviers propres derrière le mur, protégé par un anticontaminant, ou disposer un géotextile drainant conservant ses performances sous la pression de terres – Relier le précédent dispositif à un drain en pied d’ouvrage sur la face arrière (se déversant vers un exutoire) ou au réseau de barbacanes – Ne pas couler la semelle en cas de forte pluie BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>60 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 61 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 62 Règles de bases > Au stade de la réalisation • Préparer le sol de fondation car c’est également une source de problèmes : – Prévoir une légère pente et une évacuation des eaux en fond de fouille pour éviter les eaux stagnantes – Purger et substituer les sols médiocres (sols organiques, remblais pollués, terrains argileux humides) par des matériaux frottant et propres insensibles à l’eau (ex : grave concassée avec < 10 % de fines) – Compacter soigneusement la couche de fondation à la plaque ou au cylindre BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>63 Règles de bases > Au stade de la réalisation • Bien phaser les terrassements : – Eviter d’ouvrir un talus très redressé en une seule fois, et privilégier des plots de terrassement de 5 ou 10 ml de longueur – En saison des pluies, protéger les talus par une bâche et un fossé de collecte en tête BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>64 Règles de bases > Au stade de la réalisation • Remblayer correctement : – Utiliser de préférence un matériau assez noble peu argileux pas trop humide ou trop sec. Eliminer les blocs et les matériaux de démolition – Ne pas remblayer trop rapidement après bétonnage – Compacter soigneusement par couches de moins de 20 cm – Ne pas vibrer trop près du mur – Ne pas endommager le dispositif de drainage à l’arrière du mur BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>65 Règles de bases > Au stade de la réalisation • Soigner de chaînage : – Respecter les nomenclatures et diamètres d’aciers, ainsi que les recouvrement – Bien respecter les épaisseurs minimales de béton autour des aciers – Respecter les encastrements – Privilégier une poutre de couronnement en tête d’ouvrage BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>66 Règles de bases > Après la réalisation • Entretenir le dispositif de drainage : – – Vérifier le bon écoulement Eliminer tout obstacle à l’écoulement dans les barbacanes et l’exutoire des drains • Ne jamais rehausser ou modifier un mur de soutènement sans l’avis d’un spécialiste • Surveiller l’ouvrage : – Les ouvrages poids qui ne sont pas en béton armé ont une légère déformation naturelle qui va s’acquérir pour l’essentiel pendant leur réalisation – Des déformées significatives ultérieures sont souvent le témoignage de premiers désordres. Il convient de ne pas attendre pour réagir BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 2 >>67 9) Etudes de cas à La Réunion (la galerie des horreurs …) BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 68 Cas n°1 Saint Denis – Bellepierre Mars 2010 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 69 Cas n°1 – Bellepierre – Mars 2010 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 70 Cas n°1 – Bellepierre – Mars 2010 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 71 Cas n°1 – Bellepierre – Mars 2010 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 72 Cas n°1 – Bellepierre – Mars 2010 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 73 Cas n°1 – Bellepierre – Mars 2010 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 74 Cas n°1 – Bellepierre – Mars 2010 > > Constat • Mur de 5 m de hauteur effondré sur 12 ml • 3 niveaux de murs moellons construits à 3 époques différentes • Poursuite de l’extrémité du mur par un voile béton armé • Fortes pluies dans les jours avant le sinistre Causes du sinistre • Mur sous dimensionné pour être rehaussé • Mauvais ferraillage de la partie BA et défaut d’encastrement • • Drainage inopérant Remblai médiocre BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 75 Cas n°2 L’Entre-Deux Juin 2004 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 76 Cas n°2 – Entre-Deux – Juin 2004 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 77 Cas n°2 – Entre-Deux – Juin 2004 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 78 Cas n°2 – Entre-Deux – Juin 2004 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 79 Cas n°2 – Entre-Deux – Juin 2004 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 80 Cas n°2 – Entre-Deux – Juin 2004 > Constat • • • • • > Mur de 7 m de hauteur effondré sur 25 ml 3 niveaux de murs moellons construits à 3 époques différentes Les 2 niveaux supérieurs se sont effondrés Mur fondé à plus de 2 m de profondeur dans des tufs compacts Pas de fortes pluies dans les jours avant le sinistre Causes du sinistre • • • Mur sous dimensionné pour être rehaussé malgré la présence de contreforts internes Drainage inopérant Remblai médiocre BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 81 Cas n°3 L’Entre-Deux – Secteur du Bord Février 2002 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 82 Cas n°3 – Entre-Deux – Février 2002 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 83 Cas n°3 – Entre-Deux – Février 2002 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 84 Cas n°3 – Entre-Deux – Février 2002 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 85 Cas n°3 – Entre-Deux – Février 2002 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 86 Cas n°3 – Entre-Deux – Février 2002 > Constat • • > Sinistre lors du cyclone DINA Effondrement et basculement de murs de soutènement en béton armé placé en tête de versant Causes du sinistre • • • Origine extérieure (glissement aval ayant généré un déchaussement des fondations) Mur mal fondé (absence d’encadrement dans les terrains durs en place) Ferraillage plus ou moins insuffisant BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 87 Cas n°4 Saint-Denis – La Bretagne Janvier 2010 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 88 Cas n°4 – La Bretagne – Janvier 2010 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 89 Cas n°4 – La Bretagne – Janvier 2010 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 90 Cas n°4 – La Bretagne – Janvier 2010 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 91 Cas n°4 – La Bretagne – Janvier 2010 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 92 Cas n°4 – La Bretagne – Janvier 2010 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 93 Cas n°4 – La Bretagne – Janvier 2010 > Constat • • • > Mur de 5 m de hauteur effondré sur 40 ml Mur béton armé rehaussé par un voile en agglos légèrement ferraillé Fortes pluies dans les jours avant le sinistre Causes du sinistre • • • • • Rehausse sous dimensionnée et mal conçue Béton de mauvaise qualité Ferraillage insuffisant Drainage inopérant, en particulier barbacanes colmatées Remblai médiocre BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 94 Cas n°5 Saint-Denis – La Montagne Septembre 2009 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 95 Cas n°5 – La Montagne – Septembre 2009 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 96 Cas n°5 – La Montagne – Septembre 2009 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 97 Cas n°5 – La Montagne – Septembre 2009 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 98 Cas n°5 – La Montagne – Septembre 2009 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 99 Cas n°5 – La Montagne – Septembre 2009 > Constat • • • > Mur de 3 m de hauteur en tête d’un talus routier de 7 m Enrochements +/- appareillés Fondation en remblai rapporté Menaces identifiées • • • • Assise très proche du talus routier Niveau de fondation très vulnérable au ravinement Absence d’anticontaminant à l’arrière des enrochements Matériau de remblai plutôt médiocre BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 100 Cas n°6 Saint-Leu – Le Plate Mars 2010 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 101 Cas n°6 – Le Plate Saint-Leu – Mars 2010 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 102 Cas n°6 – Le Plate Saint-Leu – Mars 2010 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 103 Cas n°6 – Le Plate Saint-Leu – Mars 2010 > Constat • • • > Mur de 2,5 m de hauteur entre 2 habitations Mur béton très peu ferraillé Pluies importantes dans les jours précédant le sinistre Causes du sinistre • • • Béton de mauvaise qualité très mal ferraillé et probablement non encastré Absence totale de drainage Remblai médiocre BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 104 Cas n°7 Saint-Denis Mars 2010 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 105 Cas n°7 – Saint-Denis – Mars 2010 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 106 Cas n°7 – Saint-Denis – Mars 2010 > Constat • • > Mur béton armé de 2,5 m de hauteur en piédroit de canal Déchaussement prononcé de l’assise et sous-cavage important Menaces identifiées • • Défaut d’encastrement suffisant et de protection de pied contre les affouillements Risques à terme de rupture brutale de l’ouvrage BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 107 Cas n°8 Saint-Denis – Saint-Bernard Janvier 2009 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 108 Cas n°8 – Saint-Bernard – Janvier 2009 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 109 Cas n°8 – Saint-Bernard – Janvier 2009 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 110 Cas n°8 – Saint-Bernard – Janvier 2009 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 111 Cas n°8 – Saint-Bernard – Janvier 2009 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 112 Cas n°8 – Saint-Bernard – Janvier 2009 > Constat • • • • > Mur de 7 m de hauteur effondré sur 35 ml 3 niveaux de murs : moellons – Béton massif – béton armé construits à 3 époques différentes Le niveau supérieur s’est effondré Fortes pluies dans les jours avant le sinistre Causes du sinistre • • • Mauvais encastrement du voile supérieur dans les anciens murs d’assise Drainage inopérant Remblai médiocre « trop vigoureusement » compacté BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 113 Cas n°9 Saint-Denis – La Montagne Juin 2009 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 114 Cas n°9 – La Montagne – Juin 2009 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 115 Cas n°9 – La Montagne – Juin 2009 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 116 Cas n°9 – La Montagne – Juin 2009 > Constat • • • • • > Mur en agglos de de 3 m de hauteur effondré sur 30 ml Poteaux en parpaings creux ferraillés tous les 3,5 m Le mur s’est effondré toute hauteur Barbacanes en partie inférieure (et drains en galets derrière le mur ?) Fortes pluies dans les jours avant le sinistre Causes du sinistre • • • • Absence de chainage horizontal Ferraillage vertical sousdimensionné Drainage insuffisant, voire inopérant Remblai médiocre BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 117 Cas n°10 Saint-Denis – Bois de Nèfles Janvier 2009 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 118 Cas n°10 – Bois de Nèfles – Janvier 2009 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 119 Cas n°10 – Bois de Nèfles – Janvier 2009 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 120 Cas n°10 – Bois de Nèfles – Janvier 2009 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 121 Cas n°10 – Bois de Nèfles – Janvier 2009 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 122 Cas n°10 – Bois de Nèfles – Janvier 2009 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 123 Cas n°10 – Bois de Nèfles – Janvier 2009 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 124 Cas n°10 – Bois de Nèfles – Janvier 2009 > Constat • • • • > Mur moellons de de 4,5 m de hauteur par 1,4 m de largeur en pied (et 1 m en tête) effondré sur 30 ml Extrémité avec surélévation en agglos Le mur s’est effondré sur les 2/3 de sa hauteur (2ème niveau de moellons + parpaings) Fortes pluies dans les jours avant le sinistre Causes du sinistre • • • • Pas de vérification de la possibilité de surélever le mur Ferraillage vertical du mur en agglos sous-dimensionné Drainage insuffisant, voire inopérant Remblai médiocre BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 125 Cas n°11 Saint-Denis – Saint-François Février 2008 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 126 Cas n°11 – Saint-François – Février 2008 BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 127 Cas n°11 – Saint-François – Février 2008 > Constat • • • • • > Talus vertical de 5 m de hauteur creusé dans les remblais et les altérites basaltiques Fouille ouverte d’un seul tenant sur plus de 50 m Aucun soutènement ni parement si ce n’est partiellement une bâche de protection lestée par un grillage Eboulement localisé de quelques m3 ayant provoqué 2 blessés Fortes pluies dans les jours avant le sinistre Causes du sinistre • • • Talus de 5 m dans des altérites, non soutenu pendant plusieurs mois Altération et décompression progressive des terrains Un parement de protection était indispensable BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 128 Conclusions > Des sinistres souvent suite à de fortes pluies la maitrise de l’eau est un paramètre essentiel > Un dispositif de drainage trop souvent inefficace > Beaucoup de murs surélevés sans précaution > Des voiles en agglos mal ferraillés (chainages verticaux pas assez rapprochés, défaut d’encastrement, absence de chainage horizontal, etc.) BRGM Réunion mercredi 16 juin 2010 > 129