L`activité caractéristique du service des soins psychiatriques à
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L`activité caractéristique du service des soins psychiatriques à
L’activité caractéristique du service des soins psychiatriques à domicile 2 À propos du document Auteur : Vincent NEYSEN, Infirmier, responsable adjoint du service SPAD, chargé projet & qualité. Collaboration : Brigitte SCHMITZ, Infirmière psychiatrique, responsable du service SPAD. Édition : Juin 2011 Version : Partielle Remerciements à toute l’équipe du SPAD pour leurs remarques judicieuses et leur collaboration active Adrienne BANZ, Infirmière psychiatrique Karin DE KROON, Infirmière psychiatrique Muriel FOSSEPREZ, Infirmière Marleen HABETS, Infirmière psychiatrique Georges MAJERUS, Infirmier psychiatrique Michelle NERI, Infirmière psychiatrique Stephanie RECKEN, Infirmière psychiatrique Filipe RIBEIRO, Educateur Mireille SCHAUL, Infirmière psychiatrique Romy SCHARFENBERGER, Infirmière psychiatrique Romain SIMON, Educateur Stephanie SORVILLO, Infirmière psychiatrique Elke THIELEN, Infirmière Tina WEBER, Infirmière psychiatrique Ce document est destiné à l’usage interne du service des soins psychiatriques à domicile. Son application est précédée d’une formation interne afin de garantir une utilisation uniforme et le meilleur niveau de compréhension possible. Le document peut également être transmis en externe afin d’illustrer l’activité concrète du service Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés réservés pour tous pays. Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle par quelque procédé que ce soit des pages publiées dans le présent document, faite sans l’autorisation du CHNP est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part, les reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, et d’autre part, les courtes citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées. (Code de la propriété intellectuelle) L’activité spécifique du service des soins psychiatriques à domicile – Version partielle – Edition 2011 3 Table des matières 1. Introduction .............................................................................................................................. 4 2. Classification primaire des actes prestés au SPAD ........................................................................ 5 2.1 Schématisation. ................................................................................................................... 5 2.2 Description. ......................................................................................................................... 5 3. Classification secondaire des actes prestés au SPAD .................................................................... 8 3.1 Schématisation. ................................................................................................................... 8 3.2 Description. ......................................................................................................................... 8 4. Caractéristiques des actes ........................................................................................................ 11 4.1 Définition. ..........................................................................................................................11 4.2 Actes de soins Techniques ...................................................................................................12 4.2.1 Définition ................................................................................................................... 12 4.2.2 Description ................................................................................................................. 12 4.3 Actes Interdisciplinaires .......................................................................................................15 4.3.1 Définition ................................................................................................................... 15 4.3.2 Description ................................................................................................................. 15 4.4 Actes de soins Psychiatriques ..............................................................................................17 4.4.1 Définition ................................................................................................................... 17 4.4.2 Schématisation ........................................................................................................... 19 4.4.3 Description ................................................................................................................. 20 4.5 Actes Administratifs ............................................................................................................25 4.5.1 Description ................................................................................................................. 25 4.6 Actes spécifiques au Déplacement .......................................................................................28 4.6.1 Description ................................................................................................................. 28 5. Environnement associé ............................................................................................................ 30 5.1 Définition ...........................................................................................................................30 5.2 Description .........................................................................................................................30 6. Bibliographie ........................................................................................................................... 31 L’activité spécifique du service des soins psychiatriques à domicile – Version partielle – Edition 2011 4 1. Introduction Lors de la création du service des soins psychiatriques à domicile (2001), les responsables du projet ont exploré le milieu de la psychiatrie ambulatoire et sont entrés en contact avec plusieurs institutions étrangères. Grâce à ces contacts, ils ont eu l’opportunité d’observer le fonctionnement de cette branche récente de la psychiatrie qu’est l’accompagnement à domicile. Afin de fonder leur travail sur une base théorique, ils se sont inspirés d’une catégorisation d’actes existants. Celle-ci provient du Centre Hospitalier de Rouffach, spécialisé en santé mentale et qui se situe dans le Haut-Rhin en Alsace. Cette liste d’actes a été utilisée durant près de dix ans pour justifier le travail presté au sein du service. Depuis les deux dernières années, nous avons pu observer que le travail au sein du service a évolué et s’est de plus en plus spécialisé. Il a fallu plusieurs mois pour parvenir à décrire et à définir cette évolution. Les fondements théoriques ayant été revus, ils nous permettent actuellement d’actualiser la liste d’actes existants et de la spécifier en fonction du travail exercé. Le document présent consiste à décrire de la manière la plus explicite possible l’ensemble des actes prestés par les soignants du service. Pour une question de facilité et de compréhension, ces derniers ont été répartis en plusieurs catégories. L’activité spécifique du service des soins psychiatriques à domicile – Version partielle – Edition 2011 5 2. Classification primaire des actes prestés au SPAD 2.1 Schématisation. Figure 1 - Schéma organisationnel des actes prestés au SPAD - Août 2010 - Vincent NEYSEN 2.2 Description. De façon générale, les actes prestés au sein du service sont répartis en deux catégories distinctes, d’une part ceux qui sont encodés dans une base de données et d’autre part ceux qui ne le sont pas. L’encodage permet a posteriori plusieurs opérations. La première consiste à prouver et identifier le travail effectué auprès de chaque patient. Il s’agira de l’historique du suivi. Une autre opération consiste à utiliser les données encodées à des fins statistiques. Elles permettront de visualiser ou de justifier différentes proportions ou répartition de la tâche de travail. Les actes prestés qui ne sont pas soumis à l’encodage ne permettent aucune opération spécifique et sont simplement définis de façon théorique. L’activité spécifique du service des soins psychiatriques à domicile – Version partielle – Edition 2011 6 Comme expliqués ci-dessus, les actes encodés représentent la majeure partie du travail réalisé par les soignants. Celle-ci équivaut à environ 75 % du temps de travail d’un équivalent temps plein ayant une activité soignante dans le service. Les 25 % manquants sont difficilement définissables et correspondent à la catégorie « organisation des soignants ». Afin de pouvoir justifier cette partie manquante en matière de temps de travail presté, nous avons décidé d’organiser une fois par année une semaine de référence. Celle-ci consiste à récolter, de façon la plus précise possible, tout le temps consacré à des activités qui ne sont pas soumises à l’encodage. L’objectif sera donc de pouvoir attester le temps de travail et d’avoisiner les 100 % de temps de travail justifié. La classification primaire, définie schématiquement à la page précédente, permet de ranger les différentes activités qui induisent des actes spécifiques selon des catégories. Celles-ci sont au nombre de cinq parmi lesquelles on retrouve trois activités relatives au suivi des bénéficiaires de soins. Parmi celles-ci, la préparation des suivis, les suivis eux-mêmes et enfin l’organisation des soignants. Ces activités ont pour objet d’assurer une qualité optimale des accompagnements. La préparation des suivis est un ensemble d’actes qui comprend de la pratique (psychiatrie de liaison), de l’administratif (fiche de recueil d’informations préalable à la prise en charge) et des déplacements (pour assurer la psychiatrie de liaison). Cette préparation n’est pas soumise à l’encodage puisqu’elle a lieu avant l’admission administrative du bénéficiaire de soins dans notre service. Elle n’est donc pas imputable à ce dernier. Ci-dessous une série d’actions réalisées durant cette phase de préparation : Assurer de façon hebdomadaire la liaison dans les services hospitaliers conventionnés Établir un premier contact avec le demandeur Être à l’écoute du demandeur Faire connaissance avec le futur bénéficiaire de soins Donner au demandeur, au bénéficiaire de soins, à sa famille ou aux proches les informations principales quant au fonctionnement du service et à l’offre proposée Recueillir les principales coordonnées administratives Assurer une rencontre entre le bénéficiaire de soins et son futur référent Transcrire de façon informatisée le compte-rendu dans la fiche « recueil d’informations préalables au suivi » Suivre la procédure en vigueur concernant l’admission des bénéficiaires de soins La catégorie correspondant au suivi lui-même est la seule source alimentant la base de données puisqu’elle regroupe l’ensemble des actes définis qui correspondent aux actions menées durant l’accompagnement des patients. Cette classification est largement définie au point 3 de ce document1. 1 Cf. Page 8 L’activité spécifique du service des soins psychiatriques à domicile – Version partielle – Edition 2011 7 Pour finir, les tâches qui correspondent à la gestion du service et à la gestion des projets ne sont pas encodées. Celles-ci correspondent à du travail purement administratif et bureautique qui favorise la stabilité et permet l’évolution du travail des soignants au sein du service. Ci-dessous une série d’activités propres à ce type de travail : Gérer les horaires des soignants (travail – maladies – remplacements – congés) Assurer un suivi des appels téléphoniques, des demandes, des courriers électroniques, des courriers postaux, etc. Concertation interne relative au déroulement des suivis Intervenir en situation de crise Observer et cibler l’émergence de nouveaux besoins Définir ces besoins Développer des projets en relation avec les besoins du service Présenter ces travaux aux divers intervenants concernés Participer à des formations continues L’activité spécifique du service des soins psychiatriques à domicile – Version partielle – Edition 2011 8 3. Classification secondaire des actes prestés au SPAD 3.1 Schématisation. Figure 2 - Catégorisation des actes prestés au SPAD - Août 2010 - Vincent NEYSEN 3.2 Description. Le modèle T – I – P – A – D – E a pour objet de trier l’ensemble des actes prestés en catégories distinctes. Celles-ci sont au nombre de six. Elles précisent, d’une part, l’ensemble des actes techniques et psychiatriques, et d’autre part, les actes interdisciplinaires et administratifs. Pour finir, les déplacements ainsi que les différents environnements peuvent également d’être spécifiés. L’activité spécifique du service des soins psychiatriques à domicile – Version partielle – Edition 2011 9 Concept des actes de soins techniques Cette rubrique regroupe les différents soins infirmiers dits « techniques ». On entend par là les actes nécessitant une manipulation physique. La plus importante est relative à la manipulation du traitement médicamenteux, que se soit sous forme de préparation, contrôle ou d’administration de la médication. L’observation clinique des signes vitaux ou de la symptomatologie fait partie d’une action fréquente qui nous permet d’estimer l’état général du patient ainsi que sa réaction au traitement. Les actes infirmiers techniques dits de base ne sont quasiment pas prestés étant donné que les patients nécessitant ce type de service peuvent faire appel à des organismes spécialisés dans les soins à domicile généraux. Lorsque ces actes sont tout de même appliqués, ils s’inscrivent toujours dans un objectif d’éducation pour la psychiatrie juvénile et d’enseignement au patient pour la psychiatrie générale. Concept des actes interdisciplinaires Cette catégorie concerne les activités relatives à l’échange d’informations entre deux ou plusieurs intervenants. Le rôle va de la simple transmission d’informations à la réunion interdisciplinaire ou des décisions importantes peuvent être prises. Lors de ces échanges ou de ces décisions, le patient peut être présent. Concept des actes de soins psychiatriques Les actes référencés sous ce groupe concernent le travail dit « psychiatrique ». On entend par travail psychiatrique l’ensemble des actions qui permettent aux soignants de soutenir ou d’aider le patient à surmonter ses troubles mentaux. Cette rubrique comprend les actes les plus utilisés par les soignants du service puisqu’ils représentent les principes fondamentaux de la réhabilitation psychiatrique dans toutes ses mesures. Les principes essentiels de cette réhabilitation sont le soutien, l’aide, l’enseignement et la prévention. Cette notion d’actes spécifiques à la psychiatrie est plus approfondie au point 4.42 Concept des actes administratifs Ce groupe rassemble tous les actes propres au travail bureautique qui fait partie intégrante du suivi des patients. En effet, bien que la majeure partie du travail de réhabilitation est pratique et 2 Cf. Page 17 L’activité spécifique du service des soins psychiatriques à domicile – Version partielle – Edition 2011 10 consiste en activités réhabilitatives diverses, la partie administrative n’est pas à sous-estimer. Le soignant se doit de notifier ses activités en précisant ce qu’il fait, pourquoi il le fait ainsi que les conséquences qui en découlent. Cela permet de justifier le travail presté et d’observer l’évolution de l’accompagnement. Concept des actes relatifs aux déplacements Cette catégorie permet de préciser les caractéristiques des déplacements que le soignant effectue pour chaque patient. Cette notification sert à attester le temps consacré aux déplacements et éventuellement à en tirer des conclusions afin d’assurer à l’avenir une répartition plus adaptée et plus efficiente. Concept des actes relatifs à l’environnement L’environnement étant un facteur qui influence grandement le suivi et il nous semble important de le notifier. Ce dernier peut être de trois sortes et est obligatoirement associé à chaque acte. Le premier environnement correspond au domicile du patient. Il sera donc associé à un acte si celui-ci est réalisé au domicile du bénéficiaire de soins, donc dans son environnement personnel. Le deuxième environnement correspond au bureau du service SPAD qui s’étend à l’ensemble du domaine CHNP. Cet environnement peut en effet être mis à disposition pour certaines activités. Pour finir, l’environnement dit extérieur correspond à tout environnement qui se différencie du domicile du bénéficiaire ainsi que du CHNP. L’activité spécifique du service des soins psychiatriques à domicile – Version partielle – Edition 2011 11 4. Caractéristiques des actes 4.1 Définition. « J’appelle acte, un mouvement volontaire, précédé par une intention, poursuivant un but » J. Laurent3 La définition ci-dessus peut être pratique pour spécifier la signification que nous accordons au terme « actes ». Par actes, nous entendons toutes manifestations ou actions concrètes qu'un soignant accomplit volontairement afin d'atteindre un objectif précis avec le bénéficiaire de soins. Cette explication correspond à une approche strictement théorique de ce que représente un acte presté au sein du service. La vision concrète est définie ci-dessous. Comme précisés dans l’introduction, les actes fondamentaux proviennent d’une base existante (Centre hospitalier de Rouffach). Les dix années d’utilisation de cette dernière nous ont permis de mettre un certain nombre de manquements en évidence. Pour rendre cette base de données plus spécifique et adaptée à l’accompagnement SPAD, nous avons redéfini chaque acte afin qu’il corresponde le mieux possible à la pratique concrète. Certains actes ont été ajoutés dans le but de préciser une action déjà présente dans notre ancienne classification et de la diviser en plusieurs actions plus développées. Notons pour exemple l’acte relatif à la préparation de la médication, qui, dans la nouvelle base de données, se retrouve divisé en quatre parties distinctes : la préparation ; la procuration ; le contrôle de la préparation ; le contrôle de la prise. Dans l’optique d’une utilisation statistique adaptée, un certain nombre d’actes inexistants auparavant ont été ajoutés. Ceux-ci nous permettent d’augmenter la spécificité du travail, essentiellement psychiatrique qui caractérise notre offre de soins. 3 Le Petit Robert, Paris, Dictionnaires le Robert, 2002, 2949 p. L’activité spécifique du service des soins psychiatriques à domicile – Version partielle – Edition 2011 12 4.2 Actes de soins Techniques 4.2.1 Définition Un acte technique est une action concrète qui nécessite une forme de mobilisation manuelle. Ces actes sont principalement issus de la pratique infirmière et sont donc pour la plupart exclusivement réservés aux soignants formés en sciences infirmières. Cependant, certains peuvent être réalisés par les soignants non infirmiers. Ces précisions sont clairement notifiées ci-dessous. 4.2.2 Description Tableau Soins Techniques Médication Préparation de la médication Contrôle de la préparation (préparation faite par le BDS) de la médication Contrôle de la prise de la médication Procuration de la médication Injection dépôt Relevé des signes cliniques Relevé des paramètres vitaux & symptomatologiques Soins infirmiers généraux Autres soins infirmiers de base (pansements, injections, hygiène, tests…) Explications Médication Préparation de la médication Cet acte consiste à préparer la médication à la place du bénéficiaire lorsque ce dernier n’est pas en mesure de réaliser la préparation seul, ou qu’il n’est pas apte à apprendre à le faire de façon autonome. La durée standard est de 15 minutes, mais peut être adaptée en fonction des situations. Cet acte est réservé aux soignants formés en sciences infirmières. L’activité spécifique du service des soins psychiatriques à domicile – Version partielle – Edition 2011 13 Contrôle de la préparation (faite par le BDS) de la médication Dans ce cas de figure, le bénéficiaire de soins prépare lui-même son traitement. Le soignant se charge alors de contrôler cette préparation. Cet acte a donc une vocation d’enseignement au patient, car il permet d’aider ce dernier à rectifier ses erreurs jusqu’à ce qu’il parvienne à le faire de façon autonome. Cet acte doit être privilégié par rapport à la simple préparation. Cet acte est réservé aux soignants formés en sciences infirmières. Contrôle de la prise de la médication Cet acte consiste à vérifier la prise même de la médication. Pour cela, le passage quotidien du patient au bureau du service est préférable. Cette activité de contrôle n’est pas fréquente et doit être faite avec l’accord du bénéficiaire. Elle peut soit, revêtir un caractère ponctuel afin d’aider le bénéficiaire à surmonter une phase difficile soit être récurent si les capacités du patient ne lui permettent plus de prendre de façon adaptée son traitement. Une observation de la tolérance aux médicaments doit être assurée de façon régulière et transmise au prescripteur si des problèmes se manifestent. Nous insistons sur le fait qu’il s’agit d’une action de prévention et non pas simplement de contrôle arbitraire. Cet acte est réservé aux soignants formés en sciences infirmières. Approvisionnement de la médication Dans certains cas, il arrive que le soignant se charge seul de se procurer la médication en pharmacie. Cette action est indépendante de toute forme d’enseignement qui consisterait à accompagner le patient à la pharmacie ou à lui apprendre à le faire seul. On parle dans le cas présent d’un acte que l’on fait à la place de la personne. Les circonstances dans lesquelles ce genre d’action est menée sont précises. Soit l’approvisionnement représente un danger pour le bénéficiaire de soins (dépendance et abus médicamenteux), soit elle est impossible pour ce dernier (déplacement impossible pour diverses raisons). Injection dépôt L’injection4 dépôt consiste à injecter une solution médicamenteuse de la famille des neuroleptiques au bénéficiaire de soins. Cette administration se fait en intra musculaire, sauf prescription contraire. Elle demande une attention particulière ainsi qu’une observation régulière des effets du médicament avec transmission éventuelle d’informations au prescripteur si des problèmes se manifestent. Sans prescription médicale stipulant clairement la demande, cet acte ne peut être réalisé. Cet acte est réservé aux soignants formés en sciences infirmières. 4 Règlement grand ducal du 23 janvier 1998. Règlement grand ducal portant sur l’exercice de la profession d’infirmier. Mémorial du Grand-Duché de Luxembourg L’activité spécifique du service des soins psychiatriques à domicile – Version partielle – Edition 2011 14 Relevé des signes cliniques Relevé de paramètres physiques & symptomatologiques L’observation et l’évaluation du bénéficiaire de soins sont des activités régulières, nécessaires et indispensables. Elles impliquent tant le côté psychique que le côté physique. En ce qui concerne le psychique, on observera les comportements, les réactions (personnelles et sociales), les symptômes positifs et négatifs. Pour le côté physique, les paramètres vitaux (tension artérielle, pulsations, poids) seront pris si le soignant le juge nécessaire ou si une ordonnance médicale le stipule. Cette sous-catégorie d’acte est réservée aux soignants formés en sciences infirmières. Soins infirmiers généraux Autres soins infirmiers de base (pansements, injections, hygiène, tests instantanés) Cet acte peut être considéré comme une catégorie à part entière puisqu’il comprend plusieurs actions différentes. Celles-ci doivent faire partie des soins infirmiers de base (hors actes ci-dessus) qui ne sont pas spécifiques à la psychiatrie. Cette forme de catégorisation nous permet de distinguer la proportion d’actes infirmiers de base par rapport aux soins généraux. Cet acte est réservé aux soignants formés en sciences infirmières. L’activité spécifique du service des soins psychiatriques à domicile – Version partielle – Edition 2011 15 4.3 Actes Interdisciplinaires 4.3.1 Définition Cette catégorie regroupe les actes propres à la notion d’échange d’informations entre deux ou plusieurs intervenants. Les actes spécifiques définissent ces intervenants et le cadre dans lequel se déroule l’échange. 4.3.2 Description Tableau Interdisciplinaires Prescripteur Échange d’informations Échange d’informations Échange d’informations Autre(s) intervenant(s) Échange d’informations Échange d’informations par téléphone avec le prescripteur ou réunion avec le prescripteur sans le pôle bénéficiaire5 ou réunion avec le prescripteur en compagnie du pôle bénéficiaire par téléphone avec divers intervenant(s) ou réunion en présence d’un ou plusieurs intervenants Explications Prescripteur SPAD. Les trois actes ci-dessous concernent l’échange d’informations avec le prescripteur du suivi Échange d’informations par téléphone avec le prescripteur Durant le suivi, une transmission ainsi qu’un échange d’informations au prescripteur doivent être assurés. Pour cela, les deux parties peuvent se contacter par téléphone. À noter que toute information importante, transmise ou reçue, doit être clairement transcrite dans le dossier du patient afin de pouvoir justifier à tout moment les décisions thérapeutiques. 5 Pôle bénéficiaire = bénéficiaire de soins, familles et/ou proches du bénéficiaire de soins L’activité spécifique du service des soins psychiatriques à domicile – Version partielle – Edition 2011 16 Échange d’informations ou réunion avec le prescripteur sans le pôle bénéficiaire L’échange d’informations en présence physique des deux parties doit être privilégié à toute autre forme de communication. Cet acte n’est à utiliser que lorsque le référent SPAD est seul en réunion avec le prescripteur. Échange d’informations ou réunion avec le prescripteur en compagnie du pôle bénéficiaire Il arrive de façon fréquente que le soignant référent soit présent lors des consultations habituelles du bénéficiaire auprès de son psychiatre (en compagnie ou non de sa famille). Cela permet aux trois parties d’échanger des informations et de faire un bilan de la situation. Les consultations peuvent également avoir un caractère plus exceptionnel si celles-ci font suite à une situation de crise. Toutes ces entrevues doivent être encodées sous cet acte et un compte rendu doit toujours figurer dans le dossier du patient. Autre(s) intervenant(s) Dans le cas présent, l’échange d’informations a lieu avec des intervenants autres que le prescripteur du suivi. Notons qu’on entend par intervenant, toute personne qui de par sa profession est en contact avec le patient et intervient dans la gestion de la situation. Citons quelques exemples : l’assistant(e) social(e), le juge, le médecin généraliste, le tuteur, etc. Échange d’informations par téléphone avec divers intervenant(s) Lorsque le soignant échange des informations par téléphone avec un intervenant autre que le prescripteur, cet acte-ci est à utiliser. Échange d’informations ou réunion en présence d’un ou plusieurs intervenants Lorsque le soignant échange des informations en présence physique d’un ou plusieurs intervenants autre que le prescripteur, avec ou sans le pôle bénéficiaire de soins, cet acte-ci est à utiliser. L’activité spécifique du service des soins psychiatriques à domicile – Version partielle – Edition 2011 17 4.4 Actes de soins Psychiatriques 4.4.1 Définition Nous pouvons définir les actes de soins psychiatriques comme étant des actions menées par un professionnel de la santé mentale et qui ont pour cible d’assurer le meilleur niveau de réhabilitation possible pour et avec le bénéficiaire de soins. La réhabilitation étant un terme récent, il convient de le définir. « La réhabilitation est l’ensemble des activités assurant aux patients les conditions physiques, mentales et sociales optimales pour occuper par leurs moyens propres une place aussi normale que possible dans la société » Organisation mondiale de la santé, 1974 Le terme de réhabilitation est une notion centrale du travail quotidien des soignants. La plupart du temps, les bénéficiaires de soins connaissent un déséquilibre des conditions décrites cidessus. Par contre, pour certains d’entre eux, les conditions physiques, mentales et sociales sont toutes trois réunies et leur apportent un niveau satisfaisant d'intégration dans la société. Ces cas sont certes plus rares et représentent une partie minime de notre travail, mais il convient de préciser que le travail que l'on réalise avec ces bénéficiaires de soins a pour principal objectif le maintien de ces conditions. C'est à ces fins que nous introduirons le terme de prévention. La prévention se définit comme étant l'ensemble des mesures visant à éviter ou à réduire le nombre et la gravité des maladies ou des accidents 6. Cette notion est essentielle et définit un vaste champ d'action pour les individus qui en sont les acteurs. Avant de définir la vision de la prévention propre au service, rappelons ce qui suit. « La prévention primaire est l’ensemble des moyens mis en œuvre pour empêcher l’apparition d’un trouble, d’une pathologie ou d’un symptôme ; La prévention secondaire vise la détection précoce des maladies, dans le but de les découvrir à un stade où elles peuvent être traitées ; La prévention tertiaire tend à éviter les complications dans les maladies déjà présentes » Organisation mondiale de la santé, 1948 6 Le Petit Larousse, 1999, Paris, Larousse, 1998, 1786 p. L’activité spécifique du service des soins psychiatriques à domicile – Version partielle – Edition 2011 18 Une des bases du service SPAD est qu'il n'intervient que pour des personnes auprès desquelles un diagnostic psychiatrique a été mis en évidence. Dans ces conditions, des troubles sont présents et une pathologie est détectée. Il conviendra soit de parvenir à une évolution positive du niveau de bien-être bio-psycho-social, soit d'atteindre une stabilisation. Afin de mieux visualiser ces différents types de préventions, illustrons ces derniers à l'aide d'un cas concret qui pourrait correspondre à un accompagnement par le service SPAD. 1. Monsieur Dupond a travaillé pendant plus de 35 ans à la CFL (Chemins de Fer Luxembourgeois) où il occupait une place de responsable d'équipe. Il est prépensionné depuis quelques mois. Monsieur D se sent déprimé depuis quelques semaines et se rend compte qu'il ne voit personne la journée puisque tous ses amis sont encore dans la vie active. Un jour il reçoit une brochure de sa commune qui propose des activités bénévoles pour personnes préretraitées et retraitées. On parlera à ce stade de prévention primaire puisque des moyens sont mis en œuvre pour permettre à certaines personnes de rétablir un équilibre, en l'occurrence social, qu'ils ont perdu. On essaye d'éviter toutes complications. 2. Monsieur Dupond se sent déprimé depuis plusieurs mois. Il se rend auprès de son médecin généraliste qui prend le temps de parler avec lui et de l'écouter. Après leur discussion, le médecin propose à monsieur Dupond de se rendre chez un confrère spécialisé en psychiatrie et en santé mentale. A ce niveau, un symptôme est présent et persistant. Le médecin réalise de la prévention secondaire en proposant de mettre des moyens en œuvre (consultation d'un psychiatre) afin de détecter une éventuelle pathologie. 3. Cela fait trois fois que monsieur Dupond se rend auprès de son psychiatre. Ce dernier vient de lui diagnostiquer une dépression. Pour tenter d'en diminuer les effets, il a prescrit un traitement médicamenteux (antidépresseur) ainsi qu'un suivi psychiatrique à domicile. Ce suivi a pour objectif de soutenir psychologiquement monsieur Dupond et de l'aider à apprendre à structurer son quotidien de façon à rétablir un équilibre. Ce stade correspond bien entendu à de la prévention tertiaire. La pathologie est présente et l'objectif est d'éviter des complications et aider le patient à retrouver un niveau de vie satisfaisant. Suite à l’exemple ci-dessus, nous pouvons définir le travail réalisé au sein du service SPAD comme étant une approche intégrée de la prévention tertiaire. L’activité spécifique du service des soins psychiatriques à domicile – Version partielle – Edition 2011 19 4.4.2 Schématisation Une grande partie du temps de travail des soignants sur le terrain correspond à des appels téléphoniques reçus ou donnés. Ceux-ci peuvent être de deux types. Ils sont soit consacrés à un simple échange d’informations, soit consacrés à du soutien. La schématisation ci-dessous distingue clairement la présence physique de l’appel téléphonique et cible l’échange d’informations et le soutien. Ces deux parties sont elles-mêmes divisées selon le ou les interlocuteurs. Il s’agit soit du bénéficiaire, soit de sa famille. Afin de compléter ces actes dits de soins psychiatriques, deux notions définies plus loin s’ajoutent à la liste : l’enseignement et/ou l’éducation ainsi que l’approche psychothérapique. Figure 3 - Schéma organisationnel des actes psychiatriques prestés au SPAD - Août 2010 - Vincent NEYSEN L’activité spécifique du service des soins psychiatriques à domicile – Version partielle – Edition 2011 20 4.4.3 Description Tableau Soins Psychiatriques Échange d’informations Échange d’informations avec BDS par téléphone Échange d’informations avec le BDS en sa présence Échange d’information avec la famille et/ou les proches par téléphone Échange d’information avec la famille et/ou les proches en leur présence Aide et soutien Aide et soutien du BDS par téléphone Aide et soutien du BDS en sa présence Aide et soutien de la famille et/ou des proches par téléphone Aide et soutien de la famille et/ou des proches en leur présence Enseignement / Éducation Enseignement et/ou éducation au BDS Enseignement à la famille et/ou aux proches Approche psychothérapeutique Entretien structuré Explications Échange d’informations Cette catégorie recueille toute forme d’échange d’informations qui a pour objectif de récolter ou de transmettre des informations. Ce groupe d’actes permet de justifier le temps passé à recueillir ou à transmettre des données nécessaires au suivi. On peut considérer que cet échange d’informations portera ses fruits au niveau de l’approche thérapeutique, mais cela de façon indirecte. Il se distingue donc clairement des actes qui ont une visée thérapeutique directe. Deux dimensions environnementales sont précisées. Soit l’échange à distance 7, soit l’échange en présence physique. Échange d’informations avec BDS par téléphone Cet acte est à utiliser pour notifier tout échange téléphonique avec le bénéficiaire de soins qui a pour objectif de récolter ou de transmettre des informations. Échange d’informations avec le BDS en sa présence Dans le cas présent, le simple échange d’informations se fait en présence physique du bénéficiaire. 7 Tout échange pendant lequel le prescripteur n’est pas présent physiquement : communication téléphonique, email, etc. L’activité spécifique du service des soins psychiatriques à domicile – Version partielle – Edition 2011 21 Échange d’informations avec la famille et/ou les proches par téléphone Cet acte correspond à tout échange téléphonique que l’on a avec les proches et/ou la famille du bénéficiaire de soins afin de récolter ou de transmettre des informations. Échange d’informations avec la famille ou les proches en leur présence Dans le cas présent, le simple échange d’informations se fait en présence physique des proches ou de la famille du bénéficiaire. Aide et soutien Cette action consiste à utiliser des techniques de communication verbale afin d’apporter une forme concrète d’aide et de soutien dont le bénéficiaire a besoin. Ces techniques de communication sont pour la plupart communes aux soignants du service, mais peuvent se distinguer en fonction de leur(s) parcours respectif(s). La plus utilisée des techniques est certainement l’écoute active. Notons également la reformulation, la recontextualisation et le résumé. Il est indispensable d’adapter ces techniques en fonction de l’ensemble des caractéristiques des bénéficiaires à qui l’on s’adresse. Rappelons qu’une des conditions prioritaires pour assurer ces techniques est de s’assurer du caractère rassurant et apaisant du cadre. Ci-dessous, une liste non exhaustive des principaux objectifs que visent l’aide et le soutien au bénéficiaire de soins. Rassurer et tranquilliser Établir une relation de confiance Favoriser l’expression des problèmes Déceler les problèmes qui prédominent Aider à la résolution des problèmes Aider à évaluer et à critiquer les solutions proposées afin d’en définir leurs possibles applications Proposer des solutions alternatives si les solutions proposées sont inadaptées Aider à la prise de conscience de soi Aider à trouver ou retrouver un niveau d’estime de soi satisfaisant Favoriser l’acceptation de la situation actuelle ou d’une nouvelle situation Vérifier la compréhension du message transmis L’activité spécifique du service des soins psychiatriques à domicile – Version partielle – Edition 2011 22 Aide et soutien du BDS par téléphone Cet acte sera utilisé lorsque l’aide et le soutien apporté se font par l’intermédiaire d’une communication téléphonique Aide et soutien du BDS en sa présence Dans le cas présent, l’aide et le soutien définis à la page précédente se font en présence physique du bénéficiaire. Aide et soutien de la famille ou des proches par téléphone Cet acte correspond à tout échange téléphonique que l’on a avec les proches ou la famille du bénéficiaire de soins afin de leur apporter l’aide ou le soutien nécessaire (défini ci-dessus). Aide et soutien de la famille ou des proches en leur présence Dans le cas présent, l’aide et le soutien apporté à la famille ou aux proches se font en leur présence physique. Enseignement / Éducation Par enseignement ou éducation, on entend toute action qui a pour objectif de faciliter ou d’organiser des expériences d’apprentissage selon les capacités et en adéquation avec les valeurs morales et la culture du bénéficiaire de soins ou de ses proches. L’enseignement se caractérise de différentes façons selon le contexte environnemental dans lequel il est réalisé et selon les techniques que l’on utilise. Ce contexte peut être de trois formes. La plus fréquente est le domicile du bénéficiaire de soins, la seconde est un contexte extérieur (milieu urbain, rural, etc.), tandis que la troisième correspond au bureau du service. Une fois le contexte d’enseignement précisé, de nombreuses techniques peuvent être appliquées. De façon générale, nous en distinguerons cinq. 1. La première, qui est aussi la plus commune d’entre elles, consiste à expliquer et transmettre les éléments essentiels (sous forme d’informations) qui permettront au bénéficiaire de mettre des actions en pratique afin d’atteindre des objectifs (apprentissage par réception, le patient reçoit l’information que nous lui donnons). 2. Afin que le bénéficiaire parvienne à réaliser seul une action donnée, une deuxième technique consiste à montrer à ce dernier la façon « correcte » de mener à bien une action L’activité spécifique du service des soins psychiatriques à domicile – Version partielle – Edition 2011 23 (apprentissage par imitation ; une fois l’action montrée, le bénéficiaire tentera d’imiter le soignant). 3. Une fois cette deuxième étape réalisée, on peut inciter le bénéficiaire à s’exercer, donc à répéter de nombreuses fois celle-ci. Action qu’il fait soit seule, soit en présence du soignant (apprentissage par exercisation). 4. Une quatrième méthode consiste à motiver le patient à rechercher des informations relatives à la façon d’arriver à réaliser seul une action donnée (apprentissage par exploration). 5. Pour arriver à ses fins, un bénéficiaire de soins peut trouver lui même ou inventer lui-même des façons d’arriver à ses buts (apprentissage par création). Si ces façons sont adéquates et adaptées, il conviendra de les soutenir et de les encourager. Les principes décrits ci-dessus sont inspirés des bases des théories de l’apprentissage qui ont été largement décrites ces dernières décennies par de nombreux théoriciens spécialisés dans le domaine de la pédagogie et de la santé mentale. Pour illustrer ces bases théoriques par des exemples concrets, citons quelques domaines dans lesquels une action d’apprentissage peut avoir lieu : Alimentation (conseils diététiques, achats, …) Finances (gestion, procuration, achats, …) Hygiène (bases, …) Tâches ménagères (entretien, nettoyage, linge, cuisine, …) Contact social (activités, compétences sociales, …) Démarches administratives (documentation, contacts, …) Notons que l’enseignement et l’éducation sont des termes sensiblement proches l’un de l’autre. Nous les distinguerons de la façon suivante : Lorsque l’action réalisée s’adresse à un enfant ou adolescent, nous parlerons d’éducation. Par contre, lorsque l’action de transmettre une connaissance s’adressera à une personne adulte, nous parlerons d’enseignement. Enseignement et/ou éducation au BDS Comme décrite ci-dessus, cette action consiste à utiliser des stratégies ou des méthodes pédagogiques qui permettent d’apprendre au bénéficiaire à combler des besoins qui lui sont propres par l’intermédiaire de l’introduction de nouvelles connaissances et compétences. Enseignement à la famille ou aux proches Lorsque les méthodes décrites sont appliquées pour la famille et/ou les proches, cet acte doit être utilisé pour justifier l’action. L’activité spécifique du service des soins psychiatriques à domicile – Version partielle – Edition 2011 24 Approche psychothérapeutique Par approche psychothérapeutique, on entend toute action spécifique qui a pour but de traiter par des moyens psychologiques, des troubles psychiques ou organiques. Comme nous l'avons rappelé ci-dessus, les personnes doivent obligatoirement souffrir d'une pathologie psychique pour pouvoir bénéficier d’un suivi à domicile. Il est évident que les techniques utilisées lors des accompagnements sont spécifiques au secteur de la santé mentale. La communication est la base principale utilisée pour mettre en pratique ces techniques. L’ensemble de ces techniques correspond à l'approche psychothérapeutique. Celle-ci peut être de différentes formes selon le courant thérapeutique concerné. Citons pour exemple les approches systémiques, rogériennes, comportementalistes ou encore cognitivistes. Afin de ne pas définir un acte pour chacune de ces approches, un seul acte permet de justifier le temps consacré à une technique quelle qu'elle soit. Nous appellerons ce dernier « l'entretien structuré ». Étant donné que des éléments à caractère psychothérapeutique peuvent être utilisés dans les catégories définies précédemment (Aide et soutien ; Enseignement et éducation) il est important de préciser que l'utilisation de ces techniques ne doit être justifiée qu'en cas d'entretien structuré. Les conditions sont définies ci-dessous. Entretien structuré Cet item est à utiliser lorsqu'un entretien répond aux caractéristiques de la définition de l'approche psychothérapeutique définie ci-dessus et qu'il respecte les conditions suivantes : Planification en terme de temps (à quelle date? Quelle durée?) Planification en terme d'espace (où?) Sujet de l'entretien préalablement défini (de quoi parlera-t-on?) Mobilisation de techniques psychothérapeutiques Planification de la prochaine rencontre (quand se revoit-on?) Transcription écrite et synthétique du contenu de l'entretien (de quoi a-ton parlé? Les éléments importants de l’entretien? Quelles sont les conclusions?) L’activité spécifique du service des soins psychiatriques à domicile – Version partielle – Edition 2011 25 4.5 Actes Administratifs 4.5.1 Description Tableau Administratif Documentation Travail sur documentation spécifique « dossier patient SPAD » Travail sur documentation non spécifique Rapport au prescripteur Pré & Post suivi Organisation et gestion d’une demande d’admission dans un hôpital Organisation et gestion d’une demande d’admission vers une autre structure Organisation et gestion du suivi SPAD durant le séjour dans une institution Organisation et gestion du suivi SPAD préalable à la fin d’un séjour Circonstances extraordinaires Patient absent Visite d’urgence Temps d’attente Explications Documentation Travail sur documentation propre au « dossier patient » On utilise cet item lorsqu’on complète les fiches spécifiques au dossier SPAD du bénéficiaire. Prenons pour exemple la fiche « rapport d’informations » que l’on complète après chaque rencontre avec le patient ou dès qu’une information importante nous parvient. Travail sur documentation non spécifique Au contraire de l’item ci-dessus, cet acte permet d’encoder le temps que l’on passe à remplir des documents qui ne sont pas spécifiques au dossier SPAD. On entend par là toute documentation externe qui provient soit du patient, soit d’une autre institution. Rapport au prescripteur Le temps que l’on consacre à rédiger et envoyer un rapport au prescripteur du suivi peut être encodé sous cet acte. L’activité spécifique du service des soins psychiatriques à domicile – Version partielle – Edition 2011 26 Pré & Post suivi Organisation et gestion d’une demande d’admission dans un hôpital Au cours de l’accompagnement, il arrive que l’état physique et/ou psychique du bénéficiaire de soins ne lui permette plus de rester à son domicile et nécessite une hospitalisation. Cette période étant souvent traumatisante pour le bénéficiaire, il convient parfois d’être présent afin de faciliter le déroulement de l’admission à l’hôpital. Formuler ou aider à la formulation d’une demande d’admission pour une structure (inclus le suivi de cette demande) Divers appels téléphoniques préalables à l’admission Préparation du transfert (fiche de transfert, vêtements, médication, etc.) si celle-ci ne peut le faire de façon autonome ou si son entourage ne peut le faire à sa place Accompagnement (si l’état de la personne le permet ou éventuellement le nécessite) ou organisation de l’accompagnement vers la structure Organisation et gestion d’une demande d’admission vers une autre structure Cet acte est à utiliser lorsque les démarches d’admission décrite ci-dessus ne concernent pas directement un hôpital, mais une autre structure. Organisation et gestion du suivi SPAD durant le séjour dans une institution Afin de soutenir et d’aider le bénéficiaire de soins durant une phase d’hospitalisation ou de séjour dans une institution, il est important de garantir une certaine forme de présence. Cette extension du suivi habituel permet entre autres de maintenir une bonne relation de confiance entre le bénéficiaire et son soignant référent, mais donne également la possibilité au soignant référent de redéfinir les objectifs demandés pour la continuité du suivi. Cette présence ne doit aucunement perturber le plan de soins ainsi que l’approche thérapeutique menée au sein de l’institution en question. Elle se fait par l’intermédiaire d’actions citées ci-dessous : Visites au sein de la structure dans laquelle séjourne la personne Échange d’informations avec les différents intervenants de l’institution (appels téléphoniques, courriers, emails, etc.) Réunions multidisciplinaires L’activité spécifique du service des soins psychiatriques à domicile – Version partielle – Edition 2011 27 Organisation et gestion du suivi SPAD préalable à la fin d’un séjour Il peut arriver qu’un suivi à domicile débute alors que le bénéficiaire de soins est encore hospitalisé dans l’une ou l’autre institution. Ce suivi temporaire permet au référent d’observer et de faire un bilan de la situation à l’extérieur de l’institution dans laquelle il séjourne encore. Cette phase permet également de préparer le suivi afin d’assurer une qualité optimale d’accompagnement. Circonstances extraordinaires Patient absent Afin de notifier l’absence du bénéficiaire de soins au rendez-vous qui a été préalablement planifié, nous utilisons cet acte. Visite d’urgence Lorsque nous nous rendons en urgence auprès d’un bénéficiaire de soins, l’acte présent doit être encodé. Par urgence, on entend toute rencontre qui n’a pas été préalablement planifiée. Cette rencontre doit faire suite à des informations que le référent a obtenues et pour lesquelles ce dernier juge une intervention immédiate nécessaire. Temps d’attente Afin de justifier un délai d’attente durant lequel nous ne pouvons pas exercer notre activité, nous utilisons cet acte. Voici quelques exemples pour lesquels l’acte peut être encodé. Temps d’attente lors d’un retard du bénéficiaire de soins Temps d’attente lors d’un retard du médecin Temps d’attente lors d’un retard d’un intervenant autre L’activité spécifique du service des soins psychiatriques à domicile – Version partielle – Edition 2011 28 4.6 Actes spécifiques au Déplacement 4.6.1 Description Tableau Déplacement Type de transport Voiture de service Voiture privée Voiture CHNP Transport en commun Marche Distance Nombre de kilomètres Durée Nombre de minutes Explications Type de transport Voiture de service L’encodage de cet acte signifie que le soignant a utilisé une voiture de service du service SPAD afin de se rendre à un rendez-vous relatif au suivi d’un bénéficiaire. Voiture privée L’encodage de cet acte signifie que le soignant a utilisé sa propre voiture afin de se rendre à un rendez-vous relatif au suivi d’un bénéficiaire. Voiture CHNP L’encodage de cet acte signifie que le soignant a utilisé une voiture du CHNP (excepté les voitures du service SPAD) afin de se rendre à un rendez-vous relatif au suivi d’un bénéficiaire. L’activité spécifique du service des soins psychiatriques à domicile – Version partielle – Edition 2011 29 Transport en commun On utilise cet acte pour notifier l’utilisation d’un transport en commun pour se rendre auprès du bénéficiaire de soins. Marche Lorsque le soignant se déplace à pied pour rejoindre le bénéficiaire de soins, cet acte est à utiliser. Distance Nombre de kilomètres On utilise cet item pour signaler la distance parcourue lors d’un trajet avec une des deux voitures définies ci-dessus. Cette distance est obtenue en réalisant le calcul suivant : Nombre total de kilomètres parcourus sur la journée Nombre de BDS visités Durée Nombre de minutes On utilise cet item pour signaler le temps parcouru lors d’un trajet avec un moyen de locomotion défini ci-dessus. Cette distance est obtenue en réalisant le calcul suivant : Temps total des trajets de la journée Nombre de BDS visités Pour des questions de facilité, les trajets en voiture de service ou privée peuvent être encodés grâce à l’équation suivante : 1 kilomètre = 1 minute. Celle-ci implique que la vitesse moyenne du véhicule soit de 60 km/h. Il s’agit d’une approximation, libre aux soignants d’encoder le temps précis. L’activité spécifique du service des soins psychiatriques à domicile – Version partielle – Edition 2011 30 5. Environnement associé 5.1 Définition Comme cela est précisé au point « Concept des actes relatifs à l’environnement »8, un environnement doit être associé à tout acte que l’on encode. Ce nouveau critère, inexistant dans l’ancienne standardisation, rend possible la précision spatiale dans la base de données. Pour des questions de facilité, chaque acte a un environnement de base, appelé « environnement standard ». Ce dernier correspond à l’environnement dans lequel l’acte en question a la plus grande probabilité de se réaliser. Trois environnements distincts ont été définis. 5.2 Description Tableau Environnement Type d’environnement Domicile Bureau Extérieur Explications Domicile Cet environnement accompagnera tout acte réalisé au domicile du bénéficiaire de soins ou d’un autre membre du pôle bénéficiaire. Cet environnement correspondra donc principalement à l’environnement personnel du pôle bénéficiaire. Bureau On entend par bureau, tout environnement relatif au service SPAD. Celui-ci peut également être étendu à l’ensemble du CHNP. À noter que lorsque les soignants réalisent leur travail administratif à leur propre domicile, ce dernier doit être considéré comme bureau. La voiture utilisée pour les déplacements professionnels est également définie comme bureau. Extérieur Pour finir l’environnent dit « extérieur » doit être associé à tout acte dont l’environnement est autre que le domicile du pôle bénéficiaire et autre que le CHNP. 8 Cf. Page 10 L’activité spécifique du service des soins psychiatriques à domicile – Version partielle – Edition 2011 31 6. Bibliographie ALBERNE, Karin et Thierry (Docteurs en psychiatrie). Les thérapies familiales systémiques, Paris, Masson, 2008, 305 p. CARPENITO Lynda Juall, Manuel de diagnostics infirmiers, Paris, Masson, 2003, 800 p. COTTRAUX, (Docteur en psychiatrie). Les thérapies comportementales et cognitives, Paris, Masson, 2004, 397 p. CUNGI, Charly (Docteur en psychiatrie). L’alliance thérapeutique, Paris, Retz, 2006, 286 p. DELCHAMBRE N., LEFEVRE M.-R., LIGOT A., MAINJOT N., MARLIERE M.-F., MATHIEU M. (Infirmières), Guide d’observation des 14 besoins de l’être humain, Bruxelles, De Boeck, 2002, 71 p. DENIS Brigitte, LECLERCQ Dieudonné (Docteurs en pédagogie), Introduction aux sciences de l’éducation et de la formation, Cours de deuxième bac en psychologie, ULG, Liège, 2005, 180 p. GODDET, Edith Tartar (Psychosociologue). Savoir communiquer avec les adolescents, Paris, Retz, 2006, 174 p. NANDA INTERNATIONAL. Diagnostics infirmiers, Paris, Masson, 2007-2008, 388 p. NEYSEN, Vincent et Yannick ZEEVAERT (Etudiants - Bachelor en sciences infirmières), La réhabilitation des patients psychotiques adultes à domicile par les infirmières des soins psychiatriques à domicile d’Ettelbrück, Mémoire de fin d’études, Institut Sainte Julienne, Liège, 2006, 137 p. NEYSEN, Vincent (Bachelier en sciences infirmières), le fondement de la filière juvénile du service des soins psychiatriques à domicile, CHNP, Ettelbrück, 2010, 24 p. PASQUIER DE FRANCLIEU, Solène. Psychiatrie, Paris, Med-Line, 2006, 108 p. (Le) Petit Robert, Paris, Dictionnaires le Robert, 2002, 2949 p. SCHMITZ Brigitte (Infirmière psychiatrique) & DE LA FUENTE Modesto (Infirmier), standardisation des actes infirmiers, Projet de mise en place du service SPAD, CHNP, Ettelbruck, 2001, 24 p. L’activité spécifique du service des soins psychiatriques à domicile – Version partielle – Edition 2011 32 17, Avenue des Alliés BP 111 L-9002 Ettelbrück LUXEMBOURG Tel : 00352-26823122 Fax : 00352-26824957 E-mail : [email protected] L’activité spécifique du service des soins psychiatriques à domicile – Version partielle – Edition 2011