Le pont du Gard
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Le pont du Gard
Le pont du Gard Que font les Romains lorsqu’ils constatent, vers le milieu du Ier siècle après J.-C., que le débit de la source de Nemausus s’avère trop faible pour subvenir aux besoins en eau de la population croissante de la colonia Augusta Nemausus qu’ils ont fondée à la fin du siècle précédent ? Ils emploient les grands moyens et font venir cette eau, par un aqueduc, depuis les sources d’Eure, près d’Uzès. Peu importe la distance si l’altitude où se trouve la source permet de laisser descendre l’eau, par gravité, jusqu’à Nîmes. Cet aqueduc est une de ces grandes prouesses techniques dont était capable ce peuple d’architectes et de bâtisseurs qu’étaient les Romains. En effet, sur ses quarante-neuf kilomètres sept cents mètres de long, le dénivelé n’est que de dix-sept mètres, soit une pente moyenne de trente-quatre centimètres par kilomètre, ou encore, de un tiers de millimètre par mètre ! Il n’y a aucune marge d’erreur et certains passages sont même à contre-pente. Et, de toute évidence, une période de mise au point fut nécessaire pour que l’aqueduc soit pleinement opérationnel. Le tracé, assez sinueux, contourne les obstacles quand c’est possible, et les franchit, quand il le faut. Il comporte une vingtaine de ponts et quelques centaines de mètres de tunnel. Le pont du Gard, d’une longueur totale de deux cent soixante-quinze mètres, enjambe la profonde vallée du Gardon. Le Gard, ou Gardon, cours d’eau au régime méditerranéen, connaît des débits extrêmement variables. Les étiages le laissent presque à sec, en période estivale, alors que les averses automnales sont à même de provoquer des crues formidables en quelques heures. Les Romains ont donc parfaitement tenu compte de ces données hydrographiques en suspendant à quarante-neuf mètres au-dessus du niveau moyen des eaux le canal étanche et rectiligne où coulait l’eau qui allait jaillir des fontaines de Nîmes. La canalisation maçonnée était revêtue d’une couche de Les sources d’Eure ▼ Le pont du Gard 75