sup tract combat 39.pub
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Combat Le courage c’est de chercher la vérité et de la dire: C’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe. Communiste Sup. septembre/Octobre 2005 Journal bimestriel édité par « Reconstruire le PCF » ( Association Loi 1901) ASSEZ DE PARLOTES ! On pourrait dire, parodiant le journaliste Rochefort en 1868, que la France compte 60 millions de sujets sans compter ceux de mécontentement et le mot est faible. Sous les coups de droite et de gauche notre peuple subit la liquidation des acquis sociaux et des services publics, l’extension de la précarité et du chômage, le creusement des inégalités. D’où le divorce du monde du travail d’avec les politiciens. Avec le trio Chirac le falso, Villepin l’aristo et Sarko l’Amerlo, les choses vont de mal en pis. Et face à ce marasme social les prétendus partis de gauche retournent à leur vomi. Ils n’ont tous qu’une pensée, l’échéance 2007. D’ici là le peuple n’a qu’à vivre d’illusions et d’eau tiède. Les candidats à la candidature prolifèrent dans un PS déchiré de dérisoires rivalités, les Verts eux aussi se pressent au portillon et la LCR n’est pas insensible à la tentation. Quant à M.G. Buffet, plus révolutionnaire qu’elle, tu meurs. Le PCF continue d’aspirer à un PS tutélaire de ses élus et à des ministres communistes consommateurs de couleuvres. Il évacue l’aspect majeur de la conjoncture: la France n’est pas divisée entre la droite et la gauche mais entre ceux qui s’accommodent du capitalisme et ceux qui le récusent. La secrétaire du PCF, enlisée dans une union de la gauche qui est allée de faillite en désastre, ne quitte pas des yeux sinon de son discours la ligne rose de l’horizon 2007. Elle substitue aux luttes le bavardage des forums et les combinaisons d’états-majors dans le même où elle feint de les récuser. Dans les circonstances actuelles, c’est répandre de vieilles illusions que de rafistoler l’union faillie de la gauche C’en est une autre pour le PCF de viser à la participation gouvernementale sous l’égide du PS. L’heure n’est pas aux palabres mais aux rassemblements de lutte. Non point pour un baroud d’honneur mais pour un processus amplifié jusqu’à des changements véritables. La journée intersyndicale du 4 octobre doit être un premier grand pas dans cette perspective. La rédaction de COMBAT s’incline devant les victimes des incendies intervenus en plein Paris Quai de la Gare, et dans le quartier du Marais, là ou réside la jet société. Ce drame accuse les décideurs, qui a tous les niveaux, gouvernement, administration, élus locaux, avec certes des responsabilités différentes ont laissé pourrir des situations graves connues de tous. Il est scandaleux que depuis ces drames Sarkozy, avec l’accord de Chirac et de Villepin liquide les squats jetant à la rue des femmes et des enfants immigrés et que la mairie de Paris sur 1000 immeubles insalubres n’en ait restauré que 17. Jean Jaurès LE 4 OCTOBRE N’EST QU’UN DÉBUT, POURSUIVONS LE COMBAT La coupe est pleine. Le 4 octobre, toutes celles et tous ceux qui subissent durement la politique réactionnaire du MEDEF et du gouvernement Chirac, Villepin, Sarkozy, vont pouvoir sur le lieu de travail et dans la rue exprimer leur mécontentement après avoir dit leur colère dans les urnes le 29 mai dernier. Faut-il rappeler que les richesses créées, vont de plus en plus au capital, de moins en moins au travail et jouent paradoxalement en faveur du chômage (1). Dans les luttes, le peuple peut redécouvrir qu’il est assez lucide et assez fort pour faire prévaloir des choix conformes à ses intérêts, et décider de son avenir. Une autre expérience est à faire, différente de celle des jeux politiciens dont le but est d’aller au pouvoir, pour ne rien changer. Les illusions déçues et l’impuissance face à l’arrogance du capital peuvent être surmontées, l’affrontement est engagé on ne saurait reculer. Les centrales syndicales qui aujourd’hui appellent à la mobilisation unitaire et interprofessionnelle jouent leur rôle, et donnent ainsi confiance au monde du travail. Au chômage, aux bas salaires (2), à l’inquiétude pour l’avenir des jeunes, à la vie chère, à la démolition de la sécu, des retraites et des services publics, aux conditions de logement et de travail détestables, à l’arrogance des nantis, tous ensemble, il est temps de dire ça suffit ! Nous ne voulons plus être taillables et corvéables à merci. Il est urgent de faire la démonstration de nos forces puisque patrons et gouvernement choisissent l’affrontement et, sourds à nos exigences, poursuivent leur politique. La préparation, sur le terrain, conditionne l’ampleur que revêtira cette journée. Chacun sait qu’avant de récolter il faut labourer et semer. Dans les ateliers, les administrations, les services, les établissements scolaires, l’inventaire des besoins, des exigences, des revendications unificatrices, créera un climat de lutte, contribuera à la mobilisation déterminée des travailleurs de toutes catégories. Les formes de lutte décidées par les salariés eux-mêmes, complèteront les moyens mis en œuvre pour préparer le 4 octobre. La fatalité, le découragement qui parfois prennent le pas sur l’action peuvent être surmontées. Mais cette journée ne saurait être une fin en soi, l’objectif n’est pas un mauvais compromis, pour accepter des négociations bidons sur les salaires qui ne donnent rien. Les enseignements des luttes de 2003, 2004 restent à tirer. Comment oublier mai 2003, lors des grandes luttes pour les retraites, ou la CFDT joua le rôle de supplétif du gouvernement Raffarin. Comment ignorer les hésitations, les reculs dont firent preuve les autres centrales syndicales pour amplifier les luttes, y compris l’appel à une grève générale ? L’amplification des luttes revendicatives, la construction d’un vaste mouvement populaire représentent aujourd’hui la priorité des priorités. Il est le seul moyen de résister, d’opérer une rupture dans la politique mise en œuvre depuis des décennies. Le système capitaliste installe une société invivable, il convient donc de s’attaquer aux causes, et au système lui même. (1) Pour exemple, Hewlett-Packard (HP) supprime 1240 emplois en France, 14 500 dans le monde. Pourtant l’an dernier le bénéfice net de HP s’élevait à 3,5 milliards de dollars et les profits doivent augmenter de 50% (2) Entre 1998 et 2005 le salaire de base n’a augmenté que de 3,5% hors inflation, en 2004 les dividendes distribués par les entreprises du CAC 40 s’élèvent à 23 milliards. Rappelons que les cotisations patronales ne sont pas une charge de l’employeur mais du salaire différé. Avec les allégements gouvernementaux 20% sont maintenant financés par les contribuables. SNCM : QUI SONT LES PIRATES ? LES FINANCIERS -CHAROGNARDS OU LES TRAVAILLEURS Assaut héliporté du GIGN en mer, gaz lacrymogènes sur les quais, CRS en tenue de martiens, menaces de peines de prison « exemplaires », salariés traités comme des terroristes ou des pirates… Le tout dans un climat de haine médiatique où se sont surpassés un Calvi et un Pujadas…On a vu à la télé des scènes dantesques de flammes et de fumée dans la nuit. Tremblez braves gens, les barbares sont là ! La lutte des salariés de la SNCM est caricaturée, dénaturée. Pour exemple, la prise sous contrôle par des salariés du Pascal Paoli relevait de l’occupation d’usine, de leur droit à conserver « l’outil de travail », pas de la piraterie. Et brûler des pneus sur les quais est de moindre conséquence que le chômage offert en perspective aux travailleurs… Mais venons-en au fond du problème. Quelques remarques: 1° A ce jour, 29 septembre 2005, le gouvernement a refusé tout débat, toute expertise contradictoire. Les salariés ont été mis en face d’une décision déclarée irrévocable. 2° Sa décision c’est la braderie d’une entreprise dont les actifs s’élèvent à quelques centaines de millions pour la somme dérisoire de 35 millions d’euros assortis d’un cadeau au repreneur de 115 millions : opération qui rapporterait immédiatement à ce dernier 85 millions et en outre le dispenserait du coût du « plan social ». 3° Le repreneur, Walter-Butler, ( canado-brésilien proche des Villepin, tiens-tiens !) dirige une entreprise dite de capital-risque (traduire à gros profits) la Butler Capital Partner. Voilà des noms qui fleurent bon Marseille ! Mais, au fait, qu’est-ce que cette société ? une prédatrice, brasseuse de capitaux gloutons, une fossoyeuse à la Tapie des années quatre vingts, qui achète à bas pris des entreprises en difficulté, en tire tout le jus possible et les jette avec ses travailleurs à la poubelle. 4° On dit que le concurrent de la SNCM, Corsica-Ferries gère mieux . Voire, dirait Panurge. Non que la SNCM fut bien gérée mais Corsica Ferries, depuis 2000 bénéficie aussi de subventions, dite d’aide sociale de 10, 2 millions d’euros de la collectivité territoriale de Corse ( aide publique à une société privée : vous avez dit « libre concurrence » ?) , et surtout, la flotte navigue surtout sous pavillon italien, plus complaisant que le français et emploie un personnel latino-américain au statut salarial très en deçà de celui des salariés français. Il n’y a pas de miracle du privé mais l’effet de la surexploitation des hommes. 5° L’Etat français a l’obligation d’assurer la « continuité territoriale » (les liaisons) entre son territoire insulaire et son territoire continental. Il est inadmissible d’aliéner cette responsabilité régalienne à une entreprise privée. Saluons la combativité des salariés de la SNCM, Ils ont toute leur place dans les manifestations du 4 novembre. Assurons notre solidarité concrète et regrettons que face à cette juste lutte le secrétaire de la CGT s’en soit tenu à de lénifiants propos… LA NOUVELLE PRÉSIDENTE DU MEDEF : UNE MAIN DE FER DANS UN GANT DE VELOURS. Laurence Parisot laisse entendre qu’elle veut rompre avec les pratiques de son prédécesseur, le baron Seillière. Elle tend la main aux organisations syndicales pour leur proposer d’établir « un diagnostic commun ». A l’université d’été du MEDEF, la nouvelle Présidente a déclaré vouloir « apaiser les tensions, le trop d’envie d’en découdre. Si l’on a le sens de l’intérêt général il y a de quoi trouver des terrains d’entente ». L’ordre du jour de cette université était « le rêve » pour réenchanter le monde et retrouver l’espoir. Ces paroles lénifiantes cachent les choix de classe de la très sarkozienne présidente du MEDEF. A la question de l’augmentation des salaires elle répond sèchement il n’en est pas question « on ne peut donner plus que ce que l’on a » et d’affirmer que « la France doit travailler plus, il faut donner le ton pour qu’on reprenne le goût du travail, lorsqu’on travaille on obtient des résultats ». L’amour la santé sont précaires, le travail aussi, dit-elle ! Les chômeurs qui ne demandent qu’à travailler, les jeunes privés d’emploi, les travailleurs délocalisés, se sentiront humiliés, agressés par une telle outrecuidance. Les dirigeants des centrales syndicales n’ont rien à attendre des propositions de négociations visant a établir des diagnostics partagés. Il serait inquietant qu’ils se montrent réceptifs aux charmes de la dame. En 2003 cette pratique servit de base à la contre-réforme de l’assurance maladie. Après la puissante journée d’action du 10 mars, le MEDEF et le gouvernement proposèrent que dans chaque branche l’état des salaires soit mis à plat. Les négociations qui ont suivi servirent à endormir le monde, aucune hausse n’est envisagée. La leçon devrait être retenue afin que la journée du 4 octobre ne soit pas un coup d’épée dans l’eau. Aller sur le terrain de l’adversaire de classe, être inconscient de ses ruses et prôner la théorie du moindre mal c’est participer aux reculs de civilisation. La puce à l’oreille ? A qui profite la Réforme de l’impôt ? Une centaine d’euros pour les salariés gagnant entre 9 000 et 1I 000 euros par mois mais pour ceux qui disposent de un million d’euros par mois. (1000 fois le SMIC) ils bénéficieront d’une baisse de 70 000 euros (le prix d’une voiture haut de gamme). ? Taillables et corvéables à merci. Il y a le nouveau contrat de travail de deux ans permettant aux patrons de licencier sans justifications ni indemnités. Il y a aussi les crapuleuses sanctions contre les chômeurs qui n’acceptent pas les propositions de l’ANPE. Moins 25 % des indemnités pour le premier refus; moins 50 % pour le second et suppression pour le troisième. Dans le même temps les grandes entreprises annoncent 40 milliards de bénéfices pour le premier semestre 2005 (+ 32 %). Ça ne suffit pas et les actionnaires demandent toujours plus. ? Les mécomptes de l’’INSEE. Selon cet organisme la hausse des prix stagne autour de 2 %. Pour les ménages, il en est autrement. « 60 millions de consommateurs », relève que sur 167 euros d’augmentation mensuelle des salaires, 137 sont absorbés par l’inflation, 19 par le tabac, 12 par les loyers, 7 par les soins médicaux etc. et épingle au palmarès 33 % de hausse pour le fioul domestique, 11,8 % pour les carburants , 5 % pour le gaz, 5,4 % pour les services postaux, 3,5 % pour les services de santé, 3,4 % pour les assurances habitation… selon l’IPC, les légumes frais ont augmenté de 12,7 %., les poissons frais de 5,8 %, les services des maisons de retraite de 4,8 %... 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