Cinq mois et trois marins pour un Rhum et la planète
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Cinq mois et trois marins pour un Rhum et la planète
Saint-Malo Cinq mois et trois marins pour un Rhum et la planète Voile mercredi 27 octobre 2010 De gauche à droite : Sébastien Audigane et Kito de Pavant (Groupe Bel), Loïck Peyron et Jean-Pierre Dick (Paprec-Virbac) et Michel Desjoyeaux (Foncia). David Adémas Etoile Magique mercredi en début de soirée. Sur le gros catamaran rouge amarré le long du quai Duguay-Trouin de Saint-Malo, trois des ténors de la série 60 pieds Imoca, pas encore partis pour Pointe-à-Pitre, sont venus confirmer qu’ils s’élanceront bien dans la foulée le 31 décembre prochain de Barcelone pour un tour du monde en double. Ils sont venus accompagnés de leur équipier respectif, à l’exception de Michel Desjoyeaux, le jeune François Gabart étant retenu par ailleurs par son partenaire. Petit tour d’horizon. Pourquoi repartir aussi vite après la Route du Rhum pour la Barcelona World Race, un tour du monde en double ? Michel Desjoyeaux (Foncia) : « Le fait d’avoir un nouveau Foncia dans les mains me permet d’avoir plus d’ambitions. L’enchaînement des deux courses s’annonce compliqué mais pas impossible. » Jean-Pierre Dick (Paprec Virbac 3, tenant du titre de la Barcelona World Race) : « Ce sont deux courses importantes, mais je n’oublie que le but ultime reste le prochain Vendée Globe 2012. Alors enchaîner les deux courses est intéressant : le bateau est similaire et les problématiques sont assez proches. » Kito de Pavant (Groupe Bel) : « Nous avions d’abord décidé de ne pas y aller, de ne pas enchaîner les deux courses. On préférait privilégier le Rhum. Mais les choses ont évolué, à tel point qu’après la Solitaire du Figaro nous avons organisé une nouvelle réunion à Paris. Il n’était pas trop tard pour nous lancer. Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. » Comment avez-vous choisi votre équipier ? De Pavant : « La grosse difficulté de la Barcelona c’est de passer trois mois à deux sur un bateau plutôt inconfortable. Il ne faut donc pas se tromper de casting. J’avais accompli le Tour de l’Europe avec Sébastien Audigane, il a de grosses qualités humaines. Et c’est un excellent chanteur, ce qui ne gâte rien. » Réaction de Sébastien Audigane : « J’ai hâte que les bateaux soient arrivés aux Antilles et de rentrer dans le vif du sujet. Je suis super-heureux de faire le tour du monde, cette fois en monocoque. C’est moi qui ramènerai Groupe Bel après le Rhum, un excellent entraînement en vue du Vendée Globe. » Jean-Pierre Dick : « Avec Loïck Peyron on a déjà disputé ensemble, et remporté, trois transats Jacques-Vabre. C’était donc un choix évident. Mon critère premier est : est-ce que j’aimerai partir en vacances avec lui… La réponse est clairement oui. » Loïck Peyron : « Cette Barcelona ne m’avait jamais attiré, un peu trop long, trop compliqué. Quand tu pars en solitaire, tu as clairement fait le choix de souffrir. Là, il faut composer, alors autant y aller avec un copain. Et puis je n’ai jamais couru cette course. » Michel Desjoyeaux : « François Gabart est quelqu’un qu’on voit depuis quelque temps au centre d’entraînement de Port-la-Forêt. Avec Fabien Delahaye, il a vite fait parti des jeunes qui sortaient du lot. Je l’avais raté de pas grand-chose quand il était parti courir la transat Jacques-Vabre l’an dernier avec Kito de Pavant. Plus tard, il m’a demandé de ne pas l’oublier la prochaine fois. Il était en haut de la liste. Je voulais prendre la vainqueur de la dernière Solitaire du Figaro mais il était déjà pris ailleurs. François a la tête bien faite, c’est un vrai bonheur et c’est un garçon qui s’est parfaitement intégré dans mon équipe, simplement et humblement. Paradoxalement, on se connaît assez peu mais on va avoir trois mois pour se découvrir. » Quels sont les atouts de votre duo ? De Pavant : « Je n’en sais rien… Disons qu’avec Groupe Bel, on dispose d’un bel outil. Et puis les bateaux rouges vont plus vite ! » Audigane : « On aime bien être en mer et on ne lâche rien. » Dick : « Nous possédons deux visions complémentaires. Et nous sommes deux compétiteurs. » Peyron : « Un des deux est plus grand que l’autre si on observe finement. » Desjoyeaux : « Nous sommes trois ! On sait que sous nos pieds nous avons un super Foncia, un bateau de la dernière génération, encore un peu plus solide que celui des copains. » Arrivés en Guadeloupe entre le 11 et le 13 novembre, Jean-Pierre Dick et Michel Desjoyeaux ont prévu de vite mettre le cap sur la Martinique où leurs monocoques seront chargés sur un cargo le 19 novembre pour une arrivée en Catalogne prévue le 5 décembre. Jean-Pierre Dick, lui, donnera les clés de son plan VPLP-Verdier à Sébastien Audigane pour un retour en mer. Le compte à rebours est lancé. Recueilli par Eric HORRENBERGER. Plus d'informations dans le journal Ouest-France http://www.ouest-france.fr/sport/dma_une_-Cinq-mois-et-trois-marins-pour-un-Rhum-et-laplanete_44096-1566786-fils-tous_filDMA.Htm