Revêtements de sol - Bruxelles Environnement

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Revêtements de sol - Bruxelles Environnement
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GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLE DE PETITS BATIMENTS
- RECOMMANDATION PRATIQUE MAT07 -
REVETEMENTS DE SOL INTERIEURS : CHOISIR
DES MATERIAUX SAINS, AVEC UN ECOBILAN
FAVORABLE
Comment choisir une solution écologique adaptée à l’usage et au lieu
PRINCIPES
CONTEXTE
Tout comme pour la finition des parois verticales, le choix des matériaux destinés aux
revêtements de sol est crucial car il peut avoir des conséquences importantes sur la santé des
occupants et sur l’environnement. Les revêtements de sol ont cependant pour particularité
d’être soumis à une usure plus importante que les revêtements muraux.
Un revêtement mal adapté occasionnera des problèmes esthétiques, sanitaires et une
dégradation rapide qui précipitera son remplacement. L’adéquation du matériau au lieu et à
l’usage revêt donc une importance primordiale. Dans une démarche d’architecture durable,
l’évaluation de la valeur environnementale d’un revêtement de sol ne peut se faire qu’une fois
ce préalable rencontré.
Cette fiche traite des critères de choix des différents revêtements de sol et réfère
respectivement aux fiches CSS09, CSS10 et MAT08 pour des explications détaillées sur le
choix des colles, des traitements du bois et des essences de bois.
DEMARCHE
Le choix écologique d’un revêtement de sol s’opère donc en deux temps :
1. Comprendre le besoin : Identifier les contraintes propres à la situation envisagée.
Établir ce à quoi doivent répondre les alternatives envisageables : résistance à
l’humidité, fréquence et type d’entretien, confort acoustique, caractéristiques du
support, inertie thermique, lumière, etc. Ces enjeux sont décrits dans la catégorie
« aspects techniques » de la section « Éléments de choix. »
2. Penser santé et écologie : Savoir sur quelles bases on peut juger de la valeur
environnementale et sanitaire de chaque type de produit. Ces critères sont expliqués
dans la catégorie « aspects environnementaux » de la section « Éléments de choix »
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AVEC UN ECOBILAN FAVORABLE– MARS 2008
GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLE DE PETITS BATIMENTS
RECOMMANDATION PRATIQUE MAT7
OBJECTIFS A ATTEINDRE
Minimum : Choisir des revêtements de sol adaptés à l’usage et au lieu
o
o
o
S’assurer de la qualité et de la planéité du support de réception
Choisir un revêtement dont la résistance et le niveau d’entretien demandé correspond
à l’usage et au mode de vie des occupants.
S’assurer de la compatibilité entre les conditions d’ensoleillement et d’humidité du lieu
et le comportement du revêtement choisi à ces conditions.
Conseillé : Choisir des revêtements de sol permettant de rencontrer les objectifs de santé
et sécurité :
o On cherchera à éviter la pose de revêtements collés, on privilégiera les fixations
mécaniques ou emboîtements et la maintenue par mortiers. Sinon, on choisira des
colles à l’amidon, solubles dans l’eau (voir fiche CSS09 « colles et peintures »)
o On veillera à éviter les revêtements synthétiques, type PVC, vinyles ou tapis pleins à
dossier en latex, qui sont des sources importantes de pollution de l’air intérieur par les
composés organiques volatiles.
o On favorisera les traitements protecteurs naturels comme les huiles dures et cires.
o On évitera les matériaux qui retiennent les poussières, comme les tapis pleins, dans
les chambres et les lieux où des enfants vivent.
Optimum : Choisir des revêtements de sol sains avec écobilans favorables et dont
l’adéquation à l’usage et au lieu permettent une durée de vie prolongée
o On optera pour des matériaux dont l’impact sur l’environnement est moindre.
Prioritairement : le bois massif, les pierres naturelles, le linoléum et les lièges sans
vernis polyuréthane.
o On augmentera les possibilités de ragréage par ponçage en optant pour des bois
massifs et bétons de finition dont la couche d’usure a une épaisseur supérieure.
o On choisira des revêtements massifs et conducteurs qui maintiennent et augmentent
l’accessibilité à la masse thermique du bâtiment.
ELEMENTS DE CHOIX
ASPECTS TECHNIQUES
> Revêtements de sol d’origine minérale
La masse est le caractère principal des revêtements de sols d’origine minérale. Puisque
chaque type de pierre ou de céramique a des propriétés différentes, le choix dépendra aussi
fortement de l’utilisation prévue dans le bâtiment. La sensation de froid qu’ils laissent
s’explique par leur rôle thermique. Les revêtements de sol d’origine minérale servent à l’inertie
thermique et contribuent à la régulation de la température intérieure. Ils sont d’autre part
incombustible et biologiquement inertes.
o
Matériaux pierreux
o
Pierre naturelle
Calcaires, pierres blanches, marbres, granits, pierre bleue et
schistes sont les pierres naturelles utilisées comme revêtement de
sol. Chacune ont des propriétés différentes qu’il convient de faire
correspondre à l’usage prévu. Ce sont des revêtements lourds
comportant des sensibilités différentes aux taches et à l’humidité.
La structure et la condition du bâtiment doivent pouvoir s’y prêter.
(photo http://www.pierre-naturelle.fr)
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RECOMMANDATION PRATIQUE MAT7
o
o
Pierre reconstituée
Connu sous le nom de « granito » ou « terrazzo », ce type de
revêtement de sol, vendu en dallage, est constitué de fragments
de pierre agrégés. De ce fait, il est décliné en d’infinies
dimensions et coloris. La résistance de ce matériau est
exceptionnelle. Comme tout matériau composite, il faudra
cependant surveiller la composition du liant, produits qui peuvent
être nuisibles à l’environnement.
Céramiques ou terres cuites
Offertes avec d’infinies tailles et formes, les céramiques permettent une grande créativité
d’agencement. Il est même possible d’utiliser des éclats de céramiques pour reconstituer un
revêtement type mosaïque. Les céramiques peuvent être collées ou cimentées mais certaines
colles dégagent une toxicité affectant la qualité de l’air intérieur. Il y a divers niveaux de qualité
pour les céramiques suivant leur épaisseur et leur émail. Le classement UPEC, repris plus bas,
permet de choisir le niveau de qualité approprié à l’usage.
o
Céramiques naturelles
Les céramiques pleines, sans finition, sont parmi les plus anciens
matériaux. Les céramiques naturelles sont toutefois sensibles aux
taches et demandent un traitement de surface. Ce traitement
appliqué après la pose, peut être réalisé à l’aide d’une huile dure
ou d’une huile cire.
( photo http://www.tiez-breiz.org/entretien_terre_cuite.htm )
o
o
Céramiques émaillées
L’émail sur les céramiques a pour effet de les imperméabiliser
durablement tout en intégrant des motifs et coloris divers. Puisque
les motifs deviennent rapidement indisponibles sur le marché, il
est important d’acquérir quelques dalles supplémentaires de
façon à prévoir les remplacements en cas de bris.
Bétons apparents
Bien qu’épargnant l’achat de matériel de revêtement, les revêtements de sol en béton apparent
sont des opérations qui nécessitent une main d’oeuvre qualifiée demandant ainsi un autre type
d’investissement. Ils deviennent économiquement avantageux sur de grandes surfaces ( 1000
m2 ).
o
Béton lissé
Ce type de surface nécessite un savoir faire spécialisé, il faut
savoir manier l’hélicoptère à polissage. Une couche de béton « de
finition » sera déposée sur la chape et lissée avec cet appareil.
Une cire est ensuite apposée comme finition. La surface ainsi
réalisée sera pourvue d’une dureté supérieure et d’une grande
homogénéité de surface par rapport au béton lissé de manière
conventionnelle.
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o
Béton poli
Cette fois, la couche de béton de finition est poncée et polie une
fois durcie, jusqu’à atteindre une planéité comparable à la pierre. Il
est possible de ragréer la surface en ponçant à nouveau. Les
bétons lissés et polis nécessitent l’application d’une cire en
surface afin de faciliter leur entretien et d’éviter les taches. (photo
http://www.leroymerlin.fr )
o
Béton traité
Indépendamment ou en combinaison avec les techniques de
lissage et polissage, il est possible d’utiliser des produits
chimiques qui réagiront avec le béton sec, le durcissant et
l’imperméabilisant.
> Revêtements de sol issus du bois et dérivés
Les revêtements issus du bois présentent d’emblée un avantage écologique inhérent à leur
production dans la nature. Toutefois certains sont plus sensibles aux variations climatiques et
le choix dépend de leur compatibilité à l’usage et au lieu. Bien employés, ils peuvent présenter
de très grandes durées de vie.
o
Planchers de Bois
o
Parquets massif
Les parquets massifs sont constitués de lattes de bois
assemblées par collage ou préférablement par emboîtement.
D’épaisseur variable, leurs propriétés (dureté, couleur, dilatation)
varient en fonction de l’essence de bois sélectionnée. Tout est
dans le choix de l’essence. De par sa nature, le bois varie à
l’humidité et occasionnera des retraits. Aussi, il demeure sensible
aux UV qui peuvent changer sa coloration. Le bois peut être verni
sur place ou en usine. Sinon, une protection à l’huile ou à la cire
est possible. Sa grande durée de vie et sa valeur économique et
environnementale ajoutée en sont les principaux avantages. (source
image : www.emoisetbois.com) Notons l’existence sur le marché de
parquets en bambou, qui offrent une plus grande stabilité
dimensionnelle lors de variations d’hygrométrie, ce qui en fait a
priori une essence intéressante dans les pièces humides.
o
Parquets stratifiés
La stratification est une mince couche de vitrification (1) très
résistante pourvue d’un motif décoratif (2) habituellement en
imitation bois. Cette stratification est appliquée sur un aggloméré
de fibre de bois à haute densité (3) qui lui confère sa rigidité. Une
couche de résine finale (4) vient en assurer l’intégrité. Les
parquets stratifiés sont habituellement mis en oeuvre avec la
technique de pose flottante. Ils sont munis d’emboîtements dont
beaucoup permettent une pose sans colle d’une grande
simplicité. Ces types de parquets sont moins durables car
sensibles à l’eau et impossible à ragréer. Contrairement au bois
massif, ils sont résistants aux UV et à la dilatation thermique.
(source image ; users.skynet.be/ fa087141/parquets.htm)
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o
Parquets multicouches ou contre-collés
Le parquet "multicouche" est une alternative à la pose de parquet
massif. Il est composé d’une couche d’usure en bois noble (1) sur
un support en bois d'essence plus commune ou aggloméré (2).
Finalement, une couche de sous parement en plaquage bois ou
épicéa assure la stabilité de la planche (3). Le parquet
multicouche est entièrement fabriqué, poli et verni en usine et sa
pose fonctionne sous le même principe que le parquet stratifié. Sa
grande stabilité thermique lui permet d’être employé sur dalle
chauffante mais sa durée de vie est plus limitée que le bois massif
et dépend de l’épaisseur de la couche d’usure (1).
Linoléums naturels
o
Vendus en dalles ou rouleau, les linoléums naturels sont
constitués exclusivement de produits naturels comprenant de
l’huile de lin, des résines naturelles, de la farine de bois et de liège
ainsi que des agrégats minéraux et pigments. Très résistant à
l’usure, son utilisation est principalement recommandée pour les
surfaces soumises au passage fréquent (hall d’entrée ; couloirs de
circulation…). Ils sont flexibles et ignifuges. Le linoléum dispose
de propriétés antibactériennes (les premières semaines après la
mise en œuvre), anallergiques et antistatiques. La mise en œuvre
s’effectue par collage sur tout type de support rigide, plan, lisse et
sec. La qualité de réalisation des jonctions augmentera la durée de
vie des linoléums.
Lièges
o
Les feuilles et carreaux de lièges sont fabriqués à partir de
granulats de liège liés entre eux avec la résine du liège, un
matériau naturel originaire des régions méditerranéennes
(Espagne, Portugal, Corse). Le liège dispose de qualités
acoustiques et thermiques intéressantes, en outre il offre une très
bonne résistance au feu et est antistatique. La mise en œuvre
s’effectue par collage sur tout type de support rigide, plan, lisse et
sec. Attention toutefois, certains matériaux comme le vinyle et les
vernis
polyuréthanes
utilisés
comme
couche
d’usure
amoindrissent et mettent en péril la gestion intelligente de fin de
vie des revêtements de liège. Il faut donc privilégier les
protections, cires et vernis naturels qui permettront d’autant plus
de préserver ses qualités acoustiques.
> Revêtements de sol de type textiles (origines synthétiques ou végétales)
Les tapis pleins sont composés de deux parties comprenant le dossier (support) et la couche
supérieure (velours). Il faut prendre bien garde à la composition de chacune de ces parties si
on veut un revêtement sain et véritablement écologique.
Parfois, du latex lie le dossier et le velours. On préfèrera les tapis pleins dépourvus de liants en
latex car ils sont souvent sources d’émanations toxiques.
Type de dossiers
o
o
Dossiers synthétiques en mousse
Ces types de dossiers, élaborés en mousse de caoutchouc synthétique (recyclé ou non
recyclé) entraînent le dégagement, à travers le tapis, d’agents nocifs dans l’air.
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o
o
Dossiers en textile végétal
Les dossiers tissés en jute sont les plus résistants et les plus sains, mais sont parfois
jugés moins confortables. Des dossiers à feutre aiguilleté peuvent améliorer le confort.
Souvent munis de bandes auto-agrippantes, ces dossiers facilitent la pose et épargnent
l’usage de colle.
Velours en fibres végétales
o
Fibre de coco
La fibre de coco est extraite de l’enveloppe du fruit. C’est un
déchet industriel provenant de l’exploitation des noix. Très
résistante et quelque peu rude, la fibre de coco absorbe peu la
poussière. C’est la plus économique des fibres végétales.
(source image ; www.france3.fr)
o
Laine de mouton
La laine allie beauté, chaleur et douceur dans un produit qui est, à
maints égards, supérieur aux fibres synthétiques. La laine
possède beaucoup de ressort, de sorte que les fibres s’aplatissent
peu. De plus, la laine repousse l’humidité, résiste aux impuretés et
s’enflamme très difficilement. La plupart des problèmes
environnementaux associés aux laines sont attribuables aux
additifs chimiques contre les tâches ou le feu alors qu’elle leur
résiste naturellement. Choisir une laine sans additifs est donc un
choix logique. (source image ; www.cami.fr)
o
Le Sisal
Il s'agit d'une fibre, tirée de l'agave, dont le tissage permet
d'obtenir des revêtements aux reliefs bas. Doté d’une grande
résistance à l'usure, la fibre de Sisal est simple d’entretien mais
résiste mal à l'humidité, au soleil direct et aux taches. C’est la fibre
végétale supportant le mieux les teintures. Il faut cependant
garder l’oeil ouvert quant à la valeur environnementale des
teintures utilisées.
(source image ; www.acanthe-sol.com/revetements)
o
Joncs de mer ou de montagne
La fibre lisse du jonc de mer, provient d’une algue poussant dans
les estuaires d’eau douce ou de mer. Le jonc de mer possède de
belles couleurs naturelles et une formidable résistance. Sa nature
aquatique fait qu’il ne craint ni l’eau ni l’humidité. Il a même besoin
d'être humidifié une fois par mois pour que les fibres conservent
leur élasticité et leur brillance.
Le jonc de montagne, lui, pousse dans les zones marécageuses
d'altitude. Au contraire du jonc de mer, il absorbe l'eau et est donc
à installer dans les pièces sèches.
(source image ; www.france3.fr)
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RECOMMANDATION PRATIQUE MAT7
o
Velours à fibres synthétiques
Les velours à fibres synthétiques sont écologiquement à éviter. Ils dégradent la qualité de l’air
intérieur, sont peu recyclables et rarement recyclés et se dégradent très mal dans
l’environnement. (source image ; www.architonic.com)
o
Velours en Polyamide
Considéré comme la meilleure des fibres synthétiques parce que
très esthétique et comportant d’excellentes capacités de ressort.
o
Velours en Polypropylène
Plus rude et moins confortable, ce matériau résiste toutefois bien
à l’usure et l’humidité.
o
Velours à partir de polyester (contenants recyclés PET)
Confortable et très résistant, le polyester n’a cependant pas
beaucoup de ressort.
> Revêtements de sol d’origine synthétique
Les revêtements de sol d’origine synthétique sont généralement à éviter sur le plan de la santé
et de l’environnement. Ils sont émetteurs de composés organiques volatiles (COV), allergènes
et difficilement recyclables. En général, une rationalisation de l’utilisation des matières
synthétiques s’impose. Leur emploi ne devrait être envisagé que lorsque aucune alternative
constructive n’est possible. Dans le cas contraire, on veillera à établir une sélection de
matériaux synthétiques ne diffusant pas de COV et propices au recyclage. Cependant, des
garanties sont à demander à cet égard, au même titre que pour la santé.
o
Vinyles
Le vinyle est un revêtement mince et souple qui ressemble au
linoléum. Sa durée de vie est cependant beaucoup plus faible. Les
vinyles sont de loin les revêtements de sol les plus nocifs à la
santé car ils sont des produits dérivés du pétrole. Ils sont
malheureusement très largement utilisés. Ce sont des matériaux
multicouches aux propriétés élastiques vendus en carreaux ou en
rouleau dont le faible prix et la grande variété des motifs
convainquent beaucoup. Il se compose d’un dossier (1), d’une
couche protectrice en fibre de verre (2), de reliefs et motifs (3,4),
et d’une couche supérieure (5) dont l’épaisseur influence la
durabilité.
(source image ; www.mondialmoquette.fr)
o
Caoutchoucs synthétiques
Souvent fabriqués à partir de matière recyclée, les revêtements
synthétiques en caoutchouc sont principalement réservés aux
lieux publics fortement sollicités. Ce sont des mélanges de latex,
d’antioxydants, de minéraux, de résines et de pigments. Bien que
entièrement recyclable ce type de caoutchouc Styrène - Butadien
(SBR) nuit à la qualité de l’air intérieur. Pour des raisons de
nocivité environnementale plus larges, il faut éviter les matériaux
contenant du PVC et des fibres d'asbeste. À leur avantage, les
caoutchoucs synthétiques sont légers, flexibles, antistatiques,
acoustiques et très résistants. Les mélanges intègrent parfois un
pourcentage de caoutchouc naturel (NR).
(source image : www.bemdens.be)
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RECOMMANDATION PRATIQUE MAT7
> Classement UPEC
Le classement UPEC est une norme française permettant de qualifier les différents matériaux
de revêtement de sol en fonction des exigences auxquels ils seront soumis. Ce classement
guide le choix en fonction de la résistance par rapport à la destination. Selon la classification :
U = Usure (marche, frottements) U2, U2s, U3, U3s, U4
P = Poinçonnement (charges, chocs, mobiliers lourds, etc.) P2, P3, P4, P4s
E = Eau (comportement à l’eau et l’humidité) E1, E2, E3
C = Résistance aux agents Chimiques C0, C1, C2, C3
Les chiffres servent à communiquer le niveau de résistance ( U4 étant meilleur que U3 )
1 : Usage très modéré, réservé à des pièces de fréquentation très limitée comme la
salle de bains et la chambre à coucher.
2 : Usage modéré. Pour les espaces de vie sauf dans les entrées, les cuisines, les
escaliers et pièces très sollicitées mécaniquement et chimiquement.
3 : Usage courant pour pièces à trafic résidentiel
4 : Usage fréquent. Pour les entrées, les cuisines et sols très sollicités.
5 : Usage intensif
L’indice UPEC est toujours mis en relation avec l’usage pour lequel le matériau est destiné.
Ainsi, le revêtement de sol devra avoir un indice au moins égal à celui du local.
Par exemple, les parquets massifs ont des classements qui varient entre U2 P2 E1 C0 à U3S
P3 E1 C0. Il n’atteint donc pas les valeurs UPEC pour une cuisine ( U3 P2 E2 C2 )
Classement UPEC des locaux selon leurs critères d’usage
Locaux et usages
Classement UPEC
Maisons individuelles
Entrée, séjour
U2S
P2
E1
C0
Escalier
U2
P2
E1
C0
Cuisine
U3
P2
E2
C2
Salle de bains
U2
P2
E3
C1
Chambre
U2
P2
E1
C0
Balcon, loggia, terrasse
U3
P3
E3
C2
Immeubles collectifs d’habitation
Hall d'entrée
U4
P2
E2
C0
Couloirs, paliers, escaliers
U3
P2
E1
C0
Espaces extérieurs : coursives,
escaliers, seuils d'entrée
U4
P3
E3
C2
U3S
P2
E2
C1
U4
P3
E3
C2
U4
P3
E2
C2
Immeubles commerciaux
Commerces à faible fréquentation
Commerces à fréquentation
moyenne
Commerces à fréquentation
élevée : alimentation, cafés, bars
Source : cahier 2999 du CSTB
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RECOMMANDATION PRATIQUE MAT7
> Planéité du support de réception
La planéité de la surface de réception est un préalable pour la pose des revêtements de sol
souples et carrelages. En effet, tout défaut de planéité, telles que fissures, bosses, têtes de
clous, paraîtra en surface des revêtements souples. Des fluctuations dans le plancher pourront
également entraîner des bris dans le carrelage. Certaines solutions permettent de corriger ou
d’accepter certains niveaux d’imperfection du support :
o Technique de pose flottante sur matériau résilient
o Nouvelle chape de finition
o Mise en place de deux épaisseurs croisées de panneaux de bois
> Exposition à des fluctuations thermiques et hygrométriques
Les matériaux d’origine minérale offrent une grande stabilité thermique et hygrométrique. À
l’inverse les matériaux organiques, comme le bois, fluctuent grandement selon la chaleur et
l’humidité. Le bois multicouche est spécialement conçu pour bien réagir à ces fluctuations et
peut être utilisé sur un plancher avec chauffage radiant.
> Absence de revêtement, surfaces brutes
Le choix de laisser les matériaux structurels apparents offre l’avantage d’épargner la mise en
œuvre d’un revêtement de sol, permet la rationalisation de l’utilisation des matériaux de
construction et peut réduire les risques pour la santé des occupants.
Cependant, les matériaux bruts apparents nécessitent une attention particulière lors de leur
mise en œuvre afin de répondre aux exigences esthétiques : rejointoiement, efflorescences…
À défaut de quoi elles subiront une détérioration prématurée. Les surfaces brutes nécessitent
des traitements pour demeurer facilement nettoyables. Esthétiquement, l’usure laissera des
traces qui ne sont peut-être pas souhaitables en fonction du projet. Tout ceci peut être évité
par une bonne mise en oeuvre et des protections appropriées.
> Ragréage par ponçage
Des revêtements comme le parquet de bois massif et le béton lisse laissé apparent offrent la
possibilité peu coûteuse de doubler voire tripler leur durée de vie par un ponçage. Dans le cas
du bois massif, l’épaisseur des planches choisies déterminera ce potentiel. C’est toutefois une
opération qui nécessite d’interrompre l’occupation pendant quelques jours puisque la pièce
doit être vidée et le niveau de poussières générées est élevé.
> Rôle des revêtements sur l’acoustique des planchers
Les revêtements de sol dur comme le bois, la pierre et les carrelages peuvent affecter le
confort acoustique, particulièrement dans le cas des planchers des étages supérieurs. Dans
tous les cas, c’est la technique de pose et la composition acoustique de l’ensemble du
plancher qui lui confère de véritables qualités acoustiques et non le seul choix du revêtement.
Dans le cas des parquets, on favorisera la technique de pose « flottante » où le revêtement est
séparé du support par un matériau résilient. Dans tous les autres cas, le principe de la chape
flottante produira d’excellents résultats acoustiques lorsque bien mise en oeuvre. Il faut éviter
le réflexe simpliste du tapis plein qui n’est pas une solution acoustique complète, quoique utile
pour atténuer la réverbération du son et les chocs. Des revêtements souples comme le liège et
le caoutchouc peuvent également atténuer les bruits d’impacts. Pour une meilleure
compréhension de la composition d’un plancher acoustique, référez-vous aux fiches « CSS05Assurer le confort acoustique » et « MAT11- choisir des isolants acoustiques à écobilan
favorable ».
> Rôle des revêtements sur l’inertie thermique des planchers
Pour qu’une masse thermique joue pleinement son rôle, il faut qu’elle soit accessible. Une
dalle de béton n’échangera pas efficacement son énergie avec l’espace habité s’il est
recouvert d’une moquette qui l’isole. À l’inverse, un revêtement d’origine minérale assurera la
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GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLE DE PETITS BATIMENTS
RECOMMANDATION PRATIQUE MAT7
conduction de l’énergie. L’accessibilité à la masse thermique sera ainsi maintenue et l’inertie
en sera augmentée.
ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX
Pour les revêtements de sol, le placement du bon matériau au bon endroit est le premier
critère écologique à cibler. Un matériau approprié à l’usage et au lieu vieillira bien, nécessitera
peu d’entretien et profitera d’une pleine durée de vie.
> Attention aux émissions toxiques des colles et vernis
Pour des informations supplémentaires à ce sujet, consultez les fiches :
CSS09 – Colles et peintures, tenir compte de leurs impacts sur la santé
CSS10 – Traitements du bois, tenir compte de leurs impacts sur la santé
Les adhésifs, colles et vernis sont une source très importante de pollution de l’air intérieur. On
devrait prendre soin de choisir des produits à faible émission et de les éviter si possible. Dans
tous les cas, il importe de respecter les recommandations de sécurité énoncées par le
fabricant et de s’assurer d’une bonne ventilation des locaux.
o
Les colles :
Les colles et adhésifs continuent d’émaner leurs substances toxiques à travers le
revêtement. On peut éviter l’usage de colle en fixant mécaniquement le revêtement de
sol. Dans le cas des textiles, on peut envisager une pose lâche ou tendue. Dans le cas
des parquets, on préfèrera les emboîtements plutôt que les colles. Ils permettront aussi
un recyclage plus aisé.
o
Les protections de surface :
Pour les matériaux organiques et minéraux, préférez les traitements à l’huile dure,
l’huile de lin ou les cires. Ils ont l’avantage de faire corps avec ces matériaux. Dans le
cas des lièges et des parquets vernis en usine, il convient de s’assurer que les produits
de vitrification ne contiennent pas de biocides et n’émettent pas de formaldéhyde.
Par ordre de préférence, on utilisera :
1. Un vernis à base de résines naturelles
2. Un vernis en phase aqueuse à base de résines synthétiques
*
Les vernis polyuréthanes et les vernis à durcisseurs acides sont proscrits.
> Comment juger la valeur environnementale des revêtements de sol d’origine
minérale ?
Par exemple : pierres, céramiques
o
o
La provenance : Le transport de pierres et céramiques sur de longues distances est
très consommateur d’énergie. On favorisera donc les pierres ou céramiques d’origine
géologique locale.
La pureté : Pour les revêtements de sol en pierre reconstituée, choisir une pierre
reconstituée dont les débris et le liant sont purement minéraux. La fabrication des
liants synthétiques émet de nombreux polluants souvent issus de la pétrochimie. Les
pierres reconstituées à base de liants synthétiques ne peuvent pas être placées en
décharge pour matériaux inertes et leur élimination doit être contrôlée.
> Comment juger la valeur environnementale des revêtements de sol dérivés du bois ?
Par exemple : bois, linoléums, liège
o
Les vernis ou protections employés : Un des principaux intérêts écologiques des
matériaux organiques est leur biodégradabilité. Cependant, des vernis et vitrifications
chimiques qui y sont parfois appliqués peuvent compromettre leur compatibilité
biologique. De plus, ils nuisent à la qualité de l’air intérieur par des émissions de
formaldéhydes. Il est possible de traiter les revêtements organiques tels les parquets et
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RECOMMANDATION PRATIQUE MAT7
lièges avec des vernis naturels, des cires ou des huiles dures. Pour davantage de
précisions, consultez la fiche « CSS10 - Traitements du bois : tenir compte de leur
impact sur la santé »
Lorsque le choix du concepteur se reporte vers un parquet stratifié, celui-ci devra
obligatoirement être certifié E1 selon la norme NBN EN 120, afin de limiter les
émissions de formaldéhyde.
o
La provenance : Les bois labellisés PEFC ou FSC, assurent le consommateur que le
bois a été prélevé en respect du renouvellement de la ressource. Dans un souci
environnemental, les bois indigènes (Belgique ou Europe) sont préférables aux bois
exotiques importés d’outre-mer. Pour davantage de précisions, vous pouvez consulter
la fiche « MAT08 - Choisir un bois en fonction de son origine et de sa mise en oeuvre ».
Notons également ici un avantage potentiel du bambou sur d’autre essence : son
caractère planté et sa croissance rapide en font un produit d’exploitation plus proche
de l’agriculture que de l’exploitation forestière. Les conditions de cette culture sont
cependant à prendre en considération, de même que le coût du transport sur de
longues distances, relativement à des essences plus locales.
> Comment juger de la valeur environnementale des tapis pleins à fibres naturelles ?
o
La rétention des poussières et moisissures : Les tapis pleins, y compris ceux à
fibres naturelles, accumulent les poussières et créent un environnement favorable aux
moisissures lorsque exposés à l’humidité. Un velours plus ras diminuera cet effet.
o
Le contenu en matériaux d’origine organique :
Pour les tapis pleins à fibre naturelles, on veillera à ce que le dossier soit également
d’origine organique (jute, caoutchouc naturel) et que des fibres synthétiques ne soient
pas mélangées au velours naturel. Pour rester biodégradable et recyclable, les fibres
naturelles ne doivent pas être mélangées aux synthétiques. Si possible, choisir les
matériaux qui ont été les moins transformés, de la production jusqu’au commerce.
o
Les teintures :
Les teintures consomment et polluent de grandes quantités d’eau. À défaut
d’assurance que les teintures sont biocompatibles, il est préférable de choisir les
produits de couleur naturelle.
o
Éviter les additifs :
La plupart des fibres naturelles, hormis la laine, résistent très mal aux taches. Les
additifs chimiques qui sont ajoutés pour contrer cet effet nuisent à la santé et à
l’environnement. On peut très bien se passer de ces additifs. Il suffit d’acheter un tapis
plein qui n’en contient pas, et de l’installer à un endroit à faible risque.
> Comment juger de la valeur environnementale des revêtements de sol et tapis pleins
d’origine synthétique ?
Par exemple : vinyles et caoutchoucs synthétiques
o
L’impact sur l’ensemble du cycle de vie du produit : Les revêtements synthétiques
engendrent de nombreux déchets et sous-produits de fabrication dont le recyclage est
complexe. Leur fabrication consomme beaucoup d’énergie et leur traitement postPAGE 11 SUR 16 – REVETEMENTS DE SOL : CHOISIR DES MATERAIUX SAINS,
AVEC UN ECOBILAN FAVORABLE– MARS 2008
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RECOMMANDATION PRATIQUE MAT7
consommation dégage des substances nocives (chlores). Certains fabricants plus
responsables prennent en charge le produit sur l’ensemble de sa vie utile. Il faut dans
ce cas exiger des garanties effectives. Par exemple, il ne suffit pas qu’un tapis plein
soit recyclable, il doit être effectivement recyclé ou repris par le fabricant.
o
Les émissions de polluants dans l’air : Des Composés Organiques Volatiles,
toxiques, émanent des revêtements de sols synthétiques et affectent la santé des
occupants. De plus, la pose de ces types des revêtements requiert souvent l’usage de
colle, elle aussi nocive, dont les vapeurs continueront d’émaner à travers celui-ci. Dans
le cas des tapis pleins, l’émissivité de polluants dépend de leur dossier. Les tapis
pleins avec dossier en latex styrène/butadiène sont à éviter.
Le label « GuT » garantit que certains polluants comme le chlorure de vinyle, le
butadiène, le formaldéhyde ou les CFC n’ont pas été utilisés lors de la fabrication des
textiles ou que leur présence est inférieure au seuil de détection. Il garantit également
que les valeurs limites fixées par la réglementation européenne pour un certain nombre
de polluants sont respectées.
Pour des informations supplémentaires à ce sujet, consultez les fiches :
CSS07 – Assurer la qualité de l’air
CSS08 – Limiter les sources de pollution intérieure : chimique et physique
o
Les agents allergènes : La réaction allergique aux revêtements synthétiques est
souvent conséquente aux substances irritantes dégagées dans l’air par ceux-ci. Le
développement de moisissures et l’accumulation de poussières sont des facteurs
allergènes en présence surtout dans les moquettes. Ce choix peut s’avérer désastreux
lorsqu’un entretien rigoureux ne peut être assuré (espaces locatifs, entrées, sous-sols).
Dans tous les cas, on préfèrera les moquettes hydrofuges qui ne retiennent pas
l’humidité.
o
Les produits de traitement : De nombreuses moquettes reçoivent des traitements
chimiques contre les taches, les moisissures, les odeurs, etc. Ces substances sont
souvent irritantes et potentiellement nuisibles à la santé. Il faut les éviter.
> Critères environnementaux liés à la pose
Il s’agit d’être attentif à :
o l’énergie nécessaire à la mise en œuvre (installation technique)
o la consommation d’eau induite par le type de pose (pose sèche ou non)
o les impacts possibles sur la santé des travailleurs lors de la mise en œuvre (découpes,
adjuvants, poussières…)
o la durée et la complexité de mise en œuvre
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AVEC UN ECOBILAN FAVORABLE– MARS 2008
GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLE DE PETITS BATIMENTS
RECOMMANDATION PRATIQUE MAT7
ASPECTS ECONOMIQUES
> Coût du choix écologique en matière de revêtement de sol
Le coût des revêtements de sol est davantage fonction de critères esthétiques et fonctionnels
que environnementaux. Les solutions écologiques ne coûtent pas forcément plus cher. Il est
possible de trouver un tapis plein en laine véritable moins cher et qui vous plaît davantage
qu’un produit voisin en polyamide. Le prix n’est pas ce qui nuit à l’adoption de revêtements de
sols écologiques, c’est davantage une question de perception.
ASPECTS SOCIAUX ET CULTURELS
> Apparence et soin
La propreté et la qualité des revêtements de sol sont très importantes pour des questions
d’image. Le public en général en remarquera rapidement les qualités et défauts. Cela se vérifie
entre autres dans la restauration et le commerce de détail, mais aussi dans le marché du
locatif.
L’intégration de considérations environnementales dans le choix d’un revêtement de sol est
non seulement une façon d’en prolonger la durée de vie, c’est aussi une occasion de soigner
son image par un geste à forte visibilité.
Facilité de pose
Facilité d’entretien
Résistance aux impacts
Résistance à l’usure
Exposition à la lumière directe
Exposition à l’humidité
Confort acoustique
Favorise l’inertie thermique
Défauts de planéité du support
Adhérence recherchée
Qualité de l’air intérieur
Pose sur plancher chauffant
ARBITRAGE
Matériaux pierreux
☺
☺
☺
☺
☺
☺
☺
☺
Céramiques naturelles
☺
☺
☺
☺
☺
Céramiques émaillées
☺
☺
☺
☺
☺
☺
☺
☺
Bétons apparents
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☺
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☺
Parquets massifs
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Parquets stratifiés
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Parquets multicouches
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☺
Linoléums naturels
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☺
Lièges
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☺
☺
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☺
Vinyles
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☺
☺
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☺
Caoutchoucs
☺
☺
☺
☺
☺
☺
☺
☺
Tapis pleins
☺
☺
☺
Matériaux
versus
Contraintes techniques
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RECOMMANDATION PRATIQUE MAT7
DANS LA PRATIQUE
Des mesures doivent être prises aux différentes phases de développement et de réalisation du
projet :
AVANT-PROJET
Bien évaluer les exigences liées aux lieux et aux usages (humidité, passages, support,
présence d’enfants, etc.)
SUIVI ET SURVEILLANCE DES TRAVAUX
> Conseil général : bien concevoir et protéger les joints
Les joints et bordures sont parmi les points critiques de dégradation des
revêtements de sol. Ceci est particulièrement vrai dans le cas des
revêtements souples comme les lièges et linoléums où des joints mal
réalisés augmentent les risques de relèvement et de bris. Dans ces cas,
un joint bien exécuté est à toute fin pratique, invisible. Quant aux
bordures et coin de marches, on prendra soin de protéger les
revêtements par des petites moulures en métal ou en bois. Il faut éviter
les moulures en PVC comme ci-contre en raison de leur bilan
environnemental peu favorable.
Éviter le PVC
(source image : www.dinac.fr)
> Matériaux pierreux
o
o
De manière générale, les revêtements de sol en pierre seront
posés sur un lit de mortier. Les lits de mortier adhésif ou collage
seront évités au profit des cimentages.
La plupart des pierres naturelles doivent être étanchéifiées avec
un traitement de surface qu’il faut rafraîchir périodiquement. On
favorisera les traitements à basse émissivité, à l’huile dure ou la
cire.
> Céramiques ou terres cuites
o Utiliser un liant cimenté qui travaille bien avec la nature minérale
du matériau plutôt qu’une colle, polluante et moins durable.
o Puisque les motifs deviennent rapidement indisponibles sur le
marché, il est important d’acquérir quelques dalles
supplémentaires de façon à prévoir les remplacements en cas de
bris.
o La céramique naturelle doit être protégée annuellement, au
minimum, contre les taches et l’humidité, par un produit
imperméabilisant, préférablement une huile dure.
o Lors de l’achat, vérifier le classement UPEC qui indique la
résistance à l'usure. Les céramiques de grade inférieur peuvent se
dégrader rapidement en lieu fortement sollicité.
> Bétons apparents
o
Bétons lissés
Nécessite l’usage d’appareils spécialisés pour le lissage du béton.
o
Bétons lissés et polis
Les bétons lissés et polis nécessitent l’application d’une cire en
surface afin de faciliter leur entretien et d’éviter les taches.
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GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLE DE PETITS BATIMENTS
RECOMMANDATION PRATIQUE MAT7
> Planchers de Bois
o
o
o
o
o
Prévoir la dilatation
Vérifier les vernis utilisés (voir fiche CSS10 – traitement du bois)
Exiger, lors de la réception des matériaux labellisés, la preuve de
leur origine et de leur label.
Favoriser les protections à la cire ou à l’huile dure. Ces deux
traitements sont plus adaptés à la nature même du bois. De plus
elles permettent de retoucher uniquement une section pour
corriger les défauts d’usure localisés, contrairement aux vernis
usine, pour lesquels la réfection complète du plancher sera
nécessaire.
Permettre des possibilités de ragréage par ponçage (l’épaisseur
de la couche supérieure détermine le nombre de ponçages
possibles) Par contre, les parquets stratifiés eux, ne peuvent être
restaurés
> Linoléums naturels
o
o
o
o
o
Un linoléum nouvellement installé dégagera peut-être une odeur
incommodante causée par l’oxydation d’acides gras. Cet effet est
temporaire et inoffensif pour la santé.
Vérifier la valeur environnementale des colles utilisées (voir la fiche
CSS09 – colles et peintures)
Prévenir les relèvements éventuels du linoléum. Ceux-ci entraînent
une dégradation prématurée des revêtements souples. Il faut bien
réaliser les joints et protéger le périmètre avec plinthes et
moulures.
Nettoyer avec détergents doux.
Ne pas nettoyer à grande eau.
> Lièges
o
o
Dans le cas où le liège n’est pas préverni, il faudra protéger le
revêtement contre l’usure et la saleté.
Il convient de s’assurer que les produits de vitrification ne
contiennent pas de biocides et n’émettent pas de formaldéhyde.
On choisira de préférence des imprégnations huileuses et des
cires sans solvants.
> Tapis pleins naturels ou synthétiques
o
o
o
o
Choisir une colle à dispersion à base de résines naturelles ou
synthétiques. De plus, le concepteur devra être attentif à la
compatibilité de la colle par rapport au dossier du tapis plein de
manière à ne pas entraîner, lors de la pose, des réactions
chimiques susceptibles de dégager divers polluants.
Les tapis pleins seront de préférence tendus ou collés à l’aide de
bandes adhésives qui épargneront l’usage de colle.
Nettoyer régulièrement. Le tapis plein ne devrait être installé
qu’aux endroits où un entretien constant est assuré.
Occasionnellement, un lavage à la machine à eau des tapis pleins
est primordial. Dans ces cas, il est préférable de guider son choix
sur des produits de nettoyage plus écologique et non irritants.
En règle générale, les tapis pleins avec dossier compact en
mousse sont à proscrire. On choisira, par ordre de préférence, un
dossier en latex naturel ou un dossier composé d’un mélange de
latex naturel et synthétique
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RECOMMANDATION PRATIQUE MAT7
INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES
DISPONIBILITE
o
À Bruxelles : EcoBuild, le cluster éco-construction bruxellois, qui regroupe les
professionnels, entreprises et revendeurs du secteur de l’éco-construction
( http://www.ecobuildinbrussels.be )
o
En Flandres : Les points de vente de matériaux écologiques sont affiliés à l’association
VIBE ( http://www.vibe.be/ )
o
En Wallonie : Les principaux points de vente sont affiliés au Cluster Éco-Construction
( http://clusters.wallonie.be/ecoconstruction/fr/ )
Le site Internet du WWF propose une liste de fournisseurs proposant des bois labellisés FSC
(www.fsc.wwf.be).
AUTRES ELEMENTS A GARDER A L’ESPRIT
Autres fiches liées au choix des matériaux de revêtements de sol :
o MAT08 – Choisir un bois en fonction de son origine et de sa mise en oeuvre
o MAT13 – Prendre en compte la durée de vie des bâtiments existants et à construire et
de leurs composants, leur possible réaffectation.
o CSS05 – Assurer le confort acoustique
o CSS07 – Assurer la qualité de l’air
o CSS08 – Limiter les sources de pollution intérieure : chimique et physique
o CSS09 – Colles et peintures : tenir compte de leur impact sur la santé
o CSS10 – Traitements du bois: tenir compte de leur impact sur la santé
BIBLIOGRAPHIE
o
BERTONCELLO, Jean-François et Julien FOUIN. Les matériaux naturels: Décorer,
restaurer et construire, Editions du Rouergue, 2006
o
STEEN, Bill and Athena STEEN. Earthen Floors,
o
VANDERLINDEN, H. et AL. CSTC, Les Revêtements de sol en pierre naturelle, Note
d’Information Technique NIT 213, CSTC, 1999
o
HomeCocooning - Les Revêtements de sol, en Belgique, disponible à l’adresse
http://www.homecocooning.com/les-revetements-de-sol/default.asp
o
Céramique naturelle - Fiche technique entretien de la terre cuite - Cet article est paru
dans la revue La maison écologique n°34 août/septembre 2006, sous la plume de
Philippe Guibert, avec la participation de Roland Studer http://www.tiezbreiz.org/entretien_terre_cuite.htm
o
Dossier sur les revêtements de sol – Maison Nature http://maisonnature.free.fr/pages/sol/index.htm
o
Anah - Fiches techniques revêtements de sol -disponible à l’adresse http://www.anah.fr/technique/tech-frameset.htm
o
TPSGC - Guide pour une construction et une rénovation respectueuses de
l'environnement - Annexe A4 – disponible à l’adresse
http://www.tpsgc.gc.ca/realproperty/text/pubs_ercr/appendix_a4-f.html
o
CSTB, Classement UPEC des locaux, cahier 3509, novembre 2004, disponible à
l’adresse : http://www.cstb.fr/produits/upec/Docs/cahier_3509.pdf
PAGE 16 SUR 16 – REVETEMENTS DE SOL : CHOISIR DES MATERAIUX SAINS,
AVEC UN ECOBILAN FAVORABLE– MARS 2008
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Documents pareils