Journée d`étude « Le mou et ses limites

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Journée d`étude « Le mou et ses limites
Journée d’étude « Le mou et ses limites »
22 novembre 2013, salle FC 101 - La Fabrique Culturelle
Empruntant et détournant le célèbre titre de Maurice Fréchuret, Le mou et ses formes, la thématique de notre
journée d’étude propose d’étudier non pas les formes mais les limites liées à cet état de la matière. Pour mieux
comprendre les processus de dissolution qui activent l’informe et animent d’inquiétantes métamorphoses, nous
approcherons notre sujet sous divers angles en créant des croisements disciplinaires.
8h 30 - Accueil des participants
9 h - Présentation
9h 15 - Michèle Galéa : « Formes molles, expressions obsessionnelles du devenir ? »
Le mou : de l’état d’une matière à des qualités fictives que le regard attribue à la matière figurée par des
images, se jouent des circulations qui semblent déborder la seule perception de la forme. Inconstantes et
compromettantes au vrai sens du terme, les formes molles, au fond, pourraient renvoyer à une « abstraction ».
Abstraire ou s’abstraire de : telle sera la piste suivie par la réflexion. S’appuyant sur la présentation de quelques
scènes d’Eraserhead de David lynch et sollicitant ponctuellement d’autres œuvres du cinéaste, il s’agira d’explorer le
rapport entre les images de matière et la matière des images dans le cas d’une œuvre filmique non narrative.
9h45 - Mathieu Perrot : « Donner du mou aux mots : le mol et le mal dans la poésie d'Henri Michaux »
Le mou a mal aux mots. Dans la poésie d'Henri Michaux, le mou, qui fut longtemps une qualité du mal en
Occident, est réévalué, repensé : c'est le mode merveilleux de la joie sale et dégagée, de la puissance originelle du
mélange et du flou ; c'est le temps des commencements amoraux et sauvages, une invitation à la création. Mais quelle
est au juste cette force paradoxale qu'on trouve dans l'élasticité des mots de Michaux, cette profonde mollesse du
dedans ?
→ 10h15 Questions et discussion (10 h30 Pause)
11h - Céline Cadaureille : « La fuite des corps dans l’œuvre de Patricia Piccinini : entre chairs élastiques et matières
dissoutes »
Les créatures qui apparaissent dans les œuvres récentes de Patricia Piccinini cohabitent avec la réalité et
existent dans l’ambigüité menaçante de la science-fiction. Ces formes molles semblent être en mutation permanente
pour rejoindre les ombres de nos mythes et de nos rêves. Nous verrons qu’elles sécrètent une substance qui nourrit nos
angoisses et dilue les limites de ce qui fait chair…
11h 30 - Brice Genre : « L'objet mou ou la chose sans dessein »
La chose molle est dite sans forme, amorphe ; a-morphe ou privée de la forme comme privée d'un dessin,
privée d'une intention, privée de l'expression du sens, privée d'une vie ou de l'ex-pression d'elle-même. Ainsi, si la
pratique du design est parfois la pratique attendue ou entendue de la forme, qu'est ce que le mou pour elle, un des états
d'un processus ou l'objet même de la « lutte » ?
→ 12h Questions et discussion (12h15 Pause déjeuner)
(programme de l’après midi au verso)
Journée d’étude « Le mou et ses limites »
22 novembre 2013, salle FC 101 La fabrique Culturelle
14 h - Jérôme Moreno : « Le mou et ses limites comme paradigme de la création chez Miquel Barcelo »
A travers l’étude de quelques œuvres emblématiques du plasticien espagnol Miquel Barcelo, mon propos sera
ici de montrer comment celui-ci joue sur les capacités de résistance des matières molles qu’il emploie et manipule afin
de créer un langage plastique personnel et hybride mêlant fluidité, maniabilité et rigidité.
14h 30 - Agnès Kedzierska Manzon : « Esthétique du mou ou les ressorts de l’efficacité des ‘fétiches‘ mandingues
(Afrique de l’Ouest) »
Nombre d’œuvres d’art africaines qui ont marqué l’imaginaire occidental se caractérisent par une certaine
rigidité et une géométrisation. D’autres pourtant, moins connues sûrement, souscrivent à l’esthétique du mou. Ma
communication, à travers une analyse du symbolisme de la fluidité, visera un examen des raisons pour lesquelles on
l’associe chez les Mandingues à une force de création.
→ 15h Questions et discussion (15 h 15 Pause)
15h30 - Emma Viguier : « La chair est tendre et triste (et folle) »
Triturer les limites de la peau, déchirer, retourner, mettre la chair à vif... laisser pendre, couler, attendrir et
éventuellement déguster. Il s’agira d’appréhender quelques expériences artistiques et esthétiques – limites – de la
matière charnelle, entre tendresse et supplice, crudité et cruauté, jubilation et indigestion. Quand le corps déborde,
glisse vers l’abject et affole les sens. Ivresse ou tristesse de l’immonde ?
→ 16h00 -16h30 : Table ronde
19h - Soirée de courts métrages au Cinéma Le Cratère « BUBBLE BLOB : Les mous attaquent ! »
Tarif unique : 3€ - Durée totale : 1h15
Suite à la journée d’étude sur « le mou et ses limites », le Festival Séquence Court vous propose de diluer vos
impressions sur la matière molle avec cette sélection de films d’animation d’une originalité déroutante ! Des films
courts qui cherchent à étendre les frontières corporelles, à répandre les sucs et rendre les formes un peu plus informes.
Cette soirée vous invite à découvrir les contours flous des mous ou le charme visqueux de ces monstres qui font blob,
blob, blob…

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