TI02 - Exposé, Les chasseurs
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TI02 - Exposé, Les chasseurs
Les chasseurs… Cet exposé s’inscrit dans la continuité de nos précédents exposés. Suite aux dernières élections européennes, tout le monde à pu constater la mobilisation d’un groupuscule tenant autant à ses traditions qu’un tic au derrière d’un chien et cela au nom d’une reconnaissance de leur «pseudo-sport ». Il nous paraissait indispensable, à l’aube du 3ème millénaire, alors que la terre croule sous les bombes et les mines anti-personnelles, de poser la question aux irréductibles chasseurs : « pourquoi tant de chasse ? » Une mise en situation s’impose donc. René 54 ans (en moyenne), silhouette rondouillarde, la moustache poivre et sel, large sourire, l’homme est plutôt jovial. René est maire, pompier, notaire, médecin, instit’, VRP ou curé. René est nombreux ; 1,5 million en France. Et tout les week-end du 1er septembre à fin janvier, notre joyeux luron s’adonne à son activité favorite : La Chasse. Avec d’autres René que l’on appellera Marcel, Raymond et Raoul pour faciliter le récit. Dimanche 5 septembre, 3 heures du mat’. Notre chasseur après avoir embrassé son chien et donné une tape à sa femme prépare l’une des 128 000 carabines vendues en France. Comme il est content, le bougre, après tant d’attente de retrouver ses congénères pour l’ouverture annuelle de la chasse. Fier comme un paon, en compagnie de son chien de chasse (nombreux lui aussi 2 700 000 en France) appelé Fouine en référence à sa première prise. Il traverse la campagne au volant de sa Lada (modèle 1982). Ils sont tous là. Mais la chasse ne peut commencer sans une première collation, aussi René, prévoyant, a souhaité bon de ne prendre le petit déjeuner préparé par sa femme (thé, pain, confiture), pour mieux se concentrer sur reblochon et villageoise (8 bouteilles d’1,5 litres à 12,5°), évidemment pour se réchauffer ! Il est 5h, Paris s’éveille !… Mais à Vernois-lès-Belvoir, nos chasseurs sont déjà sur une piste… des bruits dans les fougères mettent tous leurs sens en éveil : c’est l’effervescence. - René chuchote: « C’est un Sanglier…!» (Le sanglier est un mammifère omnivore de 1,5 m de longueur pesant entre 100 et 120 à kgs à l’âge adulte et dont la période de gestation est de 4 mois) - « Mais non !» rétorque Marcel « C’est un coq de Bruyères !». (Volatile, Le coq des Bruyères pèse de 1 à 2,5 kgs pour une envergure de 80 cm et une longeur de 60 cm, plumage noir, vit entre 1400 et 2500 m d’altitude) - Raymond, fin limier « Mes amis je vous le dis C’est une Outarde barbue … !». (Outarde barbue dite grande outarde et pesant de 4 à 10 kgs pour une envergure de 2 m, disparue depuis le 19ème siècle). Après concertation, c’est Raoul le plus érudit qui l’emporte en supposant un râle des Genêts. (Le Râle des genêts, vient d’Afrique début Mai et reste jusqu’à fin octobre, l’espèce est protégé et rarissime en France). Une technique d’approche s’élabore. En un éclair ils élaborent un plan d’attaque dont la complexité ne peut être maîtrisée que par eux seuls. 5h45, nos hommes décident d’entrer en action. Une approche, minutieuse au départ se transforme en intervention du GIGN, avec la douceur qu’on leur connaît. René suivi des autres, vident généreusement leurs 170 cartouches (consommation annuelle d’un chasseur) tout en tirant le plus habilement possible bien évidemment. Traversant les fumées de leurs carabines, ils continuent à avancer encore plus précautionneusement, là où un chasseur amateur aurait été tenté d’avancer tête baissée. Car ces hommes-là sont des chasseurs, des vrais. Franche rigolade lorsque nos amis débusquent leur râle des Genêts ; Ce n’est que Robert, chasseur égaré, avec une cartouche planté dans l’orteil gauche ( tout comme d’autres chasseurs, Robert à la chance d’entrer dans les 57 accidentés de la chasse pour l’année 96, il à aussi eu la chance de ne pas rentrer dans le club plus fermé des 18 tués). 10h20, nos amis épuisés par 1,3 km de marche (rappelons-le la chasse est un sport) décident d’user d’un autre moyen de chasse tout aussi moderne : le ball-trap. (Le ball-trap consiste à lâcher des poules mono-jambistes dans la forêt afin que les valeureux chasseurs usent de leur dextérité au tir au Browning, automatique moderne dont la balle peut être mortelle jusqu’à 5 km avec une vitesse de 800 m/s, 1/10 de seconde pour atteindre un gibier « quand on aime, on ne compte pas ».) Après 2 heures de ball-trap, le résultat est édifiant : 2 poules sur 10 abattues, trop plombées pour être consommées, à ce propos pour ne citer qu’un exemple, la Camargue est saturée par 200 millions de plombs, ce qui provoque le saturnisme chez les canards et autres oies. Mais nos chasseurs sont confiants car ils se savent garants de la nature et respectueux envers elle, ce qui leur fait penser que 5 des 8 bouteilles ont étés malencontreusement oubliés. Le hasard à voulu que ce soit les bouteilles vides qui soient oubliées. Avec de tels trophées, à savoir 2 poules et un orteil (butin modeste en comparaison des 40 000 000 d’animaux tués par année en France), nos chasseurs ne rentreront donc pas bredouillé comme on aime à dire chez eux. Après une dure matinée, rendez-vous est pris « Chez Ginette » (bar-tabac) pour fêter ça. On débat joyeusement sur ses performances que l’on compare à celles de ses héros ; Lord Grey (1 animal tué toutes les 30 minutes pendant 59 ans) et autres Ripon et Clary. Mais le sujet le plus captivant est la politique et notamment le parti politique en vogue « Chasse, Pèche, Nature et Tradition ». A partir de là, on peut se demander comment un loisir peut engendrer un parti politique qui à rejoint le PC en terme d’électeurs (1,2 million). Toute cette mobilisation au nom des traditions, ne serait-ce pas plutôt de l’égoïsme de faire prévaloir l’intérêt personnel. Car le CPNT n’a aucun programme clair et défini concernant les vrais problèmes auxquels doit répondre un vrai parti politique. A partir de là comment le CPNT ose critiquer le programme des verts et les écologistes eux-mêmes en les comparant à des «nuisibles ». Le gourou Jean St Josse, député européen, extrémiste de la chasse à tout de même un programme que l’on peut résumer en quelques mots : z Extension de la liste des animaux nuisibles à tous les animaux z Réouverture de la chasse à l’ours et au loup (protégés par art R211-1) z Chasse toute l’année NB : Nous avons voulu faire un exposé volontairement virulent. Comme dans tout groupe il y des exceptions nous nous excusons donc de ne pas les avoir pris en compte. René, 54 ans portrait d’un chasseur moderne 170 cartouches/an 1500000 en France 12 8000 carabines PTAC: 12L de rouge «Fouine» 2 700 000 en France 40 000 000 animaux tués Heureux membre du CPNT Technique d’approche de Chasse Sanglier Coq de Bruyères Marcel glacière Râle des Genêts. Raoul buisson René Outarde barbue Raymond Chiens