5 ème Dimanche de Carême - PAROISSE SAINTES MARTHE et

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5 ème Dimanche de Carême - PAROISSE SAINTES MARTHE et
Homélie du dimanche 13 Mars 2016
5ème dimanche de Carême
Ph 3, 8-14
L’Apôtre Paul nous invite aujourd’hui à goûter notre bonheur, notre chance d’être chrétiens :
« Frères, tous les avantages que j’avais autrefois, je les considère comme une perte à cause de ce bien qui dépasse
tout : la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur. A cause de Lui, j’ai tout perdu : je considère tout comme des
ordures, afin de gagner un seul avantage, le Christ… »
On nous interroge souvent : « La Foi à quoi ça sert ? Qu’est-ce que ça rapporte d’être chrétien ? La réponse
de Saint Paul est catégorique et radicale : « le seul avantage, c’est le Christ, tout le reste n’est qu’ordures ! Quels
sont donc les avantages qu’on a d’être chrétiens ? »
Si on lit de près la deuxième lecture, on peut y déceler cinq avantages d’être chrétien : avec le Christ, on a
le plus grand bien, la plus grande puissance, la plus belle espérance, le plus beau but, et le plus beau des
prix à gagner.
• Avec le Christ on a le plus grand bien, « le bien qui dépasse tout », dit St Paul. Ce bien c’est quoi ?
C’est avant tout un grand bien-être intérieur. Nous sommes à une époque où beaucoup de gens vivent
un profond mal-être, ressentent un grand vide intérieur qu’ils cherchent à fuir par tous les moyens possibles.
Connaître le Christ, nous ouvrir à lui, c’est au contraire un grand bien-être intérieur, une plénitude intérieure
même : sa Présence comble notre cœur, notre cœur n’est plus vide mais rempli de cette Présence Divine
qui nous donne tout ce qu’elle est : sa lumière qui éclaire le sens de la vie, son amour qui fait aimer la vie et
tous ceux que la vie met sur notre route, sa force qui dynamise la vie, sa joie qui nous fait embrasser la vie,
sa paix qui fait goûter et savourer la vie. Avec le Christ nous avons le plus grand des biens, la plus grande
des richesses : la richesse d’un cœur rempli de Dieu Lui –même, de tout ce qu’il est et qu’il nous donne !
• Avec le Christ, on a la plus grande puissance, la puissance de la Résurrection à l’œuvre en nous
pour nous faire aller de l’avant, nous transformer et nous faire vivre de la vie divine : « Il s’agit pour
moi de connaître le Christ, d’éprouver la puissance de sa Résurrection ». Être chrétien, comme je le dis
dans l’éditorial paroissial de cette semaine, dans « Coup d’œil », ce n’est pas seulement croire au Christ,
pas seulement l’aimer, pas seulement l’imiter, pas seulement le prier, pas seulement le rencontrer dans et
par sa communauté, c’est être animé par sa Force, par sa Puissance qui nous entraîne au-delà de nousmêmes, toujours plus loin, et qui nous transforme tellement qu’on arrive à dire comme Paul : « Ce n’est plus
moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi ! » Qui d’entre nous n’a pas dit un jour ou l’autre : « Je ne sais pas
ce qui m’a aidé à faire ce que j’ai fait, je ne voulais pas le faire, j’avais peur, ça me semblait impossible, une
force m’a poussé, m’a porté, j’ai réussi à faire ce qui m’était impossible ! Il n’y a que Dieu qui puisse donner
une telle force intérieure, merci mon Dieu ! » Ou encore : « Quand je regarde ma vie, une force m’a toujours
poussé à faire des choix qu’humainement je n’avais pas envie de faire, une force intérieure m’a aidé à me
transformer, à m’améliorer, à écrire droit avec des lignes courbes, à toujours avancer vers le mieux, et je
crois que c’est ça le Christ en moi : une force de vie qui me fait aller de l’avant, une puissance de vie qui me
transforme. » Oui avec le Christ, nous avons la plus grande des puissances, celle d’oser l’impossible,
et de nous transformer sans cesse, d’aller toujours de l’avant et d’aller toujours vers le mieux.
• Avec le Christ, nous avons la plus belle espérance : celle de vaincre la mort et de ressusciter, celle
d’avoir une vie éternelle : « Il s’agit pour moi de connaître le Christ, d’éprouver la puissance de sa
résurrection et de communier aux souffrances de sa Passion, en devenant semblable à lui dans sa mort,
avec l’espoir de parvenir à la résurrection d’entre les morts. » Voilà la plus belle des espérances :
Homélie du 6 Mars 2016 – 4ème dimanche de carême
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Parvenir nous-mêmes à la résurrection des morts. Cette espérance nous fait prendre la vie au sérieux : nous
ressusciterons avec ce que nous avons fait, avec ce que nous avons été sur terre, donc ne vivons pas
n’importe comment. Et en même temps cette espérance donne une autre dimension à la vie, une dimension
infinie, éternelle : notre vie, ce n’est pas quelques années sur terre puis plus rien, c’est quelques années
puis l’éternité. Avec le Christ, nous avons la plus belle des espérances, c’est l’espérance d’une vie qui
ne finira jamais, d’une vie ouverte sur l’Éternité.
• Avec le Christ, nous avons le plus beau but : atteindre la perfection ! « Certes, je n’ai pas encore
obtenu cela, je n’ai pas encore atteint la perfection, mais je poursuis ma course pour tâcher de saisir,
puisque j’ai été moi-même saisi par le Christ Jésus… » Une seule chose compte : oubliant ce qui est en
arrière, et lancé vers l’avant, je cours vers le but… » La vie n’a aucun intérêt si on n’a pas de but. Ceux qui
n’ont pas de but tournent en rond, sans apprécier la vie. Mais il y a but et but : si on a comme but l’argent, la
richesse, les biens matériels, la gloire, le succès, la réussite professionnelle, la réussite sociale, bref un but
humain, ça reste limité et dangereux : si on n’atteint pas ce but fixé, on aura l’impression d’avoir échoué,
d’avoir raté notre vie. Si on l’atteint, on va être heureux un moment, le temps de la satisfaction d’avoir obtenu
les résultats espérés, mais bien vite, on va tomber de haut, tout va s’arrêter, on ne saura plus que faire de
notre vie, notre vie désormais sans but n’aura plus de sens et plus de dynamisme. Seul un but infini, un but
qui nous entraîne toujours plus loin, peut rendre la vie intéressante et passionnante, c’est ce que propose
Paul : la recherche de la perfection. On ne sera jamais parfait mais on peut tendre vers la perfection,
s’améliorer, se perfectionner, ça rend heureux mais en même temps, plus on se perfectionne, plus on voit
qu’on peut encore faire mieux, plus on voit qu’on peut encore se perfectionner et être encore plus heureux.
Avec le Christ, la vie ne s’arrête donc jamais, elle devient un dynamisme, une course à l’infini, une
course vers la perfection, vers un but qu’on n’atteindra jamais mais dont on s’approchera toujours
plus avec toujours plus de bonheur, la vie devient une passion toujours plus passionnante !
• Avec le Christ enfin, on a le plus beau des prix à gagner : « oubliant ce qui est en arrière, et lancé vers
l’avant, je cours vers le but en vue du prix auquel Dieu nous appelle là-haut dans le Christ Jésus ! » Quel
est donc ce prix que nous gagnerons au bout de notre course sur terre, au bout de notre vie ? Ce
prix, c’est Dieu lui-même. Si notre vie est belle, si elle est conforme à la volonté de Dieu, Dieu ne nous
donnera pas en récompense des cadeaux extérieurs à lui-même, il se donnera lui-même en cadeau, et
comme le dit Paul dans une de ses lettres, le Christ sera alors tout en nous, « tout en tous ». Quelle est la
plus belle récompense possible, le plus beau des prix à gagner sinon Dieu lui-même, un Dieu qui
nous aime tellement qu’il peut se donner totalement à tous et à chacun.
Nous sommes en temps de Carême, un temps qui parfois nous semble pénible à cause des efforts qu’on fait ou
devrait faire ! Pour ne pas faire ces efforts à contrecœur mais au contraire avec amour, avec de l’allant, de l’élan,
de la joie, regardons, goûtons, apprécions tous les avantages que nous procurent nos efforts pour être plus
chrétiens et mieux vivre l’Évangile. Tous nos efforts nous rapprochent du Christ et quand on a le Christ, comme
dit Paul, on a le bien qui dépasse tout, la puissance de l’impossible, l’espérance de la Résurrection, le but le plus
passionnant et le plus beau des prix à gagner. Oui c’est une chance, un avantage d’être chrétien et de chercher
à l’être toujours plus. Goûtons ce bonheur et cherchons à le partager.
AMEN
Père René PICHON
Retrouvez un commentaire vidéo du Père Pichon sur l’Évangile du jour sur sa page facebook : le sport de l’âme
Homélie du 6 Mars 2016 – 4ème dimanche de carême
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