MUSIQUES POPULAIRES, ICÔNES ET MYTHOLOGIES
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MUSIQUES POPULAIRES, ICÔNES ET MYTHOLOGIES
MUSIQUES POPULAIRES, ICÔNES ET MYTHOLOGIES jeudi 2 novembre 2006 à la Dynamo de Banlieues Bleues / Pantin / 9h-18h Il est certainement périlleux d’interroger les musiques populaires, ensemble aux contours imprécis et toujours mouvants, où l’éphémère le dispute au frivole à l’aide d’un concept aussi monumental que celui de la mythologie ou à la lumière du domaine sacré des icônes. Que pèse l’instant devant le poids des siècles ? Que dire du décorum de notre époque qui fasse sens devant les charpentes de notre civilisation ? Pourtant, sans doute moins embarrassé de rigueur, le vocabulaire de nos passions fournit chaque jour son lot d’approches superlatives : icône du rock, album mythique, jusqu’à Eric Clapton intronisé God par ses fans dès 1967 ! La stupéfiante facilité avec laquelle des adolescents ornent leur poitrine de figures au décès presque ou déjà trentenaire (Marley, Cobain, Hendrix, Joplin, Lennon…) mérite bien plus que le regard goguenard d’adultes toujours prêts à en remontrer aux jeunes générations. Et que penser des musiques électroniques qui rassemblent tant de fidèles dans un monde où les icônes n’ont pas de visage ? Comment des histoires nées et charriées dans les musiques populaires deviennentelles des mythes investis par des générations successives de musiciens ? A d’innombrables monographies, s’ajoute une abondante littérature servie par des plumes à l’inspiration foisonnante. Les musiques populaires et les images dont elles se parent nourrissent des représentations culturelles, voire sociales et politiques structurantes. Des utopies y prennent corps ou y retrouvent une vitalité perdue non sans confusions : faut-il parler de mythe quand il s’agit d’histoire récente ? Et que devient ce paquetage entre les jeunes mains qui font la musique de demain ? Plus que jamais curieux de musique, Zebrock propose de mettre en discussion ce qui flotte dans nos têtes en scrutant le parcours artistique et les œuvres d’icônes vivantes, en interrogeant des mythes (vivre rock, l’underground, la blue note) et en questionnant nos représentations (la mode, la pub…). 1 ère partie : Greil Marcus 9h15 / 12h artistes et œuvres : « Masters of war » et Bob Dylan, le parcours singulier de deux icônes. A partir d’une œuvre et d’un artiste particuliers, Greil Marcus interroge la notion d’ « icône » dans les musiques populaires. La chanson « Masters of war » de Bob Dylan, écrite en 1962, résonne toujours dans l’œuvre même de Bob Dylan comme dans celles de jeunes musiciens qui se l’approprient aujourd’hui. Que signifie la permanence de cette chanson dans notre culture musicale ? Que dire quand l’artiste et son œuvre sont également des icônes ? La conférence sera en anglais (usa), traduite simultanément et suivie d’une discussion avec le public. Greil Marcus Penseur et écrivain américain, il est l’un des plus grands spécialistes de la culture populaire américaine. S’il a beaucoup écrit sur l’œuvre de Bob Dylan, c’est pour raconter avec talent l’histoire de ces cinquante dernières années et montrer toute la portée des musiques populaires dans le contexte historique et culturel américain. Né en 1945 à San Fransisco et diplômé en sciences politiques à Berkeley, Greil Marcus a été journaliste au magazine Rolling Stone entre 1975 et 1980 et est aujourd’hui universitaire à Berkeley. En France, où il a publié Like a Rolling Stone – Bob Dylan à la croisée des chemins en 2005 (Galaade Editions), ont notamment paru Mystery train – Images de l’Amérique à travers le Rock’n’roll (Allia, 2001), La République invisible (Denoël, 2001) et l’ouvrage majeur qui l’a rendu célèbre en Europe : Lipstick Traces – une histoire secrète du vingtième siècle (Allia, 1989). 2 ème partie : le sens des sons 14h / 18h 1. Rapport mythique ou rapport critique ? Deux approches divergentes de la musique et de sa pratique L’utilisation spontanée d’un vocabulaire emprunté au domaine religieux n’est-elle que le fruit du hasard, donc peu signifiante, ou est-elle le symptôme de quelque chose de plus profond ? La différence établie entre la « grande » musique, classique, et la musique « populaire » tend à s’abolir dans la réponse à cette question qui, en creusant le pourquoi et le comment de l’adoption de ce vocabulaire religieux, met à jour le processus par où fut annulée la virulence, l’efficience possible dans l’Histoire, c’est-à-dire dans le réel, d’un certain nombre de musiques qui, pourtant, au départ, se voulaient, sinon d’être critiques, d’être l’expression à tout le moins d’une contestation… François Coadou Philosophe, il enseigne l’histoire et la philosophie de l’art. Ses publications en philosophie, arts plastiques et musique, mettent en lumière, au travers d’analyses du romantisme, du wagnérisme, (et d’œuvres issues du dadaïsme, du constructivisme, de la contre culture), les présupposés qui sous-tendent nos représentations et pratiques courantes de « la musique », savante ou populaire, leurs tenants et leurs aboutissants idéologiques et politiques. « Offenbach-matériau. Essai de lecture philosophique de l’œuvre-Offenbach » (Centre de Recherches sur les Arts et le Langage), Le livre des taxes (Semiose eds, 2006), L’inquiétude de la matière Bruno Schulz (Semiose eds, 2006). 2 2. « musiques urbaines » : au-delà des fantasmes, comprendre la création populaire contemporaine Rap, slam, hip-hop occupent une place désormais incontournable dans les représentations culturelles françaises. Pourtant les réactions hostiles à son encontre continuent régulièrement de puiser dans une série extrêmement limitée de clichés : pauvreté musicale et littéraire, causes des violences urbaines. Pour comprendre ce mouvement, il vaut mieux l’observer comme un processus de création artistique issu des cultures populaires agissant dans la complexité des enjeux du monde contemporain. Fabien Barontini Directeur de « Sons d’hiver », festival de jazz et musiques improvisées, Fabien Barontini poursuit une réflexion de fond sur les populaires en France et aux Etats-Unis. Ses choix, sa réflexion et ses engagements de directeur artistique nourrissent une rencontre sensible et intellectuelle du public avec ces musiques. 3. Le sens des sons, le choc des images Une littérature foisonnante, une imagerie débordante témoignent que ces musiques nourrissent nos représentations culturelles. La mode, la pub, voire le discours politique sont volontiers marqués de l’écho des musiques populaires. Une conférence très illustrée pour en décrypter les mécanismes et comprendre aussi comment l’imagerie rock (pochette de disques, looks des musiciens) est passée d’une culture spontanée à une culture de la préméditation plus communément appelée « logique marketing ». Gabriel Gaultier Directeur de l’agence de publicité Leg au travail régulièrement primé, il a reçu la Victoire du meilleur vidéoclip pour celui d’Alain Chamfort. Grand amateur des musiques rock, il est l’auteur de la campagne publicitaire d’Eurostar aux fortes résonances musicales. 4. La vie en rock en France : une histoire romantique La culture pop-rock, venue du monde anglo-saxon, est devenue un phénomène culturel français à part entière. Que reste-t-il du « rêve américain » dans les musiques populaires en France ? Arrêtons-nous un moment sur cette question pour scruter la permanence de la capillarité de cette culture non-française dans notre pays et observer comment le rock s’est nourri de la culture française (notamment du romantisme) pour en devenir un de ses ingrédients. Patrick Eudeline Il est certainement le plus français des critiques rock. Avant de tenir la rubrique si bien nommée « la vie en rock » dans le magazine Rock & Folk, il a collaboré à Best, Actuel, Libération, Nova, Tecknicart… Il est l’auteur de Goth – le romantisme noir, de Baudelaire à Marylin Manson (Scali, 2005), Dansons sous les bombes (Grasset, 2002), l’Aventure Punk (Grasset, 2004), Soucoupes violentes (Grasset, 2004), Gonzo (Denoël, 2002), Ce siècle aura ta peau (F.Massot Eds, 1997). Fondateur du groupe Asphalt Jungle, il écrit et compose. Son dernier disque est sorti en mars 2006 : Mauvaise étoile. Conclusion La journée sera animée par Edgard Garcia, directeur de Chroma / Zebrock Un cocktail clôturera cette journée à 18h00, en présence de M. Hervé Bramy, Président du Conseil général de Seine Saint-Denis, de Xavier Lemettre, Directeur et l’équipe de Banlieues Bleues. 3 A la Dynamo de Banlieues Bleues : Un nouveau lieu pour le jazz et les musiques improvisées en région parisienne ! La Dynamo, c’est le nouveau nom de l’ancienne fabrique, au cœur du quartier des Quatre Chemins dans laquelle Banlieues Bleues s’est installé depuis quelques mois pour cultiver la musique par tous les temps. Avec une programmation trimestrielle d’octobre à juin (concerts, ateliers, résidences, créations…) La Dynamo de Banlieues fabrique de l’énergie musicale en continu. A La Dynamo de Banlieues Bleues : 9 rue Gabrielle Josserand 93500 Pantin www.banlieuesbleues.org Entrée libre sur inscription Possibilité de déjeuner sur place : 12€ Accès Métro 7 : Aubervilliers-Pantin-Quatre Chemins Il est fortement conseillé de venir en transport en commun Renseignements Association Chroma / Zebrock Béatrice Balvay 01 55 89 00 60 [email protected] Bulletin d’inscription téléchargeable sur le site www.zebrock.net En Seine Saint-Denis, le Conseil général et Chroma cultivent le désir de musique 4