Costa Atlántica Nicaragua Lettre de nouvelles
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Costa Atlántica Nicaragua Lettre de nouvelles
Costa Atlántica Nicaragua Lettre de nouvelles Lettre de nouvelles Pascal Herrera Septembre 2013 Bonjour, Saludos Bluefields Cela va faire déjà trois mois que je vis au Nicaragua et cela me fait plaisir de vous raconter un peu mes expériences sur la côte atlantique. J’habite à Bluefields, dans l’appartement qu’occupait Pascal Blunier, le volontaire suisse d’Eirene qui m’a précédé. Ma maison est située en face des bureaux de Fadcanic, l’ONG pour qui je travaille. Je connaissais déjà assez bien le Nica, vu que cela fait 10 ans que j’y voyage souvent, et j’y ai même vécu presque une année quand j’avais 18 ans. Mais la Costa, comme on appelle la côte atlantique, est surprenante et bien différente du reste du pays. La région possède un statut d’autonomie qui peut se comparer, un peu, avec l’autonomie des cantons suisses par rapport à la Confédération. Concrètement, la région autonome est la plus pauvre du Nicaragua et les infrastructures y sont peu développées : beaucoup de villages n’ont pas l’électricité, ni l’eau courante et il n’y a toujours pas de route qui relie la plus grande ville, Bluefields au reste du pays. On peut écouter du reggae toute la journée dans la rue et quand on sort le soir danser, on découvre les vrais rythmes des tropiques. Par contre les plages de sable et les cocotiers ne représentent qu’une infime partie de la réalité des Caraïbes. Vue de l’église Morave depuis la lagune de Bluefields Le quartier est calme et le plus sûr de la ville, car en face de chez moi, se trouve également la station de la police et ainsi que la prison. C’est la zone centrale de la ville ce qui est bien pratique car tous les commerces, restaurants, bars, magasins, comedores, se situent à proximité et il n’y a qu’à y aller à pied,… même si je vais m’acheter un vélo, car je commence à connaitre la ville. Sinon les déplacements se font en taxi, car les bus ont été supprimés. On mange beaucoup de poissons, crevettes et noix de coco. Les produits transformés sont importés de la côte pacifique et sont toujours plus chers que dans le reste du pays : un litre de lait, par exemple, coûte plus cher à Bluefields qu’en Suisse. Le sport favori du Nicaragua est le Baseball, et l’équipe de la Costa Caribe vient de gagner le championnat national ; ainsi il y a eu plusieurs jours de célébration dans la ville. Les occasions pour danser et faire la fête dans la région des Caraïbes sont nombreuses. FADCANIC Je travaille au sein du programme « Inovacion », de la Fondation pour l’autonomie et le développement de la côte atlantique, « Fadcanic », dont les principales activités sont l’éducation et le développement de projets agricoles, adaptés à la zone tropicale humide. Durant les 4 dernières années, Fadcanic a travaillé avec les paysans pour augmenter la production d’aliments. Maintenant, l’enjeu principal est de pouvoir commercialiser ces produits, car l’accès aux marchés est difficile : il manque des routes et des moyens de transports. C’est une ONG nicaraguayenne très importante dans la région : elle compte plus de 200 employés, et gère une école avec plus de 200 élèves dans la ville de Laguna de Perlas. Chaque année, plus de 300 jeunes reçoivent des formations professionnelles au centre agroforestier de Wawashang. Les projets se situent dans la campagne et les villages de la région. Ces premiers mois, j’ai beaucoup voyagé pour aller connaître les différents bureaux et projets de Fadcanic. Mon travail se focalise principalement sur la problématique de l’accès à l’eau potable et la gestion des ressources Bureau de Fadcanic à Magnolia, village situé au bord du Fleuve Escondido. aquatiques. Comme la région est entourée par des lagunes, des rivières et l’océan, les transports se font principalement en bateau. Pour aller au centre d’agroforesterie, situé au bord du fleuve Wawashang, c’est trois heures de barque. J’ai aussi eu l’occasion de faire du cheval pour me rendre au travail dans des zones reculées. Dans la région de Kukra Hill, où Fadcanic est présent depuis de nombreuses années, de grandes entreprises développent des cultures importantes de palme africaine ou de bambou. Beaucoup de paysans sont alors tentés de vendre leurs terres, d’où la nécessité de leur offrir des opportunités pour valoriser leurs champs et éviter ainsi que les forêts situées sur Un des enjeux principaux de Fadcanic est de leurs terres ne soient détruites dans les années à proposer des cultures permettant de conserver la venir. forêt tropicale et donc les arbres présents dans les champs. L’une des causes de la déforestation étant Fadcanic effectue aussi un travail très important la transformation des forets en pâturages pour les de formation professionnelle auprès des jeunes vaches et l’avancée des monocultures, telles que la des villages isolés de la côte caraïbe. Des palme africaine. ateliers ont été construits afin de former notamment des menuisiers dans les différentes communautés indigènes qui possèdent encore de grandes forêts tropicales. La région est très riche en ressources naturelles, mais celles-ci ne sont pas exploitées de façon optimales. Un grand effort est réalisé pour donner de la valeur aux produits locaux, pour apporter une réelle autonomie aux populations de la côte caraïbe, qui dépendent énormément des produits importés des autres régions. Avec mon collègue James, dans le village miskito de Kakhabila L’eau Coopération par l’échange de personnes Une des caractéristiques de la région de Bluefields est la pluie : c’est une des villes où il pleut le plus au monde. A la différence d’autres organisations, Eirene ne finance pas de projet, mais mon affectation auprès de l’ONG Fadcanic, afin d’apporter un soutien à l’organisme et à mes collègues. Des inondations importantes ont eu lieu au mois d’août. Le niveau du fleuve Escondido, qui relie la zone du Pacifique à la lagune de Bluefields, est monté de plus de 5 mètres. Beaucoup de villages ont été inondés et des zones importantes de cultures ont été détruites. Je pense que ce type de coopération a toute son utilité car, dans certains projets, ce n’est pas le matériel qui manque mais les ressources humaines pour faire fonctionner le projet. Vu qu’il n’y a pas de réseaux d’eau potable, même dans la ville de Bluefields, la population consomme principalement l’eau des puits, ainsi que l’eau de la pluie qui est récupérée des toits. Dans ma maison, je bois l’eau du puits du voisin que je fais passer dans un filtre en terre cuite, pour la rendre potable. Je suis venu au Nicaragua principalement pour réaliser des projets d’eau, c’est donc pas le travail qui manque. Et en ce qui concerne les grands projets, récemment le Nicaragua a signé un contrat avec une entreprise chinoise pour construire le grand canal interocéanique qui traversera le Nicaragua. C’est difficile de savoir si le canal se fera vraiment ; par contre une entreprise américaine réalise des forages dans la mer des Caraïbes, à une centaine de km de Bluefields, on a déjà trouvé du pétrole, ce qui donne beaucoup d’espoir à la population. Ecole de Fadcanic à Laguna de Perlas Par exemple, à la Magnolia où nous travaillons, beaucoup d’argent a été investi par le gouvernement et Fadcanic pour construire des puits et un petit réseau d’eau. Cependant, l’installation ne fonctionne pas car personne n’est chargé de la gestion du projet. Il est donc nécessaire d’aider les villageois à s’organiser pour gérer ce projet. Rio Escondido, vu depuis Magnolia Pour cela un comité d’eau potable a été créé, formé de 5 membres. Je travaille avec eux afin de les former pour faire fonctionner le réseau d’eau. Les infrastructures ont été construites par le gouvernement, mais il est important qu’il y ait un appui local, afin que la population puisse s’approprier le projet, car dans beaucoup de cas, des infrastructures offertes tombent à l’abandon, faute de de suivi et de formation de la population. Je vous envoi mes meilleures salutations depuis Bluefields. N’oubliez pas de me donner aussi des nouvelles de la Suisse. Pascal Contact Soutien Faire un don Pourquoi faire un don ? Mon affectation est financée par Eirene, grâce au soutien de la coopération suisse, mais aussi grâce à des dons. Les vôtres sont précieux ! Vous pouvez les envoyer à: Vos dons sont directement alloués à mon travail sur place au Nicaragua. Ils permettent de renforcer les communautés avec lesquelles je travaille. Eirene Suisse 1205 Genève CCP 23-5046-2 IBAN : CH93 0900 0000 2300 5046 2 Mention : Pascal/FADCANIC Le montant de mes indemnités de vie ne dépend pas des dons collectés, mais ces derniers sont indispensables pour pérenniser l’action d’Eirene et de ses volontaires. Pour soutenir le travail d’Eirene Suisse, vous pouvez également devenir membre de l’association, la cotisation annuelle est de 50.- abonnement au journal Point d’? compris. Pascal Herrera Barrio Punta Fría Bluefields Nicaragua +505 88 48 85 80 [email protected] [email protected] Skype: pascalh409 Sites web: sites.google.com/pascalcaribenicaragua www.eirenesuisse.ch Devant la pépinière du centre d’agroforestrie Wawshang Groupe des leaders des communautés de Laguna de Perlas Auberge de Kakhabila, projet d’écotourisme géré par Fadcanic Bateau de l’école sur la rivière Wawashang Puits avec une pompe à corde, dans le village de Magnolia Le cheval, mon meilleur véhicule tout terrain