Sujet : CONSOMMATION ET BIEN ETRE

Transcription

Sujet : CONSOMMATION ET BIEN ETRE
CONCOURS D’ACCES A LA DEUXIEME CATEGORIE
DES EMPLOIS DE PROFESSEUR DES ETABLISSEMENTS
D’ENSEIGNEMENT AGRICOLE PRIVES
SESSION 2011
Concours Externe
Section : Sciences économiques et sociales, et gestion
Option B : Sciences économiques et sociales, et gestion commerciale
EPREUVE ECRITE D’ADMISSIBILITE N°1
Culture disciplinaire
(Coefficient : 2 – Durée : 5 heures)
Matériels et documents autorisés : Aucun
Sujet : CONSOMMATION ET BIEN ETRE
SESG2ep1ext.doc
1/16
Documents joints en annexe :
Document n°1: Philippe Arnaud, «Totem», Le Monde Economie, 28 septembre 2010.
Document n°2: Rafaële Rivais, «L'argent ne fait pas le bonheur. Cherchez plutôt du côté
de la famille ou des amis !», Le Monde, 29 Novembre 2009.
Document n°3: J. Séguéla, « Les 4 vérités », France 2, le 13 février 2009 (citation)
Document n° 4 : photo extraite du site Rollex.com
Document n°5: Pascal Canfin , « Empreinte écologique par personne (en hectares
globaux) et IDH en 2005 » - Alternatives Economiques, n° 278 - mars 2009.
Document n°6: Hubert Prolongeau, «La belle vie des décroissants» (extrait), Le Monde, 18
Juillet 2010.
Document n°7: Gaëlle Dupont, «Nourriture jetée, récoltes perdues... enquête sur le grand
gâchis alimentaire» (extrait), Le Monde, 12 décembre 2009.
Document n°8: Jean Gadrey, « Relation entre PIB / habitant et niveau de satisfaction »,
Alternatives Economiques n° 266 - février 2008.
Document n°9: Pascal Canfin, « Evolution du BIP 40 et du PIB par habitant en France
depuis 1980, en dollars constants 2000 », Alternatives économiques, Dossier Web n° 002
- février 2010.
Document n°10: Pascal Canfin, « PIB par habitant en 2005, en dollars, et indice de
Gini », Alternatives économiques, Dossier Web n° 002 - février 2010.
Document n°11: Pascal Canfin , « Evolution du PIB par habitant, en euros constants de
2000, et de l'indicateur de bien-être économique durable (Ibeed), base 100 en 1970»,
Alternatives économiques, Dossier Web n° 002 - février 2010.
Document n°12: Philippe Le Cœur, «La France et l'Europe en panne de croissance»
(extrait), Le Monde, 13 Mai 2010.
Document n°13: INSEE , «Contributions à la croissance du PIB en volume»,
http://www.insee.fr/fr/.
Document n°14: Patrick Jolivet, responsable de la recherche chez BMJ Ratings (extrait),
Le Monde, 13 Mai 2010.
Document n°15: Casseurs de pub, « Affiche de la journée sans achat 2002 »,
http://www.casseursdepub.org/.
Document n°16: « Evolution des grands postes de consommation – Equipement des
ménages », Alternatives Economiques, Hors-série n° 082 - octobre 2009.
Document n°17: Jacques Généreux, «La recherche de l’optimum », Les fondamentaux Economie politique 1- Introduction et microéconomie », p 17.
SESG2ep1ext.doc
2/16
DOCUMENT N° 1
Totem
Le prix Nobel d'économie (2001) George Akerlof a qualifié ce livre, sous-titré « L'économie de
la cupidité et la psychologie du bonheur » d'« une des plus importantes contributions à la
science économique de ces dernières années ». Pour Robert H. Frank, les dépenses de luxe
ont un effet négatif sur la société. « Il y a d'autres manières de dépenser notre temps et notre
argent », écrit le professeur à l'université Cornell (Etats-Unis), en commençant par raconter les
difficultés qu'il a eu à changer son barbecue, acheté 89,95 dollars ; les modèles proposés
coûtaient tous... entre 1 000 et 5 000 dollars.
Pourquoi la « fièvre du luxe » ? (le titre original du livre est Luxury Fever). Parce que, explique
l'auteur, également chroniqueur régulier au New York Times, un certain type de marché s'est
considérablement développé sur le modèle du sport et du spectacle. Des écarts de
performance minimes s'y traduisent par d'énormes différences en termes de récompense
économique. C'est ce que montrait déjà un précédent livre de Frank, écrit en collaboration
avec l'économiste Philip Cook : The Winner-Take-All Society (Free Press, 1995), littéralement
« La société où le gagnant rafle la mise ».
La consommation ostentatoire pour les ménages est comme les dépenses militaires pour les
Etats, souligne Frank : il faut rester dans la course. Il y a ceux, qui sont en haut du « totem
économique », et les autres. Quand Onassis se faisait construire un yacht de 100 mètres, son
rival Niarchos commandait un bateau de 114 mètres. Mais le luxe est relatif. Il est affaire d'«
écart », écrit l'auteur, qui reprend à son compte le théorème de Mencken : « L'homme riche
est celui qui gagne cent dollars de plus que le mari de sa belle-soeur. »
En ces temps de disette budgétaire, l'ouvrage plaide pour une réforme fiscale. Non pas sous
la forme d'une taxe supplémentaire sur le luxe. Mais sous celle d'un impôt progressif sur la
consommation de chaque ménage. Ce prélèvement ne tuerait pas l'industrie et il permettrait
de dégager des milliards pour l'amélioration de notre qualité de vie. De « l'argent facile »,
soutient Frank. Sur le papier, c'est séduisant.
Philippe Arnaud
SESG2ep1ext.doc
3/16
DOCUMENT N° 2
En ces temps de crise, d'épidémie de grippe A et de souffrance au travail, les Français sont-ils
malgré tout heureux ? Leur « indice de bonheur intérieur brut », ou BIB, mesuré par le magazine
Psychologies dans son édition à paraître le 4 décembre, s'élève à 21, sur une échelle dite de
Diener, couramment utilisée par les psychiatres, qui va de 5 à 35. Ils sont plus nombreux à se dire
satisfaits de leur existence (57 %) qu'insatisfaits (38 %) : 25 % se déclarent « assez satisfaits », 27
% « satisfaits » et 5 % « extrêmement satisfaits », selon un sondage TNS Sofres-Logica effectué
sur Internet auprès d'un échantillon représentatif de 1 000 personnes, du 2 au 6 octobre.
Les deux piliers du bien-être subjectif sont le sentiment d'être intégré et celui d'avoir la maîtrise du
cours de son existence. Les 65 % des sondés, qui jugent leur situation personnelle « meilleure que
celle de l'ensemble des Français », ont un indice de bonheur de 23, au lieu de 17 pour les autres.
Les 50 % de bienheureux qui ont le sentiment de contrôler leur existence bénéficient d'un BIB de
25, contre 18 pour les autres. Alors que le débat sur l'identité nationale fait rage, les Français
manifestent un attachement moyen (7,7 sur une échelle de 1 à 10) à leur pays. Les moins attachés
sont les plus satisfaits : indice de 24.
Plus heureux en couple
Les éléments constitutifs du bonheur sont, par ordre décroissant, les enfants, la santé, le couple,
les parents, le cadre de vie, les amis. L'argent ne fait que modérément le bonheur puisqu'il n'arrive
qu'en septième position ! Quant à la valeur travail, elle n'apparaît qu'à la huitième place. D'ailleurs,
les notions de « changement », de « risque » et de « compétition », couramment associées au
monde du travail, arrivent tout en bas sur l'échelle des valeurs, où domine le « respect ».
On vit plus heureux en couple que seul. Le BIB monte à 23 pour les personnes mariées, il n'est
que de 20 pour les célibataires et de 17 pour les divorcés. Le couple est une valeur essentielle : 71
% des sondés pensent qu'ils vivront toute leur vie avec la même personne - ces optimistes ont un
indice de béatitude de 23 alors que ceux qui pensent le contraire ont un score de 19. Si « le couple
et les amours » sont deuxièmes sur l'échelle des ingrédients du bonheur, la sexualité n'arrive qu'en
neuvième position. Ceux qui n'ont quasiment pas de relations sexuelles ont un indice d'euphorie
(20) presque identique à ceux qui en ont « au moins plusieurs fois par mois » (22)...
Et la santé dans tout ça ? Ceux qui y font attention (84 %) sont plus heureux que les autres. A
condition tout de même de ne pas se priver : ceux qui ne consomment jamais d'alcool sont moins
gais (20) que la moyenne.
Une majorité de Français (58 %) s'estiment heureux au boulot et n'ont pas envie de changer de
travail. Ce n'est pas une grosse surprise, les personnes interrogées qui ont des amis sont plus
heureuses que celles qui n'en ont pas (BIB de 23 contre 20).
A l'heure où la commission présidée par l'Américain Joseph Stiglitz, Prix Nobel d'économie,
recommande d'intégrer des données subjectives et qualitatives dans le calcul du produit intérieur
brut (PIB), le magazine Psychologies apporte sa pierre avec son nouveau BIB.
Rafaële Rivais
SESG2ep1ext.doc
4/16
DOCUMENT N° 3
J. Séguéla : «Tout le monde a une Rolex! Si à cinquante ans on n'a pas de Rolex, on a
quand même raté sa vie!».
DOCUMENT N°4
Source : http://rollex.com
DOCUMENT N° 5
Empreinte écologique par personne (en hectares globaux)
et IDH en 2005
SESG2ep1ext.doc
5/16
DOCUMENT N° 6
La belle vie des décroissants
Il est un peu en retard. A pied, forcément, c'est plus long. Depuis longtemps, Christophe n'a
plus de voiture. Six enfants, les trois siens et les trois de ses colocataires, courent dans le
jardin de sa maison qui, paradoxe amusant, jouxte un supermarché Lidl. Très vite, il met les
choses au point : il n'aime pas le terme "décroissance" et lui préfère celui de "simplicité
volontaire". "A un moment, nous consommions." Trop, sans doute : il tombe dans la spirale du
surendettement. La décroissance, pardon la simplicité volontaire, est-elle une manière
d'apprivoiser cette pauvreté ? "Nous avons pris conscience que rien de cela n'était nécessaire,
et arrêté tous les crédits."
Aujourd'hui, il fait son compost, se chauffe avec un poêle à bois, récupère l'eau de la machine
à laver pour arroser. " C'est une démarche d'autonomie par rapport à l'énergie : s'il n'y en a
plus, nous voulons pouvoir nous débrouiller par nous-mêmes. " Le jardin, un rien désordonné,
est un laboratoire.
Lui et sa femme fabriquent leur lessive avec de la cendre de bois, se brossent les dents avec
de l'argile verte, réalisent des matériaux de construction avec de la sciure, de la chaux, du
sable et 60 % de papier. "On peut en faire des meubles", dit-il, regardant d'un air ravi ce
mélange de système D et de philosophie. Des rouleaux de carton remplis d'un mélange d'huile
et de sciure de bois servent de combustible. Autour du poêle, des briques de terre gardent la
chaleur. Lui utilise un rasoir mécanique et porte un pull marron récupéré. " On s'habille avec
des vêtements usagés et on se meuble avec du matériel trouvé dans les poubelles. " Il rit : "
Celles de Marseille sont très riches. "
Hubert Prolongeau
SESG2ep1ext.doc
6/16
DOCUMENT N° 7
Nourriture jetée, récoltes perdues... enquête sur le grand gâchis
alimentaire
Les pays développés gaspillent jusqu'à 40 % de l'alimentation disponible
Et si, au lieu de chercher à augmenter la production agricole pour nourrir le monde, les
hommes commençaient par cesser de gaspiller la nourriture ? Une étude, parue dans la revue
scientifique PLOS One de novembre, démontre que, chaque année, 40 % de l'alimentation
disponible aux Etats-Unis est jetée. Ce gâchis entraîne la dilapidation d'un quart de l'eau
douce consommée annuellement dans le pays (utilisée pour produire ces aliments) et de
l'équivalent en énergie de 300 millions de barils de pétrole par an. Ces données confirment
des estimations antérieures du gaspillage alimentaire dans les pays développés, évalué de 30
% à 40 % des denrées.
Le phénomène touche également les pays en développement. Les chiffres sont discutés, mais
les pertes atteindraient entre 10 % et 60 % des récoltes, en fonction des produits agricoles. «
La pensée dominante veut que pour répondre au doublement de la demande alimentaire dans
les décennies à venir, il faut augmenter la production, affirme Jan Lundqvist, directeur du
comité scientifique du Stockholm International Water Institute (SIWI). Il serait plus rationnel de
chercher d'abord à réduire le gaspillage. Celui-ci conduit à une dilapidation de ressources qui
se font de plus en plus rares, notamment l'eau. »
Pour aboutir à leur estimation du gaspillage outre-Atlantique, des physiologistes de l'Institut
national de la santé américain ont calculé la différence entre les quantités de nourriture
disponibles dans le pays et la consommation des habitants, estimée à partir de l'évolution de
leur poids moyen.
Résultat : en 1970, chaque Américain absorbait en moyenne 2 100 calories par jour, tandis
que la nourriture disponible par personne équivalait à 3 000 calories. Aujourd'hui, ces chiffres
atteignent respectivement 2 300 et 3 800 calories. Dans l'intervalle, le poids moyen a
augmenté de 10 kg. « La différence entre les deux chiffres correspond aux quantités jetées,
explique Kevin Hall, responsable de l'étude. Elles s'élevaient à un peu moins de 30 % de
l'alimentation disponible en 1970, contre 40 % aujourd'hui. »
Gaëlle Dupont
SESG2ep1ext.doc
7/16
DOCUMENT N° 8
Relation entre PIB / habitant et niveau de satisfaction
DOCUMENT N°9
Evolution du BIP 40* et du PIB par habitant en France depuis 1980
* Le BIP 40 est élaboré à partir de 58 indicateurs statistiques correspondant à six dimensions des inégalités
et de la pauvreté : travail, revenus, logement, éducation, santé, justice.
Chacun de ces indicateurs est ramené à une note qui peut varier entre 0 et 10. Les dimensions font l'objet
d'une pondération qui permet d'agréger l'indicateur composite, lui-même compris entre 0 et 10. Un
accroissement du BIP 40 correspond à une augmentation de l'inégalité ou de la pauvreté.
SESG2ep1ext.doc
8/16
DOCUMENT N° 10
PIB par habitant en 2005, en dollars, et indice de Gini
SESG2ep1ext.doc
9/16
DOCUMENT N° 11
Evolution du PIB par habitant et de l'indicateur de bien-être économique
durable (Ibeed)
SESG2ep1ext.doc
10/16
DOCUMENT N° 12
La France et l'Europe en panne de croissance
•
•
•
•
PIB en France : + 0,1 % au premier trimestre
La consommation des ménages est atone
Inquiétude sur le redémarrage des investissements
Une timide reprise se confirme en Allemagne
Fait le plus significatif de ce premier trimestre 2010, la consommation des ménages est atone : 0
%, par rapport au dernier trimestre 2009, au cours duquel elle était encore en hausse de 0,9 %. Or,
la consommation des ménages est « le moteur de l'économie française », rappelle Mathilde
Lemoine, directrice des études économiques et de la stratégie marchés chez HSBC France.
« La quasi-totalité du ralentissement du PIB provient de l'atterrissage, très prévisible, de la
consommation des ménages », relève Nicolas Bouzou, de la société Asterès.
En 2009, avec l'activation des « stabilisateurs automatiques » (allocations chômage, chômage
partiel, contrat de transition professionnelle...), des mesures fiscales de soutien (comme la prime à
la casse dans l'automobile), « la consommation avait bien tenu », permettant d'atténuer la
récession, rappelle Natacha Valla, directrice des recherches économiques chez Goldman Sachs
France.
Sur le premier trimestre 2010, les seuls achats de produits manufacturés (un quart des dépenses
des ménages) ont reculé de 1,9 % ( 2,8 % au trimestre précédent).
« Il y a un fléchissement de la consommation et, si cela persiste, ce n'est pas une bonne
nouvelle», avance Xavier Timbeau, directeur du département analyse et prévision de
l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).
Philippe Le Coeur
SESG2ep1ext.doc
11/16
DOCUMENT N° 13
Contributions à la croissance du PIB en volume
SESG2ep1ext.doc
12/16
DOCUMENT N° 14
A
près la Semaine du développement durable qui a eu lieu en avril, la Quinzaine du commerce
équitable s'est achevée à son tour fin mai, sur une série de constats plutôt optimistes : notoriété en
hausse vis-à-vis des consommateurs, croissance annuelle soutenue du chiffre d'affaires (qui
représente pour la France environ dix pour cent du chiffre d'affaires mondial), multiples initiatives
des collectivités en faveur d'un commerce plus équitable et durable. S'il faut saluer la prise de
conscience des dangers que fait peser sur l'environnement et les petits producteurs notre modèle
de développement actuel, l'assimilation de l'individu consommateur au citoyen qui exprimerait ses
convictions par l'intermédiaire de son acte d'achat appelle cependant plusieurs remarques.
Tout d'abord, invoquer le pouvoir des consommateurs, lesquels pourraient orienter la
production des entreprises par leurs actes d'achats durables, suppose que les individus expriment
leurs convictions éthiques via leurs comportements de consommation. Le principe sous-jacent,
bien connu en économie publique, est celui de la production décentralisée d'un bien public : une
multitude d'actions individuelles peut avoir des répercussions macro-économiques majeures (ici, la
citoyenneté des consommateurs peut favoriser une croissance responsable et durable). Une telle
idée n'est pas nouvelle : on la retrouve déjà parmi les objectifs assignés à la planification dans les
années soixante. Un peu plus tôt dans l'histoire, Charles Gide insistait, au Collège de France, sur
la responsabilité sociale du consommateur et sur le pouvoir qu'il pouvait exercer sur l'allocation
des facteurs de production, par l'intermédiaire de sa demande.
Supposons donc que cette première proposition soit vérifiée : les consommateurs expriment une
préférence pour les produits labellisés durables ou équitables. Une deuxième condition intervient
alors : pour que cette préférence puisse se réaliser concrètement dans l'acte d'achat, encore faut-il
que les produits labellisés soient reconnus comme tels par les citoyens-consommateurs. Là réside
l'intérêt d'une action des pouvoirs publics, garants de la crédibilité et de la lisibilité des étiquettes,
devant la multiplication des labels et allégations que s'auto-attribuent producteurs et grande
distribution. Ce monde idéal du choix éthique et de l'information parfaite caractérise alors un
paradigme de la souveraineté du consommateur, dans lequel l'acte d'achat (comme le vote)
exprime la volonté pure et bien informée des individus. Dans cette conception, les termes de
"consommateurs" et de "citoyens" sont confondus (d'où les termes de "consommateurs-citoyens",
ou de "consom'acteurs"), puisque toute la citoyenneté des agents se traduit dans leurs choix de
consommation… Nous sommes bien ici au paradis des économistes (néo-)classiques, qui ne
figurent pas pourtant au Panthéon des références idéologiques des promoteurs d'un commerce
plus responsable.
CHANGEMENT DE PARADIGME
Nous pouvons, à l'inverse, distinguer le consommateur du citoyen, en défendant l'idée que les
préoccupations environnementales relèvent des valeurs du second et non des préférences du
premier. La poursuite de l'intérêt individuel et la satisfaction des préférences guidant le
comportement du consommateur sont alors détachées de la pluralité des valeurs ancrées dans
une communauté politique, à partir desquelles se construit l'intérêt collectif […].
Patrick Jolivet, responsable de la recherche chez BMJ Ratings
SESG2ep1ext.doc
13/16
DOCUMENT N° 15
La journée sans achat
Source : http://www.casseursdepub.org/
SESG2ep1ext.doc
14/16
DOCUMENT N° 16
Evolution des grands postes de consommation –
L’équipement des ménages
Répartition de la consommation marchande des ménages, par fonction, en %
Taux d’équipement des ménages en %
SESG2ep1ext.doc
15/16
DOCUMENT N° 17
La recherche de l’optimum
Une fois établis les résultats de l’analyse positive, les solutions d’équilibre, l’économiste se
pose le plus souvent une question à la frontière de l’analyse positive et de l’analyse
formative : les solutions vers lesquelles tendent les individus et les marchés sont-elles les
plus efficaces ou encore efficientes ? Etant donné le postulat de la rationalité, il est naturel
de se demander si les agents tirent effectivement le meilleur parti des ressources
disponibles. Pour ce faire, les économistes ont un critère de définition de l’efficience
économique : l’optimum de Wilfredo Pareto.
Une situation est optimale au sens de Pareto si l’on ne peut plus améliorer la satisfaction
d’un individu sans réduire celle d’au moins un autre individu.
On
peut
illustrer
ce
critère
graphiquement à partir de la courbe de frontière des
possibilités de production représentée sur la figure 1.
Soient deux individus, X et Y ; la courbe représente
le revenu maximum que l’économie peut produire
pour l’un, le revenu de l’autre étant donné. Chaque
point sur la courbe, comme A ou B, est un optimum
au sens de Pareto ; on ne peut améliorer le revenu
de l’un sans diminuer celui de l’autre.
Le point C n’est pas un optimum, il ne tire pas
le meilleur parti des possibilités de production : on
peut développer le revenu de l’un des deux individus sans modifier celui de l’autre (en
suivant les flèches) ; on peut aussi améliorer le revenu des deux individus. On le voit, le
critère de Pareto s’appuie implicitement sur la notion d’unanimité : est sous-optimale toute
situation telle que tout le monde serait d’accord pour la modifier ou, du moins, pour ne pas
s’opposer à sa modification. Il s’agit d’un critère d’évaluation d’une situation donnée, mais
nullement d’un critère de choix de la situation optimale. En effet, on remarque qu’une fois
atteinte la frontière des possibilités de production, il peut exister une infinité de points
optimaux au sens de Pareto. Quand on ne peut plus faire le bonheur des uns qu’en faisant
le malheur des autres, l’économiste ne peut se prononcer objectivement sur le bien-fondé
des choix effectués. Notons que lorsque l’économiste déclare qu’une situation est ou n’est
pas optimale au sens de Pareto, sa démarche n’est pas nécessairement normative. Tant
qu’il s’agit d’évaluer si un état donné de l’économie correspond à un critère particulier
d’efficacité, l’économiste procède à une analyse positive qui se contente de dire ce qui est.
La démarche ne devient normative que lorsqu’on érige l’optimum de Pareto en principe de
gouvernement de la cité et que l’on conseille d’intervenir pour corriger les phénomènes
économiques qui éloigneraient de cet optimum.
SESG2ep1ext.doc
16/16