cadeaux d`insultes - Chambre d`agriculture de Haute

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VENDREDI 11 FEVRIER 2 011
la rubrique de
MarGuerite
AU FIL DE LA SEMAINE
l’hiver est long cette année (comme on le dit chaque année me direz-vous !). Heureusement, le mois de février ouvre
la porte au mois de mars et au printemps ! Gégé est un peu philosophe et poète, lui ! il disait à son voisin l’autre fois
« Nul ne peut apprécier la beauté de l’aube sans avoir traversé le chemin de la nuit », c’est beau, non ? Merci à l’hiver de me faire autant apprécier le printemps (Gégé, lui, me fait apprécier le printemps quand il tombe le pull pour
les tee-shirts sans manches !) ! Ça n’empêche pas que l’hiver est long et les hommes comme les animaux sont parfois enclins à plus de nervosité et parfois même d’agressivité… les insultes fusent parfois… et si elles restaient des
cadeaux qu’on n’accepte pas ?
cadeaux d’insultes
Après les bonnes résolutions du mois de janvier et le conte des chaudoudoux en entier, Gégé m’a donné un chaudoudoux si chaud et si doux l’autre
soir (du style, il m’a pris par le cou en me grattant entre les oreilles et en me susurrant « tu es vraiment une vache unique ma marguerite. ») que j’en
étais tout retournée. J’étais si émoustillée que dans l’heure qui a suivi, je sautais sur toutes mes congénères, les ovaires brûlant sous le feu du désir,
oh oh ! Marguerite, calme-toi). Méfiez-vous quand même car les réactions aux chaudoudoux peuvent être incontrôlables !
Plus sérieusement, j’espère que vous êtes devenus les acteurs de ce conte et que vous aussi vous apprenez : à donner de vrais chaudoudoux et à aussi
les accepter quand on vous en offre.
Malheureusement, les froids piquants sont encore monnaie courante et blessent parfois celui qui les reçoit. Ma question du mois est : est-ce que vous
êtes obligés d’accepter un froid piquant, une insulte blessante et injustifiée (je ne parle pas des critiques constructives qui sont une forme de chaudoudoux) simplement parce que quelqu’un vous les propose ? Question intéressante, non ?
Une histoire pour réfléchir
P
rès de Tokyo vivait un grand samouraï, déjà âgé, qui se
consacrait désormais à enseigner le bouddhisme Zen aux
jeunes. Malgré son âge, on murmurait qu’il était encore
capable d’affronter n’importe quel adversaire.
Un jour arriva un guerrier réputé pour son manque total de
scrupules. Il était célèbre pour sa technique de provocation: il
attendait que son adversaire fasse le premier mouvement et,
doué d’une intelligence rare pour profiter des erreurs commises, il contre-attaquait avec la rapidité de l’éclair.
Ce jeune et impatient guerrier n’avait jamais perdu un combat. Comme il connaissait la réputation du samouraï, il était
venu pour le vaincre et accroître sa gloire.
Tous les étudiants étaient opposés à cette idée, mais le vieux
Maître accepta le défi.
Ils se réunirent tous sur une place de la ville et le jeune guerrier commença à insulter le vieux Maître. Il lui lança des pierres, lui cracha au visage, cria toutes les offenses connues - y
compris à ses ancêtres.
Pendant des heures, il fit tout pour le provoquer, mais le vieux
resta impassible. A la tombée de la nuit, se sentant épuisé et
humilié, l’impétueux guerrier se retira.
Dépités d’avoir vu le Maître accepter autant d’insultes et de provocations, les élèves questionnèrent le Maître:
- Comment avez-vous pu supporter une telle indignité? Pourquoi ne vous êtes-vous pas servi de votre épée, même sachant
que vous alliez perdre le combat, au lieu d’exhiber votre lâcheté
devant nous tous?
- Si quelqu’un vous tend un cadeau et que vous ne l’acceptez
pas, à qui appartient le cadeau? demanda le samouraï.
- A celui qui a essayé de le donner, répondit un des disciples.
Si j’accepte le cadeau…
Tu es
vraiment une
M....
Même pas
vrai !
POUR ALLER PLUS LOIN
Dans le troupeau si l’une d’entre nous s’entend dire « espèce de grosse vache »,
elle se sent tellement flattée que j’en ai vu rougir de plaisir. Chez les hommes et
particulièrement chez les femmes, j’ai remarqué que ce beau compliment était
particulièrement mal pris!
L’autre jour, un goujat du village a traité la contrôleuse laitière de grosse vache.
Et bien elle est devenue toute rouge mais de colère pas de plaisir! Ce n’est pourtant pas une honte d’être une grosse vache! Alors je m’interroge sur la raison de
cette réaction?
J’ai une hypothèse:
Une insulte blesse beaucoup quand on la croit vraie…
Un humain normalement constitué sait qu’il n’est pas une vache (Michel, le père
de Gégé vous dirait peut-être que la femme n’est pas un humain comme les autres mais Michel ne dit pas que des choses vraies!). Revenons-en à nos humains.
La contrôleuse en question a pris cette comparaison pour une insulte, elle a
accepté le cadeau et a même remercié celui qui lui a donné en lui montrant sa
colère (il adore faire sortir les autres de leurs gonds!).
Si quelqu’un lui avait dit « tu es une chaise », elle aurait certainement ri en pensant qu’il avait fumé la moquette. Mais, la comparer à une vache, lui a rappelé
ses propres doutes sur son poids et puis ça a révélé son complexe sur la taille de
sa poitrine…
Elle a pris cette insulte comme une réalité pourtant elle est loin de ressembler à
une vache. C’est une très belle femme qui en fait rêver plus d’un dans la plaine
et qui éveille bien des jalousies dans la gente féminine.
Pour Gégé, l’insulte qui le blesse le plus, c’est « Espèce de pollueur ». Quand
quelqu’un lui dit cela ou qu’il l’entend à la télé, il est furieux, se justifie immédiatement « C’est faux, on utilise les produits phytosanitaires de façon raisonnée, on pollue moins que les jardiniers du dimanche! ». Pourtant, moi, je
le vois parfois regarder les étiquettes de tous ces produits en rêvant de pouvoir
s’en passer… S’il se justifie, c’est qu’il se sent un peu coupable… et bien sûr qu’il
a besoin d’être reconnu dans ses efforts pour respecter l’environnement…
QUAND UNE INSULTE VOUS BLESSE, RÉFLÉCHISSEZ
EN QUOI ELLE VOUS PARAÎT VRAIE …
Si elle est fausse, refusez le cadeau, l’autre repartira avec!
Les enfants sont d’une grande sagesse quand ils disent:
« C’est toi qui l’as dit, c’est toi qui l’es »
PS: vous pouvez aussi utiliser l’écoute active en reformulant « tu es
furieux contre mon comportement que tu trouves inacceptable… »
en essayant de comprendre tant de maladresse….
dictON de MarGuerite :
Si je refuSe le cadeau…
Tu es
vraiment une
M....
cadeaux d’insultes refusés,
bien des souffrances évitées !
Même pas
vrai !
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