Discours Congrès HLM Toulouse 17 septembre 2009 DENIS RENE

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Discours Congrès HLM Toulouse 17 septembre 2009 DENIS RENE
Discours Congrès HLM
Toulouse
17 septembre 2009
DENIS RENE VALVERDE
PRESIDENT DE LA FNARS MIDI-PYRENNEES
MEMBRE DU BUREAU NATIONAL DE LA FNARS
Monsieur le Président,
Laissez moi d’abord vous souhaiter la bienvenue dans vos nouvelles fonctions de président
de l’Union sociale pour l’habitat. Dès votre arrivée, vous avez souhaité lancer un très vaste
chantier : les Etats Généraux du Logement. Partant du constat d’une politique du logement
arrivée à bout de souffle (mais ce constat ne date pas d’aujourd’hui), vous avez engagé, avec
l’ensemble des acteurs du logement, une démarche visant à la refonte de cette dernière.
La FNARS accueille très positivement le lancement de ce chantier et partage bien
évidemment le constat d’une politique du logement aujourd’hui inadaptée. La présidente, N.
Maestracci vous a d’ailleurs fait part de la volonté de la FNARS de contribuer activement à ce
chantier pour construire une nouvelle politique du logement, qui puisse satisfaire l’ensemble
des besoins, et notamment les besoins des plus fragiles.
Si la FNARS adhère à ce chantier, elle sera aussi exigeante quant aux messages qui seront
adressés aux pouvoirs publics à l’issue de ce chantier et suivra avec attention son portage
politique par l’ensemble des acteurs du logement mais notamment par le mouvement Hlm.
En tant que logeur de plus de 10 millions d’habitants, vous êtes un interlocuteur de poids
des pouvoirs publics, en outre votre parole doit être forte et ferme.
C’est un vrai défi qui nous attend avec ces Etats Généraux du Logement. Alors que la crise du
logement et la pénurie de logements sociaux est un constat partagé par la grande majorité
des acteurs (dont les pouvoirs publics) et ce depuis des années, la France reste incapable de
structurer une politique du logement qui réponde aux besoins. Ces Etats Généraux du
Logement sont une opportunité pour que nous mettions fin à cette attitude, depuis trop
longtemps, fataliste/passive face à la crise du logement.
Votre volonté autour de ces états généraux est de prioriser la réflexion sur le
développement d’une politique du logement économiquement accessible. Il s’agit là, pour la
FNARS d’une ligne directrice fondamentale à donner à ce chantier.
Le mouvement Hlm, dans un souci de mixité sociale et de par son historique, défend un parc
social qui n’est pas exclusivement à destination des plus défavorisées mais qui s’adresse à
l’ensemble des familles modestes qui ne peuvent se loger par ailleurs. Au regard de la
précarisation des ménages, les besoins en logement social sont en effet croissants, de plus
en plus de ménages ne réussissant pas à se loger dans le parc privé, ou alors dans des
conditions insatisfaisantes. La FNARS comprend le positionnement social qui est défendu par
le mouvement Hlm. Mais cela ne doit bien entendu pas exclure les plus défavorisés. Les
personnes hébergées par les associations de la Fnars ne peuvent, pour la majorité, se loger
que dans le parc Hlm. Elles sont d’ailleurs prioritaires dans la politique d’attribution du
logement social. Pour autant, leur accès au logement Hlm est parfois bloqué. Mais je ne vous
apprends rien. Que ce soit la FNARS ou l’USH, nous travaillons aujourd’hui dans un système
de contrainte très fort : vous avez un grand nombre de ménages prioritaires à loger (qui, de
par la pénurie de logements deviennent concurrents face à l’accès au logement) et par
ailleurs, vous constatez une certaine montée des difficultés sociales et économiques de vos
locataires, qui rend de plus en plus nécessaire les interventions sociales des associations
d’insertion. A côté de ça, les associations de la FNARS accompagnent des personnes vers un
projet d’insertion dont la réussite/l’aboutissement passe par l’accès au logement de droit
commun. Nous sommes donc inter‐dépendants.
Cette inter‐dépendance ne doit pas se traduire par un blocage dans nos actions respectives
mais bien par la co‐construction de solutions, et ce dans un contexte de pénurie de
logements qui rend la tâche d’autant plus difficile. La FNARS et l’USH signent des
conventions de partenariat depuis les années 80. Vous mentionnez d’ailleurs ce partenariat
dans le projet Hlm. Il s’agit bien là de l’affichage d’une volonté politique commune de
travailler ensemble. Associations et organismes Hlm ont d’ailleurs construit, depuis des
années, des partenariats opérationnels sur les territoires autour de l’accès au logement ainsi
qu’autour d’actions plus innovantes face à la diversification des précarités. La crise actuelle
exige cependant un engagement réciproque de nos deux réseaux encore plus fort. Il faut
donner une nouvelle ampleur à notre convention de partenariat, aussi bien sur son volet
opérationnel (comment, en tant que tête de réseau soutenons‐nous la construction ou le
renforcement de partenariat entre les opérateurs) mais aussi sur le plan politique. Nous
attendons donc de votre nouvelle présidence un renforcement du cadre d'intervention de
notre convention. Nous vous solliciterons prochainement à cette fin.
Voici les messages principaux que la FNARS souhaite porter, avec le mouvement Hlm, à
l’adresse des pouvoirs publics (à tous ses échelons – Etat, Collectivités territoriales,
Parlement):
‐ Arrêtons de développer une offre du logement qui soit déconnectée de la demande
sociale : il faut construire du logement très social au regard d’un diagnostic fin sur les
territoires mais aussi mobiliser le parc privé pour développer rapidement une offre
sociale. Il faut d’ailleurs que l’USH s’engage sur le dispositif d’intermédiation locative
qui est entrain de se mettre en place dans le parc privé,
‐
L’accompagnement social souffre d’une certaine rationalisation budgétaire qui ne
permet pas aux associations de répondre à l’ensemble des besoins ainsi qu’aux
diverses sollicitations des bailleurs Hlm. USH et FNARS au niveau national, mais aussi
les têtes de réseau au niveau local, nous devons porter un discours commun autour
de l’accompagnement social auprès des pouvoirs publics,
‐
L’hébergement n’est pas le logement des plus pauvres. Nous nous devons de bien
délimiter le rôle de chacun dans la politique de lutte contre les exclusions et d’accès
au logement.
‐
Enfin, il ne faut pas limiter la réflexion sur la politique du logement dans son
appréciation classique mais il faut l’élargir à l’accès à un « chez soi » qui renvoie à des
modes d’habiter autres pour co‐construire des solutions qui répondent de manière
plus adaptée aux besoins de certaines personnes.
Je vous rappelle par ailleurs que la FNARS co‐anime avec la FAP le collectif des associations
unies, collectif qui, de par l’expertise de ses membres, a élaboré les 13 axes d’engagement
pour une politique efficace en faveur des personnes sans abri et mal‐logées. L’objectif est
d’inscrire dans le cadre plus large de la politique du logement et du renforcement de la lutte
contre l’exclusion sociale. Le collectif est bien entendu prêt à travailler avec Union sociale
pour l’habitat sur ces différents axes.
Enfin je souhaiterais conclure sur un constat : le droit au logement opposable a été
promulgué depuis 2 ans maintenant. Ce droit représente une avancée majeure. Cependant,
il est parfois plus appréhendé comme une contrainte par les acteurs qui doivent contribuer
à le rendre effectif. Depuis 2 ans, on reste sur une logique de gestion de crise : trouver à tout
prix un logement pour les personnes reconnues prioritaires par les commissions de
médiation. Mais le DALO exige de nous de tirer des enseignements des bilans d’activité des
commissions de médiation pour ensuite alimenter des politiques territoriales qui répondent
mieux aux besoins. Nous nous devons d’avoir une analyse stratégique fine du dalo afin
d’atteindre notre but commun : un logement pour tous.