Camaraderie n.261 xe - Les Francas (France)

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Camaraderie n.261 xe - Les Francas (France)
permettraient de s’inscrire dans un
club. Je me suis déplacée dans tous
les centres de loisirs impliqués dans
ce dispositif. J’ai rencontré les enfants
avec lesquels j’ai évoqué ma passion,
répondu à leurs questions concernant
l’athlétisme et fait valoir les valeurs
éducatives que développe le sport en
général et l’athlétisme dans le cas
qui nous intéresse.
Courir… et gagner
Courir… et se découvrir
est un professeur d’éducation
physique qui déclenche cette
passion en m’initiant à l’athlétisme. J’ai 14 ans, je ne m’intéresse pas particulièrement au
sport. Mais là, c’est une rencontre explosive ! Je m’aperçois
que j’aime courir, que je me sens bien
sur une piste et surtout que je me
débrouille pas trop mal. Il me conseille
de ne pas me limiter au cadre scolaire.
J’entre alors dans le club de Bobigny
et ce sont les premières compétitions.
Les résultats viennent assez vite,
c’est très gratifiant et cela te pousse
C
PORTRAIT
Muriel Hurtis
Elle court, elle court dans la banlieue et sur
les pistes. Elle court de la Mairie de Bobigny
où elle travaille au stade où elle s’entraîne
en vue des Championnats du Monde d’athlétisme
qui se dérouleront du 23 au 31 août au Stade
de France.
À 24 ans, Muriel Hurtis, spécialiste du sprint,
court vite et bien. Camaraderie, bien plus âgé et
spécialiste de l’endurance a fini par la rattraper.
Essoufflé, certes… mais cela était sans importance
puisque la rencontre n’était pas une compétition
sportive mais juste un moment privilégié…
à travailler pour progresser : j’ai découvert avec l’athlétisme le plaisir et le
goût de l’effort.
Courir… et se rencontrer
En pratiquant l’athlétisme à un
niveau élevé, j’ai été amenée à me
déplacer, à voyager. Ces occasions
d’échanger avec d’autres personnes,
de découvrir des cultures différentes
de la mienne m’ont été données très
jeune. J’estime que c’est une très
grande chance d’avoir pu m’ouvrir
sur le monde. J’ai, par exemple,
gardé un souvenir très précis de mon
tout premier déplacement à Limoges
pour le Championnat de France.
C’était génial !
Courir… et rassembler
Dans le cadre de mon travail au
service des sports de la mairie de
Bobigny, d’autres rencontres aussi
intéressantes s’effectuent.
Récemment, nous avons mis en
place l’opération « Saint-Denis en
pointes ». Sous une forme ludique
pour les enfants et les jeunes avec
des supports pédagogiques pour les
animateurs des centres de loisirs,
nous souhaitions leur faire découvrir
l’athlétisme et toutes les disciplines
qui le composent. 28 communes ont
participé ; 9 000 enfants ont été
touchés. Beaucoup de jeunes ont le
potentiel pour pratiquer ce sport et
ne le font pas parce que l’accès leur
semble compliqué et qu’ils n’ont pas
les informations nécessaires qui leur
Courir… et, enfin, s’arrêter
Dans quelques années, lorsque la
trentaine arrivera, je pense arrêter
la compétition. Fonder une famille,
avoir des enfants sont des désirs
forts. Aujourd’hui, il me reste encore
quelques belles saisons à faire, des
rendez-vous à ne pas rater comme les
Championnats du Monde, au Stade
de France. On court chez nous… fin
août… Le public va nous porter.
Jusqu’où ? Voyons, voyons… Pour
moi, je veux que ce soit en finale
pour monter sur le podium ; pour le
4 x 100 mètres, ce serait bien qu’il
nous soutienne dans le relais et
qu’on arrache une médaille. Pour
cela, il n’y a qu’un mot : s’entraîner.
À ce propos, j’y vais ? Tu viens ?
Heu… Non merci, Muriel, c’est
sympa, mais je n’ai pas pensé à
prendre mes affaires. C’est bête, hein ?
De toute façon, je ne peux pas… Il
faut que je boucle le magazine… Je
suis dans la dernière ligne droite…
Bonne chance à toi pour cet été.
On sera derrière toi… avec toi…
Enfin, on sera là !
■ Propos recueillis
par Brigitte d’Agostini
Photos © PhotoAlto et © DR
,
Lorsque tu as un rendez-vous important, Jeux Olympiques, Championnats
de France, d’Europe ou prochainement du Monde, tu n’entres pas sur
un stade en touriste. Tu viens pour
gagner. C’est recommandé d’ailleurs…
sauf que parfois, tu sais que tu ne
gagneras pas parce que tu vis ces
périodes détestables où tu n’as absolument pas confiance en toi. À niveau
égal, ce qui fait la différence, c’est
le mental. Plus tu te sens fort dans
ta tête, plus tu as des chances de
l’emporter. Je trouve que le doute,
c’est typiquement français. Je travaille
donc avec un préparateur mental.
C’est important le soutien, les encouragements, d’apprendre à avoir
confiance en toi. Cela peut paraître
dingue de travailler mentalement
pour acquérir cette rage de vaincre,
cette haine dans le bon sens du terme
qui te pousse à faire des choses extraordinaires, de faire mieux que l’Autre
tout en le respectant. C’est ce qui
risque de faire la différence sur la
ligne d’arrivée.

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