Santé publique

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Santé publique
Santé publique
Pourquoi faut-il
augmenter le nombre
des cardiologues ?
Dr Simon CATTAN
POURQUOI FAUT-IL AUGMENTER LE NOMBRE DES CARDIOLOGUES ?
Santé publique
Simon CATTAN (Montfermeil)
On estime à 15 % la baisse du nombre des cardiologues en France dans les 5 prochaines
années L’impact du numerus clausus est lourd
notamment pour les services de cardiologie du
CNCH. Les tensions sont fortes sur les listes de
gardes, 20 à 30 % des postes de PH en cardiologie sont vacants. Ceci pose un problème d’accès
aux soins et une remise en cause de la qualité
des soins en cardiologie hospitalière publique.
Il importe de faire le point sur la démographie
des cardiologues.
Le point sur la démographie des cardiologues
Les sources divergent en ce qui concerne le
nombre des cardiologues en activité :
- Selon le Conseil National de l’Ordre des Médecins, le nombre des cardiologues en exercice
est de 6 119 avec un taux de féminisation de 25
% et un âge moyen de 51 ans ; 85,9 % des cardiologues sont issus de la filière universitaire française, 4,7 % d’un diplôme de l’UE et 9,4 % d’un
diplôme hors UE. Si l’on s’intéresse à la pyramide
des âges, 1 493 cardiologues ont plus de 60 ans
(dont 410 ont plus de 65 ans) et partiront à la
retraite dans les 5 ou 7 prochaines années. Selon
le mode d’exercice : 2 662 cardiologues ont un
exercice libéral exclusif, 1 576 ont un exercice
mixte, 1 881 ont un exercice salarié.
- La DREES évalue à 6 710 le nombre des cardiologues actuellement en exercice soit un chiffre
supérieur à celui du CNOM. La densité des cardiologues est de 10,2 cardiologues pour 100 000
habitants (6,8 en basse Normandie et 12,2 en
région PACA) - Si on s’intéresse à la démographie
des cardiologues hospitaliers, selon le CNG, en
2013 il est compté 1115 cardiologues PH temps
plein et 260 PH temps partiel soit un effectif total
de 1 375 PH pour l’ensemble des CHU et des CH.
- Exercent en Centre Hospitalier non universitaire, 812 PH temps plein et 205 PH temps partiel soit le noyau dur du CNCH
restera stable dans les 4 prochaines années ; 193
postes d’Internes sont ouverts chaque année à
l’ENC dans la filière cardiologie.
Pourquoi augmenter le nombre des cardiologues ?
- La cardiologie est une spécialité médico-technique où le temps consacré à la permanence des
soins, à l’imagerie et aux techniques interventionnelles est devenu de plus en plus important
au détriment (hélas) du temps clinique. La qualité des soins en cardiologie ne peut se concevoir
sans un temps consacré à la médecine clinique.
- La séniorisation de la PDES , la mise en place
d’un repos de sécurité, les techniques interventionnelles sont consommatrices de temps
médical et il importe de former suffisamment
de cardiologues pour répondre aux besoins de
la population.
- Le vieillissement de la population et l’allongement de la durée de vie sans handicap, font que
la cardiologie offre des perspectives de soins à
cette tranche d’âge de la population.
Les besoins augmentent mais le temps médical
se raréfie.
Augmenter le nombre des cardiologues ou
déléguer : il faudra choisir
La session « vie des services » du dernier congrès
du CNCH a été consacrée à la thématique de la
délégation de tâches. Actuellement ces expériences sont parcellaires et complexes. Elles nécessitent un temps de formation et d’adaptation
ainsi qu’une reconnaissance statutaire. Devons
nous envisager une formation spécifique pour
des infirmières cliniciennes en cardiologie ?
Le débat reste ouvert mais il faudra choisir entre
augmenter le nombre des cardiologues ou déléguer des tâches de cardiologue à des infirmières
cliniciennes.
Ne pas le faire c’est prendre le risque de dimiLes cardiologues en formation
Malgré la baisse prévisible des effectifs des car- nuer l’accès et la qualité des soins en cardiologie.
diologues, le flux des cardiologues en formation
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