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«This is to my Symphony».
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«What do you want a meaning for?
Life is a desire, not a meaning!».
Laura Chaplin maîtrise
la peinture sur
le bout des doigts
A Vouvry (VS) la petite-fille de Charlot partage son temps
entre la peinture et l’équitation. Trois thèmes qu’elle peint
aussi bien avec les doigts que les pinceaux: son grand-père,
les chevaux et les nus féminins.
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ART DE VIVRE
Quelques
années clefs
• Fille d’Eugène et
petite-fille de Charlie
Chaplin, Laura
Chaplin est née
le 1er février 1987
à Vevey.
• Elle a vécu en
Suisse jusqu’à ses
11 ans, puis à
Londres jusqu’à ses
20 ans. Après ses
études sur les bords
de la Tamise, elle est
revenue en Suisse en
2007.
• En 2011, elle
a fait sa première
exposition à
Montreux. Depuis
cette même année,
elle est la marraine
de la Fondation
valaisanne «Moi pour
toit».
• En 2016 est prévue
l’ouverture du musée
consacré à Charlie
Chaplin qui était en
projet depuis 2000.
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«Dance as though no one were
watching, Sing as if no one
were listening, Love as if you
have never been hurt, Live each
day as if it were your last!».
L
aura Chaplin a trois passions
qui la guident, jour après
jour, inlassablement, dans sa
peinture. Des thèmes presque obsessionnels «que j’ai choisis parce
qu’ils me parlent». Ce sont son
grand-père, l’immense Charlot, et
les chevaux qui, à côté de la peinture, occupent aujourd’hui une
bonne moitié de sa journée, tout
particulièrement les nus féminins
«parce qu’ils touchent ma sensibilité féminine»; adolescente, Laura Chaplin a d’ailleurs pratiqué
quelques années durant le mannequinat pour Tommy Hifliger et
pour la marque Seven Jeans.
L’amour des chevaux, elle l’a connu
très jeune au manoir de Ban, à Corsier-sur-Vevey, où elle a vécu les
onze premières années de sa vie.
«Une enfance merveilleuse, dans
une famille de huit frères et sœurs».
Elle s’en souvient comme si c’était
hier. Sa grand-mère possédait trois
poneys Shetland et son père Eugène la posait dessus alors qu’elle
était encore bébé. Difficile d’échap10
per, dans ces conditions, au virus de
l’équitation. A trois ans, elle fait ses
premières armes de cavalière. «Les
poneys étaient mes jouets. Il m’est
arrivé de traverser un salon du
manoir sur le dos de l’un d’eux. J’ai
même chuté dans la piscine». Malgré quelques os brisés, la passion
de Laura Chaplin pour les chevaux
n’a jamais faibli. A Vouvry (VS), où
elle s’est établie avec son atelier, elle
dispose d’un manège. Elle possède
deux chevaux qu’elle monte chaque
matin, dès 7 heures, et elle en entraîne un troisième. Elle participe
régulièrement à des concours de
saut d’obstacles.
«Je l’ai dans la peau»
Laura Chaplin n‘a pas connu son
grand-père. Il était décédé depuis
dix ans lorsqu’elle est née. Mais
toute son enfance a baigné dans
le souvenir de cet artiste et elle lui
voue une admiration sans borne.
«On peut dire que je l’ai dans la
peau. J’ai grandi au rythme de sa
présence permanente à mes côtés.
Peindre son portrait m’apporte ce
lien étroit dont j’ai toujours rêvé».
Un lien qui ne se brise pas, au
contraire, lorsqu’elle quitte à 11
ans l’atmosphère familiale du manoir de Ban pour l’Angleterre, où
ses parents l’envoient perfectionner son anglais. Depuis l’âge de
16 ans, elle porte la silhouette de
son grand-père stylisée et tatouée
sur son poignet droit. C’est à cette
période aussi qu’elle plonge dans le
monde des arts et du dessin, avec
des études de cinéma ainsi que de
psychologie, puis une formation en
design de mode artistique. «Très
jeune, j’avais déjà le goût du dessin et de la peinture. C’est d’ailleurs la seule branche scolaire qui
me passionnait vraiment».
Succès immédiat
A son retour en Suisse, Laura
Chaplin se décide à abandonner
la mode pour se consacrer à la
peinture «parce que la peinture
me laisse plus de liberté et de
créativité. Elle me permet d’expri-
ART DE VIVRE
«Laughter is timeless, Imagination has no age, Dreams are forever».
mer mes sentiments et mes passions, alors que la mode est plus
contraignante, je dois suivre des
tendances. Et puis, la peinture me
permet de faire revivre l’image de
mon grand-père». En 2011, elle expose pour la première fois une cinquantaine de toiles à Montreux. Le
succès est instantané et la conforte
dans sa décision de faire de la peinture sa profession. En Suisse tout
d’abord, puis à l’étranger, les expositions de ses œuvres se succèdent
pratiquement sans discontinuer.
Certaines d’entre elles participent
même à des ventes aux enchères.
Aujourd’hui, les cotes de ses toiles
grimpent jusqu’à 20 000 francs.
Pour peindre, l’artiste utilise des
pinceaux, mais aussi ses doigts.
Tout dépend de l’expression qu’elle
entend donner à sa création. Pour
les nus féminins, par exemple, elle
préfère les doigts et elle disperse
sur certaines toiles des matières
telles que la soie ou la dentelle.
En se fondant bien dans l’image,
elles donnent au tableau un coup
d’œil sculptural. Son contact quotidien avec les chevaux lui permet
d’acquérir une profonde connaissance de leurs humeurs et de leurs
expressions qu’elle exprime sur
la toile, en ayant parfois, là aussi,
recours à des matériaux comme les
plumes pour les touches finales
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Un livre sur le rire
Bien que les chevaux et la peinture
occupent l’essentiel de son temps,
Laura Chaplin est aussi la marraine de la Fondation «Moi pour
toit» créée par un Valaisan, Christian Michellod. «Encore un coup
de cœur». admet-elle. Elle s’engage
activement en faveur de cette institution qui vient en aide aux enfants
d’une région défavorisée de Colombie. Elle explore d’autres pistes
que les toiles où elle peut aussi
exprimer son talent «parce que je
travaille beaucoup au feeling». Elle
signe les étiquettes des bouteilles
de vin d’un producteur-encaveur
valaisan, et s’apprête à en faire de
même pour un fabricant suisse de
crèmes de beauté pour femmes; elle
a aussi décoré les murs d’un caveau
veveysan. «Last but not least», elle
écrit un livre consacré au rire qui
sortira au printemps prochain. Le
sujet ne surprendra pas ceux qui
la connaissent, car le rire occupe
une grande place dans la vie quotidienne de Laura Chaplin. «Je lui
attribue une importance fondamentale. Il a des vertus thérapeutiques. J’ai fait mienne la devise
de mon grand-père «Une journée
sans rigoler est une journée gaspillée». Mon livre abordera les divers
aspects du rire, même sous son aspect scientifique, avec des conseils
à la clef…». n
Etienne Oppliger
Laura Chaplin expose actuellement
et jusqu’au 19 juin 2015
à la galerie Espace Murandaz,
8, chemin du Midi, à Nyon.
Jours et heures d’ouverture:
mardi-vendredi de 14 heures 45 à 18 heures
et samedi de 14 heures à 17 heures.
www.espace-murandaz.ch
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