Tirer l`électricité du pot d`échappement
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Tirer l`électricité du pot d`échappement
Électrotechnique Tirer l’électricité du pot d’échappement Sandro Buss Alors qu’une grande partie de la chaleur produite par l’industrie est déjà utilisée comme source d’électricité, des petites quantités de chaleur se dissipent dans le néant. Un nouveau générateur thermoélectrique permettra de les récupérer. Respectueux de l’environnement, les générateurs thermoélectriques utilisent le gradient de température entre une source de chaleur et l’environnement. Dans l’industrie, cette méthode est pratiquée depuis longtemps. Wulf Glatz et son équipe pour la micro et nanotechnologie à l’EPFZ ont développé des génératrices miniatures qui peuvent tirer de l’électricité de toutes petites sources de chaleur. Théoriquement et techniquement, il n’existe pas de limite inférieure à la différence de température utilisable. Le rendement Alors que l’industrie transforme les sources de chaleur d’au moins 250 °C en électricité, cette nouvelle génératrice peut tirer de l’électricité à partir d’une différence de température, T, minime. Un signal est détectable à partir d’un demi degré. Mais le rende- ment, qui est proportionnel au carré de T, est alors faible. Pour un T de 10°C, à condition qu’il soit maintenu, la puissance est de 150 microW/cm2. Fines et flexibles Fin et souple, cet élément Peltier ne possède aucun composant mobile, et se laisse coller sur des surfaces arrondies. Le noyau consiste en des matériaux semi-conducteurs qui utilisent l’effet Seebeck pour transformer la différence de potentiel qui apparaît à la jonction de deux matériaux soumis à une différence de température. Si les procédés traditionnels utilisent une grande quantité de matériaux, Wulf Glatz et son équipe ont réussi à miniaturiser les éléments. Au lieu de recouper les colonnes, ils les laissent pousser par déposition, ce qui rend le processus de fabrication dix fois moins cher. Concrètement, du Tellure de Bis- muth (Bi2Te3) est déposé électro-chimiquement en couches de 0,1 à 0,4 mm. Un brevet a été déposé pour cette technique. Ce matériel présente l’avantage qu’en changeant de quelques pour cent sa stoechiométrie il peut être un semi-conducteur de type N ou de type P. Un seul électrolyte est donc nécessaire. Une jeune pousse Persuadés d’un marché énorme, Wulf Glatz et trois partenaires ont lancé cet été une jeune pousse, greenTEG. «Un grand producteur d’automobiles nous a déjà commandé un prototype à coller sur le pot d’échappement» proclame Wulf Glatz. La récupération de la chaleur et sa transformation en électricité pourront alimenter la lumière, le chauffage et la climatisation d’une voiture, et économiser jusqu’à 10 % de carburant. La température du pot d’échappement devrait permettre un rendement de 7.5 W/cm2. La vision de greenTEG va plus loin: utiliser la chaleur corporelle pour produire de l’électricité, pour alimenter un téléphone portable, par exemple. Mais pour l’heure l’entreprise veut augmenter le rendement d’un facteur 6 à 7. Le prix de la technologie innovatrice Décerné par swisselectric, l’organisation des entreprises du réseau d’interconnexion suisse d’électricité, le «swisselectric research award» est revenu à Wulf Glatz. L’organisation soutient la recherche, notamment pour des systèmes de production énergétiques efficaces. Le prix, octroyé pour la troisième fois cette année, distingue les chercheurs qui assurent une production électrique sûre, économique et respectueuse de l’environnement. Une belle confirmation pour tout le projet. Le prototype de la génératrice thermoélectrique souple. www.revue-polytechnique.ch greenTEG 8092 Zurich Tél: 044 632 54 28 www.greenteg.com • La Revue POLYTECHNIQUE N° 1742 – 12/09 19