Julie - Caroline Tessier | Journaliste

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Julie - Caroline Tessier | Journaliste
Julie : « Un coup de chance énorme »
Julie, 16 ans, est actuellement en première économie et sociale dans un lycée de Marne-LaVallée. Dans l’année de ses 15 ans, alors qu’elle chat avec ses amis sur le site de Skyrock, un jeune
homme vient lui adresser la parole. Après des semaines à discuter, ils décident de se rencontrer dans
un café… Mauvais surprise cette homme n’était pas jeune et n’était pas net. Elle nous explique son
histoire qui s’est, heureusement, bien terminée.
Caroline Tessier : Bonjour Julie. Pouvez-vous nous raconter comment s’est passé votre
rencontre virtuelle?
Julie : Au départ, il m’a laissée un message sur mon profil Skyrock mais je n’avais pas
répondu. Ensuite il est venu me parler et m’a montrée une photo, fausse, de lui. Il disait avoir 16 ans
et la photo était craquante… Il n’allait pas m’envoyer une photo moche. Bref, on a commencé à
discuter, je lui ai envoyé plusieurs photos de moi. Il m’a dit qu’il me trouvait belle et intelligente. On
s’est confié l’un à l’autre, enfin surtout moi ! Au bout de trois semaines, j’étais totalement sous le
charme d’un inconnu. Alors imagine quand il m’a demandé de venir le voir dans un café de la ville d’à
coté. J’étais folle de lui, j’ai dit oui immédiatement. J’en ai parlé à quelques copines. Elles ont vu sa
photo, il n’y en avait qu’une. Mais comme il m’avait invité dans un café, elles n’ont pas trouvé ça
louche, tout comme moi. Le lendemain il m’a donné une date et une heure. On avait un vendredi
vers 18h.
Caroline Tessier : Que s’est-il passé quand il vous a accostée ?
Julie : Je lui avais dit que j’aurais un Pull de couleur bleue et des chaussures assorties au cas
où il ne me reconnaitrait pas. Lui, il aurait du mettre une veste verte avec une paire de jeans bleus
délavés. Je me suis installée, dans le café qui était plutôt mal fréquenté au premier coup d’œil, à une
petite table et j’ai attendu. J’ai vu de nombreux hommes, adultes et pas très clean, rentrés dans le
bar/café. Le jeune homme beau gosse de la photo n’est jamais venu. Un homme, d’une quarantaine
d’année est venu me voir vers 18h15. Il avait une veste verte et un jean… À ce moment là, j’ai
vraiment commencé à flipper. Il s’est assis à côté de moi et je n’ai pas osé bouger. Il m’a dit qu’il avait
un peu vieilli depuis que la photo a été prise. Il a commandé deux bières, je n’ai pas bu la mienne…
Caroline Tessier : Avez-vous été obligée de finir le rendez-vous ?
Julie : Et oui ! Il me tenait la cuisse par en dessous la table. Les personnes du bar me faisaient
peur alors je n’ai pas osé dire quoi que ce soit. Une heure plus tard, je crois, il m’a demandé de sortir
du café. J’ai cru que j’allais pourvoir m’enfuir. Nous sommes sortis doucement, et en ouvrant la
porte, il m’a attrapée le bras et m’a serrée très fort. On a marché toujours tout droit sur le trottoir de
gauche d’une rue bizarre. Il n’y avait ni beaucoup de voitures, ni beaucoup de piétons. Je crois qu’il a
dit qu’on allait aller chez lui et que ce serait bien si je me décoinçais un peu. Il pensait que j’étais plus
« cochonne » que ça… À partir de ce moment là, j’ai commencé à prier pour que quelqu’un se rendre
compte qu’on me forçait à suivre ce mec. Je crois qu’on a marché au moins une demi-heure…
Caroline Tessier : Comment avez-vous pu vous enfuir ?
Julie : Un coup de chance énorme. Quand nous sommes arrivés devant l’immeuble où il
voulait qu’on monte ensemble, mon professeur de français en est sorti. La chance je vous dis ! Quand
je l’ai vu, j’ai arrêté d’avoir peur car mon prof a compris de suite ce qu’il se passait. Il a dit à l’homme
de me lâcher sinon il appellerait la police. L’homme a pris peur et s’est enfui. Jamais je n’aurais
espéré cela. Mais je sais ce qu’il aurait pu se passer. Je ne préfère pas imaginer…
Caroline Tessier : Avez-vous portez plainte auprès de cet homme ? Qu’est-il devenu ?
Julie : Oui j’ai porté plainte et j’ai donné son signalement tout ça avec l’aide de mon
professeur. J’ai donné son signalement et la police l’a retrouvé dans l’heure suivante. Apparemment
ce n’était pas la première fois qu’on l’arrêtait. Maintenant c’est à l’état de s’en charger. Je n’ai plus
vraiment envie d’avoir à faire à lui. Mais je le reverrais au tribunal.
Julie continue sa vie et essaie d’oublier pour pouvoir mieux avancer.
Caroline Tessier

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