Il y a 45 ans, le 4 octobre 1970, Janis Joplin mourait, seule dans un

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Il y a 45 ans, le 4 octobre 1970, Janis Joplin mourait, seule dans un
Il y a 45 ans, le 4 octobre 1970, Janis Joplin mourait, seule dans un motel de Los Angeles
alors qu’elle enregistrait avec son nouveau groupe, le Full Tilt Boogie Band, ce qui allait
devenir son meilleur album « Pearl ». Née en 1943, à Port Arthur, au Texas, celle que l’on
avait élu « le garçon le plus laid du campus », n’imaginait surement pas qu’elle deviendrait
l’une des plus grandes chanteuses de tous les temps, pour moi LA plus grande chanteuse de
tous les temps. « Pearl » fut enregistré en cette fin 1970 sous la houlette de l’ex producteur
des Doors, Paul Rothchild. Un nouveau groupe avait été monté pour Janis, faisant oublier les
trop longs solos de guitares psychédéliques du Big Brother & The Holding Company qui l’avait
accompagnée sur ses 2 premiers albums et nombre de fois sur scène (même si après le Big
Brother, Joplin avait eu un autre groupe, le Kozmic Blues Band). Paul Rothchild avait bien
compris que Janis Joplin avait cette voix soul, groove, blues qui faisait d’elle une diva et pas
une chanteuse psyché et c’est cette voix qu’il voulait mettre en avant. L’enregistrement de
« Pearl » lui en donna l’occasion. Ici, elle n’aura jamais été aussi présente, écorchée,
tourmentée, hurlante et parfois d’une douceur emplie de tristesse ; en fait tout dans cette
voix reflétait la personnalité complexe de Janis Joplin, femme tantôt euphorique et drôle,
tantôt perdue et désespérée. L’album alterne les titres rageurs « Move over », soul « My
baby », funky « Half moon » et les morceaux mélancoliques « A woman left lonely » jusqu’à
cette sublime balade folk écrite par son ami Kris Kristofferson « Me and Bobby McGee », qui
restera comme l’une des plus belles qu’elle ait interprétée. Le seul morceau où Janis ne put
poser sa voix -elle devait le faire le jour du 4 octobre- figure en instrumental sur l’album :
« Buried alive in the blues ». Jamais morceau n’aura eu un si juste titre « Enterrée vivante
dans le blues », titre prémonitoire, l’ironie du sort d’une vie trop vite arrachée.
Katia Royère De Bastiani, BDP

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